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sujet; "How can I try to explain ? when I do, he turns away again" (Tiago/Augustus -Juillet 2003)

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Tiago était resté une bonne heure et demie près de la National Gallery de Trafalgar Square, incapable de se décider à bouger. Ses vêtements moldus lui semblaient étrangers, quoique propres et bien coupés, tout comme sa coiffure, nette et tirée, ses cheveux ramenés en une sorte de chignon faussement négligé.

Il n'aimait pas jouer la comédie du gentil moldu en vadrouille. Il n'aimait pas être forcé à adopter une peau, un masque présentable, et il se doutait en son fort intérieur que cette mascarade était exactement la raison pour laquelle Rookwood avait voulu le rencontrer en territoire moldu. Juste pour le voir changer de visage et d'attitude, rentrer les griffes et limer ses crocs.

Il lui avait donné un rendez vous dans un chenil pour chiens sauvages, dans une prison pour loups. La société cultivée de Londres. Tiago avait d'abord cru qu'il ferait le mort jusqu'à ce que le mangemort se lasse, mais quelque chose dans le creux de son estomac lui avait dit qu'Augustus Rookwood n'était pas le genre d'individus à se lasser, mais plutôt à se délecter de ce genre d'attitudes. Toujours comme un serpent, il devait jouir de sentir ses proies s'agiter entre ses anneaux, mus par le désir imbécile de lui échapper, sans se rendre compte que chaque ruade et chaque morsure ne faisait que raffermir la prise autour de leurs corps.

Tiago avait nombre de défauts, mais il n'était pas stupide, et face à cet homme, ce filet du diable aux traits aiguisés, il fallait agir avec souplesse. Se laisser faire, couler entre ses lianes, ou s'y emmêler et se faire étouffer. Ad mortem

Alors il avait plié, et il était venu. Avec cette mise plus guindée et soignée que d'habitude. Après tout ce n'était pas tous les jours qu'on se rendait à la national gallery pour discuter contrats.

Avec son père.

Tiago fut soudain prit d'une terrible nausée. Une partie de lui souhaitait n'avoir jamais découvert la vérité, qui avait été enfouie sous des couches sédimentaires de secret, de mort de de fins tragiques pour une bonne raison, semblait-il. Il n'y arrivait pas. Les jours, les semaines passées, le mercenaire avait accordé à son reflet dans le miroir une attention particulière, cherchant assidument voire obsessivement, une quelconque trace de son geniteur dans son propre  visage.
le nez presque grec.
Le regard perçant.

Peut-être cela lui appartenait-il.
Peut-être.

Qu'avait-il retiré d'autre de son précieux géniteur? une propension au meurtre? cette curiosité maladive qui le faisait dévorer livre sur livre? son instinct méticulleux dans le travail et doucereusement cruel, parfois, avec ses ennemis? comment séparer l'inné de l'acquis, les teintes de la famille Rookwood qui comme sur un buvard, s'étaient inscrites sur sa personnalité sans que lui même le sache?

Cela lui en donnait mal à la tête, mal au ventre, mal au coeur. Tiago aurait préféré être fils de personne, et fils de rien.

Ah oui?

Oui. Oui c'était certain. Mieux valait une ascendance anonyme qu'une autre tristement célèbre.

Tu n'aurais jamais retrouvé la trace de cette fameuse ascendance anonyme si elle avait été la tienne. Et qu'aurais-tu trouvé, si quand bien même Albane Oswell avait fait des merveilles ? Une ivrogne? une fille-mère t'ayant abandonné après avoir été engrossée par so...

Tiago ferma brusquement le livre dont il relisait la première page depuis une heure trente et évacua sa nausée en respirant à fond, se passant une main sur le front. Plus que deux minutes avant l'heure du rendez vous. Il pouvait être atrocement ponctuel -et ça tu le tiens de lui?- quand il le désirait, et il ne voulait pas arriver en retard à ce rendez-vous là. Une bonne partie de lui aurait désiré se pointer en retard, dégeulasse et vulgaire, mais ils étaient d'ors et déjà, depuis leur première entrevue, au delà de ce genre de faux semblants, bons pour la plèbe.

Alors autant ne pas jouer les imbéciles crasseux, même si Tiago savait que Rookwood s'amuserait avec délice d'être ainsi considéré comme suffisamment importun pour qu'on change son comportement. Il aimait avoir du pouvoir. Tiago ne voulait pas lui en laisser une miette. Il n'était qu'un mangemort. Rien qu'un homme au nom ronflant et au titre encore plus obséquieux, qui n'avait rien à voir de près ou de loin avec lui.

Alors vire ces fringues, et pointe toi avec ta dégaine habituel, sombre con.

