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sujet; LEWIS ► miroir brisé. |
| Lewis Archibald
Abberline feat Hugh Jackman • shiya.
| ◄ | • nom complet ; Sur son passeport, il est inscrit Lewis Archibald Abberline, seulement son deuxième prénom n’est pas tellement connu. Le premier non plus, vu qu’il a une fâcheuse manie de ne se présenter qu’avec son nom de famille ou de faire mine « d’oublier » de décliner son identité. Seulement, dans son milieu, il a toujours eu une certaine renommée qui faisait que les personnes le reconnaissaient assez rapidement. La célébrité a ses avantages et ses inconvénients. • surnom(s) ; Il n’en possède pas réellement, son prénom étant de base assez court. Néanmoins, depuis qu’il est entré au service des Mangemorts et du Magister, il a essuyé plus d’insultes qu’en quarante années de vie. • naissance ; Il a vu le jour dans une chambre de l’ hôpital Sainte-Mangouste, à Londres, un seize Janvier de l’année 1958. Cela lui semble être une éternité, à présent qu’il a entamé sa quarante-deuxième année. • ascendance ; Considéré comme un sang-mêlé à cause de l’intrusion multiple de sang-de-bourbes et de moldus dans son arbre généalogique, il n’avait pas réellement prêté attention à cela avant que Vous-Savez-Qui ne prenne le pouvoir. Aujourd’hui, il se demande si la vie de sa fille n’aurait pas été plus simple si son sang avait été pur. • camp ; En un mot comme en cent, c’est un collaborateur. Un vil traître qui serpente à travers les innocents avec un masque impassible et la baguette prête à frapper. Pourtant, ce ne serait pas la vie qu’il aurait choisi s’il avait eu son mot à dire – et s’il n’avait pas craint les répercussions sur sa famille. • métier ; Depuis plus de vingt-cinq ans, c’est un Traceur qui vend ses services, non pas au plus offrant, mais au plus nécessiteux. Ayant au départ fait partie du gouvernement anglais grâce à son potentiel prometteur, il l’a par la suite quitté pour s’envoler vers la France, où il a rendu de nombreux services autour de lui, principalement pour la Couronne Sorcière et ses alliés. A présent, il utilise ses capacités pour retrouver les fugitifs notoires, il traque les proies du Magister contre un peu de paix pour sa fille. • réputation ; Un beau salaud, voilà l’étiquette qui lui colle à la peau depuis qu’il est revenu en Angleterre. Forcé de se retourner contre d’anciens amis, obligé de commettre des actes ignobles pour préserver son unique enfant du mal en ce monde. Il n’y prend aucun plaisir, bien que les plus folles rumeurs disent le contraire. On le dit froid, caractériel, ironique, moralisateur, sombre. Il n’est pas vraiment le collègue blagueur et sympathique, plutôt celui qu’on salue de loin. Il lui arrive peut-être de boire des verres avec les personnes qu’il côtoie, mais c’est davantage pour oublier ses journées que pour nouer des amitiés. Il ne cherche pas l’aval des Mangemorts ou leur respect ; il mord le plus souvent sa langue pour s’empêcher des remarques à leur sujet, et il garde toutes ses émotions enfouies en lui. Loin, très loin de la surface. Personne n’a jamais eu le privilège de parler plus de deux minutes à sa fille, on le dit très protecteur et féroce dès qu’il s’agit d’elle • état civil ; Veuf, il a perdu son épouse deux ans plus tôt, peu de temps après la Bataille de Poudlard. C’est un sujet dont il ne parle jamais. • rang social ; Probablement quelque part entre « esclave » et « serviteur loyal ». Si son sang n’est pas pur, il a toutefois des parents et des grands-parents sorciers et des compétences très intéressantes. Cela fait à présent pratiquement un an et demi qu’il travaille pour le Magister, et ses « bons et loyaux services » ne sont plus à remettre en cause. Il a tué, torturé, kidnappé