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sujet; I won't be a bombshell. Not again. [Hankario]

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Retour au QG des Audacieux.

Enfin non, ce n'était pas un retour. Hank Pepper avait été un Nocturne, et même s'il connaissait un peu les Pacifiques, ce n'était pas son camp. Plus exactement, en fait, le Sergent Pepper débarquait au camp des Audacieux et Pacifiques. Jolie idée lorsqu'on savait qu'en fait, il ne les avait même pas abandonné, il n'avait même pas dit qu'il ne reviendrait pas, non, il s'était simplement contenté de...partir.  C'était un peu lâche, oui, d'accord, mais d'un autre coté, il ne pouvait pas prévenir puisqu'il ne savait pas ce qu'il allait se produire. Il ne pouvait pas deviner pour l'attaque, et sinon, il aurait été là. Il ne pouvait pas deviner l'alliance avec les Pacifiques. Et de toute façon, même s'il avait su, il n'aurait pas approuvé.

Cela dit, s'il avait su, il se serait battu.

On ne pouvait changer l'avenir, ni le passé, on ne pouvait rien y faire, juste survivre, tant qu'on pouvait, et combattre, et puis rêver un peu, rêver toujours, et parfois, avec un peu de chance et beaucoup d'audace, on parvenait à s'en sortir, et parfois même, on était heureux. Hank disait qu'il ne croyait en rien de ça, et il se prétendait pessimiste. Il passait pour un râleur, mais c'était en vérité un incorrigible optimiste qui n'abandonnait jamais rien. Il était aussi obstiné que teigneux. Il ne croyait qu'à ça, qu'aux rires des gens et aux sourires, et à leur capacité à survivre et à aimer bien plus qu'à faire pleurer. Tout le reste, c'était du hasard et de la chance, et c'est bien connu, le hasard est à la vie ce que la chance est au destin, c'est à dire tout et pas grand-chose.

Bref, sur ces paroles pleines de joie, il n'en restait pas moins qu'il fallait qu'il délivre une bombe à euh...comment s'appelait ce type, d'ailleurs ? Un machin artisanal pour une opération top secrète, normalement pas fait pour tuer quiconque dépassant la taille d'un labrador. De toute façon, c'était pour faire exploser un mur. Ce qui ne lui disait pas comment s'appelait celui qui montait l'opération. Où avait-il mis ce foutu papier ? Hank avait la fâcheuse manie de tout perdre. Surtout qu'il était particulièrement déconcentré à ce moment précis, étant donné qu'il essayait en même temps de vérifier si les gens du camp n'avaient pas d'intention belliqueuse (nan, le jeu de mot n'était pas volontaire) envers lui. Il espérait que non. Mais globalement, ça allait. Ils ne semblaient pas lui en tenir rigueur. Pas trop. Ca atténuait un peu sa culpabilité.

« Papa, tu vas faire tomber le colis. » La voix pleine de reproche de Juliet, sa fille. Oui, en effet, il avait la tête ailleurs, et mieux valait que ceci reste à plat. « Oui, merci. » Personne ne voulait exploser. Et surtout pas lui. Il finit par retrouver le nom de la personne qu'il voulait voir et demanda son chemin à un autre insurgé, Tom : « Eh, Tommy. » « Oh, Pepper. » Il fallait qu'il tombe sur le seul qui lui en voulait vraiment, c'était bien sa veine. Il décida de passer outre et de maintenir un semblant de politesse. « Je cherche Mark. Tu sais où il est ? » « Pas là. Pas pour les lâches comme toi, en tout cas. » Il leva les yeux au ciel. « J'étais en mission en Irlande, m'emmerde pas, Tommy. » « C'est ça. Et c'est pour ça que t'es pas revenu, aussi, Sergent Pepper ? » Les mots fusaient comme des balles, ça faisait mal. Et l'autre se rapprochait dangereusement, et il faisait deux fois sa taille, et il ne pourrait pas se défendre. « Putain, Tom, arrête. Je suis revenu, j'ai lâché personne. Fous moi un peu la paix, tu veux ? » L'autre l'attrapa par le col, le secouant violemment. La bombe se retrouva en équilibre précaire. « Papa ! » Il tenta de paraître calme pour rassurer sa fille : « C'est rien, ma chérie, tout va bien. Recule assez loin, s'il te plait. » Elle obéit. Bonne fille. «  Tom, pour la dernière fois, arrête ça, c'est dangereux. » Mais l'autre ne l'écoutait déjà plus et son objectif suivant fut de lui flanquer un poing dans la figure. Pour esquiver, Pepper recula, se baissa, et dans tout cela, lâcha le paquet, qui tomba à ses pieds. Dans un mouvement rapide, il repoussa Tom aussi loin qu'il put au moment où la bombe explosait.

