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sujet; Breath in and out {Rosanna}
MessageSujet: Breath in and out {Rosanna}   Breath in and out {Rosanna} EmptyJeu 30 Avr 2015 - 6:17

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La forêt c’est tut autour de toi. Comme si elle retenait son souffle, elle aussi, mais toi, toi tu ne respires plus. Plus vraiment. Tu cherches bien plus que ton air, tu cherches ton pouls, tu cherches la lumière. Celle qui t’échappe, là derrière tes paupières closes, celle qui a commencée à se lever il y a un déjà un moment. Tu as toujours adoré les levés de soleil, les teintes violacées du ciel, comme une sublime et délicate souffrance. Mais ta douleur à toi est tout aussi poignante, plus même. Ce n’est pas le ciel qui miroite de rose, de rouge et de violet ce matin, non, c’est ton corps. Ce sont tes cuisses, à moitié dénudées et marquer d’ovale, tantôt plus large, tantôt plus délicat. Des empreintes laissées sur toi. C’est ton épaule, bout de chaire pâle encore suintante de sang, qui s’extirpe de ta chemise de ta robe déchirée. Ce sont tes poignets, inertes mais marqués de marques, de liens qu’on a serrés trop fort contre la chair tendre, trop tendre. Et ta gorge, et ta bouche, et tes paupières. On t’a trop fardé, à coup de poing, à coup de dent, à coup de rire tonitruant mais c’est terminé. Les étoiles ont cédés leur place à un ciel pâle, comme ta peau, d’un bleu plus clair, d’un bleu qui pourrait te rappeler la mer, si seulement tu pouvais ouvrir les paupières. Mais elles sont trop lourdes et tu es trop loin, tu respires mal, mais tu vis encore plus difficilement. Tu cherches ton esprit à tâtons, autour de toi, autour de qu’ils ont fait de toi. Plus que ton corps, c’est tout ton être qu’ils ont souillés. Ton corps se teinte doucement, se transforme en un ciel mourant, en un ciel levant. Même si toi, tu ne te relèveras pas, probablement jamais. Tu te meurs, tu le sens. Tu le sais. Et partout autour de toi, il y a cette chose qui vivait en toi, cette lueur incandescente, qui scintille, qui s’éparpille, comme une pluie d’étoile. Comme un feu d’artifice mourant. Il ne reste que des cendres de toi, hein Susanna ? Oui. Il est temps pour toi d’abandonner ton combat. C’est tellement moins douloureux ainsi. C’est comme de regarder une étoile tomber, de la suivre des yeux, du bout du doigt. Tu te détaches doucement de la douleur, tu l’abandonnes.

Ton corps peut se refroidir, tu ne demandes pas mieux qu’à rester là, allongée contre le sol froid et humide. Un lit d’herbe et de terre pour dernière sépulture, de la rosée dans tes cheveux, une couronne d’eau pour te sublimer. C’est presque parfait. Presque. Parce qu’il ne reste rien de joli chez toi, pas dans cet angle, pas avec tes cuisses poisseuses, pas avec tout ce qu’ils t’ont arrachés. Et ils ont tant pris, par Morgana, ils ont tout pris. Une larme roule sur ta joue, s’écrase dans l’herbe, rejoint la rosée et rêve d’être aussi innocente qu’elles toutes, d’être née d’un nuage pour mourir sur une fleur, non pas de ton cœur, déjà mort il te semble. Tu n’écoutes plus le cillement de ta respiration, elle gâche tout le portrait qui se peint autour de toi et même si tu ne vois pas, même si tu restes là, allongée dans ce corps que tu ne reconnais pas, que tu refuses de ressentir. La forêt s’éveille doucement autour de toi, les hommes sont partis, les monstres ont rendus leurs droits aux animaux et au vent. Il caresse d’ailleurs tes cheveux, cherche à les écarter de ta pommette, comme pour vérifier ton état. Es-tu morte Sue ? Non, pas encore. Mais bientôt. Il soupire à ton oreille et tu te sens presque sourire. Un mouvement qui t’élance dans la joue, qui étire les croutes de sang sur ton menton. Que t’est-il arrivé Sue ? Que se passe-t-il ? Tu ne veux pas y réfléchir, tu veux partir en paix, tu veux oublier tous les visages qui se sont penchés sur toi, toutes ses bouches immondes qui t’ont embrassés, léchés, mordus et saignés.

Ils te hantent tous, te hanteront probablement à jamais. Leurs traits sont gravés dans ta mémoire, trois blond, deux brun, trois autres aux cheveux noir, un homme à la peau sombre, un autre à la peau trop pâle. Tous avec le même sourire, celui du mal, celui qui blesse. Ils ont joué avec toi, ils t’ont pourchassé à travers les bois, sans te laisser une seule chance. Pas de baguette. Pas de sort. Pas de potion. Rien que tes jambes et ta robe de nuit, trop longue, trop encombrante. Et quand ils t’ont eu, ils t’ont retenue, avec leurs mains avec leurs corps, pour tirer sur tes vêtements, pour déchirer les tissus avant de déchirer ton corps. Ton corps se contracte à ce souvenir, il brûle de l’intérieur, se déchire un peu plus fort et un râle t’échappe, ainsi qu’une nouvelle larme. La rosée s’échappe de toi, glisse sur tes joues, déjà trop rouge, trop sec. D’avoir pleurées, d’avoir frottées contre le sol, contre de l’écorche, contre des vêtements rêches ne t’appartenant pas. Tu as appris à supplier cette nuit Sue, tu as appris à hurler à t’en écorcher la voix, pour qu’on t’épargne, pour qu’on arrête ton supplice, pour qu’on cesse de t’écarquiller, de te remplir et de te vider. Un peu plus de leur immondice, un peu moins de toi. Sauf que les cris n’ont rien apportés de bons, seulement des coups et plus d’hardiesse de leur part. Si tu avais su, tu aurais cessé de hurler bien avant, hein Sue. Puis ils t’ont laissés là, quand ils en ont eu assez, quand le jour à commencer à colorer le ciel qu’ils ont senti le sommeil venir les cueillir. Quand tu as cessé de les amuser et de crier, ils t’ont abandonné là, dans la forêt, comme un jouet cassé. C’était les ordres de ton frère, tu n’en doutes pas un seul instant, même allongée là, alors que la vie s’écoule de toi, avec ton sang, avec tes larmes, partout sur la terre moite. Tu es brisée maintenant Susanna, plus bonne à rien, tu ne sais plus où se trouve ton corps, où se trouve tes doigts ou tes pieds. Tout est engourdi, sauf ton ventre, qui brûle encore de leur présence, qui se tord sous la rage que tu ressens envers eux. Ulysse mériterait de mourir.

Pourtant, c’est toi qui vais mourir et pas lui. Tu te sens faiblir et tu en es presque reconnaissante, parce que la souffrance t’échappe encore un peu plus, se limite à ton ventre, plus bas même, là où tu ne saignes plus depuis déjà quelques minutes. Tu en viens à appeler la mort, à chanter son nom et l’air à quelque chose d’étrange, de ressemblant avec celle de ton géniteur, de cette satané chanson qu’il laissait ta mère te chanter. Pour te consoler. Tu pourrais presque partir en paix, t’envoler sans plus un regard pour ce qui vient de se passer, mais c’est sans compter sur une nouvelle présence. Des pas dans l’herbe, le silence des animaux au sol, les chants des oiseaux, avertissant les autres de l’intrus. Et la peur revient en toi, comme un coup de poignard, elle termine de te déchirer et tu gémis, là contre le sol, entrouvrant un œil. Écarquillé et injecté de sang. « Pitié… » non pas encore, tu ne peux plus. Tu as trop donné. Tu as peur de ne jamais en finir. Mais il n’y avait pas de cheveux comme les siens dans le lot, ni de regard aussi intense que le sien, même si tu n’y vois pas très clair, sa bouche ne souris pas, mais il y a des taches de sons partout. C’est presque attachant, presque rassurant. Alors ton œil se referme et tu fronces légèrement les sourcils, parce que même un geste aussi petit, aussi banal, te semble trop exigeant. Et on te retourne, ton corps gémit, à moins que ce soit ta bouche ? Tu ne veux plus bouger, mais on te sollicite, on te soulève, on t’arrache un autre gémissement d’animal blessé. Animal à l’agonie. Ta tête retombe dans le vide, s’échoue contre quelque chose de chaud, de ferme et l’espace d’un instant, tu te dis que finalement, tu es peut-être morte. Tu ne songes pas une seule seconde que d’ici quelques heures, tu seras réveillé. Que d’ici la fin de la journée, tu seras sauvée par ceux qu’on désigne comme des ennemis, mais de qui ? Les tiens ont fuis. Le tien vaque probablement à ses occupations dans la demeure où tu vivais encore hier soir. Ici, tu n’as pas d’ennemi. Ici, tu es en sécurité, ton corps balloté sous les pas de ton sauveur.
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MessageSujet: Re: Breath in and out {Rosanna}   Breath in and out {Rosanna} EmptyJeu 30 Avr 2015 - 17:17

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 « Happinness can be found, even in the darkest of times, if one only remembers to turn on the light. »
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Ron n’avait jamais possédé énormément de choses. Pas entièrement en tout cas. Des vieilles fripes de ses frères aux tentes et repas partagées avec Harry et Hermione, Ron avait vécu dans un système de partage depuis sa naissance. Il maitrisait mal la solitude et encore moins l’obscurité.

