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sujet; RONEZIA ≤ « Castle on a cloud. »
MessageSujet: RONEZIA ≤ « Castle on a cloud. »   RONEZIA ≤ « Castle on a cloud. » EmptyLun 15 Juin 2015 - 15:58

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Castle on a cloud.



« I know a place where no one's lost,
I know a place where no one cries,
Crying at all is not allowed,
Not in my castle on a cloud. » ♱
- Les Miserables - Castle on a cloud.

Tu as transplané sans lui. Tu ne sais plus trop pourquoi ni comment, tu ne sais pas ce qu’il prend à ton coeur de se serrer ainsi chaque fois que ton regard se pose sur lui. Fred n’est plus un enfant. Et tous ces maux, toute cette douleur dans ses yeux. Tu ne lui en veux pas mais tu souffres de ne rien pouvoir faire, de ne rien pouvoir changer. Il a le sang de Lysander sur les mains mais le coeur baigné de ces intarissables pleurs qui vous rappellent sans cesse que George n’est plus, que George ne sera plus jamais. Tu as sans doute bafouillé « Pardon.. sortir.. respirer.. » avant de prendre la fuite. Le calme est mort, lui aussi.
Tu as essayé d’être forte.
Tu as essayé de ne pas craquer.
Mais tu n’es pas une jeune femme stable, toutes tes failles, tes fissures et tes douleurs sont indélébiles. Autrefois, lorsque la reine des neiges arpentait encore les couloirs de Poudlard, tu savais que tu avais un refuge, l’atelier secret des frères Weasley au sein duquel il y avait toujours des bras réconfortants. Personne n’avait jamais su pour tes crises de panique, pour tes pertes de contrôle. Encore aujourd’hui, le secret était bien gardé, les témoins soit défunts, soit muets.
Que te restait-il alors ? Tu ne voulais pas faiblir face à Fred. Il te connaissait pourtant, il était le seul dont l’étreinte tendre savait apaiser tes peurs. Mais Fred allait mal et tu voulais être forte, être son pilier, la branche à laquelle se raccrocher.
Tu as essayé de retirer la bague en forme de serpent enroulée élégamment à ton annulaire gauche, la magie t’en a empêché. Il savait. Il savait forcément ta panique. Tu avais lié le bijou d’argent à la chevalière de blanc et de noir qu’il portait depuis Avril. Un cadeau d’anniversaire. En voilà le revers : tu ne pouvais pas lui cacher ta détresse, le rythme effréné de ton myocarde ; il savait toujours quand tu perdais pieds.

Tu as transplané toute seule et tu es arrivée sur le sable, devant ce paysage de calme. « De quoi as-tu peur, Lucrezia ? » avait sifflé Daeva, à tes pieds. Et tu n’avais pas répondu. Shell Cottage était un havre de paix. C’était un univers à part où, peut-être, tu avais le droit de rêver. Le souffle léger du vent faisait voleter ta longue chevelure blonde, détachée, et l’odeur salée te laissait le goût des songes. Qu’importe que le monde s’écroule car ici tout semblait beau, tout semblait loin des tourments de cette vie qui n’était plus la tienne mais qui te hantait à chaque seconde. Et sur ton haut vert, comme pour t’assurer d’une dissimulation totale, une manchette noire tranchait nettement. Noire, comme les collants épais qui couvraient tes jambes sous le short en jean tout aussi sombre ; look décalé volontaire, parce qu'au sein de l'élite, tu avais toujours été tirée à quatre épingle, distinguée. Mais elle n'était plus toi, et tu n'étais plus elle.

« Tu ne rentres pas ? » L’animal intrigué, aux écailles de jais, t’observe avec attention. Il te surprend par sa douceur, par son empathie, lui qui longtemps t’avait intimé de ne pas céder, qui comme ta lignée t’avait ordonné d’être digne, droite, fière et froide. Il n’était pas parti, il ne s’était pas rebellé contre ta fuite. Il avait suivi, gardien docile, moins entêté, moins caractériel. Peut-être avait-il compris que tu étais plus heureuse, et que le bonheur d’être auprès de ceux qui savaient bercer tes instincts meurtriers valait mieux que la rigidité d’un carcan fragile qui, chaque seconde, menaçait d’éclater. Le mystère restait entier et tu ne cherchais finalement pas à comprendre ce qui le changeait, lui, car sans doute n’étais-tu déjà plus la même qu’à ton départ.

« C’est beau, n’est-ce pas ? Mère n’a jamais voulu que l’on voyage. » Tu n’as pas répondu à son interrogation et, toujours droit, son long corps formant un demi-cercle derrière toi, il penche sa tête fine. « Tu envies les Weassssley ? » Tu as haussé les épaules, tes yeux vairons toujours fixés sur l’horizon, niant un peu l’évidence, dans un premier temps, et cédant finalement à la remarque de la créature. « Je crois qu’ils savent ce que c’est, l’essence du bonheur. » Un long silence. Conversation secrète d’une langue réputée lugubre sur les terres même des défenseurs du libre-arbitre et de la bonté. N’y avait-il dans ta situation que des paradoxes ?

« Pour qui te sens-tu coupable ? Le roux, ou le blond ? » Il était, à l’évidence, bien plus lucide que toi sur ce qui te tourmentait depuis des jours. Draco qui ne te dénonçait pas, ta vision de Fred ébréchée par ce meurtre, cette guerre. Tu flottais entre des actes incompréhensibles, une culpabilité lancinante et l’incapacité à réclamer de l’aide.
Pourtant tu avais transplané.
Pourtant tu étais là, dans le lieu-même où l’aide était une seconde nature.
« Il y a quelqu’un. » Tu as intégré les mots du serpent qui venait de tourner sa tête vers un mouvement dans ton dos mais tu n’as pas bougé. Tu voulais simplement contempler l’immensité du décor sans avoir à te justifier, à faire face à ton reflet dissonant, à vos images brisées sur les bords tranchants de l'injustice et de la guerre.

Fourchelangue ; italique.
(c) AMIANTE

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- Et, à partir d'aujourd'hui, même si des feuilles de thé m'écrivent sous le nez : "Tu dois mourir bientôt, Ron", je les remettrai à leur place, c'est-à-dire à la poubelle.
"


Trois énormes livres ouverts devant lui et un parchemin gribouillé, Ron avait la vague impression d’être de retour à Poudlard. Hermione, Harry et lui avaient enfin entamé plus sérieusement ces histoires de recherches des horcruxes.

La liste était relativement simple. Horcruxes détruit : le journal par Harry en seconde année, la bague en sixième année par Dumbledore, le médaillon par lui (il préfère ne pas se remémorer ce passage curieusement) et enfin le diadème par Hermione.
Ils savaient pour la coupe d’Helga Pouffsouffle mais tout le reste demeurait un mystère. Hermione était persuadée que Voldemort avait créé sept horcruxes et force était de constater que cela était probablement exact. La symbolique étant l’un des péchés mignon du sombre sorcier, cela semblait plausible.

Il restait donc deux horcruxes qui pouvaient être n’importe quoi, n’importe où, n’importe comment.

Matez l'enthousiasme!

Ron se leva et alla se chercher un verre de limonade non sans se frotter les yeux. Traduire ses vieux parchemins friables qui venaient des archives de Poudlard et qui avait été ramené au péril de plusieurs insurgés ce n’était pas spécialement ce qu’il appelait un après-midi fun. Il avait promis cela dit à ses amis d’avancer aussi de son côté malgré le fait qu’il soit chez Bill. Ce n’est pas tant qu’il ne voulait pas retourner vivre avec Harry et Hermione mais il avait encore la sensation d’être en trop. De ne pas réellement leur être utile comme il l’était avec ses frères voir même avec d’autres insurgés.