Et la chose qui a priori ne devait pas pouvoir tuer plus gros qu'un labrador lui péta à la gueule. Par quel miracle put-il rester debout, il n'en sut rien. Il réussit à lever les bras pour protéger son visage, et resta là une seconde, deux, groggy, sonné, mais debout, les bras et le torse en sang, et même le visage, il n'avait réussi qu'à éviter de prendre les éclats dans les yeux.

Le hasard et la chance.

Mais quel hasard et quelle chance avait-il de mourir tué par un de ses propres engins ?

Probabilité, 1 %. Comme quoi...Cela le fit sourire alors qu'il s'écroulait lentement, ignorant les cris, assez localisés cependant, la bombe n'était pas grosse. Et heureusement, non d'un chien, il avait pensé à l'assortir d'un sort rendant silencieuse l'explosion. Sinon, tout le qg aurait été découvert, tout le monde aurait eu une vraie bonne raison de le tuer.

Il émergea de l'inconscience alors qu'il était allongé au sol, mais il voyait flou, et mal, et il y avait un type avec lui, et il avait soif et il ne comprenait pas ce qu'il se passait. Il réussit à articuler, sans entendre de réponse précise : « Ma fille... »

Tout ce qui l'intéressait, c'était Juliet. Et peut-être un peu Tom aussi.

Mais pas lui, il pouvait bien y passer, ça irait tout de même si les autres s'en sortaient.
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Une journée comme une autre. Un après-midi comme un autre. Tu n'as rien à faire, tu t'obliges à te reposer. Personne n'a besoin de toi pour le moment, alors tu en profites pour te reposer le corps et l'esprit. Il faut que tu sois le plus en forme possible, parce qu'on compte sur toi. Alors installé là, à l'entrée de ta tente, assis à l'envers sur une chaise, tu regardes les autres insurgés. Tes mains sont croisées sous ton menton, posée sur le sommet du dossier. Teine est en chasse entre les pieds des autres insurgés. Tu le vois chercher des souris ou mieux : des rats. Il a faim, même si tu lui as ramené quelques poussins tout à l'heure. Il s'est régalé, mais il a besoin de chasser. Le pauvre reste un animal sauvage, même s'il a choisi de rester à tes côtés. Il a besoin de courir, de chasser, de jouer avec d'autres. Tu fais de ton mieux pour lui fournir un environnement suffisamment stimulant mais plus le temps passe et plus tu te dis que tu devrais vraiment le ramener en forêt. Il y serait plus heureux, et c'est le plus important. Tu es ainsi : le bonheur des autres passe avant le tien. Même si tu te demandes si ce n'est pas faire preuve d'égoïsme de vouloir ramener ton premier amour. Non, tu ne dois pas te poser de questions. Il faut que tu t'aères l'esprit. Ne te prend pas la tête avec de telles pensées, il faut absolument que tu te reposes.

D'ailleurs, pour le faire dans les meilleures conditions, ne devrais-tu pas aller au lit ? Si, bien sûr. Sauf que tu sais que tu ne pourras pas fermer l’œil. Pas maintenant, pas après que Kenneth t'ait réveillé cette nuit parce que tu faisais un cauchemar. Ils sont réguliers, trop fréquents... Peut-être devrais-tu prendre de la potion pour t'aider à te détendre. Sûrement, même. Mais comme cela t'obligerait à piocher dans les réserves que tu gardes pour tes patients, tu ne le feras pas. Hors de question. Alors tu te contentes de regarder ce qui t'entoure, faisant plutôt travailler ta mémoire. Tu enregistres combien de tentes sont dans ton champ de vision, calcules à combien de pas elles sont de ta "porte", te remémores le visage de leurs habitants. Tu fais fréquemment ce genre d'exercice, cela te permet de garder ta mémoire au top, sachant que maintenant, il n'y a que sur elle que tu peux compter pour réaliser certaines potions. C'est dommage, tu n'as pas eu le temps d'emporter les grimoires de Sainte Mangouste contenant toutes les potions répertoriées et comment les réaliser. Enfin, c'est ainsi, malheureusement.