Cela faisait quelques jours pourtant qu’il y baignait.

Depuis la découverte de leurs planques et les assauts désastreux, les  insurgés avaient explosés comme un épi de mais dans une machine à popcorn. Ron s’était retrouvé seul. Une fois de plus. Comme au pire moment lorsqu’il avait quitté de lui-même ses deux précieux amis. Tout s’était passé trop vite et il avait juste eu le temps d’engendrer les reflexes maintenant ancrés dans son corps qui avait quitté définitivement l’adolescence.

D’abord, survivre. Les basiques : dormir autant qu’on le pouvait, s’abriter, se calmer. Le rouquin n’avait jamais brillé par sa capacité à rester maitre de ces émotions. Il en avait trop, toute éparses, toute volatiles et il était enclin à la colère et à la peur.

Ne pas penser à ses frères. Ne pas penser à Harry ni Hermione.

Ils s’en étaient tirés. Tous. C’était sur. C’était certain. Encore un peu et il les contacterait via son miroir.

Il tâchait d’effacer les images en flash qu’il avait eu de ces quelques heures : le cri d’un camarade qui tombait, le vent tranchant sur la peau, le gout du polynectar roulant sur sa langue, la flamme verdâtre d’un sort jeté en sa direction, le regard de la jeune femme qu’il avait croisé quand elle avait soulevé d’un geste gracile sa baguette pour transformer l’effigie élitiste en la figure phare de la résistance, l’odeur enfin de la panique qui montait partout.

Il avait entendu quelques rumeurs sur la forêt Daeva et Ron avait l’espoir d’y retrouver au moins Lavende voir par extension Hermione puis Harry mais la lune se faisait ronde et il commençait à douter franchement de l’intelligence de son idée. Ça allait être sympa d’avoir son boule à twerker de desespoir entouré de loup-garous déchainés et probablement encore plus nerveux que d’habitude avec les événements qui venaient de se dérouler. En tout cas si les rumeurs étaient fondés. Lui, il n’avait encore rien vu…

Brillant Ron! Pourquoi pas prendre un polynectar pour faire kebab la prochaine fois, t’ira plus vite…

Un soupir et il tripota machinalement son déluminateur entre ses doigts, faisant sauter son sac à dos sur son épaule douloureuse. Il avait sa tente à lui à l’intérieur bien plié et épaisse comme un petit plan de métro moldu et mine de rien ça pesait son pesant de cacahouètes.

Les doigts sur le renfoncement métallique continuaient à jouer tandis qu'il prenait garde au son qu'émettait ses timberland sur les brindilles et feuilles mouillées au sol.

On. Off. On. Off.

Un chuintement l’alerta et il s’arrêta au détour d’un arbre tandis qu’un fin filet de lumière glissa hors de son déluminateur s’enfonçant dans les tréfonds de la forêt obscure.

Il y a de ça des années, Ron aurait été méfiant mais l’appareil magique offert par Dumbledore lui avait plus d’une fois sauvé la vie. Il l’avait ramené auprès de ses amis, avait illuminé quand il en avait eu besoin pour s’échapper du manoir des Malfoy, permis d’entendre sa sœur de manière lointaine lui assurant ainsi qu’elle était vivante et avait servit à garder espoir enfin dans ses moments les plus sombres.

D’espoir il n’y en avait quasi plus quand il découvrit le corps ensanglantés et meurtris de la jeune femme. Si cela n’avait été la lumière feinte du déluminateur puis ensuite du soleil qui se levait à l’horizon de manière paresseuse, il ne l’aurait probablement pas vu. Pâle, les cuisses violacées, suintant une odeur de sperme et de terre mouillée.

Bon sang, il lui était arrivé quoi?

Pendant un quart de secondes, Ron envisagea de lancer un sortilège en l’air. D’appeler à l’aide. Mais c’était une folie. Il n’avait aucune idée de qui elle était pas même de ce qui lui était arrivé. Les insurgés loup-garous? des mangemorts? Hermione aurait su quoi faire, elle. Un sentiment de panique l’étreignit à nouveau et il poussa le tissu déchiré et teinté de sang  pour recouvrir les jambes tandis qu'elle murmura un "pitié" qui lui brisa le cœur.
Il passa une main tremblante sur le front pour écarter les mèches notant les bleus encore frais sur la pommette et l’œil.

« Hey. Tiens bon. Sinon j’vais devoir chanter pour que tu restes éveillée… tu veux pas ça choupette, crois moi. » tacha t’il de plaisanter même s’il n’y avait pas matière pour ça.

Il fallait la nettoyer. Et lui faire du thé. Sa mère aurait dit ça. Une bonne tasse de thé, un bon bain. Elle irait mieux. Surement? Il aviserait ensuite.

« Y’a bien que moi pour emmener une fille au bain et au lit uniquement parce qu’elle est en train de crever à mes pieds. » marmonna t’il d’un air bougon qui n’en avait que l’aspect.

Il la prit dans ses bras gonflant les joues sous l’effort, le nez se fronçant en remarquant les larmes sèches sur les joues. Il chuchota quelques paroles de réconfort au creux de l’oreille sans jamais trop toucher et se dirigea résolument vers une petite grotte qu’il avait passé quelques heures auparavant. Le temps d’y parvenir et le soleil les léchait tout deux de ses rayons bienfaisants. Il fallait faire vite et il prit le temps de déployer la tente de fortune de construire les sortilèges de protection tout autour.  Hermione avait passé des jours et des jours à le leur enseigner à Harry et lui et elle avait eu –comme toujours- raison de le faire. C’est seulement là qu’il prit le temps de s’occuper de sa mystérieuse inconnu.

« Aguamenti »

L’eau crachota de sa baguette pour exploser à sa figure et le plus jeune des Weasley étouffa des jurons. « @#gfhgdhs de baguette! » Il jeta un coup d’œil vers la demoiselle et eut un sourire désolé. « Ça fait ça parfois. »

Le swag quoi. Meilleur sauveur du monde en fait sans déconner -__-.

Il toussa nerveusement avant de recommencer ses sortilèges.Il l’avait reconnu. La même jeune femme qui avait fichu un joli boxon avec Abraxantas. Elle devait bosser au ministère. Bah... peu importe. Il était un peu trop tard pour la méfiance et un peu trop tard pour nier qui il était lui et ses yeux pétillants azur, les cheveux roux soleil et le nez un peu trop long constellé de tâches de sons.

Un peu trop tard pour l’abandonner également.

Ron Weasley, Indésirable n°3 du pays, se retrouvait avec une prisonnière sur les bras malgré lui.

Il passa le linge effiloché gorgé d’eau sur les plaies les plus apparentes. Il fallait lui parler, qu’elle ne s’endorme pas de suite, s’assurer qu’elle n’avait pas de pertes de sang trop grande.  

« Cligne des yeux si tu m’entends…. ok. Je pourrais te raconter des histoires mais j’ai pas envie de te prendre la gaufre là. T’as rien à craindre avec moi. Faut que tu t’accroches. J’ai un fond de whisky dans une bouteille. Je l’avais piqué chez … ah bref. Ça te décolle le gosier crois-moi. Je t’en filerai ensuite. Et faut que tu manges. J’espère que t’aimes les champignons. Non... essaye pas de te lever ça va aller. Pour l’instant tu restes avec moi. T’ira pas mieux ailleurs de toute façon. C’est le bordel dehors, puis un truc que j’ai appris c’est où qu’on aille on s’emporte avec soi. »

Il hésita avant de se lever et de farfouiller dans ses affaires pour lui tendre un caleçon propre à lui et un t-shirt puis un pull. Vu sa taille à lui, cela lui ferait probablement une mini robe à elle.

