On avance lentement. Au milieu des bois. Où seuls les rayons lunaires nous permettent de distinguer vaguement les environs. Ils traversent faiblement le feuillage épais. Pour venir s’éteindre dans les profondeurs de la forêt. Les arbres ne sont que des silhouettes sombres. Et le profil de ma partenaire n’est qu’une ombre mouvante. A plusieurs mètres sur ma droite. Roman m’a collé avec Beatrix ce soir. Je n’ai pas protesté. Ni même tenté de changer l’avis du chef des rafleurs. Je ne suis plus un gamin. Qui veut fuir à tout prix un malaise. Si la situation est gênante puisque très silencieuse, tant pis. Je m’y accommode. Je n’ai pas besoin de parler lors d’une traque. La discrétion sera au moins respectée avec elle cette nuit. Le travail sera plus facile. Pour cette partie là tout du moins. Le reste de la tâche est plus compliquée. Je ne sais même pas ce qu’on cherche exactement. Un camp. Des insurgés. Des nés moldus en fuite. Quelqu’un ou quelque chose de suspect en gros. Je n’aime pas avoir aucune cible précise. Puisque ça me prive de mon don de traçage. Roman ne nous a pas donné beaucoup d’indication. Seulement le nom de la forêt. Et qu’un signalement aurait été fait non loin d’ici. Le hululement d’une chouette vient troubler la quiétude des lieux. L’espace d’un instant. Avant que le silence ne règne à nouveau. Cela fait une demi heure que l’on marche à l’aveuglette. Sans un mot. Inutile de briser le signalement de notre position si des insurgés traînent dans le coin. Mais j’imagine que j’aurai pu lui adresser quelques mots à notre départ du ministère. J’ignore ce que j’aurai bien pu lui dire. Des banalités me paraissent futiles. Alors plutôt qu’engager la conversation sur nulle part, j’ai préféré me taire.
On continue de s’enfoncer dans la noirceur des bois. La baguette à la main. Au cas où. La marche est longue. La demi-heure s’éternise. Les heures défilent. Et je finis par perdre la notion du temps. Ça ne sert à rien de continuer. On ne sait même plus où l’on est. Il n’y a pas âme qui vive dans les environs. Même les animaux semblent avoir déserté l’endroit. On reviendra. De jour de préférence. Pour y voir plus clair. Etre privé de lumière ne m’enchante pas. Lorsque je ne peux pas utiliser la connexion du don de traçage. Je n’en ai pas besoin dans ma bulle magique. Mais là, c’est ridicule. On s’en va. Mes prunelles cherchent la silhouette de Beatrix. Sans la trouver. Bordel, depuis quand n’ai-je pas vérifié qu’elle suivait le même chemin que le mien ? « Beatrix ? » J’allume ma baguette pour m’aider. Tant pis pour la discrétion. Fin de la mission pour cette nuit. Après quelques minutes de recherche, je la retrouve enfin. Assise sur un tronc d’arbre déraciné. Je me rapproche. Jusqu’à distinguer la blondeur de ses cheveux dans la pénombre. « On rentre, c’est bon pour toi ? » C’est la première fois depuis l’épisode l’allée des embrumes que je lui adresse la parole. Depuis que je me suis fais jeter. Après l’avoir sauvé d’un violeur. Que j’ai enterré inconscient dans une forêt comme celle-ci. Sans forcément l’éviter, je n’ai pas non plus cherché à reprendre contact. Pour quoi faire ? Elle a été très claire avant de disparaître cette nuit là. J’ai complètement joué avec elle. J’imagine que je n’ai eu que ce que je méritais. Je ne suis pas du genre à jouer les repentis. Et je ne regrette pas la finalité de tout ça. Ni son absence. On n’a pas eu assez de temps pour ça. Quelques mois se sont écoulés depuis ce soir. J’ai tellement vécu dans ma bulle, que j’ignore ce qui se passe désormais dans sa vie. A vrai dire, je m’en balance. Gosse égocentrique. Mais une ancienne partie de moi s’inquiète encore pour elle. C’est infime. Mais bien présent. Elle n’a été qu’un court passage éclair. Pourtant, elle a réussi à marquer sa place. Je suppose que c’était son but. La dernière fois que j’ai entendu son nom. C’est quand ma mère m’a lu un article dans la gazette. Celui qui parle de la mort de Lyubov. Et la stupide coïncidence avec un départ de Beatrix de mon manoir. Les rumeurs n’ont pas duré il me semble. L'évènement d’Halloween effaçant le reste des informations.
