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sujet; You are here now {Rosanna}
MessageSujet: You are here now {Rosanna}   You are here now {Rosanna} EmptyMer 20 Mai 2015 - 7:26

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L’eau est fraiche. Pas assez pour être considérée comme froide, mais bien assez pour t’arracher un frisson alors que tu y plonges ton corps nu. Tu as bien eu un moment d’hésitation au moment de te déshabiller, là sur la berge, mais ça n’a pas duré. Peut-être parce que tu as finis par croire ce que ton sauveur et geôlier te répète depuis le premier jour : ici tu es en sécurité. Évidemment, tu n’y croyais pas au début, tu guettais la suite, tu n’osais rien espérer. Tu te préparais au pire. Mais tu as finis par comprendre qu’il ne mentait pas. Ici tu es bel et bien en sécurité, tu peux donc nager, tu peux immerger ton visage, puis ta tête, jusqu’à enfoncer tout ton corps dans l’eau. Tu n’en es plus à ton premier bain, Ron t’a même conduis ici le lendemain de ton attaque. Afin que tu te nettoies, afin que tu effaces les traces des autres. Jusqu’ici, tes quatre bains ce sont fait avec des vêtements, un t-shirt du fils Weasley sinon ta vieille robe de nuit. Mais pas aujourd’hui. Parce que tu es seule, parce que tu as besoin de retirer pour de bon toute cette crasse : l’odeur des autres. Et pourtant, tu ne les respires plus, tout ça est dans ton esprit Susanna. Tu le sais, mais tu te sens mieux alors que tes mains récupèrent ton corps. Alors que tu reprends possession de chaque centimètre de peau, avec tes paumes, avec tes doigts. Qui frottent. Qui récurent. Qui font rosir la peau. Tu nettoie tout. Ton corps en même temps que ton âme, tu cherches à diluer la douleur, les souvenirs. Comme Ron te l’as dit, tu veux faire « table rase sur le passé », repartir à neuf. Avec un corps propre. Des jambes qui battent doucement dans l’eau, des pieds qui effleurent les cailloux alors que tu gagnes l’autre bout du lac. Là, le sol te ramène doucement vers la berge, mais tu refuses de quitter l’eau si tôt. Tu t’avances un peu, le temps de nettoyer ta poitrine, d’y faire couler l’eau, d’observer ta peau encore violacé par endroit. Tu redeviens pourtant humaine, ta chaire pâle semble presque doré par le soleil, tu n’es plus le cadavre que Ronald a ramené à sa tente. Tu es Susanna. Tu es vivante.

Et tu devrais surtout être en train de chercher des herbes, des champignons aussi. Du moins, c’était l’entente passé avec le Weasley quand il t’a donné la permission de t’aventurer dans les environs. Jamais trop loin. De toute manière, il sait tout aussi bien que toi, que tu n’oserais pas. Plus que ses menaces frôlant le ridicule, c’est la peur, la crainte de retomber sur tes assaillants alors que tu n’es pas prête à leur faire face, qui te retient ici. Et puis, où irais-tu donc ? Nulle part. Ta mère te manque bien, mais l’idée de retourner au manoir Carrow suffit à te faire ton envie de la contacter. Elle ne tolérerait pas ta présence ici. Elle ne comprendrait pas. Et quoi donc ? Tu tords doucement tes cheveux, puis les laisses reprendre leur position, dégoutant doucement sur tes épaules, alors que tu observes tes mains remuer lentement l’eau devant toi. Devant ce ventre pâle, encore décoré de trace malsaine, un ventre que tu effleures du bout des doigts. Elle ne comprendrait pas que tu as besoin d’être ici. Que de tous les endroits où tu peux te trouver, les bois et la compagnie d’un Weasley te sont plus favorables que tous les soins prodigués. Peut-être par orgueil ? Peut-être par acharnement ? Ton sang Carrow rugit, exige de toi de la bravoure, plus d’endurance. Mais en réalité, tu crains tout autant ce qu’on a possiblement semé dans ton ventre, quand bien même tu as trouvé les plantes qu’il te fallait pour t’assurer que rien ne survive de ses monstres, pas en toi, pas dans ton ventre, que ce qu’on pourrait dire à ton sujet. Toi qui n’as jamais craint les médisances à ton sujet, les rumeurs concernant tes talents d’empoisonneuse, ton possible rôle de mère auprès du fils Malfoy, te voilà terrorisée à l’idée de retourner dans un monde sorcier sachant ce qui t’es arrivée. La crainte de l’élite, tu peux la gérer, mais leur pitié ? Probablement pas. Tu n’es pas ta mère.

Une branche craque sur ta droite et déjà tu pousses un hoquet de peur, tes bras s’enroulant autour de ta poitrine, alors que tu plonges le haut de ton corps dans l’eau. Tes genoux n’ont pourtant pas cédés, mais déjà tu tournes une expression angoissée en direction du nouvel arrivant. Ronald. Tu soupires, soulagée. Tu plonges même un peu plus dans l’eau, alors que ton visage se redresse, s’offrant aux rayons du soleil. « Par Morgana, tu m’as fait peur ! » Quel idiot ! Mais tu lui offres un petit sourire, ici tu n’as pas à être intouchable, à être le roc que tu as toujours été. La jeune femme en pleine contrôle. Pas avec Ronald hein ? Il est ton gardien, celui d’une prison à ciel ouvert, mais aussi ton héros. Il t’a vu pleuré déjà trop souvent, il t’a bercé toutes les nuits jusqu’ici, il a partagé sa nourriture et ses vêtements avec toi, même son alcool. Il mérite au moins ça de ta part : de la franchise. Alors tu gardes tes avants bras contre ta poitrine et te laisse flotter sur le dos, ne lui offrant que la vue de tes jambes battant l’eau, qui dissimule le creux de tes reins, qui grignote ton ventre, léchant ton nombril à coup de vaguelette sombre. Tu es plus sereine maintenant qu’il est là, tu le réalises maintenant que tu observes la cime des arbres. Le monde est moins effrayant quand il est près de toi. Tant pis pour ta nudité, tu ne te sens pas nécessairement prude avec lui. À quoi bon de toute manière ? Il sait très bien ce qu’on t’a fait. Il a vu ton état. Il n’y a rien à cacher, aucune vertu restante. Est-ce qu’il te fixe ? Est-ce qu’il t’en veut d’être là et pas en train de cueillir votre repas, comme vous l’aviez convenue ? Il en aurait tous les droits, alors tu tournes la tête vers lui, pour sourire devant son expression. Aller, tu fais pivoter ton corps, ne lui offrant qu’une brève vision de tes fesses, avant de plonger pour ne faire réapparition que plus loin, tes mains écartant tes cheveux de ton visage. « Je sais, je devais cueillir notre repas et pas me baigner… » tu parles doucement, consciente de ton erreur. Tes bras retrouvent le chemin de croix contre ta poitrine alors que tu émerges de l’eau, nue et ruisselante. « Mais puisque j’étais seule, je me suis dit que je pourrais en profiter. »

Évidemment, ce n’est pas parce que tu ne possèdes plus grande pudeur face au roux, que tu comptes te balader nue devant lui. Au contraire même ! Alors tu t’empresses de t’essuyer avec le drap que tu as emporté avec toi, pour transporter ta cueillette. Puis tu enfiles l’un de ses sous-vêtements, lui tournant toujours le dos alors que tu reprends le fil de la conversation. Comme si ça pouvait dédramatiser la situation. « Non pas que mes bains n’aient pas été satisfaisant jusqu’ici hein, mais… » tu passes un t-shirt par-dessus ta tête, sans faire attention au fait qu’il te colle un peu à la peau. Qu’il ne te couvre plus aussi bien qu’il le faisait probablement la veille, quand il t’en a fait cadeau. Pourtant, le sourire que tu offres à Ronald, quand tu pivotes pour lui faire face, même à cette distance, à le même éclat, lui. « Disons que de se baigner habillé ne nettoie pas aussi bien ? » Il comprend n’est-ce pas ? Tu l’espères, en attendant ton regard s’accroche au bois qu’il porte, mais aussi à celui qu’il a laissé tomber autour de lui. Lequel de vous deux a été le plus surpris ? Toi d’être surprise nue dans le lac ou lui, de t’y découvrir en tenue d’Ève ? Qu’importe, tu baisses les yeux, repousses tes cheveux humides de ton visage et esquissant un petit sourire coupable, tu t’empresses d’enfiler tes chaussures. Trop grande et appartenant à Morgana sait qui. Tu ne tardes plus, tu fais vites, tu es efficace et sans plus attendre son accord, tu le rejoins, pour ramasser le bois autour de lui. « Je vais t’aider avec ça, attend ! » Les quelques bouts dans les bras, tu te redresses et le regarde à travers tes cils, comme une biche qui se demande si elle a raison de s’approcher. Si elle doit fuir. Pourtant, il ne te fait pas peur. Pas lui. Alors tu t’humectes les lèvres, fronces les sourcils et te détournes de lui, pour te diriger vers le campement. Le sien. Le tien maintenant. Ta prison. « Tu sais… au lieu de me laisser cueillir les plantes toute seule, il vaudrait probablement mieux que tu m’accompagnes… » ta voix traine doucement dans l’air, une voix qui ne t’appartient pas totalement. Tu as trop crié cette fameuse nuit, tes cordes vocales ne se sont pas entièrement remises et ne le feront probablement jamais. Tant pis. Ta voix rauque ne te dérange plus autant, tu t’y fais. Comme à cette vie, dans les bois. En compagnie d’un certain roux aux blagues douteuses.

Tu ralentis le pas, le laisse délibérément te dépasser, pour te glisser dans son dos. Là où tu te sens le plus en sécurité. Protégé par un Weasley. Ta mère pleurerait de te voir. Toi, tu ne vois pas le mal. Plus maintenant. Pas après presque une semaine et demi de cohabitation. Et alors qu’il rejoint le camp, qu’il dépose son bois, tu observes son dos. Robuste. Pourtant légèrement courbé. Par le poids du monde. Par la vie de pariât. Vivre avec une cible dans le dos est un véritable fardeau. De vous deux, c’est lui qui semble le plus âgé, voilà toute l’ironie de la chose. Tu hésites à le rejoindre, un peu en retrait, jusqu’à ce qu’il s’adresse à toi, jusqu’à ce qu’il te lance l’un de ses regards, à la fois chaleureux et méfiant. Ronald en somme. Et tu trottes jusqu’à lui, abandonnant ton bois avec le sien, pour remettre, une fois de plus, de l’ordre dans tes cheveux humides. « Je pourrais te montrer quoi cueillir ? Ça pourrait toujours te servir. » Quand tu seras partit. Quand il t’aura rendu aux tiens. Mais non, tu n’oses pas aller au bout de ta pensée. Pas tout de suite. Pas maintenant. Tu ne veux pas qu’il te retourne aux tiens, pas encore. Alors tu souris un peu, t’essuie les mains sur les cuisses et redresses le menton, le regard brillant. Oui, tu te remets bien Sue, Ron peut être fier. « Ce serait plus rapide pour nous deux, si je ne faisais pas tout le travail niveau nourriture. Parce qu’il est hors de question que tu touches à nouveau la casserole. » Cette fois, il a droit à un froncement de sourcil sérieux, avant que tu ne pivotes en direction du bois, non pas sans lui jeter un coup d’œil par-dessus ton épaule. « Viens, ce sera éducatif. Ça te fera du bien » et à toi aussi. Après, est-ce ainsi qu’une prisonnière s’adresse à son geôlier ? Non, mais vous n’êtes pas un exemple à suivre, n’est-ce pas ? Absolument pas.
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Dernière édition par Susanna P. Carrow le Jeu 21 Mai 2015 - 6:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: You are here now {Rosanna}   You are here now {Rosanna} EmptyMer 20 Mai 2015 - 23:03

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 “Flotter et s'effacer, mon garçon,ainsi que font les morts. Flotter entre les ombres. S'effacer de la conscience.” Neil Gaiman
"

Elle flottait dans l’eau.

Ce n’était pas nécessairement un endroit paradisiaque mais la foret de Daeva était grande, mystérieuse, pleine d’endroits secrets, de repères à l’abri des importuns. Ron s’était montré nonchalant les premiers jours en affirmant avec emphase qu’il était méga bon en sortilèges et que de toute manière rien ne pouvait entrer sous sa tente vu ce qu’il avait collé comme magie défensive. C’était plus ou moins pour la rassurer. Plus ou moins pour s’assurer qu’elle comprenait aussi tacitement qu’il ne servait à rien d’essayer de s’enfuir. Il avait fermé le donjon à coups d’enchantements comme le prince qu’il ne serait sans doute jamais.

