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Sassy sisters, Silly swingers,
Get your feeling under spell.
Come and taste as sweet as can be.
I
l ne lui suffit qu’un simple coup de baguette et d’un sortilège murmuré dans sa langue natale pour que le tiroir de son bureau ne soit scellé définitivement, tout du moins jusqu’à ce qu’elle décide d’apporter de nouveau son attention sur celui-ci. Travail personnel, la Russe ne tenait pas à ce que n’importe qui tombe dessus, un proche du Magister encore moins. Les Géhennes et Élysées, l’étude principale de son art, la compréhension plus poussées de la dérive des âmes. En excellente nécromancienne, elle n’aspirait qu’à comprendre le mécanisme, à dérober une essence de l’un de ces lieux pour battre définitivement la Faucheuse et ses règles cruelles. Et si elle ne stagnait nullement en l’affaire, elle ne parvenait toutefois à avancer de plus d’un pas vers son objectif. Une toute autre idée avait fini par émerger, dérangeante mais ô combien plausible, inspirée par le Magister lui-même et la légende l’entourant. Et si les Horcruxes avaient une place de choix dans toute cette étrange affaire ? Si un bout d’âme fractionné pouvait être volé, transféré… Silence, se murmure t’elle à elle-même, alors que son esprit entraine déjà ses propres rouages dans la réflexion, la pousse à demeurer assise en son lieu de travail. Plus tard les idées folles, les conspirations et l’ambition personnelle, car voilà que la Ténébreuse se lève enfin, et souffle la petite boule de lumière qui éclaire son bureau. La semaine s’achève en cet instant, alors qu’elle laisse manteau ensevelir ses épaules et ramène sa baguette à son poignet, soigneusement cachée et parée à glisser dans sa paume à quel qu’instant que ce soit : la Russe a depuis longtemps apprit à se méfier de ces autres qu’elle ne connaît pas, et plus encore par les temps qui courent.

Et parce qu’elle n’est pas la seule à débaucher, elle évite soigneusement la foule qui se presse pour utiliser les cheminées de transplanage, les mères de famille qui voient l’heure tourner et dont les enfants sont encore en garderie, les employés anxieux et désireux de partir au plus vite avant qu’on ne leur fournisse du travail supplémentaire… Et pourtant, malgré ses efforts, il en est un qui parvient à la bousculer, lui arrache un plissement de nez subtil avant qu’elle ne daigne finalement laisser l’incident de côté. Inutile de chercher des noises au sein du ministère, et l’affaire ne lui semble guère préjudiciable. Certainement un employé en retard, ou investie d’une mission à laquelle il ne peut se soustraire. Et c’est tout naturellement que ses mains se glissent dans ses poches ;  gagnant quelques derniers instants de chaleur avant que le petit froid d’Angleterre ne tente de l’intimider ; jusqu’à ce que ses doigts ne rencontrent un quelque chose qu’elle n’aurait jamais rangé là d’elle-même. Petite note qu’elle extirpe et observe avec curiosité, ses doigts en ouvrant chaque pliure pour y découvrir un mot griffonné. « Toi, moi, le Royals et l'alcool de ton choix. On verra bien qui tiendra le coup, si ça t'intéresse. Burke. » Et si une étrange petite mimique sinue lentement sur ses lèvres closes, ce n’est que pour l’amusement et l’agréable initiative de son collègue. Si elle secoue la tête avec légèreté, ce n’est que parce qu’elle pressent l’idiotie qui se profile, tandis qu’elle vole deux notes vierges, et en rédige des contenus différents. Un pour glisser l’acceptation du défi et l’heure du rendez-vous, l’autre pour prévenir son aîné de son absence pour la nuit. Nul doute qu’elle rejoindra son propre appartement plutôt que de rentrer au Manoir familial. Et quand enfin vient son tour de s’évader du Ministère, c’est dans un retour de flammes verts qu’elle transplane jusqu’au dit loft, y pénètre comme si elle y était une étrangère. La vérité ? Elle ne se rend pas assez ici pour s’y sentir véritablement chez elle, trop engoncée par ses travaux personnels, par son désir de vaincre la faucheuse… Le manoir Dolohov est son univers, son foyer. Et bien qu’elle ne s’y sente pas plus à l’aise, n’en demeure pas moins que c’est là-bas qu’elle trouvera toujours sa place.

Et l’heure tourne, les minutes s’évaporent, alors qu’elle ignore encore comment se vêtir pour se rendre à cet étrange rendez-vous. Ce n’est pas le romantisme qui va primer, et si elle n’y songe pas une seconde, n’en demeure pas moins que ses prunelles glissent de tenues en tenues, sans jamais parvenir à se satisfaire. Si l’alcool coule à flot, mieux vaut une tenue dont elle se moque n’est-ce pas ? Mais le lieu de rendez-vous ne lui laisse guère le choix en matière de présentation. C’est finalement dans une robe rouge sang qu’elle se laisse glisser, bustier suffisamment ferme pour ne laisser aucune place à l’imagination, soie vaporeuse pour cacher le galbe de ses jambes. Longue, unique, digne de la Dolohov qui sait qu’elle n’a été crée que pour elle. Quand à ses cheveux habituellement détachés, ce n’est que par une tresse lâche et sur le côté qu’elle les coiffe, avise sa baguette qu’elle cale à sa cuisse, puis transplane pour mieux apparaître devant le Royals. À peine deux minutes d’avance, et déjà elle se sent partagée entre une étrange angoisse et le sentiment du défi prêt à être relevé. « Ty s uma soshel doch'* » se murmure t'elle dans sa langue natale, incapable de poser un nom sur la situation.


