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sujet; La curiosité est une gourmandise. Voir, c'est dévorer.

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Tous les moyens étaient bons pour prendre l’air, ne pas avoir le temps pour réfléchir. Penser, s’appesantir sur mes problèmes. Après une recherche d’emploi infructueuse j’avais revu l’ordre de mes priorités en termes de plan de carrière. Si pour certains leurs avenirs étaient tout tracés il n’en était rien pour moi. Bien sûr, j’aurai pu comme certain(e)s, être simplement rentière et vivre sur la fortune familiale. Profitant de la montagne de gallions, dépensant sans compter et flâner de boutique en boutique comme je savais si bien le faire. Mais non, j’avais besoin d’avoir mes mains et plus encore mon esprit occupé. Alors j’avais longuement réfléchi et était parvenu à un accord que je passais entre moi et moi-même –et croyez-moi ça n’est, en réalité, pas si simple-. Je n’avais parlé de l’idée en question à aucun de mes proches, incertaine d’être acceptée lors de l’entretien que j’avais justement passé ce matin même à Sainte-Mangouste. Mes résultats scolaires me permettaient de postuler en tant que future médicomage ou Guérisseur mais n’ayant pas choisi cette carrière après Poudlard j’avais demandé au Directeur de pouvoir faire des stages dans les différents services. Après ma longue litanie sur mon envie de découvrir toutes les facettes de ce métier avant de m’engager corps et âme dans une spécialité… ou pas, il avait accepté ma demande et me tiendrait informé de ma première affectation dans la journée par hibou. Ne pouvant faire qu’attendre j’avais décidée de me rendre légèrement plus tôt que prévue à un rendez-vous que j’avais fixé avec Ardal.
Le jeune frère de Nyssandra m’avait parlé de son souhait de participer, lui aussi, aux préparatifs des fiançailles, je l’avais donc invité à une dégustation chez un des traiteurs que j’avais présélectionnés et qui devait avoir lieu ce midi. Une salle avait été privatisée pour cette dégustation, les traiteurs discutant entre eux de ma soit disant exigence de princesse. Mes pas m’avaient mené tranquillement vers l’ancestrale boutique Ollivander un quart d’heure à l’avance. Je poussais la porte, déclanchement le tintement d’une sonnette familière et découvrait le père de mes amis en plein rangement. Bonjour monsieur Ollivander.   Cet homme m’avait vu grandir, il me connaissait et connaissait ma baguette mieux que personne si ce n’était Garrick. Comment allez-vous ? Il y a bien longtemps que nous ne nous étions pas vu.   Si je côtoyais la fille et le fils fréquemment il n’en était rien pour le père, la mère ou pire encore la grand-mère. J’avais eu la « chance » de pouvoir récupérer ma baguette malgré les nombreux revers que nous avions pu vivre elle et moi, je n’avais donc pas eu besoin de passer à la boutique récemment. Je me souvenais parfaitement du regard surpris d’Ascleus lorsque la baguette de saule m’avait choisi, moi si petite et si fragile sorcière mais il savait que je prenais grand soin de la création de son propre père et il s’était toujours montré relativement aimable avec moi. J’ai rendez-vous avec Ardal mais je souhaitais profiter de mon avance pour vous acheter un nouveau kit de nettoyage, le mien donne quelques signes de faiblesse.   Autant user de mon temps intelligemment et je ne doutais pas une seconde que le son de ma voix allait faire venir mon ami qui devait encore se trouver dans la réserve à la recherche de LA baguette parfaite.
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Aujourd’hui était une journée de semi-répit. Ardal avait décidé de mettre de côté sa quête, qui lui semblait chaque jour un peu plus impossible pour se consacrer un temps à son apprentissage. Ascleus voulait qu’il réalise une baguette. Pas de consignes précises, il devait simplement en créer une … qui trouverait peut-être preneur dans les jours à venir. Une tâche qui l’emplissait de fierté, même s’il aurait aimé voir Lorcan faire de même à ses côtés. Seulement, comme celui-ci s’était éclipsé sans faire de bruit avant qu’il ne se réveille, ce n’était pas le cas. Heureusement, une fois les mains posées sur le premier bout de bois, ses soucis s’étaient envolés. Il avait bien conscience du fait que ce serait temporaire, mais avait profité de ce moment de répit avec un bonheur non dissimulé. Ce que son père avait sans doute pris pour une expression de sa passion était en réalité un soulagement vrai et sincère. Il aurait vraiment voulu éviter de penser, dernièrement, pour profiter de ce qu’il était, de ce qu’il avait. Mais ce n’était pas possible. Il était l’Héritier. Et pourtant … Lorsqu’une voix bien connue lui parvint, de loin, son sourire s’accentua. Ce jour-là, il allait pouvoir redevenir un jeune homme « normal », quelques heures. Bien sûr, il se trouvait que c’était pour préparer les fiançailles de Nyssandra, ce qui ne plaçait donc pas cette activité dans la liste de ses priorités officielles mais … il avait eu la faiblesse de dire à Gwen qu’il voulait faire quelque chose. Enfin … tester des gâteaux, il pourrait toujours se prévaloir de leur succès le jour même ou prétendre que c’était uniquement par gourmandise. Il le pourrait.