Un sortilège simple et son verre se réfrigéra. Ahh, la douceur d’une limonade faite par son frère et son épouse. Il était heureux pour eux deux même s’il en concevait une envie souterraine. Mais cela avait toujours été son souci n’est-ce pas ?

Le rouquin massa ses épaules en faisant rouler les muscles en mouvements amples avant d’entendre un bruit glissant à l’extérieur. Le pop électrique propre à un transplanage. Il alla ouvrir la porte pour d’abord voir le serpent au sol.

Daeva.

Ce truc faisait environ trouze mille mètres, semblait hyper impertinent et vous fixait avec un air qi ne disait rien de bon à Ron. Elle ne pouvait pas avoir un boursouflet comme animal de compagnie ? Le pire étant que de toute évidence elle communiquait avec le serpent.

Une fourchelang.

De quoi rajouter à sa confiance innée. Elle était l’élément neutre dans ses connaissances. Voldemort était mauvais, Harry était bon et elle… elle était quelque chose au milieu.

« Tiens, tiens ! Je vais chercher un bâton on va faire de la grillade ce soir. Il parait que le serpent c’est bon comme du poulet. » Ironisa Ron dans une moue avant de lever son regard –enfin- sur la jeune femme qui accompagnait Daeva.

Oh.

Elle était visiblement sous un choc quelconque, le regard loin, beaucoup trop loin.

« Hey ! Hey ! Rowle? Et merde! » Il s’approcha et passa un bras très léger –uniquement pour l’amener vers l’intérieur- autour des frêles épaules non sans regarder aux alentours. Elle avait été suivie? Elle n’avait pas de traces de luttes. Les mangemorts ne l’avaient pas retrouvé. Ou peut-être que c’était un coup de Malfoy ? Il n’y avait bien que lui qui ne faisait pas confiance à la fouine. Ok il n’avait pas vendu Harry complètement quand ils avaient été coincés chez lui avec sa tante complétement dingue… mais Ron continuait à le placer au même rang que Pettigrow et compagnie.

Pourquoi diable était-elle dans cet état ? Pas de vêtements sens-dessus dessous, pas de luttes, pas de traces d’hématomes, pas de pleurs. Le seul réel changement était dans les longs cheveux blonds et sa tenue, bien plus décontracté à l’ordinaire pour le peu qu’il ne l’avait jamais remarqué. « Viens j’ai de la limonade. Tu vas me dire. Et ouais toi aussi le serpent. Ahhhasssarasssiesssss. » Fit-il en dodelinant de la tête. Il avait bien ouvert la porte de la Chambre des Secrets en imitant Harry de mémoire alors il pouvait bien dire à un gros lézard… un peu… bon ok assez effrayant quand même (et Ron pouvait bien faire son bravache, en attendant il faisait bien en sorte d’avoir Lucrezia entre lui et Daeva), de venir aussi prendre une limonade. Ou une souris. Ça bouffait quoi les serpents? Celui de Voldemort mangeait les gens pour ce que lui avait dit Harry. Charmant.

Ah.

Ron freeza juste après avoir bougé sa baguette, faisant voleter les livres et parchemin vers l’escalier, pliés en une pile dangereusement irrégulière.

« Fred ? Fred n’est pas avec toi ? »

L'affection de Fred pour Luce le dépassait mais son frère étant son frère, il fit signe à la jeune femme de s'asseoir là où lui-même siégeait il n'y avait pas dix minutes.


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Castle on a cloud.



« I know a place where no one's lost,
I know a place where no one cries,
Crying at all is not allowed,
Not in my castle on a cloud. » ♱
- Les Miserables - Castle on a cloud.

« Tiens, tiens ! Je vais chercher un bâton on va faire de la grillade ce soir. Il parait que le serpent c’est bon comme du poulet. » Daeva a fixé son regard inquisiteur sur le jeune homme, sifflant avec assurance, et ce fut comme si, durant un instant, tu avais déconnecté, comme si c’était l’animal qui parlait entre tes lèvres, traduction synchrone : « Et le Weassssley, c’est aussi juteux qu’une souris encore remuante sur la langue. » Le serpent avait toujours eu une propension à prendre le pas sur ta propre personnalité lorsque plus rien ne tournait rond, lorsque tu avais la sensation de te noyer dans les remous de ton propre coeur. Tu pouvais tuer sous ses ordres si tu ne conservais pas un minimum de stabilité, parce qu’il savait user de tes failles, pour te briser ou te forcer à avancer. Il t’avait sauvé la mise maintes fois, autant de fois qu’il avait tenté de te tuer, dans ce duel perpétuel à la domination, savoir lequel des deux cèderait la pomme finale à l’autre.
Un comble quand on savait que ton second prénom était Eden.
T’avais jamais vu le jardin paradisiaque, de toute évidence.

« Hey ! Hey ! Rowle ? Et merde! » Le contact a provoqué un sifflement agressif entre tes dents tandis que tu as replié tes bras contre ta poitrine, position défensive, comme si l’initiative s’était révélée irritante, urticante.. allergène. Et pourtant tu t’es laissée faire, tu t'es laissée entraîner à l’intérieur, un peu raide, tendue. On ne t’avait pas élevée aux étreintes agréables, à la spontanéité physique, tout au contraire et il avait fallut des mois aux jumeaux pour apprivoiser ta peau, pour pouvoir s’autoriser une tendresse sans risquer une morsure mortelle. « Lâche-la ! » les crochets ont fendu l’air dés l’instant où Ron avait osé passer ce bras autour de tes épaules - c’était à croire qu’il avait tenté de t’étrangler vu l’excès de réaction. Et toi, tu ne disais rien, comme sonnée.

« Viens j’ai de la limonade. Tu vas me dire. Et ouais toi aussi le serpent. Ahhhasssarasssiesssss. » Le rampant a penché sa tête, l’air de le prendre soit pour un demeuré, soit pour un fou, mais a cessé ses agressions. Il n’avait pas le droit de toucher aux gamins roux, ni au Malfoy. Il n’avait finalement pas le droit à grand chose quand tu accordais ta protection, quand tu aimais, toujours trop, toujours mal. « Pas Rowle. » Les mots ont mis du temps à sortir. A retardement, mais ton regard bicolore s’est bien planté dans celui de Ronald, indiquant que tu étais à nouveau bien présente, bien consciente, quand bien même tu ressembles peu à la reine glacée qui faisait ta réputation. « Traitresse à mon sang. » Comme eux. Et c’était terriblement vrai. Ta fuite, même si elle n’était pas officielle, faisait de toi une traîtresse aux valeurs que portait le tatouage dissimulé, parce que l’insurrection défendait aussi les droits des impurs. C’était soutenir les hybrides, les nés-moldus, les inférieurs. Tu ne pouvais plus te prétendre digne descendante des Rowle, pas après que Maverick se soit fait prendre comme rebut, pas après que Diogène soit mort ; les Rowle restants, libres, portaient la pureté en étendard.
Et tu ne savais plus très bien si c’était encore ton cas.

Livres et parchemins ont voleté pour être rangés, attirant momentanément ton attention. Ca semblait vieux. Ca sentait bon le papier fatigué par les années. Ca sentait bon le ministère perdu et tes recherches délaissées dans un coin de l’atelier.
« Fred ? Fred n’est pas avec toi ? »
Un non de la tête tandis que tu obéis, consentant à t’asseoir sans trop protester, petite marionnette fatiguée.
« Fred.. est cassé. »
Uh ?

