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Journey to the past.



« People always say
Life is full of choices
No one ever mentions fear
Or how the world can seem so vast
On a journey to the past » ♱
- Anastasia, Journey to the past.

La taille cintrée et le tissu qui s'évase élégamment. La dentelle qui orne le décolleté, court sur les bras. Tu as presque l'air de la jeune femme d'il y a quelques mois. Le noir n'est pas triste aurait-on dit, il fait chic. C'est la seule fantaisie vestimentaire que tu t'es permise d'emporter, comme un deuil en cours. Pour des jours plus heureux, des occasions spéciales, de ces dimanches qu’ils aiment en famille, mais jusqu’ici, tu ne l’avais pas mise. Pourquoi là ? Essayer de t’encourager à être à nouveau toi. Montrer que tu vas mieux, même si ça n’est pas le cas. Rendre visite à Bill, as-tu soufflé, charmant prétexte. Comme si tu allais pardonner à la vie cette naissance. Le crac caractéristique signalant le transplanage s’est fait entendre une fois hors de ce que tu t’obstinais à nommer « maison », mais devant Shell Cottage, tu t’es figée. Ton coeur rebelle, ton estomac noué. Tu ne veux pas y aller. Tu refuses de rentrer, pas encore. Une silhouette connue en approche te fait tourner la tête et ton pas s’enclenche, s’accélère, tes talons s’enfonçant dans le sable, les chaussures compensées désormais ensorcelées pour ne plus subir l’humidité, l’eau salée. « Ronald.. » Tu as à nouveau la sensation que deux mondes s’entrechoquent, tes longs cheveux blonds contre son roux, son t-shirt contre ta jolie petite robe. Qu’importe. Il n’y fera pas attention, du moins tu l’espères quand tu attrapes son bras, le tremblement subtil de ta main en signal d’alarme. « Ron, s’il te plaît, emmène-moi loin. » Avec lui, tu peux.

Longtemps tu t’es persuadée que seul Fred pouvait consoler tes pleurs et tu réalises lentement ta difficulté à exprimer les peines, les peurs, craignant de le décevoir, d’être abandonnée. Tu t’étais faite discrète depuis le retour de Ginny, euphémisme même tant ta fuite était permanente, et la naissance d’Espérance t’avait rendue aussi sombre qu’ils en avaient été heureux. Piégée entre tes désirs et tes angoisses, tu te fonds dans des études dont tu ne dis rien, tu te perds. Aux reproches, tu n’as pas répondu. Sur Blair, tu n’as pas commenté. Elle est partie dans la forêt, répondait-on quand on te cherchait. Et tu t’y enfonçais comme on se love dans les parts de soi les plus reculées. Tu as l’amertume au bout de la langue à chaque seconde et ton âme semble se consumer quand tu vois la toiture de la chaumière, t’incitant toujours à reculer. Là, tu ne peux pas. Tu sais que tu ne peux pas, que tu repousses toujours l’échéance de la crise et qu’il est des heures où seule la solitude te permet d’extérioriser. Mais chuter n’est pas possible, tu as peur de ne pas t’en relever.

Tu veux les bras réconfortants de Fred.
Tu veux ses doigts autour des tiens.
Mais la culpabilité qui se distile dans tes veines t’enchaine.

Il y a Ronald. Ami-ennemi. Il y a sa maladresse, son rire, sa décontraction. C’est différent mais cela t’empêchera de te noyer. « Emmène-moi chez les moldus.. » la demande est incongrue. Toi, l’ex-Mangemort, la Slytherin - rappelons que pour le rouquin, c’est pareil - désirer aller chez les moldus ? Il ne peut pas te reprocher ton look classique en somme, de quoi passer dans les deux univers, un peu bon chic bon genre sans être décalé. Il ne peut pas t’accuser de vouloir causer des ennuis tant tes yeux supplient, soufflent un vent de détresse. Tu veux t’échapper, t’envoler. Tu veux découvrir des recoins où se cacher n’est pas nécessaire, tu veux errer dans ce monde que tu ne connais pas, qui ne te connait pas, pour respirer, oublier.

Quitte à te perdre et ne jamais rentrer.
Quitte à ce qu’il t’y laisse.

« Ne discute pas.. » je t’en supplie.

Fourchelangue ; italique.
(c) AMIANTE

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“Always, from the first time he went there to see Eros and the lights, that circus have a magnet for him, that circus represent life, that circus is the beginning and the ending of the world."

"


C’était un peu comme une pub Ricoré sur la famille Weasley: le soleil se levait et certes on avait pas spécialement de supers grosses tartines au petit déjeuner mais la famille était dorénavant au complet au sein du QG Insurgés.

Bill cajolait sa fille au nez rond et aux yeux enchanteurs, Charlie était aussi joyeux et d’humeur égale qu’il l’avait été avant guerre, Percy et Fred continuaient inlassablement de contrôler l’Atelier et enfin Ginny… Ginny s’était murée dans un silence entrecoupé de crises monumentales. On ne savait jamais trop où la retrouver le lendemain. Parfois elle s’enfermait plusieurs heures dans un placard, d’autre elle se laissait caresser les cheveux par une Molly au regard absente et aux bercements tout de même maternels.

C’était triste, c’était même à se briser le cœur, mais ils étaient tous ensemble et Ron se rattachait à ça.

Omnia mutantur, nihil interit. Tout changeait mais rien ne disparaissait jamais réellement.

Ron grimpait la colline d’un pas énergique. Lui-même avait changé. Plus assuré, moins brouillon. Un peu. On grandissait plus vite une fois que les décisions étaient prises, comme si l’impact d’écraser les autres routes qui s’offraient à vous amenuisait l’envie de lambiner. Il avait dégotté une petite girafe en plastique, une lubie de moldu. Hermione lui avait assuré que pour les bébés c’était un jouet quasi obligatoire. Il en avait chipé un et comptait le laisser pour Espérance quand il eut un large sourire en voyant la silhouette de Lucrezia. Fred était là ? trop cool ! Avec un peu de bol, Fred pourrait même faire en sorte que Sophie la girafe ondule du coup au son du rire d’Espérance. Après tout il était doué pour les sortilèges de ce genre.

La tenue de la jeune femme imprima sur son visage une surprise incongrue. Dans un monde idéal, la question « Y’a quelqu’un qui est mort? » aurait été prise en boutade.

En temps de guerre, Ron se garda tout simplement de la poser.

« Ron, s’il te plaît, emmène-moi loin. »

Un clignement d’yeux et Ron s’arrêta enfin tandis qu’elle lui prit le bras. Quelque chose n’allait pas en effet.