Il acheva son exercice avec précision et posa l’objet au centre de la table. Il aurait bien soumis son travail au regard d’Ascleus immédiatement, mais la présence de son amie l’en empêchait. Le jugement de son père était important, mais il ne voulait pas rendre un échec public, ce qui risquait de gâcher la journée. Quand il émergea de l’atelier et qu’il trouva son père en train d’encaisser Gwen, il ne regretta pas son choix. Un seul regard au patriarche Ollivander lui confirma qu’il ne souhaitait pas plus que lui discuter d’artisanat devant la jeune femme. Miss Lestrange … J’espère que je ne vous ai pas trop fait attendre. Un demi-sourire malicieux compléta sa salutation, mi- plaisanterie, mi- respectueuse de l’étiquette en face de son aîné. Je serai de retour pour le dîner, père. Je vous souhaite une bonne journée. Enfilant son manteau, il le salua d’un hochement de tête avant de se diriger vers la sortie. Il tint la porte à son amie, lui faisant une légère révérence : Mademoiselle … Une fois dehors, il lui offrit son bras. Tout allait bien. Tout allait beaucoup mieux. Ca me fait plaisir de te voir … comment vas-tu ? Il la détailla rapidement, elle semblait bien se porter, ce qui était plutôt une très bonne nouvelle : Je te laisse ouvrir la voie, je ne sais pas quelle est notre destination. Se laisser porter, profiter de la présence de Gwen … cela s’annonçait plutôt bien.
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L’homme était avenant, commerçant. Le père de mes amis m’avait toujours paru plus « abordable » que le mien, moins terrifiant. La réputation des Ollivander était d’ailleurs d’une neutralité exemplaire. Mais j’avais les échos, tant positif par Ardal que négatif par Nyssandra, aussi me tenais-je éloigné de toute proximité quelle qu’elle soit. De simples échanges de courtoisie et de bienséance restant chacun à notre place. Je ne voulais pas m’immiscer dans la vie de mes amis quand bien même j’avais souvent été spectatrice de relation plus que tendue. Toutes les familles étaient dysfonctionnelle, chacune à leur manière. Une fois l’achat effectué je distinguais des bruits de pas et mon sourire se fit plus large en découvrant mon ami afin. Un léger signe de tête pour de l’accueillir comme il se devait. Du tout. J’étais en avance, vous êtes très ponctuel, comme toujours. Le brosser dans le sens du poil en présence de son père, voilà qui m’amusait beaucoup. Après tout n’importe quel parent appréciait que l’on parle en bien de leurs enfants surtout comme, quand Ardal, on avait le poids de l’héritage familial sur les épaules. C’est avec un sourire mutin et le même ton guilleret qu’Ardal que je saluais son père. Passez une bonne journée Monsieur Ollivander, je ramènerai votre fils à l’heure. Et oui, même si je n’en avais pas l’air j’étais plus âgée que son fils et étais donc la personne responsable de cette sortie. Cela m’amusait beaucoup de jouer pour une fois ce rôle. Merci jeune homme ! Dis-je avec le sourire en sortant de la boutique. Après avoir rangé mon nécessaire de baguette je prenais son bras et la direction du chaudron baveur, à l’autre bout du chemin de traverse. Le plaisir est partagé, on se voit trop rarement ces derniers temps.Depuis ma dernière année à Poudlard en réalité, Ardal avait ensuite eu sa septième et dernière année et j’avais intégré le ministère. La vie avait rapidement repris ses droits et nous n’avions plus autant de temps pour nous croiser et sortir ou simplement nous voir, entre amis, comme avant. Je vais bien et toi ? Tu sembles te porter comme un charme pourtant ce n’est pas le travail qui doit vous manquer… Avec les diverses attaques de nombreux sorciers avaient eu besoin de renouveler leur baguette. Sans compter que la boutique avait été dévastée et pillée lors de l’émeute. Je le savais parfaitement pour m’y être moi-même réfugiée avec Liam et Absynthe, avoir volé une baguette et bu du Whisky hors d’âge que son père ou sans grand-père cachait derrière le comptoir. Et bien, figure-toi qu’il paraitrait que je suis un tyran. Si bien que le traiteur que nous allons tester aujourd’hui a réservé une salle pour la dégustation afin que nous soyons « à notre aise » m’a-t-il dit. Non mais franchement, même s’il n’avait pas énoncé des mots aussi « tranché » à mon encontre tant de précautions ne pouvaient pas être complétement anodin ! J’étais exigeante pas tyrannique et ce n’était tout de même pas de ma faute si les canapés du précédent traiteur avait un goût de carton ! C’est une salle dans la rue de Madame Guipure, je crois qu’ils ont tout prévu de l’apéritif au digestif ! On allait en profiter pleinement. Je suis contente que tu ais proposé ton aide, comptes-tu en parler à Nyssandra… ?   Je ne connaissais que trop bien la relation tendue entre le frère et la sœur mais Ardal tentait parfois des rapprochements sans toutefois aller jusqu’au bout ce que je trouvais vraiment dommage. Ils perdaient tous deux un lien qui, personnellement, m’était essentiel.
