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Kseniya avait été plutôt amusée de l'entendre geindre qu'il ne pouvait pas l'apercevoir. Il lui proposa même de le faire à l'aide sa baguette, seulement, étant vêtue seulement d'une robe...  Et que ses mains s'avéraient plutôt occupées, elle voyait mal où elle pourrait la cacher, cette fameuse baguette. « Je ne l'ai pas sur moi » l'informa-t-elle, pour la forme. En réalité, elle n'aurait pas été contre de regarder son visage, au contraire. Elle avait toujours veillé à regarder son visage, ne serait-ce que pour vérifier si elle se trouvait sur la bonne voie. Malheureusement, en ces circonstances, elle ne chipotait pas, se contentant de ce qu'ils avaient à disposition. A dire vrai, elle connaissait son visage par cœur. Elle aimait bien le regarder, et découvrir de nouvelles expressions sur son visage. Dotée d'un sens de l'observation certain, même enfant, elle s'amusait à observer les gens. D'après sa mère, on pouvait apprendre beaucoup des gens, ne serait-ce qu'en les regardant. Alors, lorsqu'elle avait commencé à avoir des sentiments amoureux à l'égard du jeune homme, elle essayait, parfois, de le regarder en douce. Etant de la même année, elle l'apercevait souvent, ne serait-ce qu'en cours. Même si Tim ne se montrait pas toujours aussi attentif, cela n'avait jamais empêché Kseniya. Elle ne comprenait pas elle-même, ce qui se passait, à l'époque. La jeune fille qu'elle était alors refuser de regarder la vérité en face. Kseniya se rappelait de tout. L'émotion étrange qui la traversait en l'entendant rire. Sa gêne face à ses sourires. Ses yeux qui ne le quittaient jamais, quand il jouait au Quidditch. Heureusement, durant ce laps de temps où elle avait tu ce qu'elle ressentait, ils ne s'étaient jamais retrouvé sur un terrain de Quidditch, pour s'affronter. Ce qui, honnêtement, aurait franchement embêté Kseniya. Lorsqu'elle avait vraiment envie de gagner, elle se montrait la plupart du temps mauvaise joueuse. Et si elle avait passé son temps à le regarder en catimini ou presque, ça ne l'aurait pas aidé. Cela l'agaçait, pour ça. Elle se comportait de manière inhabituelle, ne comprenait rien, et elle n'appréciait pas ça du tout. Et pourtant, sa mauvaise humeur s'envolait presque une fois aux côtés de Tim. L'amour... Quelle chose compliquée. Une fois les choses officielles (et certaine que ce n'était pas à sens unique), elle avait pu agir à sa guise, pour sa plus grande satisfaction. Si bien que, lorsqu'elle se retrouvait face à lui, sur le terrain de Quidditch, elle jouait comme d'habitude, sans être nullement déconcentrée. Merveilleux.

Elle put sentir le frisson qui le traversait, lorsqu'elle passa ses mains sous son tee-shirt. Cela la faisait sourire. Et davantage lorsque, presque par réflexe, il se serra contre elle. Si, à ce stade, elle doutait du fait qu'il la désirait, ses doutes disparaissaient brusquement. Tandis qu'elle commençait à embrasser son épaule, Kseniya sentit les mains de Tim dans ses cheveux, puis sur sa nuque. Elle faillit frissonner, le temps que ses mains descendent jusqu'au ruban qui retenait la robe. Pendant ce temps, Ksen continuait ce qu'elle faisait, remontant par la suite au niveau de son cou. Subitement, elle sentit sa robe se desserrer et elle se hâta de la faire descendre à ses pieds, avec des gestes empressés. Elle se laissa faire, quand il la souleva, un bruissement l'alerta que c'était dans le but de déplacer le vêtement. Ce qui n'était pas idiot. Ce serait franchement idiot de manquer de tomber à cause de ça... Encore une fois, la jeune femme eut l'impression que son cerveau se déconnectait, alors qu'il la plaquait contre le mur derrière elle. En sentant ses mains parcourir sa peau, par réflexe, elle ferma les yeux, l'ombre d'un sourire se dessinant sur ses lèvres. Une fois de nouveau contre elle, elle décida de les rouvrir. Elle fut obligée de se mordre la lèvre, pour s'empêcher d'émettre ne serait-ce qu'un seul bruit, pendant qu'il s'amusait avec elle, à même sa peau, jouant sur sa sensibilité à ce niveau-là. Ses yeux se fermèrent une nouvelle fois, se mains se perdaient dans les cheveux de Tim, alors qu'il embrassait la naissance de sa poitrine. Les souvenirs remontaient, nombreux, trop lointains. Kseniya s'avérait tellement partagée, à la fois par son souhait d'expédier ça, par crainte de manquer de temps, et à la fois par son désir de prendre son temps. Comme avant. Comme toujours. Aussitôt, elle essayait de se rassurer, se répétant qu'il y aurait d'autres occasions, nombreuses également. Il fallait qu'elle y croit. Il fallait qu'elle s'accroche. Pour tenir. Pour lui, et pour leur enfant. Leur enfant. Cela sonnait étrangement, mais en même temps, cela la contentait. Elle ne saurait expliquer pourquoi. Après tout, d'ordinaire, il s'agissait plutôt d'une bonne nouvelle. Mais en prenant en compte le contexte dans lequel ils évoluaient, la chose se compliquait. La raison lui soufflait que cela allait être compliqué, très compliqué. Elle-même admettait que faire des enfants, en temps de guerre... Ce n'était pas ce qui avait de plus raisonnable, autant pour les parents que pour l'enfant. L'ironie du sort avait fait que Kseniya se trouvait dans cette situation, désormais. Cela l'inquiétait, bien entendu, elle continuait de douter. Seulement, la pensée qu'elle n'était pas complètement seule, qu'elle avait Tim, et que l'enfant était de lui, suffisait. Peut-être qu'elle lui dirait. Lorsqu'il sera libre, et elle, loin de sa famille.