Il ne pouvait pas.

Ben tiens.

Il voulait...il ne savait pas ce qu'il voulait.

Bon dieu t'es un vrai Titanic. Essaie au moins de pas te manger tout l'iceberg et de rester sur un caneau de sauvetage, pauvre môme.

Il claqua le livre et le posa sur le banc où il était assis. L'histoire l'ennuyait et il savait qu'il ne pourrait le relire à présent, sans que chaque page fût associée à ce moment. Peut-être quelqu'unle trouverait-il, c'était tout le mal qu'il souhaitait à l'ouvrage.

Puis, il boutonna sa veste par dessus sa chemise, ajusta sa cravate et enfila son trench coat noir avant de traverser la rue, de l'air de celui qui n'a pas l'intention d'être arrêté dans sa course. Il aperçu vaguement sur le côté une troupe de jeune fille tourner les yeux sur son passage, et ne releva pas. Elles devaient se foutre de lui, comme on se fout d'un hippopotame en tutu. Il avait en réalité bien peu conscience que la stature était innée et qu'avec le bon ornement vestimentaire, lui, acquis, il devenait une toute autre personne. Plus nette. Infiniment plus charmante.

Inné ou acquis, la grâce du serpent?

Il se glissa dans le musée, et salua poliment, d'un ton bas, la secrétaire de l'acceuil avant de pénétrer dans la première gallerie de portraits. Un grand merci à la ville de Londres d'avoir rendu la majorité des lieux de culture gratuits. Il n'était pas d'humeur à payer pour se traîner ici. Les musées, il les aimait. Mais un Rookwood à l'intérieur équivalait à des cas d'anthrax signalés dans le périmètre et Tiago aurait eu grand plaisir à purifier le bâtiment par le feu, s'il n'avait pas eu toutes ces bon dieu foutues questions.

Imbécile, va. Tiens, mates le Turner sur la gauche, sympa hein? Cool qu'il ne fasse plus que des portrait, c'était d'un banal..

Ses pensées continuèrent de jongler de tableau en tableau, jusqu'à ce qu'il monte l'escalier de marbre et se retrouver dans une des grandes salles parquetées du premier étage.

Il le reconnut, de dos, face à une scène de genre probablement peinte au milieu du 17e siècle.

18e siècle, ducon.

18e siècle. Oui. Tiago s'approcha et vint se poster en silence à côté de lui. hors de question de faire le premier geste. Il était déjà venu.Tout au plus indiqua-t-il par une profonde respiration qu'il était détendu -quelle bonne blague- et ouvert à une forme civilisée de dialogue.

Le tableau était tout en clair obscurs. Comme lui. Comme l'autre.

Comme eux.

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Father & Son
I was once like you are now And I know that it's not easy To be calm when you've found Something going on. But take your time, think a lot Think of everything you've got.
Tiago Blacksmith était un homme qu'Augustus Rookwood commençait lentement à apprécier. Sous la masse de dédain et d'incompréhension, il avait réussi à extraire de ces mois d'observation et d'espionnage un certain respect pour le tueur. Il avait, du bout des yeux, fini par se retrouver face à ses bulletins scolaires de Poudlard et avait alterné entre fierté et déception avec une rapidité qui était bien rare pour le Directeur du Département des Mystères.
En quatre mois, le mangemort avait fini par s'habituer à l'idée que cet individu était son fils. Si la perspective l'avait tout d'abord dégoûtée, il avait fini par revoir son jugement. Il avait, après tout, enfin retrouvé son unique fils. S'il fallait tout avouer, il avait sûrement du provoquer d'autres grossesses lors de sa jeunesse, il avait de nombreuses fois effectué des actions sans réfléchir aux conséquences, mais il n'avait à présent aucun moyen de retrouver ou de prouver sa parenté à ces progénitures. Tiago était le seul dont il pouvait être sûr, le seul dont il ai un jour pu chercher la trace. Il se satisfaisait de l'avoir trouvé, peut-être bien plus par satisfaction personnelle que pour la joie simple d'avoir agrandi sa famille.

En effet, pour l'instant, il ne pouvait pas considérer Tiago Blacksmith comme un membre de sa famille. Le fils était un adulte, avec ses propres convictions, ses propres amis, ses propres influences. Et il ne fallait pas être legilimens pour sentir la haine et le dégoût que ressentait le tueur à gages à chacune de ses rencontres avec Augustus. Ils s'étaient en effet croisés après que Kirill Motchaline ai amené toutes les preuves nécessaires au Rookwood. Et il avait pu, pleinement, profiter de l'étrange joie de se sentir profondément haï par son fils. Augustus était habitué à être haï par sa famille, il n'en tenait plus rigueur depuis longtemps, et de manière générale toutes les personnes qu'il avait pu aimer avait fini par le rejeter. Il ne pouvait pas s'empêcher, semblait-il, de taquiner ses proches jusqu'à les briser. Adelaïde seule semblait réchapper de cet algorithme navrant.