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Du tout. J’étais en avance, vous êtes très ponctuel, comme toujours. Ardal retint un sourire en entendant Gwen utiliser des formules aussi tournées pour s’adresser à lui. Elle avait raison, cela dit. Son père n’avait rien à lui reprocher, si ce n’était son amitié avec Nyssandra, autant en profiter. Il la laissa donc se conduire comme s’il était une jouvencelle qu’elle enlevait pour l’après-midi et attentif d’être dehors pour enfin laisse apparaître son hilarité sur son visage. Le plaisir est partagé, on se voit trop rarement ces derniers temps. Tu devrais venir me chercher à ma boutique plus souvent, c’est certain. Il préférait passer sur le sujet, ils savaient bien l’un et l’autre pourquoi ils ne se voyaient plus autant qu’avant. Nyssandra n’aurait pas toléré que sa Gwen passe trop de temps avec son petit frère. Mais elle lui manquait effectivement et cela faisait du bien d’avoir un peu de temps à partager avec elle, et elle seule. Je vais bien et toi ? Tu sembles te porter comme un charme pourtant ce n’est pas le travail qui doit vous manquer… Léger rire pour le jeune homme : J’ai la chance de ne pas marquer pour cause de fatigue. Il y a effectivement énormément de travail, surtout … Il soupira : Surtout depuis que Lorcàn joue aux abonnés absents. A elle, il pouvait confier ses inquiétudes. Et le manque qu’il ressentait, de se voir ainsi éjecté de la vie de son jumeau.

Il n’était pas mal qu’ils aient d’autres préoccupations plus légères pour la journée pour dessiner un cadre plus plaisant cependant. Nouveau rire d’Ardal (ce que cela pouvait faire comme bien) à l’évocation de leur salle privatisée : Tu veux simplement le meilleur, ce que je ne peux que comprendre et encourager. C’est une salle dans la rue de Madame Guipure, je crois qu’ils ont tout prévu de l’apéritif au digestif ! Merlin ! Je pensais que ce ne serait que pour les gâteaux … Bien, heureusement que je n’ai pas beaucoup déjeuné ce midi. Il grignotait plus qu’il ne mangeait, quand il travaillait, se gavant surtout de jus de citrouille. Donc au final, ce n’était peut-être pas une mauvaise chose. Il l’entraîna donc dans son sillage, lui tenant le bras comme un parfait gentleman. La journée allait bien se passer, c’était parf… Je suis contente que tu ais proposé ton aide, comptes-tu en parler à Nyssandra… ? Evidemment. Il ferma les yeux quelques secondes avant de les rouvrir et de prendre un air détaché. Non. Je le fais parce que ça me fait plaisir d’aider et de passer du temps avec toi, mais je ne trouve pas utile de lui en parler. Leurs relations avaient toujours été compliquées. Et, depuis qu’il était allé la voir à Sainte Mangouste en toute discrétion, il craignait qu’elle le découvre. Qu’il s’inquiétait pour elle, qu’il était heureux et soulagé qu’elle se soit fiancée avec Aramis. Elle prendrait ça … de travers. Elle serait capable de vouloir tout goûter elle-même pour s’assurer que je n’ai pas choisi des plats nocifs pour elle ou de mauvaise qualité pour la faire paraître ridicule. Ce serait une perte de temps impressionnante pour les préparatifs. Il ne vaut mieux donc pas. Il avait essayé d’adopter un ton léger sur la fin, mais il doutait que Gwen soit dupe : il s’intéressait à Nyss, c’était évident. Mais il savait que l’inverse était loin d’être vrai et n’avait pas envie de monter au front. Pas sans Lorcàn comme back-up. Pas en ce moment. Il avait d’autres choses à faire.