Son discours aurait pu avoir son effet si un mignon petit écureuil n’était pas rentré juste après, gâchant l’effet autoritaire.

Oui donc... personne ne rentre, personne ne sort… sauf les écureuils -___-.

Il n’était pas doué nécessairement. Bien sûr qu’il était vivace, drôle, il pouvait être charmant mais il avait le gout de la simplicité et cette fille n’avait rien de simple. Pas étonnant vu ce qu’elle venait de traverser, certes, mais même au-delà, il percevait une complexité diaphane qui recouvrait la méfiance du regard sombre ou les gestes empreints de dignité naturelle.

 Bill avait raison évidemment. Il aurait du lui prendre sa baguette, lui jeter un sort d’oubliettes, lui faire passer un interrogatoire voir même un passage à tabac avec au bout un « tu parles t’es morte » comme il y en avait eu d’autres.

Mais Ron n’en voyait pas l’intérêt ni ne s’y résolvait réellement.

Elle avait déjà assez subit. On ne traitait pas les gens comme ça. Son père aurait honte si jamais il le faisait. Dumbledore lui avait laissé le déluminateur en héritage avec cette idée concise que même dans les ténèbres, il y avait de la lumière pour nous guider. C’était facile de lever le poing sur un gars qui avait la marque sur son avant-bras, c’était moins aisé de se montrer ouvertement agressif avec une fille qu’on avait retrouvé en morceau au pied d’un arbre. Il avait toujours sa baguette sur lui mais Ron était un homme d’espoir.

Et c’était un petit bond dans l’obscurité, un lancer de pièce en l’air qu’il faisait avec elle.

Pile ça irait.

Face il serait dans un bordel pas possible.

Fallait avoir le gout de l’aventure et des paris mais quand on avait vécu cette vie de hors-la-loi depuis plusieurs années déjà, on commençait à baigner dans le risque des épopées de fortune comme un poisson dans une usine de chez Picard.
Et là, il fallait se faire le gros tableau de cette vie pleine de danger et d’aventures terrifiantes qui avait commencé de bon matin par un aimable « Tu peux cueillir les champignons et tout ? » et qui s’était prolongé par une escapade à aller chercher du bois histoire de pas mourir congelé la nuit et de pouvoir également faire cuire les dit-champignons de manière un peu plus saine que les ‘incendio’ et compagnie. Il l’avait regardé filer en cillant. Plusieurs fois, il lui avait glissé que certes elle était sa prisonnière mais qu’il avait promis de la ramener. Son frère était prêt à la réceptionner et à se mettre en contact avec les Slughorns. A aucun moment, Ron n’avait réellement tilté quand son frère lui avait dit qu’il ne connaissait pas de Susanna Slughorn. Dans son esprit, les serpentards ce n’était pas spécialement la peine de les connaitre un par un. On tombait sur un correct tous les millénaires et de toute évidence, lui, avec sa bonne étoile, il avait réussi à tomber sur une fille normale, qui crachait pas des serpents et n’avait pas ses dents aiguisés de manière pointus (il a beaucoup d’imagination dirions-nous).

Ça n’aurait peut-être pas été un mal cela dit. En tout cas c’est ce que Ron allait penser très très fortement dans peu de temps.

Il n’avait pas cherché à la regarder mais le moyen de faire autrement. Ron savait qu’elle venait chaque jour se rafraichir ici. Il l’avait emmené la première fois dès le lendemain de leurs rencontres, lorsqu'elle s'était réveillée sur lui. On avait peu de luxe en étant fugitif mais se laver quotidiennement en était un. A chaque fois, elle en revenait le pas plus sur, le regard plus vaillant. Bonne chose. Ou pas.

La pièce que Ron avait lancée était toujours en l’air pour l’instant.

Il n’avait pas cherché à la regarder mais contrairement à ce qu’il tenait, lui n’était pas fait de bois.

Les genoux de Sue étaient nus sous la lumière dorée. Il y avait une forme d’abandon qu’il ne lui avait jamais vu encore. D'ordinaire, et pour ce que lui en avait vu, elle avait le corps nerveux, les tremblements secs de ceux qui ne savent plus quoi faire de leur enveloppe charnelle, qui veulent s’effacer. Mais pas là. Pas dans l'eau.
Sue glissa sa main sur son ventre et Ron en suivit le cheminement malgré lui. L’annonce d’une langueur diffuse, une sorte de conscience tiède, un désir de relâchement, d’ouverture, de plénitude, sans rêverie particulière encore, ni émotion identifiable. Rien qui ne soit très différent quelque part de la satisfaction physique qu’il aurait éprouvé à s’étirer au soleil sur une plage de sable chaud.

C'était joli à regarder.

Voilà qu'il allait se montrer lyrique maintenant... où allait le monde... (le monde il ne savait pas mais lui commençait franchement à prendre le chemin de Sainte Mangouste avec ses conneries).

Il déglutit.

La décence aurait voulu qu’il s’annonce, qu’il tousse, qu’il lui rappelle gentiment qu’avoir les seins gonflant à la surface aussi charmant que ce soit ça ne s’appelait pas spécialement cueillir des champignons comestibles.

Mais il s’en empêcha. Il y avait quelque chose de foncièrement criminel à interrompre ça. Sans défaillance, il la regarda flotter dans l’eau, hors du temps et d’elle-même, cherchant une fréquence harmonieuse dans le rythme des clapotis.
La main sur le ventre blanc encore éclaboussé d’hématomes montait, comme tourné vers la même fréquence, en onde le long de ses longues jambes de rouquin insurgé.

Il recula.

La branche craqua sous ces pas. Le reste des morceaux de bois coula sur le sol.

Et merde.

« Par Morgana, tu m’as fait peur ! »

Il leva le regard vers elle, chassant l’urgence des sens qui rampait sous son souffle. Un demi sourire plein d’ironie lui fit dodeliner la tête.

« Pardon ? moi j’aurais pu avoir peur. Je te signale que j’ai vraiment vu les sirènes la fois où il y a eu la coupe de feu et qu’elles m’ont emportés je sais pas trop où… ben j’aime autant te dire que je préfère celle des moldus. »

Il la regarda nager. Flotter.

Lorsqu’elle roula sur le dos, le ruissellement de l’eau fit valoir leur relief et satinait la peau. C’était bordeliquement poétique.

Un vrai cauchemar.

Le souffle se creusa dans son torse et Ron gonfla ses joues, la colère montant d’un cran dangereusement en lui. Elle ne le faisait pas exprès. Pas après ce qu’elle avait vécu. Mais elle le prenait sincèrement pour qui ? une peluche ? Une partie de lui –pas nécessairement la meilleure- eut envie de rentrer dans l’eau et de l’en sortir de force parce que oui, c’était en train de le foutre en l’air et il n’avait pas besoin de ça. Le souci quand on fréquente trop sa main droite ça. Ça fait bourdonner les oreilles.

La seule chose à faire c’était se retourner et l’enguirlander.

Le temps de voir le creux de reins  -________-.

« Je sais, je devais cueillir notre repas et pas me baigner…  Mais puisque j’étais seule, je me suis dit que je pourrais en profiter. »

« Alors je sais pas comment tu fonctionnes au pays de Candy Susanna mais chez moi on bouffe pas l’eau fraiche. J’tai dit de pas trop t’éloigner bon sang! »

Ron ferma les yeux, dos toujours tourné vers la forêt tandis qu’il entendit la jeune femme sortir de l’eau.

« Disons que de se baigner habillé ne nettoie pas aussi bien ? »

« Ben autant que les champignons fantômes nourrissent les gens… »

Oui, il était carrément chiant mais étant donné les circonstances on ne pouvait pas lui en vouloir de se montrer un tantinet grognon.

«  C’est bon ? T’es décente ? » Il aboya légèrement, la pointe des oreilles encore un peu rouge, puis pivota ses talons en regardant le bois tout autour de lui. Parfois, il avait lui-même des réactions qui lui décollait le slip tellement c’était n’importe quoi. Avec empressement il se mit à ramasser ce qu’il avait laissé tomber et la regarda, les sourcils un peu froncés. Histoire de dire que quand même, il était un poil mécontent (si c’était d’avoir eu la pression artérielle qui avait grimpé ou si c’était de l’absence des champignons, le mystère restait entier).

« C’est pas une bonne idée mais faut que je garde un œil sur toi sinon tu vas repartir direct faire ta petite sirène. » Une moue qui s’apparentait presque à un sourire qui se niait et il se releva. « Neville est bon en botanique. C’était son truc. Franchement, j’ai arrêté de comprendre cette matière dès qu’on a fait les mandragores. J’te jure, la mandragore m’a mordu ce doigt là, j’suis certain qu'il n' a jamais correctement poussé depuis. »

Il lui fit signe comme quoi il était d’accord pour l’expédition collective et la laissa le rejoindre. Le bruissement des vêtements trop grand sur elle brouilla un très court instant le reste des sons puis elle ouvrit la bouche, avec une pointe d’espièglerie qu’il fut heureux de lui voir.
Elle était vaillante. Sur le bon chemin. De quoi être fier, en effet. Il était en train d’en concevoir un respect certain pour elle. Quelque chose de diffus et de concret.

De l’admiration.

« Ce serait plus rapide pour nous deux, si je ne faisais pas tout le travail niveau nourriture. Parce qu’il est hors de question que tu touches à nouveau la casserole. »

Le visage de Ron prit une teinte outrée. Mais si ce n'était pas de la phrase estampillée 'adorable chipie', Ron savait pas ce que c’était…

« Je cuisine super bien déjà ! D’abord ! T’as pas de gouts ! T’es une serpentarde, tu bouffes probablement des rats vivants. »

Popopopopo.

J’aurais pas aimé :3.
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MessageSujet: Re: You are here now {Rosanna}   You are here now {Rosanna} EmptyJeu 21 Mai 2015 - 8:13

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« C’est bon ? T’es décente ? » Le ton de Ronald est agressif, abrasif même. Il n’a jamais été comme ça. Tu ne le connais assurément pas, mais il n’a jamais levé le ton, non, il ne t’a jamais jappé dessus jusqu’ici. Tu l’as fâché. C’est très clair alors que tu rejoins le roux, alors que tu cherches à te faire pardonner. En ramassant les buches tombés. En évitant de souligner qu’il n’avait pas eu à affronter les sirènes, que c’était Harry. Non, tu n’as aucune envie qu’il s’emporte davantage. Tu portes le bois avec espoir, les sourcils froncés, le visage un peu buté. Fermé. Tu dissimules ta peur, tes doutes. Tu ressembles probablement à une petite fille que l’on vient de gronder, mais n’est-ce pas le cas ? Oui, le roux râle comme un vieillard, mais toi tu réagis comme une enfant. Alors tu inspires un peu d’air, l’air navré, peu importe ce que tu as fait. C’était si mal de ta part, de désirer te baigner un instant ? Tu ne comprends pas, ne comprendra probablement jamais. Tu n’es pas un homme, tu ne vois pas que même ton corps somme toute banal, peut affoler celui d’un mâle. Surtout s’il est seul depuis aussi longtemps avec pour seule compagnie des écureuils rebelles. Non, tu ne dois surtout pas repenser à la petite créature que cet idiot de Weasley a proposé de manger, sinon tu pourrais bien rire. Tu gagnes plutôt le camp, tout en cherchant à faire diversion. À rattraper ta connerie, quelle qu’elle soit. Mais tu ne devrais probablement pas l’inviter à t’accompagner. Pas après la façon dont il t’a parlé, on aurait presque cru qu’il était devenu Draco. Tu aurais peut-être dû le lui dire tien, ça lui aurait donné de quoi réfléchir, lui qui voue une haine toute sentimentale au Malfoy. Sauf que tu crains bien trop son rejet, son changement d’attitude. C’est que, mine de rien, tu l’apprécies bien le rouquin. Celui qui t’a sauvé, qui t’a offert à boire, qui a presque versé une larme en découvrant que son précieux pull de quidditch était foutu. Ce serait terrible de le perdre, lui qui te sert de baume, lui qui te rassure en se tenant tout simplement près de toi.