De plus en plus, Augustus se sentait pourtant faiblir lorsque Tiago était concerné. Il utilisait de façon presque excessive ses services, s'intéressait à ses techniques, réfléchissait plus que nécessaire à ce qu'il avait pu dire, essayant de mesurer de façon assez récurrente la profondeur de la culture de l'individu. A quel point maitrisait-il son personnage ? Jouait-il l'inculte, ou jouait-il le lettré ? Il avait, plusieurs fois, tenté subtilement de le voir en train d'écrire, pour pouvoir mesurer les problèmes cités sur ses bulletins, sans succès. Il souriait, souvent, en imaginant quel malice il allait mettre en œuvre pour prendre au dépourvu son fils et le voir s'en dépetrer toujours de la façon des plus intéressantes.
Les circonstances de ce rendez-vous en faisaient notamment parties. Il ne s'était jusque là jamais risqué en territoire moldu pour rencontrer son fils. Il se souvenait, parfois, du choc initial qu'avait provoqué la vision de cette brute mal-lêchée au cœur de ce salon de thé mignonnet. Il était curieux de voir l'écart, ici, au cœur de la National Gallery, devant cet étrange tableau de Turner, Dutch Boats in a Gale. Augustus le trouvait si tristement immobile, comme la quasi-totalité de l'art moldu, et était navré de les voir utiliser dans de techniques et de subterfuges pour pouvoir espérer donner une impression de mouvement... Il fallait leur accorder cela, les moldus avaient bien de la tenacité lorsqu'il s'agissait de faire quoi que ce soit qui ressemblait au quotidien des sorciers. Il n'empêchait cependant pas que, pendant que le monde des sorciers stagnaient, les moldus continuaient de progresser. Navrant, ce que peuvent faire les espèces inférieures.

Le Rookwood père fut tiré de sa réflexion distraite et désintéressée par l'arrivée de son fils. Immobile, les bras croisés dans le dos, un sourire détendu sur les lèvres, il avisa de sa tenue. D'un regard amusé, il remarqua le costume, la machoire rasée, l'effort de tenue de chevelure. Il lui ressemblait terriblement, en cet instant. Et il ne savait pas quoi en penser, ayant toujours vécu sans véritable famille à qui s'accrocher, il n'était pas habitué à se comparer à quelqu'un et y trouver un miroir. L'expérience était similaire qu'avec Adelaïde, et il était souvent surpris de trouver dans sa famille des êtres un tant soit peu de sa trempe. Il y a un silence de quelques secondes, puis la voix ronronnante d'Augustus se fit entendre : «  Bonjour, M. Blacksmith.  » Bien entendu, Tiago n'avait rien dit. Il semblait toujours venir à reculons et subir leurs entrevues, ce qui amusait et navrait le mangemort. Tranquille, il reporta de nouveau son regard sur le tableau, se demandant distraitement ce qui avait pu le pousser à s'habiller ainsi. « J'espère que vous vous portez bien depuis la dernière fois que nous avons pu nous croiser. Les temps n'ont pas été des plus faciles.  » Il faisait bien entendu référence aux attentats de Ste-Mangouste, qui l'avait touché lui de plein fouet, et qui avaient du avoir un impact sur le travail du tueur à gages. «  Je pense que vous vous doutez de la raison de ce rendez-vous.  » Avant de continuer, il sortit distraitement son paquet de cigarette pour tranquillement se mettre à fumer. Autour d'eux, personne n'osait trop s'approcher, comme étrangement intimidés par ces deux grands hommes au regard perçants. Augustus n'y prêtait cependant pas attention, trop curieux du comportement particulier de son invité, commençant doucement à reconstruire la logique de son héritier. «  Nous souhaiterions intensifier la fréquence de l'utilisation de vos services, je suis ici pour discuter avec vous des détails d'une telle collaboration. Un tel engagement pourra, bien entendu, vous laisser prétendre à des avantages non négligeables.  »

Savait-il ?
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Bien sur il avait trouvé le moyen de se planter devant le tableau le plus chiant de la National Gallery. Quel putain d'empêcheur de tourner en rond. Rien que de regarder les bateaux néerlandais dans la tourmente, Tiago ressentait l'envie pressante de se défenéstrer.