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Je tentais toujours, en règle générale, d’être apprécier des parents de mes amis. Cela aidait pour les sorties, les soirées. Il m’était arrivé d’entendre de la bouche même d’une mère « si Guenièvre Lestrange les accompagne, il n’y a pas de risque » de risque de quoi ça elle ne l’avait pas précisé mais cela m’amusait beaucoup et pour cause. Si l’une de ces chères mères me voyait lors de nos soirées «alcools et sucreries » avec Nyssandra elle aurait un tout autre avis sur ma personne. Mais la sage Guenièvre n’avait pas l’intention d’emmener Ardal dans les bas fond de la société sorcière, en revanche oui, nous allions déguster des alcools mais sans doute pas de quoi rouler sous la table ! A moins, bien sûr, que le repas prenne une drôle de tournure, à voir ! De toute façon nous quittions la boutique et bientôt le regard de son père aussi pouvions nous rire de nos propres bêtises. Je serrais un peu plus sa main comprenant ce qu’il voulait dire et lui offrait un sourire. D’un air aussi taquin que mystérieux je précisais néanmoins. C’est peut-être, toi, bientôt qui devras venir me chercher au travail.  Car si j’étais sans emploi depuis le massacre des rebuts, j’espérais recevoir une réponse rapide du Directeur de Sainte-Mangouste concernant mon affectation. Je n’avais parlé de mon souhait de changement de carrière à personne, ou presque mais Ardal n’était pas n’importe qui et puisque nous abordions ce sujet autant en parler ! En revanche je fronçais les sourcils, étonnée par ces paroles. Comment ça aux abonnés absent? Chez vous? Dans l’atelier ? Les deux ? Je côtoyais plus Ardal que Lorcan mais j’avais toujours vu les jumeaux non loin l’un de l’autre… Surtout dans la boutique familiale ou ils travaillaient. Créer des baguettes était une science, une magie ancienne qui demandait de la patience et une grande connaissance, ce dont les jumeaux n’avaient jamais manqués mais je les savais tous les deux passionnés par leur métier d’où ma surprise d’entendre que Lorcan abandonnait son poste. Tu sais ce qu’il fait? Ou il va? Ça date de quand ?  Je tentais de me remémorer la dernière fois ou je lui avais parlé sans m’en souvenir clairement pourtant il ne m’avait pas semblé différent… Mais je pouvais lire l’inquiètude dans les yeux de mon ami aussi tentais-je de le rassurer. Il a peut-être rencontrer quelqu’un… Bien maigre consolation, certes, mais c’était la vie. Les frères trouvaient une fiancée et ils s’éloignaient laissant leur frère ou leur sœur sur le carreau… comme Aramis mais ça je n’allais pas le dire à Ardal. Nous tournions à droite pour nous retrouver sur la grande rue ou il y avait un peu plus de monde. Je saluais d’un signe de tête un sorcier avec lequel j’avais travaillé au ministère tout en écoutant mon ami. ça n’est pas les fiançailles de n’importe qui tout de même!   Sa soeur, mon frère, deux membres des 28 sacrés, non ces fiançailles n’était pas ceux de monsieur et madame tout le monde et tout devait être parfait, du moins dans les préparatifs, le jour même ce serait une toute autre histoire. J’espère qu’ils seront à la hauteur de leur réputation.   Mais s’ils avaient eu écho des exigences que j’avais eu avec les autres traiteurs ils avaient du prévoir, du moins il fallait l’espérer, pour eux. Ah oui, d’ailleurs je te préviens tant que nous n’y sommes pas. Aucun commentaire, positif, en présence du serveur.  Mieux valait attendre la fin du repas au moins ils resteraient sur leurs gardes jusqu’au dessert. Autant leur faire peur jusqu’au bout! Bon, en revanche si c’est pas bon, n’hésites pas! Ils me surnommaient le tyran, j’allais aller dans leur sens comme quoi j’étais une sorcière tout à fait charmante. Avec toutes les dégustations que j’ai déjà fait, non merci!  Une vraie perte de temps c’était vrai. Vrai mais néanmoins très dommage quand on connaissait les deux sorciers. Ils avaient besoin l‘un de l’autre même s’il était illusoire de le faire avouer à l’un des deux. Je me dressais sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur la joue de mon ami et de le regarder avec un sourire qui se voulait réconfortant.  Un jour ça se tassera... J’avais dis ça un peu comme une promesse. Si j’avais la possibilité de l’aider, de les aider je le ferai. Je savais ce que reprochais Nyssandra à ses frère, ils ne parvenaient pas à communiquer à se comprendre. Même si je restais intimement convaincue qu’un jour ils se rapprocheraient. Ne souhaitant pas assombrir Ardal davantage je préférais éloigner ce sujet de conversation. Dis-moi as tu déjà trouvé qui sera ton “plus un”? Tu l’as invitée?  Parce qu’il était de bon goût de se trouver un cavalier ou dans le cas d’Ardal une cavalière qui passerait l’après-midi à son bras.