Plus un enfant. Plus rieur. Juste grinçant de douleur. Et tes illusions à son sujet s’étaient effritées à mesure que ton amour désespéré et sans limite pour lui grandissait, parce que tu voulais l’aider mais que tu te sentais profondément impuissante. Tu n’avais aucune légitimité, aucun droit d’envahir sa vie comme ça, tu ne savais plus où était ta place dans la vie du jeune homme. Le voir comme un enfant fragile te donnait l’impression d’avoir les moyens de veiller sur son coeur.
Et maintenant ? Qu’est-ce que tu pouvais faire ?
Ta main s’est portée à ta tempe, massant nerveusement, comme pour faire passer le tremblement de tes doigts, la peur dans tes yeux clairs.

« Je .. je peux rien faire pour lui, Ronald. Je peux pas ramener George, je peux pas ramener Poudlard, ni les rires, ni .. je suis pas à la hauteur. Il a besoin de quelqu’un de bien. » Et je ne suis pas quelqu’un de bien. Les doutes, ton poison personnel. Ca avait toujours été le déclencheur de tes crises. La fausse confiance en toi baignée de froideur ne faisait que couvrir l’étendue de tes carences émotionnelles.
En amour, tu ne faisais pas semblant.
Et si ça n’était pas conventionnel, si ça ne fonctionnait pas comme les autres, tu aimais Fred.
De toute ton âme, avec une pureté presque contre-nature.
Et tu persistais à croire que tu le faisais mal.
Aussi mal qu’avec Gabriel, qui n’avait même pas pris la peine de naître, parce que t’étais toxique, parce que t’étais mauvaise.
Par Merlin que quelqu’un te fasse dormir, que ça s’arrête.

Fourchelangue ; italique.
(c) AMIANTE

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" You're alive. That means you have infinite potential. You can do anything, make anything, dream anything. If you change the world, the world will change." - The Graveyard book

"


« Et le Weassssley, c’est aussi juteux qu’une souris encore remuante sur la langue. »

Okkkk.

Y’avait pas assez de whisky pour survivre à un truc pareil. Les serpents lui causaient à travers des blondinettes poids plumes maintenant. La guerre l’emmenait dans des situations réellement incroyables et bien qu’il en ait dorénavant largement l’habitude vu le nombre d’années passés en compagnie d’Harry et d’Hermione (quand vous aviez combattu un troll dans des toilettes, vu votre amie avec une tête de chat, fini au fond d’un lac emmené par des sirènes parce que vous étiez ‘le plus cher’ à Harry et d’autres délires dans le genre, normalement plus rien n’aurait dû vous étonner de trop), il continuait de tomber des nues à chaque nouveautés de ce type.

Puis… pas Rowle ? Elle voulait qu’il dise quoi ? Cacahouète ? A la limite Blondie lui serait bien allé mais ils n’étaient pas assez copains encore pour ça.

Elle avait eu une curieuse réaction à son approche et Ron fronça les sourcils avant d’avoir un léger tremblement  quand la bête siffla au sol. Ça va aller ouais ? Il n’allait pas la bouffer non plus.

« Oui, oui, oui. Traitresse à ton sang. Moi aussi figure-toi. On va survivre hein. » répliqua Ron d’un ton volontiers sarcastique.

Ces histoires de sang n’avait aucun sens. Comme le chantait à peu près Eddie Mitchell (chanteur moldu), on a tous en nous quelque chose d’un témoin de Jéhovah. Et pour Ron, c’était le fait de trouver  parfaitement dégueulasse l’idée de sortir du sang d’une personne par le biais d’une seringue et d’un tube et d'ensuite le juger. On était des sauvages ou quoi ? Le sang c’était du sang. C’était dégeu et fallait que ça reste dans les veines des gens.
Franchement. Déjà les veines c’était gore comme concept alors différencier d’une personne à une autre ce qui était crade de ce qui était propre… y’avait rien de propre. Nulle part. Soyons clairs : Il n’avait pas de problème avec le sang. Il n’avait pas de problème avec les blessures. Il avait un problème avec le fait de voir des différences de propreté quand tout était pareil et que du coup les gens décident que c’était mieux par terre.
Par contre, il n’avait toujours pas de problème avec l’idée de bouger son boule, mais on admettait facilement que ça n’avait toujours rien à voir.

Ron plia genoux devant la jeune femme, subitement paniqué.

« Quoi ? Comment ça cassé ? Il s’est cassé  un truc ? Il a fait ça comment ? Il s’est cassé quoi ? Du poignet de Neville en première année jusqu’à Harry à qui on a dû donner du poussos en seconde, il est cassé comment ? Pourquoi il est pas avec toi ? Il est où ? »

Elle semblait épuisée alors que lui trépignait. Pendant un court instant, le réflexe fut de vouloir la secouer. Elle ne répondait pas ! Si Fred était cassé fallait peut-être aller voir un médicomage ! Fallait appeler Bill ! HE OH TU VAS REPONDRE ?!!

« Je .. je peux rien faire pour lui, Ronald. Je peux pas ramener George, je peux pas ramener Poudlard, ni les rires, ni ... je suis pas à la hauteur. Il a besoin de quelqu’un de bien. »

Oh.

Casser c’était genre… une métaphore.

Ron froussa sa bouche et claqua sa langue d’agacement avant de se relever, exaspéré. « Personne peut ramener George. Poudlard on s’en occupera plus tard. »

Du pragmastisme Ron. Chaque chose en son temps. Ne pas penser à George…  On pleurerait les morts plus tard.

Quand on aurait gagné.

Ron s’appuya sur la table, regardant partout sauf la silhouette longiligne lumineuse à ses côtés. Les images revenaient avec une incohérence rectiligne. Le bruit énorme, effrayant, les corps alignés, les cheveux, les vêtements, tous recouvert de la poussière des gravats. Combien de temps s’était-il écoulé ? Il avait été si happé par la guerre, par ses propres sentiments. Mais c’est ce qu’il fallait non ? Tourner, et tourner. Danser avec la mort et non pas les morts.

Avec eux c’était encore trop douloureux.

Ils avaient aligné les morts et il y en avait eu tellement. C’était passé. Il fallait aligner les vivants maintenant, de toute ses forces, en sortir le plus possible. Pour qu’ils se dressent devant ce qui ne devait pas être. Faire trembler les murs d’un ministère avec des cris de hargne et montrer que les pleurs n’affaiblissaient pas.
Pour dire que malgré tout ça, on n’avait pas encore perdu. Les tours et les fous jouaient encore. Les cavaliers aussi.

The game is still on.

« C’est pas la question. Que tu sois bien ou pas. On est des Weasley… on... fonctionne pas comme ça. S’il te fait confiance, arrête de te demander si t’en vaut la peine ou pas. Accepte et c’est tout. »  Ron se gratta la nuque, subitement embarrassé. Il aurait presque pu dire ‘Ne fais pas la même erreur que moi’ mais la pudeur le lui interdisait.

Ça et Blondie, c’était une fille quand même.

Cooties.

Les filles ça fonctionnait pas pareil et il n’y comprenait franchement rien. Et la guerre n'arrangeait pas spécialement la chose.
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« I know a place where no one's lost,
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« Oui, oui, oui. Traitresse à ton sang. Moi aussi figure-toi. On va survivre hein. » Il allait survivre. Toi, pas sûr. C’était comme une tradition chez eux, de trahir le sang pour les moldus sans jamais en épouser. Grand mystère. Toujours purs, toujours traitres. Et t’étais jetée dans ce délire sans trop savoir comment le vivre. Ca n’avait pas de sens, tes idéaux ne changeaient pas vraiment, pas plus que la raison pour laquelle tu avais pris la Marque ; ne surpassait que ces sentiments excessifs pour Fred. Et plus tu voyais Shell Cottage, plus la voix de l’incertitude te sifflait que ça n’était pas ta place.