Alors tu lui proposes malgré tout de t’accompagner, d’apprendre. Tu cherches à le déridé, à faire revenir le gentil sauveur auprès de toi. Tu ne veux pas d’un geôlier. Pas maintenant. Pas ici. Pas lui. Sa réponse te fait baisser les yeux un instant, petite biche blessée : « C’est pas une bonne idée mais faut que je garde un œil sur toi sinon tu vas repartir direct faire ta petite sirène. » Alors tu redresses les yeux, malheureuse, prête à lui assurer que tu ne recommenceras plus jamais, quitte à ne plus te laver s’il le faut. Trop obéissante. Trop femme. À t’en donné la nausée, à faire vomir d’horreur l’ancienne Susanna, celle ayant rejeté la demande en mariage d’un certain serpentard blond. Quand tu redresses les yeux, tu découvres sa moue, presque un sourire. Une semi-grimace qui n’a rien d’inquiétante, qui t’arrache un petit soupire discret. Mais pas un sourire. Non, il ne le mérite pas, pas après sa façon cavalière de te traiter. Si c’est de cette façon qu’il traite Hermione, il n’y a rien d’étonnant à ce que tu ne l’ailles pas encore aperçu, parce qu’après tout, ils sont ensemble, non ? Qui sait. Tout a tellement changé. Mais pas l’humour douteux du Weasley. Un humour que, bien malgré toi, au bout d’une semaine et demie, tu apprends à apprécier. « Neville est bon en botanique. C’était son truc. Franchement, j’ai arrêté de comprendre cette matière dès qu’on a fait les mandragores. J’te jure, la mandragore m’a mordu ce doigt là, j’suis certain qu'il n'a jamais correctement poussé depuis. » Bon, pour la tentative de bouderie, c’est raté pour ta part. Un minuscule sourire tire sur tes lèvres. Il n’est pas encore pardonné, mais tu ne peux pas ignorer sa bêtise innée. Pas toi, l’experte en plante. Et en poison, mais ça c’est ton secret. « Oui, bien entendu. Les doigts repoussent, c’est évident. » Tu as beau lui répondre, tu te montres prudente. Tu crains encore ses éclats de voix et sa colère. Mais tu tentes de détendre l’atmosphère, tu n’as jamais fait autant d’effort par le passé. Pourquoi ? Peut-être parce qu’en ce moment, Ronald est tout ce que tu possèdes. Enfin, non. Tu ne le possèdes pas, pas comme ça et c’est à ton tour de presque rougir. Mais il est tout ce que tu côtoie, tout ce que tu approches. Et il prend soin de toi, n’est-ce pas ? Oui, alors que rien ne l’y force.

Un peu de nerfs Susanna, redresse le menton et prend sur toi. Weasley est peut-être vexé, Morgana seule sait pourquoi, tu ne vas pas le laisser te saper le moral. Pas après avoir pris ce fameux bain. Pas après avoir retrouvé un peu plus de ton essence personnel sur ce corps qu’on t’a abimé. Non, tu es plus forte que ça ! Alors tu reprends la parole, avec fermeté cette fois, un chouia de malice, de quoi le faire réfléchir. Le ramener sur le droit chemin, avec ses farces toute pourries et pourtant aptes à te faire rire derrière ta main. Une vieille habitude gagnée de par ton statut, de par ton éducation auprès d’une mère trop à cheval sur l’étiquette. D’ailleurs, ta pauvre mère mourait si elle te voyait en ce moment, habillé en garçon. À avancer à grande foulée dans la forêt, à t’arrêter pour te retourner vers ton compagnon, faussement outré. Un spectacle qui t’arrache, bien malgré toi et tout ce qu’on t’a appris, un sourire. « Je cuisine super bien déjà ! D’abord ! T’as pas de gouts ! T’es une serpentarde, tu bouffes probablement des rats vivants. » Ta mère t’en voudrais de fraternisé avec un insurgé, avec un Weasley peut-être pas, mais un rebelle ? Oh ça oui. Ronald, le troisième indésirable le plus recherché ? Elle te tuerait. Et c’est peut-être pour ça aussi que tu lèves un sourcil avec amusement, attendant qu’il soit près de toi pour lui répondre avec le même aplomb que lui. L’air outré en moins. C’est tellement mieux sur lui. « Ah oui ? Alors tu veux qu’on discute de tes idées douteuses de salade ? » Tu te rapproches légèrement de lui, taquine, les yeux plissés, un sourire jouant sur tes lèvres. Et quand tu hausses les sourcils, avec ton petit air de bourgeoise, madame-je-sais-tout, ton sourire se fait plus chaleureux. Vrai. Une première avec un inconnu. « Du gazon et des fougères remués dans un bol, ça n’a rien d’une salade. D’ailleurs, tu as été malade je te rappelle ! » Oh ça oui. Mais pas toi, parce que tu as refusé son repas, une blague oui. Et là, tu fanfaronnes un peu, le regard brillant et les lèvres pincés dans un petit sourire joueur.

Jusqu’à ce que tu les vois. Des merveilles dissimulées sous l’herbe haute. Tu oublies aussitôt tes blagues et t’arrête d’avancer. Des champignons. Et déjà tu t’accroupis, écartant l’herbe avec attention, comme si tu écartais des rangs de perle d’une table. C’est plus fort que toi, tu traites la nature avec égard et tout sourire, excitée, ravie même, tu lance un coup d’œil à Ron par-dessus ton épaule. « Tu as vu ces merveilles ??? Ils sont magnifiques ! » Ta main droite retenant l’herbe, la gauche effleure les chapeaux des champignons avec soin. Avec tendresse. Comme si tu tentais de les consoler. Parce que bientôt tu vas les arracher à la terre, parce que tu comptes les manger. Ta façon à toi de t’excuser, de demander pardon. Ton sourire s’étiole, tu soupires et te décides à en déloger un premier de la terre. Tu le fais lentement, comme s’il s’agissait d’un blessé que tu devais recoudre. Tes gestes sont empreints d’une douceur que tu as toujours possédée envers les plantes, et les champignons, semblerait-il, méritent la même attention de ta part. Puis tu tires tout naturellement sur le bas de ton t-shirt, pour en faire un panier de tissus, un baluchon où tu déposes gentiment le champignon. Le second subit bientôt le même sort et tout en t’affairant avec attention, tu t’adresses à Ron. « Ce sont des marasmes… » c’est un peu comme si tu présentais des amis au rouquin, tant tu fais attention à ta prononciation, tant il y a de la douceur dans ta voix. Tu souris tout naturellement devant les petits champignons que tu déloges puis déposes dans l’auvent que forme ton vêtement. « Il faut faire attention à leur queue quand tu les retires du sol, sinon ils se briseront… » tu daignes enfin lancer un coup d’œil à ton compagnon. Pourquoi ne bouge-t-il pas ? Tu hausses un sourcil, à moitié amusée. Il ne va pas te faire le coup, lui aussi, de la fascination quand tu touches des plantes hein ? Pas ici, en plein milieu des bois.

Et pourtant, tu te rappelles très bien des coups d’œil du fils Malfoy. Lui qui ne t’avais jamais regardé plus de quelques minutes et jamais avec intérêt, ne c’était-il pas retrouvé captivé par ta présence, lors de sa première visite dans ta serre ? Bien entendu, mais c’était il y a longtemps. Dans une autre vie. C’était une autre Susanna. Mais tu n’as pas réellement changé, pas sur ce point. Tu ne cesseras jamais d’aimer les plantes. Impossible. C’est ancré en toi. C’est là, dans tes doigts, dans ton regard, ça court partout en toi. Dans cette manière que tu as d’écarter les herbes, de jouer gentiment avec leurs tiges du bout des doigts, comme s’ils étaient des animaux à cajoler. Tu ne préfères d’ailleurs pas penser à tes plantes à la maison, est-ce que Beatrix songera à les arroser ? Il le faut. C’est stupide pourtant. Stupide de t’inquiéter pour des plantes. Mais pas pour toi. Ça, personne ne le comprend vraiment. Tu perds lentement le sourire, la faute à tes pensées. Et probablement que Ronald se questionne dorénavant sur ta santé mentale. Mais qu’importe si c’est Marcus qui t’as un jour chuchoté que quand tu jardinais tu devenais plus séduisante, captivante, parce qu’avec tes cheveux emmêlés et encore humides, ton t-shirt trop grand et ton visage tuméfié ici et là, tu n’as rien de la délicate jeune pousse qu’il tentait jadis de séduire. Tu n’as rien de tel à offrir au regard du rouquin qui t’observe. Tu n’as qu’un sourire, un peu forcé, et des yeux timides à redresser vers lui. « Il y en a d’autres tu sais… ils poussent rarement seul. Si tu regardais plus à droite, tu devrais en trouver… » ta voix traine, douce, encourageante. Mais dès qu’il se met en marche, tu lances les mots avec empressement, terriblement inquiète : « mais attention à où tu mets les pieds !! Écarte bien l’herbe !! » Tu cherches à limiter les dégâts. Même si c’est bête. Même si c’est inutile.
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MessageSujet: Re: You are here now {Rosanna}   You are here now {Rosanna} EmptyVen 22 Mai 2015 - 1:03

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 “She says nothing at all, but simply stares upward into the dark sky and watches, with sad eyes, the slow dance of the infinite stars.”
"

Pendant un court moment, il ne la remarqua pas. Un froncement de sourcil s’imprima un peu plus sur ses sourcils. La guerre lui avait changé la perception de certaines choses qui pouvaient sembler légère. Il l’avait trouvé joli là-bas dans l’eau et non, ce n’était pas  dû aux forces démoniaques du Destin.

C’était ok Ron, pas de panique.

Il y avait la luminosité. Elle changeait la perception du monde, de la vie, elle agissait comme un antidépresseur naturel sur le cerveau. On était toujours plus beau dans la lumière nacrée du matin, plus ouvert.
On était en mai et il y avait la chaleur. L’effet « Beverly Hills ». Quand il faisait bon, le paysage était transfiguré. Un lac miteux d’une forêt fouillis anglaise se transformait en ‘espace verdoyant et pur plein de charme de la campagne britannique’.

Il tourna son regard vers la jeune femme à nouveau et elle eut ce sourire amusé qu’il ne lui avait pas encore complètement vu mais qu’il devinait plus facilement maintenant qu’elle s’était calmé et qu’elle se reconstruisait avec une lenteur de petit castor devant son barrage.

« Ah oui? Alors tu veux qu’on discute de tes idées douteuses de salade? Du gazon et des fougères remués dans un bol, ça n’a rien d’une salade. D’ailleurs, tu as été malade je te rappelle! »

Il lui était impossible de ne pas rire doucement à sa réplique. Il s’était en effet plaint de douleurs à l’estomac pendant toute la soirée et bébé comme Ron pouvait parfois l’être, il s’était mis dans un coin en piaillant que c’était la dernière fois qu’il mangeait de la salade parce que de toute évidence c’était un légume qui lui en voulait personnellement!

« Ma salade était …presque parfaite. Mais madame a des goûts de luxe. Très bien. » il acquiesça doctement, les mèches rousses –trop longues maintenant, il méritait vraiment une coupe de cheveu.  « J’en ferais une meilleure la prochaine fois. J’y rajouterais des limaces bien dodues! Ça te fera des protéines. »

L’insurgé se rapprocha, dents découvertes et provocation perlant sur les lèvres tandis qu’il arrivait près d’elle. Sauf qu’elle regardait déjà ailleurs. Loin vers le sol.

Une montée d’inquiétude et il tourna nerveusement son visage.« Quoi ? »

« Tu as vu ces merveilles ??? Ils sont magnifiques ! »

Il la zyeuta d’un air interdit, un long moment d’incompréhension floutant le regard azur. De? elle parlait des herbes? Elle l’avait confondu avec Gordon Ramsay là. Il resta un bref instant consterné avant de sourire malgré lui, bien trop surpris. S’accroupir à bonne hauteur et se retenir de rire sur le moment furent ses deux actions suivantes.

« C’est une métaphore le fait de cueillir du marasme ? » demanda t’il d’un air taquin.

« Il faut faire attention à leur queue quand tu les retires du sol, sinon ils se briseront… »

Ron éclata d’un rire profond.

« C’est définitivement une métaphore de la vie là… » Le sourire creusa des fossettes faisant danser les tâches de rousseur sur son nez et il lui jeta de brefs coups d’œil, tâchant au mieux de diriger le gros de son attention vers les explications qu’elle lui donnait.

C’était curieux de voir que oui, contrairement à ce qu’elle pouvait bien croire ou désirer, le charme agissait. Malgré la tenue débraillée, malgré les circonstances. Ron n’y porta pas plus d’attention que cela au demeurant. Elle avait cet aura qu’on les gens quand ils sont passionnés. La vie résonnait jusque dans la courbe de ses cils mouillés de timidité. Il eut le geste –idiot et involontaire- de remettre bien une mèche de cheveux sur sa nuque sans jamais la toucher pour autant. Son regard se détourna rapidement alors vers la plante que Sue tenait dans les mains.