« Tiens. Bon ok c'est pas franchement la nouvelle collection Milan mais c'est propre. Puis c’est un t-shirt des Chudleys Canons hein. Collector. Si tu veux continuer à te laver.... Je vais mettre encore de l’eau et je vais faire du thé. Avec l’alcool ça va te remonter. » Il s’éloigna autant qu’il le pu étant donné que la tente était assez exiguë puis se mit à à faire le thé farfouillant son sac à dos à la recherche de la bouteille de whisky qu’il avait cramé dans un magasin moldu sur le chemin. « T’as du bol, je comptais offrir un poisson-chat aux 3456265 premiers visiteurs de cette tente, mais t’es la première alors t’as un traitement spécial! »

Il avait délibérément parlé de visiteurs, pas de prisonnières. Il plaisantait essayant de rendre l'atmosphère moins sinistre, de lui arracher un signe quelconque de vie.

Ça ne servait à rien. Plus il voyait au détour d'un furtif regard, les marques sur ses hanches, l’intérieur de ses cuisses, les coups sur le visage et les marques sur les clavicules…. Et plus ce qui venait d’arriver à sa mystérieuse captive devenait évident.

Il posa une tasse fumante devant et glissa une rasade de whisky dedans avant de tenter un sourire maladroit. « Cocktail de la maison, tu m'en diras des nouvelles! »






Dernière édition par Ronald Weasley le Jeu 7 Mai 2015 - 18:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Breath in and out {Rosanna}   Breath in and out {Rosanna} EmptyJeu 30 Avr 2015 - 20:56

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On te parle, tu en es de plus en plus certaine, on t’extirpe de ton engourdissement, à grande dose de chaleur, à chaque nouvelle foulée, difficile pour celui qui te transporte. Tu te crispes, tu fronces les sourcils, un peu plus et tu lui demandes de te poser. Parce qu’il ne marche pas droit, parce qu’il te secoue beaucoup trop. Tu te demandes même si tu ne veux pas vomir, mais ton estomac te rappelle qu’il n’y a rien à rendre, il se refuse de t’obéir. Et si tu recrache le peu que contient encore ton corps abimé, que te restera-t-il ? Rien Sue. C’est donc un refus catégorique et tant mieux pour ton sauveur, parce qu’il a bien assez de malchance de t’avoir trouvé, bien assez de poisse d’avoir à te transporter à travers la forêt. Tu ne t’es d’ailleurs jamais considéré comme très lourde, mais dans ses bras, tu te questionnes vaguement. Est-ce qu’il est mal entrainé ou seulement chétif ? Parce qu’il te semble que toi, tu es plus vide que jamais, donc assurément moins pesante et pourtant, il n’y a que quelques mois de ça, Marcus te portait à travers sa maison sans même l'ombre d'un effort. À chacun sa force, celle du garçon aux cheveux de flamme n’est assurément pas sa carrure. Heureusement pour lui, et pour toi aussi sinon il t’aurait peut-être laissé pourrir là, il ne peut pas entendre tes pensées qui file et défile dans ta tête, qui recousent ton esprit en place. De travers, un peu, la faute à ses pas, la faute à son manque d’équilibre, mais une âme reste une âme. La tienne est un peu étiolée, mais elle survie, elle recherche cette chaleur, cette odeur boisée, un peu salée aussi. C’est un homme qui te porte, il n’y a pas de doute à avoir, et quelque part, tu sens ton ventre se crisper. La peur est de retour.

Puis tu retrouves la terre, la chaleur te quitte et si tu sens ton corps s’apaisé, si tu arrives à battre lentement des paupières, la droite répondant relativement bien, la gauche beaucoup moins, tu regrettes la chaleur du roux. Il s’active près de toi, il monte quelque chose, bouge, tu n’arrives pas à mettre de l’ordre dans tes idées, tu bouges à peine. Tu as froid, tu as faim, tu as soif, tu as peur, tout pour oublier que tu as mal. Que tu souffres le martyr. Tu serres les cuisses, ravale un gémissement qui menace d’éclater dans ta gorge, de t’échapper dans une pluie de souffrance, de larme que tu refuses de rendre audible. Tu préfères pleurer en silence, alors que le jeune homme termine, qu’il se lance dans une litanie de sort de protection. Il a bien raison, les sorts sont là pour vous préserver. Si tu n’avais pas quitté ta chambre hier soir, si tu étais resté derrière tes sorts… tu fermes aussitôt les yeux. Non, tu ne veux plus y penser. Tu aimerais enterrer ton passé, l’enfouir dans la terre, comme le bout de tes orteils, qui y plongent pour te consoler, pour te rassurer. Alors tu ouvres les yeux, encore, tu laisses la lumière te blesser les yeux, tu tentes de ne pas porter attention à la touffe rousse qui se balade en périphérique. Tu laisses ta tête retomber sur ta droite, s’appuyer au roc constituant la grotte et observe les environs, la forêt est si belle. Tant de verdure, tant de branche, tant de feuille. Tes doigts s’étirent doucement contre ton ventre, tu voudrais les toucher, comme tu le fais toujours dans la serre, tu aimerais laisser la pulpe de tes doigts faire leur connaissance. Mais il est là, à nouveau, devant toi et tu sens tout ton corps se recroquevillé, tout ton être se rétrécir, alors que ta respiration s’emballe. Qui a dit qu’un Weasley ne pouvait pas faire d’effet à une femme ?

Tu ne sais plus quoi penser de la situation, quelles sont ses intentions, alors qu’il te porte jusque dans la tente. Tu aimerais lui dire non, lui demander de ne plus te toucher, lui dire que tu es déjà bien trop abîmé, trop cassé. Il ne reste rien pour lui, pas un sursaut, pas un rehaut. Mais il n’est pas comme les autres hein Sue ? Non. Il n’est pas comme les autres têtes, il n’a pas leur sourire, il a la tête de feu des Weasley. Il a l’allure de Ronald Weasley, mais tu dois délirer. Tu ne peux décidément pas être avec lui, pas ici, pas avec un insurgé, pas de cette taille. Et pourtant, plus tu le regardes, plus tu réalises la grossièreté de la chose. Et le voilà qui brandit sa baguette, l’air se coinçant dans tes poumons, quitte à te bruler la gorge. « Aguamenti » qu’il prononce, mais tu n’as pas le temps, ni l’esprit de te demander s’il te tend un piège, que l’eau lui gicle au visage. Un hoquet d’air t’échappe, mais pas d’éclat de rire, pas même de l’amusement, pourtant quelque part en toi, une pensée te vient : c’est amusant. Dans une autre vie, dans celle qui était la tienne encore, tu n’aurais pas pu t’empêcher de sourire, et ce, malgré ton contrôle. Mais pas là, pas maintenant, pas dans cet état. Tu es encore trop consciente de ton corps, de sa lourdeur qui ne lui ressemble pas, de ses nouveaux tatouages, des marques que tu n’as jamais désiré, de ton odeur actuelle, qui ne ressemble en rien à celle plus délicate que tu transportes toujours sur toi. Tu ne te reconnais plus, pas même tes émotions, tout t’es étranger, autant que le grand rouquin maladroit qui peste sur sa baguette, « @#gfhgdhs de baguette! » Pauvre garçon coincé dans une odieuse comédie, et puis il y a son sourire, une triste expression, quelque chose de presque doux et d’attachant, « Ça fait ça parfois. » Si tu savais encore sourire, tu aimerais le lui rendre, avec amusement, avec reconnaissance, avec quelque chose de surpris aussi, de perdu. Parce qu’il est visiblement nul en sort. Ronald en somme, le meilleur ami d’Harry, le petit ami d’Hermione, le roux vivant dans l’ombre de l’un et de l’autre. C’est presque rassurant. C’est aussi totalement incroyable, impensable.