Dernière édition par Marcus Flint le Mar 10 Fév 2015 - 18:57, édité 3 fois
❝ Or maybe, just maybe, you fear yourself. You’re terrified that you’ll love too much, that you’ll love with enough fire to burn up the sun, to consume your body in flames, that fragile body of yours that could never contain the hellfire that raged in your chest, that ran through your veins, that seeped into your bones, that burns and burns and burns until there’s nothing left, I’m sorry, sweetheart, there’s nothing left. ❞
Parmi tous les raffleurs avec qui tu aurait pu être unie sous la lune, il fallait que ce soit lui. Comme choisis, précautionneusement pour rendre ta journée plus difficile encore qu'elle n'avait pu l'être, qu'elles l'étaient tous depuis qu'on montrait à tout le monde ta cage en or comme si elle était un joyau. Pauvre petit poupée. À croire que Monsieur le directeur du département t'avais de travers dans la gorge, parce que tout le monde avait entendu parlé des vos fiançailles prévues, avortées avant même qu'il n'y ait une embryon de quoi que ce soit. Trop effrayée d'un rejet imminent, trop peureuse de devenir sa greluche, d'être une femme parmi tant d'autre, à laquelle il ne donnait pas vraiment d'importance. Tu refusais, tu ne pouvais pas être la deuxième dans son coeur. Encore moins la troisième alors qu'à un moment, il s'était fait roi dans le tiens. Tu ne lui avais pas dit. Tu ne lui dirais jamais, ne l'avouerais même pas sous Impérium. Surtout depuis ses fiançailles qu'on avait annoncées avec la française, la soeur de Wayland. Tu n'avais pu qu'en rire, d'un rire froid, noire, alors que ta soeur ni trouvait rien de drôle.
Les deux nouveaux fiancés allaient donc se promener sous les étoiles ce soir. Sauf que non, les branches avalaient tout au dessus de vos têtes alors que vos pas te semblaient des plus inutiles. Un signalement et on vous envoyait comme de la chaire à pâtée. Vous ne saviez même pas ce que vous cherchiez, avançant en silence, sans vous adresser un mot, jusqu'à vous perdre même. Lorsque tu regardes devant toi, Marcus ni est plus. Merde. Tu ne l'apprécie peut-être pas, mais sa présence n'as pas moins quelque chose de rassurante, surtout depuis là nuit où il t'as sauvée du pire. T'arrêtant, tu restes exactement où tu es, trouvant une pierre pour t'y asseoir. Il reviendra te chercher. Il ne peut pas te laisser ici. À moins que c'était cela la mission. Au moins, tu peux respirer un peu d'air frais, ce qui ne t'es pas beaucoup permis depuis tes fiançailles. Un son te fait relever ta tête, on dirait ton nom, mais tu préfères ne pas bouger. Il est capable de te trouver, te tracer. « On rentre, c’est bon pour toi ? » Non. Tu lèves un regard sombre sur lui. Ce n'est pas bon pour toi. Tu ne veux pas rentrer. Tu ne veux pas être sage. À quoi bon tout bien faire si au final on se retrouve malheureux à cause de ceux que vous rendez heureux de toute votre âme ? Tu ne veux pas rentrer et aller dormir. Mourir plus rapidement demain. Tu veux vivre cette nuit, courir dans les bois jusqu'à retrouver ta mère, te brûler les ailles trop près du soleil se levant, épuiser ton souffle jusqu'à ce qu'il n'en restes plus rien. Tu es puérile, tu es méchante, tu souffres.
« T'es pressé d'aller retrouver ta chérie ?» Sifflais-tu avec dédain. Toi tu n'avais personne à aller retrouver, personne que tu n'aimes. Qu'une famille qu'on te forçait à faire tienne. « T'es amoureux, ou c'est juste à cause que tu lui as fait un gosse ? » Claques-tu contre ton palais, ta langue ternie par les potins. Ceux qui courraient à ton sujet n'étaient pas véritablement mieux. Pires même. Parce que tu étais une fille et faire ce que tu voulais, ça se résumait à être une pute. Ça ne t'empêchait pas te de lever, de t'approcher de lui, probablement un peu trop près. Le provoquant. Tu n'étais pas Khloé. Tu ne le laisserais pas t'étrangler comme bon lui semblait. Pas lui.