pour la cause des Mangemorts. C’est une pièce sur l’échiquier, il est utile à la façon d’un fou. • particularité(s) ; C'est un Traceur depuis des dizaines d'années. Avant d'entrer au service du Magister deux ans plus tôt, il s'était obstinément tenu à l'écart de la politique, ne consentant à prêter ses services qu'à la façon d'un freelancer. Lorsqu'il était encore fier de son don et qu'il aimait ce qu'il faisait, il s'investissait réellement dans ses affaires, de façon presque obsessionnelle. C'est ce dévouement qui le rendait incomparable. Maintenant, il fait simplement ce qui est attendu de lui. • patronus ; Pendant presque quarante ans, son Patronus a pris la forme d'un gros ours. Sa femme aimait le taquiner en disant que c'était probablement parce qu'ils étaient aussi ronchons l'un que l'autre qu'il se matérialisait ainsi. Suite au décès de son épouse, et pendant une longue période, il n'a plus été capable de produire ne serait-ce qu'une fine volute argentée. Cela fait à peine six mois que ses capacités semblent être revenues. Mais l'aspect de son Patronus a changé. C'est un ratel, à présent, petit et trapu, apparemment presque inoffensif : c'est le même que celui de sa fille. • épouvantard ; Plus que tout, il craint de perdre sa fille. Elle est la seule lueur d'espoir qui lui reste ; s'il lui arrivait quoi que ce soit, Lewis ne s'en remettrait jamais. Une partie de lui, qu'il ignore généralement de toutes ses forces, lui souffle parfois l'image de la Marque des Mangemorts sur sa peau blanche. Qu'elle devienne l'une des leurs serait tout aussi horrible. • risèd ; Parle-t-on de rêve ou de possibilité ? S'il en avait le pouvoir, il reviendrait en arrière pour changer ses choix. Il ne mettrait pas le pied en Angleterre et resterait en France auprès de sa femme et de sa fille. Mais puisqu'il faut rester logique, il se contentera d'une vision de sa fille à l'écart de ce monde, préservée et heureuse. • animaux ; Il possède toujours un hibou grand-duc, Seigneur, qu'il a acheté il y a dix ans maintenant. Calme, intelligent, un rien sauvage avec les inconnus, l'animal se laisse totalement faire entre les mains de Deandra. • baguette ; Bois d'aubépine, plume de Phénix, 30.8 cm. Achetée chez Ollivander, à sa onzième année, le jour de sa rentrée pour Poudlard. • miroir à double sens; RAS.
• WIZARDS • Inventé |
The stars have faded away ► Avis sur la situation actuelle : Chez Lewis, tout est question « d’officiellement » et « d’officieusement. » Officiellement, il soutient les Mangemorts, même s’il n’est vraisemblablement pas leur agent le plus actif ; le régime mis en place par Vous-Savez-Qui lui a permis de se rendre compte qu’il n’était pas digne de porter une baguette, sauf s’il la mettait au service du Magister. Il traque pour eux, en leur nom et pour leur cause. Cependant, s’il l’on parvient à gratter le vernis dont il est recouvert, il est aisé de comprendre que bien qu’il haïsse ce monde, il fera tout pour y survivre. Ou plutôt pour parvenir à sa fille unique d’y survivre. Qu’importe s’il y laisse son âme, tant que Deandra garde la sienne intacte. Son plus grand regret est d’être revenu en Angleterre, car il y a perdu non seulement son épouse, mais aussi toute chance de continuer son existence paisible loin de cette guerre qui rongeait son pays natal. Il est conscient que la faute n’est pas à blâmer sur les Mangemorts, non, le fardeau repose sur ses épaules et cela rend les choses encore plus difficiles. Néanmoins, c’est ainsi qu’il sait qu’il sera capable de tout, de tout, pour préserver son unique enfant de la corruption dont il est victime. Il n’est pas obligé d’aimer le Magister pour le service, pas obligé d’avoir une âme pour Tracer les fugitifs, pas obligé d’approuver