« Emmène-moi chez les moldus.. »

Rectification: Ragnarök était de toute évidence prévu pour ce soir. « Les moldus  T’as bu de l’eau de mer Blondie? » De son bras libre, Ron posa le plat de sa paume sur le front de la jeune femme en une boutade. Elle ne délirait pourtant pas. Un peu pâle mais si la nourriture était éparse chez les insurgés, Lucrezia ne daignait même pas généralement terminer sa part (fait qui scandalisait outrageusement Ron au passage).
Ce dernier eut un air soucieux, abaissant l’azur sur le bleu quasi translucide de la jeune femme. La marque la brulait peut-être? Sans doute elle n’aura pas voulu alerter Fred.

« Ne discute pas.. »

Il y avait presque des sanglots dans la complainte et Ron n’hésita plus. Un simple battements de cils et un « Accroche-toi » en murmure. Le crachat de bruit sec indiquant un transplanage vibra aux oreilles et Ron regarda autour avant de revenir sur Lucrezia.

Un concert de sons tonitruant manque d’assommer Ron.

Il les avaient emmenés à Piccadily Circus. Là où Hermione les avait entrainés juste après le mariage de Bill qui avait été interrompu par Kingsley Shacklebolt et son message terrifiant. Le brouhaha des touristes, des punks, des gens enfin le submergea et il resserra sa prise sur Lucrezia. « Hermione m’a dit qu’il y avait un parc pas loin. Viens. Là c’est…. oh regarde où tu vas toi  » Ron fit rouler son épaule endolori en dardant une grimace sévère sur un moldu dont le nez était plongé dans un prospectus sur les Comédies Musicales en cours. Le rouquin fit signe à Lucrezia lui indiquant une plaque indiquant ‘ Hyde Park’ . De quoi être rassuré se dit Ron. Ça ne devait pas être si loin après tout.

Heureusement tout les deux avaient des vêtements non sorciers. Lucrezia avait cette allure de magazine où le noir devenait couleur, quand à lui, son t-shirt (celui-là même) et son éternel jean donnait le change.

Il y avait juste à espérer qu’aucuns sorciers ne seraient dans le secteur car autant le dire de suite : Lucrezia Rowle, mangemort de son ex-état, disparue dans des conditions étranges, et Ronald Weasley, Indésirable n°2, grand et roux…. Ça ferait une jolie prise.
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Journey to the past.



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« Accroche-toi » Tes mains se sont serrées autour de son bras. Il t’a demandé si tu avais bu l’eau de mer, et tu n’avais pas répondu, dans une contenance terrible, puis il y avait eu cette agression sonore. Tu n’es pas certaine de savoir ce qu’il s’est passé. Un flash, de ces souvenirs reniés qui t’agressent quand les crises menacent, quand ton esprit cherche les tiroirs à contenir et ceux qu’il faut ouvrir. Tu crois te rappeler de ces murs emplis de livres, de l’odeur de la rue, de certains sons qu’on n’entend pas de votre côté de la barrière. Tu crois te rappeler des pièces de monnaie entre ses doigts affectueux, de son rire enterré loin au fond de ta mémoire, de ce père que tu n’avais finalement que trop peu connu. « Hermione m’a dit qu’il y avait un parc pas loin. Viens. Là c’est…. oh regarde où tu vas toi  » Tu reviens dans ce présent, avec la brutalité de tes émotions qui s’entrechoquent quand il t’indique le panneau. Tout te paraît démesuré. L’agitation qui règne résonne au point que tu la juges pire que sur le Chemin de Traverses pour les achats scolaires et, la nausée passée, tu consens à observer.

Les couleurs, d’abord. Tout attire ton oeil, te poussant à lâcher le jeune homme, l’hésitation palpable quand la pression s’apaise autour de son bras. Ils sont pressés, te heurtent une fois, puis deux, et tu tangues maladroitement, fondue dans cette foule un peu folle qui aurait sans doute donné une sensation de claustrophobie à n’importe quelle sorcière normalement constituée, mais toi, toi tu cherches juste à t’oublier. Alors tu ne t’arrêtes qu’une fois poussée vers un recoin, tes pas rêveurs déviés. C’était où déjà, ‘Hyde Park’ ? Et la douleur vrille tes sens, t’oblige à plaquer ta main au niveau de la Marque ; tu avais oublié. Tu avais oublié l’atroce brûlure, les colères du Maître, les punitions. Tu ne sais pas ce qu’il se passe. Tu ne réfléchis plus en retirant le gant de ton bras gauche, le coeur cognant dans ta poitrine, trop fort, trop vite. Ca t’avait réveillé, une fois, au début de ta soi-disant disparition, mais tu n’avais rien dis, tu n’en avais pas parlé. Il y avait eu ces sensations fantômes aussi, quand les cauchemars étaient vifs. Là, c’est différent. Et tu n’es pas certaine de pouvoir lutter. La magie coule dans tes veines telle un virulent poison mortel et la noirceur du Lord s’amorce sur ta peau comme un impératif. Quelque chose te souffle que ça n’est pas spécialement un appel, que ça n’est pas un ordre direct. Est-ce que tu as tiré trop loin sur la laisse ?

Ca ne va pas durer, te répètes-tu, mais les secondes te semble des minutes et les minutes des heures. Tout tourne. Ton teint trop pâle et tes yeux fermés, ta déglutition difficile et tes larmes retenues. Tu voudrais que Fred te serre à t’étouffer, tu voudrais qu’il te libère, de toi-même, de ça, de tes erreurs. Tu voudrais qu’il arrache chaque fibre contaminée par le Maître dont la torture est la seule forme d’échange exprimée. Tu songes à te la retirer, seule, là dans ce refuge de fortune où l’on ne te regretterait même pas. Tu as perdu Ronald, tu crois.

C’est la première fois que c’est si réel.
C’est la première fois que tu ne peux pas prétendre à ton imagination, dire que ça n’est que le résultat de tes craintes.

Une droguée en manque.
Le tremblement de tes doigts se fait plus fort et tu ne retiens le couinement douloureux que parce que tu es habituée à taire les faiblesses, à les faire silencieuses à défaut de les supprimer, de les contrôler.

Lorsque la tête du rouquin refait son apparition, tu tentes de te fondre contre le mur dans ton dos, tu ne veux pas qu’il te touche, tu pourrais le blesser, ne plus rien contenir, jouet d’un marionnettiste fou. « Je suis d-désolée.. » articules-tu tant bien que mal. Mais tu n’expliques pas pourquoi tu l’es, comme si ton état justifiait de s’excuser.