Tu ne réponds pas, quoi dire après tout ? L’ancienne Sue aurait sût, mais tu n’es plus elle, tu n’es qu’un corps blessé, qu’un regard égaré, qu’un souffle qui s’emballe parfois dans une poitrine trop petite, aux côtes écartelés. Tu te contentes de l’observer, de suivre ses gestes du regard, puis de fermer les yeux, le bout des doigts moulés à ton ventre, alors qu’il nettoie ton épaule, qu’il passe sur tes cuisses, sans s’attarder. Tu retiens ton souffle, tu sens la peur te mordre l’estomac plus fort, se faire un festin de ton esprit. Ça va recommencer Sue, on va à nouveau te dévorer, te recracher et recommencer. À l’infinie. Et à chacun de ses gestes, tu crains le pire, tu hoquète à chaque nouveau contact établis entre le linge et toi. Le malaise grandit entre vous, ton silence aussi, alors il reprend la parole, il comble la mauvaise blague du destin : « Cligne des yeux si tu m’entends…. ok. » Et si tu hésites un instant, quelque chose dans son regard te rassure, tu peux obéir. Et puis même, il vaut surement mieux, tu te rappelles de tes cris hier. Alors tu clignes des yeux, muette. « Je pourrais te raconter des histoires mais j’ai pas envie de te prendre la gaufre là. T’as rien à craindre avec moi. » Tu as tellement envie de le croire, par Morgana oui, mais tu ne peux pas. Pas dans cet état. Pas maintenant. Pas après hier. Alors tu ne lui cèdes rien, sauf ton regard, curieux, inquiet, méfiant. « Faut que tu t’accroches. J’ai un fond de whisky dans une bouteille. Je l’avais piqué chez … ah bref. Ça te décolle le gosier crois-moi. Je t’en filerai ensuite. Et faut que tu manges. J’espère que t’aimes les champignons. » Tu aimerais t’accrocher, toi aussi, mais à quoi ? À qui ? À lui ? Ça te ferait presque rire, mais ta voix refuse, tu ne sais même plus comment t’y prendre. Mais quand il est question de boire, de manger, tu sens la faim se rappeler à toi, contractant ton ventre à t’en arracher un petit son.

Et sa main dérape, un peu, sur ta cuisse, il essai d’effacer les traces de sang, de te rendre présentable et ton corps réagit. Tu te soulèves un peu, toi qui croyais ne plus pouvoir marcher. Ton bras droit abandonne ton ventre, abandonne le cocon que formaient tes bras, pour se délier, comme une aile abimée. Tu veux t’envoler loin, mettre le plus de distance entre vous et déjà le rouquin retire sa main. « Non... essaye pas de te lever ça va aller. Pour l’instant tu restes avec moi. T’ira pas mieux ailleurs de toute façon. C’est le bordel dehors, puis un truc que j’ai appris c’est où qu’on aille on s’emporte avec soi. » Peut-être que s’il ne t’avais pas parler de cet ailleurs, de cet endroit qui te fait étrangement peur, tu aurais trouvé l’énergie de t’enfuir. Mais plus maintenant. Parce qu’au fond, il a raison : qu’y a-t-il pour toi dehors ? Tu as été attaqué au sein même de ta demeure, par ton propre frère. Alors tes yeux sombres se mouillent, des larmes bordent tes cils, mais tu te refuses de pleurer. Pas encore. On s’emporte avec soi qu’il dit et quelque part, tu te dis que toi, tu n’as même plus de bagage, tu les as éparpillé sur le manteau de la forêt, comme on égare des valises à la gare. Et ta toilette est terminée, ton corps hésite à se détendre, hésite à relâcher les muscles, déjà trop lourds, trop endoloris. Tu es à bout de force et lui, il se redresse, il va fouiller dans un coin, alors tu abandonnes ton combat. Tu laisses la fatigue retomber dans ton corps et te laisses choir contre la paroi de la tente. L’eau laisse une sensation de frais sur ta peau, à défaut d’être sincèrement propre, le seras-tu jamais à nouveau d’ailleurs, tu te sens un peu mieux. Moins brisé, seulement fêlée, on a nettoyé à grande eau tes marques, elles n’ont pas disparues pour autant, mais elles sont moins voyantes. Et pour ça, tu lui es terriblement reconnaissante. Et pour ça, il se mérite un regard de ta part, quelque chose où brille du soulagement, où tu oses même souffler un remerciement : « merci… » De ne pas me blesser. De ne pas m’arracher à nouveau cette robe de nuit. De ne pas me souiller davantage. De ne pas être avec eux. Mais tout ça n’est peut-être qu’un piège, tu nages en plein délire, ton esprit tire sur ses fils.

Enfin, jusqu’à ce que tu aperçoives les vêtements qu’il transporte. Des vêtements pour toi, parce qu’il s’approche, parce qu’il te les tend, le tout avec quelque chose de déphasé, « tiens. Bon ok c'est pas franchement la nouvelle collection Milan mais c'est propre. Puis c’est un t-shirt des Chduleys Canons hein. Collector. Si tu veux continuer à te laver.... Je vais mettre encore de l’eau et je vais faire du thé. Avec l’alcool ça va te remonter. » Tu ne comprends pas de quoi il est question, parce que toi, tu n’as jamais été une grande fan de quidditch. En réalité, tu ne t’y es jamais intéressé que pour Marcus, parce qu’il y jouait à Poudlard, parce que tu voulais le comprendre, partager avec lui. Échanger. Or, depuis votre grande séparation, il n’y avait plus eu matière à échanger. Mais tu acceptes tout de même les vêtements, d’un bras un peu incertain, une main qui tremble légèrement, qui te rougis presque les joues, tant tu as honte d’être aussi faible devant un inconnu. Un homme de surcroît, l’une des trois têtes les plus recherchés que tu te rappelles. Mais ici ou ailleurs hein. De plus, il bat en retraite en te laissant chuchoter un seul mot, étouffé par le bruit de ses pas, « merci… » encore ce mot, le seul que tu arrives à souffler, qui fait encore un minimum de sens dans ton esprit. Merci de te prêter des vêtements, merci de te laisser de l’espace, merci de chercher à rendre la situation supportable. Quant à bouger, c’est autre chose, ton bras te fait l’impression d’être soudé à ton corps. Ça demande tellement d’effort, ça déploie tellement de douleur, que tu grimaces, quitte à t’en faire mal aux joues.

Il continu de jacasser, plus loin, enfin à une dizaine de pas, alors qu’il fouille son sac. Toi tu attrapes le linge encore humide et tu te nettoies sommairement le haut des cuisses, tu n’oses que passer rapidement entre, là où la chaire est trop tendre, trop meurtrie. Tu ne veux pas aller plus loin, tu ne peux pas. Pas maintenant. Peut-être plus jamais ? Tu ne l’écoutes donc pas, tu te concentre à la place, à enfiler son sous-vêtement, puis à retirer ton propre vêtement, ta dernière possession. Ta robe de nuit est aussi abîmée que toute ta personne, pleine de trou, de sang, d’autres fluides, déchiré à trop d’endroit. Tu la retires avec hésitation, tu crains le pire, comme si en retirant le vêtement, tout allait recommencer. Comme si ça avait été le point de départ de la veille, pourtant, tu as un soudain souvenir : tout a commencé bien avant ta nudité, ils t’ont pris bien avant de te dénuder. Ils t’ont rhabillé par cruauté, pour rire, comme pour s’excuser, mais sans réellement le penser. Le vêtement poisseux est donc abandonner au sol et tu attrapes le linge humide pour frotter ta peau. Tu te frottes avec rage, avec trop d’énergie, à t’en faire mal au bras, à t’en mordre l’intérieur de la bouche, jusqu’à goûter ton sang, le goût de fer t’envahissant la bouche. La peau rosis, mais la saleté reste. Tu vas recommencer hein Sue ? À te laver jusqu’au sang, à te nettoyer à coup d’eau rose, à coup d’eau qui pique et brule. Probablement. Certainement. Mais pas ici, pas maintenant. Non, parce que les pas de ton sauveur ce sont calmés dans ton dos et que déjà tu t’emballes, que tu enfiles le chandail en vitesse et te retourne, le regard frénétique, les réflexes nerveux. En fait, tu es probablement sur le bord de la crise de nerf et tu te mords la lèvre inférieure, à en faire couler le sang, alors qu’il redresse une tasse. Il cherche à t’apprivoiser ? Il essai de te convaincre qu’il n’est pas méchant ? Mais il pourrait mentir, tu ne peux pas t’empêcher de craindre le pire. Non pas qu’hier tes assaillants aient cherchés à le faire, ils ont été très clair. Ulysse aussi. Ron ne suit pas la même démarche, ça ne fait pas de sens, mais plus rien n’en a. Ta présence ici, cette odeur dans tes cheveux, ce chandail sur toi. Pas plus que cette tasse fumante qu’il te tend. Tu devrais te méfier, mais tu as bien trop soif, bien trop faim, alors tu dévores la tasse des yeux. Toi qui adore les boissons chaudes, toi qui as toujours adoré le thé, celui pris dans ta serre, celui dans les tasses de porcelaine, te voilà désespérée devant son odeur. « Cocktail de la maison, tu m'en diras des nouvelles! »