ce qui se passe autour de lui. Il le fait, tout simplement. Et il vit avec. ► Infos en vrac : Lewis a une voix basse, presque rauque, avec un rien de sècheresse dans l’intonation. Ceci dit, il savait autrefois y mettre plus de douceur et de chaleur. Et il aimait pousser la chansonnette au-dessus du berceau de sa fille, afin de l’aider à s’endormir. A présent, il parle peu et ne prend plus aucune pincette avec les autres. • Droit au but, toujours. C’est encore le meilleur moyen pour lui de terminer un travail sans devoir côtoyer ses collègues plus que nécessaire. Il déteste les personnes qui tournent autour du pot, qui se cherchent des excuses et qui ne disent pas clairement ce qu’elles veulent. • C’est un excellent menteur, ou plutôt un comédien doué. Puisqu’il échange rarement avec ses collègues, tout du moins sur ses opinions politiques, il n’a pas vraiment besoin de raconter des bobards à tout le monde. Et généralement, bien peu cherchent à connaître le Traceur, ce qui lui convient parfaitement. • Solitaire, un rien « ours mal léché », on ne peut pas dire que Lewis donne envie à fréquenter. Pourtant, il a toujours eu cette aura un peu noire et ça n’a jamais empêché sa femme de venir l’emmerder jusqu’à ce qu’il accepte de se dérider un peu. A ses côtés, plus que jamais, il avait appris à être quelqu’un d’épanoui et il avait goûté au bonheur. Maintenant qu’elle lui a été arrachée, il s’est empressé de retourner dans ses bonnes vieilles habitudes. • Ses colères sont légendaires, mais pas à cause de gestes violents ou de mots blessants. Lewis se sert rarement de ses poings – rarement, pas jamais. Sa haute stature et son visage aux traits taillés à la serpe suffisent à ébranler la confiance de presque n’importe qui. Il a cette façon de dévisager son infortuné interlocuteur, froidement, agressivement. Durement. • Sa magie est, à l’image de son âme, torturée. Les sortilèges les plus simples prennent parfois une tournure dévastatrice lorsqu’il perd le contrôle de ses sentiments, ce qui n’arrive heureusement pas si souvent. Il s’est avéré plusieurs fois incapable d’effectuer le moindre sortilège de protection ou de soin, surtout depuis ces deux dernières années. Seul le répertoire de combat semble lui être entièrement accessible. • Sans sa baguette, il ne serait pas entier. Il l’a depuis ses onze ans et en prend grand soin. Elle est une extension de lui-même. • Il adorait faire du Quidditch lorsqu'il était à Poudlard, mais ça fait des années qu'il n'est pas remonté sur un balai. • Sa femme adorait jouer aux échecs version sorcier, alors elle l'a initié à cet art et l'a entraîné jusqu'à ce qu'il devienne un adversaire acceptable pour les après-midis pluvieux. • Un peu moins de deux ans après sa Confirmation en tant que Traceur, Lewis s'est rendu en France pour une affaire et il y a rencontré une femme curieuse, enflammée, passionnée, à l'anglais déplorable et au sourire chaleureux. Il l'a épousée dans l'année et Deandra est venue au monde peu après. Nothing compares to you • pseudo & âge ; MoonOfBlood, mais vous pouvez utiliser mon prénom, Jessica j'ai exactement le même âge qu'Ileen, c'est fou ça, hein ? • comment as-tu trouvé le forum ? en posant une simple question à Alicia Spinnet : "Quels sont les forums qui valent le coup en ce moment ?" Et paf, ça fait des Chocapics. • ton avis, tes suggestions ; très beau forum, je suis personnellement fan du header et de l'effet enflammé. le contexte est très original pour un HP, ça fait du bien, c'est revigorant ! • connexion ; bien que je ne puisse pas garantir un passage tous les jours, je m'engage à répondre à mes RPs au moins une fois par semaine, boulot oblige. • quelque chose à ajouter ? It's gonna be legend... wait for it ! ...