Mais pas autant que lorsque Rookwood lui annonça de sa voix ronronnante qu'il était visiblement tenté de prendre un forfait "soir & weekend" à la "Blacksmith's murder company". Tiago n'avait pas la moindre envie de le voir "intensifier la fréquence de l'utilisation de ses services", pas la moindre. Ce qu'il voulait, c'était le saisir par le col et le secouer comme un cocotier, le secouer jusqu'à ce qu'il avoue leur lien de filiation, puis lui mettre des claques jusqu'à lui faire ravaler sa superbe, et lui faire expliquer pourquoi, pourquoi, il avait du grandir sans père, et sans mère.

Qu'est ce qu'il leur avait fait?! avait-il déjà sur le visage, lors de sa naissance, la marque de l'indignité, une tare visible qui lui avait valu d'être jeté dans un caniveau? il se savait trop peu digne de son père, ou du moins de ce que ce géniteur estimait digne de lui, mais lorsqu'il était enfant? n'avait-il inspiré à personne l'envie de l'élever et de voir ce qu'il deviendrait?! à quel point pouvait on mépriser un enfant?!

Pour maîtriser la rage qui commençait à contracter sa machoire, Tiago sortit une cigarette, qu'il cala entre ses lèvres avant de l'allumer d'un coup de zippo. Il prit son temps pour aspirer la nicotine, sentir même la fumée acre lui brûler la trachée, puis il rejeta la fumée, lentement. Presque trop lentement au vu de sa réputation de chien nerveux et agressif.

Acquise ou innée Tiago, la grâce du prédateur?

Il ne prêta pas attention à la voix pernicieuse qui lui intimait de regarder sur le côté pour voir s'ils avaient la même manière de se suicider doucement à coups de vices empoisonnés, et se retint.

Ne pas le regarder.
Ne pas le regarder.
Formuler correctement la réponse.
Parler bien.
Parler juste.
Ne pas montrer de faille.
Ne pas lui donner ce qu'il veut.
Il peut avoir un service.
Il peut avoir des chiens.
Il ne m'aura pas moi.

-J'entends bien votre...proposition, finit il par lâcher d'une voix aux inflexions plus graves qu'à l'ordinaire, malheureusement je pense que vous pouvez saisir...ma situation.

Il tira de nouveau sur sa cigarette et ajouta:

-Vous n'êtes pas mon seul client, je pense que vous vous en doutez. Et cette...affluence de demande fait que je me dois de conserver une neutralité notoire. Les personnes qui s'adressent à moi attendent des résultats implacables et une amoralité totale. Si vous employez mes services à un rythme plus soutenu, ma réputation pourrait s'en trouver altérée et cela n'est pas envisageable.

Il n'avait pas l'habitude de s'exprimer de cette manière, c'était un niveau de langage qu'on ne trouvait que dans les livres et que l'on entendait surement que dans les antichambres du ministère ou dans les conseils de classe de Poudlard. Pourtant il le lui fallait, moins pour l'impressionner que pour lui indiquer qu'il comprenait les règles de leurs échanges et que lui aussi pouvait jouer à ce jeu de politesse, en fin de compte. Que lui aussi pouvait manier la langue pour transmettre une idée. Que l'avoir ne serait pas aussi simple que d'apâter des chiens avec un bout d'os encore couvert de gras.

Tiago n'avait pas besoin d'argent au point de s'avilir à une exclusivité professionnelle. Comme tous les experts, il décidait qui, quand et comment. Augustus Rookwood ne pouvait prétendre à ce genre de privilèges, moins encore que les autres. Parce que la faute qu'il avait commise avait eu le temps de maturer pendant 34 longues années de manque, de regrets, de complexes, de questions, de doutes, de souffrance, de larmes, de rêves avortés.

Combien de fois Tiago s'était il demandé ce que son père penserait de lui, s'il le voyait? avec ses notes Optimales? ses performances de Quidditch? ses uniformes parfaitement entretenus et ses appréciations irréprochables? ses doigts tachés d'encre pendant sa période au Chicaneur? il s'était fabriqué un monde dans lequel il devenait un homme digne de ce père qu'il n'avait pas connu et il avait envie de tout saccager du sol au plafond parce que cet homme ne reconnaitrait jamais ces efforts, et pire encore.

Parce que cet homme là s'en foutait.

-Je suis disposé à continuer notre partenariat, mais j'aimerais que vous ne commettiez pas l'erreur de penser que je suis acquis à votre cause. Si vous désirez augmenter la fréquence de vos consultations, alors augmentez ma rémunération. Mais les privilèges sont hors de propos.

Il réussit à le regarder pour la première fois et conclut:

-Je ne tiens pas à ce que votre département ou niveau me considère comme sa chose. Vous n'avez la paternité que de mes récents achats, pas de mes valeurs.