Il n’en faut pas plus pour que tu lui arraches presque la tasse des mains, de peur qu’il te touche, de peur qu’il se soit joué de toi et te retire la tasse. Si précieuse, si alléchante. Déjà tu la portes à tes lèvres, comme si tu appartenais au petit peuple, la famine au ventre, parce qu’il n’y a pas que les pauvres qui ressentent la faim. Parce tu t’affames au moins autant qu’eux, mais sans te plaindre, par choix, pas manque d’appétit. Et là, tu te maudis d’avoir aussi faible, de ne pas avoir remplis ton corps de bonnes choses, pour mieux subsister ici. Aussitôt dans tes mains, la tasse trouve le chemin de tes lèvres, le liquide celui de ton estomac. L’alcool te surprend pourtant, jamais tu n’as bu un thé de ce genre et ton empressement est récompensé par une quinte de toux. Tu fronces les sourcils, serre la tasse à t’en faire mal aux doigts et incline la tête par-dessus ton bras gauche, pour tousser, les yeux humides. L’alcool est fort, il te mord le ventre, il met le feu à ta gorge, mais ça a quelque chose de rassurant. Ça te rappelle tes soirées paisibles avec un certain mangemort inoffensif, un ami. Alors une fois la toux passé, tu reprends à boire, les yeux rivés sur le roux, tu bois jusqu’à en haleter, tu bois jusqu’à t’en faire bruler le gosier, puis tu abaisses la tasse, pour la serrer contre toi, là au niveau du plexus solaire. De crainte qu’il te le prenne, de crainte que sa chaleur te quitte. Parce que maintenant que tu reprends vie, que ton estomac se remplis, que l’alcool te réchauffe la gorge, tu as bel et bien froid. C’est l’état de choc aussi, tu essai de redevenir logique, mais ta lèvre se contente de trembler, jusqu’à être coincée entre tes dents. Tu le dévisages alors, te passe un bout de langue sur les lèvres et te décides à parler, d’une voix enrouée, d’une voix si écorchée, que tu ne la reconnais pas : « Su… je suis Susanna. Et toi… toi tu es Ronald Weasley ? » Évidemment que c’est lui, tu as bien trop vu les affiches, tu as passé une partie de ta scolarité avec lui, à l’apercevoir auprès du si populaire Harry Potter, il est facile à reconnaitre avec ses cheveux roux. Mais justement, il est trop facile à reconnaitre. Ce ne peut pas être lui, pas vraiment, non ?
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MessageSujet: Re: Breath in and out {Rosanna}   Breath in and out {Rosanna} EmptySam 2 Mai 2015 - 11:42

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 « Happinness can be found, even in the darkest of times, if one only remembers to turn on the light. »
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Si Ron savait que tu compares un tant soit peu ses muscles avec le troll qui a servi de capitaine de quidditch aux serpentards, va y avoir de la sangria au menu!! Fais gaffe, on est roux, on a pas d’âmes, on a peur de rien!

Scan-da-leux! ♥

Ron s’installa en face d’elle, la contemplant d’un air soucieux. Elle disait beaucoup merci. Ce qui avait l'ineffable avantage de lui faire rougir les oreilles un peu. Ron avait toujours été sensible à ce genre de chose. Inspirer la gratitude quand on était ami avec Harry « l’Élu » et Hermione « la plus grande sorcière de tout les temps » n’était pas chose foncièrement facile et déjà, quand Dobby se montrait tout excité et joyeux à recevoir des chaussettes et des pulls, ça lui faisait danser la gigue intérieurement.

« Oy… b..bois pas tout d’un co… » Il tenta de lui faire ralentir sa première gorgée et pouffa de rire en la voyant tousser. « C’est pas de l’eau…quand même. » Il se releva pour chercher le pain noir qu’il avait précieusement gardé dans un linge puis les derniers champignons datant d’hier matin.

« Su… je suis Susanna. Et toi… toi tu es Ronald Weasley ? »

Les gestes se ralentirent. Bien sur qu’elle l’avait reconnu. Évidemment. Il n’y avait aucun mystère. Aucun des trois membres du Golden Trio ne pouvait y échapper à moins de boire tout les jours du polynectar et on racontait que certains restaient coincés parfois à force de faire ça. Ron avait bien demandé à boire du polynectar de Beyoncé parce que quitte à être coincé autant qu’il puisse se tripoter les boobs mais Hermione lui avait jeté un regard noir et il n’en avait plus reparlé.

Who rules this world hein?

« Susanna ? C’est chouette comme prénom. J’ai connu un Susanna à l’école. Bones. Vieille famille aussi. J’sais pas si elle est encore en vie.» Il se réinstalla en face, évitant le regard de la jeune femme, coupant de fines tranches de pain de la même manière que le ferait un moldu : avec un couteau. Fallait se la jouer finaud pour le coup. Ça se trouve elle était là pour le rapatrier en colissimo chez Lord Jaipasdenez ou pour le livrer au Minister Amer. Ouaip, fallait être prudent se dit Ron (parce que c’est bien connu, Ron est un gars prévoyant).

« A l’instar de… comment il s’appelle déjà? Ah ouais... Martin Luther King, aye! A l’instar de ce gusse, j’ai, une nuit fait un rêve. Je ramenais une princesse dans son château parce qu'on avait un peu détruit sa citrouille et elle m’oubliait comme si j’avais été une pièce d’un jeu d’échec dés qu'elle passait le perron de sa piaule. Un chevalier, tu vois? J’ai déjà fait ça en première année. Pire partie que j’ai jamais joué. »


La subtilité c’était pour les gonzesses apparemment et Ron releva enfin son regard azur sur le visage de porcelaine de la dite princesse. Il poussa la tranche de pain bis vers elle et murmura un « mange » qui sonnait étrangement comme un ordre en cet instant.

Elle n’était pas une mangemort de ça il en était certain. C’était à vrai dire le premier endroit qu’il avait nettoyé avec le linge humide, autant parce que les griffures y étaient profondes que pour voir si sous la terre mouillée il n’y avait pas sur ses avant-bras la marque fatidique qui servait de talkie-walkie aux mangemorts et à leur maître.
Mais qui ne disait mot consentait parfois dans le monde des sorciers et il l’avait vu au ministère. Elle devait côtoyer Ombrage et tout les tarés du Magenmagot.

Vigilance constante disait ce bon vieux Maugrey Fol’œil.

« Les rêves ça a du bon. Mais t’imagines le swag? Je suis super connu. Je te ferais un autographe s’tu veux quand tu seras assez en forme pour ça. Quand on aura gagné la partie, ça vaudra quelque chose.»

Voilà. C’était dit. Elle était prisonnière pour un certain temps seulement. Si elle ne disait rien. Si, comme dans son rêve luthérien, elle se laissait ramener puis motus et bouche cousue. Elle n’aurait plus qu’à oublier ensuite: sa nuit dans la foret, l’homme aux cheveux couleur du soleil et le thé au whisky.
A vrai dire, il y avait pensé, à lui lancer le sort ‘oubliettes’ de suite, sauf que non. Pas tant qu’il ne savait pas de quel bord elle était. Si on lui faisait zapper les événements d’un coup de baguette magique et qu’elle se retrouvait en petit pull Weasley, des douleurs entre les cuisses et un Weasley qui ne s’était pas rasé depuis trois jours devant elle, ça allait faire du grabuge inutile.

Surtout si elle était sympathisante du côté obscur de la force.

Non, Ron-Han Solo allait ranger vite fait bien fait ses sortilèges. Elle ferait ça de manière magique ou pas une fois qu’elle rentrerait dans sa maison douillette de bourgeoise huppée. Il les sentait les gosses de riches. Il avait toujours eu le nez pour ça. C’était surement dû au fait qu’il ait toujours été de l’autre côté du spectrum niveau thunes.

« Je t’ai vu au ministère. Je me souviens de toi. » Il se relaxa légèrement, dos sur le sofa de fortune tellement troué qu’il semblait sur le point de s’effondrer d’une minute à l’autre sous le poids longiligne du rouquin. « C’est pas très juste. Tu connais mon nom complet, Suzy. »

Aka, tu ferais mieux de me donner le tien.