Alors que Tim allait l'embrasser de nouveau -sur les lèvres, cette fois-ci- elle le retint avec un : « Tss, attends ». Pour lui faire comprendre ce qu'elle avait en tête, elle posa ses mains à même sa peau, au niveau de son nombril. Ses mains se chargèrent de remonter le tissu, et Tim s'en débarrassa. Sans plus attendre, elle se mit à le caresser, de part en part. Comme si, d'une certaine manière, elle le redécouvrait. Ce qui, en fait, était le cas. Cela l'avait frappé, la dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés dans une situation similaire. Comparé à l'époque où ils étaient étudiants, son corps n'était plus ce qu'il était. Il avait maigri, Kseniya le sentait. Cela l'attristait, parce que cela lui rappelait la vie de misère qu'il menait. Les supplices qu'il avait dû endurer, au quotidien. Sa condition plus que révoltante. Et tout cela, lui donnait l'envie de lui faire oublier. Elle ne pourrait jamais le faire totalement, mais, si elle parvenait à lui changer les idées, ne serait-ce que quelques minutes... Elle s'en estimerait satisfaite. C'est pourquoi, elle prenait un malin plaisir à le caresser, avant qu'elle n'en vienne à embrasser le haut de son buste. Elle le fit une seconde fois, tandis que ses mains descendaient jusqu'à sa ceinture, délicatement. Elle n'avait aucune mal à l'embrasser à cet endroit-là, étant donné qu'elle était plus petite que lui. Pour une fois que cela l'arrangeait, d'ailleurs... Finalement, elle parvint à se débarrasser de sa ceinture et à déboutonner son vêtement. Prise d'une envie subite, elle décida de retarder les choses, juste un peu. Comme lui-même, un peu plus tôt. Pendant que sa main disparaissait sous sa dernière couche de vêtement, elle l'embrassa par trois fois, une fois au niveau des pectoraux, une un peu plus haut, une autre dans son cou. A cet instant, elle en profita pour lui souffler, d'une voix presque inaudible, ces trois mots. I love you. Qui, en eux-même, exprimaient tout. Je ne t'abandonnerais plus jamais, Timothy.
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Tu n'avais pas cette maudite baguette. Soit. Même si je trouvais cela imprudent de ne pas l'avoir surtout en des temps aussi troublés, je ne fis cependant pas la moindre réflexion. Tant pis. Je suppose qu'on devra faire sans. Même dans ces moments là, mon côté protecteur reprenait le dessus. D'abord les insurgés, puis cette baguette...Non, je ne supporterais pas qu'il puisse t'arriver quelque chose. Je ne voulais pas te perdre toi aussi, d'autant plus que nous venions tout juste d'être réunis. Pour le meilleur comme pour le pire, tu t'en souviens ? Bien sûr, ce n'était pas aussi sacré qu'un mariage, peut-être même qu'on ne sera jamais mariés mais pour moi, cette promesse était tout, c'était l'espoir qu'un jour enfin tout ira mieux. Toi aussi tu semblais croire en cette promesse, tu venais de me jurer que tu ne m'abandonnerais plus jamais. Il ne fallait pas se leurrer, je savais pertinemment que ce soir tu ne pourras pas rester, qu'il allait être difficile de te laisser partir, mais je savais que nous nous reverrions bientôt et plus vite qu'on ne peut le penser. En attendant cette séparation pourtant inéluctable, je t'avais rien que pour moi, toute entière et ce même s'il fallait rester dans le noir pour ne pas trop attirer l'attention. Mes autres sens prenaient le relais. Ma vue commençait même à s'habituer  à l'obscurité. Outre l'odeur de poussière qui flottait dans l'air, je percevais distinctement ton parfum. Ses notes délicates et fleuries me tournaient la tête, me rendaient fou. Je sentais ton corps contre le mien, tes doigts qui caressaient ma peau électrisée. J'entendais tes soupirs qui m'indiquaient très nettement que tout ce que je faisais te plaisait. Il y avait enfin le goût de ta peau que je savourais du bout de la langue et dont je ne me lasserai probablement jamais. Tout ceci combiné produisait un feu d'artifice d'émotions et de sensations qui ne faisaient qu'accroître mon désir, si toutefois cela était encore possible. Je me consumais de l'intérieur, ma peau n'attendait plus que ton contact, mon souffle se raréfiait dans mes poumons et devenait nettement plus saccadé. Qui plus est, je me sentais bien trop à l'étroit dans ce pantalon. Je n'avais plus envie de prendre mon temps car attendre relevait tout simplement de la torture et à dire vrai j'avais autre chose en tête, même si un tel supplice s'avérait très agréable. Mes mains parcouraient ton corps presque nu, vêtu en tout et pour tout d'une bête culotte.

« Quelle couleur ? » demandai-je soudainement, près de son oreille.

J'avais besoin d'imaginer, de me représenter. Le fait est que l'imagination avait un pouvoir sans égal. Déjà, tu avais viré mon t-shirt qui alla rejoindre ta robe sur le plancher. On allait s'amuser à rassembler nos vêtements mais peu importe. Cela faisait partie du jeu. Je fermais les yeux en sentant le contact de tes mains sur ma peau frémissante. Chaque contact envoyait des décharges électriques dans mon corps, qui faisaient battre mon cœur à une vitesse folle. Mon propre sang pulsait dans mes veines, battait sous ma peau. Le sens-tu, Kseniya? Peux-tu deviner à quel point je te désirais, à quel point tu me faisais de l'effet ? Mon corps portait les stigmates de la guerre que je menais tous les jours pour ma propre liberté. Mon épiderme était marqué par d'autres cicatrices, plus ou moins profondes. Mes côtes affleuraient à la surface, nettement plus visibles qu'autre fois. Mon enveloppe charnelle était marquée par tous ces mauvais traitements que l'on m'infligeait, la fatigue, l'angoisse, la lassitude peut-être. J'étais un homme usé, au bout du rouleau, prisonnier de ce corps qui partait en lambeaux. Pourtant, cela ne semblait pas te dégoûter. Je retins mon souffle tandis que tes mains débouclaient ma ceinture prestement, avec une certaine agilité. Celle de l'habitude, sans aucun doute. Mon pantalon désormais trop grand pour moi glissa sur mes hanches. Je le dégageai à son tour de plusieurs coups de pieds, ma liberté de mouvements se retrouvant entravés par l’exiguïté de l'endroit. Je rejetais la tête en arrière tandis que tes lèvres exploraient mon cou, puis mon torse. Je me mordis l'intérieur de la joue pour ne pas soupirer lorsque ta main se glissa dans mon sous-vêtement, partant directement à la rencontre de mon membre tendu. Je fermais les yeux tandis que la tête me tournait, telle une toupie infernale. Je soupirais ton prénom. Kseniya. Merde, cela faisait tellement longtemps, comment j'aurais pu oublier ? Tu te hissas sur la pointe des pieds pour me murmurer ces trois mots. Aussitôt, je sentis la joie inonder mon cœur meurtri. Si en cet instant j'avais pu produire un patronus, sans doute aurait-il été plus puissant que jamais. Ah, l'amour...Il n'y avait aucun sentiment qui ne saurait être plus puissant que celui-là, sauf peut-être la haine, son opposé. Mais en ce moment précis il n'y avait que de l'amour, du vrai, sincère et fort comme jamais.