Fourchelangue ; italique.
(c) AMIANTE

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“People are strange . . .”
― Jim Morrison

"
La vie parfois était quand même une jolie pute.

C’était bien de l’ironie crissante quand on se battait pour l’égalité des sangs et qu’on ne connaissait strictement rien aux moldus ou presque. C’était bien joli quand on n’avait juste des principes.

Le principe. Cute. En attendant, le principe ne mettait pas des livres ni des penny dans sa poche, ne glissait pas du polynectar dans leurs gorges et ne calmait certainement pas la rougeur violette qui déformait dorénavant l’avant bras de Lucrezia.

Cette dernière avait une couleur de cadavre et Ron eut un soubresaut au cœur en la voyant prête à tourner de l’œil. Nobloody way. Il lui attrapa fermement le poignet afin de la déloger du mur et l’attira derrière lui avant de s’engouffrer dans une rue perpendiculaire. « Il t’appelle ? C’est quoi ? Une colère ?… »

La frustration rendit Ron nerveux et quelque peu brutal dans sa gestuelle. Ce n’était pas le moment. Cela voulait aussi dire qu’Harry était en train de déguster niveau cicatrice. « Tiens bon. » siffla Ron entre ses dents. La démarche était rapide et pendant un bref instant Ron fut tenter de transplaner à nouveau directement dans l’Atelier.  Une belle connerie pour peu qu’on actionne son cerveau plus de deux secondes.

Lucrezia avait bien fait de les éloigner. Elle n’avait pas forcément eut l’idée de tout ça au début mais c’était encore ici, entouré de touristes moldus et d’agents de la Soho, de colporteurs et de faunes en tout genre qu’elle était en sécurité. Et qu’elle gardait ceux qu’elle aimait –surement se disait Ron- en sécurité également.

Peu à peu la tenue criarde des magasins de Regent Street laissa place à une atmosphère orientale et l’odeur des canards laqués accrochés aux étals remplacèrent les bordereaux de remises sur les magasins en vogue.

Chinatown.

Les hautes portes rouges ouvrant sur la rue où une langue étrangère chatouillèrent leurs oreilles se dressèrent devant eux et Ron soutint le corps tombant de la blonde. « On va se poser quelque part. » Chuchota t’il.
Ce n’était pas Hyde Park mais elle était au bord de la rupture et il ne savait pas qu’elle était exactement la distance d’ici jusqu’aux bancs accueillants du centre chlorophyllien de Londres.

Une vieille dame se leva de sa table et leur fit signe et Ron s’arrêta, sur ses gardes, rapatriant d’autorité la gracile amie de son frère.  Ils étaient trop visibles. Il n’avait pas de polynectar et elle n’avait pas assez d’énergie pour se métamorphoser. L’insurgé sentait sa baguette dans sa poche, cogner en rythme langoureux à sa ceinture.

« Ton amie n’a pas l’air bien l’Indésirable. »

Ron vira au blanc tandis que la vieille femme découvrit un poignet recouvert de tatouages et glissa un doigt sur sa bouche au sourire grisonnant. « Venez. On ne trouve pas l’hermine dans un paysage de neige . »

Fred allait sans doute paniquer à son tour vu qu’ils étaient reliés par l’anneau et Ron leva les yeux vers le bâtiment devant lui. Les sorciers asiatiques se mêlaient avec succés aux moldus tout simplement parce qu’ils ne laissaient jamais personne d’autre se mêler à eux. On ne pénétrait pas dans Chinatown autrement que pour en sortir si l’ont n’était pas asiatique et Ron déglutit en tâchant de se souvenir de la réponse des sorciers de cette partie obscure de la ville au gouvernement de Voldemort.

Neutre.

Ils n'interféraient à aucun moment, soucieux toujours d'un équilibre entre les éléments.

La vieille dame savait déjà qui il était, ça ne servait plus à rien de reculer. Il chuchota à l’oreille de Lucrezia de s’accrocher et qu’au moindre « go » de sa part, elle devait se tenir prête à transplaner. Glissant un bras dans le dos de la jeune femme et passant son bras au-dessus de ses épaules, Ron coula un regard inquiet vers Lucrezia. La marque devenait noir, comme atrophié et la sueur envahissait le visage de la jeune femme.

« Elle peut prendre ça. Ça l’aidera. »

La pièce était enfumée et Ron eut du mal à distinguer les brocarts de soies rouges et or, tout comme les quelques personnes présentes. Une curieuse odeur flottait qui anesthésiait légèrement les sens. Il déposa Lucrezia sur les coussins moelleux et hésita en voyant la pastille au bleu électrique posé comme une perle sur une énorme coquille d’huitre ouvragé en forme de dragon de jade.

Ron n’était pas expert en psychotropes. Aussi bête que cela puisse paraître, l’idée que son père réprouverait ce genre de consommations était suffisantes pour qu’il ne fasse pas le geste. Il voyait cela dit ce que la sorcière lui proposait là : un moyen de calmer le corps de l’ex-mangemorte afin qu’elle supporte mieux la crise en cours.

C’était cher payé (sans compter qu'ils n'avaient pas énormément de mornilles sur lui) mais il n’y avait pas le choix. Ils ne savaient rien sur cette marque autre que le fait d’un lien indéfectible avec Voldemort et dans ces conditions il ne pouvait pas la ramener au campement, ni auprès de Fred et encore moins aux alentours de Shell cottage où Espérance dormait sans doute d’un sommeil bienheureux.

Non.

Un nouveau tremblement irradia sur l’avant bras de Luce et Ron approcha lui-même la pastille qu’il glissa suavement entre les lèvres de la jeune femme.

« Je suis désolé. » murmura t’il en miroir de ce qu’elle lui avait dit il y a encore quelques minutes.

«Le Fugatur Fictio la calmera. Le Fugatur Fictio calme toujours.  Vous êtes en sécurité ici.  Bienvenue à Chinatown. » La vieille femme eut un sourire qui n’atteint pas les yeux tandis qu’elle replia ses fines jambes maigres au-dessus de la table basse juste à côté.

Calmement, elle poussa l’autre bille bleu électrique vers Ron.


Dernière édition par Ronald Weasley le Ven 7 Aoû 2015 - 21:21, édité 1 fois
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Journey to the past.



« Years of dreams just can't be wrong
Arms will open wide
I'll be safe and wanted
Finally home where I belong. » ♱
- Anastasia, Journey to the past.