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C’est peut-être, toi, bientôt qui devras venir me chercher au travail. Intrigué, Ardal se tourna immédiatement vers elle : Ah oui ? Aurais-tu une bonne nouvelle à m’annoncer ? Il savait à quel point la perte de son travail avait chagrinée, quoi qu’il ait pu penser du travail en question, aussi se réjouissait-il qu’elle ait retrouvé quelque chose lui convenant. Mais elle revint bien vite à ce qui lui avait échappé et qui le préoccupait quotidiennement : son frère. Serrant les dents, il se passa la main qui ne tenait pas le bras de Gwen dans les cheveux. Je ne sais pas … Je ne sais pas du tout. On ne parle quasiment plus. Et c’était une véritable déchirure de l’exprimer à haute et intelligible voix. Ca fait des semaines, je ne sais plus exactement. Et pourtant si, il savait que s’il repassait le film, il saurait les horaires, les tenues qu’il portait. Il n’était pas certain que ce soit une bonne idée. Il a peut-être rencontrer quelqu’un… Tu as peut-être raison, oui … Il savait qu’il avait été vu plusieurs fois avec Flora Carrow, l’explication était sans doute aussi simple que ça. Et pourtant il ne pouvait croire que quelqu’un ayant un lien similaire au leur pouvait les séparer … ça n’avait pas de sens. Il se secoua, ravalant ses soucis rapidement pour sourire à Gwen : N’en parlons plus. Concentrons-nous sur notre tâche du jour. Et le plaisir d’être ensemble. Il se préoccuperait du reste plus tard.

ça n’est pas les fiançailles de n’importe qui tout de même!   Certes non. Et ce ne serait pas n’importe quelle cérémonie ! La crème de la crème se retrouverait à cette soirée et cela risquait de faire de belles étincelles. Il fallait que tout le reste soit à la hauteur, millimétré. Ils arrivaient d’ailleurs en vue de leur destination. Il écouta les conseils et retint un léger rire, se contentant de marquer son approbation : Bien, chef. Sois rassurée, je maîtrise le sarcasme et la critique culinaire comme personne. Il avait appris des femmes de sa famille à être impeccable en toutes circonstances tout en étant extrêmement exigeant. Quand on était le meilleur, on était en droit d’exiger le meilleur. Il ne serait donc pas en reste concernant le jeu auquel son amie avait visiblement très envie de jouer. Un jour ça se tassera... Il haussa les épaules, décidant de laisser également ce sujet de côté. Il n’avait pas l’impression que Nyassandra ait réellement envie que les choses s’arrangent. Il lui semblait plus facile de pouvoir s’en prendre à lui qu’à leurs parents. Et pour l’instant cela n’avait pas l’air de bouger, quoi qu’il dise et quoi qu’il fasse. Alors autant se concentrer sur autre chose. Dis-moi as tu déjà trouvé qui sera ton “plus un”? Tu l’as invitée? Tiens, nous voilà arrivés ! Et cela tombait à pic, pour tout dire, cela lui permettait d’évacuer l’image qui était venue à lui. Eris, dans une robe sublime, se tenant aux côtés de Nyssandra et lui adressant un sourire. C’était un beau rêve mais comme d’habitude cela resterait au stade de l’envie. Elle irait sans doute avec l’autre témoin de sa sœur qui ne serait, de toute évidence, pas lui. Il glissa donc à Gwen en lui tenant la porte pour qu’elle entre : J’ai prévu d’y aller avec Lilith. Cela fait quelques temps que nous nous sommes pas vus et comme nous n’avions ni l’un ni l’autre de cavalier … autant y aller ensemble. Surtout parce qu’il n’aurait jamais eu le courage d’inviter celle qu’il aurait aimé avoir à ses côtés. Classique. Comme d’habitude. Lui décochant un sourire, il s'effaça pour la laisser passer, tentant de faire oublier son moment de flottement. Avec humour, il s'inclina : Miss Lestrange ... que le spectacle commence !