* « Tu es folle ma fille ».
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where we dance here around each other, afraid of chasms and of forevers, a blackbird overhead calls out her name
while we lie tangled between eachother’s feathers
Ce n'était pas dans ses habitudes de finir aussi tôt. Son esprit était l'un de ceux qui s'égarait beaucoup trop facilement dans les méandres du dur labeur, incapable de se départir d'une tâche avant de l'avoir terminée. Objectif plutôt ardu au sein du département des mystères par moment. Seulement, cette fois il avait une raison de se plier bagages à des heures relativement sensées. Il s'était trempé à l'eau, avide de distractions. Avide de changements, aussi, peut-être. Parfois ces alarmes lui rendaient visite, bourdonnant dans ses oreilles. Et il se retrouvait à se demander : qu'est-ce qu'il était en train de réellement foutre de sa vie ? Prises de conscience passagères qui lui donnaient envie de se défaire de ses chaînes, de son emprise à elle et d'enfin tourner la page. Aussi bien dire que ça ne fonctionnait jamais. Lui-même n'avait pas grand espoir de rédemption en cette soirée, mais ça ne voulait pas dire qu'il ne pouvait pas profiter de la compagnie aussi intrigante qu'intéressante qu'il avait sollicité. Il s'était donc départit de son travail, prenant la peine d'avertir la secrétaire de son département. Elle qui avait prit la douce habitude de s'assurer qu'il n'y passe pas la nuit, elle n'aura pas à s'inquiéter pour lui ce soir. Ses habitudes tardives et solitaires lui avaient également gagné le mérite d'éviter la circulation dense des heures habituelles, pouvant se faufiler dans toutes ses aises jusqu'à son petit chez-soi. Aussi bien dire que ce dernier n'avait rien de spécial. Mal éclairé par ses propres envies, son studio plutôt spacieux parvenait tout de même à s'attirer les apparences d'un refuge sombre et facilement miteux. Le cœur d'en prendre soin était absent et bien qu'il s'assurait de faire le stricte minimum, on pouvait déceler les traces de son indifférence. Et quant à son ancienne demeure, plus coquette et luxueuse, il n'avait pas eu la volonté de se battre pour lui arracher et avait préférer la laisser à son ex-femme.

Une esquisse se forme alors qu'il tâte qu'il avait chiffonné dans un pur réflexe après avoir lu celle-ci. Sagement rangé dans sa poche, il relit sa réponse. Claire, simple et droit au but. Rien de moins que ce qu'il espérait de sa part. Heureux que ses plans ne tombaient pas à l'eau, il fit l'effort de se changer. L'endroit proposé n'était certes pas dans ses habitudes, mais il imaginait mal un différent calibre pour le charme mutin qui lui inspirait Dolohov. Soupirant à l'idée de l'inconfort continuel que lui procurait les vestons, il se résigna à une simple chemise propre ainsi qu'un pantalon du même style, accompagnant le tout d'une veste pour ajouter cette touche de classe nécessaire que les lieux lui demandaient. Inhabituel pour lui de se sentir comme s'il allait rencontrer sa femme, alors que ce n'était pas du tout le cas. Il passe une main contre sa barbe, douteux, avant de remonter cette dernière contre son visage pour tirer ses mèches tombantes vers l'arrière. Au diable tout ça, par Merlin, il oublierait bien vite les convenances dès que l'alcool coulerait à flot. Il ramasse donc son manteau, regarde une dernière fois l'heure et sourcille avant de transplaner. Légèrement en retard. Ça lui collait bien, en même temps et comme il le prévoyait, elle n'était pas si loin, à l'attendre sagement.

« Dolohov, si j'avais su que tu comptais m'éblouir, j'aurais peut-être fait l'effort d'être plus présentable » qu'il lui glisse en signe de salutations, faussement sérieux, lorsqu'il arrive à ses côtés. Il se doute, seulement à voir le rouge satiné le taquinant derrière son manteau, qu'elle sera une vision et se grondait presque de l'avoir prit à la légère. Si les flatteries ne sont habituelles chez lui, elles lui semblent pourtant nécessaires en sa compagnie et il se surprend à les couler naturellement. Jetant quelques mèches indomptables par derrière, il lui tendit son bras sans un mot de plus, la guidant vers l'entrée où ils pourront ensuite se délaisser de leurs chauds habits. Et comme il l'avait pressentit, Nhÿx ne le décevait aucunement sur le plan physique, laissant son regard couler un instant pour l'admirer dans toute sa splendeur. Il fouilla un instant dans ses poches, attrapant un élastique dont il ne se séparait jamais et attacha ses cheveux promptement. Lui offrant cette fois sa main, c'est au bar qu'il l'entraîna par la suite, lui tirant une chaise. « Ça te va, j'espère » qu'il questionne par simple politesse. Il avait toujours aimé se perdre dans la foule ainsi, à laisser les rires, la musique et les corps se propager autour de lui. Mieux que les salons privés où on s'y sentait atrocement seul et détaché. « On pourra toujours monter plus tard » qu'il remarque en pointant dans la direction du balcon « quand l'un de nous deux sera trop imbibé d'alcool pour être socialement acceptable aux yeux du publique, disons » Sourire narquois qui l'invite à le narguer, parce qu'il a toujours apprécié le rare mordant qu'elle osait démontrer. Déjà il fait signe au barman, hâtif de sentir la brûlure familière dans sa gorge « whisky pur feu pour moi » qu'il commande, glissant un regard curieux sur la jeune femme par la suite.
