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sujet; (elphaba & davius, #2) 16 avril 2002; save the last dance

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w/Elphaba Duchannes
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Il a essayé de ne plus y penser. De ne plus penser à elle. La chose est plus forte, malgré tout, et ce soir, il a sorti son livre et surtout une plume. Qui n'ose pas encore tracer quoi que ce soit sur les pages vierges. Il en tremble. Il est idiot. Il ne devrait pas le rouvrir, il devrait le mettre au feu, et oublier. Cesser d'espérer. Davius referme le livre pour ensuite le rouvrir, au moins trois fois avant de se décider à tremper sa plume dans l'encre. Celle-ci s'égoutte sur la page, patiemment, créant des cercles noirs. « Qu'avons-nous bu, la dernière fois ? » La question est bête et idiote, mais elle est la seule qui lui soit venue en tête et à laquelle elle saura répondre.
Il rapporte tout à cette dernière fois, à cette soirée, à cette nuit. Il n'en dort pas la nuit et le visage d'Elphaba est presque trop net dans son esprit.
(et ses lèvres, et ses bas sous tes doigts, Davy, et toute cette chaleur)
Pensée niaise. Idiote. Un soupir agacé. Par lui-même.
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w/Davius Llewellyn
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« Qu'avons-nous bu, la dernière fois ? » Le livre est resté ouvert. Cela fait des jours qu'il est là, sur le bord du bureau, narguant de ses pages vierges de langoureux souvenirs. Peut-être n'y prête-t-elle plus autant d'attention qu'après la visite de l'insurgé, la vie reprenant le dessus, les obligations, les journalistes, le Lord. Elsa, surtout. Elsa occupait beaucoup Elphaba, son éducation ayant une importance capitale, entre les rendez-vous et les migraines. Et ce soir, Elsa dort. L'auteure s'est donc installée pour tenter d'écrire au moins quelques pages avant de céder à ce sommeil agité de frustration. Son don s'était joué d'elle alors que l'heure était agréable - autant dire qu'elle ne le digérait pas. Alors, quand les mots apparaissent, son coeur loupe un battement, sa plume en suspend sur le parchemin, à côté du livre enchanté. C'est vraiment ce qu'il veut savoir ? Elle hésite, une seconde puis cède. Envie de le revoir. « Un vin français. Le whisky était à.. » elle n'a pas besoin de poursuivre. Mon époux, ça ne glisse pas sur la page mais se devine. Elle ne choisissait pas vraiment l'alcool, c'était une liste habituelle, un truc qu'avait laissé Alexander, attaché au bon goût. Il commandait toujours la même chose et elle avait fini par demander à Lazarus de s'occuper de cela.
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w/Elphaba Duchannes
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Il n'a pas à attendre longtemps avant que la réponse revienne. « Un vin français. Le whisky était à... » À quoi ? Il ne devine pas, mais il est déjà rassuré. C'est elle. Toujours ce besoin de vérifier, avant toute chose. Il a laissé quelques jours filer entre sa visite surprise et sa question, laissant la poussière retomber et le danger s'éloigner quelque peu, au cas où elle l'aurait trahi. Au cas où quelque chose arrivé. Un autre accident.
Il a aussi espéré que le désir s'éloignerait. En vain.
Davius n'a pas conscience du sourire qui étire déjà ses lèvres. « "Trop d'alcool" aurait été une réponse acceptable. » Il était complètement fait, quand il est parti de chez elle - un léger coup à son ego et à son sang gallois. Oh, non, il n'est plus celui qui pouvait assurer de longues soirées à boire et rester en forme malgré tout. « J'espère ne pas vous avoir effrayé. Ni vous, ni votre fille. » Peur légère. Qu'Elsa ait parlé aux visiteurs et gardiens de la maison. Qu'Elphaba le craigne. Hors de la commune mesure des choses.
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w/Davius Llewellyn
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« "Trop d'alcool" aurait été une réponse acceptable. » En effet. Le réveil fut compliqué. La nuit agitée. Les souvenirs un peu flous. Juste les doigts sous le bas, les lèvres sur la peau. La métamorphomagie avait mis plus d'une heure à cesser de la torturer, après le départ de l'homme. Ca ne pardonnait pas. « J'espère ne pas vous avoir effrayé. Ni vous, ni votre fille. » « Je ne suis pas une enfant. » trace-t-elle sur la page blanche. Il en faut plus pour m'effrayer. La réaction physique, brutale et terrifiante, n'était qu'une habitude, une violente réminiscence, pas l'expression véritable d'une peur durable, encore moins d'une peur de lui en particulier. « Et Elsa ne se formalise pas. » Les coups de papa faisaient grandir vite. Les bleus sur maman réveillaient la méfiance et tuaient l'innocence. « Vous pensez que je vous ai dénoncé. » L'écriture est un peu plus sèche, comme une accusation ou une petite vexation. Est-ce qu'il écrit parce qu'il veut lui parler ou simplement pour vérifier ? Est-il déçu au point qu'elle ne mérite que.. ça, une vérification ? Elle ne sait plus quoi penser de ses actes, de cette soirée surréaliste, de cette vie. Peut-être qu'elle se sentait seule et qu'elle ne voulait pas se l'avouer.
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« Je ne suis pas une enfant. Et Elsa ne se formalise pas. C'est sec. Vous pensez que je vous ai dénoncé. » Et accusateur. Il prend le coup, néanmoins. Claque la langue, agacé, presque déjà fâché. Les mots ont l'inconvénient de ne pas pouvoir retranscrire les émotions. Lui qui a déjà bien de la difficulté à faire la part des choses en face à face... L'infantiliser n'était pas le but. C'est tout de même arrivé.
Il aurait dû brûlé ce livre il y a des mois.
« Pourquoi pas ? Vous n'avez aucune raison de ne pas le faire. » Vrai. Il n'est rien pour elle. Il laisse à peine les mots s'effacer qu'il rajoute une phrase : « Je ne voulais surtout pas vous causer des problèmes avec les Mangemorts. » Certains savent se montrer très intrusifs et très persuasifs, quand les doutes et les soupçons se pointent. Les réflexes paternels (ce n'est pas une enfant, ce n'est pas ta fille, Davy), protecteurs, prennent toujours le dessus sur lui, sur bien d'autres choses, et Davius s'en veut encore de ne pas être quelqu'un d'articulé. Juste un immense imbécile qui tape sans réfléchir.
« J'ai beaucoup pensé à vous. J'ai eu une belle soirée en votre compagnie. »
Plus doux.