Alors, je finis par me soustraire à tes caresses et me laissais tomber à genoux, à tes pieds. Mes mains se posèrent sur tes hanches tandis que ma bouche explorait ton ventre délicatement rebondi. Le revêtement mal fichu du sol me niquait les genoux mais ce n'était pas grave, déjà mes doigts s'étaient emparés du tissu fin de ta culotte pour la glisser le long de tes jambes fuselées. Te voilà désormais nue. Mes mains s'emparaient de tes cuisses, puis mes doigts s'insinuèrent doucement entre elles. Mes lèvres goûtaient ta peau laiteuse, prenaient la suite de mes phalanges, montaient toujours plus haut. Puis, j'entrepris de t'honorer comme il se doit, comme tu l'as fait avec moi quelques instants plus tôt. Cela ne faisait que retarder le moment où nos corps s'uniraient pour de bon mais rien ne nous interdisait de se prêter au jeu des préliminaires afin d'en tirer le plus de satisfaction possible. Je veillais à te donner autant de plaisir qu'il m'était possible d'en donner, jouant avec ta féminité. Là sera probablement l'une des rares circonstances dans lesquelles je serai à genoux devant quelqu'un, de mon plein gré qui plus est. Tu n'avais pas à craindre de tomber, des fois que tes jambes ne supporteraient plus ton poids, je te tenais solidement car je l'avais promis, je ne laisserai rien t'arriver. Je décrétai finalement que le jeu avait assez duré. Je pris appui sur les murs pour me redresser, avant de t'attirer à nouveau contre moi. Mes lèvres recommencèrent l'exploration de ton cou gracile tandis que mes doigts jouaient contre tes cuisses. J'ôtai moi-même mon caleçon, le jugeant désormais parfaitement inutile. Puis, j'embrassai à nouveau tes lèvres avant de poser mon front contre le tien. Un seul mot, Kseniya. Un seul mot et je viendrai enfin.
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Quelques minutes plus tôt, Kseniya n'imaginait pas qu'elle se retrouverait dans une position pareille. Bien qu'en vérité, cela était loin de lui déplaire. Il fallait bien qu'ils profitent de l'instant présent. C'était inévitable, d'autant plus qu'ils ignoraient concrètement combien de temps il leur restait et, dans combien de jours, de semaines, de mois, ils se reverraient. Pour le moment, à cet instant précis, Kseniya ne s'y intéressait pas plus que ça. Ici, elle ne pensait qu'à Tim, à leurs mains qui parcouraient leurs corps mutuels, leur proximité, les baisers qu'ils échangeaient. On pouvait presque dire qu'elle se déconnectait totalement de la réalité. A dire vrai, elle avait l'impression d'avoir le cerveau embrumé. L'obscurité de la pièce renforçait cette impression. Si bien que, lorsqu'il lui souffla cette question, à l'oreille, elle mit quelques secondes avant de lui répondre. « Blanc » répondit-elle, pour satisfaire son imagination. Il avait besoin d'imaginer, de voir. Elle-même essayait de se reconstituer la scène, dans sa tête. Elle n'oubliait pas. Les traits de son visage, son sourire, son regard, sa musculature, sa silhouette. Elle pouvait tout visualiser.

Pendant un moment, elle avait craint de les oublier, tout ça. Pourtant, en le revoyant, dans cette cuisine, tout cela lui revenait à l'esprit. La jeune femme revoyait nettement les images qu'elle avait gardé précieusement dans son esprit. C'était lui, seulement, il avait tellement changé en même temps. Il s'agissait de Tim. Cela ne faisait aucun doute. Mais peut-être pas le même. Après tout, elle avait été absente pendant quatre années de sa vie. Cela se révélait insuffisant de suivre sa carrière professionnelle de loin. Mais c'était sa seule consolation qu'elle s'était trouvée. Et lui, est-ce qu'il avait eu des nouvelles ? Probablement non. A l'époque, elle était persuadée qu'il la détestait, et probablement à juste titre. Avec tous les efforts déployés, elle s'était révélée incapable de l'oublier, de rayer son souvenir de sa mémoire. Elle avait essayé. En apprenant qu'on la fiançait, on ne pouvait pas dire qu'elle avait très bien réagi. Evidemment, en apparence, Kseniya n'avait rien dit. Parce qu'après tout, elle était la digne de ses parents, n'est-ce pas ? Sage. Obéissante. Soumise. Comme on l'exigeait. Ils ignoraient les dessous de la vérité. Dès l'instant où elle l'avait vu, elle l'avait détesté. Salazar, le sang-pur auquel on l'obligeait à nouer sa vie jusqu'au bout. Et qu'elle ne connaissait pas. Etant plus âgé qu'elle, ils n'avaient pas vraiment eu l'occasion de se connaître, à Poudlard. Kseniya avait fini par se rendre compte que cette antipathie était partagée. En public, ils jouaient bien leurs rôles respectifs. En dehors, ils se permettaient de se lancer des piques et remarques désobligeantes, sans vergogne. Au bout de quelques temps, elle s'était résignée à cette idée. De ce fait, elle avait essayé d'atténuer la tension de son mieux. Cela avait été sans succès. Elle se souvenait encore, de leur fameuse conversation, où tous les deux, s'étaient permis de se balancer leurs quatre vérités à la figure de l'autre. En entendant ses paroles, Kseniya avait été totalement désarçonnée. Il s'était avéré qu'ils cachaient bien leur jeu, tous les deux. Et qu'ils se ressemblaient plus qu'ils le croyaient. Salazar l'ignorait, Kseniya s'étant tu sur ce qu'elle pensait véritablement. Le jeune homme remettait tout en question, toutes les valeurs, les leçons qu'on leur avait inculqué depuis l'enfance. Il remettait en doute tout. Et, pouvoir entendre ces paroles, qui faisaient écho à ses propres doutes intérieurs, l'avait désarmée. A cet instant, elle ignorait encore que Salazar était tombé amoureux d'une né-moldue. Il lui avait parlé d'une chose, qui mériterait tous les efforts, qui vaudrait le coup de se battre. Kseniya n'avait pas répondu. Il avait pris cela pour du scepticisme. Et il s'en était allé. Kseniya avait fini par s'asseoir, les yeux dans le vague. Une chose qui valait la peine de se battre et de tout renier. Est-ce cela ? L'amour. Quelques années en arrière, elle aurait rit. Ce jour-là, il en était tout autrement. Plusieurs images avaient défilé dans son esprit, notamment le visage de Tim. Quelques mois plus tard, Kseniya apprenait le décès de Salazar, exécuté par son propre frère. Il avait fui, quelques temps auparavant. Est-ce le sort qu'on lui réservait ? Sans doute. Cependant, Kseniya n'était pas idiote. Avant de venir à la rencontre de Tim, elle avait largement eu le temps de réfléchir. Songer à toutes les hypothèses. L'idéal aurait été que personne ne soupçonne quoique ce soit, la concernant. Ce ne serait pas génial pour eux, d'être recherchés tous les deux. Autant essayer de s'arranger pour que ce ne soit pas son cas, à elle. Cela leur permettrait de se débrouiller davantage. Seulement, comment expliquer cette grossesse ? Un plan commençait à se former dans son esprit. Qui comportait des risques. Mais, déterminée comme elle l'était, Kseniya savait, au fond d'elle, qu'elle ne reculerait devant rien, pour le protéger. Si cela pouvait lui permettre de gagner du temps et de se façonner une couverture. Il fallait tenter le coup. Et, peut-être qu'ainsi, elle pourrait s'occuper de Tim, sans craindre d'être suivie, surveillée, ou quoique ce soit.

