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sujet; The wild road AKA... What a life ! || Love

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The wild road AKA... What a life !  || Love Empty
I'm driving so fast, I'm driving so far
   Hank Pepper & Lancelot Lovett


« Et merde ! » Ce n'était pas la première fois qu'il avait un problème avec l'Epave – il semblait à Hank Pepper que c'était l'état normal et classique de cet engin motorisé répondant parfois, quand ça lui chantait, au nom de voiture – et il s'était habitué à la réparer sans broncher. Ce qui ne l'empêchait pas de jurer comme un beau diable parce qu'il était du genre à aimer ça, râler et jurer. Hank Pepper était un très bon bricoleur et la voiture allait finir par repartir, mais voilà, il râlait quand même, pour le plaisir de râler. Parce que ça lui permettait de se détendre et d'oublier, de décompresser un peu aussi. Manches de chemise remontées jusqu'aux coudes, il avait les mains pleines de cambouis, mais quand il referma le moteur et qu'il redémarra, la voiture se mit en marche d'elle-même. « Woohoo ! Qui est le meilleur, ma Juliet ? » La petite fille à l'arrière, qui boudait parce qu'ils s'étaient arrêtés, lui lança un grand sourire éclatant dans le rétroviseur : « C'est moi, parce que je dis pas merde ! » Hank éclata de rire : il avait du mal à être sévère avec sa fille, quoiqu'il fasse. Il essayait d'être un bon père depuis la mort de sa femme, il se débrouillait tout seul, mais ce n'était pas facile.

Ça ne l'était pas avant que Lord prenne le pouvoir, le pauvre mois où ils avaient du cohabiter tous les deux tous seuls, ça l'était encore moins maintenant en tant qu'insurgé, qu'ils devaient se planquer, et tout ça. « On ne parle pas comme ça, jeune fille, ce n'est pas bien ! » Elle se mit à rire : « Tu parles bien comme ça toi, alors hein ! » Hank s'essuya les mains sur un vieux torchon qu'il gardait dans la voiture et alluma une cigarette : « Oui, mais moi, je suis un vieux ronchon qu'on ne peut plus changer. Remets le disque, on part dans cinq minutes. » Il termina sa cigarette sur un fond d'air des Smiths. William it was really nothing, William, it was your life...Bon Dieu, ce qu'il avait pu aimer Morrissey, et bon Dieu, ce que ça pouvait être marqué années 80, alors qu'il n'était même pas sur que ça date de cette décennie là. « Je vais mettre les Jam, plutôt. » Going underground, I'm going underground... Il redémarra la voiture.

Ils étaient repartis. Normalement, le plan était de prendre un comparse sur la route, qui se planquait avec une autre résistante dans un coin paumé du Wessex, et d'aller chercher du matériel chez quelqu'un d'autre. Hank comptait laisser Juliet à Tara, la résistante en question, une ancienne collègue. On n'était jamais trop prudent, et même s'il ne pensait pas qu'on le contrôlerait sur la route, il se méfiait. L’Épave n'attirait pas l'attention. Il avait l'air tout ce qu'il y avait de plus moldu avec sa vieille camionnette à plateau rouillée avec son habitacle abondement décoré aux couleurs et à gloire de Manchester City et on le laissait généralement en paix, surtout qu'il écoutait des groupes moldus, planquait sa baguette et un revolver dans la boite à gant. Généralement, Hank passait inaperçu. Il était très bon en filature et dissimulation. Chez les aurors, il y avait un examen, comme ça, il l'avait eu du premier coup. Il n'en était pas peu fier. Mais en même temps, c'était facile : Pepper connaissait autant la culture moldue que sorcière, et il n'hésitait pas à se servir de cette connaissance comme une arme, que ce soit pour la dissimulation ou bien pour combiner technologie et magie pour ses inventions, ce qui les rendaient particulièrement difficiles à contrer pour les mangemorts.

C'était du matériel moldu qu'il comptait récupérer avec Love, des explosifs, des choses comme ça, qu'il n'avait pas forcément à disposition et dont il avait besoin. Le soir tombait et il allait bientôt faire nuit. La lumière, plus douce, l'aveuglait moins et il retira ses lunettes de soleil, dernier indice qu'il était définitivement un Nocturne. Normalement, tout irait bien.

Enfin, il allait encore se faire peur avec la conduite de Love, mais ça, il s'y attendait un peu. C'était un gentil gamin, de son propre avis, mais pour apprendre à conduire, heureusement que sa bagnole ne craignait rien, parce que lui, réellement, se demandait s'il n'aurait pas mieux fait de sauter en marche. Mais sinon, gentil, rien à dire, quand bien même ça n'allait pas empêcher Hank de râler encore une fois, parce qu'il était râleur, même quand il aimait bien les gens, même quand il voulait les aider. Puis c'était un ado...et les ados, quoi...ben, il espérait que Juliet n'allait pas faire une crise d'adolescence pendant la guerre (ou que la guerre se terminerait avant), parce qu'il allait déjà falloir qu'il résolve des questions existentielles comme parler de sexualité, un truc qu'il avait largement envisagé de laisser à sa femme, ou quelque chose comme ça, parce que vraiment, il ne voyait pas comment s'y prendre. Pour Lancelot – puisque quand même, c'était son nom, même si en fait, il l'appelait Love comme tout le monde, ou gamin, parce que tous les gens de moins de vingt-cinq ans pour Hank étaient des gosses – c'était autre chose, c'était plutôt comme Archie...le visage de Hank s'assombrit d'un coup. Archie, ce n'était pas neveu – contrairement à ce que Lazarus avait voulu lui faire croire en le lui amenant. C'était le fils de Carrow. Mais il le voyait comme étant son fils, parce que c'était lui qui l'avait élevé. Il se demanda où il était maintenant. Il se demandait toujours où il était, d'ailleurs. Les mangemorts l'avaient rattrapés et Hank Pepper n'avait rien pu faire. Peut-être qu'il était mort, peut-être pas. Il ne savait pas. Maintenant, il ne lui restait vraiment plus que Juliet, mais Love lui rappelait un peu Archie : il était un peu plus jeune, deux ans de moins, mais c'était le même genre de gosse, curieux et débrouillard, un peu idiot, un peu timide. Comme lui l'avait été, au final. Exactement comme lui.

Il arrêta la voiture près d'une maison qui paraissait abandonnée et descendit en chuchotant, baguette à la main : « Attends deux minutes, Juliet, je vais voir s'il y a des... » Une baguette pointée devant son nez l'arrêta net, mais il eut le réflexe de lever la sienne dans une position aussi menaçante, et la femme blonde qui se tenait devant lui prit la parole en première : « Les premiers mots que Maugrey nous a dit ? » Il répondit calmement : « Toi, la gamine, arrête de ricaner, et toi l'irlandais, arrête de jouer l'asocial. La première fois qu'on s'est rencontrés, toi et moi ? » La réponse fusa de manière plus détendue : « Le premier match Gryffondor Poufsouffle de 1982. Je t'ai balancé un cognard en pleine tête. » Il sourit et baissa sa baguette. « Et tu m'as fait sacrément mal. Je t'ai pas trop manqué, Tara ? » Elle ouvrit la porte à Juliet, qui se jetta dans ses bras : Tara était une vieille amie et une collègue. « Non, pas trop, qui voudrait voir un vieux râleur dans ton genre ? Je garde la puce, donc ? Love, viens voir par ici. »