Dernière édition par Ronald Weasley le Jeu 7 Mai 2015 - 18:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Breath in and out {Rosanna}   Breath in and out {Rosanna} EmptyDim 3 Mai 2015 - 7:36

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salute your pain like a tired soldier, hang the flag at half mast
you spent your life being something someone feasts upon
a meal for the eternally starved



À qui as-tu donc affaire, hein Susanna ? Debout là, sous une tente que tu ne connais pas, tu ne peux qu’attendre la réponse de l’homme. Tu ne peux qu’espérer ne pas être mal tombé. Encore une fois. Et en attendant, tes doigts serrent doucement la porcelaine émaillée de la tasse qu’il t’a confiée, comme si ça pouvait te préserver, comme si ça allait te réchauffer. Tu ne sais pas encore si c’est bien ou mal qu’il soit réellement Ronald ou pas, tu n’arrives pas à te faire d’opinion. Pourtant, il y a quelques semaines, tu sais que tu l’aurais perçu comme un potable danger, comme un ennemi, capable du pire sur ta personne. Les insurgés n’ont-ils pas mis la ville sens dessus-dessous ? Assurément. Or, tu fais partit de l’élite, pire, tu travailles au ministère de la magie et ton père, pratiquement toute ta famille, est mangemort. Ta place n’est assurément pas là, devant l’homme aux cheveux de feu, l’homme mal rasé, qui as les mains noirs de terre et de Morgana seule sait quoi. Et pourtant, ta place n’est pas non plus ailleurs, hein Sue ? Non. Pas plus ici qu’ailleurs, surement pas dans le manoir Carrow. Jamais plus même. Et si l’homme te rend nerveuse, ce n’est pas à cause de ses gestes, de son sourire maladroit ou de sa manie de fuir ton regard. C’est simplement parce que justement, c’est un homme. Tout ton corps le repousse, cherche à le fuir, alors tu trouves refuges dans un coin de la tente. Tu ne portes plus tellement attention à l’odeur d’humidité des lieux, non, tu préfères te concentrer sur lui. Sur ses gestes. Pour oublier ton corps, sa douleur, sa fatigue. Tu ne pourrais pas t’enfuir, même si tu le voulais. Tu n’en as pas la force, même avec le thé en main. « Susanna ? C’est chouette comme prénom. J’ai connu un Susanna à l’école. Bones. Vieille famille aussi. J’sais pas si elle est encore en vie. » La voix de l’homme est douce, presque gentille, mais tu te méfie trop pour y croire. Quant à la fameuse Bones, tu ne sais pas de qui il s’agit, tu te contentes de presser la porcelaine contre tes lèvres et de souffler dans la tasse, « je ne sais pas non plus… »

Tu bois encore un peu, c’est tellement bon, tellement rassurant. Tellement chaud. Et puis ça te rappelle Melchior, ça et le vêtement trop ample, comme ses chemises, tes pyjamas pendant un temps. Il y a assurément quelque chose de rassurant, de consolateur, à boire ainsi le thé de ton sauveur, à laisser l’alcool te ramener en terre connue. Tu t’installes sur une caisse, contenant probablement des vêtements, tu ne fais pas attention. Tu t’assois simplement, les genoux enfoncés sous le rebord du pull de Ron, pour que seuls tes pieds en dépassent, pour que tu puisses enlacer ton corps tremblant contre toi, contre ton cœur. Mais tu oublis rapidement le froid quand tu aperçois le pain. Quelque part en toi, tu retrousse le bout du nez, la petite bourgeoise que tu es, refuse la simple idée de manger quelque chose dans cet état. Tu n’as jamais manqué de quoi que ce soit, pas même de problème, jamais. Ta nourriture a toujours été d’une fraicheur à toute épreuve, ta mère n’aurait pas tolérée le contraire. Alors ce bout de pain noir, rance assurément, et probablement déjà dur ici et là, ne te dit rien qui vaille. De toute manière, tu n’es pas affamée, pas vraiment. Tu as appris à jeuner au fil des mois passés, avec la perte, avec la culpabilité.

Or, si tu te concentre sur le couteau, sur le pain qui se sépare, tu attrapes tout de même au vol ses paroles. Parce que Ron parle constamment, une autre preuve que malgré son absence de réponse à ta question, il est bel et bien celui qu’il affiche physiquement être. « A l’instar de… comment il s’appelle déjà? Ah ouais... Martin Luther King, aye! A l’instar de ce gusse, j’ai, une nuit fait un rêve. Je ramenais une princesse dans son château parce qu'on avait un peu détruit sa citrouille et elle m’oubliait comme si j’avais été une pièce d’un jeu d’échec dès qu'elle passait le perron de sa piaule. Un chevalier, tu vois? J’ai déjà fait ça en première année. Pire partie que j’ai jamais jouée. » De quoi parle-t-il donc ? Tu as beau froncer les sourcils, tu ne comprends pas. Une princesse, une citrouille et un jeu d’échec ? Tu ne sais pas quoi lui dire, alors tu baisses les yeux sur ta tasse, tu grattes délicatement la surface polie, en écaille un peu plus la peinture. Sauf que tu ne peux pas lui échapper, pas plus qu’à ce bout de pain qu’il pousse devant toi, un ordre en bonis :
« mange. » Tu t’y refuses pourtant et tu redresses de grands yeux sur lui, presque suppliant, presque désespéré : effrayé. Est-ce qu’il compte te forcer ? Tes doigts reposent doucement la tasse, presque à regret et d’une petite voix que tu ne te connais pas, parce que si tu n’as jamais été de ses femmes flamboyantes qui donnent des ordres, tu n’as jamais craint de parler tout haut, jamais tu n’as chuchoté comme tu le fait en ce moment. « Je n’ai pas faim… » au contraire même, mais tu ne te vois pas gaspiller sa nourriture. Tu veux qu’il reprenne son pain, mais tu sais déjà qu’il ne te laissera probablement pas en paix avec un caprice pareille. La faim, dans les bois, n’a pas lieu d’être hein ? Probablement pas. Alors tu fixes la nourriture, sans appétit, sans intérêt. Et il te ramène sur terre avec sa manie de toujours parler : « Les rêves ça a du bon. Mais t’imagines le swag? Je suis super connu. Je te ferais un autographe s’tu veux quand tu seras assez en forme pour ça. Quand on aura gagné la partie, ça vaudra quelque chose. » Quand ils auront gagnés ? Tu bats des cils, le fixe avec surprise, avec incompréhension.

Puis ça te reviens, ton esprit fait des efforts, il te rappelle à l’ordre. Ron est avec les sauvages, avec ceux qui détruisent tout, encore et encore. Ils ont leur raison, ils ont été malmenés, mais tu as trop subis pour t’en rappeler. Alors tu te contentes de le fixer, le visage vide. Es-tu sa prisonnière ? Es-tu dans cette tente, comme certain sont en cage ? Ton pouls s’accélère alors que tu le dévisage. Tu ne le questionneras pas, non, tu ravales cette part de ta personne, celle curieuse, celle prête à tout remettre en doute. Pas ici Susanna, pas devant lui, pas quand il te fixe avec autant de sérieux. Non, tu te concentres à nouveau sur le thé, sur la table sommaire, sur tout ce qui n’est pas un Weasley. Mais c’est inutile, il te connait aussi, il te reconnait : « Je t’ai vu au ministère. Je me souviens de toi. » Tu fermes les yeux, comme si ça allait te dissimuler ou le faire taire, deux choses impossible, tu l’as bien compris. « C’est pas très juste. Tu connais mon nom complet, Suzy. » Évidemment il fallait qu’il utilise CE surnom et déjà tu serres les dents. Ta voix est comme essoufflée quand elle t’échappe, toujours abimée, éraillée, peut-être à jamais ? « Sue, c’est Sue, pas Suzy. » Pitié non, tu n’as pas envie de penser à ton géniteur, la raison même de ta présence en ces lieux, de ta punition fraternelle. Mais il attend toujours. Il attend ton nom.