Ce côté protecteur s'accentuait en constatant, par ses mains, l'ampleur des dégâts. Elle essayait de visualiser. Elle ne pouvait pas. Cela lui faisait mal, de le savoir dans cet état. Mais elle comptait bien le sauver, d'une manière ou d'une autre, tôt ou tard. Cette fois-ci, elle ne reculerait pas, elle n'aurait pas peur, elle mettrait ses doutes de côté. Pour pouvoir mener la vie qu'elle avait choisie. Avec lui. Leur respiration saccadée s'accordaient. Elle le laissa enlever son pantalon, et le mettre dans un coin. C'était comme si elle pouvait le voir. Sans attendre, ses lèvres embrassaient son torse, son épaule, son cou. Puis, il prononça son prénom. Elle adorait quand il le disait de cette manière. Le savait-il ? Spontanément, elle lui avait soufflé ces mots, à l'oreille. En les prononçant, elle avait le cœur léger. Comme si elle s'était soulagée d'un poids. Et savoir que ces sentiments s'avéraient partagés l’enhardissait complètement, la rendant plus brûlante de profiter de ce moment. Tim finit par la repousser, avec cette douceur. Tout d'abord, elle se disait qu'il voulait passer aux choses sérieuses. Puis, brusquement, elle eut l'impression qu'il n'était plus là. Ah, si, mais agenouillé. Kseniya baissa la tête, comme si elle pouvait l'apercevoir, malgré l'obscurité de la pièce. Ses mains se posèrent sur ses hanches et ses lèvres sur son ventre. Kseniya ferma les yeux et mit ses mains sur chacune des épaules de Tim. Finalement, il la débarrassa de son dernier vêtement. En toute franchise, Kseniya ne s'était jamais montrée honteuse de son corps. Elle n'avait jamais complexée. Même la première fois où elle s'était retrouvée nue face à lui, pour elle, cela n'avait pas été gênant. Juste naturel. Elle avait même souri avec espièglerie, en croisant son regard. Aujourd'hui, elle aurait apprécié. Pouvoir lire le désir dans ses yeux, croiser son regard appréciateur. Cela l'emplissait de confiance et de fierté. Mais cela risquait de bientôt changer. A quel point changerait-elle, lorsque sa grossesse sera frappante à l'oeil nu ? Indéniablement, cet événement allait bouleverser sa vie. Et la changer, sûrement. Mais cela ne l'effrayait pas. Du moins, pas énormément. Elle craignait plusieurs choses, seulement, l'idée qu'elle ne serait pas la seule suffisait à la réconforter. Après tout, elle n'était pas seule dans cette histoire. Quand cela leur arrivait, certaines femmes avaient tendance à l'oublier. Cela allait bouleverser autant sa vie que celle de Tim. Bon, certes, Kseniya allait devoir tourner le dos à sa famille, à son travail, et s'éloigner. Mais en mettant cela de côté, Kseniya et Tim avaient autant d'importance l'un que l'autre dans cette histoire. Et malgré l'ampleur de ce que cela représentait, elle n'avait essuyé aucun reproche de sa part. Il aurait pu. Elle s'y était préparé. Mais il ne l'avait pas fait. Quelque part, elle en avait été soulagée et ne s'en plaignait pas. Puis, de toute manière, le jour venu, ils auraient tout le loisir de parler, de choses et d'autres. Et, pour le moment, il n'était pas l'heure de discuter.