« Il t’appelle ? C’est quoi ? Une colère ?… » Tu as voulu lui dire que tu n’en savais rien. Tu as voulu lui dire de te laisser là, de t’abandonner, que s’ils te trouvaient, personne ne saurait rien. Sur le bout de ta langue tant de mots mais pas de son. Juste un geignement de douleur intense que tu ne reconnais pas. S’il s’agit d’un test, c’est un échec. S’ils cherchent ta position, ça ne fera que conforter l’idée d’enlèvement. Si c’est ton corps qui se rebelle, la magie qui se lie à la colère du Maître, tu as de gros problèmes. Tu ne protestes pas à son contact, tu ne protestes à rien, poupée de chiffon, en phase de rupture. Tu te souviens de la première fois, quand la baguette a glissé la Marque sur ta peau, de cette souffrance sans nom, qui ne semblait avoir aucune limite. Tu réalises que si tu ne te plains jamais trop de Ses appels, c’est que tu y réponds dans la minute. Tu ignores ce qu’il se passe et tu cesses d’y réfléchir, seule demeurant la volonté de mettre fin à cette torture. Ronald te fait avancer, tes ongles s’accrochent parfois à sa peau, lui infligeant sans le vouloir le signal des pics de sensations. Tu crois bien qu’Il pourrait te tuer, comme ça.

« Ton amie n’a pas l’air bien l’Indésirable. » Tu aurais dû avoir peur mais rien. Juste ça qui te ronge, qui brûle, qui finit par faire glisser les larmes de tes yeux plissés, comme pour tout intérioriser, tout retenir. Tu voudrais regarder autour de toi, seulement tu ne trouves que la volonté de t’agripper à Ronald ; tu es sûre que ton état psychique empire tout, que tu pourrais y résister, sinon, que.. - les coussins stoppent cette pseudo-tentative de t’auto-convaincre. Et, par réflexe sans doute, tu tournes la tête à l’opposé de la présence la plus proche, un peu honteuse, un peu désireuse de fuir. Tu as l’habitude de vivre les malheurs en solitaire, tu as l’habitude de tout cacher. Avec Fred, c’était différent, quoiqu’en ce moment même lui n’a plus le droit de te voir faiblir. « Elle peut prendre ça. Ça l’aidera. » Les fumées ont une drôle d’odeur. Tout pique un peu les sens. Est-ce qu’il t’a menée loin ? Vous n’avez pourtant pas transplané. Toujours les yeux fermés, les ongles s’ancre presque sur la bordure du tatouage maudit, tu récites mentalement tes runes, priant Merlin-sait-qui pour t’effondrer, disparaître. Puis il y a eu la chaleur à ton annulaire, plus forte, qui t’a indiqué la transmission de ta détresse. Il fallait quitter la bague, tu en avais conscience, et tu le ferais dés que tu aurais trouvé comment en rompre les liens magiques.. jusque là, elle était verrouillée.  « Je suis désolé. » Un écho. Et la pastille qui glisse entre tes lèvres. La suite n’atteindra de toute manière pas tes oreilles.

…✁…

Tu ne sais pas comment tu t’es retrouvée là, devant la grande demeure entourée d’herbe. Il y a le soleil rayonnant, il y a les arbres, le souffle de la nature. Et cette sensation nouvelle, dont tu ne comprends rien, comme si ta vie de malheurs avait été entièrement balayée. Envolée la douleur, les idées noires, la peine, il n’y a qu’une vague inquiétude pour Fred, qui ne persiste pas ; il est sûrement là. C’est obligé qu’il soit là, parce que tu ne sais pas être heureuse sans lui. Tu tournes lentement sur toi-même, pour avoir une vue d’ensemble du paysage, la mer à l’horizon. Est-ce que c’est une colline ? L’angle te semble bien étrange, et peu naturel. Ou c’est la maison qui est tordue, peut-être.

Un rire atteint enfin tes oreilles. Un si joli rire. Tu n’avais même pas vu la balançoire accrochée à la branche de l’arbre, ni la tête blonde assise dessus. Elle a des couettes, la fillettes. Des couettes asymétriques, d’ailleurs. Et derrière, le petit garçon tout aussi blond la pousse. Tu as l’impression d’observer une sorte de tableau qu’en temps normal tu aurais trouvé triste à pleurer - l’incompréhension ne surpasse pas cette sorte de joie comme injectée en intraveineuse. Tu as très envie d’y aller, tu ne sais pas trop pourquoi. Si tu avais eu conscience de ce qui fondait dans ta bouche, tu aurais compris, après explication, mais là le flou est total. Ta seule certitude ? Tu veux rester là. Tu ne veux plus jamais quitter cet endroit.

De toute façon Fred doit être là.

Ce n’est pas Fred qui se retrouve à côté mais Ron, te poussant à froncer les sourcils. Et le crac du transplanage alors ? Il était là depuis longtemps peut-être ? A moins que tu te sois endormie, que ce soit chez une parente éloignée des Weasley. « Dis, Ronald, on peut rester là ? » On aurait pu jurer que tu allais demander le nom du lieu ou la manière dont vous étiez venus, pourtant ça n’était pas ce qui était sorti de ta bouche, malgré le fait que cela t’ait traversé l’esprit, une seconde. Une trop courte seconde.

Tes billes bicolores ne décrochent pas des jeux d’enfants.
C’est comme goûter un peu de Paradis,
avant de retourner en Enfer.

Fourchelangue ; italique.
(c) AMIANTE

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― Jim Morrison

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Ron avait longuement regardé la bille bleu aux reflets vibrants puis Lucrezia. Son frère ne lui pardonnerait jamais si quelque chose lui arrivait. Il avait été prêt à couper les ponts avec sa famille pour elle c’était dire le degré d’ancrage.

L’insurgé pencha son visage et fit non.  « Le prenez pas mal mais ça me dit trop rien et l'un de nous doit rester éveillé, non? »

La vieille femme garda son sourire sans le changer d’un iota, sans même battre des cils. Elle se pencha vers Lucrezia et Ron amorça un geste mais la vieille ne tira qu’un long cheveu d’or puis poussa de nouveau la pastille avec vers Ron.

« Bienvenue à Chinatown. »

Oh.

Ron commençait à comprendre. Ça n’était pas un choix. Ça ne l’avait jamais été. Il fronça les sourcils et regarda autour. Il ne voyait même plus la porte par laquelle il était pourtant sur d’être entré. Lucrezia sembla mieux respirer, le corps perdant de sa nervosité crispante.

La drogue fonctionnait.