« T’es pressé d’aller retrouver ta chérie ? » Je lève les yeux au ciel. A quoi je m’attendais ? Je la connais suffisamment pour ne pas espérer une sage approbation. Elle ne s’est jamais montrée docile. Malgré toute sa fragilité. Parce qu’elle l’est, fragile. Même si elle a dû mal à l’admettre. Quand elle a acceptée nos fiançailles, simplement parce que je l’exigeais. Quand elle s’est refusée à moi, pour ne pas perdre son seul signe de pureté. Quand elle s’est faite agressée dans cette ruelle sombre. Elle est frêle et délicate. Et sa force pour le cacher est quelque chose que je respecte. Elle me rappelle sous certains traits Aliss. En plus farouche. En plus pourrie-gâtée. « Tu as encore tout compris. » « T’es amoureux, ou c’est juste à cause que tu lui as fait un gosse ? » Elle continue. Elle n’a pas changé. Son coté provoquant. Semi rebelle. Il est toujours là. Au fond de son cœur d’hybride. Elle se pavane fière. A débiter des piques. Juste pour s’amuser. Ou signaler sa présence. Elle cherche à être le sens d’attention. Quitte à sortir ce genre de remarques. De celles qui me font regretter de lui avoir adressé la parole. De ne pas l’avoir laissé là, dans la forêt. Seule avec ses provocations puériles. De ne pas finalement avoir protesté contre ce choix de partenaire. Et de rester planté là quand elle s’approche. Qu’est-ce que j’attends au juste pour me tirer ? Est-ce que j’ai réellement envie de rentrer dans son jeu de gosse ? Très certainement. Elle sait encore tirer habilement sur les fils. Du gamin joueur. Qui n’a jamais eu besoin de se cacher en sa présence. Est-ce que je regrette ce côté naturel qu’elle réussie à me faire préserver ? Très certainement aussi. Je n’ai pas besoin de me contenir. De retenir mes gestes. De taire mes mots. Ma spontanéité n’est pas réprimée. C’est assurément ce qui me plaisait le plus chez elle. En a-t-elle seulement conscience ? Qu’elle n’était pas qu’une poupée à casser ? A détruire entre mes doigts de mioche capricieux.
Je tente de faire abstraction de sa proximité de vélane. Qui m’a toujours perturbé. Au point de lui voler des baisers. Fougueux ou tendres. De vouloir encore effleurer sa peau satinée. De laisser mes doigts parcourir son corps trop bien formé. De redécouvrir ses formes par des caresses indécentes. De goûter la soie de sa chair. Là, maintenant. Sous les rayons de lune qui ne dissimulent pas son charme. Qui n’empêchent pas le désir de naître. Celui qui hurle pour être assouvi. Qui chuchote à ma raison que ça n’a plus aucune importance. Que ce n’est pas grave. De me laisser tenter. De laisser mes phalanges glisser le long de ses joues. De son cou. De sa clavicule. De descendre jusqu’à ses seins ronds. Stop. Je n’ai pas besoin de me laisser submerger par ces pensées déplacées. Répondre à sa provocation. Je dois me concentrer sur ses paroles. Sur l’irritation qu’elle suscite. Pas plus. Pas moins. La nuit est encore longue. Une récréation est autorisée. Chaste et uniquement verbale. « Qu’est ce que ça change pour toi ? » Aliss. Susanna. Pas d’écart. Aliss. Susanna. Le bordel est déjà bien assez présent. Pour rajouter un désordre de plus. Même si je ne vois pas qu’elles pourraient être les conséquences de cet abandon de principes. Non. Qu’est-ce que je dis ? Le résultat, je n’ai pas envie de le voir. Je n’ai pas envie de subir à cause d’un désir charnel ridicule. Beatrix n’est pas si attirante que ça. C’est seulement son sang d’hybride qui agit. J’insiste. Cette conviction doit être bien réelle. Avant que je m’égare. Et franchisse des limites qui me feront regretter plus tard. « Tu n’es pas jalouse. Juste en colère. J’ignore pourquoi. Et je m’en balance. Maintenant, si tu veux rester là, fais comme il te plaira. Tes caprices ne me concernent plus désormais. » Il est temps de partir, Marcus. Maintenant. Et si j’ai envie de rester ? Si je contiens la fougue et range mes mains ? J’ai le droit de m’amuser aussi. Alors, je traîne. Ne m’écarte pas d’un centimètre. Tant pis. On verra plus tard pour les remords.