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utour d’elle, le monde continue de tourner, et elle se maudit dans sa langue natale, là, debout dans sa robe rouge. Nul doute qu’elle a sentie le piège se refermer sur elle, avec un infime espoir pourtant de s’en échapper, de transplaner de nouveau pour rentrer chez elle, ou chez son frère. « Dolohov, si j'avais su que tu comptais m'éblouir, j'aurais peut-être fait l'effort d'être plus présentable. » Chance dérobée, passée, envolée, alors qu’elle tourne enfin son visage vers le détenteur de la voix. Burke, dans toute une splendeur qu’elle ne lui connaissait pas. Silencieuse, elle laisse son regard céruléen retracer sa silhouette, esquissant finalement un sourire amusé. « Burke. J’étais pourtant persuadée que tu étais sur ton trente-et-un là. » Rétorque t’elle sous son accent russe, taquine alors qu’enfin, elle glisse son bras sous le sien. CLAC. Le piège se referme, mais déjà, elle a tourné le dos à ce pressentiment, déjà elle s’avance avec son hôte dans le hall du Royals. Son manteau glisse, et l’air chaud vient réchauffer sa peau, tandis qu’elle ose enfin un regard autour d’elle, ne s’attarde pas même sur son compagnon. L’endroit lui est inconnu, et pour une raison uniquement, principale : la Russe n’est jamais sortie de chez elle. N’a jamais franchit le seuil du manoir Dolohov sitôt l’astre diurne couché. Par peur ? Grand Raspoutine ! Jamais. Il serait bien malheureux pour elle d’éprouver ne serait-ce qu’une once de crainte. N’était-elle, après tout, le croquemitaine dont on met en garde tous les enfants ? Sous ce visage de poupée, était-il finalement impossible que le monstre puisse s’y cacher ? De la lumière tamisée, du monde, de la musique de dernière génération. C’est tout ce qu’elle perçoit par son regard, quand ses oreilles s’abreuvent des murmures, des paroles, de l’appel de son nom, un rappel à l’ordre. Et ses prunelles se détachent de ce qu’elle peut observer pour mieux s’attarder sur Melchior Burke. Et la vision de son visage dégagé suffit à lui arracher un début de sourire amusé, une esquisse parfaite, contrôlée qui pourtant, ne se dessine pas même jusqu’à ses yeux. La neutralité parfaitement contrôlée, adaptée à l’excellence. Ses doigts, finalement, glissent sur la paume de l’aîné des Burke, lui accorde un instant privilégié que d’autres n’ont jamais osé entretenir. Et pourtant, pas un frisson qui ne s’attarde sur sa peau, pas même une quelconque émotion venant ramper sous son épiderme quand elle sait, consciente jusqu’à la dernière cellule de sa moelle, que d’autres ne chercheraient que le regard de l’homme à la chevelure d’ébène, qu’il n’y en a pas une qui ne s’épanouirait pour l’intérêt de ce dernier. Mais pas elle. Elle n’en a nullement conscience, créature hors du temps, déesse nocturne dont l’étoile principale s’est cachée pour ne jamais être admirée. Elle ignore tout de ce monde-là, et à ses yeux, sa nuit se soldera pas de l’alcool, rien de plus, rien de moins.

« C’est parfait. » ne peut elle que répondre, alors qu’enfin, elle ancre son regard dans celui de son vis-à-vis, son adversaire. Oui, peu avant de suivre sa main tendue vers un autre endroit, le balcon. Si elle s’accoude au bar, ce n’est que pour mieux observer ce dernier de là où elle se trouve. Plissement de nez, alors qu’il continue sur sa voie, sur ses mots. « Quand l’un de nous deux sera trop imbibé d’alcool pour être socialement acceptable aux yeux du publique, disons. » Et cette fois, ah cette fois, c’est un rire amusé qui franchit les lèvres rosées de la poupée slave, dont les doigts pianotent déjà le comptoir, dont le regard se fait mielleux, savoureux, dangereusement glacial. « Tu es naturellement conscient de ta défaite imminente, Melchior ? » Car comment une enfant de la froide patrie pourrait-elle seulement avoir peur d’un buveur de thé ? Habituée depuis l’âge adéquat à siroter de la vodka pour passer les froides nuits d’hiver, limites connues et traversées plus d’une fois. « Vodka. Ère glacée. » Commande t’elle sans jamais quitter l’Anglais du regard, ne laissant finalement que ses doigts rejoindre les siens pour mieux quitter sa chaise. « Finalement, apportez les bouteilles là-haut. » susurre t’elle, toujours sous son accent indéniable, inséparable. Et ne donne pas plus d’explication, alors qu’elle trouve l’escalier du regard, y entraine son comparse sans jamais lâcher sa main, comme si le geste se voulait naturel, ne signifiait rien de moins qu’une poignée. Et quand enfin le balcon réservé à l’élite se découvre à ses yeux, ce n’est que pour lui montrer son abandon flagrant. « Tu me remercieras plus tard. » affirme t’elle, persuadée de remporter la victoire face à lui. Car sitôt qu’elle prend place, une serveuse se laisse apercevoir, dépose les verres et bouteilles sur la table. Bonne hôtesse, et joueuse, il ne faut pas plus de temps pour la cadette Dolohov, dont déjà les mains s’activent, entreprennent de remplir les verres, de liquide ambré pour lui, translucide pour elle. Même hauteur, aucune tricherie envisagée, alors qu’elle lève le sien pour mieux le faire teinter contre celui de son vis-à-vis. « Zdorov'ye ! » Trinque t’elle, alors que le verre se fait déjà prisonnier de ses lèvres gourmandes, et que la première gorgée brûle sa trachée. « Da. De piètre qualité, évidemment. ». Grimace, tandis qu’elle critique la qualité de l’alcool.