« Tu dois être fière d’avoir ses connaissances… c’est ton oncle qui t’as appris ? Il était prof de potions après tout. Je suppose qu’il avait la main verte aussi. Verte… serpentard…tu vois le… ok elle est nulle. » Il lui tira la langue avant de faire comme elle lui disait. Il avait un très mauvais souvenir du Professeur Slughorn. Un gars qui invitait la soi-disant élite et qui, évidemment, n’avait jamais tenu compte de sa personne.

Mince quoi, il était grand, il était roux, ses copains étaient des légendes… comment il pouvait être aussi continuellement transparent aux yeux du monde?

A vrai dire, cette idée l’avait torturé depuis sa naissance. Il passait après tout le monde : ses frères, sa sœur, Harry, Hermione… mais il avait grandi. Prit ses marques. Apprit qu’avant de vivre avec les autres, il fallait vivre avec soi-même parce qu’on se transportait un peu partout. Le seul avis après tout qui comptait, le seul qui l’avait réellement affecté et freiné toute sa vie, c’était le sien. Après la destruction du médaillon puis pendant ses longues heures à regarder sa jambe paralysée et inerte, Ron s’était rendu rendu compte qu’il fallait qu’il arrête d’attendre une validation de la part de personnes qui ne le valideraient jamais parce que c’est ainsi qu’il les avait choisis. Indépendants et solides. Harry, Hermione et tous les autres.

Il avait réalisé que la seule validation qui importait, c’était la sienne. Qu’il fallait qu’il le fasse lui-même. Indépendamment de tout le reste.
Il était temps de vivre.

Les pensées virevoltèrent et il lui fit un sourire amical.

« mais attention à où tu mets les pieds !! Écarte bien l’herbe !! »

Oops !

Il leva son pied en la regardant et la véritable horreur qui se peignait sur le visage de porcelaine lui fit mordre ses lèvres. C'est qu'elle le mordrait pour un peu!

«  Mais! Tu t’inquiètes plus pour la plante que pour moi. Attends, c’est mon pied qu’on agresse là… Attends...attends... j'y suis pres...ah! Tiens! »

Ron, après avoir enlever aussi délicatement que possible(MOUARF) le champignon du sol, le tendit fort solennellement vers Sue.

Un jour, la cadette des Carrow pourra se souvenir qu’une fois, un garçon lui a offert un champignon dans la forêt en guise d’offrande. Trop romantique.

« T’avais le droit de prendre un bain après tout. J’veux dire… j’y gagne aussi. Après ça sent bon sous la tente donc bon. »

Pépitop niveau excuses sans rien dire. Un champignon et un constat comme quoi elle sentait pas le sanglier. 10 sur 10 ou bien?
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MessageSujet: Re: You are here now {Rosanna}   You are here now {Rosanna} EmptyLun 25 Mai 2015 - 23:53

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Be the kind of brave you’ve only ever read about in books,
then be braver than that. Unbroken and perfect.
You are more than you thought you were



Si un jour on t’avait dit que tu prendrais plaisir à entendre un fils Weasley rire, tu aurais probablement eu un demi-sourire, plein de dédain, plein d’un humour noir. Impossible oui. Et pourtant, tu y es, avançant à travers une forêt que tu ne connais pas, mais que tu devines dangereuses malgré la beauté que tu y vois, comme toute passionnée des plantes, charmé par son rire. Plus que cela, tu retrouves le sourire en l’entendant, pas seulement à l’extérieur, non. Il y a quelque chose en toi qui se répare doucement, qui se panse, quand il rit, quand il sourit, quand il vit simplement. Malgré tout ce que tu as toujours cru par le passé, il y a quelque chose d’agréable, très agréable même, à entendre un Weasley rire. Tu l’apprécies ainsi, marchant sans faire attention, joyeux en apparence. Tu as connus suffisamment d’homme en colère. Bien trop de cris et de regard coupant comme des rasoirs. Malheureusement, ton monde est en guerre et Ron te l’as rappelé plus tôt, au bord de l’eau. Tu n’es pas venu ici prendre des vacances, non. Ton bas-ventre te le rappelait encore il y a quelques jours, mais tout finit par guérir. Peut-être pas tes souvenirs, mais ton corps c’est résigné à guérir, à cicatrisé. Ton âme aussi, plus solidement que ton cœur d’ailleurs. Et pourtant, près du roux, tu te surprends à le sentir peser de nouveau entre tes côtes. Te cacherait-il un talent de médicomage ? Parce qu’il n’est certainement pas humoriste, pas quand il s’accroupit de toi, hilare.

« C’est une métaphore le fait de cueillir du marasme ? » Et voilà, c’est à ton tour de devenir susceptible. Un peu du moins. De quoi ose-t-il se moquer ? « C’est définitivement une métaphore de la vie là… » Ce serait tout de même plus pratique si tu pouvais réellement lui en vouloir de rire. Si tu n’appréciais pas autant ce son. Alors tu te contentes de froncer les sourcils, une subtile moue aux lèvres. Tu dois te concentrer, que le rouquin soit occupé à rire ou pas. Oui, la situation est ironique, mais tu n’as pas inventé ce nom, ce n’est pas de ta faute s’il ne connait strictement rien sur ce qui pousse dans cette forêt. Tu tâche donc de lui donner quelques explications, mais honnêtement, il ne t’aide pas vraiment. Pas quand il rit, pas quand ses yeux brillent autant sous le soleil. Pourquoi est-ce qu’il doit avoir cet air insouciant ? N’êtes-vous pas en temps de guerre ? N’est-il pas lui-même un homme dangereux, recherché à cause de ses talents et de son implication ? Eh bien, là tout près de toi, il n’a absolument rien de l’indésirable qu’on le dit être. Tsk. Difficile de ravaler ton sourire, mais tu as appris à le faire toute ta vie, à garder le contrôle et tu le fais, non pas sans effort. Tu sens même tes cheveux bouger et alors que tu croises son regard, tu aperçois son bras. Vous en êtes là ? Tu peux lui permettre de te toucher sans bonnes raisons ? Un coup d’œil sur ses taches de rousseur, étrangement adorable sur son minois, si jeune en ce moment, te convainc que oui. Qu’est-ce qu’il a vu dans ton regard ? Réalise-t-il que vous êtes devenus proches en peu de temps ? Que si tu craindrais le premier venu, quand bien même il viendrait te « sauver », c’est derrière lui que tu te blottirais ? Vu la situation, il n’y a rien d’étonnant à ce que tu sois rassurée par lui, n’est-ce pas ? Il détourne le regard et tu fais de même, tes joues se réchauffant.

« Tu dois être fière d’avoir ses connaissances… c’est ton oncle qui t’as appris ? Il était prof de potions après tout. Je suppose qu’il avait la main verte aussi. Verte… serpentard…tu vois le… » Rien de mieux qu’une blague pourrie de la part de ton sauveur pour faire disparaitre toute trace de gêne de tes joues. Quand tu tournes la tête dans sa direction, tu hausses plutôt un sourcil, la tête légèrement inclinée sur ta droite. « Vraiment ? » « ok elle est nulle. » Tu souris bien malgré toi et acquiesce en fronçant les sourcils, pour finalement rire sous sa langue tirée. « Pire que ça même, je t’assure. Ne recommence plus. » Mais tu as beau dire, tu ris quand même en secouant la tête, pour te concentrer à nouveau sur tes précieux champignons, les arrachant avec la même tendresse de leur mère la terre. Mais pendant ce temps, tu es la seule à travailler, à cueillir et tu finis par encourager Ron. Il se redresse donc enfin, mais tu le gardes a l’œil, parce que si tu as appris quelque chose au courant de la semaine passée à ses côtés, c’est que le jeune homme est autant maladroit qu’il est bon avec toi. Or, tu le considères comme ton sauveur, ce qui implique qu’il est terriblement maladroit à tes yeux. Ou trop peu consciencieux ? À voir. En attendant, tu le couves d’un regard presque maternelle, ce qui implique que tu es prêtes à lui hurler dessus au moindre instant, mais pour son bien, évidemment. Chacun son tour d’agir en brute ? Peut-être. Évidemment, il fallait que tu lui cris dessus, tu ne pouvais pas l’éviter.

Ce n’est pas tant par plaisir que tu le fais, mais à cause d’une réelle inquiétude de le voir piétiné tout un bosquet de plante. Il n’a pas idée de tout ce que la nature a dû déployer pour que ce bosquet pousse, de tout ce qu’il apporte à cet écosystème. Non, il ne peut pas comprendre le grand empoté aux tâches de rousseur adorables. Il a au moins la décence de retirer son pied alors que tu lui lances un regard inquisiteur. Il vire son pied de là et tout de suite, voilà ce que tu exiges de lui, ce qu’il comprend aussi d’ailleurs. Il n’y a que sa réponse pour t’arraches un frémissement de lèvre, un sourire ravaler, alors que ton regard passe de noir à brillant d’amusement, mais aussi d’avertissement. « Mais! Tu t’inquiètes plus pour la plante que pour moi. Attends, c’est mon pied qu’on agresse là… Attends...attends... j'y suis pres...ah! Tiens! » Tu baisse aussitôt les yeux sur ton parterre de champignon, daignant enfin sourire. « Dit celui qui pèse dix fois plus que la pauvre plante qui se fait écraser sous Ronald l’éléphant. » Tu chantonnes presque ta réponse, tu te fais joueuse, tu te montres espiègle. Ici, la guerre n’a pas de prise sur toi. Ni sur lui. Pas en ce moment, ce n’est évidemment jamais que provisoire, mais ça n’en est pas moins réel. Ici, vous êtes presque en paix, vous pouvez oublier que dehors les mangemorts traquent Ronald et que les insurgés n’hésiteraient pas à t’enfermer pour menacer ton père, si seulement ils savaient qu’il est le bras droit de Voldemort. Ici, dans ce bout de verdure, à l’abri des arbres, sous le vent chaud de l’après-midi, tu te permets d’écarter la réalité. Tout le tragique de vos vies. Ronald forcé de vivre dans les bois, sous une vieille tente. Toi, préférant camper dans la même vieille tente, plutôt que de retrouver ta famille, soit un père n’ayant jamais su t’aimer et un frère t’ayant livré à des monstres. Ici, tu te crois en sécurité et tu l’es quelque part. Assez du moins pour qu’un jeune homme t’offres un champignon.

Parce que dès que tu te redresses, ta cueillette achevée, Ron se tourne vers toi. Tes yeux l’observent un instant, puis tu réalises qu’il te tend quelque chose. Il est tellement sérieux tout à coup, tellement solennel, que tu ne retiens pas un sourire en coin en apercevant son cadeau : le champignon. Ce geste te tire un instant dans le passé, devant un Marcus venu se faire pardonner avec son immense pot de fleur, parce qu’il savait que de t’offrir un bouquet te ferais piquer une crise de colère. Puis devant un Julian t’offrant un bouquet de mauvaise herbe, à jeter, une offrande précieuse à tes yeux. Enfin devant Rodrigue et sa rose, celle que tu t’es empressée de mettre dans un vase, non pas sans rancœur pour l’homme jouant les tombeurs devant toi. Oui, dans une autre vie on t’a offert certaines choses, mais comme Julian, Ronald ne le fait pas avec une raison particulière. Ce n’est pas réellement un cadeau, mais tu souris tout de même, un peu. Presque timidement. Et tu recueilles le champignon avec la même délicatesse et sérieux que lui, te l’as offert. Pourtant, plus que le geste, ce sont tes paroles qui t’atteignent. Qui te touches. Plus profondément que la faim. Que le soulagement. Il replace un autre petit bout de ton cœur, probablement avec trop de colle, parce que c’est tout de même Ronald Weasley et qu’il a les mains pleines de pouces, mais il le fait quand même. « T’avais le droit de prendre un bain après tout. J’veux dire… j’y gagne aussi. Après ça sent bon sous la tente donc bon. » Ce ne sont pas des excuses directes, pas vraiment. Mais c’est bien plus que ce que tu pouvais espérer, plus que ce qu’on t’a offert aux cours des mois passé. La faute à tes fréquentations. La faute à ton environnement tout entier. À cette chienne de vie oui. Tu gardes donc le champignon dans tes mains, un peu plus longtemps que nécessaire. Le chérissant presque, avant de le déposer avec les autres et de redresser un petit sourire reconnaissant sur lui. Le regard brillant de quelque chose de chaud. De reconnaissant. « Merci… vraiment, merci Ron. » Et il ne sait pas à quel point tu es reconnaissante. Et tout ça à cause d’un tout petit champignon, tu sens d’ailleurs venir la vanne. Tu commences à voir venir ses blagues pourries oui, alors déjà tu te remets en route, non pas sans lui lancer un regard d’avertissement : je sais que tu vas encore dire une connerie Weasley, vas-y, mais je ne vais pas rire. Pourtant, il sait que oui, tu vas rire. Tout bas probablement, mais il gagne à tous les coups.