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I was once like you are now And I know that it's not easy To be calm when you've found Something going on. But take your time, think a lot Think of everything you've got.
Tiago prit, visiblement, un temps avant de répondre à Augustus. Il jouait toujours aux imbéciles, le tueur à gages, mais il faisait souvent avoir dans le fait qu'il soit si méticuleux à répondre. En tout cas, avec Augustus. Il avait le goût du mot juste, aussi. « J'entends bien votre...proposition,  malheureusement je pense que vous pouvez saisir...ma situation.  » Ils expirèrent ensemble la fumée de leur cigarette. Augustus l'écoutait, à moitié. Il écoutait sa façon de parler, l'ajoutait à ses vêtements, à la façon trop droite de se tenir, de regarder devant lui. Quelque chose avait changé. « Vous n'êtes pas mon seul client, je pense que vous vous en doutez. Et cette...affluence de demande fait que je me dois de conserver une neutralité notoire. Les personnes qui s'adressent à moi attendent des résultats implacables et une amoralité totale. Si vous employez mes services à un rythme plus soutenu, ma réputation pourrait s'en trouver altérée et cela n'est pas envisageable.  » Il eut envie de rire. Un sourire, d'ailleurs, lui échappa, amusé. Le tueur à gages savait pourtant qu'on ne refusait rien à Augustus Rookwood. La preuve, on pouvait le sentir dans la façon toute particulière qu'il avait de lui répondre. Il expliquait, ne disait rien. Il parlait politique. Augustus Rookwood ne parlait pas politique avec ses tueurs à gages. Cela l'ennuyait. Il ne voulait pas que Tiago l'ennuie, c'était un terrible défaut et il espérait bien que son fils se montre intéressant. Heureusement, ce qu'il manquait en intérêt de contenu, il le gagnait en forme. Observer, même du coin de l'oeil, les transformations et les étranges efforts de Tiago était un véritable enchantement pour un animal tel qu'Augustus. Il devait savoir. Comment expliquer autrement qu'il prenne la peine de lui parler ainsi ? Il avait visiblement quelque chose à lui prouver. C'était peut-être le cas. Augustus  n'avait pas encore cherché à comprendre ce qu'il attendait de lui. Il se tenait juste là, indolent, à l'observer, à apprendre de lui. Augustus était un homme simple, et son avidité était rare.

Il attendit, parce qu'il savait qu'il y avait une suite à son discours. Il se demanda s'il l'avait préparé à l'avance. Il espérait que non. Ce serait si fade. « Je suis disposé à continuer notre partenariat, mais j'aimerais que vous ne commettiez pas l'erreur de penser que je suis acquis à votre cause. Si vous désirez augmenter la fréquence de vos consultations, alors augmentez ma rémunération. Mais les privilèges sont hors de propos.  » Le propos avait été si audacieux, si absurde, pour quiconque connaissait Augustus Rookwood, qu'il laissa échapper un mince roucoulement d'amusement. Qu'est-ce que cela pouvait-il lui faire, qu'il fasse partie de sa cause ? Augustus se moquait bien des opinions politiques des gens, encore plus de son tueur à gages, et encore plus de son fils. Il n'attendait pas cela de lui. Ce qu'il attendait exactement était un mystère, mais certainement pas une espèce de participation à sa carrière politique. Adelaïde était un parfait exemple de la profondeur de son indifférence. Il serait, bien entendu, contraint d'agir si Tiago se mettait en travers de son chemin. Il le jugeait cependant trop malin pour cela. Non vraiment, la cause de Tiago, s'il en avait une, l'indifférait. Il voulait son soutien, et ne cherchait qu'à l'avoir dans les actes, pas en pensée. Il avait, véritablement, autre chose à faire que de s'inquiéter de l'approbation du tout venant. Quant à sa famille, il ne la considérait même pas inerrante à son travail.