Son souffle se fit court. Elle avait seulement laissé échapper un petit gémissement surpris. Les yeux fermés, la tête légèrement rejetée en arrière, elle ne faisait rien. Kseniya avait l'impression que tout était décuplé. Ou alors, est-ce parce qu'il s'agissait de Tim ? Peut-être, elle n'en savait rien. Tout ce qu'elle savait, c'était que ce qu'il lui faisait, là, maintenant, la contentait plutôt bien. Elle avait oublié. Comment le pouvait-elle ? Intérieurement, la jeune femme se fit la réflexion qu'ils avaient beaucoup, beaucoup de temps à rattraper. Elle eut peur de tomber, mais il la soutenait fermement. Elle se mordait la lèvre inférieure, pour éviter de se montrer trop... claire, dans ce qu'elle en pensait. Au bout d'un temps indéterminé, ce petit jeu prit fin. Lorsqu'il l'attira de nouveau contre lui, elle eut un frisson incontrôlé. Est-ce qu'il se rendait compte, de l'effet qu'il lui faisait ? Ses mains dans le dos de Tim maintenaient leur proximité, alors qu'il l'embrassait dans le cou. Un sourire éclaira son visage, bien que Tim ne puisse le voir. Cependant, elle fut bien obligée d'ôter ses mains, quand il décréta qu'il était temps d'enlever son caleçon. Après cela, il se rapprocha encore, et Kseniya en fut grisée. Son baiser ne suffit pas à calmer ses ardeurs. Il posa son front contre le sien, attendant une quelconque parole, un geste, de sa part. Sa respiration devait forcément la trahir. Si bien que le mot s'échappa de ses lèvres avant même qu'elle n'en prenne conscience. Maintenant. Elle l'avait à peine soufflé, mais ce fut suffisant. Aussitôt, il prit les choses en main. Il la souleva, comme si elle ne pesait presque rien pour lui. Cela l'avait toujours surprise et enchantée, d'ailleurs. Elle appréciait toujours quand il le faisait. Il dégageait toujours cette aura, de sécurité, de force, de sincérité. Cela la charmait totalement, encore aujourd'hui. La position s'avérait plutôt inconfortable pour elle. Heureusement qu'il n'y avait rien accroché au mur, d'ailleurs. De son côté, ses bras s'étaient naturellement enroulés autour de son corps. Elle ne risquait pas de tomber, pourtant. Le mur offrait une certaine prise, et Tim la maintenait bien. D'ailleurs, rien que pour cela, elle appréciait. Puis, à dire vrai, à ce stade, elle aurait pu se contenter de tout et n'importe quoi. Ses doigts effleuraient sa nuque, alors qu'elle prenait l'initiative de l'embrasser. Ce fut ce moment-là qu'il choisit. Un hoquet de surprise fusa, et ses ongles s'enfoncèrent légèrement dans la peau du dos de celui qu'elle aimait. « Pardon » s'excusa-t-elle, aussitôt. Et elle remit ses mains à plat sur le champ. Il avait suffisamment pris, il manquerait plus qu'elle y mette sa contribution. Même si, ce genre de supplice devait s'avérer beaucoup plus agréable que d'autres... Enfin, elle l'espérait, quand même. Kseniya se mit à caresser son dos, comme pour l'encourager. Elle essayait de se montrer le moins bruyante possible, même si la tâche ne s'avérait pas aussi aisée qu'elle l'aurait cru. Par moment, ils échangeaient un baiser. De son côté, ses mains continuaient de le caresser, descendant le long de son dos, aussi bas que cela lui était possible. Le frottement de son dos contre le mur lui était particulièrement désagréable, mais les sensations qui l'envahissaient parvenaient à lui faire oublier ce "détail". A un moment donné, elle eut davantage de mal à se retenir. Elle n'échappait pourtant que quelques soupirs. Sans compter le bruit de sa respiration sifflante. Ses doigts se crispèrent dans son dos. Les sensations se faisaient plus intenses. Elle avait du mal à garder les yeux ouverts. Et cela empirait, petit à petit. C'était comme un feu qui la brûlait de l'intérieur, mais délicieux. Bientôt, ce fut l'explosion. Littéralement. Son prénom s'échappa de ses lèvres à cet instant. Tim. Bon dieu. Elle posa sa tête contre l'épaule de Tim et ferma les yeux, le temps de se ressaisir. Une, deux, trois secondes s'écoulèrent. Puis, cette envie, si soudaine. Quand Tim fit mine de la reposer, elle sera davantage sa prise et lâcha un « Non ! » ferme. Kseniya prit conscience d'une chose. Elle tremblait. A cause de ce qui venait de se passer, ou parce qu'elle ressentait cette envie brusque d'éclater en sanglots ? Alors, elle resta ainsi, dans cette position. Elle referma sa prise autour de lui, comme pour lui dire, ne me quittes pas. S'il te plaît, pas maintenant. Je ne veux pas. Une fois, elle avait entendu parler d'une femme qui avait pleuré, après un épisode comme ça. D'abord sceptique, elle s'était demandé pourquoi. Enfin, personnellement, elle n'avait jamais eu envie de chialer après ça. Jusqu'à aujourd'hui. Parce qu'elle savait qu'ils allaient devoir se séparer. Et elle ne voulait pas. Pas maintenant. Tim ne l'avait jamais vue ainsi. Et pour cause, Kseniya ne se permettait jamais ce genre de chose. La seule fois où elle se l'était permit, quand ils se côtoyaient, ce fut lors de leur rupture. Et encore, pas devant lui. Surtout pas. Elle avait attendu de traverser le couloir, sans se retourner, et de prendre l'autre, pour s'adosser au mur et s'écrouler, la tête posée sur ses bras croisés. Il n'avait jamais pu voir à quel point cela la touchait. Sinon, il ne l'aurait jamais cru. Et elle aurait craqué. Parce qu'elle l'aimait, ce type. Et à quel point. Kseniya ne voulut pas prendre la parole, sinon sa voix la trahirait. Déjà, une larme coulait le long de sa joue. Est-ce que Tim s'en était rendu compte ? Elle se sentait faible, en cet instant, pourtant, elle pouvait se permettre cet écart face à lui. Parce qu'elle n'avait pas honte. Elle lui avait promis de ne plus lui mentir ou lui cacher quoique ce soit. Et, bien, maintenant, il comprenait quel effet cela lui faisait, de devoir partir. Pardonnes moi, Tim, se disait-elle. Mais elle ne pouvait pas faire semblant.
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Blanc. L'information parvint jusqu'à mon cerveau pour s'y inscrire avec une certaine netteté. D'autres questions me venaient en tête. Était-ce de la dentelle ou du satin ? Du coton tout simple ? Dans un cas comme dans l'autre, je ne doutais pas que cela te seyait à merveille. Je me souvenais de l'adolescent timide et rêveur que j'étais. Je n'avais pas manqué de te remarquer. Il fallait dire que tu étais plutôt gâtée par la nature et cela n'avait pas échappé à mon regard. À l'époque, bien sûr, j'étais encore trop innocent pour m'en rendre seulement compte. Tu sais, j'ai toujours été ce gamin qui refusait de grandir, un peu comme Peter Pan. J'avais beau être un cancre notoire, indiscipliné et parfois même irresponsable, j'aimais beaucoup lire. Il ne s'agissait pourtant que d'histoires, ce n'était pas la vraie vie, mais cela ne faisait pas de mal d'entretenir son imaginaire. Pourtant, parfois, je me surprenais à quitter des yeux mes livres d'histoires pour te regarder toi quand tu passais dans les parages. J'admirais tes longs cheveux bruns. Je ne savais pas pourquoi, mais ils m'avaient toujours fasciné. Parfois, en classe, quand tu me tournais le dos, je ne me gênais pas pour les observer, en découvrir toutes les nuances du châtain jusqu'au noir. Mon cœur s'accélérait lorsque tu effectuais un mouvement de la tête et prestement, je détournais les yeux non sans rougir furieusement au passage. Je n'avais jamais osé parler à Juliet de ce qui se passait, des changements que tu provoquais en moi. il m'a fallu un moment et beaucoup moins d'innocence pour comprendre que je te désirais et plus encore, que je t'aimais. C'était arrivé sans crier gare, je n'avais pas choisi, de toute façon, on ne choisit jamais de qui on va tomber amoureux, c'est comme ça et puis c'est tout. Aussi loin que je me rappelle, je n'avais jamais été doué avec les filles, trop timide sans doute pour oser faire le premier pas. Il fallait dire que j'avais toujours peur qu'on me rejette. J'avais également peur de m'attacher, peut-être même un peu trop. Alors je te regardais de loin, rêvassant parfois, sans jamais me douter que cela puisse être réciproque. C'était un beau rêve que j'avais peur de briser en me montrant trop maladroit ou trop entreprenant, ça avait même quelque chose de sacré. Je ne voulais pas paraître ridicule à tes yeux, mon ego de jeune mâle aux hormones en ébullition se serait sans doute mal remis si tu m'avais mis une veste. Et nous voilà des années plus tard, bien loin de l'adolescence. Nous étions des jeunes adultes à présent et nous avions bien grandi. L'innocence s'était également étiolée. Elle n'existait même plus. Il faut dire que la guerre nous avait considérablement changé , parfois de façon irrémédiable. Que ne fallait-il pas faire pour survivre...

Et voilà...J'avais voulu imaginer mais je m'étais perdu dans mes souvenirs. C'est drôle quand même, que l'on puisse laisser ses pensées défiler à ce point. Tout ça à cause d'une simple culotte. Culotte qui d'ailleurs avait d'ores et déjà quitté ton corps. J'avais tout le loisir de sentir ta peau frémissante contre la mienne, ta poigne à la fois douce et ferme sur mes épaules dénudées. L'impatience grondait en mon for intérieur et s'amplifiait à mesure que tu me faisais part de ton plaisir. Entendre tes soupirs et tes gémissements m'enhardissait, m'encourageait à poursuivre. Finalement, je n'étais peut-être pas aussi rouillé que je le pensais. Il y avait certaines choses que l'on oubliait pas. Celle-ci était instinctive, brute, elle prenait aux tripes sans passer par la case cerveau. De toute façon, je n'étais plus capable de réfléchir de façon rationnelle. Mes sens était décuplés, mon instinct reprenait le dessus. C'était presque animal. J'étais saisi dans un tourbillon de sensations diverses dont je ne voulais absolument pas m'extraire. J'espérais simplement que mon ardeur n'avait pas marqué tes cuisses. Certes, je ne m'étais pas comporté comme une brute, mais je t'avais tenue si fermement que je n'avais probablement pas mesuré la force de mon étreinte. Dans le fond, tout dans le fond, je me satisfaisais d'avoir en quelques sortes laissé ma trace, comme un vestige de notre passion. Maintenant. Le signal me frappa avec force. C'était le moment. Je t'avais soulevée pour te plaquer à nouveau contre le mur. Quelque chose chuta non loin de nous.