Dernière édition par Lewis A. Abberline le Mer 3 Déc 2014 - 1:24, édité 13 fois |
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| Here comes the hurricane ――――――-―• Trace et remords •――――-――― Les mains profondément enfoncées dans les poches de son imperméable en cuir, l’homme traversa la rue sans accorder le moindre regard à la foule qui pullulait. Son visage était dévoré par les ombres de la nuit, rendant son allure encore plus inquiétante encore ; sa démarche assurée et l’aura qu’il dégageait ne laissait cependant aucun doute quant à la raison de sa présence en ces lieux. Il n’était pas l’un de ces badauds qui se pressait de curiosité contre les grilles de l’imposante demeure en espérant apercevoir une miette du macabre spectacle. Il jeta un regard glacé à un jeune homme qui entravait sa progression et, serrant la mâchoire, louvoya entre deux adolescentes qui piaillaient à qui mieux-mieux. L’une d’elle portait la même chevelure brune désordonnée que Daisy, aussi détourna-t-il les yeux en se focalisant sur la tâche qui l’attendait. Il passa le groupe de Mangemorts qui se disputait à haute voix un peu plus loin de la foule, rentra davantage la tête dans les épaules lorsqu’un reporter l’interpella dans le lointain et c’est presque avec soulagement qu’il pénétra dans la maison. Il la connaissait pour y avoir passé certaines de ses vacances en compagnie de son ancien meilleur ami, Terrence Reynolds. Il croisa d’ailleurs son propre regard sur l’une des photos qui ornait la cheminée du salon ; était-ce vraiment lui aux côtés de ce blondinet qui s’esclaffait ? Il peinait à se souvenir de cette période. Ce cliché ne devait pourtant pas être si vieux, n'est-ce pas ? Il tendit la main pour s’en saisir. Instinctivement, son esprit perçu les innombrables empreintes laissées par Terrence avant lui, preuve de l’attachement qu’il portait à cet objet. Il passa son pouce sur le verre, un brin de nostalgie s’infiltrant à travers les mailles épaisses qui protégeaient son cœur. « Abberline ? » Si l’appel le surprit, il ne le montra pas et prit tout son temps pour reposer la photo. Il avait reconnu la voix, c’était celle de Jonas, son supérieur direct en termes de traques. Il avait beau le haïr de toutes ses tripes, Lewis ne l’avait jamais montré. Il haussa un sourcil interrogateur à l’intention du nouvel arrivant, mettant à nouveau ses mains dans ses poches en attendant qu’il se décide à reprendre la parole. « Toujours aussi aimable à ce que je vois. Bref, on a terminé, c’est à toi. » Le Traceur acquiesça d’un simple mouvement du menton et quitta la pièce en ignorant superbement le soupir courroucé de Jonas. On ne lui avait jamais demandé d’être sympa, de sourire ou de faire des blagues. Tout ce qu’on attendait de lui, c’était qu’il fasse son travail. Il déambula dans les couloirs de la demeure des Reynolds, s’imprégnant de l’atmosphère au fur et à mesure que les derniers agents quittaient les lieux. L’énergie la plus puissante, et la plus récente, provenant de la salle de lecture. Une tasse de thé brûlante trônait encore sur la table basse, juste à côté d’un désordre de livres et de bois brisé. L’air était saturé de poussière de sortilège, invisible à l’œil nu et qui apparaissait pourtant presque clairement à Lewis. Ce n’était toutefois pas de la vue comme on l'entendait, plutôt un pressentiment puissant, une sorte de « seconde vision » qui altérait la réalité. Sa réalité à lui portait quelques différences avec celle qu’il contemplait ; là, dans un coin, une forme floue reposait un livre sur une étagère délabrée, à l’époque encore intacte ; ici, une main posait la tasse à l’endroit exact où elle se trouvait à présent. C’était un amalgame de fantômes et d’esquisses qui prenait lentement vie devant lui. Une autre forme apparu brusquement au beau milieu du couloir et se précipita vers la silhouette de Terrence, qui bondit du fauteuil en lançant des sortilèges qui traversèrent Lewis sans le blesser. Il se retourna à moitié pour contempler le mur, constellé de brûlures et, plus bas, le sol encore rougi par le sang. Terrence était parvenu à blesser le Mangemort qui l’avait attaqué avant de transplaner – c’était tout du moins ce qu’il pensait, le fugitif