« Vous êtes en sécurité ici. »

Ron en doutait. Il n’y avait pas spécialement confiance mais il avait repéré le signe de la faction de l’air sur la table, incrusté dans le bois. La faction la moins belliqueuse. Il n'avait pas le choix: la vieille femme les avait recueillis et si elle voulait la lui faire prendre de force cette pastille, il aurait du mal à refuser. Il y avait surement du monde un peu partout et il n'était pas assez stupide pour se battre contre tout Chinatown avec sur les bras le corps inerte de Lucrezia.
Autant faire mine de céder. Surement, l'effet de ces psychotropes n'étaient pas si puissants. Surement il parviendrait à tenir.

Ron prit la bille et la contempla quelques longues secondes, le cheveux zébrant la couleur, avant de la glisser à son tour sous la langue en ne quittant pas des yeux le visage ridé et sempiternellement souriant qui lui faisait face. Très bien. Au pire… et bien au pire ils étaient fichus. Au mieux, la femme avait dit vrai et elle ne cherchait qu’à maintenir un équilibre précaire.

Il ne se vit pas tomber près de Luce.

RONEZIA#3 ≤ « Journey to the past. » Giphy

Tandis que les vagues caressent à nouveau le rivage au loin, le scintillement des étoiles semblent bercer tes sens, te plongeant dans un état de semi-conscience. Tu entends les conversations aux alentours mais étrangement, le monde a changé. Tu perçois tout différemment. Tout semble plus riche, plus profond, comme si ton corps et ton esprit faisaient tous deux partie d’une entité plus grande que tout ce que tu avais pu imaginer jusqu’ici. Les mains, les jambes, la peau… tout était matière…temps…espace…forces entremêlées en toi et tout autour de toi.

« Dis, Ronald, on peut rester là ? »

Tu lèves les yeux vers l’astre brillant et pose ta main en visière. Voilà qui était étrange. Comme si une balle de ping-pong devenait une montgolfière.

Tu ris.

« Bien sur!!» Tu te met à rire encore gagné par l’euphorie. C’est d’un drôle ce soleil en forme de balle de ping-pong! Ginny va dire que c’est un boursouflet. Ginny avec ses longs cheveux, tellement long  qu’ils recouvrent la maison, bancal et élégante.

La petite fille blonde se met à chantonner une chanson enfantine.

       
Cadet Freddy a trois fois rien, (bis)
       Ca ne l’empeche pas d’être malin ; (bis)
       Mais il ne fait que des bêtises,
       Et expert en roublardises.

Ah ah ah oui vraiment Cadet Freddy est bon enfant.


Tu as un large sourire en entendant la chanson. Encore ! Encore ! Tu fais signe à Lucrezia qui semble bien plus rayonnante sous la lumière de la montgolfière…bal de ping-pong? Bien plus jolie. C’est l’absence de soucis. Ça lui grignotait la peau. Ça arrive. Susanna était pareil avant. Avant. Loin. Couleur papier mâché.

Mais là tout va mieux. Et Susanna est couleur de miel.

« On va rester là ! »

Les cheveux blonds comme de la vanille. Ah voilà. Lucrezia ressemble à une glace. Parfum après midi d’été.

« Viens ! On va voir les autres ! »

Ta ceinture  est faite de constellation et tes vêtements d’étoiles. Susanna t’appelle Helios et tu comprends mieux maintenant. Tu es une balle de ping-pong toi aussi. Tu rayonnes, tu rayonnes et tu ne marches pas, tu rebondis. Tu prends la petite fille avec toi et le petit garçon tourne autour de Lucrezia en sautillant de plus belle.

Cadet Charlie n’a peur de rien, (bis)
       Il ne perd jamais son chemin  ; (bis)
       Il perd pourtant toute sa tête,
       Dès qu’il voit des grosses bêbetes.

Ah ah ah oui vraiment Cadet Charlie est bon enfant.


C’est la plus belle chanson que tu n’aies jamais entendu.  Ton sourire s’élargit. Il prend plein de place comme la petite fille que tu ne connais pas. Elle te chuchote à l’oreille des secrets qui s’envolent aussitôt en papillons toastés.  Tu vois bien un minuscule point bleu scintillant un peu en arrière. Et Lucrezia te demande si tu te sens aussi bien qu’elle. La légère brise du matin te caresse le front et il n’y a plus de petite fille sur tes épaules. Elle court et court et saute plus loin.

Tu ne t’es jamais sentit comme ça.

Alors que tu laisses tes pensées vagabonder sur tout ceux que tu devines dans la maison (là et là, il y a Harry et Hermione. Luna chasse les ronflaks avec Georges et Ginny. Susanna doit prendre le thé avec maman, Bill et Fleur.Tu en oublies d’autres… encore ! encore !), tu fixes d’un air hébété l’horizon.

« Tu veux prendre la voiture Lucrezia ? Elle est bleue. C’est une Ford Anglia. Il faut juste faire attention aux arbres. Ils ont des gants de boxe en guise de fruits ronds et rouges. »

La voiture klaxonne en faisant ronronner son moteur et Ron grimpe dessus. « On va sauver quelqu’un ! »

C’est bon. C’est délicieux, même. Tu te sens fort, puissant, motivé. Tout ce que tu as toujours eu la flemme de faire auparavant, tu vas le faire maintenant! Tu vas lui mettre les doigts dans le nez à Voldemort et tu ramèneras sa carcasse à Harry comme cadeau d'anniversaire. Ce sera drôle! Tu vas faire ça avec Lucrezia. Elle est gentille. Elle a les bras blonds aussi comme de la gaufrette. C'est parce que c’est une glace.

Adieu, Procrastination! Adieu, Ennui! Bonjour, bonne humeur, bonjour, accomplissements! Tu n'as plus faim, plus besoin de manger, et tellement d’énergie!

Aujourd’hui c'est le premier jour du reste de ta vie ! Tu veux rester comme ça pour toujours!

Oui on va rester Lucrezia. On ne partira plus jamais.

Plus. Jamais.
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Journey to the past.



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Arms will open wide
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    Alice : Would you tell me, please, which way I ought to go from here ? The Cheshire Cat: That depends a good deal on where you want to get to. Alice : I don't much care where. The Cheshire Cat : Then it doesn't much matter which way you go. Alice : ...So long as I get somewhere. The Cheshire Cat : Oh, you're sure to do that, if only you walk long enough.

C’est un monde étrange qui se déploie. Ca penche un peu, ça se change, ça se colore, ça te dépasse, te surpasse. C’est comme goûter à un plateau de macarons, comme vivre au milieu des bonbons. Peut-être le monde idéal de Ronald Weasley est-il composé de mille merveilles sucrées, de ces aventures que tu aurais raconté à Gabriel si tu étais restée auprès de lui, mais déjà tu es attirée plus loin, la comptine raisonnant encore dans ton esprit embrumé. C’est Wonderland et ses horreurs, ses douleurs. Quelque chose résiste dans ta tête et si Ronald se laisse glisser avec délice au milieu des teintes surréaliste, tu n’es pas de celles à perdre si facilement la notion de normalité. Tu es forgée d’une logique qui certes t’échappe depuis plusieurs semaines mais rien n’a été aussi délirant - tes crises n’impliquent en rien un monde bancal où rêver l’impossible. Cadet Charlie n’a peur de rien, Ronald non plus.