Or, tu as peut-être perdu beaucoup de sang et encore plus d’amour propre, de confiance en la gente masculine, tu n’as pas encore totalement perdu la tête. Il te reste quelques pensées, comme des feuilles qui s’obstinent à garder les branches d’un arbre, même après les premières chutes de neiges. L’une d’entre elles, justement, te rappelle qu’il ne fait pas bon s’appeler Carrow en temps de guerre. Pas auprès d’un insurgé. Pas quand ton père est juste sous Voldemort. Non, tu ne peux pas être Carrow, pas avec un Weasley, ce serait du suicide. Mais ne rien dire revient au même, après tout, les rebelles ont prouvés qu’ils étaient aussi dangereux que les mangemorts, aussi impitoyables. Il n’y a de justice nulle part, hein Susanna ? Non. Alors tu trouves un compromis, un pieux mensonge, qui n’en est pas tout à fait un : « Slughorn. Susanna Phoebe Slughorn. » Après tout, on t’as dit toute ta vie durant que tu étais davantage Slughorn que Carrow, un nom qu’on préfère éviter dernièrement cela dit. Les Carrow sont peut-être des mages noirs, il n’en reste pas moins plus respectable que les Slughorn, qui fuis et sont soupçonné d’aider les insurgés. Mais ici, tu espères que le nom t’épargnera des souffrances supplémentaires. Et le regard dorénavant fixé sur le petit feu qui rougeoie un peu plus loin, écarté des parois de la tente et des meubles, tu te décides à te lever.

Tu as froid, tu te sens gauche, mais tu titubes tant bien que mal jusque-là, pour te laisser tomber au sol dans un bruit sourd. Tu ne te plains pas, mais tu te mords l’intérieur de la bouche, ravalant un sanglot, pour serrer les cuisses et fermer les yeux, chassant la douleur, chassant les larmes, même si l’une d’entre elle t’échappe et roule sur ta joue. Tu es plus forte que ça Sue, tu peux le faire. Ta lèvre inférieure n’est pourtant pas au courant et là, assise devant le feu, les jambes emmêlées ensemble, elle tremble derrière ta main, qui cherche en vain à la calmer. Un sanglot nait dans ta gorge, te déchire finalement la gorge et à la plus grande surprise de ton geôlier, une plainte qui te brise le cœur s’enfuis d’entre tes lèvres écorchées et enflées. L’état de choc que tu te rappelles, c’est l’état de choc, mais tu ne peux rien arrêter. La douleur remonte à la surface, l’horreur aussi, des affronts subis et des violences, de tes trop nombreux abus. Ta main se plaque contre ta bouche, ton corps se penche légèrement vers l’avant, mais le râle filtre tout de même à travers ta paume. Tes soubresauts te font mal, tes larmes te piquent les joues, mais le pire, c’est cette main que tu te décides enfin à glisser entre tes jambes, alors que tes jambes tremblent. Tu fixes le feu, songe à t’y jeter, alors que ton corps se crispe et que la nausée revient. Ta main se retire aussitôt et tu la redresses, mais elle te semble flou, tant elle est secouée, tant tu paniques. Et tu pleures plus fort, tu pleures à en avoir mal à la gorge, à ne plus savoir respirer. Qu’on t’achève, qu’on abrège tes souffrances, mais il n’y a que de l’alcool pour toi, dans une tasse que tu as avalé trop vite, dans un thé qui maintenant relâche toutes les vannes que tu voulais garder verrouillée. Tu as la rage au ventre, tu as mal à l’âme et ta main, que tu essuie tant bien que mal sur ta cuisse, étalant le rouge sur ta cuisse pale, s’enroule finalement autour de ton corps, cherchant à retenir tes côtes, comme si elles s’ouvraient en ce moment, pour laisser filer tout ce qu’elles protègent : poumons et cœur. Le chandail de Ron est foutu, le sang s’y enfonce, mais tu n’y fais plus attention, à moitié allongé sur le sol, tu pleures ton mal de vivre. Sur ce sol, tu abandonnes toute trace d’orgueil, toute trace de contrôle, tout ce qui a fait de toi la fille de ta mère, la valeureuse Susanna, tu redeviens l’enfant rejetée par son père, celle qui n’a rien appris de la vie encore. Sauf qu’elle est injuste. Il ne te reste plus qu’à attendre la fin, Weasley ferait mieux de t’achever vite fait bien fait, ce serait moins pénible pour lui, comme pour toi. Parce que ta main ne retient plus rien, parce que tes sanglots sont portés par de gros hoquets rauques, parce que tu es probablement en train de souiller toute sa tente, quand bien même elle est vieille. On t’a violé Susanna, on t’a battu, on t’a torturé et tu as survécu. Ça devrait vouloir dire quelque chose. Ça devrait représenter quelque chose. Mais il n’y a rien, rien que de la souffrance et Ron. Pauvre Ronald.
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MessageSujet: Re: Breath in and out {Rosanna}   Breath in and out {Rosanna} EmptyJeu 7 Mai 2015 - 19:31

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Sue?  Ron acquiesca. Il pouvait comprendre ces histoires de surnoms.

« Slughorn. Susanna Phoebe Slughorn. »

Impossible de ne pas réprimer une grimace. Le professeur Slughorn avait été la croix et la bannière. Un type qui ne voyait que l’élite, qui n’avait invité qu’Harry et Hermione et l’avait laissé lui sur le carreau. Petit Ronald Weasley sans potentiel, venant d’une famille pauvre et probablement destiné à finir alcoolique et entouré de trente six enfants… Pfff.

Les gens… aucune imagination.

Ron l’avait eu mauvaise et encore aujourd’hui, il fronça le nez en entendant le nom complet de la jeune femme.

« Ah ouais… j’vois. Serpentard .» L’évidence dans le ton de voix. La limpide qualité de la situation. Il avait secouru une serpentarde, nièce d’un gars qui croyait encore dans des valeurs aristocratiques.
Au moins les Slughorns étaient inoffensifs et avaient fait le bon choix aka Dumbledore. Ca aurait été terrible c’est si elle avait été une Susan Dolohov ou une Susan Carrow. Là ouais, y’aurait eu de quoi baliser!

« On choisit pas hein. Quoiqu’il parait que le choixpeau t’écoute quand tu lui dis. J’peux pas dire, il m’a à peine toucher les oreilles qu’il m’a envoyé chez les Gryffondors. »
 Il eut sottement envie de raviver de vieilles querelles, de celles, simples, qui les faisaient vibrer plus jeune mais qui ne faisaient pas nécessairement couler de sang; mais elle semblait fatiguée, épuisée et fragile.

Un bruit genre micro-ondes qui déconne.

Pire.

Ron s’aperçut au bout de quelques secondes qu’elle pleurait avec cette retenue délicate qui indique les gros chagrins. Une panique réelle monta le long des membres trop longs du Weasley dégingandé et il regarda autour comme si miraculeusement quelqu’un allait apparaitre et le tirer de ce bordel.

Nope. Personne. Que toi, Ronald.

Le jeune homme eut un air navré et vint se pencher pour tapoter maladroitement l’épaule de Susan. « Hey. Hey c’est rien. Je disais ça comme ça. Vous êtes pas tous méchants chez les serpentards… y’en a … euh… bon moi j’en connais pas.. mais je suis sur… p’tet… allez… va… pleure pas… c’est rien… tu veux encore un thé? tu...»

Le hoquet de nausée qu’elle a lui fit retirer sa main et il vient s’accroupir près d’elle tachant de chercher à accrocher son regard. Il n’avait jamais été doué pour ce genre de choses. Ron, tout comme Tinkerbell et les fées en général (oui j’ose) ne pouvait en général contenir qu’une émotion à la fois. Sinon, il explosait.

« T’as du te faire mal. Viens, tu vas dormir. » Il entoura lentement les épaules menues d’un bras qui se voulait réconfortant. Une lueur d’incompréhension passa dans ses yeux azur en voyant le sang et il la serre légèrement contre lui en la berçant.

« Shhhhhh. Il ne t’arrivera rien ici. »

A part les mangemorts aux trousses de Ron mais fallait vivre dangereusement se disait le rouquin.
La vérité c’était que pour lui elle n’était pas plus en sécurité avec lui que sans lui. Elle aurait pu tomber sur quelqu’un de bien et de tranquille mais là elle avait juste le ‘bien’.

Un mince soupir.

Le truc intelligent à faire serait de lui lancer un oubliette mais elle ne saurait plus qui il est et il n’avait aucune confiance dans les Slughorns, les Rogue et tous les serpentards qui se disaient du côté d’Harry.

Lentement, avec plus de patience qu’il n’en déployait en temps normal, il la cajola gauchement. Dans ces moments-là, une potion de sommeil aurait été rudement utile. Mme Pomfresh en avait des tas à Poudlard et… Poudlard c’était fini. Il fallait se mettre ça une fois pour toute dans la tête!