Dernière édition par Davius Llewellyn le Jeu 30 Avr 2015 - 6:33, édité 1 fois
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Difficile. Difficile d'écrire. Difficile d'être à nouveau inventive. Difficile d'être tendre, douce, de comprendre. Ca ne vient plus et ça l'énerve, beaucoup. Elsa lui a réclamé un nouveau conte, une nouvelle belle histoire de maman mais les belles histoires sont mortes. La plume s'est asséchée pour la politique. Oh ça, elle sait bien la défendre, la politique. « Pourquoi pas ? Vous n'avez aucune raison de ne pas le faire. » Mh. C'est vrai. Elle ne répond pas. Le livre ensorcelé et ses parchemins, son regard vogue d'un à l'autre, avec une indécision palpable. Non, elle n'a pas envie de répondre. Il était une fois, dans un pays lointain et froid.. « Je ne voulais surtout pas vous causer des problèmes avec les Mangemorts. » Où régnait un roi tout d'ombre et de mort vêtu.. Rature. Le papier s'imbibe de l'encre, la plume trop appuyée. A côté, le livre transmet toujours, sans qu'elle ne daigne y toucher. Il était une fois.. « J'ai beaucoup pensé à vous. J'ai eu une belle soirée en votre compagnie. » « Gâchée. » Consent-elle, enfin. « Avant je savais faire. On m'avait appris à ne pas changer. » Avant quoi ? Elle ne sait pas. Peu bavarde. Tendue. Il était une fois, dans un pays tout de noir et de blanc paré, la Solitude. Rature. Ne savait-elle donc rien entamer de joyeux ? Elsa voulait une belle histoire de maman. « .. Je ne sais plus écrire, Davius. » Comme un "non, ça ne va pas".
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Les réponses ne viennent pas - il pense bien avoir définitivement coupé son envie de lui parler. Finalement, de nouveaux mots se tracent sur le parchemin : « Gâchée. Avant je savais faire. On m'avait appris à ne pas changer. » Avant. Toujours ce avant mystérieux, datant d'une époque inconnue. Elle est si jeune, ce avant n'est certainement pas bien loin... Il mordille l'extrémité de sa plume, pensif, agacé également, revenant toujours à cette pensée.
Avant l'accident ?
L'angle du piano ?

(beaucoup de choses)

Il doit cesser d'y penser. De s'attarder toujours aux mêmes détails.