« Merde. » sifflai-je entre mes dents, priant de toutes mes forces pour que personne n'ait rien entendu.

Au pire, on pourra dire que ce sont des rats. Oui, des rats, ça sonnait bien comme excuse. J'en avais de toute façon déjà croisé dans la maison. Rien d'étonnant venant d'une vieille bâtisse. Tu avais noué tes jambes autour de mes reins et tes bras entouraient mon cou. Je tenais solidement tes hanches, de la même façon que je t'avais tenue quelques instants plus tôt. Tes lèvres retournaient les miennes avec ferveur. Ce baiser était clairement le bienvenu puisque d'un coup de rein, je venais te faire mienne. Mon monde s'arrêta de tourner en cet instant précis. Ce fut à ce moment là que je sentis tes ongles attaquer ma chair. Je laissai échapper un léger sifflement, partagé entre la douleur et le plaisir. Je m'interrompis quelques instants, le temps de reprendre mes esprits, trop sonné par ces multiples sensations qui déferlaient en moi. Mon cœur cognait, menaçait de sortir de ma cage thoracique tel un diable à ressort voudrait jaillir de sa boîte. Déjà, tu t'empressais de dire pardon. Pour quel motif, déjà ? Je ne m'en souvenais déjà plus. Quoique...mon dos me lançait légèrement quand j'y pensais. Ma foi...Je n'étais plus à ça près, j'étais déjà assez esquinté comme ça. Puis, une fois que tout fut rentré dans l'ordre, je commençai à aller et venir, d'abord doucement. À mesure que les secondes passaient, je prenais toujours plus d'assurance, je devenais plus vigoureux, plus conquérant. Laisser mon corps s'unir au tien était comme une délivrance. Mon propre plaisir montait crescendo, en réponse au tien. Nos corps se balançaient dans l'obscurité, ils dansaient. Mon enveloppe charnelle frémissait, tremblait, la tête me tournait toujours plus, mon esprit chavirait, emporté par ce déluge d'émotions. Je n'avais plus rien ressenti de tel depuis un moment déjà...pas depuis la dernière fois que l'on s'était vus, en tout cas. Dire que c'était il y a deux mois seulement. Cela me semblait une éternité. C'était d'autant plus long quand on était loin de la personne que l'on aimait. Trop longtemps. Tu jouis la première. Mon surnom roula depuis tes lèvres pour m'atteindre. Ce fut exactement ce qui déclencha le feu d'artifice, le bouquet final. L'extase à l’état pur. Je fus agité d'une série de spasmes tandis que je me libérais en toi. Mon souffle était discordant, rauque, tandis que je me remettais de nos ébats. Je fermais les yeux, en proie à un énième vertige. J'allais te reposer – mon bras recommençait à me faire mal – quand soudain tu te cramponnas davantage, comme si tu ne voulais pas que je te lâche. Je te sentais trembler contre mon corps. J'étais obligé de te lâcher pour venir t'entourer de mes bras et frictionner ton dos pour te réconforter. Il ne fallait pas être doté d'une intelligence supérieure pour comprendre ce que tu ressentais en ce moment précis.

« Désolé. » marmonnai-je pour m'excuser de t'avoir lâchée. « Shhhh, je ne vais nulle part. »

Je tâchais de te rassurer du mieux que je pouvais, ignorant ma propre amertume parce qu'à présent, je devais être fort pour deux. J'enfouis mon visage dans tes cheveux, mes doigts jouant avec tes mèches folles. Je te berçais contre moi pour te calmer, profitant encore un peu de la chaleur qui émanait de ton corps encore brûlant de notre étreinte. Bien plus que l'acte lui-même, j'aimais l'instant d'après, le calme après la tempête, celui où nous étions l'un contre l'autre, sans se préoccuper du monde extérieur. Nous n'avions pas besoin de parler dans ces moments, encore moins de faire un débriefing. On se ressourçait l'un auprès de l'autre, voilà tout. Je t'entendais pleurer tout bas, tes larmes mouillaient ma propre peau. Moi, je continuais à te bercer sans piper mot, me contentant de caresser tes cheveux, ta nuque, de faire danser mes doigts le long de ta colonne vertébrale. J'embrassai le sommet de ton crâne, puis ton front. Je descendais le long de ton nez puis explorai chacune de tes joues. Du bout des lèvres, je pouvais goûter tes larmes. Je ne voulais pas que tu sois triste, surtout après un moment comme celui-là. Alors, je pris ton visage entre mes mains avant de t'embrasser à pleine bouche. Je savais que le moment où nous allions devoir nous rhabiller était inéluctable, mais si je pouvais en profiter encore un peu, ça ne mangeait pas de pain. Je me demandais si j'allais être capable de retourner à mes corvées et faire comme si de rien n'était alors que nous venions de faire l'amour. Quelque chose aura indéniablement changé. Sans doute aurai-je l'air plus rêveur, moins dur que l'expression que j'arborais habituellement, un éclat de satisfaction brillant au fond de mon regard si sombre. Autant de signes qui trahiraient les activités auxquelles je venais de m'adonner sans aucune honte.

« Viens-là. » dis-je alors en t'entourant à nouveau de mes bras.