Enfin, Tiago leva les yeux vers lui. Il sentit sa legilimencie, encore à l'affut, encore difficilement contrôlable, après les événements de mai, le titiller. Il fut tenté, un instant, de s'y risquer. L'intérieur du cerveau de Tiago devait être si splendide. « Je ne tiens pas à ce que votre département ou niveau me considère comme sa chose. Vous n'avez la paternité que de mes récents achats, pas de mes valeurs.  » Et puis il y eut ça. Ce petit mot, tout sauf innocent, qui lui échappa, faisant se lever légèrement le sourcil d'Augustus. Cela suffit, à définitivement taquiner sa curiosité. Leurs regards croisés, doucement, délicatement, il chercha dans ces yeux qui ressemblaient tant aux siens ce qu'il entendait. Et il l'entendit, comme un clairon, raisonner dans sa tête. Cette conviction qui semblait tant lui marteler le crâne qu'elle se jeta presque dans ses bras : il n'est pas mon père.
Il savait.
Un sourire s'installa sur le visage d'Augustus, alors qu'un léger frémissement lui perturba la base du dos. Un sourire léger, attendri, presque compatissant. Il savait. Il niait, il détestait cela. Cela ne le surprenait pas, cela ne lui importait pas. L'importance était qu'il était là, qu'il se préoccupait de son image, et qu'il était fasciné, inexorablement fasciné par son père. C'était tout ce qu'il suffisait à Augustus. Il avait déjà travaillé avec moins que cela. Avoir des gens entre ses mains et les contrôler n'était pas un enjeux, pour lui. Il n'était cependant pas sûr de vouloir cela.
Que cherchait-il, exactement, auprès de Tiago ? Pourquoi était-il aussi satisfait de le voir lui ressemblant tant ? Cherchait-il une nouvelle Adelaïde, indépendante, moqueuse, neutre ? Un nouvel enfant à charmer, tel Alix ? Avait-il besoin qu'il dépende de lui ? Il n'arrivait pas à situer ce qu'il pourrait tirer, exactement, de cet individu.

« Je pense que vous n'êtes pas sans ignorer pourquoi je fais appel à vos services. Ce n'est certainement pas pour avoir votre soutien politique, ou même moral. Vous n'êtes pas sans savoir que ce genre de chose ne me préoccupe pas. Et si vous ne cherchez que compensation monétaire, et bien, qu'il en soit ainsi. Je suis navré que vous soyez arrêté par de telles considérations. »

Il termina sa cigarette, qu'il rangea directement dans le paquet sans fin ni fond qu'il emportait toujours avec lui. S'en saisissant d'une seconde, il l'alluma à son tour, sans quitter Tiago des yeux.

« Je pense que vous savez exactement pourquoi j'ai tenu à vous voir personnellement, M. Blacksmith. »

Et il pouvait voir quelque chose comme de l'émotion dans son regard, et il se sentit, soudain, presque, attendri.

« Vous savez, n'est-ce pas ? »
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Une chose que Tiago détestait particulièrement était qu'on le force à changer de peau. De costume. D'attitude. Il avait à sa disposition un impressionnant panel de masques, de langues, d'expressions et il les choisissait toujours avec soin, bien que cela échappe au commun.

La basse vulgarité pour les trafiquants, pour les clients dont il se moquait comme d'une guigne (c'est à dire la majeure partie de ses fréquentations)
La menace ténue, douce, en sourdine, pour les gros poissons : les émirs revanchards, les millionnaires ombrageux, les nobles.
Le silence le plus parfait pour ceux dont l'instabilité mentale n'était plus à démontrer.
Le mépris.
L'amabilité.
L'intelligence.
La crétinerie.

C'était comme une garde robe. Il choisissait le plus souvent, au sein de tous ses costumes, celui qui était le plus confortable à ses yeux -celui du chien des bas-fonds- et détestait qu'on le force à aller se changer en plein milieu d'une conversation, art dans lequel Rookwood excellait.

Pourquoi ne se contentait-il donc pas de prendre ce qu'on lui donnait, d'écouter ce qu'on lui disait, et de s'en tenir là? Tiago avait l'impression de retourner à ses jeunes années, durant lesquelles le professeur Mac Gonagall l'enjoignait à se montrer moins frondeur et plus fidèle à son potentiel. Rookwood ne le laissait pas se reposer dans son rôle de tueur, ne le laissait même pas employer la carte pourtant bien utile du tueur cultivé et pragmatique.
Non il allait le pousser dans ses retranchements, allait jusqu'à lui demander ce qu'il savait, ce qu'il avait dans la tête, le poussait à arrêter son bluff, double bluff, triple bluff.

Jamais il n'avait rencontré une personne aussi acharnée à le faire se montrer malin, et c'était profondément irritant, car les personnes intelligentes dans le contexte actuel avaient une espérance de vie on ne peut plus réduite.

Soit, donc. La question était sortie, avec ce petit sourire qui disait "arrêtons de nous mentir, mon jeune ami, je ne suis qu'honnêteté et vous n'êtes que mascarade, mais je vois clair en vous"

Oui, il voyait clairement en lui et Tiago en prenait ombrage. Comme plongé dans une crise d'adolescence perpétuelle, il avait une sainte horreur qu'on essaie de le prendre à coup de compassion et d'attendrissement paternaliste. Aussi eut il besoin d'expirer longuement, pour cacher son irritation. C'était donc ainsi que ça allait se passer : dans un musée moldu devant une croute infâme de pecheurs hollandais.

Qu'il en soit ainsi.