Mais le visage du rouquin dans ton champ de vision t’extirpe de tes lugubres pensées quelques secondes. Pas un mot et ces secondes qui s’étirent sans que tu ne sois réellement capable de lui confirmer quoi que ce soit, de lui dire qu’il ne s’agissait que d’une image, quoique trop vraie, trop palpable pour ton coeur de papier. Un papier trop inflammable derrière le givre, la glace. « Personne peut ramener George. Poudlard on s’en occupera plus tard. » Tu as baissé les yeux, et les mots se sont échappés, hors de contrôle : « Quelqu’un m’a sauvé alors que je ne le méritais pas et .. » pas lui. Lui, le lion courageux, le pétillant jeune homme, personne n’avait pu le sauver. Ta vie était plus illégitime encore de ce point de vue. Ils avaient finalement peut-être mieux fait le deuil parce qu’ils en avaient eu le droit, ils étaient sa famille. Tes années de culpabilité ne pouvaient ressortir que maintenant, avec la liberté, sur ce nouveau chemin trop escarpé.

Ta main rencontre distraitement le papier d’une Gazette abandonnée là depuis un moment, visiblement. Ou ouverte par plusieurs personnes. Combien trouvaient refuge entre ces murs ? Ta tête se penche légèrement pour rencontrer les lignes imprimées. Depuis quand n’avais-tu pas pris de nouvelles du monde ? Et les noms semblaient déjà s’aligner comme une triste pierre tombale sans fin. « C’est pas la question. Que tu sois bien ou pas. On est des Weasley… on... fonctionne pas comme ça. S’il te fait confiance, arrête de te demander si t’en vaut la peine ou pas. Accepte et c’est tout. » Fred l’avait déjà dit, que ça ne marchait pas au mérite, qu’il aimait même tes défauts, pourtant rien n’y faisait. C’était tellement plus simple avant, quand vous étiez trois, puis quand tu étais aveuglée par l’illusion de l’innocence. Le meurtre de Lysander t’avait dévoilé l’étendue d’un gouffre que tu te sentais incapable de combler, toi, simple souvenir du temps heureux. Tu n’as pas pu t’empêcher d’esquisser un sourire timide quand il s’est gratté la nuque, reposant aussitôt les yeux sur le papier ; ses frères faisaient pareil, ça te rappelait.. l’atelier.

Mais tu as changé de couleur, pâlissant brusquement. Daeva, au sol, s’est immédiatement tendu. Et dans tes yeux bicolores, le débordement d’un orage contre le barrage. Trop fière pour laisser l’émotion te submerger un peu plus, trop faible pour dissimuler le tremblement de tes doigts quand tu as attrapé le papier, pour relire, pour t’assurer que c’était une illusion d’optique, l’expression de ta crainte. Obstinées, les lettres ne s’envolèrent pourtant pas : au rang des assassinés s’ajoutait Ypsös Burke. Echec et Mat. Le Roi était couché. La Reine, solitaire, abandonnée. La Gazette a mollement glissé jusqu’au sol, suivant le mouvement de ton bras, quand ton autre main a rejoint inconsciemment ton ventre. Nausée. Douleur. Réminiscence. Echec, échec, échec.

L’animal sombre au sifflement contrarié n’a laissé aucune place au doute concernant ta perte de stabilité, seulement tu as sifflé plus fort, tu as sifflé avec une autorité contrariée, douloureuse, qui a réduit la domination sauvage du serpent au silence religieux. T’étais chez les insurgés et encore une fois tu te trouvais du mauvais côté de la barrière. « Lucrezia.. » « La ferme, Daeva ! La ferme ! » Ton visage s’est détourné de la présence de Ronald autant que de celle, plus inquisitrice, de ton compagnon rampant. « Maîtrise ! » « Dégage ! »

Il a changé de pièce sans demander son reste et tu es restée muette. Le corps dépecé d’Ypsös Burke avait été retrouvé, et comme avec George, tu n’avais appris la cruelle réalité qu’à retardement, tu ne pouvais plus rattraper ce temps perdu, ces années à marcher sur la mauvaise route. Tu ne savais plus vraiment quelle était, d’ailleurs, ta route. Comment pouvais-tu pleurer le décès d’un Mangemort sous le toit des Weasley ? Comment avais-tu pu t’effondrer de la mort d’un Weasley sous l’aile des Mangemorts ? « Je gère. » as-tu lâché à l’attention de l’Indésirable n°3, toujours sans oser le regarder. Tu gères.. rien du tout, aurait-on pu ironiser.

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 Le meilleur était ce qu’il restait. C’était la fin. Nous avions toute la vie devant nous. Nous avions toute la fin devant nous..
"


Un mystère enveloppé d’énigme, c’était ce que Lucrezia était. Ron la regarda du coin de l’œil, suivant ses gestes empreints d’une dignité lente et feutrée.

« Quelqu’un m’a sauvé alors que je ne le méritais pas et .. »

Son réflexe aurait été de répondre que tout le monde méritait d’être sauvé mais c’était un mensonge et Ron avait décidé de ne plus adhérer aux faux-semblants qui soi-disant rendait la vie facile. Il valait mieux être un peu cruel, être perçu comme malpoli mais toujours dire ce que l’on pensait être vrai.

« Je crois pas que diminuer l’exploit de celui qui t’as sauvé sois correct Rowle. » Ron hésita. Lucrezia aurait pu rouler sur sa langue mais quelque chose le retenait. Lucrezia c’était intime, l’idée d’une amitié et Ron savait exactement ce qui l’arrêtait encore.

La marque sur son bras.

Il ne la connaissait pas comme Fred. Il n’avait pas la bonté inhérente de Bill. Il était moins compréhensif que Fleur. Mais le sourire timide, presque fantomatique qu’elle lui offrit pendant un quart de seconde acheva de le décider. Il imaginait qu’elle était loin de l’image qu’elle donnait mais refusait -avec un entêtement qui lui était propre- à chercher à pénétrer trop vite. Trop abruptement.
Ce serait reconnaitre que tous les mangemorts (ex-mangemorts dans le cas de l’amie de Fred) n’avaient pas l’âme noire et ça c’était trop pour lui.

« Blondie. » Il eut un sourire à son tour en se rapprochant, curieux de voir ce qu’elle regardait.

C’était comme s’il y avait eu une éclipse et Ron tendit le cou. Ypsös Burke ? Déjà ce prénom comme si on avait le hoquet… et Burke ? Aucune idée du gugusse que cela pouvait bien être mais de toute évidence Lucrezia le connaissait. Il la vit trembler, les traits crispés, le regard fixe de ceux qui venaient de voir des fantômes. Elle ne pleurait pas mais ses mots le faisaient et même le fourchelang semblait gorgé de sanglots refoulés. Le serpent une fois parti, Ron s’agenouilla devant la jeune femme, les mains sur les barreaux du dossier de la chaise, de part et d’autre du corps gracile de Luce.

Ne pas la brusquer.

Ça se trouve, Ypsös était un ancien collègue ? Auxquels cas il était désolé pour la peine de Lucrezia mais un mangemort de moins dans ce fichu pays c’était un pas plus prêt de la victoire.

« Je gère. »

Ou pas.

Avec un autre porteur de la marque des ténèbres, Ron aurait gardé ses distances, n’aurait esquissé aucun geste mais elle avait le visage empreint de fatalité et il avait toujours été si faible avec tout ce qui s’approchait à une forme de résignation latente. Il savait voir les miroirs réfléchir quand il en contemplait un.

« Je sais Blondie. Je sais. » Ron répondit avec sérieux. Ça ne servait à rien de s’accrocher ainsi. Ses pensées se bousculèrent.