Je voulais simplement te serrer une dernière fois avant de commencer à rassembler nos vêtements et de retourner à une vie – à peu près – normale. À contrecœur je relâchai mon étreinte, avant de me pencher pour ramasser nos affaires. C'était un moyen comme un autre de tromper la tristesse qui était en train de monter en moi et qui me faisait penser ô combien je détestais les au-revoir. Sans mot dire, je te tendis ta robe, avant de me raviser. Je remis en place ta petite culotte moi-même, avant de t'aider à enfiler ta tenue. Puis, je te tournai avant d'en nouer le ruban, prenant bien soin d'effleurer ta peau du bout des doigts à chaque mouvement que j'effectuais. Puis, mes lèvres embrassèrent ton cou, tes épaules, le haut de ton dos. J'avais bien le droit de m'amuser encore un peu, non ?
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Dans ce genre de moment, on accordait presque, voire plus, d'importance au plaisir de l'autre que du sien. Kseniya pouvait l'affirmer. Du plus loin qu'elle se souvienne, cela avait toujours été ainsi. Même si cela ne signifiait pas forcément qu'elle était en reste, Tim s'y appliquait, à ce propos. Seulement, en sachant que ses baisers, ses caresses, tout ce qu'ils faisaient, là, maintenant, lui produisait de l'effet, la contentait. Elle aimait sentir ses frissons, lorsqu'elle lui prodiguait quelques caresses, entendre ses soupirs, ses gémissements, tous ces indicateurs qui lui permettaient de le savoir. Quand c'était le cas, cela ne faisait que l'enhardir davantage. N'est-ce pas naturel ? Après tout, il s'agissait bien du cas de Tim, également. Kseniya n'en savait rien pour les autres. Déjà qu'elle n'aimait pas beaucoup parler d'elle et partager ses pensées, parler de ça, l'avait toujours un peu... gênée. En quelque sorte. Elle considérait cela comme une chose privée, personne. Elle ne comprenait pas ce besoin, de certaines femmes, de partager leurs ébats avec leurs copines, en riant et plaisantant. Pour elle, cela lui passait au-dessus de la tête. D'après ce qu'elle avait pu entendre, au cours de son adolescence, les garçons aimaient bien s'en vanter allègrement. Elle ignorait si Tim l'avait fait. Bien que, si jamais cela s'était fait, il n'aurait jamais dévoilé son identité. Elle le savait. La jeune femme avait une entière confiance en lui, autant en l'instant présent qu'auparavant. Suite à leur rupture, il aurait pu dire la vérité. Certains ne se seraient pas gênés. Kseniya le savait. Mais il n'avait rien dit. Et, silencieusement, elle lui était reconnaissante, en ce temps-là. Même si elle détestait elle-même pour penser une chose pareille. Cela ne devrait pas se passer ainsi. Cette sensation lui avait pesé, en ce temps-là, tout comme Tim. Mais ils n'avaient pas d'autre choix. Et aujourd'hui ? Etait-ce différent ? Si... Non, lorsque ce jour arriverait, quand Tim et elle seraient libérés de toutes entraves, est-ce que cela changerait ? Même si Kseniya se débrouillait pour ne pas être recherchée, cela comportait toujours des risques. Tim serait probablement recherché. Encore une fois, ils devraient se la jouer discret. Et ça l'énervait, dans le fond. Qu'est-ce qu'elle donnerait, elle, pour pouvoir l'embrasser à sa guise. Se blottir contre lui quand cela lui chantait. Lui prendre la main, en public, aux yeux et au su de tous. Comme tout le monde. Comme n'importe quel couple. Cela pouvait paraître ridicule, mais mine de rien, cela comptait. Ceux qui pouvaient se le permettre n'y songeait pas forcément, sur le moment. Ils ne subissaient aucune obligation. Et Kseniya les enviait, pour ça. Elle l'avait toujours fait. Même si elle ne le reconnaissait pas facilement.

Peut-être qu'ils auraient plus de possibilités. Mais, tous ces peut-être, ces si, ces incertitudes, l'encombrait. Pouvait avait-il fallu que cela se déroule ainsi ? Qu'est-ce qu'ils avaient fait, au juste ? Kseniya le reconnaissait, cela pouvait sembler petit, ridicule, de se plaindre pour ça. Après tout, dans le monde, beaucoup de gens souffraient. Certains mourraient. Et pas forcément à cause de cette guerre dans le monde magique. Il existait de multiples causes. En comparaison, Kseniya ne bénéficiait pas de droit de se plaindre. Mais elle ne pouvait pas l'ignorer. C'était ainsi qu'elle le voyait et le ressentait. Puis, chacun avait ses propres malheurs. Même si, dans ce cas précis, leurs situations se liaient indéniablement. Cela allait être ainsi, et ce, jusqu'à la fin de leur vie. Ces deux jeunes gens allaient avoir un enfant ensemble. Quelque chose qui les lierait pour toujours, sans parler de leurs propres sentiments et vécus. On pouvait en conclure que leurs sorts se retrouvaient liés. Kseniya avait cette impression. Si jamais quelque chose arriverait à Tim... Un frisson la parcourut. Non, il valait mieux ne pas y songer. Si quelque chose se produisait, elle restait convaincue qu'elle ne s'en remettrait pas.

Finalement, il se dégagea et la laissa se remettre sur pied, non sans la tenir, afin de lui éviter de perdre l'équilibre. Elle allait dire quelque chose, mais il ne lui en laissa pas le temps. Ses bras se refermèrent sur son corps agité de tremblements et elle se laissa complètement aller. Tandis qu'il lui frictionnait le dos, ses mains se posèrent dans son dos, le serrant toujours plus. Par-delà l'odeur de la poussière, elle sentait clairement son parfum. Un curieux mélange, en vérité. Elle ignorait pourquoi, mais cela la réconfortait. Sentir ses bras familiers l'enserrer lui donnait l'impression de la maintenir en place, de l'aider. Ce qui, concrètement, était le cas. Mais cela renforçait son impression de sécurité. Il s'excusa, mais elle l'entendit à peine. Il la rassura, lui promettant qu'il irait nulle part. Il ne se moquait pas d'elle. Il comprenait. Ses yeux se fermèrent et elle se détendit davantage. Elle avait l'impression d'être dans un état de semi conscience. C'était drôle et perturbant à la fois. Il enfouit son visage dans ses cheveux. Elle pouvait sentir ses doigts qui jouaient avec ses cheveux. Il faisait toujours ça. Un petit sourire éclaira son visage baigné de larmes. Souvenirs, souvenirs, souvenirs. Cela pouvait paraître dérisoire, deux années. Du milieu de leur cinquième année au milieu de leur septième. Bien qu'ils se soient rapprochés quelques mois auparavant, un peu après le début de leur cinquième année. En y songeant, elle se rendait compte qu'ils partageaient tellement de souvenirs. Mine de rien, cela représentait quelque chose. Elle n'en n'avait jamais douté, même si elle avait essayé de réprimer son importance. On oubliait jamais son premier amour, son amour de jeunesse. Oui, c'était véridique. Elle ne l'avait jamais oublié. Malgré les semaines, les mois, les années. Et ils se retrouvaient... là. Si à l'époque, on lui avait appris qu'elle deviendrait mère grâce à lui et resterait à ses côtés, elle l'aurait tout simplement envoyé paître. Et c'était le cas, la vérité. Désormais, on pouvait le dire. Ils formaient quelque chose. Une famille. C'était ça, alors ?