Sans trop comprendre pourquoi, tu vois ton renard revenir vers toi, les oreilles en arrière, visiblement méfiant. Cette attitude retient toute ton attention, et tu te redresses sur ton siège. Tu connais ce comportement : il sent un danger, ou il y a quelqu'un dont il ne reconnaît pas l'odeur dans les parages. Un visiteur ou un danger. Tu fronces les sourcils et te relèves, aux aguets. Le canidé sur tes talons, tu t'éloignes alors de ta tente, lui jetant un rapide coup d’œil de temps en temps. C'est ainsi que tu repères deux nouveaux venus : un homme et une petite fille. Tu restes à distance, l'homme semble avoir quelques ennuis avec un insurgé. Faut-il que tu t'en mêles ? Tu ne sais pas, tu n'écoutes pas ce qu'ils disent. Ton attention est plutôt portée vers le colis qu'il vient d'amener. Quelque chose effraye ton ami à quatre pattes et tu ne sais s'il s'agit de l'homme en question ou de ce qu'il transporte. Du coup, tu prêtes attention à ce qui se dit. Il demande à l'enfant de reculer. C'est dangereux ? Cette fois, tu te mords la lèvre et t'avances vers eux... Juste au moment où le colis tombe au sol et explose.

BOUM. Tu n'entends rien, mais le souffle de l'explosion te frappe de plein fouet. Heureusement, tu es trop loin pour être blessé. Ton renard a pris la fuite, mais toi tu restes sur place. Ton regard fait rapidement le tour des dégâts. Les plus proches doivent avoir quelques blessures mais c'est sur l'inconnu que se posent tes prunelles. Il s'est tout pris de plein fouet, et s'écroule au sol. « Merda! » lâches-tu, te précipitant vers eux. Tom est au sol, ses vêtements sont un peu déchirés, tu devines des plaies mais rien de bien grave au premier coup d’œil. La petite était plus loin, elle semble aller bien. Si ce n'est que son père vient de tomber, en sang. Tout aussi rapidement que précautionneusement, tu retournes l'inconnu, le positionnant sur le dos. Hé bien, ce n'est pas beau à voir... Il ne te faut pas plus d'une seconde pour établir un premier bilan : multiples brûlures, plaies dues à l'enveloppe de ce qui a explosé. Bon sang... Tant pis, pas le choix. À l'aide de diffindos, tu dégages les plaies, regardant la petite s'approcher. Elle veut t'aider ? Hum. Tu réfléchis. Puis lui accordes quelques secondes, montrant ta tente du doigt.

-La tente là-bas est la mienne. Mes réserves de potions sont là-bas. Vas-y, mon colocataire doit encore y être. Dis-lui qu'Ilario – c'est moi – a besoin des potions pour les brûlures. Ce sont les grandes fioles oranges, s'il ne sait plus lesquelles ce sont. Tu peux le faire ?

Oui, elle peut le faire. Et elle y va. Un léger sourire étire tes lèvres, avant que celui-ci ne disparaisse. Pleinement concentré, tu dégages les plaies, les nettoies rapidement, et fait une seconde estimation des dégâts. Un de ses bras semble très mal en point, sa peau est couverte des brûlures assez graves et il a eu beaucoup de chance que ses yeux ne soient pas touchés. Les mâchoires crispées, tu pestes contre ces gens qui transportent des choses dangereuses sans prendre toutes les précautions nécessaires. Tu pestes aussi contre Tom, mais en italien, résultat il ne peut pas comprendre toutes les insultes que tu peux lui adresser. Tant pis. La petite revient assez rapidement et tu la remercies d'un grand sourire, récupérant la fiole. C'est une sorte d'huile qui bloque la nécrose des tissus associée à un analgésique. Tu en verses donc sur les blessures, ajoutant un sortilège pour que le liquide ne coule pas trop sur les côtés. Allez, le plus important est de diminuer la douleur et de stopper la progression de la nécrose. Les soins viendront lorsqu'il sera stabilisé. Durant plusieurs minutes, tu veilles au bon déroulement de ce processus. Tu es tellement concentré sur tu manques de sursauter lorsqu'il prend la parole, réveillé. Sa fille ? Tu regardes la concernée. Tu souris à l'enfant, puis regardes à nouveau le père...