Tu prends le rôle de meneur, le guide à travers la végétation et lui indique des endroits susceptible de dissimuler des champignons, avant de t’y accroupir. Lui tout près, pour qu’il pose les fameux champignons ironiques dans ton t-shirt. Enfin, le sien. Et là, alors que vous cueillez une partie de votre repas, tu te décides à poser ta fameuse question. Celle qui te poursuit depuis quelques jours déjà, « est-ce que je peux te poser une question, Ronald ? » Tu bats doucement des cils, innocente jusqu’à preuve du contraire. Après tout, tu as peut-être brûlé ces gens lors de la dernière émeute, tu as peut-être tué ton premier fiancé et tu empoisonnes ton père depuis déjà quelques années, sans parler du sort que tu réserves à celui que tu as jadis considéré comme ton frère, tu n’en es pas pour autant dangereuse. Tu as toujours été l’innocence même, la discrétion, la subtilité, le contrôle. Cette petite chose banale se dissimulant dans un coin, sa robe aux mêmes teintes que les rideaux. Un faire-valoir. Un accessoire utile, réconfortant au mieux, mais jamais un joli bijou avec lequel se pavané. Et Ron n’a rien à craindre de ta part, absolument rien. Tu baisses les yeux, une fois son regard captant le tien. Ta question est d’ordre personnel, peut-être trop intime pour le peu de connaissance que vous avez l’un de l’autre, et pourtant tu la poses. Le regard rivé sur les champignons que tu cueilles, sur ses mains, robustes et calleuses, qui font de leur mieux. « Pourquoi est-ce que tu es tout seul ici ? Pourquoi est-ce que tu n’es pas avec Hermione ? » Ça ne te regarde pas, peut-être qu’il cherche simplement à la protéger, qu’il te considère comme une possible ennemie, un danger enrobé d’innocence, et ce, malgré l’état dans lequel il t’a trouvé. Peut-être qu’il l’écarte de la réalité, de ce qui pourrait lui arriver, à elle aussi, si elle tombait aux mains de mangemorts aussi tordus qu’Ulysse. Mais tu ne sais pas. Tu ne sais rien et quelque part, tu sais très bien pourquoi tu poses ta question, oh oui. Tu sais pourquoi l’absence de présence féminine t’importe à ce point. Mais tu refuses d’y faire face. De te poser sérieusement la question.

Alors tu reviens à ce qui importe en ce moment : les champignons et ses mains pleines de pouce. Tu attrapes donc doucement ses mains avec les tiennes et lui montre comment faire, avec douceur, avec gentillesse, comme tu le ferais avec un enfant, une mèche humide t’appartenant allant effleurer sa joue alors que tu te penches plus près de lui. « Là, plus doucement… comme ça… tu glisses tes doigts dans la terre et c’est plus facile, non ? » Il a même droit à un petit sourire de ta part. En fait, tu souris trop avec lui, hein Sue ? Oui et déjà ton sourire disparait, remplacé par quelque chose de presque coupable, de timide. Tu n’es pas ici en vacance, Ronald n’est pas ton ami, et pourtant, tu essais d’y croire. Tu ne te reconnais plus, tu as toujours été plus forte que ça, plus en contrôle. Mais tu te reconstruits, tu peux être fière. Et quelque part, cette confiance que tu offres au roux a lieu d’être, sinon tu ne saurais pas dormir, sinon tu te serais déjà enfuis d’ici en panique, pour être rattrapé par Morgana sait quoi. Tu dois lui faire confiance. Tu veux lui faire confiance même. Il est trop tard de toute manière, n’est-ce pas Susanna ? Bien entendu. Parce que déjà tu baisses ta garde près de lui, tes mains maniant les siennes, pour ensuite les relâcher lentement. Et là, tu te dis que si Hermione était là, ce serait plus simple. Qu’il n’y aurait pas de crainte à te tenir près de Ronald, parce que justement, les limites seraient claires. Non pas que tu crains qu’il se jette sur toi et te fasse revivre tes nouveaux cauchemars, ou que tu espères quoi que ce soit quand tu te faufiles dans le même lit que lui lorsque la nuit tombes et que tu te réchauffes contre son dos ou son torse. Mais tu n’aurais pas à craindre la bêtise de ce cœur brisé qui retrouve peu à peu une forme acceptable. Pas tout à fait normale. Pas après ce que tu as subis, mais avec tout ce qu’il fait pour toi, ce ne serait pas étonnant si certain bout se mettait à ressembler à la forme de certaines de ses taches de rousseurs n’est-ce pas ? Non. Ce ne serait pas anormal. Tout comme ce poison qui coule en toi, celui qui te chuchote qu’Hermione serait probablement de trop. Que la tente est trop petite. Qu’un seul lit ne pourrait pas tous vous abriter et que seule sur le canapé, tu pourrais bien mourir de froid. Mais vous êtes en mai, personne ne meurt de froid en mai. Et quelque part, tu le regrettes presque aussi, à t’en mordre faiblement la lèvre inférieur, tes mains s’affairant sur les champignons restants. Tout pour ne pas le regarder, pour ne pas rougir de honte. Ton cœur guéris, mais il n’est plus en état de fonctionner correctement. Il est sens dessus dessous.
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MessageSujet: Re: You are here now {Rosanna}   You are here now {Rosanna} EmptyMer 27 Mai 2015 - 18:18

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 “I'll find you. Don't worry. Just be on your own and I'll find you.”
"

« Dit celui qui pèse dix fois plus que la pauvre plante qui se fait écraser sous Ronald l’éléphant. »

Ron éclata de rire  en glissant ses mains dans ses poches rapiécées. Le visage ouvert et expressif, il lui fit un sourire amusé rayonnant de sincérité.

« Tu fais gaffe Sue. Je pourrais t’écraser, t’aurais l’air fine après. Littéralement. »
répondit l’indésirable d’un air ravi avant de s’apercevoir qu’il avait laissé la petite pile de bois sur le sol.  

Il était étonnant en soi qu’il soit si à l’aise avec Sue –c’était après tout une serpentarde- et en même temps, tout ceci était on ne peut plus logique. Ron était un garçon qui ouvrait ses mains avec aisance et il avait rencontré la jeune femme de manière totalement fortuite. Il n’en avait eu que l’image qu’elle lui renvoyait, dénuée de tout voile extérieur, de toute exigence et contrainte de la société, de la famille, du travail. C’était plus simple d’apprécier les gens quand ils se montraient tels qu’ils étaient, sans ombres ni faux-semblants.
Elle s’était montré tout à tour fragile, puis, avec une lenteur qu’il n’avait pas mesuré –le temps n’ayant pas de prise lorsque l’on se cachait- s’était, semble-t-il, ouverte à lui à son tour.
Ils parlaient rarement de leurs familles. A vrai dire, jamais. Il laissait parfois trainer les noms de Bill et de Charlie mais c’est tout. Le reste était trop compromettant. Il était moins sur ses gardes mais il ne pouvait pas non plus se permettre de laisser des informations –de quelque nature soient-elles- circuler ainsi. C’était pour sa sécurité à lui, celle des siens, celle de ses camarades d’infortunes et pour elle aussi. Car viendrait ce moment où il allait falloir la ramener n’est-ce pas, et lui faire comprendre que dans son propre intérêt, il allait falloir faire comme si tout ceci n’avait jamais eu lieu.

Le champignon  offert avait eu l’effet escompté et Ron acquiesça gravement. Cela faisait déjà des jours –des semaines ?- qu’ils vivaient ensemble. Une alliance dés plus étranges qui se ponctuaient par des gestes quotidiens emprunts de survit mais aussi d’absence parfois de la part de Ron.

Elle guérissait lentement de ses blessures physiques puis morales.

« Merci… vraiment, merci Ron. »

Il aurait pu en dire de même mais ne le fit pas sur le moment, le regard azur couvant le visage de Sue à travers ses cils roux clair. Juste avant, la situation entre le Trio avait été chaotique. Harry était Harry. Ron et lui avaient toujours eu d’énormes disputes qui se soldaient immanquablement par les deux se serrant fort dans l’un bras l’un de l’autre. C’était arrivé en 4ème année, en 6ème année, durant la dispute de Noël et quand il était revenu buter le médaillon et juste quand ils s’étaient enguirlander par rapport à Lavender et Hermione.

Le Trio s’était retrouvé sur des sables mouvants et si Ron avait été soulagé d’avoir cette fois-ci sa propre tente (comme l’était Harry malgré le fait qu’ils se voient souvent entre les missions) il n’était pas mécontent de côtoyer une autre présence. Sue avait beaucoup pleuré au début et il avait fait du mieux qu’il avait pu étant donné ses aptitudes (nulles) à ce genre de choses. D’un naturel pragmatique, il avait fait en sorte de l’occuper avant tout puis d’être présent physiquement. Tant de choses qui lui semblait somme toute naturelle pour aller bien. Miraculeusement Sue semblait froncer son nez et le regardait avec un curieux amusement à chaque fois qu’il faisait une blague. Elle ne se plaignait pas trop de ce qui lui était offert et avait une connaissance aiguë de tout ce qui était botanique et vraisemblablement potion/cuisine. Ron y voyait la marque incontestable des Slughorn et du fait qu’elle était une serpentarde « d’exception » dans le sens où elle aurait eu sa place chez les serdaigles tout autant.

Reprenant sa cueillette de champignons et d’herbes pour les repas à venir (il espérait que le piège à lapin avait fonctionné, il irait voir ensuite, plus tard), il marcha sur la mousse fraiche qui tapissait la forêt, écoutant la jeune femme à ses côtés qui nageait courtoisement dans un pantalon trop long et grand pour ses hanches étroites et qui avait du retrousser les manches d’une de ses chemises qu’il lui avait laissé revêtir ce matin.

« Est-ce que je peux te poser une question, Ronald ? »

« Mmmmm » Ron aquiesça.

« Pourquoi est-ce que tu es tout seul ici ? Pourquoi est-ce que tu n’es pas avec Hermione ? »

Ron cligna légèrement du regard mais ne sembla pas réagir particulièrement à la question si ce n’était un durcissement notoire de la mâchoire. Il avait entièrement confiance en Hermione. Le lien qu’il avait tissé avec elle était d’abord amicale avant d’avoir baigné légèrement dans des eaux amoureuses. Mais depuis quelque temps il ne la voyait plus du tout et à deux reprises particulières on lui avait dit d’étranges choses qu’il refusait patiemment d’entendre.

Complétement même.

Il avait fait en sorte qu’Hermione ait sa propre vie certes, mais Harry, lui et Hermione était liés par d’autres choses bien plus grande : une amitié indéfectible que même les défaites ne pouvaient détruire même si… elles pouvaient égratigner.

« Elle est en mission. » Il le croyait en tout cas. Il était plus prudent de garder ses missions pour soi, même si lorsque l’on était du même camp. Moins de monde était au courant, moins de danger s’éparpillait. « On est tous en mission mais elle est douée pour... Elle est douée tout court. » Ron esquissa un sourire qui n’en était pas un avant de regarder distraitement les champignons qu’il enlevait sans vraiment faire attention. Hermione était douée pour créer le polynectar qui nécessitait un mois de patience. Elle pouvait en faire des chaudrons avec une facilité et une attention qui le dépassait.

 Son esprit s’était tourné vers Hermione. Il y avait mis de la mauvaise foi n’est-ce pas ? Il n’avait pas été des plus aimables avec elle et s’en rendait compte maintenant. Il aurait été plus simple de lui parler réellement, de lui dire qu’au delà de tout ça, il avait quand même grandit et que tant qu’ils seraient amis, ça irait.

Ça en tout cas c’était valable si la sorcière la plus incroyable de son temps était encore du bon côté de cette guerre, mais Ron était très loin de se douter de quoi que ce soit.

L’esprit un peu perdu, Ron eut un tressaillement en sentant la présence de Sue derrière lui. Il n’essaya ni ne tenta rien malgré le désir malicieux rampant qui lui perturba les sens pendant quelques secondes.