Les larmes se firent plus nombreuses. Pourtant, il parvenait vraiment à la réconforter. Il l'avait toujours fait. Mais elle ne pouvait s'empêcher de continuer, essayant d'être le plus discrète possible. Ses caresses l'aidaient à se calmer. Bientôt, ses lèvres embrassèrent le sommet de son crâne. Elle avait l'impression d'être toute petite, face à lui. Il embrassa son front. Sa bouche glissa de ce dernier jusqu'à son nez, avant de se poser sur chacune de ses joues. Elle sentait qu'elle reprenait peu à peu le contrôle de sa respiration. Ses mains, si douces et si fortes à la fois, encadrèrent son visage et elle leva les yeux. Un peu plus, et Kseniya parvenait à le voir. Ils échangèrent un nouveau baiser. Peu à peu, ses pensées se taisaient. Elle ne pensait qu'à leur contact, qu'à ses mains, qu'à son corps. Si proche et si loin à la fois. Elle avait toujours besoin de plus. Elle avait envie de plus. Cette invitation, qui sonnait presque comme un ordre, fusa avant qu'il ne la prenne encore une fois dans ses bras. La jeune femme se sentait si bien, tellement bien. Elle aurait tout donné pour pouvoir continuer. S'il savait … Elle aimerait tellement pouvoir faire tant de choses avec lui. Continuer ce genre d'activités toute une journée, s'il leur en prenait l'envie. Pouvoir se blottir dans ses bras, toute une nuit, et s'endormir, comme ça. Partager un repas. Toutes ces choses, si anodines, qu'elle rêvait de faire avec lui. « J'avais presque oublié combien j'adorais ça » souffla-t-elle. Que ce soit pour les câlins, les caresses, les baisers, leurs ébats. Cela s'adaptait à tout.

Alors qu'ils n'avaient pas encore repris contact, elle s'était posé la question. S'il avait retrouvé quelqu'un. S'il en aimait une autre. S'il l'avait oublié. S'il pensait encore à elle, comme elle, le faisait bien. Toutes ces questions sans réponse qui la taraudaient. A Poudlard, Kseniya cachait bien son jeu. Personne ne soupçonnait quoique ce soit. Evidemment, certains de ses proches avaient remarqué que quelque chose, presque indétectable, avait changé. Mais ils ne pouvaient pas mettre le doigt là-dessus. Même Tim ne se doutait de quoique ce soit. Elle veillait toujours à aborder ce même masque, ce visage impassible, ce regard indifférent, cette attitude froide. Sauf que cette fois-ci, cela s'adaptait à tout le monde. Dont Tim. Afin de lui faire croire que, justement, cela ne lui faisait rien. Peut-être s'en était-il douté. Elle l'ignorait. Honnêtement, elle avait perdu son calme, juste une fois. Sans être ensemble, Kseniya avait continué de l'aimer. Même si elle prétendait le contraire, à ce moment-là. Elle le surveillait, un peu, le regardait de temps à autre, comme avant. Une fois, une élève de sa maison l'avait approchée. Elle s'était penché par-dessus son épaule et lui avait parlé. Kseniya avait fait comme si, mais elle les avait regardé, étudié. Cela ne faisait aucun doute. Son sourire, sans savoir pourquoi, l'avait terriblement agacé. Encore aujourd'hui, elle ignorait encore combien de temps cela lui avait pris, avant de renverser son encrier. Les personnes autour d'elle avaient été surpris, le bruit avait alerté pas mal de monde, rassemblé dans cette même pièce. Au final, Kseniya avait juste rassemblé ses affaires, s'était contenté d'un « Rien », sec, à l'adresse de Gwen, qui lui avait demandé ce qui se passait. Puis, elle s'était levé et était partie. Comme ça. C'était tellement contradictoire, à ce moment-là. Elle mourrait d'envie de se lever, de s'approcher, et de dire que non, elle n'avait pas à se comporter comme ça. Parce qu'il était à elle. Parce qu'ils étaient ensemble, et même depuis longtemps. Mais même ça, elle ne pouvait pas. Alors, elle était condamnée à ruminer. Kseniya n'avait jamais été excessivement jalouse. Elle méprisait même les personnes qui l'étaient trop. Seulement, cela sortait de son champ de contrôle. Elle ne contrôlait pas ce qu'elle ressentait. Le pire, c'était qu'à l'époque, elle refusait complètement d'admettre qu'elle était jalouse. Juste, jalouse. Parce qu'elle aussi, elle aurait aimé lui parler, comme ça. Rire avec lui. Lui sourire. Et voir le sien, qui faisait toujours bondir son cœur dans sa poitrine. Mais elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait plus, se répétait-elle. Le reste du temps qui s'écoula, elle se montrait aussi désagréable que possible envers la fille concernée. Qu'il n'y ait pas de malentendu : Elle ne se montrait jamais méchante, ni persécutrice ou quoi. Seulement, quand l'occasion se présentait de lui faire une pique désagréable... Elle ne rechignait pas. Personne ne se doutait de quoique ce soit, qu'il y avait une véritable raison face à cette attitude. Tous s'accordaient sur le fait que tous les serpentard, elle comprise, se comportaient envers les personnes d'autres maisons, plus précisément ceux qu'ils considéraient comme indignes d'intérêt. Son comportement en lui-même ne sautait pas aux yeux. Il fallait être observateur, pour cela. Et la connaître un minimum. Et, comme ces deux conditions se remplissaient rarement...

Brusquement, elle ne le sentait plus. Ses yeux le cherchèrent, mais évidemment, avec cette obscurité, elle n'arrivait à rien. Mais il se trouvait toujours tout près. Un bruissement de tissu l'alerta qu'il commençait à rassembler leurs affaires. Déjà... C'était trop tôt. Elle échappa un soupir résigné. Elle fut gagnée par la surprise en constatant qu'il souhaitait la rhabiller lui-même. Bon, c'était un peu laborieux, voire même comique. Kseniya avait soulevé ses pieds, un à un, et avait fait de son mieux pour l'aider, en posant ses mains sur ses épaules. Il la fit tourner. Elle se sentait bizarre. Est-ce à cause de ce qu'ils venaient de faire, ou de l'idée de ce qui allait bientôt survenir ? Elle l'ignorait. Sûrement un mélange des deux. Il l'aida à enfiler sa robe, et pendant qu'il nouait le ruban dans son dos, il en profita. Elle appréciait le contact de ses doigts. Puis, sans crier gare, il embrassa son cou. Kseniya ferma les yeux, savourant ce petit moment. Et il continua, sur ses épaules, le haut de son dos. Elle souriait, maintenant. Du mieux qu'elle put, elle essaya d'effacer les traces de larmes sur son visage. Pendant ce temps, elle l'entendait se rhabiller. Enfin, elle le soupçonnait. Ses yeux l'observaient sans pouvoir pour autant l'admirer. « Dommage que je ne puisse pas te voir... » fit-elle remarquer, à voix basse, toujours. Elle ne s'en lasserait probablement jamais. Les secondes s'écoulèrent, rapidement, trop rapidement. Kseniya se taisait et patientait. Elle ignorait où il en était, quand elle prit de nouveau la parole. Peut-être à son pantalon. « Je dois te demander quelque chose » Elle réfléchit à sa formulation. « Je... J'aimerais savoir, si tu as des préférences. Parce que... On ne sait jamais. Si jamais tu n'es pas là, le moment venu, j'apprécierais de savoir. Est-ce que tu as des prénoms, qui t'ont plus marqué que d'autres ? Que tu apprécies plus ? ». Cela s'était imposé comme une évidence, une obligation. Il fallait qu'elle pose la question. Au cas où. Mais, au fond d'elle, elle ne pouvait s'empêcher d'espérer et de prier pour que, malgré tout, il soit là, le moment venu. Avec elle. Enfin, avec eux.
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