Hank alluma une nouvelle cigarette et en proposa une au Love en question : « Tu en veux ? T'as peut-être l'âge, maintenant, non ? » Il chariait, mais jamais méchamment.  Il sourit et flanqua une bourrade amicale au gamin. « C'est toi qui conduit, on va à Worcester, faut qu'on y soit dans deux heures. Tara, je repasse prendre Juliet demain matin, d'accord ? Tu seras sage, ma grande ? » La petite fille lui adressa un sourire irrésistible : « Moi je veux venir avec vous ! Love il est gentil et quand je serais grande, je me marierais avec ! » Hank éclata de rire : les gamins, décidément, n'en finiraient jamais d'être plus drôles que les adultes. Il monta dans la voiture et fit un signe de la main à sa fille, amusé : « Tu as la cote, mon garçon. Bon, voyons si tu as progressé depuis la dernière fois, essaye de ne pas nous envoyer dans un arbre. Si tu conduis bien, tu auras droit à un mirifique sandwitch au jambon que j'ai piqué dans une station-service. »

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The wild road AKA... What a life !  || Love Empty
L’impatience l’a tenaillé toute la journée et l’exaspération de Tara n’a pas du tout réussi à le contenir. Il s’est fait encore plus exubérant, encore plus ennuyant, Six participant joyeusement au babillage inutile dont il a ensevelit la femme, et il a le nez collé aux carreaux des fenêtres de la maison depuis une bonne heure quand la voiture attendue se pointe enfin devant. La blonde est déjà sortie, désireuse d’échapper à l’énergie incontrôlée de Love, et il sort sur le perron quand il voit bien que leurs visiteurs sont ceux attendus.

Hank et Juliet.

Surtout ce premier, en fait. Il a abêtit les Silencieux de sa prochaine sortie avec l’artificier, sans savoir pourquoi il a exactement besoin de lui. Il est seulement heureux de passer du temps avec l’homme, de faire une sortie entre hommes et de quitter Londres un brin. Soif de découverte, d’action, de nouveautés. Il est lui-même un feu d’artifice, ce garçon. Puis, si c’est Murphy la petite favorite de l’artificier et du Weasley (et il ne peut même pas retenir un peu de jalousie, en y pensant)… il a quand même droit à ça. Ça le rend heureux.
Il bondit à peu près jusqu’à la voiture quand Tara le lui demande, remontant le col de son manteau. Il va prendre une cigarette quand Hank lui propose la chose, mais suspend son geste et grimace à son commentaire. Haha, très drôle. « J’suis pratiquement majeur, tu sauras. » Dans quelques mois à peine, voyons, et puis, on ne lui fera pas croire que son expérience passée ne peut pas lui donner quelques mois d’avance ! Et l’autre a déjà rangé son paquet. Légère lueur de déception dans ses yeux, cela dit brève, quand Hank lui annonce la teneur de leur après-midi. Une vague d’excitation déferle dans son corps. Il va conduire ! Pendant deux heures ! Jusqu’à Worcester ! Par Merlin, Serpentard et tous les autres !

Le jeune sorcier glousse et passe sa main dans les cheveux de Juliet, avant de se pencher pour lui faire un bisou sur le front et en quémander un sur sa joue, qu’elle lui donne sans rechigner. « Promis, Juliet, tu auras le premier tour, quand t’auras mon âge. » Le tout bien clamé à voix haute. Hé. Faut bien embêter ce vieux ronchon de Sgt Pepper. Puis, le temps qu’elle se rende à son vénérable seizième anniversaire, il en aura vingt-deux. Franchement… ce serait faisable. Mais assez de plans sur la comète et de dérives.
Alors que son mentor (voilà, il l’a décidé : mentor, le titre lui va bien) prend la place du mort, il réalise que son offre n’est pas une blague, que c’est bien vrai, et le commentaire sur sa popularité auprès d’une fillette de dix ans lui passe cent pieds par-dessus la tête. Il va conduire ! Et même bien conduire, foi de Lovett, parce que bouse, il s’est pratiqué comme un chef, et qu’il y a un sandwich au jambon en jeu. Hors de question de perdre ce prix fort alléchant. Le gamin se glisse sur le siège du conducteur et pendant qu’il ajuste le siège et les rétroviseurs, il répond à son compagnon d’une voix sûre : « Pari tenu. » Hank sait comment le faire fonctionner – au défi, à la compétition, aux récompenses et au “cap ou pas cap”. Il sait que pour l’emmener plus loin, il n’y a rien de mieux que de mettre en doute son orgueil d’adolescent et de le forcer à sortir de ses limites pour se prouver. En plus, dans la nuit tombante… que de nouveauté. Il rouvre la portière pour faire rentrer son corbeau, outré d’être laissé hors du voyage qui vient aussitôt se poser sur le volant, lui cachant momentanément la vue. « Ha non, si tu veux venir, tu vas en arrière ! Trop injuste, bwâak ! » Il obtempère à moitié, pourtant, lui foutant un coup d’aile au visage au passage, avant d’aller s’installer sur la cuisse de Hank, ses yeux fixés sur lui. « Me boude pas. C’est sérieux. Y’a un sandwich en jeu. » Autant pour le sérieux. Il se chamaille avec un oiseau.

Love se frotte les mains, démarre le moteur, s’attache, lève un peu le volume de la musique avant de le baisser, puis de le remonter, sans savoir ce qui lui plaît. Il a déjà démarré, avancé même, et est au premier arrêt de la rue quand il regarde Hank du coin de l’œil. « On va faire quoi, à Worcester ? Y’a des gens qui nous attendent ? Des insurgés ? On les connaît ? Une seconde de silence. Je peux avoir une cigarette ? » Un petit sourire angélique et quémandeur en prime.
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Hank Pepper, un type bourru, grognon, râleur. Rien qui ne le prédisposait à être un bon père ou un bon instructeur, sinon une certaine patience, et puis l'envie d'apprendre aux gens. Il y avait également le fait qu'il connaissait bien la solitude, les éternelles questions que les jeunes se posaient : c'étaient les mêmes que lui s'était posé autrefois, lorsqu'il était plus jeune. Il avait été un enfant solitaire, et un adolescent timide en proie à des tas de questions existantielles. Chez un gamin comme Love – ou chez n'importe quel garçon du même âge, finalement – cela ne devait qu'être exacerbé par la guerre. Parce qu'il restait de toute façon difficile de trouver sa place dans un monde qui ne voulait pas de vous, un monde en guerre. Il y avait eu des années d'accalmie dans la vie de l'ancien auror, mais il y avait aussi eu des années de conflits, où il doutait, où il se demandait lui aussi s'il trouverait sa place. Il avait eu peur, peur de rester à vie dans le bled paumé où il vivait. Il voulait partir parce qu'il était effrayé, putain, effrayé de passer le reste de sa vie dans cette ville et de manquer tout ce qu'il aimait dans ce monde-ci...c'est parce que Hank avait trouvé ce qu'il aimait dans ce monde qu'il continuait de se battre.