-Elle n'a rien de grave, ne vous inquiétez pas. Vous, par contre, je ne peux pas en dire autant.

Les brûlures sont profondes, les plaies aussi, ton bras est en partie déchiqueté... Quelqu'un n'ayant pas le cœur assez bien accroché aurait du mal à supporter ce spectacle. Toi, tu as l'habitude. Tu sais garder son sang-froid et agir de la manière la plus juste qui soit. Tu le regardes, te mordillant la lèvre. Le soigner sur le sol n'est pas l'idéal, mais pour l'instant tu n'oses pas trop le bouger. À moins que...

-Vous pensez être capable de vous lever et marcher un peu ?

Au moins le temps d'arriver jusqu'à ta tente. Tu pourras toujours le soutenir au besoin. Mais tu aimerais vraiment un lieu un peu plus isolé, histoire que tous les insurgés ne te regardent pas travailler. C'est toujours gênant d'avoir du public, et Merlin sait combien c'est mauvais pour ton travail de te déconcentrer... Mais tu feras comme il le sent, comme il préfère.
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Ce n'était pas la première fois qu'il était blessé mais bien la première fois qu'il mettait d'autres insurgés, de manière collective, en danger, en dehors d'une mission, et comme d'habitude, Hank ne s'intéressait pas du tout à lui même mais à ce qu'il se passait autour de lui – même si bon sang, il avait tout de même vachement mal. Ca prouvait au moins que la qualité de son travail était correcte, un peu trop même.  Maudit soit-il, la prochaine fois, il donnerait rendez vous à Mark ailleurs. Et Tom, alors, où était-il cet abruti ? Au fond, il espérait qu'il ne lui soit rien arrivé. Hank n'était pas quelqu'un de méchant, pas même rancunier. Lorsqu'il n'aimait pas quelqu'un, cette personne l'indifférait au plus haut point. Il lui fallait beaucoup de temps et d'affronts pour vraiment ne plus pouvoir piffrer quelqu'un. A vrai dire, il était un peu comme ce poème de Kipling, qui s'appelait When the English begin to hate. Il n'était pas menaçant, il était d'un bon naturel mais lorsqu'on tentait de le détruire alors il se mettait réellement en colère et il n'y avait pas de point de non retour.

Il ne voulait pas mourir. Ca aurait été bête, ce n'était même pas un combat, ce n'était pas glorieux, ce n'était rien, qu'un stupide accident. Mais à la limite, le Sergent Pepper s'en fichait si les autres survivaient, s'ils allaient bien. Juliet, où était elle ? Il ne savait pas, et immédiatement, il commença à paniquer. L'homme qui se trouvait près de lui devait être un médicomage.  Il avait la voix rassurante de tous les médecins du monde – en tout cas de tous les médecins que Hank Pepper connaissait de près ou de loin et il en connaissait un certain nombre. Parce qu'il avait beau être un poids plume, ça ne l'empêchait pas d'être un petit teigneux bagarreur, même  s'il ne gagnait pas à chaque fois. Même s'il s'était un peu calmé.

Il n'en voulait pas à Tom et ne souhaitait pas lui faire de mal, mais surtout, il voulait que sa fille aille bien, il ne supporterait pas de la perdre. Elle était tout ce qui lui restait. Et si elle mourrait par sa faute, il se buterait s'il survivait à ça. Mais l'homme fut rassurant. Il grimaça. Il avait vraiment mal, mais réussit à produire un semblant de sourire avant d'articuler avec difficulté : « Pas très grave...les autres ? Personne n'a été touché ? »

