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sujet; The wild road AKA... What a life ! || Love

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The wild road AKA... What a life !  || Love - Page 2 Empty
Henry Sullivan Diamond-Pepper avait perdu depuis longtemps contact avec son frère, Morris Paddy Diamond Pepper (ou Moe Diamond plus simplement). Mais c'était son petit frère, et il n'avait pas oublié non plus. Jamais. Leur relation se cristallisait dans un tourbillon instables de blagues d'adolescents et de piques acérées, de colère noire et de rancune, d'indifférence et d'inquiétude. Moe  était accro à l'Orviétan, et il n'avait jamais trainé avec les bonnes personnes. Moe lui en voulait à mort. Tu n'étais pas là quand maman est morte. Tu n'étais pas là quand papa est mort. Pourquoi est-ce que ton boulot compte toujours plus que nous ? Pourquoi est-ce que tu t'en fous ? J'ai fait une cure de desintox, Hank, et j'ai même pas osé te le dire, parce que tu comprends, papa ne voulait pas que ça te dérange, parce que bien sur, il ne faut pas déranger le brillant auror, la fierté de la famille, et maintenant il est mort, et qu'est-ce que ça peut lui foutre, hein ? Il ne saura jamais, lui, que son fils n'était même pas là ! Il avait fait ce qu'il avait pu, comme toujours, mais lui était là pendant la maladie de son père. Pas Moe.

Il ne pouvait pas expliquer ça à Love, il en était incapable, il n'avait même pas les mots pour essayer  de s'expliquer ça à lui même, il les cherchait toujours. Après l'enterrement de leur père, une violente dispute s'était produite et Morris s'était tiré. Hank ne l'avait plus jamais revu. Il l'avait pourtant cherché, mais voilà, rien n'y faisait, il ne le retrouverait peut-être jamais. Il fallait faire avec, simplement faire avec, même si c'était dur, même si c'était impossible, il fallait qu'il essaye. C'était toujours là, dans un coin de son cerveau. Hank ne savait pas renoncer, le passé restait inscrit dans sa mémoire en caractère de feu, et il cherchait toujours à le reconstruire. Certains gens parvenaient à accepter la vérité, pas lui, et il ne pouvait pas dire si Love se classerait dans la première catégorie où la seconde. En tout cas, lui, même à quarante-deux ans, presque quarante-trois, il détestait cette vérité avec laquelle il devait composer : aimer les gens n'est assez pour les sauver.

C'est pas ta faute. Ce genre de paroles, qui se voulaient peut-être le signe qu'il ne lui en voulait pas, n'absoudraient pas Hank – la culpabilité, la faute peut-être à l'éducation un poil catholique qu'il avait reçu, faisait partie de lui. Il était un homme inquiet, un homme qui cherchait un responsable au malheur du monde, et parfois c'était lui, et comme il était timide et peu à l'aise avec les gens, ça devenait presque une règle générale que ce soit lui. Mais il n'allait pas saouler Love avec ses états d'âme. Assez curieusement, il passait pour quelque chose – quoi, Hank n'en savait rien, mais quelque chose de positif c'était sur – auprès de ce gosse et il avait un peu de fierté. Mal placée, sans doute, et en plus, il détestait qu'on se foute de sa taille. « Oh, ça va le géant, t'es peut-être grand, mais moi, je suis multimillionnaire. » En fait, il n'arrivait jamais à être vraiment méchant. « Six, arrête de te foutre de ma gueule, toi aussi. »

Il se leva et ralluma une cigarette : « Allez, bande d'affreux, en route, on rentre. » Il lança les clés à Love. « Je t'interdis de griller les feux rouges, mais t'as le droit de prendre l'autoroute si t'arrive à bloquer la caméra du péage. Par contre, essaye pas de faire du 200 miles à l'heure, l'Epave va pas supporter. » Un défi de plus, une manière d'apprendre de plus, et ça continuerait. Il serra la main de Thurston :  « A plus, Supertanker. »
« Salut, Henry. A bientôt, Lance. »
Puis ils sortirent et reprirent la voiture.  Le roadtrip continuait, sur la grande autoroute de la vie. Hank s'installa du coté passager, et fouilla dans la boite à gant, avant d'en sortir un disque. Puis il sortit de sa poche un briquet en argent, celui de son grand-père, et un paquet de cigarette. Il tendit le tout à Love : « Tiens. C'est pas ton anniversaire, mais tu mérites bien ça. Fin, fumer c'est une mauvaise manie, mais bon, c'est un cadeau quand même. » Il remit ses lunettes de soleil et avança à voix haute : « C'est vrai que c'est pas mal, comme surnom, Lance. »

Ils avaient encore du temps devant eux.

Encore un peu.
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