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Un petit sourire aussi amusé que mystérieux avant de lui avouer avec entrain. J’ai passé, ce matin même, un entretien avec le directeur de sainte Mangouste. C’est pour ça que je suis arrivée plus tôt, je suis venue te chercher directement après. D’une humeur plutôt guillerette puisque j’avais obtenu son accord pour intégrer son établissement. Ceux qui ne me connaissent ou qui connaissent mes résultats scolaires ne seraient pas surpris de ma nouvelle orientation de carrière. En revanche, ceux qui ne connaissent de moi que mon précédent emploi seraient sans aucun doute surpris voir peu rassuré de me savoir futur médicomage… et je pouvais les comprendre. J’avais moi-même longuement hésité avant de choisir cette voie. J’hésitais encore pour être tout à fait sincère mais j’allais devoir attendre le mois de janvier pour être tout à fait certaine de mes choix. Une fois dans le bain ! Les paroles d’Ardal concernant son frère étaient inquiétantes, les jumeaux qui ne se parlent plus, c’était plus qu’inhabituel mais je tentais de ne pas amplifier l’inquiétude de mon ami en y ajoutant la mienne. Il n’avait pas besoin de cela, d’ailleurs il me le confirmait en souhaitant clore la conversation à ce sujet. Je glissais néanmoins. Si tu as besoin de moi, n’hésites pas. Je tenais à lui et je sentais que la distance qu’instaurait son frère lui pesait aussi il me semblait plus que « normal » de lui proposer mon aide même s’il fallait être naïf pour penser tout résoudre simplement en parlant. J’hochais la tête pour confirmer ses dires sur la cérémonie… il y aurait les sorciers les plus influents, les noms les plus reconnaissables et l’ambiance serait sans doute électrique. La simple présence de notre tante Bellatrix signifiait que tout était possible, la sorcière étant parfaitement hors de contrôle même si j’avais bien l’intention d’essayer que tout ce passe bien –cela incluait donc l’hypothèse de devoir la droguer-. Nyssandra et Aramis méritait d’avoir des fiançailles par-faites. Je te fais entièrement confiance. Nous allions former un duo redoutable face à ce pauvre traiteur qui devait déjà se ronger les sangs en imaginant simplement sa dégustation. Ça n’était ni la première, ni la dernière que je faisais, je sélectionnais le meilleur et non le « moins pire » aussi étais-je réellement intransigeante. Mais même si j’appréciais déguster tous ces mets je n’imaginais pas une seule seconde devoir tout reprendre à zéro si Nyssandra décrétait que les choix de son frère étaient douteux. Il allait falloir trouver un autre moyen d’aider ses deux-là à se rapprocher.  Je trouverais. J’observais la façade tout en attendant sa réponse, il n’allait pas s’en sortir comme ça ! Il savait que je pouvais l’aider s’il n’avait pas encore de cavalière, ça n’est pas les jolie sang-pur qui manquait après tout ! Très bon choix. Au moins tu ne devrais pas t’ennuyer et passé un moment agréable. C’est une valeur sûre.   Mieux valait une bonne amie qu’une vague connaissance pour ce genre de cérémonie qui pouvait parfois trainer en longueur. L’espace d’une seconde je me demandais si le dragon, enfin sa grand-mère, Eithne, approuverait ce choix… quoi que bien souvent ce que faisait ses petits-fils étaient tout simplement parfait -ce qui agaçait Nyssandra au plus haut point-. Je laissais cette pensée s’échappé aussi vite qu’elle était venue puis répondais par une courbette amusée avant de prendre un visage fermé et de perdre tout sourire avant d’annoncer en entrant, assez fort pour que tout le monde puisse l’entendre. Voilà une matinée bien maussade, espérons que la dégustation sera à la hauteur ! Les voilà prévenu, j’étais de mauvaise humeur, du moins je feignais de l’être. Bien vite le traiteur vint à notre rencontre pour nous saluer, accompagné de notre serveur qui se précipita pour prendre ma cape que je venais tout juste d’ôter. Après avoir pris celle d’Ardal il nous accompagna jusqu’à l’unique table dressée à notre intention, il me tira la chaise afin de je m’installe. Puis-je vous servir un cocktail pour accompagner les amuse-bouche?   Un mojito royal pour moi. Afin de connaître à la fois la qualité de leurs cocktails et de leur champagne. Et puis s’il n’y avait pas un mojito digne de ce nom Eris m’en ferait toute une histoire ! J’attendais que le serveur ait pris la commande d’Ardal et qu’il s’éloigne un peu pour poser les coudes sur la nappe et mon menton sur mes mains déposées l’une sur l’autre. En revanche, mon ami, en choisissant Lilith, tu as choisi la facilité. j’avais ce petit sourire accroché aux lèvres, celui qui disait « je ne vais pas te lâcher si facilement » et Ardal savait ô combien il me sied à merveille. Lilith n’était en aucun cas une petite amie potentielle pour mon ami, à moins qu’un épisode ne me soit passé sous le nez ce dont je doutais sincèrement. Pourquoi ne pas avoir invité celle pour qui ton cœur bat plus fort ? C’était une belle occasion… Une façon d’officialiser les choses, de mettre en lumière des sentiments… du moins de mon point de vue.