« T’en fais pas Sue, tout ça c’est passé. C’est loin. On doit plus y penser. Les moldus ils ont une chanson bizarre qui dit ‘du passé faisons table rase’. C’est un peu ça. Shhhhh. » Ron continua à la bercer sans prendre le temps de remonter sur le sofa miteux ni même sur le lit bancal de fortune. Il prit sur lui et resta avec elle sur le sol terreux, s’appuyant seulement dos contre le bas du canapé. « Mon père disait qu’il valait mieux pleurer un bon coup, ça faisait sortir le sel. »

La main glissa sur le dos de manière apaisante tandis que les paupières se firent lourdes. Lui aussi il était fatigué.  Il eut un rire sans joie, presque somnolant. Ils étaient beaux tiens tout les deux comme ça. Super glamour. Les serpentards et les gryffondors. Une jolie poupée brisée aux larmes intarissables et au sang frais encore entre les cuisses; et un fugitif sans gloire, crevant de faim et à la famille décimée.

« On va s’en sortir Sue. Je te ramènerais chez les tiens. » Il étouffa un bâillement. « Promis… »

Le tout, c'était de savoir comment.
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MessageSujet: Re: Breath in and out {Rosanna}   Breath in and out {Rosanna} EmptyMar 19 Mai 2015 - 22:38

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salute your pain like a tired soldier, hang the flag at half mast
you spent your life being something someone feasts upon
a meal for the eternally starved



Plus que du sang, tu as l’impression de te vider de toute ton essence, là dans cette satanée tente. Est-ce que Ron sait qu’elle sent l’humidité ? Est-ce que ça compte vraiment ? Non. Évidemment que non. Mais tu souffres et tout est bon pour détourner ton esprit brisé de ta situation actuelle. Pour oublier le sang. Pour oublier ta main qui tremble. Pour oublier les rires des hommes. Pour oublier les corps se fracassant contre toi. Pour oublier qu’on t’a déchiré de l’intérieur et qu’on t’a pillé. On t’a tout pris Susanna. Et maintenant que tu es creuse, tu pleures avec trop de force. L’écho se répercute contre les bouts écorchés de ta psyché. Tu ne fais pas même attention à la main de ton sauveur, de ton geôlier, tantôt rieur puis menaçant. « Hey. Hey c’est rien. Je disais ça comme ça. Vous êtes pas tous méchants chez les serpentards… y’en a … euh… bon moi j’en connais pas.. mais je suis sur… p’tet… allez… va… pleure pas… c’est rien… tu veux encore un thé? tu... » Il te touche, quelque part l’angoisse nait en toi, tu crains le pire, mais tu es bien trop épuisée pour te débattre. Et puis, ça ne sers plus à rien. Plus maintenant. Tout est cassé. En miette. Tu te contentes donc de pleurer, ne sachant pas si tu devrais aussi pleurer sur son intolérance pour les serpentards. Il compte te mettre dehors ? Non, il a parlé de thé, mais tu n’écoutes pas. Tu es perdue au milieu de la douleur, des souvenirs, de ton sang. Souillée. Et même s’il croise ton regard, même s’il s’accroupit près de toi, tu pleures à en avoir mal. À la gorge. Au cœur. À l’âme. Et pourtant, alors que ton corps est balloté de tous les côtés, que ton cœur s’accroche avec difficulté à tes côtes, qui baillent en toi, il t’attrape. Tout simplement comme ça, avec une phrase toute simple, avec un raisonnement simplet : « T’as du te faire mal. Viens, tu vas dormir. » Ce n’est pourtant pas toi qui t’es fait mal, ce sont les autres. Tu pleures un peu plus fort, le laisse t’entrainer contre lui. Tu chute contre son corps, comme l’eau s’élance contre les rochers. Mais il n’a rien de coupant Ronald. Il n’a rien de froid ou de dur. Non, il se contente de te laisser te reposer contre lui, il t’enlace même. Lentement. Avec soin. Parce que ton corps cherche un instant à le fuir. De crainte que des doigts retrouvent leur chemin en toi, là où tu souffres le martyr, de peur que le froid revienne, te mordant la chair. Mais non. Il te serre tout simplement contre lui, comme on le ferait avec une enfant. « Shhhhhh. Il ne t’arrivera rien ici. »

Dit-il la vérité ? Quelque part, tu sais que non. Il est un insurgé, il est l’ennemi, il te retient prisonnière. Mais ne te berce-t-il pas ? N’est-il pas en train de tenter de t’apaiser ? Avec des gestes patients, gauches, mais d’une douceur sans équivoque. Bien entendu. Ce n’est pas une ruse, hein Sue ? Tu ne le supporterais pas. Tu n’y survivrais pas. Pas une fois de plus. Et pourtant, tu abandonnes le combat, tu t’agrippes à lui et hurles ton chagrin. Jusqu’à ce qu’il ne reste rien. Plus de larme. Plus de voix. Plus rien, sauf de l’engourdissement et la chaleur de son corps. L’odeur de Ron, mélange de feu de camp, d’épinette et de sueur. Ça te va. C’est mieux. Mieux que les parfums bon marché que portait les hommes, mieux que leurs sueurs et leurs haleines avinées. Le rouquin est un îlot, la tempête peut continuer de faire rage tout autour de vous, tout autour de toi, il se trouve en son centre. Dans l’œil de la tempête, tu peux laisser ta respiration reprendre un rythme presque régulier. Et puis il y a sa voix, plus douce que celle des autres, patiente même. « T’en fais pas Sue, tout ça c’est passé. C’est loin. On doit plus y penser. Les moldus ils ont une chanson bizarre qui dit ‘du passé faisons table rase’. C’est un peu ça. Shhhhh. » Oublier le passé ? Tu entrouvres les yeux, le visage à moitié enfoncé dans son pull. Est-ce que tu pourrais oublier ? Non. Est-ce que tu le désires ? Oui. Non.  Est-ce que c’est loin ? Pas assez encore. C’est trop récent, tes plaies te semblent encore toute fraiche, sanguilonantes. Mais tu veux le croire, tu aimerais pouvoir faire ce qu’il dit. Être un exemple que les moldus ne sont pas aussi stupide que ça. Mais tu arrives tout juste à calmer ta respiration, à ne plus trembler comme une feuille. C’est trop tôt. « Mon père disait qu’il valait mieux pleurer un bon coup, ça faisait sortir le sel. » Le sel ? Cette idée te ferait sourire normalement. Mais toi, tu es desséchée en ce moment, tu as probablement perdu trop de sel. Tant pis. Tu frottes ta joue déjà abimée contre son pull, serrant ton corps contre lui. Un corps que tu ne reconnais plus. Un corps trop douloureux. Quand est-ce que tu te sentiras à nouveau toi-même ? Dans plusieurs mois. Jamais ? Tu ne veux pas y penser, tu préfères te concentrer sur le réconfort que l’homme t’offres, sans rien exiger en retour. Sa main, qui te frotte le dos, te fait fermer les yeux lentement. Toi qui as souffert toute la nuit. Toi qui n’as pas su détendre ton corps assez pour dormir. Toi qui attendais la mort, tu peux maintenant dormir. Ron veille sur toi, n’est-ce pas ? « On va s’en sortir Sue. Je te ramènerais chez les tiens. » Tu fermes les yeux et échappe un soupir tremblant. Oui. Il veille sur toi. « Promis… »

Et comment ? Comment allait-il s’y prendre ? Peux-tu réellement le croire ? Tu ne sais pas et il n’en sait probablement pas plus lui non plus. Au vu de ses ressources actuelles, il est déjà bien assez paumé sans toi. Et pourtant, tu laisses ton corps peser contre le sien, alors que ton visage s’enfonce dans son cou. Tes lèvres s’entrouvrent et déjà, tu sombres dans le sommeil. Les visages des monstres humains tentent bien de t’atteindre mais ils ont sous-estimé le Weasley, qui te sert de talisman. Il éloigne les hommes mauvais. Ceux aux doigts rouges. Ceux aux bouches crasseuses. Tu laisses la respiration régulière, lourde même, de Ronald te porter. Il te sert de radeau, il te fait traverser cet océan terrible. C’est si simple. Il suffit de t’accrocher. Une main contre son pull, pour que ton corps reste en équilibre contre le sien. Et tant pis si le sol est dur, tant pis si la position n’est pas des plus confortable. Tu es en sécurité. Tu es au chaud. Tu as survécu. Tu vas vivres. Tu vis déjà.
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