Dernière édition par Marcus Flint le Sam 24 Jan 2015 - 13:49, édité 1 fois
❝ I hated you so much right then, in the yellow glow of the sun running away from us all. I hated the way your hands pushed my hair from my face and the way you asked if I was fine like you cared whether I lived or died. ❞
Un éclair, peut-être, probablement. Pourtant, aussi vive éphémère soit l'éclair, elle laisse des marques bien plus grave lorsqu'elle vous frappe. Des cadavres Dent-de-lionnés sous la peau, partent-elles seulement un jour ? Tu arrivais encore à te trouver idiote en pensant un seul instant que Marcus avait pu tenir à toi, t'aimer, oublier ta soeur et son orgueil. Pendant une seconde, peut-être un peu plus longtemps tu avais voulu tomber amoureuse de lui. La peur de passer en deuxième t'avais fait tomber, d'aussi haut t'étais tu isée, vers le soleil, vers lui, te prenant pour Icare. Il t'avais regarder tomber pourtant, partir, ne pleurant même pas pour tes os brisés, ta peau calcinée. Le soleil était un sale connard et Marcus de même. « Tu as encore tout compris. » Il fait exprès. Tu n'y crois pas. Il ne peut pas être amoureux d'elle. À moins que ta soeur t'ai mentis sur ce qu'elle t'avais dit. Tu ne savais pas qui croire, ton propre coeur arrivant à te mentir habillement, pour te protéger. Faisant fît de tout ce que tu ressens, ce que tu as pu ressentir. Tu veux lui faire mal, marquer sa peau. Ils n'ont pas mentis, tu es le même genre de créature que ta mère. De celle qui prennent sans demander, qui font abstraction de tout amour, de tout union. Comme avec Constantin, tu veux jouer avec lui. Après tout, on ne te fiancera certainement pas à lui, vous êtes tous les deux attachés, lui, par choix, contrairement à toi. Tu veux lui faire regretter d'avoir fait ses promesses à la petite blonde, d'avoir juré aimer ta soeur. Trop gourmand pour se contenter d'un seul amour comme toi tu aurais pu le faire avec lui.
Près de lui. De ce corps que tu a déjà enlacé dans la plus grande intimité d'un nuit chaste ouvrant ta poitrine béante. Comme dans le couloir de son manoir, après ce qu'on avait fait à sa rebut. Ton regard tombait sur sa main, son bras serré par une pulsion que tu lui reconnais. Lui non plus, il n'a pas changé. Tes yeux remontant sur son torse, son cou, sa mâchoire puissante, ses lèvres affamées, son sourire qui arrivait à être adorable, au petit matin, alors que ses cheveux étaient en pétard. Ce regard froid que tu harponnes du tiens, mêlant la glace à ton regard brun, léchant sa froideur de tes flammes pour le faire fondre, couler, ne plus se tenir en un seul morceau. Tu veux sa mort. « Qu’est ce que ça change pour toi ? » Demande-t-il alors que tu te contentes de sourire, rigoler doucement. Tu espérais encore. Encore représenter un semblant de quelque chose pour lui. Pour ton propre ego. Qu'il ne t'ait pas effacée, désinfectée, désincrustée de lui alors que ta rage et ta haine étaient bien des preuves qui affirmaient que tu n'étais pas encore passé par dessus. C'était ta faute, mais quelque part tu espérais qu'il rêvait encore à toi, qu'il pouvait arriver à se perdre dans des songes où tu dansais pour lui. « Tu n’es pas jalouse. Juste en colère. J’ignore pourquoi. Et je m’en balance. Maintenant, si tu veux rester là, fais comme il te plaira. Tes caprices ne me concernent plus désormais.» Tu pourrais te vexer, crier, cracher, devenir cette chatte féroce, cette harpie destructrice. Pourtant tu souris, un autre petit rire s'échappant de ta poitrine. Coinçant ta lèvre sous tes dents, ton regard embrasant le sien alors que tu fais un autre pas vers lui.
« Au contraire... »
Tu avances vers lui, tes mains allant retrouver son ventre. S'agrippant doucement au tissus de son t-shirt avec tes doigts, tes lèvres pendues vers les siennes, le repoussant vers l'arbre derrière vous. Tu connais Marcus pourtant, tu sais qu'il n'as jamais aimé que tu contrôles vos rapports, encore moins maintenant. Pourtant tu ne l'as pas embrasser, le narguant de tes lèvres, de ton sourire, ton don. Se chant de sirène qui remonte en musique douce jusqu'à ses oreilles. Ce charme qui opère pour qu'il penche sa tête vers toi, pour t'embrasser, pour que tu le tires plus loin, plus bas, jusqu'à l'emporter avec toi, le noyer, le noyer en toi. Il fallait qu'il paie, le mortel, pour avoir cru pouvoir se jouer de la succube et y survivre.