La joie, l'amour, la beauté, tout ça disparaissait sous le ciel grisatre d'une dictature et de ses souvenirs, mais il lui restait la musique et les souvenirs et s'il avait été heureux, d'autres pouvaient encore l'être, alors il ne comptait pas les laisser détruire ceux qui pouvaient s'en sortir. Lui, il avait déjà eu beaucoup – même si tout lui manquait de nouveau. Surtout Jane. Mais il n'était pas trop malheureux. Plus maintenant. Il arrivait à regarder en arrière et à sourire. Ca existait. Ca avait existé. Ca existerait encore. Alors il arrivait à peu près à sourire. A peu près. Il y avait des jours où c'était plus difficile. Et des occasions où ça l'était moins. Love avait un don pour ça. Ce gamin avait quelque chose. De la gentillesse, une certaine joie de vivre malgré la guerre. C'était dur, pour un gosse, mais Hank savait que celui là s'en sortirait. Il ne pensait pas non plus en disant qu'il deviendrait quelqu'un de bien, quelqu'un de digne de confiance. Il en manquerait, de confiance en lui, au début, mais ça viendrait. En attendant, il pouvait encore se moquer de lui gentiment. « Mon père disait que la majorité, c'était quand on devenait indépendant financièrement, tu sais. Et quand on savait conduire. Alors en route, que je vois ce dont tu es capable. »

Ils partaient en effet, rapidement. Hank laissa Love babiller gentiment à coté de lui dans la voiture en faisant signe à Juliette de la main, continuant sur le même ton de plaisanterie : « Pas de relation sans mariage, c'est la règle dans la famille ! Et tu ne veux pas trahir la famille. » Comme Love le regardait d'un air un peu interdit, il ajouta en souriant : « Jamais vu le Parrain ? » La culture sorcière avait de sales carences à rattraper en matière cinématographique. Il n'insista pas : il n'avait en plus aucune raison de jouer le père possessif avant que sa fille ne soit en âge de sortir avec quiconque, de toute façon. Il était plutôt de bonne humeur et s'aperçut après que le corbeau de Love s'était perché sur sa jambe : « Salut Six. » Il se prit à rire de lui même : « On vient de basculer dans la quatrième dimension, je cause à un corbac. » Les animaux parlant laissaient le Sgt Pepper pantois : « T'es sur que c'est pas un animagus ou un truc comme ça ? » Une question intéressante : il aurait été dangereux de se trimballer avec un ennemi sous forme animale avec eux, même s'il n'y croyait pas. Mais Hank se méfiait : un vieil instinct de conservation due à sa culture moldue, qui devenait vite paranoïaque face à l'inconnu.  

La musique allait crescendo et puis redescendait. « Laisse donc ça, je vais m'en occuper, regarde donc un peu la route, là on va aller dans le fossé et l'Epave tiendra pas le choc. Quoique ce serait une bonne occasion que t'apprennes la mécanique. T'as déjà fait de la mécanique ? » Il alluma une autre cigarette et ouvrit la vitre, avant de tendre son paquet et le briquet au gamin. « Gaffe au briquet, c'est familial, ça. » Il s'était décidé à être cool : les bons parents ne devaient pas inciter leurs gosses à fumer, ça donnait des cancers, mais Hank restait des plus désabusés par rapport à cela. Ne pas fumer n'avait pas sauvé Jane de son cancer. Et puis il n'était pas vraiment le père de Love. Même s'il s'inquiétait pour lui, qu'il l'aimait beaucoup, qu'il essayait de l'aider, il ne pouvait pas avoir une telle autorité, après tout, non ? Si ? Il ne savait pas bien. Le Sgt Pepper faisait ce qu'il pouvait, comme il pouvait, avec son naturel grognon et timide qu'il dissimulait derrière son habituelle grande gueule. Il ne savait jamais bien gérer ses propres sentiments, en parler était dur, parce que souvent, il était incapable de les identifier lui même. Il se contentait de grogner et de s'inquiéter maladivement pour les gens en silence en espérant qu'ils arrêtent de se mettre en danger – et à l'occasion il les sauvait aussi, du moins il essayait.

« Hmmm, normalement, je dois récupérer du matériel pour mes explosifs. Il y a un ami de mon père qui vit là-bas, un ancien de l'IRA. »
Un vieux bougre qui gardait de la dynamite entre autre. « Il s'est rangé et il est sourd comme un pot, donc sa maison fait une cachette idéale. Le seule problème, c'est qu'il ne faut absolument pas lui expliquer ce qui se passe dans le monde sorcier. Il croit qu'on est en 1993 et c'est un moldu. » Il fit une grimace amusé : cela lui semblait à lui même bizarre. « Tu pourras pas te plaindre qu'on rencontre pas du monde. Je voudrais aussi voir si je peux trouver un autre ancien collègue. Il aura peut-être des informations pour nous, mais il est en fuite aussi...je pense qu'il est là-bas aussi, mais je suis pas sur.  Prends à droite, on va aller vers le sud, sinon. »

Il fuma un moment une cigarette en silence, mais la musique qu'ils écoutaient ne lui plaisait plus, e il se décida à changer. « Je vais mettre Oasis, tiens. Faisons nous une thématique Manchester. Tu connais la Britpop, Love ? C'était la grande question, quand j'avais ton âge. Fallait choisir son camp entre Blur et Oasis, comme au bon vieux temps, entre les Stones et les Beatles ! » Hank Pepper, timide et silencieux la plupart du temps, intarissable lorsqu'il parlait musique.
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Il a seulement jeté un regard intrigué et confus au commentaire de Hank sur la Famille, ne sachant pas du tout de quoi il cause, mais il ne peut retenir une petite exclamation quand l'insurgé lui suggère que son corbeau pourrait être un Animagus traître. « Un Animagus ? Love jette un coup d’œil intéressé à son corbeau, qui a fermé ses yeux, profitant du cahot de la voiture pour piquer un somme. Intéressante option, mais peu probable. Il n'est pas assez malin pour ça. Kroââ ! » Le croassement désapprobateur le fait ricaner. Ça lui apprendra, à ce piaf, à lui foutre des coups d'aile... puis, quel ennui, vivre tout le temps sous forme d'oiseau. Quel sorcier serait assez fada pour faire ça ?
(comme quoi il ne sait pas qu'un autre sorcier a passé dix ans sous la forme d'un rat)

« Jamais fait de mécanique », qu'il marmonne en s'allumant une cigarette, lâchant d'une main le volant pour mieux le faire. Le claquement du briquet est satisfaisant, la première bouffée de cigarette également. Il aperçoit son reflet dans le rétroviseur, l'espace d'une seconde. Bon sang, qu'est-ce qu'il a l'air cool.

Un ancien de l'IRA ? Bon sang, ça c'est palpitant ! Ses grands-parents maternels lui avaient déjà parlé de l'IRA et s'il n'avait pas trop compris, jadis, tout ce que signifiait cette organisation, il avait retenu l'essentiel, à savoir que ces gens faisaient exploser des trucs. Tout pour lui plaire, quoi. Il se voit déjà en train de l'abêtir de questions sur le sujet quand Pepper le ramène aussitôt à l'ordre, lui exposant des trucs un moins rigolos sur le fait de l'ancêtre. Lancelot tourne à droite, écoutant son mentor, vérifiant attentivement dans tous ses rétroviseurs qu'un quidam quelconque n'ait pas des envies suicidaires. « Mais... s'il pense qu'on est en 1993... il va pas dérailler en voyant que t'as quarante ans ? Tu vas te faire passer pour ton père ? » C'est la seule chose qu'il voit. D'accord, Hank n'est pas vieux, pas pour un sorcier, mais le moldu n'est quand même pas complètement fou. Même si oui. Enfin. Il n'est pas le premier à avoir le coucou qui coince, hein.
Quant à l'ancien collègue en fuite... « Un ancien collègue à toi et à Mr Llewellyn ? » Ou un ancien magnat de la friandise et de l'explosif ? La perspective de rencontrer un Auror est excitante. Un Auror différent de Hank et de Mr Llewellyn, surtout. Parce que bon, Hank est sympa quand il veut, mais franchement, faut pas s'approcher trop rapidement, sinon il grogne... et le Llewellyn, Lancelot ose encore moins l'approcher. La seule façon dont il a prononcé son nom le souligne.