Ron aurait pu lui dire qu’il était là pour elle mais un Weasley qui se tenait prés de vous c’était tout aussi parlant. Il aurait pu lui demander si elle voulait en parler, mais il savait aussi que s’il s’agissait réellement d’un de ses petits copains mangemorts, il allait râler, hurler et peut-être même glisser des mots cruels. Il en était parfaitement capable (la cruauté n’avait jamais été l’apanage des serpentards, quoi qu’on en dise).

« Regarde-moi. Hey ? Tu sais à quoi il faut penser ? A tout ce qu’on fera quand on pourra. Parce qu’on est vivant Blondie. On doit honorer les morts en étant vivant. » Il la secoua légèrement aux hanches, plus une marque désuète pour attirer son attention. « Je… je ferais la grasse mat’, je trainerais en pyjama, j’garderais mes pantoufles plus d'une heure dans la journée. Je jouerais aux échecs en écoutant les Weird Sisters.  Je danserais tout seul à moins que tu veuilles danser, et il y aura toute la famille. T’as déjà vu Fred danser ? Au bal c’était terrible.  Moi ça me va. J’ai dansé avec MacGonnagal ! J’étais un petit con, j’étais tout embarrassé je t’avoue mais, elle était géniale MacGonnagal. Elle serait… elle serait contente. » Ron toussa un peu avant de prendre l’accent typiquement posh de leur ancienne directrice de maison. « Monsieur Weasley, votre main sur ma taille voulez-vous ? Nous ne sommes pas des babouins ! »

Ron souffla sur une mèche de ses cheveux avant de froncer le nez. Ce qu’ils avaient fait au professeur MacGonnagal était inhumain et pendant un court instant le rouquin ferma les yeux en glissant un sourire désabusé sur ses lèvres.

Plus tard. Il se vengerait plus tard de toute les horreurs subits.

Il ne savait pas qui était Ypsös Burke pour elle ni aux yeux du monde et n’en avait cure. Il ne savait toujours pas pourquoi Lucrezia était avec eux non plus. Bill semblait l’accepter, Fred semblait soulagé… Ron ne pensait pas que c’était une histoire de vengeance comme on en voyait parfois. Ni même uniquement pour Fred ou encore pour des Idéaux (les serpentards selon lui, n’avaient aucun Idéaux. Juste une soif de pouvoir mal placé).

Non.

C’est parce qu’elle en avait besoin. Parce que ça nourrissait sa vraie nature quoi qu’elle en dise. Parce que cela était, pour une fois peut-être, quelque chose qui lui était propre. Une décision seule qui lui appartenait totalement. Elle pouvait bien se sentir à l’étroit entre les membres de la fratrie Weasley, mais c’était selon Ron, l’essence même de ce qu’était Lucrezia.

Un mystère entouré d’énigmes qui se cherchait elle-même.

Il soutint son regard calmement, un petit sourire en coin à peine dessiné tout de même en guise d'encouragement.

« Tu veux un verre de limonade? Il fait chaud. Ça te ferait du bien. »

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- Les Miserables - Castle on a cloud.

« Je crois pas que diminuer l’exploit de celui qui t’as sauvé sois correct Rowle. » « On s’en fout, il est mort aussi. Un Mangemort mort.. c’est presque comique.. » Vaut mieux en rire qu’en pleurer, mh ? Mais tu n’as pas envie de rire. Il n’y a plus rien sur cette triste terre qui en vaille vraiment la peine, à part eux.. cette étrange famille qui t’englobait sans réelle difficulté ; même lui, avec son air de ne pas vouloir, se montrait d’un sarcasme doux à ton oreille. Et tu ravalais tes larmes avec difficulté, t’ordonnant ce contrôle qui avait toujours fait partie de toi. Si tu le laissais approcher, être si près, ça n’était que par respect pour le toit sous lequel tu te trouvais, par respect pour son nom et ses efforts aussi. « Je sais Blondie. Je sais. » Il savait. Comme tous, sans doute. On ne contrarie pas une demoiselle, n’est-ce pas ? Surtout pas avec ces larmes qui menacent dans tes grands yeux malheureux. Et tu as penché le visage, légèrement, lorsqu’il t’a demandé de le regarder, lorsqu’il a parlé d’un avenir. Peut-être que c’était sa façon de résister, de survivre à cette guerre folle, à la perte de tous ceux qu’il aimait. Tu as fait un signe de tête négatif quand il a demandé si tu avais déjà vu Fred danser, tu ne te souvenais pas vraiment avoir été au bal - si, une fois, et les jumeaux ont réalisé que parfois, tu pouvais être une fille ; comme tout, ça n’avait pas duré. « .. Je ne sais pas danser.. » as-tu soufflé, un peu gênée. Du coup tu pouvais difficilement imaginer ce qu’il avait pu ressentir dans une valse auprès de la vénérable professeure au destin tragique. « .. Je suis jamais restée, au bal. » Pas de cavalier, pas vraiment d’amis non plus, tu t’y rendais pour que les enseignants soient persuadés que tu y avais participé et tu t’éclipsais très vite pour travailler. Le nez dans tes parchemins, tu étais toujours tellement plus rassurée. Ca s’appelait l’art de faire les choses à l’envers, de ne pas avoir de jeunesse, tu avais couché sans premier baiser, tu avais perdu l’enfant sans savoir qu’il existait, tu avais même forgé une carrière pour retourner à une case moins que départ.

Il a soufflé sur une mèche de cheveux et ta main s’est tendue doucement pour replacer la coiffure rebelle avec un naturel déconcertant. Tu n’as réalisé l’étrangeté du geste qu’au moment où tu as croisé son regard : oups. « J’aurais dû épouser Ypsös.. » Tu lui dois bien une explication. Il essaye de te consoler, de distraire ton esprit tourmenté, qu’il sache au moins l’origine du néant qui bouffe les restes de ton coeur. Tu n’en as parlé à personne depuis ta fuite, si tu es morose ou froide, tous doivent accorder ces traits de caractère à ton appartenance première ; ça t’arrange. Ils ne posent pas de questions. T’étais la Reine des Neiges à Poudlard, que ça continue, hors du cocon Weasley, car au fond ça te rassurait. « Si j’avais été moins idiote, tellement moins coincée.. » Un soupir. « Il n’y a pas d’après-guerre, Ronald. Je sais bien que vous vous y accrochez tous, que Fred espère qu’on m’accordera le pardon pour mes actes, une belle rédemption mais ça n’est pas ce qui me fait tenir debout. » Ton sérieux rendait la gravité des mots d’autant plus triste, derrière le doux miel de ta voix qui n’avait jamais collé avec ton apparente froideur d’autant. Au moins commençait-elle à coller avec la vulnérabilité palpable de l’insurgée perdue que tu devenais. « Je veux juste m’assurer qu’il sera heureux et partir. » Tu n’as pas eu besoin de préciser ta pensée, le ton soulignait déjà que partir n’était qu’un synonyme de mourir. Qu’est-ce qui t’attendrait après ? Rien. Des promesses que personne ne tiendrait, voir les vies se reconstruire et sans cesse t’écarter, parce que c’était toujours ainsi, les gens se relevaient et t’oubliaient. Ypsös t’avait oublié. « Accorder un droit de vie à une Mangemort c'est laisser une pomme pourrie dans le panier. »

« Tu veux un verre de limonade ? Il fait chaud. Ça te ferait du bien. » Tu as accepté avec une petite moue, surtout par politesse. Tes yeux se sont attardés sur la décoration. Tu n’arrivais pas à comprendre pourquoi cet endroit te semblait beau alors que rien de ce qui correspondait à ce critère ne s’y trouvait. Tu te demandais si Shell Cottage avait une âme, comme parfois certains lieux anciens, plein de magie. « Pourquoi tu n’es pas avec.. » Potter. Mais tu ne veux pas dire son nom. Tabou. « .. tes amis ? Non pas que tu ne sois pas mieux seul, je ne comprends pas bien pourquoi tu les suis mais.. qui va contrarier le Magister si tu n’es pas là ? » Parce que franchement, autant on peut être d’un racisme de haut vol envers la Née-moldue et le Sang-mêlé, autant Ronald était une pure souche de sang-pur, certes de lignée décriée mais bon, toi aussi, tu avais une lignée qui frôlait sans cesse la disgrâce. Toujours purs, toujours en conflits aurait pu être votre slogan. « Quoi qu’il n’a rien dit quand j’étais rousse. Il doit être un peu daltonien. » Tenter un peu d’humour pour ne pas penser à Ypsös, à l’avenir, à ta solitude, à ton coeur morcelé.