Susanna. Aliss. Je dois me concentrer sur elles. Uniquement. Et faire abstraction du charme de Beatrix. Pour elles. Pour les sentiments pour l’une. Pour l’engagement pour l’autre. Je ne peux pas franchir cette limite. N’ai-je pas un minimum de conscience ? De respect ? Je croyais cette partie de moi effacée. Je supposais ce gamin insatiable mort. Surtout avec les sentiments pour Sue retrouvés. Je n’ai aucun avenir avec elle. Elle appartient définitivement au passé. Notre histoire s’est éteinte. Je dois l’admettre. Quant à Aliss, je ne suis pas amoureux. Et je ne le serai sans doute jamais. Je l’aime. Mais pas de cette manière là. Elle peut aller voir ailleurs. Je n’en serai jamais vexé. Ma colère n’éclatera pas non plus. De même pour la jalousie. Je lui ai promis de ne pas lui voler sa liberté. Même ma raison se range du côté de la tentation. Avant de ne plus se manifester. Elle ne m’apporte plus l’équilibre nécessaire. Pour ne pas céder. Il suffit de quelques minutes avec la demi-vélane pour tout foutre en l’air. Pour faire revivre l’ancien Marcus. Avide. Fougueux. Faible. Elle fait naitre l’ouragan. Elle brise mes certitudes. Mes engagements. Juste pour provoquer. Pour se montrer puissante. « Au contraire … » Comment suis-je censé retenir l’ardeur quand ses doigts attrapent mon t-shirt. Quand ses lèvres défient les miennes. Quand tout en moi hurle de céder. A une tentation insoutenable. L’agacement se crée subitement lorsqu’elle prend le contrôle. Lorsque mon dos rencontre l’arbre. Simplement par sa volonté. Mais il disparait. Bien trop vite. Sans que je puisse mettre une explication dessus. J’entends presque la voix de Beatrix m’ordonner de l’embrasser. Je sens son souffle chaud. Ensorceleur. Il s’infiltre entre mes lèvres. Il caresse ma langue. S’empare de ma bouche. Et la pulsion qui monte. Qui monte. Elle me tord le ventre. Me vrille le cœur. Elle me brouille l’esprit. Elle me vole la capacité de réfléchir davantage.
Nos lèvres s’entrechoquent. Nos langues entament une danse sensuelle. Alors que la tension s’élève. Encore et encore. Jusqu’à me faire oublier les dernières barrières de la moralité. Au diable l’amour pour Susanna. Au diable l’engagement prit envers Aliss. Plus rien d’autre que cette tentation. Ce grondement dans ma poitrine. Cette envie qui me rend fébrile. Qui me donne plus que jamais envie de céder. Quitte à affronter un autre jour les regrets et la honte. Celle de s’être incliné face à la magie d’une vélane. Pour oublier, ne serait-ce que le temps d’une nuit. Mes mains se lovent au creux de ses reins. Mes paumes se pressent. Pour mieux attirer son corps contre le mien. Avant de faire glisser mes doigts le long de son dos. Ils remontent jusqu’à ses mèches blondes. Agrippant sa crinière dorée. Avec une force que je ne contrôle pas. La tirant en arrière pour mieux inverser nos positions. Son dos heurte l’écorce de l’arbre. Si elle a su me faire fléchir, ce sera à elle de ployer sous mon autorité. Plaquée contre le tronc, privée d’échappatoire, elle n’est plus qu’une poupée. Pas de celles à détruire. Mais de celles à enflammer. Pour voir le feu la consumer. Pour entendre ses gémissements s’extirper de ses lèvres. Pour la faire cambrer sous la chaleur. Si je dois me perdre. Elle aussi.
Mes phalanges desserrent leur emprise sur ses mèches. Glissent sur ses seins lentement. Descendent jusqu’à son ventre. Ils s’immiscent sous son haut. Glissent sur ses hanches. Pour retrouver le creux de son dos. Alors que mes lèvres abandonnent les siennes pour tomber jusqu’à son cou. Pour embrasser la soie de sa peau. Mes doigts descendent sur ses fesses. Et arrêtent leur course jusqu’à l’arrière de ses cuisses. Ils soulèvent le corps de Beatrix. Sèchement. Sans aucune difficulté. Ses jambes encadrent mes hanches. L’empêchant de refermer ses cuisses. Pressant indécemment mon membre tendu contre son intimité. Rendant l’étreinte brûlante. De plus en plus insoutenable. Incontrôlable.
Marcus. Une histoire qui s'était terminée avant même de n'avoir réellement vu le jour, pas officiellement du moins. Vous n'aviez pas été un couple, même pas des fréquentations, tout avait imploser bien avant. Ça ne t'avais pourtant pas empêcher de menacer Susanna, de le vouloir pour toi, de jurer, ne serait-ce qu'un quart de seconde, que tu avais été amoureuse de lui. Pourtant trop fière pour laisser une histoire de coeur de réduire à rien du tout, tu avais préféré tout faire éclater, sous les seules promesses de Susanna disant qu'il se moquait de toi. Si ça se trouvait, c'était exactement ce qu'elle voulait, ce qu'elle cherchait. Après tout, il avait été à elle des années avant d'être à toi. À toi comme il était en ce moment, malgré les bagues à vos mains respectives. Tes mains sur lui ne mentent pas, tu le veux pour toi, même si c'est passager, même si tu arrivera à le regretter et te foutre dans le pétrin. Tu ne fais pourtant pas les premiers pas, tu fais bien pire, tu le force à les faire. Tu veux oublier ton terrible destin, le sien également, ce qu'aurait pu être le vôtre.