« ... Je ne sais plus écrire, Davius. » Voir son prénom écrit sur la page le fait légèrement paniquer - un sursaut qui fait rater quelques battements à son cœur. Inconsciente. Et si quelqu'un l'épiait ? Quoique. Si quelqu'un l'épiait bel et bien, il serait déjà les fers aux pieds. Elle aussi. Il prend un certain temps pour se remettre de cet accès inattendu de panique, de colère, de (tu te rappelles de comment elle a prononcé ton prénom, oh) surprise, avant de lui répondre : « Alors n'écrivez pas. Ne vous forcez pas. Vous ne ferez que souffrir plus. » Ça a l'air si simple, ainsi, Davius. Sa plume propose une nouvelle phrase, une question plus audacieuse, plus incisive : « Est-ce une autre chose que vous saviez faire, avant ? »
Il ne sait pas passer à autre chose.
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« Alors n'écrivez pas. Ne vous forcez pas. Vous ne ferez que souffrir plus. » Souffrir. Ce sont les migraines, qui la font souffrir, les incertitudes, les blancs parfois. Elle savait faire naître les sourires sur les visages des enfants, les rêves dans les yeux des parents, offrir de l'évasion, un espace où la domination du Lord s'effaçait. Et maintenant, elle voit cette période au travers d'un kaléidoscope totalement brouillé, un passé qui lui semble si lointain. Est-ce qu'Elphaba se souvient vraiment d'avoir été la jolie et innocente Elphie ? Pas réellement. « Est-ce une autre chose que vous saviez faire, avant ? » Elle fixe la page. C'est évident, non ? Elle est auteure, c'est qu'un jour, elle a su écrire. Quand ? Un jour, avant. Les vingt-quatre petites années de sa vie lui semblent si lointaines, comme si elle avait bien plus et pourtant pas grand chose à citer. Souvent, avec l'âge, on avait mille histoires à conter.. pas elle. Tout a été bien calme, dans son existence. Passé. « Elsa veut une nouvelle histoire.. je ne sais plus les imaginer. » Non. En revanche elle savait bien défendre les horreurs gouvernementales, comme une seconde nature, un automatisme. Automatisme. « J'ai envie.. » La suite met du temps à apparaître, signe qu'elle a hésité à l'écrire. « .. de vous voir. » Revoir. C'est le danger ? Ou les effets qu'il provoque sur elle ? Son corps retrouve les souvenirs qu'elle n'a plus, quand les doigts de l'insurgé se promènent sur sa peau. Son inconscient a trouvé un moyen de s'exprimer et ne compte pas lâcher l'affaire. C'est absurde, totalement fou de se sentir aussi heureuse que perdue dans une indescriptible mélancolie. Sentiments incompatibles et contradictoires.
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w/Elphaba Duchannes
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La jeune femme ne semble pas se formaliser de son commentaire soulignant une évidence, au vu de sa réponse. « Elsa veut une nouvelle histoire.. je ne sais plus les imaginer. » C'est triste, surtout. La tristesse qui émanait de son commentaire sur son incapacité à écrire est encore plus vive, avec cette réponse, et Davius peut seulement soupirer. Il ne peut pas l'aider. Il déteste ce sentiment d'impuissance, mais il ne peut définitivement rien faire à cette situation.

« J'ai envie... Il attend, curieux. ... de vous voir. » Et la suite ne le déçoit pas. L'Auror sent trop bien un sourire idiot étirer ses lèvres. Il regarde autour de lui, comme pour vérifier qu'il est bien seul et que personne ne voit cela. Elle a envie de le voir. C'est... inattendu. Surprenant. Agréable. Une chaleur nouvelle. La plume gratte frénétiquement une réponse sur le parchemin. « Maintenant ? » Pauvre fou. Irait-il réellement la voir maintenant, alors que la nuit s'avance déjà ? Il tente bien de se dire que non, mais il sait bien que oui. Et maintenant que les mots sont écrits, impossible de les effacer, de revenir en arrière. « Vous aimez jouer avec le feu, Elphaba. » Donnant-donnant. À lui d'écrire son prénom. D'énoncer clairement cette situation. Ça lui plaît. C'est dangereux et insensé.

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« Maintenant ? » Vide. C'est comme plonger dans un puit sans fond. Une partie d'elle voudrait dire oui, voudrait tout lâcher, tout abandonner pour y aller, et une autre hurle au déraisonnable, à l'obligation d'être sage. Elsa dort. Elle pourrait encore partir, appeler la voisine qui trafique dans ses papiers, lui demander de veiller sur sa fille. Elle pourrait filer comme un chat au milieu de la nuit. Elle en brûle d'envie. « Vous aimez jouer avec le feu, Elphaba. » Tellement. Le feu. Comme la brûlure sous ses doigts. Comme la pression sur son bas. Comme le main d'Alexander sur sa joue. Le flash est virulent. Il lui arrache un sursaut, un couinement étranglé. La plume s'échappe de ses mains, répand une tache d'encre sur le papier. Elle imbibe, se transmet. Et Elphaba ne bouge plus.

Un verre. Elle voudrait un verre mais n'ose pas bouger. La brutalité a été telle qu'elle a réellement l'impression de sentir cette main sur sa joue, le rouge de son épiderme. Qu'est-ce qui cloche, bordel ? Elle récupère la plume, la trempe dans l'encre, fébrile, et trace, hésitante : « Je crois qu'on a volé ma.. » Blanc. vie. Le papier absorbe mais sa rétine n'imprime pas. Elle a déjà oublié ce qu'elle était en train de penser, de vouloir écrire. Quel était le sujet déjà ? Le revoir ? Elle aimerait bien le revoir. « J'ai toujours une résidence secondaire. La cheminée fonctionne encore. » Ca veut dire qu'elle peut y aller, vite. Ca veut dire qu'il ne lui faudrait pas longtemps pour retrouver le chemin de Loustry. Ca sous-entend pourtant revenir vers le passé et elle ne sait plus vraiment pourquoi elle avait déménagé. « Et du whisky. » Vilaine fille.
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