Il n'avait pas envie de lui poser de questions, même si ces dernières n'avaient pas cessé de le hanter depuis le moment où il avait découvert l'identité de son géniteur. M'as tu cherché toutes ces années? savais-tu qui j'étais? est ce que je te faisais honte? est ce que j'étais trop pauvre pour toi? pourquoi l'as tu abandonnée? est ce qu'elle est morte à cause de toi? Parce qu'elle est morte, n'est ce pas? Est ce que tu me méprise? est ce que je t'amuse parce que je suis un modèle défectueux aux yeux de ta noble personne? est ce que tu joues avec moi? et est ce que tu profites, là tout de suite?

Stop.

-Ce que je sais ou pas n'a aucune importance, je doute que cela change quoi que ce soit au regard de notre relation. Veuillez vous souvenir que c'est vous qui avez pris contact avec moi, et pas le contraire.

Il était en colère, subitement, et avait l'envie brûlante de s'en aller. Cette conversation n'avait pas le moindre sens. Il avait passé l'âge de se faire regarder de haut par des manipulateurs de tout poils et les grands de ce monde.

-J'espère par conséquent que vous avez pris le temps de noter ce que vous vouliez savoir, de vous délecter de la situation qui, j'en suis certain, n'a pas du manquer de vous...stimuler intellectuellement.

Ce tableau était proprement hideux.

-Comme vous pouvez le constater, et je vous épargnerai l'affront d'essayer de vous apprendre quoi que ce soit, j'ai pris beaucoup de vos traits, et sans doute votre capacité à naviguer en eaux troubles. Que cela vous satisfasse ou non n'est pas mon problème. En conséquence, à moins que vous n'ayez d'autres éléments à teneur professionnelle dont vous souhaiteriez m'informer, je crains de devoir couper court à cette discussion. Je n'ai pas la moindre envie de m'étaler sur un sujet qui a atteint sa date d'expiration depuis maintenant bien longtemps.


Il finit sa cigarette et eut le geste agacé de la jeter sur le plancher. Pas de respect pour les lieux et pas de respect pour l'art. Il se tourna vers Rookwood et le regarda dans les yeux. Il connaissait la réputation de l'individu, mais à quoi bon commencer à détourner le regard par crainte? il n'en était plus là. Il était difficile de dire s'il avait envie de lui mettre un poing dans la figure pour lui avoir fait perdre son temps, pour l'avoir balladé et pour d'être sans le moindre doute amusé de toute cette histoire, ou s'il avait envie qu'il se défende. A grands coups de vouvoiement, de ton calme, de langue de bois, de périphrases et de petite moue à la fois profondément détachée et décue.

Cet homme était un génie de la musique psychologique, on ne pouvait pas le lui retirer. Un maître. Un individu ayant fait ses gammes auprès des plus grands, avant d'engendrer un autodidacte instinctif, aussi volcanique que lui était placide.

Il était assez compliqué de dire quelle personnalité d'entre ces deux là, était la plus problématique. Mais dans tous les cas, leur musique était discordante, quoi qu’étrangement belle.
Tiago aurait préféré que la mélodie soit laide.

Les choses auraient pour une fois, eut un peu de simplicité.

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Father & Son
I was once like you are now And I know that it's not easy To be calm when you've found Something going on. But take your time, think a lot Think of everything you've got.
Les mots étaient dits, enfin, et ils vibrèrent un instant dans l’air. Les deux hommes se jaugeaient du regard, semblant estimer l’un  l’autre le mérite de leur vis-à-vis et s’il méritait d’être ajouté à la généalogie familiale. Ainsi, Augustus pu voir l’émotion prendre un instant le contrôle de l’expression faciale de son fils avant que ne vienne s’installer quelque chose. Une colère sourde, qui crispa la mâchoire de l’homme en face de lui. Augustus s’en trouva irrité, il ne souhaitait pas lancer un conflit. Il aurait souhaité que l’annonce, ou plutôt la suggestion entraînant le lever du secret permettrait un rapprochement, quel qu’il soit. Qu’ils ne partagent pas les mêmes idées  politiques étaient une chose, mais certainement un orphelin était censé avide de la présence d’un père à ses côtés, quel qu’il soit ? Augustus devina donc, avant que Tiago n’ouvre la bouche, qu’il n’aurait pas auprès de l’individu la réaction qu’il avait escompté.