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Tous ces gens qui mentent et qui se mentent… n’étaient-ils pas fatigués parfois ?

Lucrezia avait le mérite de regarder le panorama froidement. Trop peut-être. Elle était définitivement serpentarde d’allure mais de cœur il n’en était plus si certain (si, si Ron, tu sais bien que si).

Et Ron n’aimait pas trop les incertitudes.

Le passage sur la danse eut le mérite de faire sourire le rouquin. Il devrait proposer d’aller dans un truc de moldu avec Fred. Il avait fallu qu’un insurgé d’origine moldu lui explique patiemment qu’une boîte de nuit ce n’était pas réellement une boite où on distribuait de la nuit (il aurait trouvé ça très pratique pour les vampires) mais bien un endroit où les gens dansaient. Luce au milieu de moldus accompagnée de ses deux serpents ne lui disant rien de bien bon, Ron préféra s’abstenir de faire une quelconque proposition pour l’instant. Peut-être en parler à Fred d’abord.  Il savait bien qu’il y avait des clubs sorciers aussi pour l’élite en général. Des endroits fait de velours et de chatoiements où l’orviétan coulait à flot mais Ron n’avait jamais été assez fortuné pour ce genre de gaspillage. Il ne se faisait déjà pas entièrement confiance niveau tempérament en temps normal alors sous substances…

Le geste qu’elle esquissa le prit également au dépourvu et il acquiesça simplement à la révélation. Ypsös Burke était donc bien un mangemort. Il avait oublié combien les mariages entre sang-pur et élite étaient récurrents. Orchestré était le bon mot. Les gens voulaient néanmoins le bonheur aussi, souvent, la plupart finissait par tomber amoureux ou au moins s’accoutumait à une certaine routine. Ou l’inverse. Ils se haïssaient.

Un frisson imperceptible le parcourut. Il avait eu peur pour Ginny à cause de ça entre autre. Ils avaient ce que les gens nommaient une lignée pure alors en prime une jolie fille comme Ginny… Il admettait facilement qu’il avait eu peur qu’en tant que rebut, elle soit revendue dans cet esprit mais, dans son malheur chanceux, sa petite sœur était arrivée chez Parkinson.

Pansy était peut-être une garce de première mais elle ne chercherait pas à faire plier Ginny de cette façon.

Puis, contre toute attente, il y avait eu Zabini.

« Si j’avais été moins idiote, tellement moins coincée.. »

« Arrête. » Gronda Ron. Trop de miroir. Lui aussi. S’il avait été moins idiot avec Hermione. S’il avait bravé l’interdit et demander à Harry de les laisser un peu seul… s’il avait été un peu plus égoïste… ou peut-être qu’il l’avait trop été.

Elle ne lui manquait plus.

C’était la vérité glacée. Il aimait Hermione (pour toujours) mais un amour de jeunesse lointain dorénavant. Un premier amour aux accents douloureux et stupides. Si. « Si » et il était certain qu’il aurait passé sa vie avec, qu’il l’aurait rendu heureuse en brûlant ses tartines le matin et en l’embrassant sous la pluie.

Une autre vie peut-être. Une autre dimension.

Ron regarda le visage en cœur de Lucrezia. Surement elle aussi. Dans une autre vie, elle aurait épousé l’homme au prénom de hoquet, aurait élevé des mini-mangemorts et aurait offert des hochets en forme de serpent.

Brrrr (on faisait des films d'horreur avec moins que ça).

« Tu veux vraiment rester bloqué sur ce qui aurait pu être blondie ? Tu veux vraiment patiner sur le passé ? J’ai fait ça pendant des mois et je ne le souhaite pas à mon pire ennemi. C’est… c’est comme un château de sable que tu as commencé à construire et la vague emporte tout. Tu veux vraiment continuer à pleurer sur une motte de terre mouillé ? ou tu préfères te lever, sauter dans l’eau et défier la mer en nageant vaillamment ? » Ron lui effleura le menton pour le relever puis glissa ses mains dans ses poches.

C’était défaitiste. On n’abandonnait pas avant d’avoir essayé. On n’abandonnait pas -selon Ron- tout court. Jamais.

Leurs parents les avaient surprotégés. Il y avait déjà eu une guerre, à peine 20 ans plutôt. Lorsqu’ils étaient adolescents, elle avait été à un battement de cils prêt. Ils avaient cherchés à les épargner en changeant de sujet. En codant. Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Ils avaient voulu faire d’eux des enfants perpétuels. Et regardez où ils en étaient maintenant…

« Je sais pas si c’est vrai… mais le bonheur c’est un peu transmissible. Non ? Fred sera plus heureux si toi tu l’es aussi. Et je serais plus heureux si Fred l’est également. C’est pas plus compliqué que ça. Quand à partir, on est en guerre. Ça se trouve je crèverais en glissant juste sur une pierre ou alors sous un avada. Demain, dans cinq mois ou dans quarante ans. C’est pas si important. Avoir envie, ça ça l’est. Rêver un peu l’impossible t’as quand même le droit. Et je suis sûr que t’as des envies bien à toi. »

Ron se releva en passant ses mains sur ses cuisses endormies, les longues jambes se dépliant tel des origamis.

« Accorder un droit de vie à une Mangemort c'est laisser une pomme pourrie dans le panier. »

« Peut-être mais je m’en branle des autres mangemorts Blondie. Et toi t’en es plus une. » Le roux avait coupé Lucrezia de manière presque tranchante. Comme un défi.
Il agita sa baguette, la limonade trouvant son chemin cahin-caha près des deux. Il en versa deux longs verres en écoutant la question. Il devina sans peine le -les- noms manquants.

Il en avait horreur.

Tout le monde la lui posait et il n’avait aucune réponse. Harry s’était isolé délibérément et à tous les coups il portait le poids d’un sacrifice seul quand bien même ses amis étaient là pour lui. Quand à Hermione, il communiquait avec elle mais de manière professionnelle.  Ron cherchait les horcruxes aussi avec d’autres insurgés. Morgana Yves et la petite murphy entre autre. Vincianne de Lancastre et ses connaissances seraient bien utiles. Il faudrait lui parler…
La guerre avait dépassé les trois amis mais Ron commençait à sérieusement douter que leurs liens y survivent. Boh. D’abord gagner, après l’on verrait tout ça.

« je ne comprends pas bien pourquoi tu les suis mais… qui va contrarier le Magister si tu n’es pas là? »

Ron arqua un sourcil en lui tendant son verre. Qu’est-ce qu’elle racontait ? Que les deux autres y arriveraient mieux sans lui ? Une moue froide. Évidemment. Il s’imaginait parfaitement les consignes donné aux mangemorts. Voldemort n’avait jamais fait mystère du fait qu’il accueillerait  dans ses rangs et pardonnerait volontiers aux sang-purs qui étaient derrière Harry. Et les Weasley étaient connu. Pauvres ok, mais prestigieux. Lucrezia avait raison : fidèles, combattant pour les sang-mêlé et moldus mais toujours pur. Un paradoxe qui s’appliquait curieusement à une large partie de la famille pour ne pas dire l’intégralité.