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« C’est parfait. » Ce n'est peut-être pas les mots qu'il aurait employé dans un lieu si clinquant, si lustré. Peut-être cherchait-elle simplement à le rassurer, à briser la glace. Peu importe, il n'allait pas tiquer sur ses mots, au contraire. Il en rajoute une couche, pointant l'étage supérieur qui leur était tout à leur approche si c'est ce qu'elle souhaitait, agrémentant même son offre d'une petite pique. Parce qu'il se souvenait de l'excuse qu'il avait utiliser pour réussir à l'extirper de son antre, en dehors du travail. Une caractéristique qui les définissait bien tout les deux, comme elle le lui avait quelques fois fait savoir : ils étaient de bons buveurs. Et ça l'intriguait franchement de la voir à l'oeuvre, d'assister à son endurance légendaire. Son rire ne fait que l'encourager, déposant une confiance au combien masculine en son sein alors qu'il sourit à son tour, arrogant à souhait devant ses airs de conquérante. « Tu es naturellement conscient de ta défaite imminente, Melchior ? » Voyez ce qu'il veut dire. Une véritable guerrière qu'il a devant lui, prête à le conquérir sur le champs de bataille sans lui laisser la moindre chance. « convaincue à ce point que je ne t'arrive pas à la cheville hein ? » qu'il murmure, faisant déjà signe à l'employé. Pas de problème, il pourrait lui faire ses preuves, il n'y voyait aucune inconvénient. Et puis, il se sentait étrangement bon perdant en sa compagnie. Si jamais elle le battait à plat de couture, il pourrait toujours demander une revanche. Il ne détache pas plus son regard d'elle alors qu'elle commande à son tour, ses yeux encrés dans les siens. De jolis yeux qu'il note dans un coin de son esprit. D'un bleu aussi glacial que sa patrie, il n'en avait aucun doute.

Sa curiosité s'intensifie alors qu'il l'observe quitter son siège, à peine avait-elle posé son joli postérieur dessus. Il la dévisage, intrigué, mais n'hésite aucunement à glisser a paume contre la sienne, profitant du contact de sa douce chair alors qu'elle l'entraînait sans plus attendre au balcon. Et déjà elle se dérobait, ne lui soufflant qu'un simple « Tu me remercieras plus tard. » avant de poursuivre son chemin sans lui, ondulant jusqu'à une table libre. « étrangement, je n'en doute pas » qu'il rétorque avec malice, avant de la suivre dans son sillage. Oh il remarqua bien quelques regards se détourner sur le passage de la douce, mais franchement, il ne s'attendait à rien d'autre. Pas avec cette silhouette, ni cette robe qui titillait l'imagination comme elle se devait, tout en laissant découvrir quelques merveilles. Tentait-elle de sauver sa dignité par prévention ? Mieux valait un salon privé dans ce cas-là. Même s'il n'aurait plus les bruits entraînant pour accompagner son humeur et se fondre dans la masse tel un fantôme, l'idée de partager un lieu privé avec elle valait son pesant d'or. Il s'installe en face d'elle alors qu'une serveuse s'occupe déjà de déposer les bouteilles sur la table comme la brune l'avait demandé. Aussitôt fait, elle les laisse à leur occupation, Dolohov prenant le relève et s'occupant de préparer les verres. Lui, en profite pour s'asseoir plus confortablement, un bras se glissant derrière le dossier de sa chaise alors qu'il la regarde verser l'alcool en silence. « Zdorov'ye ! » qu'elle s'exclame en levant son verre et il ne peut que la suivre, tintant son verre contre le sien alors qu'il répond à son tour « à la tienne » et qu'il laisse couler une longue gorgée. Boisson de nouveau contre la table, il fait face à sa grimace alors qu'elle fixe sa vodka d'un air presque consternée. « Da. De piètre qualité, évidemment. » Il se permet une petite rigolade discrète à ses propos, passant brièvement sa main contre sa barbe. Barbe qu'il devrait tailler, d'ailleurs. « Allons Nhÿx, déjà les excuses ? » qu'il taquine, un sourie narquois aux coins des lèvres. Il faut dire qu'il n'est pas l'un des plus fins buveurs lui-même. Certes, il aime l'alcool de bonne qualité, mais tant et aussi longtemps que cette dernière fait ce qu'elle a été créer pour, c'est-à-dire le saouler jusqu'à possiblement finir sa nuit près des toilettes, il ne crachait pas sur celle-ci. Il prend d'ailleurs une autre gorgée de whisky, puis fait tourner tranquillement son verre sur lui-même lorsqu'il le dépose sur la table. « je n'étais pas certain de recevoir une réponse de ta part » il s'aventure, teste les eaux et peut-être, cherche à découvrir s'il y a une raison cachée en dehors de leur petit manège qu'ils se sont eux-même dressé. Encore une dont il était surpris d'avoir son accord. À croire qu'il n'avait pas autant de succès avec les femmes qu'il le croyait. « tu entretiens une relation avec la vodka depuis longtemps ? » Certes, il y avait meilleur moyen de formuler la chose, mais ceux-ci possédaient sans doute beaucoup plus d'éloquence que lui. C'était quand même étonnant de penser que cette jeune femme, assise devant, affirmait qu'elle avalait aisément autant, sinon plus d'alcool que lui. La question était donc valable, du moins de son point de vue. Peut-être qu'elle avait une raison légitime ou encore un penchant depuis longtemps découvert. Lui n'avait que sa peine à noyer et voir comment il se faisait continuellement rejeter, ignorer ou insulter par celle provoquant cette dernière, aussi bien dire qu'il en avait beaucoup à étouffer à l'aide de l'alcool.