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Voilà une matinée bien maussade, espérons que la dégustation sera à la hauteur ! Le ton était donné, les hostilités étaient lancée, ce qui dessina un fin sourire sur les lèvres d’Ardal. Il se sentait extrêmement bien aux côtés de son amie, essayant d’oublier ses problèmes divers et variés. Elle aidait à mieux les porter dans tous les cas, c’était une évidence. Se débarrassant avec grâce de sa veste de créateur, le jeune homme emboîta le pas à son amie et s’installa en face d’elle, alors que l’homme derrière elle faisait tout pour la mettre dans de bonns dispositions. Mais, d’humeur joueuse, elle ne se plierait pas à cette danse convenue et il allait s’amuser avec elle, de manière plus modérée, bien évidemment : Même chose pour moi, je vous remercie. Il se permit de rire légèrement alors que le serveur s’éloignait, à l’attention de son amie : Qu’on ne se retrouve pas à servir du champagne de la même qualité qu’au dernier Nouvel An… Te souviens-tu ? C’avait été infect et Eithne s’était fait un devoir de bien le souligner. Il allait passer pour le sujet pour revenir à elle et à l’annonce de son stage, mais elle le prit de court, malheureusement : En revanche, mon ami, en choisissant Lilith, tu as choisi la facilité.

Ardal tiqua. Se raclant la gorge, il perdit de sa superbe un bref instant. Evidemment, elle était l’un des seules à savoir et il se doutait qu’il n’allait pas s’en tirer à si bon compte. Pourquoi ne pas avoir invité celle pour qui ton cœur bat plus fort ? C’était une belle occasion… Parce que cela ne sert à rien. Cela n’arrivera jamais. Il avait essayé d’adopter un ton neutre mais Gwen savait plus que n’importe qui ce qu’il ressentait pour son amie depuis son adolescence. Cependant, les années passant, les soirées passant, il fallait qu’il se rende à l’évidence. Il avait eu un bref espoir avec cette histoire d’article sur ses fiançailles, mais il était plutôt désabusé. J’y ai pensé, ne te méprends pas. Trouver le courage de lui proposer d’y aller ensemble. Mais elle est témoin et moi à peine désiré à cette réception. Il croisa les yeux de son amie et leva les mains dans un geste de renonciation : D’accord, c’est une mauvaise excuse. Je crois simplement qu’il faut que je tire un trait sur ces sentiments. Ils ne seront jamais réciproques. Le serveur revint à ce moment devant eux, déposant leurs deux boissons ainsi qu’une assiette comprenant huit bouchées, quatre paires. Toast de pain d’épices, foie gras et chutney d’estragon. Tartare de saumon, décoré de caviar. Mise en bouche de suprême de dinde aux truffes. Et verrine de fromage frais et ses coulis aromatiques. Bonne dégustation. Il finit par vider les lieux, comprenant qu’il n’aurait pas droit ) une dégustation en direct. Ardal en profita pour clotûrer rapidement le sujet : Jamais Eris ne baissera les yeux sur un érudit de mon espèce. Il lui faut un héritier qui aime se montrer, plus tape-à-l’œil. Comme ton frère. Il ne parlait évidemment pas d’Aramis mais d’Arsenius, qu’il avait vu lancer plusieurs œillades à la jeune femme. Haussant une épaule, il se saisit de son verre pour trinquer avec son amie : Aux nouveaux départs ! Sirotant une gorgée, il contempla l’assiette, qui était la raison pour laquelle il se trouvait là et eut un léger sourire : Je te laisse choisir par quoi nous allons commencer, et me parler de tes projets à Sainte-Mangouste. Je suis ravi pour toi autant qu’intrigué. Et il n’était pas question que ses « déboires amoureux » soient leur seul sujet de conversation. Il n’y avait rien à en dire. Il devait faire son deuil, point. Être adulte. Se concentrer sur les choses importantes. Peut-être même se trouver une fiancée, comme le voulait la tradition. Cela règlerait la question des sentiments.