« Tu veux que je te mette en contact ? Vous pourrez vous parler fourchelang… » Ron trempa ses lèvres, le gout citronné rafraichissant son palais.« C’est de famille le fait que tu parles au serpent ? »

Il eut un sourire amusé à la blague. « Et pas de nez en plus. Ton ancien boss a tout pour plaire. J’ai toujours su que t’avais des gouts désastreux Blondie ! » Il la défia d’un sourire, ravi de lui envoyer cette vérité à la frimousse.

On est un troll ou on ne l'est pas d'abord.
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« Rêver un peu l’impossible t’as quand même le droit. Et je suis sûr que t’as des envies bien à toi. » Et le monde te glisse à nouveau entre les doigts, comme une plaie ouverte qui ne guérira jamais. « Mes rêves sont morts avec.. » Ta voix est morte sur le bout de ta langue, dans le douloureux sanglot qui menace. Tu devrais contrôler, ne pas te confier, c’est trop intime, trop profond. Peut-être que le laisser en surface serait une meilleure manière de te protéger, seulement tu n’en es pas plus heureuse, de ce mystérieux silence que tu arbores. « .. avec Gabriel. » Tu as trouvé le temps de lui donner un prénom, dans les errances de ces dernières semaines. Gabriel, comme un ange. Tu n’aurais pas demandé son avis à Ypsös et, mort, il n’avait plus vraiment son mot à dire ; pourquoi donc était-ce lui qui le rejoignait le premier et pas toi ? Est-ce que.. est-ce qu’à trois mois, on peut considérer qu’il s’agit d’une vie ? « Je devrais être en train d’élever mon fils, au sein de l’élite, aussi névrosée soit-elle, pas.. » pas fuir. Tu devrais être auprès de Draco, à tenter de faire tenir debout un bâtard, à tenter peut-être de te reconstruire grâce à l’innocente pureté de ces enfants d’une génération sacrifiée, détruite, désenchantée. Tu sais bien que les Weasley ont une façon de voir le bonheur et la famille à mille lieues de tes rêves en carton ; tu n’aurais demandé ni mariage ni amour, juste sauver la seule part de toi valable, évanouie dans le sang et la douleur. Pourquoi est-ce que tu lui disais cela ? Tu ne l’évoquais même pas avec Fred, sujet esquivé. Tu n’es pas certaine, d’ailleurs, qu’il ait conscientisé le problème. Pauvre princesse au paradis dénaturé.

« J’aime ton frère, vraiment.. mais l’envie est morte. Il n’y a plus de flamme chez moi. Il me tient en vie parce que je suis un souvenir de George.. » Pas parce qu’il m’aime vraiment, parce qu’on ne peut pas t’aimer de façon saine. C’est le pousser à sa destruction que de le laisser entre tes doigts de petite fille riche et joueuse qui, un jour, trouverait le moyen de le casser, dans une terrible maladresse. La mort de Lysander t’avait montré vos noirs côtés. Deux savants-fous aux défaillances cuisantes. Il te tenait en vie comme il avait voulu le détruire. Il te donnait son souffle, faisait battre ton coeur et tentait de te rendre une âme, avec toute sa tendresse excessive, toute la morsure de son attachement, comme tu ne pouvais songer à ce qu’il parte, parce que ton égoïsme exigeait qu’il avance. Comme tu lui donnais l’essence de ta coeur parce que tu refusais de le perdre. Une part de toi jusqu’à son doigt, jusque dans l’alliance d’une magie qui vous attachait, d’un point à l’autre du globe, qu’importe ce qu’il se passe. Jusqu’à ce que la mort vous sépare, car il s’agissait du seul évènement apte à éteindre vos bijoux enchantés, à obscurcir l’éclat émeraude des crochets du serpent enroulé à ton annulaire. « Et j’exige qu’il remonte la pente parce que sans lui.. » Je ne suis rien. Un fantôme autour duquel plus aucun bras ne refermerait d’étreinte. Tu n’avais aucun moyen d’expliquer clairement tes sentiments à l’égard de Fred, consciente que votre relation pouvait paraître plus ambigüe qu’elle ne l’était vraiment ; il était devenu une part de toi. « J’ignore ce que je dois faire pour le rendre heureux. Vraiment heureux. » Durablement heureux. Tu te rendais bien compte que son sourire ne durait jamais éternellement, qu’il y avait l’inquiétude au fond de ses yeux, que la peur et les souvenirs rongeaient les contours de ton diamant d’innocence.

« Peut-être mais je m’en branle des autres mangemorts Blondie. Et toi t’en es plus une. » Le vocabulaire employé t’avait coupé le sifflet au moment où tu avais évoqué le fait que tu étais une pomme pourrie dans le panier d’un avenir rayonnant ; et répondre après tant d’éloquence s’avéra moins aisé que prévu. Tu as cligné des yeux, sciée. Est-ce qu’il était fâché ? « .. Le tatouage est toujours là.. je suis une Mangemort en fuite, une traîtresse mais je lui appartiens. Tu sais qu’on le reste ou qu’on en meurt. » Une lente agonie jusqu’à la plus pure des folies. Tu savourais chaque instant de plus dans la clandestinité tranquille. Peut-être profitais-tu même d’autant plus de cette famille, consciente que tu serais vite confrontée à tes démons intérieurs, que tu finirais par supplier qu’on t’achève pour taire l’appel du Maître.

« Tu veux que je te mette en contact ? Vous pourrez vous parler fourchelang… » demanda-t-il tandis que tu goûtais la limonade, un peu tendue, un peu réticente. Te mettre en contact avec.. Il était sérieux ? Tu ne savais pas trop si tu devais rire ou arquer un sourcil d’incompréhension. « C’est de famille le fait que tu parles au serpent ? » Un hochement de la tête, tu réfléchis à comment exprimer le concept sans trop froisser l’égo de son royalement absent ami Survivant. « Ma mère est une Selwyn, ils disent à qui veut l’entendre que le don remonte à Mary Boleyn et que cela fait d’eux de parfaits prétendants à une couronne sorcière. Mère déteste ça, surtout parce qu’elle en est dépourvue.. » L’une des familles les plus prestigieuses des 28, les Selwyn. « De ce que je sais, tous les fourchelangues sont supposés avoir un ancêtre commun. » Un peu glauque. Voldemort était peut-être ton cousin au quarantième degré, ça faisait presque froid dans le dos. « Dis juste à tes amis que s’il faut un jour réceptionner un message, je serai là. Il est des langues que même les Mangemorts ne peuvent pas traduire. » Un sourire un peu gêné. Seul le Maître avait un tel talent et aucun ne serait assez doué pour restituer les sons à l’identique. A moins de se les passer en boucle une nuit complète, plutôt complexe.

« Et pas de nez en plus. Ton ancien boss a tout pour plaire. J’ai toujours su que t’avais des gouts désastreux Blondie ! » Un sourire en coin, tu fais tourner le verre entre tes doigts, lentement, laissant traîner le silence avant de conclure, simplement : « C’est vrai qu’en ayant commencé avec un Gryffondor, je ne pouvais que finir avec des goûts douteux. » Tant de délicatesse et d’humour. Fais gaffe, ça pourrait te filer une allergie.

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Elle avait un enfant ?

La nouvelle coula sur Ron tandis que l’iris prit une teinte surprise. Avait eu. Il ne savait pas si elle avait dû l’abandonner, ou s’il était mort. Le dernier état de cause semblait plus plausible au vu de la mine désespérée qu’elle avait. Ceci expliquait cela. Ron lui-même dû reposer son verre, mal à l’aise. Aucun parent ne devait enterrer ses enfants.