« Ma vie a été un peu chaotique ces derniers temps. Un peu comme celle de beaucoup d’autres sorciers je suppose. »

Il n’était pas à se plaindre. Il ferait beau voir se plaindre à Sue avec ce qu’elle avait vécu et qui la faisait encore trembler d’effroi la nuit au détour de cauchemars. Il avait réalisé brutalement qu’il y avait des sorts bien pires que le sien. Sa blessure à la jambe lui avait laissé le temps de murir un peu, au moins à ce niveau là (sur d’autres points, Ron serait toujours immature, on ne se changeait jamais complétement).

Il avait eu un nouveau travail en tant qu’Indiana Jones des Horcruxes perdus, mais il n’avait pas géré son nouveau travail. Cela avait été trop de changements. Plus d’elfes de maisons ou de maman pour s’occuper de vos désirs. Il avait bossé jours et nuits pour pouvoir être au niveau. Il n’avait pas réussi à se mettre à niveau. Harry était l’élu. Hermione était le cerveau. Lui il était défoncé. Le médaillon lui parlait. Il s’était barré tout ça pour se réveiller pour se rendre compte qu’il avait fait plein de conneries quand  il était défoncé. Ça l’avait stressé, même après son retour, même avec le soutien de ses amis. Il s’était demandé pourquoi il était le seul à qui ça arrivait. Il s’était dit que c’était parce qu’il était con. Ça l’avait déprimé.

Il avait commencé à s’apercevoir qu’il trouvait Hermione mignonne mais pour de bon maintenant. Ils étaient sortis ensemble mais à trois c’était compliqué. Il l’avait trouvé moins mignonne à toujours lui casser la binette sur des trucs qui étaient importants mais merde on pouvait pas vivre un peu ? Il avait remarqué qu’elle commençait à ne plus trop lui adresser la parole. Ça l’a énervé. Elle ne lui adressait toujours pas la parole malgré les disputes. Il s’était demandé pourquoi. Il s’était dit que c’était parce qu’il était con. Ça l’avait déprimé

Il était celui qui avait le plus de mal avec le manque de nourriture. Harry malheureusement avait eu de l’entrainement avec les Dursley et Hermione était une warrior. Une fille parfaite. Ça l’énervait encore plus. Il a maigri. Involontairement. Pendant un court moment il a encore maigri à l’hôpital pendant qu’il contemplait sa jambe en bouilli. Volontairement. On l’entendait moins réclamer (il s’empresserait de le refaire une fois que la période sombre s’effacerait). Personne ne l’en remerciait. Il s’était demandé pourquoi. Il s’était dit que c’était parce qu’il était con. Ça l’avait déprimé

Il s’était  rendu compte qu’il se  regardait quand même beaucoup le nombril. Qu’il tournait en rond sur les mêmes thèmes. Qu’il ramenait tout à lui. A  sa personne. A son désespoir. Il avait prit le temps de se rendre compte qu’il se complaisait dedans. Qu’il avait été chiant avec ses copains et qu’Harry avait toujours été là. Même quand on avait appris pour Arthur Weasley. Même quand on avait vu le corps de Georges durant la mise en bière.

Ron s’était enfin demandé pourquoi les gens ne fuyaient pas sa compagnie malgré tout. Surement, s’était-il dit, que c’était parce que c’était des gens biens. Ça aurait dû lui remonter le moral. Mais il s’est plutôt dit qu’il ne les méritait pas. Ça l’avait déprimé.

Il avait passé sa vie à essayer d’être moins con mais au final ça n’était objectivement pas le problème. Il y avait des gens qui le trouvaient con et il n’en avait jamais rien eu à foutre de ces gens-là. Il y avait des gens qui le trouvaient drôle, fin, sympa quoique parfois un peu maussade, un peu lunatique, un peu lourd. Il y avait même des gens, les bienheureux imbéciles, qui ne le trouvaient pas trop mal.

Il y avait même son père qui, quelques jours avant de mourir, lui avait dit qu’il était fier de lui et de tout ses enfants.

Ron releva son regard clair vers le sourire timide de Sue, quelque chose de diffus remuant doucement au creux du ventre. Il prit le temps de l’observer sans trop appuyer, notant sans en prendre pleine mesure certains gestes qu’elle avait : le mordillement de lèvres, la façon dont elle remettait sa mèche de cheveux derrière l’oreille, la souplesse avec laquelle elle cueillait les champignons.

Pourquoi demandait-elle Hermione et pas Harry?

Les mots finirent par sortir de manière mesurée. Comme si chacun d’entre eux ne savaient pas vraiment s’ils avaient raison d’exister.

«  C’était différent ce de ce que j’imaginais. J’étais sur en suivant Harry…Hermione et moi on a jamais douté d’Harry ni du pourquoi on se battait. Mais j’ai pris du temps à comprendre ce que ça pouvait exiger de chacun d’entre nous. Parfois je me dis que c'était il y a une vie Poudlard, la coupe des champions, les elfes et tout ça. Quand j’y pense… » Il eut un sourire à son tour, le champignon roulant entre ses longs doigts avant d’atterrir dans le panier de Sue. « J’avais une sacrée conviction que j'allais bouffer le monde, avaler la terre entière, les doigts dans le nez. Même pas peur ! Tu sais ? quand tu te dis ‘je suis promis à de grandes choses, même si je n'ai aucune idées desquelles’ ? Harry, Hermione et moi on allait y arriver fastoche, les mains dans les poches. Un jour, bientôt, ce sera évident et je saurai et on leur montrera. Montrer quoi, à qui je n'ai jamais su. Je sais qu'aujourd'hui, quand je réussi à ne pas finir le mois avec une balafre ou une blessure, que j’ai de bonnes nouvelles de toute ma famille et que je parviens à ne décevoir personne, j'ai l'impression d'avoir escaladé l'Everest en string et que je mérite une médaille. »

Il lui fit signe que s’était assez et alla reprendre le bois qui gisait sur le sol humide avant de revenir prés d’elle pour retourner au campement.

« J’ai rien accompli, rien inventé mais je finirais cette guerre. J’espère. » Il a un froncement de sourcils. « Je sais pas ce que tu fais au Ministère ni pour qui tu travailles mais le ministère fait de la propagande Sue. Je t’assure. » Ron eut un haussement d’épaules. « Parfois c’est super drôle cela dit. On avait lu une rubrique d’un journal tout pourri qui disait que les Weasley frôlatait avec des renards et tout. » Ron ramena du menton un des rondeaux de bois qui avait voulu s’échapper. « Ma vie ne ressemble pas franchement encore à une pub Sunny Delight ou à une chanson d'Alphabeat, ou à une production originale de Quidditch magazine.
Mais je n'ai plus peur des changements, et je crois qu’Hermione non plus. C’est pour ça qu’on est pas tout les trois ensemble en ce moment. Pour répondre à ta question. »


T’as eu la version longue Sue ♥.

Ron se mit à fredonner « I’m walking on sunshine, oh, oh » et, comme pour leur répondre, le soleil vint en effet les chatouiller tout deux de ses rayons chaleureux au travers des feuillages.
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MessageSujet: Re: You are here now {Rosanna}   You are here now {Rosanna} EmptyDim 31 Mai 2015 - 9:51

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Be the kind of brave you’ve only ever read about in books,
then be braver than that. Unbroken and perfect.
You are more than you thought you were



Ta question le trouble, tu le vois bien. Dans sa mâchoire. Dans son regard. Dans tout son être qui se crispe. Il s’éloigne de toi, il s’enfonce dans ses pensées. Il ne fait plus même attention à ce qu’il fait de ses dix doigts. Ce n’est pas même la peine de chercher à lui montrer, à l’aider. À l’accompagner. Il ne t’écoute plus, il est loin. Avec Hermione probablement. Et tant pis si ça te fait tout drôle, tu ne t’attendais pas à autre chose. Et puis Ronald Weasley ? Vraiment Sue ? Allons, secoue-toi ! Tu ne le connais même pas, ça ne fait que quoi, un mois que vous vivez sous la même tente ? Rien que ça ! Et là, la réponse tombe tout simplement : « Elle est en mission. On est tous en mission mais elle est douée pour... Elle est douée tout court. » Donc elle est absente provisoirement ? Depuis presque deux mois ? Tu ne dois pas chercher à comprendre. Non, il suffit que tu te concentres sur les champignons, sur tes mains, sur les siennes, que tu manie mieux que sa propre volonté. Il ne fera jamais un bon jardinier, jamais. Et là, il relance la conversation, sans grand étonnement de ta part, de vous deux, c’est lui le plus volubile après tout. « Ma vie a été un peu chaotique ces derniers temps. Un peu comme celle de beaucoup d’autres sorciers je suppose. » Ça, tu veux bien le croire et déjà ton regard se pose sur lui, détaille son visage. Son regard. De quoi semer à nouveau le trouble dans ton estomac. Trop fragile depuis ton agression, trop brisé. Fêlé, comme toi. Et pourtant, tu baisses les yeux, tu les détournes, en cherchant à reprendre ton masque de neutralité. Non, Ron ne te fiche assurément pas des papillons dans le ventre. Non, ce serait plutôt comparable à la sensation des feuilles, quand tu passes dans ta serre, les mains tendues de chaque côté de ton corps. Un chatouillement délicat. Quelque chose de doux. D’agréable. Impossible donc. Tu ne peux pas. Tu ne veux pas. Et pourtant, tu t’empresses de baisser les yeux. Pour ne pas rougir. Pour ne pas te détester d’être aussi stupide. Il ne manquerait plus que tu tombes bel et bien amoureuse de lui, tu serais bonne pour St-Mangouste en allée simple.

Et quand Ronald reprend la parole, tu sursautes presque, ton regard hésitant à le rejoindre. « C’était différent ce de ce que j’imaginais. J’étais sûr en suivant Harry…Hermione et moi on a jamais douté d’Harry ni du pourquoi on se battait. Mais j’ai pris du temps à comprendre ce que ça pouvait exiger de chacun d’entre nous. » C’est plus fort que toi, déjà tu tournes la tête et l’observe, tout en remettant encore en place ta mèche humide. Tu cesses presque de respirer pour mieux l’écouter, pour tout absorber. « Parfois je me dis que c'était il y a une vie Poudlard, la coupe des champions, les elfes et tout ça. Quand j’y pense… » Et voilà, il a ce petit sourire qui te serre l’estomac. Tu ne sais pas si tu dois le laisser continuer ou enrouler tes bras autour de lui. Il choisit pour toi. Il continue, tout en te rendant le champignon. « J’avais une sacrée conviction que j'allais bouffer le monde, avaler la terre entière, les doigts dans le nez. Même pas peur ! Tu sais ? Quand tu te dis ‘je suis promis à de grandes choses, même si je n'ai aucune idées desquelles’ ? » Tu acquiesce, faute d’avoir la force de parler, de l’oser. Tu ne veux surtout pas le ralentir, l’arrêter. Il a besoin de parler, il a été seul trop longtemps. « Harry, Hermione et moi on allait y arriver fastoche, les mains dans les poches. Un jour, bientôt, ce sera évident et je saurai et on leur montrera. Montrer quoi, à qui je n'ai jamais su. Je sais qu'aujourd'hui, quand je réussi à ne pas finir le mois avec une balafre ou une blessure, que j’ai de bonnes nouvelles de toute ma famille et que je parviens à ne décevoir personne, j'ai l'impression d'avoir escaladé l'Everest en string et que je mérite une médaille. » En string hein ? Même quand Ronald fait de long discours, même quand il ouvre un bout de son cœur, il doit glisser des bêtises. Pas étonnant, non. Tu te contentes donc d’un petit sourire, mais quelque part, tu comprends surtout une chose : il ne savait absolument pas dans quoi il se lançait. Il n’a jamais demandé à être là. C’est un véritable héros, non ? Ni assoiffé de gloire, ni d’or, seulement là, à suivre ce qu’il croit être pour le mieux. C’est toi qui a honte de ce que tu as pu faire lors de l’émeute. Toi qui baisses les yeux, pour remuer la terre, sans bonne raison. Mais il te fait signe et tu te redresse lentement, pour le suivre. En silence. Que pourrais-tu dire après tout ça hein ? Rien. Il n’y a rien à dire. Tu te contentes de le suivre.