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J’avais bel et bien l’intention de profiter pleinement de ces instants en compagnie d’Ardal et ni le serveur ni le traiteur lui-même ne viendrait perturber ce moment. Après tout nous étions ici les clients et par conséquent nous avions tout pouvoir ce que je tentais de leur faire comprendre rapidement. Un large sourire éclaira mon visage à l’évocation de ce souvenir, fort heureusement je n’étais, ce jour-là en rien responsable du choix des mets et des alcools servi. Bien sûre que je m’en souviens ! J’ai cru que ton adorable grand-mère allait nous démontrer qu’elle portait fièrement son surnom. Autrement dit le dragon avait presque de la fumée qui lui était sorti des oreilles tant elle s’était retenue face au serveur, chose qui m’avait fait beaucoup rire à l’époque même si je m’étais bien gardé, ce jour-là de le faire devant elle. Mais si je sujet prête à sourire celui qui arrive, bien plus importante à mes yeux, ne me fait pas rire. Ardal est le plus grand soupirant silencieux et patient que la terre ait porté pourtant tout le monde sorcier sait combien il est simple d’aborder avec Eris les histoires de cœur. Visiblement pas quand il s’agit du sien malheureusement. Je fronce légèrement les sourcils à ses paroles, lui montrant alors que je n’étais pas dupe de cette excuse vaseuse. Pourtant je pose ma main sur la sienne, il a mon soutient, il l’a toujours eu et pas uniquement à ce sujet. Je la retire lorsque le serveur dépose sur notre table nos cocktails et les amuse-bouche. Je l’observe longuement lui faisant bien comprendre qu’il n’était en aucun cas invité à rester. En plus de me déranger dans notre conversation, je ne ferai pas de commentaire direct à propos de ses créations en sa présence. Inutile d’insister, ce qu’il comprit assez rapidement. Ardal reprit la parole et je fus surprise de l’entendre. Arsenius ? Je ne les ai jamais imaginé ensemble je te l’avoue. Mon frère était… et Eris trop… enfin… non je n’avais jamais vu ces deux-là en couple. Contrairement à mon amie je n’avais pas passé le plus clair de mon temps à vendre mes frères… Bien au contraire Nyssandra et Aramis avait passé le plus clair de leurs temps à se disputer comme quoi…Je suis certaine qu’elle serait étonnée si elle te connaissait mieux… Bien sûr Ardal n’avait rien à voir avec mon frère mais qu’importe l’amour menait parfois à faire des choses, des choix étrange, surprenant, alors pourquoi pas. Eris n’était pas si frivole, si superficiel, elle avait, tout comme Arsenius cette part de mystère bien dissimulé. Mes doigts caressèrent le verre que je levais à mon tour. Qu’ils soient les plus heureux possible. Nous avions tous deux le droit à un peu de bonheur. Je trempais mes lèvres dans le cocktail tout en observant les amuse-bouche, nous étions tout de même là pour voir les qualités de ce traiteur même si je profitais de l’occasion pour passer du temps avec un bon ami. Commençons par le saumon, il serait regrettable qu’il manque de fraicheur. Joignant le geste à la parole j’attrapais la première mise en bouche et avant de la déguster j’ajoutais à Ardal. Tu trouveras une femme, digne de toi, qui t’aimera pour ce que tu es vraiment. Pas parce qu’il était un héritier potentiel, un sang-pur ou autre, non quelqu’un qui l’aimerait simplement parce qu’il était lui. Je goutais ensuite le saumon, laissant le caviar roulé entre ma langue et mon palais. Le produit avait été parfaitement traité, mis en avant avec simplicité mais réellement délicieux. Un pur délice. Une fois la bouchée terminé je demandais avec amusement. Pourquoi es-tu intrigué ? Aurais-tu peur de me laisser te soigner ? Bien entendu j’avais dans l’espoir de ne jamais le croiser à Sainte-Mangouste en tant que patient mais aurait-il assez confiance en moi et en mes capacités pour me laisser lui venir en aide s’il en avait besoin ? Ce saumon est délicieux. Ajoutais-je un ton plus bas en finissant cette première bouchée.
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