« Mes grands-parents – ce sont des moldus – écoutaient les Beatles et les Stones. Enfin, surtout ma grand-mère, et surtout les Beatles. Je viens de Liverpool, quand même ! Elle allait à tous leurs concerts, quand elle était jeune fille. C'est là qu'elle a rencontré mon grand-père, il avait exactement la même coupe de cheveux que Paul McCartney. Ma mère, elle... je sais pas trop, elle aimait surtout les trucs sorciers. Aimait. Il en parle au passé, sans amertume, sans non plus trop y penser. Il ne doit pas trop y penser. Il sait bien trop ce qui est arrivé aux nés-moldus. Il déglutit un peu maladroitement, s'étouffe brièvement dans sa cigarette avant d'en faire tomber les cendres dans le cendrier. J'aime bien les Witch Bastards. » Une note un peu plus rauque, dans sa voix. Il garde le silence, juste le temps de se remplir la tête d'Oasis et de laisser ses pensées partir, dériver sur autre chose que ses parents. Que ses frères, dont il est toujours sans nouvelles (et ce serait pas mal que ces deux clampins de Kay et Owen se décident à revivre). Ses yeux bleus déchiffrent les pancartes routières qu'ils croisent et il prend les embranchements avec prudence. Enfin, presque. Il a le pied un peu lourd sur le gaz, quand même. « T'étais à quelle maison, à Poudlard ? Tu jouais au Quidditch ? » Tant qu'à parler des choses qu'il faisait quand il avait son âge... ça l'intrigue, franchement, et imaginer Hank Pepper à seize ans est amusant.
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Les gens qui n'aimaient pas Hank Pepper ne voyaient pas très clair en lui parce qu'il avait passé pas mal de temps à se construire une carapace rude pour se protéger. On ne l'aimait pas parce qu'il était rude, plein de morgue, râleur, qu'il détestait à peu près tout et tout le monde, qu'il avait un avis sur tout et que ça lui avait de prétendre que les gens étaient stupides – il lui arrivait même de le penser parce que franchement, pour accepter une telle dictature sans broncher, la plupart des anglais devaient être franchement cons. Oui, parfois, il était amer, parce qu'il se disait qu'il vieillissait, qu'il changeait. Le Sergent Pepper n'éprouvait pas beaucoup d'affection pour ce monde qui lui semblait s'éloigner de toutes les valeurs qu'il connaissait. En vieillissant, il devenait un peu donneur de leçons, ce qui pouvait le rendre un peu imbuvable.

Les gens qui aimaient Hank Pepper étaient un peu plus lucides et souvent plus perspicaces. On l'aimait parce qu'il était gentil, parce qu'il était là pour filer un coup de main quand on avait besoin de lui. Ca semblait naturel à l'ancien auror d'aider les gens, sans jamais dire un mot, souvent en râlant même, mais jamais sans rien demander en retour. Si on le connaissait un peu, on appréciait son humour, et sa formidable capacité à écouter. Il s'inquiétait de manière maladive pour les gens, pour tout le monde, sans jamais le dire. La gestion des sentiments, ce n'était pas son truc. Il ne savait pas faire, parce que bon, les émotions, c'était bien gentil, mais non, non, il fallait qu'il connaisse très bien les gens pour s'ouvrir un peu.

Il était naturellement timide : c'était ça le problème. La confiance de Hank Pepper en lui-même n'existait presque pas et il luttait contre sa  timidité, qui le poussait à se mettre à l'écart depuis son enfance, parce qu'il pensait sincèrement que les gens ne s'intéresseraient pas à lui, alors qu'il n'avait rien contre eux. Au contraire, il aimait rire comme tout le monde, et être avec les gens, il aimait la gentillesse et les gens gentils. C'était pour ça qu'il faisait des blagues. Il n'était pas le plus doué du monde avec les sentiments, en tout cas pour les exprimer. Rire, faire le con, ce qu'il faisait depuis Poudlard, les blagues, le Quidditch, c'était un moyen de briser la glace, de se mettre à parler. Ce n'était pas facile pour lui. Il bégayait lorsqu'il était intimidé, ou en public, et même encore aujourd'hui, il se battait parfois un peu avec les mots pour construire une phrase.

Mais voilà : le mot clé, c'est qu'il aimait les gens. Il voulait aider tout le monde. Il voulait aider Love. Il faisait ce qu'il pouvait pour ce gosse, et il ne serait pas venu à l'idée de Henry Diamond-Pepper, ne pas le faire. C'était un gamin. Il ne faisait pas partie de sa mentalité de laisser qui que ce soit sur le carreau, c'était lâche. Il se préoccupait sincèrement des autres, parce qu'il le savait : tout le monde avait des problèmes. Et aider les gens, aider Lancelot Lovett, l'aidait à oublier ses propres problèmes. D'ailleurs, Hank Pepper ne se préoccupait pas trop de lui même, tant il était concentré sur les gens ou sur ce qu'il faisait, parfois il en oubliait même de manger, et il fallait que quelqu'un comme Jules ou Davy vienne lui sonner les cloches et lui remettre les pendules à l'heure pour qu'il songe à s'occuper de lui et à se nourrir.

« Jamais ? Bon sang, il faut, c'est vital dans la vie. Rien que pour conduire, ça peut aider. Et je te parle même pas d'ouvrir des portes verrouillées ! »
Parce que c'était une constante. Aucune porte, en mission, ne s'ouvrait correctement, et il fallait savoir improviser. Bon, il donnait peut-être les clés à Love pour devenir un excellent cambrioleur, aussi, mais on était en temps de guerre, alors la fin justifiait parfois un peu les moyens. Même si Hank ne partageait pas toujours les idées des Belliqueux, de fait, il fallait bien admettre que parfois, il fallait employer la manière forte. Et puis de toute façon, il ne survivrait pas dans ce monde de tarés s'il ne lui donnait pas quelques armes en plus. « Comment tu t'en sors, en duel, en fait ? Je t'ai vu avec Vincianne la dernière fois que je suis par là bas. » Là bas, dans le QG des tarés. La rivalité qu'il entretenait avec la française se basait essentiellement sur un (gros) fond de mauvaise foi. Dans le fond, Hank ne la détestait pas, même s'il maintenait formellement que ses méthodes n'étaient pas les bonnes. « Ca se passe bien ? » Cela dit, elle était doué en duel, fallait lui reconnaître ça.