Sa bouche retrouve la tienne dans un choc de titans, dans une passion qui joint tes mains à sa nuque. Ta langue retrouvant la sienne comme si elle ne l'avait pas quittée depuis la dernière fois, votre dernière nuit. Passionnée, affamée. Tu as changé, tu n'as plus peur, tu ne fuis plus, tu te précipites vers le gouffre. Ses mains retrouvant tes reins, ton corps se pressant au sien, brûlant, même si tu de même candide. Tu as cet air tout à fait innocent, comme si ce n'était pas ta faute, comme si tu n'avais rien cherché alors que tes joues s'embrassent sauvagement. Tu le laisses faire, glisser ses mains sur toi dans des caresses remontant ton dos, ses mêmes caresses qui auraient pu te faire hurler tout cet amour duquel tu ne connaissait rien du tout, don tu n'étais même pas certaine. Elles retrouvent tes cheveux, y emmêlant ses doigts pour changer vos positions, parce que tu sais que Marcus aime avoir le dessus. Même lorsqu'il sait pertinemment qu'il ne contrôle rien. Pas plus que toi tu n'es en contrôle. Vous êtes tous les deux perdus, dans le bois, dans cette tempête que vous n'aviez pas prévue. Vous êtes deux balais déréglés, qui volent dans tous les sens, à s'en tordre, à s'éclater contre les murs.
Ses doigts passent de tes cheveux à tes seins, continuant de dégringoler vers ton ventre, couvrant ta peau de frissons. Tes mains tombant vers le pan de son t-shirt alors que lui a déjà commencé son exploration sur tes hanches nues, dans ton cou frétillant. Tes mains explorant son ventre musclé sous ses propres tissus. Ses mains retrouvant tes fesses, faisant grandir le désir. Tu sais que ça ne s'arrêtera pas, même si vous le vouliez. Ce feu est plus grand que vous ne l'aviez prévu, il a beau pleuvoir, la forêt sera malgré tout incendié par votre passion. Susanna te tuerais peut-être, probablement même. Après tout, tu lui avais dit que tu lui laissait, lasse de te battre, de te noyer dans des sables mouvant pour une relation qui n'en valait peut-être pas la peine, pour une bataille que tu ne gagnerais peut-être jamais. Pourtant, aujourd'hui, tu tenais ta promesse. Tu le hantais comme tu lui avais juré. Tu gâchais sa vie à coup de doux poison. Tu lui cédais. Ses mains derrière tes cuisses soulevant celles-ci, encadrant ses hanches de tes jambes fines. Il se presse contre toi. Impatient. Fidèle. Fidèle à lui-même. Il est pire qu'un produit radioactif et tu le boira avec plaisir, à t'en intoxiquer, vous faire crever tous les deux. Tu pinces doucement ta lèvre entre tes dents, laissant un rire cristallin s'échapper de toi et aller envahir la forêt.
« Je t'ai manqué ? » Rigoles-tu, faisans doucement danser tes hanches contre lui, renvoyant ta tête vers l'arrière, pour l'attaquer de nouveau d'une cascade de cheveux blonds pendant devant son visage. C'est difficile à avouer, mais il t'as manqué. C'est même humiliant à avouer. Surtout parce qu'il est trop tard. Les combats de force avec lui te manque, cette tendresse violente que tu n'as retrouvée nulle part. Cette impression d'être une petite chose qu'il peut casser, d'être à la fois en danger et en sécurité dans ses bras. Cette impression d'être unique, même s'il y en a beaucoup d'autre. Tes mains remontant vers son visage, attrapant celui-ci pour joindre de nouveau vos lèvres. L'embrassant avec l'espoir morbide de retrouver l'inferi de cette tendresse que vous aviez pu avoir, un jour, une heure, une fraction de seconde. Tu te harponnes à ses souvenirs qui te hante encore, tu tentes de le ramener avec toi, de le noyer, d'oublier, de réécrire l'histoire. Comme s'il n'avait jamais dit qu'il choisirait ta soeur plutôt que toi, juste au moment où, s'il t'avais juré le contraire, tu aurais pu lui dire que tu l'aimais, que tu l'avais aimé, un jour, une heure, une fraction de seconde, une éternité.