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C
onvaincue à ce point que je ne t'arrive pas à la cheville hein ? » Les mots résonnent étrangement, alors qu’elle l’observe, ses lèvres s’étirant de cette mimique de vainqueur. Bien plus que convaincue, elle est outrageusement persuadée de pouvoir coucher son adversaire sur la table. N’est-ce pas là l’arrogance slave ? Assurément. Et si elle avait une fois doutée de sa réussite, il faudrait alors reconsidérer tout son chemin de vie et sa présence au sein de cette soumise patrie. Observer et conquérir : deux maitres mots qui ouvrent les portes de tout ce que l’on désire. Ici, la victoire, la prétention d’être meilleure que l’homme qui lui tient compagnie. Et si la poupée ne répond nullement par les mots, les belles paroles, son faciès est néanmoins suffisant pour provoquer son adversaire. Vile sorcière dont les doigts pianotent le comptoir, marque son intérêt soudain pour l’homme qui la fixe. Ils sont rares après tout, ceux qui osent véritablement l’approcher, ne craignant que trop une attitude vengeresse d’un frère du même nom, ou intimement persuadés que la belle peut être aussi dangereuse que ce dernier, sinon au moins toute aussi mystérieuse. Car après tout, d’elle, on ne sait rien, rien de plus que ce qu’elle laisse entrevoir. Peu de choses en vérité, véritable livre fermé, emprisonné dans un coffre impossible à ouvrir.

Mais déjà la belle se dérobe, pudeur contrôlée, volontaire, désiste son regard du sien pour mieux attirer sa silhouette ailleurs. L’idée déjà fait son chemin, besoin d’intimité et contrôle de l’image en tout instant. À moins que ce ne soit cette impression dérangeante d’être épiée, observée. L’habitude n’est plus, expulsée à des années passées quand la discrétion est devenue son crédo. Ne jamais attirer l’attention sur soi, ne jamais mettre la réputation du clan en jeu. Encore maintenant, alors que les deux immigrés ne sont que des invités temporaires sur cette lande pluvieuse. Et par ailleurs, la vue n’est-elle plus agréable vu d’en haut ? Intéressante tout au moins, alors qu’elle peut observer l’endroit, que sa curiosité se trouve avertie. Là-bas, un peu plus loin, dans la pénombre volontaire, elle devine l’accès à une terrasse certainement. Et il ne fait aucun doute que la chaleur de l’alcool lui donnera l’envie d’y accéder, qu’importe le temps que l’extérieur apportera avec lui. Mais déjà l’attention singulière de la russe s’est évaporée, attirée par les deux bouteilles annonçant le début des hostilités, ou des festivités, notion indépendante et variable selon le protagoniste. Chacun de ses gestes est contrôlé, exception faite de cette grimace. « Allons Nhÿx, déjà les excuses ? » Et le regard se porte naturellement sur le porteur de jugement, le vil moqueur dont elle peut observer les traits à loisir sans jamais le faire, à aucun moment. On ne badine pas quand on ignore comment faire, lorsque l’on ne possède pas la prétention de plaire et d’attirer un mâle dans ses filets. L’idée a t’elle même seulement osé effleurer l’esprit de la cadette Dolohov ces dernières années ? Jamais, à aucun moment, comme si la notion en elle-même ne pouvait être que ridicule. Les monstres, aussi attirants soient-ils, passent leur vie dans l’isolement le plus total, avec leurs désirs passés et leur prétention de demain. Et la nécromancienne de lever le regard au plafond avant de porter de nouveau le verre de seconde main à ses lèvres pour abreuver sa gorge quémandeuse. Une nouvelle pause alors que le verre retourne à sa place d’origine « Ne compte pas là-dessus. Je suis seulement… attristée de voir que l’on vous vend de la mauvaise qualité, et modifiée de surcroît. Tu n’arriveras pas à me saouler avec de la vodka de bas-étage. » Autrement mentionné : s’il voulait boire une véritable vodka russe, mieux valait se rendre chez les Dolohov, dont les commandes exclusives leur valait de posséder une cave de la meilleure qualité. « Je n’étais pas certain de recevoir une réponse de ta part. » laisse t’il entendre de nouveau, s’attirant le regard perçant de la Ténébreuse, dont la posture semble se détendre, tandis qu’elle croise les jambes, mais dont le visage reste toujours fixement neutre, comme peint de la sorte. « J’ai trouvé ton invitation en quittant le Ministère. C’est ton audace qui te vaut ma présence, rien de plus. » L’art de la franchise, de l’impact des mots. La Russe n’utilise aucun détour, aucun faux-semblant. Pourquoi le ferait-elle seulement ? Elle ne cherche nullement à jouer avec les sentiments de son vis-à-vis, pourrait passablement même ignorer comment faire. « Et peut-être la perspective d’apprendre à connaître l’homme que tu es. » Accessoirement, finalement, de quoi entretenir une relation agréable entre deux collègues. Après tout, elle connaît Lucrezia Rowle depuis