Pouvait-il se lever ? Excellente question, il n'en savait strictement rien, il ne comptait pas essayer, mais s'il le fallait. « Je crois. Je sais pas trop. » Avec un peu de détachement, comme si cela arrivait à quelqu'un d'autre, il s'aperçut qu'il ne sentait plus son bras. « Je ne sens plus rien du coté droit...Prêtez moi votre épaule. » Avec difficulté, il parvint à se redresser un peu. Pas beaucoup. Il grogna, lutta, respira un grand coup – ce qui lui fit mal, il devait avoir des cotes cassées – et parvint finalement à se mettre debout. Sa respiration restait sifflante, et l'ancien auror prononça : « Je crois que je vieillis, j'ai vraiment pas tenu le choc...j'espère que ce n'est pas trop loin votre tente, je vais me casser la gueule sinon. »

Il râlait. Il y arrivait. Donc, il n'allait pas mourir. Pas maintenant. D'ailleurs Juliet confirma : « Papa va s'en sortir, monsieur. Il est grognon comme d'habitude. » Il lui posa une main sur la tête. « Chut, petite fille. Pour quoi tu me fais passer, là ? » Elle lui sourit : « Pour un papa Teddy-Bear. » Drôle d'insulte, mais il ne releva pas. « Elle n'a pas besoin de voir tout ce sang, vous voulez bien lui dire d'aller jouer ? » Il jugea qu'il était peut-être temps de remercier ce guérisseur improvisé, parce qu'il avait quand même eu pas mal de chance de tomber sur lui immédiatement. « Merci, au fait. Je vous ai pas demandé votre nom...Moi c'est Hank, Hank Pepper. » Ils arrivaient à la tente.

C'était un brave type, ce guérisseur, assez jeune, mais il l'aimait bien – Hank n'était pas du genre à détester ou à râler après des gens qui l'avaient sauvé, il ne fallait pas exagérer. Mais il ne voulait surtout pas déranger. « Je peux me débrouiller vous savez. » Il manqua de tomber et se raccrocha à ce qu'il trouvait, à savoir Ilario lui-même. « Pardon. J'ai déjà causé pas mal de dégâts, je veux pas vous emmerder non plus. Ca va mieux, d'ailleurs. » Comme disait McCartney, I admit it's going better, et Lennon répondait dans la chanson, Can't get much worse.
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C'est étrange, il faut toujours qu'il y ait des blessés lorsque tu essayes de te reposer. Un jour, il faudrait que tu penses à retourner dans ton Écosse natale pour te ressourcer. Au moins, tu ne croiserais personne qui aurait besoin de ton aide. Quoique. Ce n'est même pas sûr. Il faut toujours qu'il se produise quelque chose quand tu es dans les parages, et du coup que tu te sentes obligé d'intervenir. Non, le mieux serait de faire une vraie sieste dans ton lit, en condamnant les entrées de ta tente pour être tranquille. Il faudrait vraiment que tu le fasses, un jour. Un jour, oui, quand tu seras prêt à accepter l'idée que tu ne puisses pas être présent pour quelqu'un qui aurait besoin de ton aide. Peu importe qu'il y ait d'autres personnes capable de soigner les autres, tu as besoin d'être là. Tu ne contrôles pas cela c'est inscrit en toi : tu en as besoin. Parce que tu as perdu trop de personnes pour que cela recommence, et que tu n'aies rien fait. Tu ne pourrais pas le supporter, pas encore.

Mais pour l'instant, l'inconnu n'a pas l'air de vouloir te filer entre les mains. Ses blessures sont sévères mais pas mortelles, ce qui est une très bonne nouvelle. Tu vas pouvoir faire quelque chose sans craindre de faire une orpheline. Parce que oui, cette petite est sa fille, cela ne fait aucun doute. En ces temps, peu de personnes emmèneraient des enfants avec eux, s'ils n'étaient pas de leur famille. Et puis, ils se ressemblent, elle l'appelle papa, il cherche sa fille, veut de ses nouvelles... Et tu lui en donnes, sans la moindre hésitation. Quand un père se fait du soucis pour sa famille, le rassurer est la première étape sur la voie de la guérison. C'est toujours plus simple de guérir une personne apaisée qu'une personne anxieuse. Sa seconde question te surprend. Tu n'as pas tellement l'habitude d'entendre tes patients s'enquérir de la santé des personnes autour dans les secondes qui suivent leur réveil. Mais, afin de lui répondre au mieux, tu relèves les yeux et observes les personnes aux alentours. Les blessures ne sont pas trop graves, Tom est le plus touché après cet homme sur lequel tu te concentres à nouveau.