Ils continuèrent à rouler en conversant. Le vieux Malone lui manquait, mais cette histoire devenait dangereuse. Ce serait la dernière fois qu'il le verrait. Sa maison était super pour cacher des trucs, mais Hank se méfiait des mangemorts et du ministère. Si on le surveillait, on finirait par remonter jusqu'au vieil ami de son père et ça l'emmerdait d'attirer des ennuis à cet homme là. Malone avait été un membre de l'IRA plutôt soft et il avait toujours été gentil avec lui. Il ne méritait pas que des tarés le butent sans qu'il puisse y faire quoi que ce soit et sans qu'il y comprenne rien, ce n'était pas sa cause. « Mon paternel est mort dans les années 80, tu sais ? En 83. Donc non, Malone sait que mon père est mort. » Il fit une pause. Parfois, Shame Diamond lui manquait. Souvent même. Ce n'était, lui, pour le coup, pas un membre soft de l'IRA mais il s'était rangé pour ses gosses, au péril de sa vie. Il l'emmenait pêcher et lui faisait écouter Led Zeppelin et les Pogues. Sa vie l'avait épuisé, et il était mort très jeune, à seulement un peu plus de cinquante ans. Hank reprit sans amertume : « Par contre, il croit que j'ai toujours la trentaine. Je vieillis pas, avec lui, c'est ça qui est bien. » 

La voiture dévorait la route alors qu'ils parlaient, encore et encore. Restait à parler de Thurston Tankerness, son collègue, le Supertanker comme ils l'appelaient tous au bureau des aurors, parce que prendre son poing dans la gueule faisait aussi mal que de se prendre un cargo en pleine face, mais l’appellation employée pour nommer Davius le fit rire : « Comment t'as appelé Davy ? Monsieur Llewellyn ? Putain, ça le rajeunit pas. » Il continua à rire, ne se remettant pas de ça. Davius pouvait faire peur, il savait ça, mais il le connaissait trop bien pour prendre ça trop au sérieux. « Ouais, c'est un collègue à moi. Thurston Tankerness qu'il s'appelle. Mais la Gazette l'appelait le Supertanker, nous aussi remarque...tu le verrais plus boxeur qu'auror. Maintenant il est en fuite, mais il fait passer la frontière à pas mal de gens qui veulent partir. Je voudrais voir qui est parti récemment. » Il fit une pause, légère, et ajouta plus doucement : « On pourra peut-être demander pour tes frères. » Il se doutait que ce n'était pas un sujet facile pour Love et il préféra passer à autre chose, parce qu'il ne voulait pas lui donner trop de faux espoirs. Il essayait, c'était tout.

Parler de lui ? Drôle de question. Il ne parlait jamais de lui. Mais il pouvait faire un effort. « Moi ? » Il sourit. « Moi j'ai toujours été un blaireau, tu penses. » Il avait de l'humour par rapport à lui même.  « J'étais à Poufsouffle, et puis j'étais attrapeur. C'était bien pour draguer les filles. Même si ça m'a pas servi à grand-chose avec ma femme finalement... » Non, elle disait que c'était un sport bizarre. Elle n'était pas moldue pour rien. « T'étais à Serpentard, toi, tu m'as dit ? Je t'aurais vu à Gryffondor...t'es plus le genre tête brulée qu'autre chose, non ? »

Ils en avaient peut-être encore pour trois quarts d'heure, et le temps de causer ça passerait vite.
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L'attention que lui porte Pepper lui fait plaisir. Lancelot est encore un adolescent, presque un homme même, mais il est encore profondément que ce gamin terrorisé qui a été sorti des cachots de Poudlard en janvier 1999. Un gamin probablement orphelin, même si rien n'est certain, qui grappille le moindre moment d'attention, d'affection, qu'on peut lui porter. Un gamin résistant, mais dont la méfiance n'existe plus, anesthésiée par ce besoin affamé de contacts.
Alors à chaque fois qu'il voit Vincianne, même s'il se retrouve inévitablement à manger des feuilles et de la terre, il est heureux. À chaque fois qu'il voit Hank, même s'il se fait remettre en place sur ses capacités en conduite, il est heureux. À chaque fois qu'il voit Murphy et Arthur, même s'ils finissent toujours par s'engueuler amicalement et par se casser la gueule en faisant des trucs, il est heureux. C'est tout ce qu'il a.

« Comment tu t'en sors, en duel, en fait ? Je t'ai vu avec Vincianne la dernière fois que je suis par là-bas. Oh. Merde. Un léger rose colora ses joues. Ça se passe bien ? » Comment dire que pas tout à fait ? Avec franchise. « Mal. J'suis vraiment mauvais. Vincianne m'a dit que si je continuais comme ça, j'allais me crever l’œil avec ma propre baguette. » Pas d'amertume dans sa voix, qu'une évaluation pensive. Hank l'a vu. Mr Llewellyn aussi. À croire qu'il est un spectacle divertissant. Ce qui le pique un peu au vif, tout de même. C'est sûr que lui n'a pas été un champion de duel, parce que lui n'a même pas eu une éducation complète. Il se reprend, donc, un peu plus sur la défensive, revenant sur ses propres commentaires : « En fait, j'me trouve pas mal meilleur qu'avant. Je suis meilleur que pour les potions, c'est sûr. Julian a un peu abandonné l'idée de me rendre bon à quoi que ce soit là-dedans – et c'est pas plus mal. J'aimerais bien apprendre à crocheter des portes, des trucs comme ça. Je me pratique, parfois, chez des moldus. J'ai appris à briser leurs alarmes électriques, c'est super facile en plus, mais faut quand même que je réussisse à rentrer sans que ça se déclenche. » Oui, quand même, il a quelques aptitudes. À force de traîner dans Londres, il connaît tous ses coins. À force de se pratiquer chez les moldus, il est presque capable de les dévaliser sans tout faire exploser et sonner partout. Bientôt, il pourra s'attaquer aux sortilèges plus complexes.
Une affaire de finesse.

Il voudrait bien s'excuser pour avoir parlé de son père sans délicatesse, mais il préfère ne pas rebondir sur le sujet – il tire simplement sur sa cigarette en écoutant Hank. Malone sait que son père est mort. C'est tout.
Et il y a l'Auror. Supertanker. Ça c'est un surnom cool. Pas un truc débile comme Love, qui n'a absolument rien de viril, ni d'impressionnant. Le Love en a question a déjà hâte de voir l'Auror, trépignant d'impatience sur son siège. Il a rosit avec plus de franchise quand l'homme a rigolé de sa façon d'appeler Mr Llewellyn – il serait bien incapable de l'appeler Davy avec cette même désinvolture. Ça lui semble impossible. Un petit hochement de tête timide quand Hank mentionne ses frères – un petit « Ouais » pour confirmer. Oui, il pourra demander s'il a fait passer ses deux imbéciles d'aînés. Ce serait bien.