son arrivée, et les deux jeunes femmes ont tout pour s’entendre… Alors pourquoi pas un autre collègue ? Et puis finalement, la question qui vint lui arracher un sourire sincère, amusé. « Quelle étrange question. » vint-elle sous-entendre, alors que déjà, une troisième gorgée, plus longue, vint lui brûler la gorge, lui voler un souffle. Moitié de verre, et voilà que sa langue glisse le long de sa lèvre supérieure pour voler les gouttes égarées. Et si son faciès fait mine de réflexion, ce n’est que le temps de se remémorer l’âge légal où il lui a été permit d’accompagner sa famille. « Depuis mes quinze ans. Maksim m’a déjà permit de goûter dans ses verres avant cela, mais c’est à quinze ans que l’on ma donné l’autorisation d’avoir mon propre verre. Ce n’est pas qu’une question de… comment dire ? De boire pour boire. Dans mon pays, une bouteille de vodka peut s’avérer être un cadeau, un pot de vin… Mais c’est aussi une excellente façon de se réchauffer lorsque vient l’hiver. » Une pause, une nouvelle gorgée. « Votre hiver à vous, à côté ce n’est rien. On se croirait presque en automne. Quoi qu’il en soit, c’est devenu naturel, une habitude. On t’offre une bouteille de vodka, tu l’ouvres et tu bois. » Haussement d’épaules, nouvelle gorgée, un verre pratiquement achevé. « Qu’est-ce qui t’es arrivé pour que tu boives avec tant de… colère ? » Observatrice la Russe, alors qu’elle peut reconnaître l’habitude dans l’attitude de son compagnon, jusqu’à finalement porter un peu plus son attention sur son physique. Nulle cicatrice visible sur son visage, et nul doute qu’elle n’ira pas vérifier sur le reste du corps, pas jusqu’à l’heure de la mort tout du moins. « Tu n’es pas obligé de répondre, ce n’est que de la curiosité. » Susurre t’elle enfin, après cet instant d’observation, de notes mentales. « Alors, m’as tu invité seulement dans le but de vomir tripes et boyaux bien avant moi ? »
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where we dance here around each other, afraid of chasms and of forevers, a blackbird overhead calls out her name
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Il était persuadé qu'elle ne viendrait pas. Dolohova avait cet aura de femme hors d'atteinte, peu importe la position qu'on avait dans la société. Femme fatale, femme inapprochable, seulement là pour le plaisir du regard. Et encore. Quelques uns ont eu la sagesse de lui proposer de ne rien tenter, de simplement rester en arrière et de l'apprécier de loin. Seulement, c'était mal le connaître. Toujours tête brûlée malgré son âge, ne reconnaissant pas les danger par moment, il avait laissé libre cours à ses instincts, à ses envies. Dolohova n'avait qu'à le rejeter cruellement si elle ne tenait pas à l'avoir dans les pattes. Après tout, le rejet était quelque chose qu'il connaissait plus que bien, grâce à son ex-femme. Il était habitué à recevoir ses gifles insensibles, ses mots froids et cruels.  Ce ne serait qu'une déception de plus qu'il essuierait sans trop de problème, continuant sa petite vie comme si de rien était. Il ne lui voulait rien de mal qui plus est. Seulement un collègue qui souhaitait apprendre à mieux connaître l'autre, ou du moins, c'est l'excuse qu'il utilisait. Et vous voyez, le tout avait joué en sa faveur. « J’ai trouvé ton invitation en quittant le Ministère. C’est ton audace qui te vaut ma présence, rien de plus. » Toujours droit au but à ce qu'il pouvait voir, alors qu'un sourire amusé s'étirait sur ses lèvres, l'observant avec curiosité. Fair enough. Il pouvait toujours remercier son audace alors, ce n'est pas tous les jours que cette dernière lui octroyait une telle femme à son bras. « Et peut-être la perspective d’apprendre à connaître l’homme que tu es. » Ah, voilà quelque chose qui était inattendu de sa part, quoique logique. Sa bravoure avait cassé la glace, l'avait attiré dans ses filets. « remercions mon aplomb alors » qu'il concède sans problème, levant son verre pour en boire une longue gorgée, sourcillant lorsqu'il le dépose. Maintenant que c'était chose réglée, qu'il connaissait les raisons de sa présence, il devait s'avouer curieux sur un tout autre sujet. La raison principale les réunissant tous les deux dans cet endroit plus mondain qu'il ne l'aurait voulu, mais qui se prêtait entièrement aux charmes de la russe en face de lui. Elle était fière, c'était quelque chose qu'il avait rapidement déceler chez elle. Une flamme qui brûlait vivement, mais qui ne l’immolait pas. Non c'était un feu froid, glacial et calculateur, encore plus dangereux. Encore plus intriguant. Il se tâte, teste le terrain, mais comme elle l'avait sans doute déjà comprit, il n'était pas le meilleur pour jouer sur les mots. Limite, il se coulait plus qu'autre chose. Certaines femmes trouvaient cela charmant le temps d'une soirée, heureusement.