« Tu veux prendre la voiture Lucrezia ? » La .. quoi ? Une Ford quoi ? Un mouvement de recul alors que l’herbe sous tes pieds te semble sucrée. C’est moldu et ça vole ? Tu crois en une défaillance de ton imagination. Tu songes à te pincer, seulement il ne t’en laisse pas le temps. « Ronald.. y a quelque chose qui ne va pas.. » Quelque chose qui s’envole, qui s’écrase contre les vitres de la folie sous-jacente. Tu es sûre qu’il te dévoile sans le vouloir des blessures profondes, des crevasses du coeur sur un nuage de délire. Ca ne peut pas être la réalité. Pourtant l’angoisse ne semble pas effacer cette sorte de légèreté, cette envie de tout modifier, de vivre dans un avenir où le soleil brillerait chaque jour, sans ombre, sans danger. Tu voudrais rester, parce que tout a l’air de pouvoir plier, de pouvoir s’agencer comme vous le voulez. En plus Ronald est gentil, Fred est à la maison, il suffit de savourer les pétales de joie, croquer dans la pomme empoisonnée à l’extase.

Draco n’y est pas. Penser à Draco te ramène momentanément à ce soir-là, au Royals. « Rien de mieux que l’Excess pour oublier. » Tu clignes des yeux mais rien ne te réveille, et tu n’es pas sûre d’être la seule à voir se déployer des décors passés. Est-ce que vous avez une influence sur tout cela ? L’Excess donnait du bonheur en poussières - d’étoiles ? - , alors qu’est-ce qui plongeait dans cet état second, cet état rêvé ? Il y a toujours eu une résistance chez toi, un blocage que l’alcool faisait joyeusement exploser, qu'il éclatait sur les bordures d’une réalité trop crue pour t’obliger à lâcher prise, pour te faire goûter aux plaisirs interdits - et ça, ça aussi.

Il voulait sauver Arthur Weasley. Rien de mieux paraît-il qu’écarter un exécuteur sur la place public.. avec quoi, des sortilèges qui font des fleurs ? Brusquement tu es une Alice, perdue face à des chemins sans queue ni tête. Tiens, la voiture s’est posée. Une voiture, sérieusement ? Tu lui revaudrais ça, à Weasley, si tu t’en souvenais. Une tape derrière la tête et on n’en parlerait plus. Ta robe est aussi blanche que la neige. Elle a l’air de flotter doucement sous une brise que tu ne sens pourtant pas. « On m’a toujours dit de ne pas suivre la lumière.. » Tu l’attrapes par le bras, l’entraines sur le chemin le moins accueillant, aux vagues allures d’une Daeva trop mouvante. Tu es sûre que son père est par là. Et les feuilles qui tombent ont l’air de sucre glace. « Après on rentre à la maison ? Fred doit s’inquiéter. » Celle d'ici, de maison, trop bizarre, trop penchée. Fred s’inquiète toujours quand tu n’es pas là. Tu l’espères. Tu espères qu’il va se mettre en colère, te crier dessus, être un peu agressif face à tes explications, parce que s’il s’énerve c’est qu’il t’aime - au moins un peu. « Et puis Gabriel et Mary ne vont pas rester tout seuls.. en plus tu as promis de garder Espérance. » Ouh. Ca se détraque. Tu ne sais pas trop comment la guerre a pu se finir si vite. D’autant que tu ne te souviens même pas comment Gabriel et Mary peuvent avoir autant de consistance. Tout à l’heure, si tu avais tendu un peu la main, tu sais que tu aurais pu glisser tes doigts dans la blondeur de leurs cheveux. « .. On devrait cueillir des fleurs pour ta mère, tu crois pas ? » La résistance s’étiole à mesure que tu avances sur le chemin. Ca ressemble au début d'une vie qui te plait bien, qui apaise les gouffres de ton âme. Il n'y a même plus la Marque à ton bras. Il faut récupérer Arthur. Après tout ira bien. Après ils seront heureux, et peut-être toi aussi.


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Lucy in the sky with diamonds
Lucy in the sky with diamonds
Lucy in the sky with diamonds
― The Beatles

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« Ronald.. y a quelque chose qui ne va pas.. »

N’importe quoi!! Tu agites ton bras d’un air bienheureux. Tout va bien. Tu le lui répètes de façons diverses: en chantant, en ce que tu imagines être des langues étrangères, en charabia, en rire aussi. Tu vas aller sauver ton père et tu ne vois guère ce qui ne va pas dans cette idée.

Ah parlons-en des idées!! Elles se répondaient. Les sons aussi, les couleurs.

« On m’a toujours dit de ne pas suivre la lumière.. »

« C’est un truc de serpentard ça de pas suivre la lumière. C’est pour ça que vous vivez dans les sous-sols à Poudlard. Une fois j’y suis entré avec Harry, sans déconner c’est horrible. Vert et glauque. Je sais pas comment t’as fait! » Aucune idée, vraiment. « Sue aussi. Sue elle est lumineuse. On devrait suivre Sue ! On va suivre Sue. »

Tu comprenais tout maintenant. La mort, la vie, le temps. Plus rien n’avait de secret. Le Cosmos brillait dans tes prunelles et la guerre ? mais la guerre en un claquement de doigt t’allait l’arrêter !
Tu as un sourire confiant à la passagère prés de toi qui t’exhorte à la prudence. La prudence! Pfff! C’est pas pour toi ça! Tu manges pas de ce pain là. T’es intrépide! T’as des chauve-souris qui te protège! Tu te ris du danger!

AHAHAHAHAHAH!!

« Tu connais le Necromancien ? Il va m’aider ! Je vais devenir puissant ! Je vais ramener Papa et Georges. On sera tous ensemble t’inquiètes. Fred sera plus aussi triste et toi non plus. Je vais tout arranger. » Tu as une moue. Il y a quelque chose derrière cette idée. Un petit bonhomme qui court et se cache sous les concepts. Toi-même en tout petit, tout bébé.

Tu devrais l’écraser du plat de la main tiens. Ça te ferait des vacances.