Le jeune homme quitte le volant d'une main pour faire tomber les cendres de sa cigarette, puis après avoir remis la clope dans sa bouche, grattouiller la gorge de Six, qui laisse échapper un petit croassement endormi de contentement. L'oiseau se renfonce un peu plus dans son plumage. Un sourire pour le volatile. Il a Six, aussi. Il ne doit pas l'oublier. Et Miss Rowle, qui est bien gentille. Mais ça, il ne peut pas en parler. « T'étais à Serpentard, toi, tu m'as dit ? Je t'aurais vu à Gryffondor...t'es plus le genre tête brûlée qu'autre chose, non ? Je pensais aussi aller à Gryffondor, mes frères disaient toujours que j'étais trop crétin pour être à Serpentard. Kay et Owen y étaient tous les deux. Roulement d'yeux en prime. Ah, s'ils le voyaient maintenant, franchement, ils ravaleraient leurs paroles. Le Choixpeau a préféré Serpentard, mais il a hésité. J'ai presque été Chapeauflou. » Il n'a jamais vraiment su les raisons de cette hésitation. Enfin, le Choixpeau avait évoqué quelque chose comme un « dédain des règlements », mais les Gryffondors ne sont pas non plus de grands amateurs de règlements, entendons-nous. Un petit soupir d'envie. « J'aurais vraiment voulu m'essayer comme Attrapeur, mais c'était Malfoy qui avait le poste, et j'étais trop jeune. De toute façon, j'suis trop grand pour être Attrapeur. Au moins j'ai toujours mon balai. C'est juste un Brossdur 11, pas un Éclair de Feu comme Julian, mais il vole bien. » Bavard comme une pie.
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Il était tellement de choses. Un instructeur. Un auror. Un combattant. Cela sonnait tellement militaire, tellement dur, lui venait d'une famille si farouchement opposée à l'armée, et aux anglais. Hank ne pouvait que sourire de ce paradoxe. Lui, le sorcier, avait fini pile là où son père, le moldu irlandais, ancien de l'IRA, ne voulait pas qu'il aille : dans un ministère anglais, à jouer au flic. Mais c'était plus fort que lui. Peut-être justement parce qu'il était irlandais, Henry Diamond-Pepper avait la lutte viscéralement ancrée en lui, dans son cœur de celte, comme l'amour pour la musique, la bière, la fête et le football. Il ne pouvait pas rester assis là sans rien faire. Ca aurait été tellement plus simple, s'il avait fait ça. Si seulement il était capable d'apprendre à fermer les yeux, et à ne pas ouvrir sa grande gueule. Il savait ce qu'il se serait passé s'il avait simplement...laissé passer. Il n'était plus auror, et les mangemorts voulaient juste lui faire peur. Il aurait pu se taire, et continuer tranquillement à soigner Jane et la convaincre de se faire soigner à Sainte-Mangouste, et ils seraient partis, avec Juliet, recommencer une vie ailleurs. Une vie faite de confiseries, de farces et attrapes, de match de quidditch et de foot, de bonne musique du nord et de barbecue. Il disait souvent qu'ils pourraient partir aux States, pour voir du pays...Voir du pays...il en aurait pleuré, tiens, alors qu'il roulait dans sa vieille guimbarde où il emmenait souvent Jane faire un tour. Hank Pepper n'était pas qu'un vieux sergent aigri, un combattant décidé à la mâchoire carrée, lancée en avant comme un défi au monde, celui de l'arrêter, de l'empêcher de se battre ou de péter la gueule à tous les connards du monde qui voulait la peau de tout ce qui était beau et humain. Il n'était pas qu'un combattant ; il était un père de presque cinquante qui voyait sa fille approcher de son dixième anniversaire dans un monde en guerre et ses amis disparaitre, mourir les uns après les autres. Il était maladivement inquiet et lorsqu'il était maladivement inquiet il devenait grincheux et renfrogné. En rogne, comme un bouledogue, pire qu'un molosse. Hank Pepper avait peut-être un nom marrant, mais lorsqu'il combattait, il ne rigolait pas, il ne s'amusait pas.

Car il serrait les poings et il levait les armes au son des mots, justice et liberté, avec ceux qui voulaient combattre avec lui, ceux qu'il protégeait, ceux à qui il était fidèle et loyal, jusqu'au bout. Tant qu'il n'était pas mort, il n'apprendrait pas à fermer sa gueule. Impossible. Jamais. La prudence, ce n'était pas trop son truc - sinon, il ne se serait jamais amusé à jouer avec des pétards, pardi ! Oh, oui, sous ses airs grincheux et raisonnable, il était un peu tête brulé. Du genre à laisser conduire un gamin lui-même casse-cou n'ayant a priori légalement aucunement le droit de conduire. Mais il méritait bien d'apprendre un peu sans se faire gueuler dessus comme du poisson pourri - une spécialité de Vince et Davy. Tout le monde ne pouvait pas être pédagogue.

"Elle t'a dit ça ? Qu'est-ce qu'elle me dirait à moi ?" Il se livra à une imitation très peu convaincante d'une Vincianne énervée, très content de lui : "Pepper, on ne peut pas se sortir de toutes les situations avec deux ou trois fumigènes et quelques pétards, strangulot à queue courte !" L'ancien auror avait adopté une voix criarde à lézarder les murs et sourit à Six, qui paraissait effrayé. Puis Hank reprit son sérieux : "Je vais te dire, Love, tout le monde n'est pas fait pour se battre comme un bourrin et tout le monde n'est pas un as du duel. Il y a des gens qui ne sont pas fait pour ça. Mais - et c'est la beauté de la chose - ce n'est pas dramatique. Pas forcément. Parce que tu sais quoi ? On s'en sort parfois - et même souvent - super bien en utilisant sa cervelle. En crochetant des serrures, en faisant de faux papiers. Et même, je vais te dire, avec des fumigènes et des pétards." Il lui adressa un clin d'oeil : "Ta cervelle, ta jugeote, reste ta meilleure alliée." Il sourit franchement : "Je sais de quoi je parle. Moi, j'ai jamais été le meilleur nul part - médaille d'argent, partout, tu vois le tableau ? j'étais même pas spécialement bon en duel. Ca, c'était Davy. Mais, tu vois, je m'en sors. Parce que tu sais quoi ? Tu peux pas changer ton adversaire. Mais tu peux changer le terrain du combat." Il sourit à nouveau : "Si le monde te contrarie, Love, arrête le." Il éclata de rire : "Et si tu ne peux pas, triche."

De mauvaises actions pour de bonnes causes. De bonnes actions pour de mauvaises causes. Rien n'était simple dans la vie. Il regarda l'heure :
"Fuck." Classe. Du grand Hank Pepper, dans toute sa splendeur. "On va être en retard. Changement de programme, on va aller chez Thurston d'abord. Tourne à gauche. Avec un peu de chance, il aura des lasagnes. T'aimes les lasagnes, Love ?" Il ne dit plus rien pendant un moment, puis fit signe au garçon de s'arrêter devant une grosse ferme blanchie à la chaux. Il sortit sa baguette et lui lança : "Dans la boite à gant, il y a un revolver. Quand je descends, s'il y a un problème, tu tires, et tu te casses avec la bagnole, ok ?" Il fronça les sourcils : "Pas de discussion, vu ?"

Mais l'homme qui frappa au carreau de la voiture était bien Thurston Tankerness, dit Supertanker, un colosse de presque deux mètres, la soixantaine, les cheveux blancs coupés à la Beatles.

"Salut, p'pa. Ca va bien ?
-Salut, Thurston. Je viens aux nouvelles. Descends, Love. Thurston, je te présente Lancelot Lovett. On l'appelle Love.
- Love ?" Le colosse sourit. "Pourquoi pas Lance, c'est un bien meilleur surnom, non ?" Il broya la main du jeune homme. "Enchanté. Moi, je suis le supertanker. Un pote à Hank. Entrez, j'ai personne aujourd'hui, mais j'ai des lasagnes."

Hank sourit : Thurston n'avait pas changé. Une fois installés autour d'un plat gargantuesque de lasagnes, Thurston annonça :

"C'est mon dernier passage, Henry. Je me tire en France avec les derniers réfugiés la semaine prochaine. Alors écoute bien ce que je vais te dire. Carrow sera tout seul en Irlande, bientôt. Pour une durée indéterminée. Une occa’z en or. Je tiens ça d'un guérisseur qui l'a vu avant de partir. Le mec allait se faire descendre quand je l'ai récupéré et il m'a balancé ça. Je lui ai filé du véritasérum pour vérifier. C'est pas une balance, et il avait vraiment les jetons. Je l'ai fait passer sur Calais, y a deux jours.
-Quel Carrow ?" Hank parlait avec calme, dégustant tranquillement ses lasagnes.
-Le Carrow. Lazarus, Henry.
-T'as du concret pour moi ?
-Sur. Un bureau et un dossier pour étudier
-Parfait. Alors je vous abandonne pour une demi-heure. Love, je te laisse avec Thuston - pas de conneries. Et ne te laisse pas faire s'il veut te faire faire la vaisselle, ça marche ? On repart bientôt, donc t'as le droit de te reposer. Et de poser toutes les questions que tu veux, aussi."