« Ce que je sais ou pas n'a aucune importance, je doute que cela change quoi que ce soit au regard de notre relation  » L’assassin niait visiblement complètement le lien créé par la parenté d’Augustus. C’était étrange, pour un homme aussi perspicace, qu’il soit aussi aveugle de quelque chose d’aussi évident. Ils partageaient le même sang et si, d’un point de vue pratique, cela ne changeait pas grand-chose, cela induisait pour Augustus une responsabilité et une appartenance légale qu’il ne souhaitait pas simplement nier. « Veuillez vous souvenir que c'est vous qui avez pris contact avec moi, et pas le contraire.  » Il cherchait, visiblement, à l’insulter, d’une manière ou une autre. En lui manquant de respect, en diminuant le secret et en plaçant Augustus à la place du quémandeur. Le Directeur du Département des Mystères n’avait aucun problème à assumer ce rôle. « J'espère par conséquent que vous avez pris le temps de noter ce que vous vouliez savoir, de vous délecter de la situation qui, j'en suis certain, n'a pas du manquer de vous...stimuler intellectuellement.  » Mais de quoi parlait-il ? Que cherchait-il à lui faire, du mal ? Les yeux d’Augustus s’ouvraient, sous la surprise de cette réaction qui, vraiment, dépassait toutes ses attentes. Il aurait peut-être du, après tout, s’attendre à ce que son fils de sang ne lui saute pas dans les bras à la première occasion, les larmes aux yeux, en le suppliant de faire partie de sa vie. Il n’aurait pas pu engendrer ce genre de créature, n’est-ce pas ? Avoir, cependant, face à lui un homme qui devait être ému et qui pourtant lui refusait toute discussion être assez déstabilisant.
« Comme vous pouvez le constater, et je vous épargnerai l'affront d'essayer de vous apprendre quoi que ce soit, j'ai pris beaucoup de vos traits, et sans doute votre capacité à naviguer en eaux troubles. Que cela vous satisfasse ou non n'est pas mon problème. En conséquence, à moins que vous n'ayez d'autres éléments à teneur professionnelle dont vous souhaiteriez m'informer, je crains de devoir couper court à cette discussion. Je n'ai pas la moindre envie de m'étaler sur un sujet qui a atteint sa date d'expiration depuis maintenant bien longtemps.  »
Et ainsi, il sembla vouloir achever la discussion, avant de jeter sa cigarette sur le sol. A ce geste, Augustus eu un mouvement de recul avant d’affronter le regard dur de son fils.

Augustus Rookwood avait les lèvres légèrement entrouvertes, les pupilles dilatées, la cendre qui s’accumulait au bout de sa cigarette. Lorsqu’il croisa, enfin, le regard de cet homme qui soudain lui niait toute place dans sa vie, on put voir distinctement sa pomme d’Adam monter et descendre, dans un mouvement de déglutition nerveuse. Il y eut un instant de silence, avant que ce ne soit à Augustus de détourner le regard, qu’il dirigea de nouveau vers le tableau, comme si celui-ci avait la moindre réponse à ses questions silencieuses.
« Je suis… navré, que vous considériez ainsi la situation. J’avais cru, voire espéré, que si vous l’appreniez de vous-même et reveniez ensuite… Enfin. » Après s’être ainsi coupé dans sa phrase, il finit par chasser la cendre de sa cigarette et en tira une longue inspiration, qu’il laissa ensuite échapper lentement, comme pour récupérer sa contenance. « C’est effectivement moi qui ai pris contact avec vous, à l’époque hésitant de votre véritable identité. Cela fait maintenant de nombreuses années que je vous cherche, j’avais, pour tout vous dire, finit par me dire que vous aviez fini pas décéder dans votre enfance. Ou que vous aviez quitté le pays, ou que sais-je encore. » Il laissa échapper un rire, nerveux, avant de se racler la gorge et de remonter le regard vers celui du tueur à gages.

Il avait repris contrôle de son expression faciale. De nouveau serein, on ne pouvait sentir d’émotion qu’au fond de ses yeux qui ne cessaient plus de le dévisager, et d’un sourire plus tendre qu’à l’accoutumée. « Je peux parfaitement comprendre que vous ne souhaitiez pas me voir de la sorte. Je réalise maintenant qu’utiliser votre profession dans ma quête personnelle a pu vous indisposer. Si vous souhaitez garder nos rapports… purement professionnels, je comprendrais et accepterait votre choix. » Une crispation de la mâchoire, discrète, fit s’achever un peu sèchement la phrase. La cigarette remonta aussitôt à ses lèvres, comme chronométrée. « J’apprécierais cependant de  vous revoir, même dans les limites du contrat, comme nous avons pu le faire jusque là. Et si tel est votre désir, nous n’aborderons plus le fait que vous soyez mon fils. »

Il inspira après avoir prononcé ces mots, sentant une étrange sensation remonter le long de sa colonne vertébrale. Il n’avait pas prévu que cela se déroulerait ainsi.
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