n’était pas au courant que l’homme avait succombé à ses blessures juste après son départ. Délit de fuite, homicide ( in)volontaire – du point de vue du Magister, sa culpabilité n’était pas à remettre en cause – et, le crime capital, né-Moldu. Les émotions de Terrence se mêlaient désormais aux siennes, sa peur, la panique qui l’avait étreint au moment où le Mangemort avait débarqué. Il pensait avoir le temps de transplaner, mais le premier sort l’avait manqué de peu et il s’était senti obligé de répliquer. T’aurais dû te tirer, Terry. La pensée s’effaça aussi promptement qu’elle était apparue, laissant place au déluge d’adrénaline qui avait submergé le sorcier lors de sa brève altercation. Et après ? Où aller, que faire ? Les destinations tremblotaient dans son esprit, l’une se faisant plus claire de seconde en seconde. Oui, ici. Fermant les yeux, Lewis se laissa envahir par le choix de Terrence et sentit le monde trembler autour de lui, se fondre avant de soudainement redevenir tangible. Aussitôt, une odeur de renfermé lui agressa les narines et il se couvrit le visage pour s’empêcher d’éternuer à cause de la poussière accumulée dans la pièce. Probablement depuis des décennies, à en juger par les difficultés qu’il avait à respirer sans s’encombrer les bronches. Il ignorait où il était, tout en le sachant parfaitement : Terrence était là, c’était tout ce qui comptait. Il se laissa guider par la trace magique du sorcier, dédaignant les traces de pas à ses pieds qui lui auraient assuré de sa présence. Il n’avait pas besoin de preuves, il le savait. Il le sentait. La pénombre qui régnait dans les lieux le força à allumer sa baguette s’il ne voulait pas se rompre le cou dans l’escalier. Rez-de-chaussée, troisième porte au bout du couloir. La disposition des lieux lui rappelait indéniablement quelque chose. N’était-ce pas ici que… Le sortilège de Désarmement fusa, frôlant son épaule au moment où il s’y attendait le moins. Bon sang, il n’aurait pas dû baisser sa garde. Ce n’était pas son ami Terrence. Ce n’était qu’un contrat de plus, qu’une tâche de plus à exécuter. Reprends-toi, Lewis ! « Comment vous m’avez trouvé ?! » De nouveaux maléfices bondirent à travers la porte ouverte, le manquant désormais largement. Sa concentration avait beau s’être brisée, il n’avait pas besoin de son pouvoir pour savoir qu’il le tenait. Terrence ne savait pas où aller, c’était le seul endroit qui lui était venu à l’esprit, le seul où il se sentait en sécurité. Sa baguette fermement en main, le Traceur chercha un moyen de contourner sa cible sans se faire toucher. Il envisagea l’idée de l’assaut frontal, mais c’était trop risqué. « Répondez ! Comment vous m’avez trouvé ?! » La voix du sorcier était montée dans les aigus et sa panique était nettement perceptible. Il se savait acculé, lui aussi. Se battrait-il jusqu’à la fin ? Probablement. Il n’avait pas été accepté chez les lions pour rien, cet idiot. « Parce que je suis déjà venu ici, Ter. » Il se souvenait à présent, c’était la vieille maison des grands-parents Reynolds et personne n’y était plus entré depuis qu’ils étaient décédés, un an avant la fin de leurs études à Poudlard. Pourtant la famille avait tenu à conserver la demeure, plus par sentimentalisme que réelle utilité. « Co… » L’afflux de sortilèges s’était interrompu et Lewis en profita pour surgir de derrière le mur en rugissant Expelliarmus ! La baguette du fugitif sauta de sa main et, avec l’adresse de l’habitude, il la réceptionna tout en gardant la sienne résolument pointée sur la poitrine de Terrence. Ils s’affrontèrent du regard. Combien de fois avait-il été forcé de faire cela ? Combien de fois encore, avant que son âme n’en sois à jamais pourrie ? Il savait parfaitement ce qui allait se passer ensuite. Terrence allait, d’un instant à l’autre, réaliser qu’il connaissait l’enfoiré qui se tenait devant lui. Qu’il avait mangé à la même table que lui, qu’il avait ri avec lui, qu’il avait assisté à la naissance de sa fille unique des années plus tôt. Deandra. La photo sur la cheminée datait du deuxième anniversaire de Daisy, il était plus heureux que jamais à cet instant et c’était pour cette raison qu’il peinait à se souvenir de ce moment. Cela