Son rire. Qui pourrait arrêter la terre de tourner. Son rire. Qui ne fait qu'accroître le désir. Un charme de plus. Un autre. Et je ne suis pas assez fort pour y résister. Non, pas maintenant que je sais que Susanna ne m'appartient plus. Pas maintenant, alors que je me sens coincé. Pris au piège dans des fiançailles. Que j'ai pourtant moi-même suggéré. J'en oublie leur objectifs. Le pourquoi. Le comment. J'oublie. « Je t'ai manqué ? » « Oui. » Une souffle presque muet. Un simple vent lâché impulsivement. Est-ce la magie qui parle ? Sûrement. Alors pourquoi cette vérité me paraît tellement évidente ? Oui. Oui. Oui, elle m'a manqué. Parce qu'elle est encore et toujours cette étrangère séductrice. Tentatrice inconnue. Belle et farouche. Celle qui fout le bordel à chaque fois que je réussis à mettre un peu d'ordre. Depuis qu'elle est là rien n'a changé. Mais tout est différent. Susanna. Aliss. La comédie. L'engagement. Tout ça me semble incohérent. Sans elle, tout est incohérent. Parce que je suis accroc au bordel. Et qu'elle sait le mettre comme personne. Parce qu'elle me permet d'être Marcus. Que ça lui plaise ou non. Elle me laisse être. Qui d'autre le fait ? Personne. Oui, elle m'a manqué. Étrangère désirable. Femme de passage. Qui a pourtant laissé sa trace. Un épisode éclair. Qui a pourtant marqué un cœur encore un peu perdu. Elle m'agace. Autant qu'elle me plaît. Je la déteste autant que je l'aime ? Elle ne me laisse pas indifférent. Depuis le premier jour. Dans cette ruelle sombre aussi. Et maintenant encore. Et ça m'irrite. Autant que ça me séduit. « Oui. » Je répète. Je souffle. Je siffle entre ses lèvres. Alors que la tentation est devenue insoutenable. Je ne peux plus. Je ne peux plus. Ses jambes qui emprisonnent mes hanches, son corps captif entre le mien et l'arbre, permettent à mes doigts de déboutonner mon pantalon. Mes doigts glissent sous sa jupe. Écartent la dernière barrière. Pas besoin de romantisme. Pas besoin de perdre plus de temps. Rien que ce désir pressant. Cette fougue dévorante. Une rage ardente. Et cette avidité sauvage. Putain, cette envie d'elle. Rien d'autre. Avant de plonger en elle. La chaleur de son intimité me fait frisonner. Comme un soulagement. Un besoin presque assouvi. Je ne prend pas le temps d'apprécier passivement la moiteur et la douceur. Je bouge en elle. Presque avec aucune tendresse. La passion, pas plus, pas moins. Des roulements de hanches. Brusques et brûlants. Alors que mon souffle se saccade dans sa bouche. Vient mourir contre sa langue. Jusqu'à en perdre la notion du temps. Seuls les rayons de lune sur ses mèches claires me rappelle l'heure tardive. Qui s'écoule lentement. Sous les coups de reins. Qui contraste avec le rythme.
Ma paume se colle contre sa fesse. Plaque son corps un peu plus contre le mien. Pour mieux glisser profondément. Alors que la cadence ralentie. Pour mieux apprécier la chair contre la chair. La chair dans la chair. « Bea … » Parfaite. Née pour l'être. Née pour être désirée. Gâtée par la nature. Par son sang. Par la magie qui coule dans cette silhouette aguicheuse. Je n'aurai pas du la laisser partir. Comme je l'ai fait avec sa sœur. Pour lui courir après une nouvelle fois. Pour rien. Rien du tout. J'aurai dû rester avec la blonde. Parce que j'aurai pu avoir un avenir avec elle. Plus heureux que celui que je prévois en ce moment. Elle aurait pu me donner ce que je voulais. Elle aurait pu m'offrir plus. Qu'un simple mariage arrangé. C'est seulement maintenant que je m'en rends compte. Alors que le poids de l'infidélité ne compte pas. Alors que mes phalanges s'entremêlent durement à ses boucles. Et que nos corps dansent ensemble. Dans le froid et la pénombre d'une forêt silencieuse. Et que la folie et le désir se lient. Pour se consumer dans une valse brûlante.