« Quelle étrange question. » Oui, elle a sans doute raison. Il n'a pas employé le tout d'une manière conventionnelle, mais c'est sans doute la raison qui lui permet de contempler le sourire étirant ses lèvres pleines devant lui, alors qu'il se permet une autre gorgée, plus petite cette fois-ci. Il ne reste qu'un mince fond de liquide ambré dans le fond de son verre. Peu enclin à boire ce qui ne serait qu'une sensation d'avant-goût, il attrape la bouteille de whisky et remplit de nouveau son verre.  « Depuis mes quinze ans. Maksim m’a déjà permit de goûter dans ses verres avant cela, mais c’est à quinze ans que l’on ma donné l’autorisation d’avoir mon propre verre. Ce n’est pas qu’une question de… comment dire ? De boire pour boire. Dans mon pays, une bouteille de vodka peut s’avérer être un cadeau, un pot de vin… Mais c’est aussi une excellente façon de se réchauffer lorsque vient l’hiver. » Ah, voilà qui expliquait sans gêne sa grande expérience en matière d'alcool. Une plus petite partie de lui hésite à jouer sur sa dernière carte et lui proposer une tout autre façon de se réchauffer dans son esprit, mais il se retient, gardant ses allusions cocasses pour plus tard. « Votre hiver à vous, à côté ce n’est rien. On se croirait presque en automne. Quoi qu’il en soit, c’est devenu naturel, une habitude. On t’offre une bouteille de vodka, tu l’ouvres et tu bois. »  Il acquiesce en silence, comprenant ce qu'elle veut dire. Tradition teinté de plaisir en sommes, voilà qui devait se montrer nostalgique pour elle par moment. Il attrape justement sa bouteille de vodka et lui offre de remplir de nouveau son verre alors que la conversation dérive plutôt sur son cas à lui. « Qu’est-ce qui t’es arrivé pour que tu boives avec tant de… colère ? » Il redresse la tête, l'observant longuement. Colère, voilà qui décrivait bien la façon dont il portait brusquement son verre aux lèvres, avalant l'alcool comme si c'était un poison plus qu'un remède. Il n'avait jamais pensé que ses états d'esprit étaient si transparents lorsqu'il s'imposait sa routine. « Une femme. » qu'il répond simplement. La réponse la plus commune sans doute. Une raison comme une autre, une déception parmi tant d'autres. Non, il ne jouait pas dans l'original, il le savait.

Seulement, comme d'habitude, il ne doit pas s'y être prit de la meilleure façon, parce que dès qu'il sent le regard de l'ébène le quitter, elle tente de revenir sur ses paroles. « Tu n’es pas obligé de répondre, ce n’est que de la curiosité. » Ah, encore une fois, il a coupé les ponts d'une conversation. Ce n'est pas un sujet qu'il aime exploiter, mais il aurait été prêt à faire un mince effort, puisqu'elle avait démontré de la curiosité à son égard. Chose qu'il imaginait plutôt rare avec la jeune femme se tenant devant lui. Il se demande s'il doit rattraper le coup, alors qu'il porte le verre à ses lèvres, délibérément prudent dans son geste et qu'il laisse l'alcool envahir sa bouche. Il s'humecte par la suite les lèvres, léchant l'alcool s'étant perdue contre celles-ci alors qu'elle reprend les rênes.  « Alors, m’as tu invité seulement dans le but de vomir tripes et boyaux bien avant moi ? » Il s'esclaffe, discret et rauque alors que son index tapote le verre. Ses yeux se détournent pour mieux remontrer le long de sa silhouette alors qu'il incline un peu la tête. « Non, non pas vraiment. Ça sera toujours un bonus pour plus tard si vraiment ça se produit. » Certes, il connaît tout de même bien ses limites, ayant testé celles-ci à maintes et maintes reprises au court de sa longue chute vers la dépravation. Qui sait, il pourrait toujours perdre le contrôle et les dépasser. Au moins, elle était maintenant avertie. « De la curiosité et de l'intérêt à ton égard surtout. En plus, je tiens à observer ton endurance légendaire comme tu l'as si fièrement proclamé. » Il passe une main le long de son crâne, seulement pour se souvenir qu'il avait remonter ses boucles rebelles dans une queue de cheval. Il se rabat donc sur son verre, prenant une nouvelle gorgée, ne trouvant pas mieux à dire qu'une vaine flatterie pour elle « et puis, je pourrai toujours dire que j'ai passé la soirée en ta compagnie. Tu m'as l'air du genre de femme qui rebrousse les hommes en les renvoyant la queue entre les jambes, si je peux dire. » Peut-être qu'il se trompait, mais c'est au moins l'impression qu'elle donnait. En contrôle parfait d'elle-même et de ceux qui pouvaient, ou non, l'approcher. Devait-il se compter chanceux de lui avoir soutirer de telles faveurs ? Certainement et c'est pourquoi il se permettait un sourire narquois aux lèvres. Il l'observe même encore un moment du coin de l’œil, tournant le verre sur lui-même avant de se racler la gorge et de s'engager sur un sujet plus commun, se remémorant son petit monologue. « La Russie te manque par moments ? »
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Sassy sisters, Silly swingers,
Get your feeling under spell.
Come and taste as sweet as can be.