lui semblait si surréaliste à présent, cette notion de bonheur. « Lewis… ? » L’incompréhension dans les prunelles noires du sorcier vacillait, remplacée par une once d’espoir. « Lewis… ! » « Reste là, Terrence. » Son ordre claqua sèchement dans le silence cotonneux de la maison et l’autre s’immobilisa, interdit. « Qu’est-ce… » Il s’humecta les lèvres et fronça des sourcils, angoissé. « Qu’est-ce que tu fais ici ? Qu’est-ce qui te… » « Je vais nous épargner beaucoup de temps et de questions, si tu veux bien. Je suis là pour t’amener aux Mangemorts, Ter. » Le piège s’était refermé sur la proie et Terrence le réalisait à présent. L’étincelle d’espoir s’éteignit au profit d’une onde glacée et d’une bouffée de terreur. De nouveau, Lewis pu lire l’incompréhension dans le regard de son meilleur ami et il sut que cette affaire-ci laisserait des cicatrices bien plus douloureuses que les autres. « Je ne comprends pas… » « Je sais, mon ami. Je sais. » Sans baisser sa baguette qu’il tenait de la main gauche, il s’arrangea pour glisser celle du fugitif dans la poche de son long manteau. « Je fais ce qui doit être fait. Pour Daisy. Elle est tout ce qui me reste, Terry. Et je ferais tout ce que je peux pour lui épargner de subir le même sort que toi. » La trahison. Le plus vieux péché de l’humanité selon Lewis. Ce qui avait détruit des familles, des mariages, ce qui avait déclenché des guerres et causé d’innombrables pertes. Bien sûr, toute trahison provenait d’une émotion en particulier, l’amour, la jalousie, l’aversion, la cupidité. Pour lui, c’était l’amour, évidemment. Il se serait ouvert les veines si cela aurait permis à Deandra de s’en sortir. Il aurait tué à mains nues pour qu’elle puisse avoir un futur loin de l’Angleterre et du Magister. Sauf qu’il se savait aussi acculé que Terrence pour le coup. « Alors fais-le. » Les iris du vaincu rencontrèrent brutalement les siens. Nulle trace de colère ou de dégoût. Un lac limpide, un masque neutre. Il acceptait. Il acceptait qu’il veuille le vendre pour défendre sa fille, il acceptait qu’il soit en train de changer, il acceptait qu’il perde son âme dans le processus. « Assure-toi juste qu’elle soit vraiment en sécurité. Ne fais pas ça pour rien, Lewis. » Sa poigne sur la baguette se fit plus dure. Son bras tremblait. Il en était le premier étonné. Cela ne lui était pas arrivé depuis des années… Il crevait d’envie d’abaisser l’arme et de le laisser s’en aller, mais il savait qu’il ne le pouvait pas. « Je te le promets, mon ami. » Le sortilège frappa Terrence la seconde d’après, le plongeant immédiatement dans l’inconscience et alors que son corps heurtait le sol, le Traceur sentit quelque chose se briser en lui. A la fin, il ne resterait plus rien à sauver. Pas en lui en tout cas, c’était un fait dont il était pleinement conscient ; toutefois, ce n’était pas sa salvation qu’il recherchait, alors à quoi bon s’inquiéter des conséquences ? Il fit mine de s’avancer vers Terrence, tituba et se rattrapa de justesse au mur. Lentement, ses prunelles durement fixées sur le corps immobile de son meilleur ami, il se laissa glisser au sol. Une victime de plus, pour combien de temps de répit ? Il ne pourrait pas la préserver indéfiniment. Il savait qu’un jour, le Magister la dévorerait toute entière parce qu’elle n’avait pas le sang-pur et il savait aussi qu’il ne pourrait probablement rien y faire. Rejoindre la Rébellion ? La plupart n’étaient que des gamins qui poursuivaient un idéal. Deandra disait qu’il suffirait de se ranger à leurs côtés pour que les choses changent. Elle avait beau approcher de la vingtaine, ce n’était encore qu’une enfant. Noir et blanc. Méchants sorciers et gentils sorciers. Le bien gagne toujours, pas vrai ? Peut-être dans les contes, ma chérie, mais ici c’est la vraie vie. Et ce sont toujours les méchants qui gagnent. Il ravala les remords et les regrets infinis qui rongeaient son âme. Lewis se redressa, arrangea sa tenue de quelques gestes rapides et attrapa Terrence par l’épaule avant de transplaner. Tout ce qu’on peut faire, Daisy, c’est survivre.
Dernière édition par Lewis A. Abberline le Mer 3 Déc 2014 - 0:39, édité 8 fois |
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