« Je... je suis hum… dé...désolé. »
Ron bafouilla légèrement sa réponse, pris au dépourvu. Pendant un court instant, il fût tenté de la prendre dans ses bras et de la serrer fort. Aucune personne ne méritait ce genre de peine. Merde, quoi ! C’était injuste. Il aurait pu lui dire que dans le grand schéma des choses avec les dieux mi-truite, mi-poulet, c’était sans doute pas si négatif dans le sens où avoir un enfant alors qu’on entre en guerre et que son job c’est tuer des gens, il y avait mieux…

« J’aime ton frère, vraiment.. mais l’envie est morte. Il n’y a plus de flamme chez moi. Il me tient en vie parce que je suis un souvenir de George.. »

Tout à coup, Ron se sentit gamin. Ça lui faisait parfois pareil lorsqu’il discutait avec Hermione. Il était tellement plus pragmatique que les gens qui l’entouraient que ça en devenait parfois douloureux curieusement. Il ne concevait pas les choses de la même manière. Il avait été déprimé pendant des mois à contempler sa jambe et sa vie et ses relations d’un œil morne et hagard.

Plus jamais ça.

Il ne déprimerait plus et pour personne. Il pleurerait sur ceux qu’il a aimé et qui n’était plus comme George, comme MacGonnagal, comme son père… et d’autres insurgés dont les visages se floutaient parfois dans son esprit. Ça oui. Mais pour une fille ? Pour des engueulades qui ne servaient à rien qu’à l’emmerder ? Nope, terminé.

Lucrezia avait toute les raisons de pleurer elle cela dit. Un fiancé, un enfant, se retrouver dans un groupe de gros cons, devoir se battre contre ses amis. Il aurait aimé lui demander comment elle avait eu la marque. Pourquoi elle n’était pas venu de leurs côtés dès le début si elle était si attachée aux garçons que ça. Pourquoi il avait fallu la mort de George…

Mais elle avait une couleur de parchemin mâché, et Ron ne tenait finalement pas plus que ça à ses réponses.

« Hey… » Il lui toucha le bras maladroitement. C’est terrible le malheur des gens et Ron était pétrifié à l’idée que quelqu’un qui avait probablement commis des actes terrifiants était capable de susciter chez lui des sentiments aussi contradictoires tel qu’une certaine empathie. « T’auras d’autres enfants Blondie. Des robustes qui mangeront de la pastèque en l’agrippant par la pulpe et qui te rendront dingue avec des conneries. Et Fred t’aime aussi. Pas seulement pour George. »

Elle était fourbe, un peu vénéneuse sur les bords avec ses sourires en coin et ses yeux qui vous fixaient sans ciller, mais Lucrezia était aussi l’une des rares à faire sourire Fred. Il semblait à Ron évident –dans sa naïveté simpliste- qu’ils avaient besoin les uns des autres. Ils ne se seraient pas nécessairement choisis les uns les autres pour s’épauler (et Ron aurait ajouté qu’il n’aurait jamais choisi aucun serpentard dans son secteur, ça va aller, merci) mais c’était aussi la beauté tragique de la chose : le chaos faisait naitre des amitiés monstrueuses et des liens indéfectibles étranges.

« J’ignore ce que je dois faire pour le rendre heureux. Vraiment heureux. »

« Ben déjà arrête de dire des conneries de ce genre. T’es là, tu décides de ce que mon frère pense ou ressent. Ça ne marche pas comme ça. Il a toujours été là pour toi, non ? Il t’a ramené ici alors qu’il savait que j’étais là et… no offense mais t’es une serpentarde et tout le monde sait que si jamais je fais une fête pour mon anniv, vous n’êtes pas spécialement en tête de liste pour venir boire un verre de champomy. Il t’a amené dans sa famille… c’est pas rien Blondie. On fait pas ça par charité. Même avec les jolies blondes.»

Ron s’abstint de commentaires sur la marque tout en s’appuyant sur le rebord de la table, zyeutant l’avant-bras de la jeune femme. Il devrait dessiner un truc dessus. Genre la tête à Toto. C’était quand même le summum du mauvais gout ce tatouage quoique… au moins ce n’était pas trop bling-bling. La tête de mort cela dit… on avait vu mieux.
Ron fronça le nez en s’imaginant un court instant ce que lui aurait fait comme tatouage et l’idée du boursouflet dont se moquait Ginny lui revint en mémoire. Muy macho indeed.

« De ce que je sais, tous les fourchelangues sont supposés avoir un ancêtre commun. »

Le regard azur remonta sur le visage de Luce, taquin. « Yep, un gros lézard. HUH… je veux pas savoir comment vos ancêtres ont fricotés ensemble. C’est positivement dégeulasse.» Fit-il en lui tirant la langue et en réprimant un hoquet mi-riant, mi-horrifié. Visiblement il eut la même pensée que Luce sauf que n’ayant guère de filtre, Ron ne put s’empêcher de le faire remarquer à haute-voix. « Ah mais alors… Voldemort est de ta famille ? Ah ewwwww. » Quelques secondes de réflexion. « T’es sure de ton serpent au fait ? Imagine, il donne des infos à Nagini ? Je sais pas moi, peut-être sa loyauté elle va d’abord aux serpents. Vous avez un système de confiance qui me dépasse en fait. »

« C’est vrai qu’en ayant commencé avec un Gryffondor, je ne pouvais que finir avec des goûts douteux. »

Heu nan mais oh!!! Ron plissa les yeux en foudroyant d’un regard amusé la jeune femme. « On est la meilleur chose qui te sois jamais arrivé Rowle. »

Sans nous ta vie serait… ah. En fait les Weasley étaient la pire chose qui lui soit arrivé à bien y regarder. N’aurait-elle pas connu Fred et George, elle aurait tracé une route certes un peu ennuyeuse mais rectiligne. Elle aurait rencontré Ypsös, l’aurait peut-être épousé plus rapidement. Serait devenu mangemort sans états d’âmes. Aurait fini par trouver le réconfort chez ses amis du côté vert et argent qui ne l’aurait pas fait se sentir tiraillé entre ses préférences et ses idéaux. Une vie parfaite fichu en l’air par une bande de rouquins tous plus cons les uns que les autres (sauf peut-être Bill mais il en fallait bien un pour rattraper tout le bordel ensuite).

Ron fixa longuement le visage de Lucrezia.

Fallait lui changer les idées. Et lui aussi. Il avait passé la journée la tête dans les grimoires antiques et il avait les yeux explosés et si jamais il se mettait à penser aux malheurs de Luce il allait penser aux siens et non. Valait mieux se saouler de rire, d’explosions de joies fugitives et de plaisir un peu décadent et simple.

« Viens ! On sort blondie. On va pas pleurer sur nos vies pendant trouze ans, y’a autre chose à faire. On se fait une virée. DAEVA ! ON SE BARRE ! GARDE LA MAISON ! »

Voilà Ron. Tu causes au serpent maintenant. C’est la fin des haricots, les carottes sont cuites, le cochon est dans le maïs.

Ron eut un sourire entendu envers Lucrezia. Il y avait un parc d’attraction moldu pas si loin. Ils pouvaient bien s’y perdre un peu ni vu ni connu. Il lui faudrait juste une casquette parce qu’on ne savait jamais mais les endroits truffés de moldus –surtout reculés de la capitale- ce n’était pas exactement l’horreur.

Non puis la tête de Lucrezia dans un bateau de viking… Attends… elle risquait de lancer un sortilège puissant dès que ça ne lui plairait pas. Mazette.

Le sourire disparut remplacé par un air soucieux. « T’es pas sortable blondie en fait. Si je t’emmène à un endroit, tu jures de bien te comporter ? »
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