« Je crois qu’il s’est trompé. Il voulait Harry ahahahahaha » Le rire a une teinte cruelle envers toi-même. Mais depuis le temps t’as l’habitude non ? Tu passes après. Après Bill, après Charlie, après Percy, après Fred, après Ginny, après Harry et après Hermione.

Ça va, tu gères. C’est pas la mer à boire.

C’est un ras-de-marée ouais.

Chaque pas que vous faites est un peu plus mouillé. La curieuse sensation que le sol de la forêt devient flottant et mou. La robe blanche de Lucrezia remue toujours sous le vent mais tu remarques enfin que vous avez de l’eau jusqu’au mollet elle et toi. Elle te tire par le bras mais tu t’enlises.  « On peut cueillir des fruits…ma mère ne fera pas la différence…. » Des fleurs, des fruits, c’était pareil. Les deux avaient de bonnes odeurs puis fanaient avant de pourrir.

Tu ralentis un peu. Tu ne vas quand même pas vous laissez vous noyer, hein? Il vous faudrait un bateau. Quelque chose qui pétille.

Il est trop tard cela dit, l’eau monte et monte et monte. « Lucrezia ? Il y a trop d’eau… » C’est à la taille maintenant et la robe lui colle dessus. Tu la regardes un peu paniqué. « Fred va être fâché. Tant pis. » Il sera fâché seulement parce qu’il sera le dernier maintenant tu te dis, mais tu ne crois pas que ça aille plus loin que ça. Charlie est drôle et te fais la vie rude, Percy te gronde souvent, Bill prend soin de toi –et de tout le monde en définitive- mais Fred ? Fred a été absent pendant les dernières années.

Tant pis.

L’eau monte et Lucrezia est plus petite. Tu lui fais signe. « On va pas se laisser avoir. » Voilà c’est décidé. Tu te baisses pour lui faire signe de grimper sur tes épaules comme une enfant. Elle n’est pas bien lourde et de toute façon tu t’en fiches. C’est de l’eau. La densité y est différente.

« Peut-être que papa a déjà été pris par l’eau. » Tu murmures lentement. Peut-être. Tu regardes au-dessus pour voir le visage de Lucrezia. Elle a perdu un peu de lumière mais toi-même tu ne rebondis plus. Tu regardes l'eau et tu es sur qu'il y a des choses à l'intérieur. Des sirènes, des tritons et des monstres.

Il y a des voix lointaines. Une langue étrangère. Du chinois tu crois.
Tu souris. « Des pirates. » Tu te veux rassurant.
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« Lucrezia ? Il y a trop d’eau… » « T’es à nouveau un prix de choix dans un lac, alors. » Uh. Ca n’était pas très gentil mais en fin de compte, ça n’était qu’une pique pour une pique.. jusqu’à ce que tu sentes la robe épouser tes formes, te coller à la peau. Elle devient transparente tant le liquide s’imbibe, monte vite. « Fred va être fâché. Tant pis. » « J’ai pas le droit. » Tu détestes l’évidence, mais c’est un fait : tu n’as pas le droit de mourir noyée aussi bêtement, dans un univers qui t’échappe. Qui sait, c’est peut-être juste une overdose de venins et c’est encore plus absurde. Si tu te balades dans ta tête, que Ronald est une illusion, c’est un peu comme céder sans agiter le moindre cil. Rien ne tourne rond. « J’ai pas le droit de laisser Fred tout seul. » Tu es soudainement très agitée, tes yeux scrutent la surface, cherchant la cause de cette marée. Ton coeur s’emballe de la terreur de partir sans avoir pu lui dire, sans avoir pu souffler l’étendue de ton affection, tous ces regrets et cette culpabilité qui te ronge. Et tu tangues encore et encore entre le désir de mourir et le besoin de vivre - près de lui. Pas maintenant. « Et tu ne peux pas laisser cette Sue non plus ! Fais pas cette tête, j’ai vu ton air niais là. » L’amour. Tu ignores si tu peux juger quand l’attachement porté à son frère est très largement comparable à ce que provoque la bêtise d’une petite-amie jalouse. T’es juste carrément moins portée sur sa ceinture. Un instant tu te demandes si Fred en porte une, d’ailleurs. C’est qu’il doit être trop grand, ça ne rentre pas dans ton champ de vision. « On va pas se laisser avoir. »

Quoi ? Oh. T’étais déjà tellement loin. Tu grimpes sur le dos du rouquin, gênée par ta robe. Le short était plus pratique. Vraiment plus pratique. Comment as-tu fait, toute une vie à t’orner de ces tenues si.. le mot t’échappe. « Peut-être que papa a déjà été pris par l’eau. » Tes bras encerclent son torse. Tu as une pensée pour le tien, de père. Est-ce qu’il pleurerait ta mort ? Est-ce que tu aurais une tombe près de la sienne, un jour ? Et derrière vous se dessine la silhouette masculine aux cheveux dont le blond semble un peu plus cendré qu’avant, ses yeux clairs, son air entre la sévérité et la distance. Peut-être qu’Arthur n’est pas loin. « Des pirates. » Oui. Tu entends les voix lointaines. Est-ce que le père de Ronald a été enlevé ? « Lucrezia. Pas par là. » Le myocarde loupe un battement. « Rentre à la maison. » Tu t’es crispée autour du corps qui t’évite une noyade certaine. C’est une peur mêlée d’incertitude. Y’a-t-il une option valable ? Père n’a pas l’air en colère, contrairement à cette langue étrange qui se rapproche. Père n’a jamais vraiment été en colère, loin de mère. Et c’est comme si un rouage s’enclenchait dans ta tête, débloquant le mécanisme de réflexion.

« Ronald, tu m’as donné quoi ? » Ce que tu pensais un peu trop fort, ce qui te traversait l’esprit avec nostalgie finissait par vous tomber dessus. Le nom t’échappe, tu avais vaguement entendu qu’une substance pouvait faire ça, mais.. t’as été trop sage, vraiment trop sage pour retenir des détails aussi indécents. Bordel, pourquoi t’as pas profité de la vie ? Au moins tu aurais pu gérer des .. des Ronald ! « Crétin ! Espèce de Runespoor à têtes défectueuses ! » lâches-tu, en lui pinçant la peau, en haut du bras. Forcément, que tout avait l’air de pencher, si tu partageais un univers avec quelqu’un d’aussi positivement tordu que tu l’étais négativement. « Pense aux nuages, je préfère mourir comme un mauvais joueur de Quidditch que crever noyée dans un mauvais conte pour enfants ! » Tu voudrais bien t’agiter pour l’obliger à se bouger mais c’est une grande perche plus qu’un cheval de course. « Y a que toi pour me plonger dans un bordel pareil ! » « Ton langage, Lucrezia. » Un Et merde n’aurait pas été de trop, seulement ton compagnon de route n’avait pas encore assez d’influence pour cela.