-Il n'y a rien de grave, ne vous inquiétez pas.

Les autres médicomages vont s'en occuper. Ce ne sera pas un problème pour eux. Par contre, ce monsieur a besoin de soins et tu seras plus à l'aise si tu les lui prodigues dans un endroit plus au calme qu'ici. C'est pour cette raison que tu lui demandes s'il peut bouger. Tu pourrais bien utiliser un mobilicorpus, mais tu veux aussi savoir jusqu'où il a mal. Ses réactions sont un bon indicateur quant à ce que tu vas devoir faire pour lui par la suite. Tu l'écoutes donc attentivement. Tu le laisses essayer, en silence. Et lorsqu'il déclare qu'il ne sent plus rien du côté droit, tu ne peux retenir une grimace. Voilà qui n'est pas une très bonne nouvelle, il faut bien l'avouer. Tu acceptes de lui servir de béquille, sans mot dire. Tu l'écoutes plutôt, observes chaque grimace, écoute chaque souffle, note chacun de ses tremblements. Et il râle. Cela t'arrache un sourire.

-Ma tente est à quelques dizaines de mètres, ça devrait pas être trop long, ne vous inquiétez pas pour ça.

C'est de justesse que tu ne l'appelles pas papi, suite à sa remarque. Tu le ferais volontiers, tu vous vous connaissiez un minimum. Mais ce n'est pas le cas, alors tu n'en fais rien. Qui sait, ce n'est pas parce que tu tiens ta langue sur l'instant que tu vas la tenir longtemps. Tu écoutes la petite expliquer que son père va s'en sortir. Parce qu'il est aussi "grognon" que d'habitude. Un sourire étire tes lèvres et un « Je n'en doute pas. » t'échappe, à son intention. Tu laisses les deux discuter, aidant l'homme à avancer. Lorsqu'il te présente une requête tout à fait pertinente : occuper l'enfant, afin qu'elle ne soit pas trop perturbée par tout ce sang. C'est une bonne idée oui, mais de quelle manière ? Tu n'as pas l'habitude des enfants, et tu ne peux pas trop la laisser dans le camps sans surveillance. C'est alors que te vient une idée. D'une main, tu siffles entre tes doigts. Quelques secondes plus tard, Teine montre le bout de son museau, curieux. Une fois de plus, tu te tournes vers la petite.

-Regarde. Je te présente Teine, mon renard. Il est encore un peu sauvage mais si tu t'y prends bien – autrement dit que tu ne fais pas de gestes brusques et ne crie pas –, il devrait accepter de se laisser caresser. Tu ne voudrais pas jouer avec lui, le temps que je soigne ton père ?

Si, elle veut. Cela te fait sourire, et tu laisses ton animal observer l'enfant avec curiosité. Tu sais qu'il ne la mordra pas, il préfère prendre la fuite si jamais il y a un problème. Tu ne te fais pas de soucis à ce niveau. Et pendant que vous les laissez ensemble, le brun te demande ton nom. Tu mémorises aussitôt le sien. Hank Pepper. D'accord. Un sourire fend ton visage, que tu tournes vers lui. « Et moi c'est Ilario. Ilario Leonelli. Mais j'aurais préféré vous rencontrer dans d'autres circonstances que celle-ci. » fais-tu, sur le ton de la plaisanterie. C'est vrai qu'il y a mieux, comme première rencontre. Enfin, ce n'est pas grave. Kenneth quitte la tente lorsque vous entrez, et tu l'en remercies d'un sourire. Bien, à ton patient maintenant. Qui dit pouvoir se débrouiller seul. Mais bien sûr, c'est pour cette raison qu'il manque de tomber et se raccroche à toi. Pour ta part, tu le retiens et le dirige vers une chaise, l'aidant à s'y asseoir.

-Je ne veux rien entendre. Vous êtes blessés, donc vous restez là, au moins jusqu'à ce que vous puissiez tenir debout sans devoir vous appuyer sur quelque chose. Et vous ne m'emmerdez pas, comme vous dites. Je n'ai pas envie de vous voir partir dans la nature dans cet état, encore moins avec une enfant...