« Oui. » Souffle-t-il contre tes lèvres. Une brise qui pourtant, ravage tout sur son passage, fait tout exploser. Tu avais enfouis tout ça en toi, par fierté, par pudeur. Il s'en balance. Il ne prend même pas le temps de creuser dans la terre, il fait simplement exploser la bombe nucléaire qu'il a planté, des mois plus tôt, dans ta poitrine. T'ouvrant, béante et fragile, comme tu n'aurais jamais cru l'être devant lui, jamais plus du moins. « Oui. » Répète-t-il, comme si n'avait pas encore causé asse de dommages. À toi, à vos vies, celles que vous bâtissez, erreurs sur erreurs. Pourquoi est-ce qu'il te fait ça ? Pourquoi est-ce que tu as tout foutu en l'air entre vous, le rayant de ta vie comme un mauvais choix. Pourquoi est-ce que ton corps hurles. Tu veux oublier. Contre lui, contre ses bras, sa poitrine. Comme cette nuit que tu avais passé au creux de son lit, la nuit la plus tendre de ta vie, qui ne s'était pas terminée alors qu'il te chassait au matin, ou pire, s'enfuyais. Ses doigts sous ta jupe et tu ne l'arrêtes même pas, tu lui donne tout, tout ce qu'il voudra bien prendre. Tu ne lui demandes même pas de faire attention, à toi, à quoi que ce soit. Constant te tuera, pour ça, pour tout. Tu t'accroches à lui, à son dos et sa nuque que tu marques probablement de ton seau. Te laissant porter par la passion. Ondulant sous lui, contre l'arbre, avalant son souffle de ta bouche dévorant la sienne. Tu ne veux pas que ça s'arrête, qu'il te lâche. Tu as l'impression que si ça se termine, s'il part, tu vas mourir, ici, au fond de la forêt, toute seule. Tu as allumé un feu auquel tu n'es pas certaine de survivre.
Il te rend dingue comme tu ne l'aurais pas cru possible. Fusionnant davantage vos corps, t'achevant, achevant d'arranger le peu de peau qu'il te reste, d'accroché à ton corps macchabée. Quel monstre as-t-il fait de toi ? Il ralentis le rythme, le coup de grâce, celui qui fait plus que te faire chavirer. « Bea … » Cette façon qu'il a de soupirer ton nom, de te rendre encore plus atteinte par ce monstre qui grandis dans ta poitrine alors que tu réalises qu'il est trop tard. Vous êtes perdus, tous les deux. Fiancés, tous les deux, à d'autres. Ce que tu ne donnerais pas, pour retourner en arrière. Dans cette ruelle, après de confidences trop violente de ta soeur qui te jurait qu'il ne voulait qu'elle. Ses doigts venant foutre un bordel dans ta chevelure. Tu t'en fiches, tu t'en balances, il pourrait probablement même t'étrangler que tu le laisserais faire, trouverait un moyen d'en profiter. Il a réussit, ce connard trop gourmand. Il t'as, entièrement. Il t'as attrapé, la sirène est enfin dans ses filets, dans son bateau, entre ses reins. Comment mentir. Comment survivre. Faire comme si ce n'était que du désir, ce n'était pas plus, jamais plus. Il fait peut-être froid, mais il est la chaleur chaleur dont tu as besoin, celle qui monte dans ton ventre, dans ta poitrine, jusqu'à ta gorge, puis tes lèvres toujours verrouillées à celles de ton amant. Puis arrives ce point de non retour. Tes jambes qui tremblent, ton dos électrocuté, ton souffle qui se meurt l'espace d'un instant avant d'exploser en une plainte résonnant avec celle des loups qui peuvent bien habiter cette forêt que vous avez faite votre. C'est terminé, le plaisir à atteint son apogée, mais pourtant, tu ne veux pas que ça s'arrête. Tu retrouves doucement ton souffles, ce qu'il te faut pour parler, pour te plaindre.
« Marcus... » Souffles-tu contre ses lèvres, encore atteinte, encore souffrante de cette maladie sans nom. Parce que tu connais la suite, la cruelle suite. C'est toujours de cette façon dont ça se passe. Pourquoi est-ce que ce serait différent aujourd'hui, avec lui ? « Marcus me laisses pas... » Le supplies-tu, fermant tes yeux un moment pour ne pas croiser son regard, pour qu'il ne devine pas ce qui s’érige pourtant devant lui comme une montagne aujourd'hui, ce soir, cette nuit. « Sans toi j'y arriverais pas. » Avoues-tu encore difficilement, retrouvant peu à peu ce souffle qu'il t'as volé et tout ce qu'il a prit avec. Tu ne peux pas le voir partir. Il t'as rendue dingue, complètement tarée et il n'y a pas de remèdes. Putain. Pourquoi lui ? Parfois tout le onde sur qui s'aurait pu tomber, il fallait que ce soit lui. Marcus, celui qui avait le pouvoir de te faire le plus de mal, la raison même pour laquelle tu t'étais enfuie, avant qu'il ne soit trop tard. Désormais, il l'était, trop tard. Personne ne pouvait plus te sauver. Personne sauf lui.
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