Il espérait que ça irait, pour ses frères. Sinon, il serait là. Comme toujours. Sergent Pepper il était, Sergent Pepper il resterait.
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« Elle t'a dit ça ? Qu'est-ce qu'elle me dirait à moi ? Hochement vigoureux de la tête. Et encore, ça, c'est ce que Vincianne a dit – il sait que Mr Llewellyn en a dit bien d'autres, des choses, bien qu'il ne soit pas celui qui tente de l'entraîner au duel et à la survie. "Pepper, on ne peut pas se sortir de toutes les situations avec deux ou trois fumigènes et quelques pétards, strangulot à queue courte !" » Ce n'est même pas proche de ressembler à la voix de Vincianne, ni à sa façon de s'exprimer, mais cela lui arrache tout de même un rire. Le reste du monologue de l'Auror le rassure, lui fait plus que plaisir. C'est une confirmation, même minime, que ses prédispositions et préférences ne sont pas des idioties superflues et qu'il peut aider, à sa façon. Même s'il n'est pas un bourrin capable de défoncer un mur d'un coup de baguette nonchalant. « [...] Parce que tu sais quoi ? Tu peux pas changer ton adversaire. Mais tu peux changer le terrain du combat. Si le monde te contrarie, Love, arrête-le. Et si tu ne peux pas, triche. ... pour ça, t'es d'accord avec Vincianne. »

Si tu ne peux pas, triche.

« Fuck. On va être en retard. Changement de programme, on va aller chez Thurston d'abord. Tourne à gauche. Avec un peu de chance, il aura des lasagnes. T'aimes les lasagnes, Love ? Beaucoup. » C'est la fin de leur discussion, ainsi que la naissance d'un espoir de nourriture chez lui. Ils arrivent finalement devant une ferme blanche, ce qui fait réagir Hank. La baguette est sortie et il ne peut s'empêcher de regarder l'arme magique avec un brin d'appréhension. « Dans la boîte à gant, il y a un revolver. Quand je descends, s'il y a un problème, tu tires, et tu te casses avec la bagnole, ok ? Pas de discussion, vu ? »

Il hoche frénétiquement la tête, prêt (il croit) à se servir d'un revolver (il sait ce que c'est, il a vu les policiers moldus et ceux à la télévision, aussi, chez ses grands-parents, et il est pratiquement certain de pouvoir s'en servir, ça ne doit pas être si compliqué). Heureusement, aux battements étourdis de son cœur, la réponse n'est pas une embuscade, mais bien le type immense promis par Hank. « Salut, p'pa. Ca va bien ? Salut, Thurston. Je viens aux nouvelles. Descends, Love. Thurston, je te présente Lancelot Lovett. On l'appelle Love. Non mais il aurait quand même pu s'abstenir de préciser ça. Il descend de la place conducteur, venant à la rencontre du fameux Supertanker (qui, pour le coup, mérite tout à fait son surnom). Love ? Le type lui sourit. Pourquoi pas Lance, c'est un bien meilleur surnom, non ? Haussement de l'épaule, celle où Six s'est perché, ses yeux méfiants posés sur le colosse devant eux. J'ai pas choisi. Sa poignée de main est de fer, il est à peu près persuadé qu'il vient de lui broyer les jointures, et il s'efforce alors de lui rendre la pareille au mieux de sa force. Enchanté. Moi, je suis le Supertanker. Un pote à Hank. Entrez, j'ai personne aujourd'hui, mais j'ai des lasagnes. »

Et ça, c'est une autre chose merveilleuse de sa journée.

Il écoute avec un intérêt religieux la discussion entre les deux anciens Aurors, engloutissant une part monstrueuse de lasagne (sa première, parce qu'il sait qu'il va en prendre une autre et pourquoi pas un plat de plus pour la route). De vachement bonne lasagne, en plus. Ça lui fait un bien fou, de manger, et même s'il risque d'avoir mal au ventre plus tard de cette nourriture si riche et délicieuse, il dévore le tout avec empressement. Carrow, la France, du Veritaserum. Thurston fait passer des gens. Lancelot hoche la tête, pour ne pas parler la bouche pleine, quand Hank lui dit de ne pas se laisser faire s'il est question de vaisselle. Il attend cela dit quelques minutes, dans un silence seulement brisé par le bruit de sa mastication, avant d'oser parler : « J'ai mes... frères. Je ne sais pas où ils sont et je me disais qu'ils étaient peut-être en fuite, à... quelque part. Un signe de tête compatissant. Il n'est pas le premier à faire cette demande et il ne sera pas le dernier. C'est quoi leurs noms ? Kay et Owen. Lovett. Supertanker laisse échapper un petit rire. Thématique chevalier, mh ? L'homme se gratte le menton pensivement. Kay, je crois que y'a un type au Ministère qui ait ce nom, mais j'y mets pas trop les pieds, alors je ne peux pas te dire si c'est lui... mais Owen, ça, je suis à peu près sûr que le serveur du Squinting Crow s'appelle comme ça. Comment il est ? Très grand, les cheveux bruns, très mince... il est désagréable, aussi. Il n'aime pas beaucoup bavarder avec les inconnus. Bien possible que ce soit lui, alors. »

Lancelot mâche une bouchée pensivement, ses yeux bleus redescendant sur son assiette. Il ne sait pas quoi en penser. Peut-être que Kay est au Ministère, sans doute qu'Owen bosse sur l'Allée des Embrumes. Qu'ils vivent tous les deux une vie tranquille, paisible, sans avoir froid la nuit, sans vêtements usés, sans apprentissage magique bâclé, sans peur de voir leurs amis mourir sans même pouvoir leur dire au revoir. Qu'ils vivent sans penser à Sarah et Jeremy Lovett et surtout sans penser à Lancelot Lovett. Sa lèvre inférieure tremble, brusquement. Qu'est-ce qu'il aurait préféré ? Qu'ils soient morts, ou simplement encore disparus ? Il ne sait pas.
(il ne veut pas que ses frères meurent)(il ne veut pas que ses frères tentent de le tuer pour vrai)

« Hé, Lance. Ça va ? Ou-oui. Il déglutit, ravale ses larmes. Vos lasagnes sont super. »

Et il éclate en sanglots.

En sanglots silencieux, pour ne pas alerter Hank qui est occupé dans une autre pièce – avec tout de même les hoquets, les larmes qui roulent sur ses joues. Six, aussitôt, bondit du dossier de la chaise abandonnée par l'artificier pour venir se percher sur son épaule, frottant sa tête sombre contre la sienne pour tenter de le réconforter. Une chaude et lourde paluche vient se poser sur son autre épaule. « Pleure pas, gamin, pleure pas... ça va aller... » La voix de Thurston Tankerness est bourrue, mais chaude, et le contact le force à faire cesser ses pleurs, sans qu'il y réussisse totalement. Ses épaules continuent de se secouer, de trembler. Il ne regarde pas l'homme mettre ce qui reste de lasagne dans un plat, puis le poser devant lui. « Tu pourras en manger au campement. M-merci. » Il se tait, ensuite. Tankerness lui sert une assiette de sablés fourrés au chocolat et aux noisettes, assiette qu'il emporte avec lui dans le salon pour se bercer dans un fauteuil confortable, son corbeau niché dans sa tignasse. Dans un silence tranquille, parfois troublé de reniflements nerveux. Juste le temps que Hank finisse. Qu'il se recompose un visage heureux.