On ne sait jamais sur qui ni sur quoi on peut tomber. Tant qu'il ne sera pas un minimum remis, tu ne le laisseras pas repartir. Parce que dans son état, il aurait bien du mal à se défendre. C'est pour cette raison que, en quelques coups de baguette magique, tu pousses quelques affaires et sors un lit supplémentaire. Il serait peut-être mieux logé à l'infirmerie, avec les pacifistes, mais pour l'instant cela fera l'affaire. « Allongez-vous donc. » lui souris-tu, lui indiquant le lit. Tu es suffisamment près pour le soutenir s'il a besoin d'aide pour passer du siège au lit. Enfin, avant cela, tu vas farfouiller dans tes affaires, à la recherche des potions les plus adéquates. Cela ne te prend pas tellement de temps, tu as l'habitude de ce genre de chose, tu saurais dire où se trouve telle ou telle potion, même les yeux fermés. C'est ainsi que tu reviens avec une pommade, une potion à boire et... Encore une potion à boire.

-Bien, alors, dites-moi. Est-ce que vous ne sentez toujours rien du côté droit ? Pour le reste, sur une échelle de un à dix, dix étant l'insupportable, vous en êtes à peu près à quel niveau ? En toute objectivité, évidemment. J'ai une petite idée quand à l'état dans lequel est votre bras et sont certaines côtes, mais est-ce qu'il y a un autre endroit tout particulièrement douloureux ?

Que tu saches où tu dois faire attention. Que tu saches à quels endroits tu vas devoir te faire plus doux, pour ne pas lui faire mal inutilement. Tu es quelqu'un qui fait toujours très attention à ses patients, tu minimises toujours au possible les manipulations douloureuses. Et tu te demandes bien pourquoi cet homme transportait une bombe. Elle n'était pas censée vous exploser à la figure, cela tu l'as bien compris. Mais pourquoi ? Tu aimerais poser la question, mais ce ne sont pas tes affaires. Tu n'es pas spécialement curieux, alors tu préfères garder le silence, tout en l'observant. Il n'est vraiment pas dans un bon état... Il va lui falloir de longues heures et surtout, grand minimum, une bonne nuit de sommeil pour reprendre des forces. Tu te mordilles la lèvre. S'inquiète-t-il pour sa fille ? Vu que tu as déclaré, quelques minutes plus tôt que ton renard était encore sauvage...

-Ne vous en faites pas pour votre fille... Mon renard ne mord pas, il préfère prendre la fuite si quelque chose lui déplaît... Par contre, je doute qu'elle arrive à lui faire un câlin. Mais qui sait, avec un miracle...

Un petit sourire orne tes lèvres. Si Teine est de bonne humeur, si la petite n'est pas trop brusque, peut-être qu'elle arrivera à quelque chose avec le canidé. Peut-être. Qui sait. Il faudra que tu soignes ses quelques blessures aussi, mais ce e sont guère que des écorchures, rien qui ne mérite des soins en toute urgence. Non, ta priorité est l'homme qui tu as amené dans ta tente, sans poser la moindre question, sans te demander une seule seconde si c'était une bonne idée. Il avait besoin de soins, tu les lui offres sans rien attendre en retour. Tu es ainsi. Et cela te jouera des tours, un jour. Encore...
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Hank ne connaissait pas cet homme et ne savait pas pourquoi ce dernier l'aidait. Peut-être que les médicomages – si c'en était bien un – avaient un peu la même façon de penser que lui, et que la plupart des aurors, à savoir que quoi qu'il se passe et qui que soit la personne en danger en face de soi, la première et seule chose à faire si elle était en danger était de l'aider. La principale différence avec les aurors étaient sans doute que eux, parfois, devaient tuer des gens et que ce n'était jamais l'objectif des guérisseurs.  Parfois, certains faisaient les deux. Il se rappelait du docteur de guerre, comme ils l'appelaient, Ford Mounthope (Stanford de son prénom entier), qui était une personnalité, un vrai type charismatique, une tête, un type brillant, avec qui il avait parlé de ça. C'était dur, disait-il, oui, et il était en colère – Stanford était toujours en colère – mais il jurait sur la tête de son petit frère qu'il se serait enterré vivant avec sa colère plutôt que de ne pas faire les deux. Protéger, servir, soigner, des notions qui se ressemblaient mais qui n'étaient pas les mêmes. Il s'agissait simplement de sauver les gens, toujours et encore, quitte à se perdre soi-même, et cette fois-ci, Henry Diamond-Pepper jugeait qu'il n'allait sans doute vraiment pas passer loin.