Le campement est maintenant en vue, ton compagnon retrouve la parole. « J’ai rien accompli, rien inventé mais je finirais cette guerre. J’espère. Je sais pas ce que tu fais au Ministère ni pour qui tu travailles mais le ministère fait de la propagande Sue. Je t’assure. » Tu ralentis un peu, mais tu n’oses pas le regarder. Non, pas après ce que tu as fait, ce qui te hante. Tu laisses sa voix te bercer, te guider. Tu sais qu’il a raison, tu es réaliste, tu es revenue à toi. Ce fameux soir auprès de Constantin, tu avais déjà commencé à remettre de l’ordre dans ton esprit égaré et ce mois passé à camper, n’a finalement fait que trier les informations. Le gouvernement ne fait pas que de la propagande. Il tue. Il manipule. « Parfois c’est super drôle cela dit. On avait lu une rubrique d’un journal tout pourri qui disait que les Weasley frôlatait avec des renards et tout. » Ça pour être pourri, tu sourirais presque. Presque. « Ma vie ne ressemble pas franchement encore à une pub Sunny Delight ou à une chanson d'Alphabeat, ou à une production originale de Quidditch magazine. Mais je n'ai plus peur des changements, et je crois qu’Hermione non plus. C’est pour ça qu’on est pas tous les trois ensembles en ce moment. Pour répondre à ta question. » Ne plus avoir peur des changements hein ? Tu laisses ce bout de discours hanter ton esprit, alors que vous atteignez le camp, Ron fredonnant un air que tu ne connais pas. Probablement moldu.

Tu ne sais pas quoi lui dire, mais en fait, peut-être n’y as-t-il rien à dire non plus. Il t’a offert un peu de son histoire, un peu d’explication, mais il n’attend probablement rien en retour. En fait, si tu as bien compris quelque chose chez le roux, au cours du mois passé, c’est qu’il fait très peu de chose dans l’attente de quoi que ce soit. C’est toi, qui aies offert de cuisiner pour lui, toi qui aies offert de l’aider à cueillir, toi qui aies voulu lui apprendre à reconnaitre les plantes. Ron n’a jamais rien demandé de ta part. C’est plus fort que toi, ton regard s’attache à lui un moment, alors qu’il range le bois, qu’il dispose le reste dans le feu à venir. Tu le regarde chantonner, insouciant, totalement décalé de ce qu’on imagine de lui à Londres. Il n’a rien d’un tueur, d’un rebelle prêt à tuer d’innocentes vieilles femmes parées de bijoux. Il ne cherche finalement qu’un endroit où se poser, avec sa famille, où vivre en paix et en ayant droit à sa part. Ce n’est que maintenant, debout dans cette forêt, le soleil et le vent te séchant les cheveux, dans une chemise trop grande, que tu comprends réellement la situation. Que tu prends conscience qu’il y a bien trop d’injustice. Puis son regard croise le tien et lui aussi, ralentit ses gestes. Il se prépare à sourire ? Tu détournes aussitôt le tien et tu files du côté du sceau d’eau réservé à la rince des aliments. Et tu te mets en tête de bien laver votre cueillette, tu te concentres, tu y prends même du plaisir. Tu te détaches de tout, de ce qu’il vient de t’avouer, de la situation actuelle, de tes propres conflits internes, de ton corps qui se remet presque tout à fait, de ce ventre que tu dois désherber au plus vite.

Or, nettoyer des champignons ne prend pas des heures. Au contraire. À ta plus grande déception. Alors tu te mets en tête de les cuisiner, de ramasser quelques herbes fraiches pour assaisonner le tout et tu indiques le parterre, à peine plus loin, à Ronald. Il comprend. Après autant de temps, seul à seul, il n’a pas le choix. Alors tu t’éloignes, faisant des grands pas dans l’herbe folle, jouant avec tes cheveux d’une main, pour démêler les mèches, qui cherchent déjà à onduler lâchement. Là aussi, tu ne peux pas t’éterniser et tu es trop rapidement de retour, toujours préoccupée, toujours troublée. Tu te lances dans la concoction du fameux repas, pendant que Ron file vérifier ses pièges à lapin, de toute manière tu ne comptes pas fuir. Aucun risque. Non, tu cuisines ta soupe aux champignons, tu te perds dans les remous du contenu de ton chaudron et quand Ron est de retour, tu le vois à peine. Et pourtant, tu sais qu’il est là, parce qu’il chante encore et que bien malgré toi, sa voix t’arrache un petit frémissement des lèvres. C’est à ton tour de parler, de faire l’effort d’offrir un bout de toi au garçon, alors que le soleil commence déjà lentement à décliner. « C’est faux… » Là, tu as capté son attention, tu le sais, mais tu refuses de redresser les yeux. Tu fixes toujours l’eau qui bouille, les bouts de champignons qui roulent dans l’eau. « Ce que tu disais plus tôt, que tu n’avais rien accomplis. C’est faux. » Là, tu redresses lentement les yeux, plonge ton regard dans le sien et avec sérieux, tu souffles la suite doucement. Comme si les mots étaient fragiles : « Ce n’est peut-être pas grand-chose, ça ne t’aidera pas à gagner la guerre ou à vaincre tes ennemis mais… tu m’as sauvé. Et tu veilles sur ta famille, je t’ai entendu avec ton frère il y a quelques jours. » Et avant qu’il ne t’accuse d’écouter aux portes, même s’il n’en existe aucune dans cette tente ou dans ses bois, tu t’empresses de reprendre la parole, tout en te redressant. « Je n’ai rien entendu de compromettant, seulement que tu parlais de Fleur, or je sais qu’elle est mariée à Bill… ton frère. »

Tu aurais pu écouter, surtout que tu avais surpris un bout te concernant, enfin tu étais probablement la Susan en question, mais tu ne l’as pas fait. Par respect pour Ron. Parce qu’il est ton sauveur, parce qu’il est celui qui se tient devant toi, les mains encore humides, après avoir éventré le lapin plus loin, pour que tu n’aies pas à voir le sang et les entrailles. Et là, ce sont tes mains à toi que tu te mets à tordre ensemble, ton regard qui n’arrive plus à se détacher des flammes, comme effrayée. « Je… » Comment es-tu sensé continuer hein ? Tu n’as jamais été doué pour parler ouvertement de toi, et puis il ne t’a rien demandé, mais tu y tiens. Tu aimerais au moins lui avouer la vérité à ton sujet. Mais pas avant le repas que tu te souviens. Pas avant qu’il ait mangé. Tu oses enfin le regarder et tu te détends un peu, devant sa carrure un peu trop maigrichonne, devant son visage mal rasé. « Et si je te rasais hein ? Le temps que le repas soit prêt… ça te ferait un bien fou. » Oui voilà, une activité comme une autre, un passe-temps, un service rendu. Et déjà tu attrapes un petit sceau, y vide de l’eau et te tourne vers lui, les sourcils haussés. C’est toi ou il n’a pas bougé ? Et là, tu esquisse un demi-sourire : « Ne me dit pas que tu as peur ? D’une fille, pas même une guerrière, avec un petit couteau dans les mains ? Vraiment ? » Tu te moques gentiment et pose le sceau près d’un tronc d’arbre que vous utilisez comme siège, près du feu extérieur. Tu le laisses à peine répondre, que déjà tu t'approches de lui. Il est peut-être sur ses gardes, mais à sa plus grande surprise, à la tienne aussi d'ailleurs, c'est plutôt tes lèvres qui se pressent à sa joue. Gentiment. Tendrement même. Une manière plus chaleureuse, plus humaine, plus intime, de le remercier. Il comprend que tu ne lui veux aucun mal n'est-ce pas ? Tu ne prends pas la peine de vérifier son regard, oh ça non, tu bifurques plutôt vers la forêt, à la recherche d’un arbre. Tout pour oublier que tu as les joues en feu et que ton estomac se réchauffe doucement. Non, tu te concentre, tu sais ce que tu cherches : de la sève à mélanger avec l’eau, pour ne pas lui entailler la peau. « Ne fait pas l’enfant, Weasley, j’ai l’habitude de manier les petits couteaux. Je suis douée en botanique, tu te rappelles ? J’ai la main… » que tu lui lances, plus fort, pour qu’il t’entende. Pour gommer ton acte, ta bêtises oui. Sans jamais craindre que qui que ce soit vous tombes dessous ou vous entendes. Tu as oublié le danger Sue. Tu as tout oublié sauf ta stupide mission : rendre Mr.Weasley respectable en oubliant que tu viens de lui embrasser la joue, comme une gamine. Tu soupires devant ton arbre, comment en es-tu arrivée là hein ? Et déjà tu reviens, de la sève plein la main, un sourire satisfait aux lèvres, tremblant à peine, ta main libre se tendant vers lui, assurée. « Ton couteau, je te prie. » Et tu insistes même, d’un haussement de sourcil. Il te le donne, oui ou non ?
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MessageSujet: Re: You are here now {Rosanna}   You are here now {Rosanna} EmptyLun 1 Juin 2015 - 9:47

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Think I'll sleep in my clothes on the floor
Maybe this mattress will spin on its axis and find me on yours
- John Mayer

"


Ron avait des priorités qui s’étaient étiré avec son métier improbable d’hors-la-loi. La nourriture était définitivement l’une d’entre elles. Sue s’était proposé assez rapidement pour la confection des plats rustiques (Sue l’avait probablement fait aussi pour sa propre survie d’ailleurs). Le rouquin y avait vu une bonne chose. Quand on était dans un tel délabrement physique et moral, être occupé à survivre pouvait tirer votre esprit hors de vos soucis. Evidemment, ça n’avait pas miraculeusement guérit la jeune femme et il se réveillait parfois la nuit encore en l’entendant haleter et pleurer toute recroquevillée sur le matelas vétuste.
Il y avait vu une très bonne chose dès qu’il avait compris que Sue cuisinait très bien. C’était stupide vraiment mais la connaissance des plantes et des potions s’avérait vraisemblablement fort utile ici et les champignons tout simple se voyaient fourré aux noix et grillés, ou en tourte si elle parvenait à faire une pâte avec de la farine et de l’eau, ou même en salade.

Là, le fumet de la soupe emplissait agréablement la tente. Oh évidemment, les ingrédients n’était pas digne d'un épisode avec Gordon Ramsay dans Hell's kitchen mais Ron savait que ça allait être bon, surtout avec du lapin dedans. La conversation… ou plutôt son monologue sur la situation quand à Harry et Hermione ne l’avait pas plus tourneboulé que ça et il continuait de siffloter et fredonner à travers la tente puis les alentours. A vrai dire, non seulement ça ne l’avait pas perturbé de trop mais c’était même le contraire. Cela lui avait fait du bien de mettre en mots ce qu’il ressentait jusque alors. Il aimait Harry et Hermione, de manière désintéressé et admirative. Harry était un frère, Hermione était  Hermione. L’amitié n’avait pas vraiment besoin de longs discours. Et c’était bien ainsi.

« Ca sent bon. » Il déposa la viande nettoyée déjà dehors auparavant et renifla au-dessus du chaudron avant de la regarder. Les mains se tordaient, les mots butaient. Il eut un léger froncement de sourcils.

Quelque chose n’allait pas.

« Et si je te rasais hein ? Le temps que le repas soit prêt… ça te ferait un bien fou. »

La proposition le laissa au dépourvu et il leva instinctivement sa main sur sa mâchoire, frottant celle-ci. Les poils auburn raclèrent sa paume. C’est vrai qu’il en avait besoin. Il tâchait de s’en occuper aussi fréquemment que possible mais il y avait tant de choses à faire que souvent il zappait la chose, ou le faisait mal. Là, la coupe était inégale lui donnant un air de sauvageon. Il allongea une mèche de cheveux et eut une moue: un putain de beatnik voilà ce à quoi il ressemblait probablement.

« Ne me dit pas que tu as peur ? D’une fille, pas même une guerrière, avec un petit couteau dans les mains ? Vraiment ? »

Pffff.

Ron eut un hoquet de fausse indignation. Lui ? Peur d’une fille qui devait faire la moitié de son poids ? Il se moqua gentiment d’un air dogmatique en la laissant s’avancer vers lui avec cet air espiègle bien particulier qui lui arracha un demi-sourire amusé. Il aimait mieux la voir ainsi, joueuse et mutine. Le baiser sur la joue était tendre et le rouquin comprit de lui-même, une fois la surprise passée, que c’était là aussi une façon de le remercier.

Il inspira.

Ce n’était pas franchement une bonne idée de lui donner un couteau, de lui laisser sa gorge offerte mais il avait lancé une pièce en l’air en la recueillant.

Face tu perdais, pile tu gagnais.

Et le baiser sur la joue avait été bien plus doux qu’il ne l’avait escompté.