Il ne te restait plus qu’à prier pour que les pensées si.. efficacement légères du jeune homme vous fassent changer de décor illico presto. Ou que le truc cesse. Pour lui, c’est peut-être un rêve de gosse, pour toi, ça vire au cauchemar. Et tu croisais les doigts pour que ce soit le genre de produit qui fonctionne effectivement de la sorte.

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“People are strange . . .”
― Jim Morrison

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« J’ai pas le droit. »

« Le droit ça se prend. »

C’était tellement gryffondor à dire que tu as un sourire lumineux. Putain, oui! ! Le droit ça se prenait! Que faisait-on quand une loi était mauvaise? on la modifiait! On faisait pareil avec les gouvernements. C’était à eux de plier pas le contraire.

Un souffle épique te traverse et l’eau s’abaissait lentement tandis que les pirates passaient tout prêt. Tu pourrais tendre ta main, monter vers un navire où la musique rythmait la vie et le rhum coulait à flot. Fred l’avait fait…

Tu fronces ton nez.

« Et tu ne peux pas laisser cette Sue non plus ! Fais pas cette tête, j’ai vu ton air niais là. »

« Je suis amoureux d’elle. » Tu clignes des yeux et tu te mets à rire. Tu étais amoureux d’elle! C’était pas grandiose ça? Ça ne méritait pas une première page dans les journaux? Une annonce sur Jupiter? Un bon sang de cœur étincelant en forme d’étoiles? « Ça me rend cool je trouve. »

Et c’était vrai. L’état niais, selon toi, sublimait en quelque sorte le très peu de ce qui était réellement bon au sein de ta personne. Loin de t’accabler, la présence de Sue te réconfortait et te rendait meilleur. Tu te faisait plus responsable à son contact, moins enfantin, la fidélité inhérente devenait tendre et les désirs trouvaient grâce dans le corps souple de la jeune brune. Ce n’était pas le même rapport que tu avais eu dans le peu d’autres histoires que tu avais traversé. Tu avais été maladroit avec Lavande, tu t’étais montré irascible avec Hermione et tu étais encore complétement les deux avec Susanna, mais elle avait une manière particulière de s’enrouler autour de toi, de te redonner confiance tout en te poussant à ne pas baisser les bras qui lui était propre.  Unique. C’était sans prix.

Le poids de Lucrezia sur tes épaules te tire de ta torpeur et tu tournes ton visage vers le père de cette dernière. Il n'a pas besoin de se présenter, tu sais. Tu partages avec Lucrezia plus que tu ne pourrais l'admettre en cet instant. Elle sait aussi ce que tu es.

C'est à double tranchant.

« Ah ben vous voilà vous!!! C’est pas des manières de laisser sa mioche courir le danger comme ça… »

« Ronald, tu m’as donné quoi ? »

« Huh?...Tu sais aussi bien que moi vas-y...une pilule bleue… la dame la… » Le brouillard s’épaissit comme si le volume de la mer qui s’abaisse autour de vous se transforme en vapeur autour. Et c’est exactement ce qu’il se passe. Le père de la blonde vous fait signe et toi –sans consulter Lucrezia- tu prends le partie de le suivre. Un père c’était toujours aimant, non ? Quel père abandonnait ses enfants ? Arthur l’avait fait. Et il te manquait. Beaucoup trop pour que tu  ne puisses le dire ou en parler. Aucun mot pour exprimer ça. Une limite amère dans le langage qui ne pourrait jamais rendre compte du gouffre que la mort d’Arthur t’avait laissé. De quoi s’effondrer par terre et martyriser le sol de ses poings pour qu’on te rende ton père, ses blagues sur les objets ‘écléctiques’, ses rires rassurants et ses regards empreint de courage et de fierté. De quoi comparer ça à un gigantesque trou noir, à une masse d’énergie invisible qui broyait et laisse meurtri. Irrémédiablement.

Les douleurs les plus grandes sont toujours celles que l’on tait.

Tu as un hoquet récalcitrant et une moue s’installe durablement sur ton visage. Omnia mutantur Nihil inherit. Le latin roulait sur ton long corps de benjamin des Weasley. Tout change mais rien ne se perd jamais. Tu as l’impression de déambuler dans un gigantesque cocktail et d’être une paille qu’une entité mystérieuse aspire. Étrange. Tellement étrange.

« Crétin ! Espèce de Runespoor à têtes défectueuses ! »

« Tu vas te calmer la blonde? » tu rumines en lui pinçant la jambe.

« Y a que toi pour me plonger dans un bordel pareil ! »

« Ton langage, Lucrezia. »


« Ouais, faut lui dire monsieur ! Elle parle putainement mal quand même. C’est pas joli joli. » Tu lèves ton visage vers elle un air positivement moqueur sur la frimousse. « On va te laver la bouche avec du savon noir, tu m’en diras des nouvelles Lucrezia ! Ça se trouve après tu feras des bulles. Des bulles de chagrin, comme ça tu tireras plus la tronche. » Tu as l’insolence suprême de lui tirer la langue en agitant tes épaules, taquin dans ta démarche.

Bientôt tu es engloutit par la brume, bientôt, une mollesse s’empare de tes membres. Tu ne sens plus le poids de ton amie, tu ne sens même plus ton propre poids à vrai dire et des shots d’adrénaline te plongent dans une étisie contenue.

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Ron cilla lentement, la vision trouble et la bouche pâteuse. Un chien lui léchait l’oreille (pourquoi TOUJOURS les chiens????) puis un sifflement brisa ses tympans. On rappelait le chien de toute évidence et Ron se mit à gémir, bouche fermé, perclus d’une lourdeur inadéquate. La main lâche de Lucrezia était sur son épaule et elle semblait se réveiller elle aussi.

Ce n’était plus les murs suintants et voluptueux de Chinatown mais l’abri d’un platane de Hyde Park qui les entourait.

Ron eut le réflexe de chercher sa baguette qui était toujours là, collée à sa taille et il se leva dans une toux douloureuse. « Mmmm’va ? »

La tête était lourde –si lourde- et les sens engourdis. Un coup d’œil à l’avant-bras de Lucrezia. La couleur était redevenu saine et la peau n’avait plus cet aspect craquelé terrifiant. La crise était passée.

Elle allait pouvoir le détester tant qu’elle voudrait –et Fred avec-, il avait fait ce qu’il y avait à faire et n’en regrettait pas une miette.
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