Il avançait lentement et  il ramena son bras droit contre lui, comme pour se protéger, pour ne pas prendre de nouveaux chocs, dans la position la moins douloureuse pour lui, avant d'écouter Juliet jouer avec le renard de son interlocuteur d'une oreille distraite « Tu sais que tu es beau, toi ? Oui, tu es beau, tu es comme dans Rox et Roukie ! Viens, on va aller voir  les cuisiniers, peut-être qu'ils nous donneront des gâteaux. »  Il sourit, amusé, malgré la douleur : « Je me demande si elle croit qu'il va lui répondre. En tout cas, vous avez fait une heureuse, elle se croit dans un dessin animé. Vous connaissez Walt Disney ? » Quoi ? Il fallait bien demander, après tout, tous les sorciers n'avaient pas des ascendants moldus directs comme lui. La culture moldue était très présente chez Hank et il avait élevé sa fille d'une manière aussi sorcière que moldue. D'ailleurs, sa femme, Jane, était aussi une moldue, alors il ne pouvait pas faire autrement. Il était content que Juliet n'aie rien – et même Tom, d'ailleurs – et qu'elle ne soit pas trop traumatisée. A cet âge, les chagrins passaient vite, même si parfois, voir le regard grave de sa petite fille de dix ans, rendu si grave par la mort de sa mère, le faisait frissonner de tristesse.

Ilario, puisque c'était son nom, se présenta avec humour. Hank répondit sur le même ton : « Mais je m'annonce toujours de façon spectaculaire, j'ai une prédilection pour les entrées théâtrales. C'est du à ma personnalité un peu...Explosive, je crois. » Bon, c'était de l'humour noir un peu stupide, mais il pouvait se le permettre vu qu'il n'y avait pas eu trop de dégâts. L'ancien auror continua, en manière d'explication, presque d'excuse : « En fait, je suis artificier, et la bombe, c'était une commande de quelqu'un d'ici...je préférerais qu'ils me commandent juste des feux d'artifices, la prochaine fois, ou alors je vais livrer ailleurs, c'est un peu trop dangereux. » Il fallait dire aussi que Tom n'avait pas aidé.

Un type bien, mais Hank était têtu, il ne voulait pas déranger. Il avait toujours l'impression de déranger, il cherchait sa place, ses gens, des gens dont il n'aurait pas l'impression qu'il s'introduisait comme un voleur dans leur univers, mais qui seraient décidés à l'accepter, point final. Cela dit, il se sentait un peu trop flageolant pour être timide, et s'exécuta sans – trop – broncher. « C'est vous le doc, doc. » Il s'amusait de lui même : « J'ai toujours rêvé de sortir ça à un médicomage, en fait. Vous avez été longtemps à Sainte-Mangouste ? » Parfois, il était bavard. Il essayait aussi d'être un peu aimable, c'était la moindre des choses puisqu'Ilario l'avait aidé. « Si ce n'est pas indiscret, bien sur. » Mais quand même, il ne voulait vraiment pas déranger.

Il s'allongea donc comme le jeune homme le lui demandait, avec une grimace lorsque ses cotes entrèrent en contact avec le lit. « Hm, ça va à peu prêt du coté droit, sauf pour le bras. Pour le coup, je dirais huit – ou neuf, plutot neuf d'ailleurs – pour le bras et les cotes, et  sept pour la tête, j'ai l'impression qu'on m'a explosé une bouteille en pleine figure. Sinon ça va à peu près. Fin, je suis pas au mieux de ma forme, mais j'ai connu pire. »

Cette fois là au ministère, lorsqu'il s'était retrouvé face à l'autre boucher...il avait cru qu'il ne pourrait plus jamais remarcher, par exemple. Ou encore quand il était tombé sur Mulciber…Bref. Il sourit à nouveau, lorsqu'Ilario parla de Juliet : « C'est une petite fille adorable. Comme sa mère. Je suis sur que ça se passera bien. » Il fallait bien croire aux miracles après tout, et Hank y était prêt. Sinon, comment expliquer le fait qu'un guérisseur aie été là si vite ?
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