Dernière édition par Lancelot Lovett le Dim 7 Fév 2016 - 0:23, édité 2 fois
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Etude de documents. Déterminez la situation et appliquez y le meilleur protocole possible. Une épreuve à l'examen pour devenir auror, que Hank avait bien réussi – si son souvenir était bon, son examinateur était Thurston, à l'époque. Il n'avait qu'à appliquer ici la même méthode. Un cas pratique. C'était ni plus ni moins qu'un cas pratique. Sauf que non. Il ne raisonnait pas dans l'abstrait, c'était réel, ça aurait des conséquences.

Qu'il était plus facile de raisonner en temps de paix, quand rien n'avait d'effet, quand tout n'était qu'un exercice, pas comme maintenant, où l'hiver semblait éternel et où il ne savait pas quoi faire, pas quoi dire, pour essayer de sauver ceux qu'il aimait, se sauver lui-même et essayer de contribuer à gagner cette guerre. Ce qui n'était entre autre pas facile avec sa fille sur les bras et un gamin de seize ans qu'il essayait plus moins d'aider à éduquer. Il espérait que ça se passerait bien, avec ses frères, et que Thurston pourrait l'aider. A voir la tête que celui-ci faisait lorsqu'il monta, cependant, Hank devina que non. « Alors ? » Thurston s'assit sur le bureau. « Alors un de ses frères travaille probablement pour le ministère et l'autre est sans doute un genre de serveur dans un bar. Je pense que tu devrais aller le voir, p'pa. C'est qu'un gosse, et il s'est effondré. Je voudrais pas qu'il fasse de conneries. »

Le sergent Pepper se renfrogna. C'était une une mauvaise idée, et c'était sa faute. Maintenant, il s'en voulait. « Je vais descendre, ouais. Je vais aller le voir. » Il regarda son vieil ami d'un air un peu interrogateur. Il n'était pas doué pour ça, il ne savait pas faire, il ne savait pas consoler les gens, il savait à peine se consoler lui-même. Il savait être là et souvent sa présence était suffisante. Mais pas toujours, et là ce ne serait pas le cas. « Qu'est-ce que je peux lui dire, Supertanker ? C'est moi qui lui aie dit qu'il pourrait te demander, et maintenant, il apprend qu'il ne pourra pas retrouver ses frères. Qu'est-ce que je peux faire ? J'ai jamais su faire ça, moi, et tout ce que je sais, c'est que je regrette. » Thurston lui flanqua une bourrade sur l'épaule, qui manqua de le faire tomber. « Je crois pas que ce soit important. Je crois que tu sois là, ça compte plus que ce que tu dis. Ou tu lui dis ça. T'es honnête. Parfois, c'est ce qu'il y a de mieux à faire, de dire la vérité. » « T'as peut-être raison. » « Comme toujours. » « Frimeur. »

Il descendit quelques minutes plus tard. Oui, il fallait être honnête. De toute façon, il n'avait pas d'autre solution. Il s'installa au salon, à coté de Love, se laissant tomber sans embages sur le canapé avant d'allumer une cigarette. « Thurston t'a donné des lasagnes ? » Love acquiesça, et le silence retomba. Hank chercha un instant comment commencer sa phrase, puis il trouva. Il tapota gentiment l'épaule du gosse, patuche plus maladroite que rude. « Hey, écoute...je suis désolé. C'était mon idée, pour tes frères, et je pensais...fin, je sais pas. Mais on les retrouvera, d'accord ? » Ca lui parut une bonne idée, une proposition honnête. « Je vais partir en Irlande quelques temps, pour cette histoire, mais quand je reviendrais, on pourra les chercher, si tu veux. » Il tenta de sourire : « Tu viendras avec moi faire un autre roadtrip, et puis je t'apprendrais des trucs. Vincianne et Davy vont te rendre barge sinon. Ca te va, comme deal ? » Il lui tendit une main, pour sceller le pacte. « Compte pas à ce que je te laisse tout seul, Love. Sans vouloir te vexer, t'es trop petit pour ça. » Ouais, peut-être qu'il n'était pas doué, mais il était là. Sergent, prof, père, ce qu'on voulait, mais il était là. People help the people, and if you're homesick, give me your hand and I'll hold it... Il ajouta : "On continue, ou on rentre, alors ?"
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Un biscuit et demi pour lui, un demi biscuit pour Six. Et ainsi de suite, jusqu'à ce que Hank entre dans le salon, suivi des yeux par le garçon comme par le corbeau. Ses yeux sont secs, désormais, mais ils restent légèrement enflés, rougis par les larmes. L'odeur de la cigarette, étrangement, l'aide tout autant à se calmer, et il se retient de quêter une autre cigarette à l'ancien Auror (il volera les siennes une autre fois, il ne doit pas exagérer). « Thurston t'a donné des lasagnes ? Ouais. » Une réponse un peu rauque, accompagnée d'un hochement de la tête qui a fait ballotter le corbeau encore niché dans ses cheveux. Il n'ose pas vraiment regarder l'homme, coulant à peine un regard de biais quand il lui tapote l'épaule : « Hey, écoute...je suis désolé. C'était mon idée, pour tes frères, et je pensais...fin, je sais pas. Mais on les retrouvera, d'accord ? C'est pas ta faute. » Si ses frères sont probablement des gros collabos. Ça leur ressemble bien, en fait, ils ont toujours été aussi opportunistes et lâches l'un comme l'autre. Qu'espérait-il ? Même cet accès d'amertume envers ses deux aînés ne peut effacer, pourtant, la déception – le besoin qu'il avait de savoir, de penser, encore, que ses frères vivent la même chose que lui. Qu'ils sont de son côté. Et même Tankerness n'est pas certain de ses informations, le doute est tout de même présent. Poison lent qui doucement s'insinue.

« Je vais partir en Irlande quelques temps, pour cette histoire, mais quand je reviendrais, on pourra les chercher, si tu veux. Pas de réponse. Il ne sait plus s'il a vraiment envie de trouver Kay et Owen. Après tout, il est bien sans eux. Sa moue reste renfrognée et il se risque à manger un autre biscuit, passant son mécontentement de sa propre famille à travers une mastication furieuse. Tu viendras avec moi faire un autre roadtrip, et puis je t'apprendrais des trucs. Vincianne et Davy vont te rendre barge sinon. Ca te va, comme deal ? Un autre roadtrip. Cette fois, il lève la tête, vraiment, les joues pleines de biscuit, l'allure d'un petit écureuil. Encore, juste tous les deux. Pour qu'il lui apprenne des trucs. Il regarde la main tendue avec un regard légèrement dubitatif, bien que déjà plus enthousiaste – revenant à son habituelle lumière. En fait... ouais, ça ne lui déplairait pas, de repartir avec Hank. Compte pas à ce que je te laisse tout seul, Love. Sans vouloir te vexer, t'es trop petit pour ça. Il attrape la main pour la serrer et ne peut retenir un commentaire malicieux. Même Juliet est presque plus grande que toi, déjà. »
Comme quoi tout semble réglé. Excusé.
Six émet un croassement ténu de rire, un « krrrr » qui a toujours eu le don de l'amuser, même si le son écorche les oreilles de l'adolescent. « On continue, ou on rentre, alors ? Oh, s'il le demande... Je préférerais rentrer. » Il veut partager les lasagnes et les biscuits avec Blair. Et ne pas continuer la route avec toute cette colère retenue, toute cette tristesse qu'il ne veut pas montrer devant un de ses professeurs, un de ses mentors. Il doit être plus fort que cela. Il est bientôt un adulte, plus un gamin. « On peut prendre un chemin différent de quand on est venu ? »

Il a envie de rouler vite. Très vite.
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 :: Evanesco; they lived happily ever after :: Trésors rpgiques
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