R
emercions mon aplomb alors » Si elle esquisse une finie mimique de lèvres, elle ne rétorque rien de plus pourtant. La Dolohova n’est pas une grande causeuse, et à ses yeux, seuls les actes semblent compter. Preuve en est, elle ne serait jamais venue sans le mot trouvé dans ses poches. Plus un mot, tandis qu’elle lève son verre, trinque à l’audace de son vis-à-vis, déglutit sa gorgée sans le moindre problème, sans plus de grimaces. Visiblement, on finit par s’habituer à ce type de médiocrité… qui délie les langues. Elle monologue, et il lui semble n’avoir jamais tant parlé en une soirée. Des phrases construites, longues et distinctes, voilà bien une prouesse dont personne ne s’est jamais véritablement vanté ! Pratiquement murée dans un silence volontaire, n’esquissant des mimiques de lèvres que pour les bienfaits de son propre art, des sortilèges et autres maléfices. Et pourtant c’est un bout de sa vie qu’elle vient de dévoiler. Rien de très important à ses yeux, rien qui ne puisse réellement être important, mais un bout de son histoire tout de même. Dubitative, elle laisse la paroi de son verre glisser le long de ses lèvres, les caresser, avant de le tendre à son compagnon pour qu’il puisse enfin le remplir. Enfin, elle considère l’homme, réellement, allant jusqu’à l’observer, jusqu’à détailler chaque trait de son visage. Barbe à peine rasée, lui conférant cet air de maraudeur, lui offrant certainement ce qu’elle n’était pas à même de réellement voir. Et pourtant, n’est-ce pas un sourire qui s’étire enfin de ses lèvres, tandis que ses prunelles céruléennes continuent leur exploration ? Oui, vraisemblablement, elle peut comprendre les regards que certaines créatures du même sexe qu’elle peuvent lui porter. Il n’a rien de déplaisant au premier regard… quoi que, peut-être un peu négligé sur les bords, si l’on fait abstraction de l’effort de ce soir. Nouvelle lampée, et voilà que ses doigts glissent sur l’une des voilures de sa robe couleur du sang. Sa curiosité, mal-placée peut-être, lui vaut un regard trop long à son goût, bien trop pénétrant. Elle qui se veut sans cesse discrète, supporte mal le regard sur sa propre personne. Pourtant, jamais ne détourne les yeux, fierté avant tout. « Une femme. » Pas de surprise, juste un haussement d’épaules alors que ses doigts rejoignent finalement la surface boisée pour mieux jouer avec les quelques gouttes évadées. Les femmes, éternelles succubes capables d’offrir le bonheur comme le malheur. Baba Yaga sait combien  la cadette Dolohov elle-même  est responsable de bien des maux. Consciente ou inconsciente, là est pourtant toute la question. Une fois encore, la Ténébreuse demeure silencieuse, mordille sa lèvre inférieure pour mieux changer de sujet. La vie intime, personnelle de son compagnon ne la regarde nullement après tout, pas plus qu’elle ne saurait réellement l’intéresser. Ce n’est que pour faire la conversation, vraisemblablement.

Mais déjà change de sujet, esquisse une mine taquine, amusée, toute aussi moqueuse. . « Non, non pas vraiment. Ça sera toujours un bonus pour plus tard si vraiment ça se produit. » Finalement, un rire, une nouvelle gorgée de vodka. « Je prends note. » Laisse t’elle couler, l’œil pétillant. Mais enfin, la question trouva une réponse, cessant son éclat amusé, mais laissant néanmoins des lèvres étirées, sincères. « Da. Je n’ai rien proclamé fièrement. Je n’ai fait que mettre en doute les affirmations de Wallace. C’est toi qui en a tiré des conclusions… hâtives, néanmoins avérées. » Et pourtant, son sourire perd de sa superbe sous d’autres mots, de ceux qu’elle n’aurait jamais crû entendre un jour. Une fierté qu’elle réprouve, ne comprend nullement. Silence, alors qu’elle semble réfléchir à l’affirmation, hausse les épaules et ne rétorque rien. Mouchée, c’est bien la première fois, mais pas pour longtemps hélas, alors qu’elle porte le verre à ses lèvres, « Et tu n’as pas peur de subir le même sort qu’eux ? » souffle t’elle, frondeuse, avant d’avaler une gorgée de son breuvage. La réponse certainement, pourrait l’amuser. Bien que son amusement ne s’éteigne sous une nouvelle question posée. « Non. » Fut la réponse adéquate, glaciale. Rien ne pouvait lui manquer là-bas, certainement pas sa famille. Il n’y avait plus que Maksim dans sa vie. Peut-être faisait-elle preuve de nostalgie parfois, sans doute rentrerait-elle au pays plus tard… mais pas pour le moment. Trop de projets en cours. « Je te propose un deal Burke : on ne parle ni de la Russie, ni de cette mystérieuse femme ce soir. Qu’en dis-tu ? » Pas d’attente de réponse, mais se lève, expose ses courbes un instant, celui de lui passer devant pour mieux glisser sa main le long de ses épaules. « Et en attendant que tu termines ton verre pour me rattraper, je vais aller chercher des… comment vous dites ? Des bouches amusantes ? »  Car oui, son verre est terminé depuis quelques secondes, lampée plus longue, annonce d’un jeu un peu plus sérieux.

Et le trajet n’est guère long, alors qu’elle revient avec de quoi grignoter, deux minuscules verres et une nouvelle bouteille… d’un tout autre genre, qu’elle pose sur la table. « J’ai pensé qu’un tout autre genre serait le bienvenu. On va voir si tu tiens la distance quand tu ne bois pas de cette horreur. »
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