« Ton couteau, je te prie. »

Un long silence que l’insurgé s’amusa délibérément -bouh c’est mal :3- à cultiver. Il tendit la main vers Sue puis à la dernière minute la retira comme s’il jouait avec. Je te donn….he ben non!

Il le fit une fois, puis deux, et à la troisième finit par lui donner la lame. Parce que c'était bien connu, fallait toujours agacer une fille juste avant qu'elle vienne passer le tranchant d'une lame sur votre peau (ce garçon allait mourir de n'importe quoi sauf contre un mangemort si ça continuait).

« Ok » Ron eut un sourire arrogant plein de défi. « Je te parie le choix de la station radio pour les deux jours à venir tiens. Si jamais tu fais ça nickel, tu pourras mettre cette chaine qui passe la musique que t’aimes bien. »

Ça les changerait de Potterveille en plus. Il retira sa chemise, restant dans un t-shirt qu’il avait raccommodé à l’aide de magie semblait-il déjà et coiffant ses cheveux en arrière de ses mains alla chercher le bout de savon un récipient plein d’eau tiède et une serviette qui s’effilochait. « T’es sure Sue ? »

Il n’avait pas spécialement peur qu’elle ne le tue : elle aurait pu le faire des dizaines et des dizaines de fois pendant son sommeil maintenant, c’est pourquoi il s’installa sans appréhension sur l’un des rochers plats, bien au soleil (même si le temps était plutôt nuageux).

Sue, avec une grâce qui lui était propre, faite de simplicité et d’évidence, eut un timide sourire en tamponnant le visage du roux d’un linge humide.  

« T’as déjà fait ça ? Non ce n’est pas que j’ai peur, attention… c’est juste que je sache si la personne est encore en vie en fait. C’est de la curiosité basique. Puis quand on aura gagné je pourrais écrire un livre. 'Moi, Ron Weasley, survivor.'» Il taquinait et elle répondit par un claquement de langue amusé, le faisant taire en passant la mousse du savon sur la bouche du rouquin.

On peut plus s'exprimer! Nanmaisoh!

Ron fit les gros yeux avant de se relaxer.

De trop se relaxer.

Car le visage levé vers elle, il prit conscience de leurs positionnements respectifs.

Ron était grand, même assis, il fallait que Sue se rapproche au mieux pour être à portée. De toute évidence, elle était concentrée à sa tâche et le regard du jeune homme resta coincé sur une mèche rebelle qu’elle écarta du revers du poignet avant de reprendre son ouvrage sur lui.
Le col de la chemise qu’elle portait tomba un peu sur l’épaule découvrant à peine sa clavicule tandis qu’elle prenait soin de venir lui tartiner la mousse quasi jusqu’aux oreilles. Précise. Disciplinée. Sans aucun artifice, n’essayant même pas de l’affrioler en fait.

Un truc horrible.

Cette fille pouvait avoir le pire sex-appeal qui soit précisément parce qu’elle ne faisait rien pour en cette instant précis.

Ron leva un peu mieux son visage vers elle et il enroula ses doigts dans le tissu flottant des vêtements de Sue.  La pierre était  froide sous lui et il eut une lueur lascive dans le regard, suivant lentement le reflet de la lame dans celui de sa soi-disant prisonnière. Brûlant malgré lui mais tout à fait en contrôle, Ron se demanda s’il devait vraiment s’infliger ce genre de choses. C’était comme les flirts avec Lavande quelque part, non ? il n’y avait pas de mal. Cela venait surtout de le prendre entièrement au dépourvu et le torse se creusa, l’odeur d’herbes  fraiches et  de la rivière où elle venait de se baigner emplissant ses sens un à un.

L’écho de ce qu’il avait vu et ressentit il y a quelques heures en tombant nez à nez avec pendant son bain improvisé.

Tellement agréable.

Il fermerait les yeux, il pourrait entendre les tambours vomir dans ses oreilles. Rythmique et lancinant. Comme son regard à elle sur lui. Comme ses gestes autour de lui. Il s’écouterait et il glisserait sa main entre ses cuisses puis remonterait lentement. Les images en flash déboulèrent dans son esprit. Il aurait pu écarter son bras, l’attirer contre lui, presser ses lèvres contre les siennes. C’était là, à portée de doigts. Il aurait pu enfoncer ses doigts dans sa chevelure, libérer ses mèches, la coincer contre la roche, sous lui.

Son bas ventre se mit à palpiter et il déglutit.

Penser à autre chose.  Tranquillement. Laisser le désir s’écouler de la même façon qu’elle faisait glisser le rebord du couteau le long de son cou. Ça arrivait, pas de panique. Et Sue était une jolie fille. Il n'avait pas encore déterminé si c'était le souffle sur le cou, le bruissement indécent contre lui, la façon dont le poignet pâle jouait du couteau sur sa mâchoire, sa concentration extrême qui lui faisait entrouvrir sa bouche et mordiller la lèvre en sortant la pointe de sa langue ou même les cheveux. Probablement le tout. Combiné. Il savait une chose, il était en passe de dégouliner positivement  de l'envie de l'embrasser et d’assouvir une bonne fois pour toutes une pulsion primaire.

Parce que c’était juste ça. Une pulsion.

Hors du temps.

Pendant de longues minutes, les tambours martelèrent ses tempes.
Ron réprima un frisson et arqua ses sourcils en l’entendant dire que c’était fini dans un souffle. Si elle avait perçu son trouble, si elle avait vu, ou pas, il ne le sut pas et s’enfonça le visage mouillé et propre dans la serviette profitant d’une accalmie qui se comptait en secondes.

Il manqua de lâcher prise en la regardant à nouveau, tachant de sourire sans laisser voir ce qui couvait. La proximité de la bouche était trop grande pour ne pas se laisser happer mais c'était sans compter sur l’inénarrable décence de Ron dans ce genre de moments. Tout autre aurait profité de la situation mais Ron lui avait dit qu’elle serait en sécurité avec lui et il était hors de question que ce soit autrement.

Hein.

Un instant, au moment de cette dernière impulsion qui fissurait son masque l'espace d'une seconde, il crut percevoir quelque chose chez elle également mais préféra ne pas s’appesantir dessus.

« Pas de sang, pas d’égratignures. T’as fait ça toute ta vie mazette ! Tu cuisines, tu sais raser…. Mmm. Je vais finir par te garder complétement. » Plaisanta Ron du ton le plus léger qu’il put.

L’insurgé toussa un peu pour enlever le voile rauque sur sa gorge.  Il trouvait l'ouverture de sa bouche absolument irrésistible et songea qu'il serait criminel de s'y refuser ; mais c'était précisément ce qu'il était non ? En tout cas selon les centaines et milliers d’affiches placardées à travers le pays.

Mieux que les autres capable de lutter contre la tension qui plombait délicieusement son bas-ventre, Ron inspira une nouvelle fois puis tourna son regard vers la tente.

« Merci. J’ai l’air présentable maintenant. Enfin…c’est pas encore ça mais bon. On peut pas faire de miracles non plus. »  Il avait encore le sang qui battait aux tempes et la sensation fantomatique qu’elle serait vraiment bien à glisser ses bras ou ses jambes autour de lui. Il n’était pas certain.

Il préféra opter pour une retraite, reculant de quelques pas avant de lui pincer gentiment le menton.

« Good job Slughorn. »
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MessageSujet: Re: You are here now {Rosanna}   You are here now {Rosanna} EmptyMar 2 Juin 2015 - 22:24

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Be the kind of brave you’ve only ever read about in books,
then be braver than that. Unbroken and perfect.
You are more than you thought you were



Ron se jouait de toi. Te tendant, puis retirant le couteau et toi, comme une idiote, à chaque fois, tu cherchais à l’attraper. Sauf à la troisième fois. Là, tu avais abandonnée, te contentant de le dévisager avec quelque chose frôlant l’exaspération et l’agacement. Mais de par son geste, il effaçait les tiens. Tes rapprochements ratés. Tes sentiments à moitié découvert, pas assez intéressants pour être entièrement dévoilé. Alors, il méritait malgré tout un peu de ton espièglerie, quelque chose que tu te découvrais à son contact, comme quoi Weasley t’influençait probablement trop, ta mère ne te reconnaitrait pas à ton retour. « Eh bien, il faut croire que je suis plus menaçante qu’il n’y parait. » Le pire, c’est qu’il aurait eu toutes les raisons de te craindre, s’il avait sût qui tu étais. Mais il le saurait bien assez tôt. Trop tôt oui et déjà, même debout devant lui, tu sentais l’anxiété t’étreindre l’estomac. Si seulement tu étais réellement Slughorn Sue, tout serait plus facile. Seulement, la facilité, ça n’a jamais été ta force, hein Susanna ? Non. Mais tu tiens bon et enfin, il sourit, arrogant au possible, son accord soufflé avec quelque chose de joueur. « Ok. » Est-ce qu’il a seulement jamais été aussi beau qu’en ce moment ? Le regard plein de défi, amusé même, alors qu’il te balance ce sourire d’homme au visage ? Tu ne sais pas. Tu ne veux pas savoir. Alors tu détournes les yeux, pourtant incapable de ravaler ton sourire. Tu as gagné et déjà ta main revient vers lui. Mais lui, il n’a pas terminé de jouer, éternel gamin. « Je te parie le choix de la station radio pour les deux jours à venir tiens. Si jamais tu fais ça nickel, tu pourras mettre cette chaine qui passe la musique que t’aimes bien. » Vraiment ? Tu le fixes avec surprise un instant, puis ton petit sourire se transforme en un grand sourire à moitié ravaler par tes dents, qui le triture. « Vraiment ? Mmn, d’accord. » Ce n’est pas que les stations choisis par Ronald soient mauvaises, mais voilà, vous aviez découverts que des deux, tu avais des goûts plus... classiques. La faute à ton éducation. La faute à ta mère, toujours à se faufiler dans les évènements, à t’emmener à l’opéra et au théâtre, à vouloir faire de toi une grande amatrice de ce qu’elle a toujours nommé « les grands arts ». Aussi bien dire que les stations moldus ou de nouvelles, choisis par ton sauveur, passait rarement des morceaux à la hauteur de tes attentes. Décidément, Ron sait comment te faire plaisir d’un rien.

Tu le laisses donc se préparer. Toi tu organises ton matériel, celui qu’il prend même la peine de t’aider à accumuler. Tu le gratifies d’ailleurs d’un petit sourire, mais lui indique bien vite la roche où s’installer. Il a gagné bien assez de temps, il est temps pour lui de se poser. Tu vois clair dans son petit jeu du chat et de la souris. « T’es sure Sue ? » Cette fois, c’est plus fort que toi, tu éclates de rire pour le pousser vers le rocher plat. Des étoiles dansent dans tes yeux, l’amusement tourbillonne dans ton ventre et là, tu le domine de toute ta hauteur, soit de quelques centimètres, parce que même assis, Ron reste grand. Trop grand, son visage à la hauteur de ta poitrine. « Et toi, tu es sûr de vouloir rester avec cette tête ? Parce que même les écureuils ont commencé à te craindre tu sais. » C’est chacun son tour de taquiner l’autre et voilà, tu laisses tomber un bout de la serviette dans l’eau mêlée de sève, puis tu trempes tes mains lentement dans l’eau tiède. Tu te prépares, puis tu t’occupes de lui. Tu tamponnes délicatement son visage, avec soin même, tu le traites de la même façon que les champignons. Avec égard. Avec quelque chose de terriblement doux. De patient. Le tout, avec un petit sourire aux lèvres, légèrement timide, maintenant qu’on te regarde d’aussi près. Aussi intensément. Mais tu ne peux décidément pas lui demander de fermer les yeux, pas quand il te fait déjà si peu confiance. Du moins, avec un couteau dans les mains et sa gorge juste en face. Compréhensible oui. Et pourtant, un peu plus et tu rougirais. « T’as déjà fait ça ? Non ce n’est pas que j’ai peur, attention… c’est juste que je sache si la personne est encore en vie en fait. C’est de la curiosité basique. Puis quand on aura gagné je pourrais écrire un livre. 'Moi, Ron Weasley, survivor.' » Tu claques alors ta langue contre ton palais et sans plus attendre, tes mains pleines de savon glissent autour de sa bouche et un petit sourire satisfait trouve tes lèvres, ta timidité semblant s’envoler avec la satisfaction d’enfin clouer le bec à ton sauveur. Il avait l’air malin maintenant, n’est-ce pas ? Oh oui, il est charmant à te faire les gros yeux.

Si tu te concentrais moins sur ta tâche, sur ce que tu veux oublier pour le moment, tu pourrais assurément jouer avec lui. Le taquiner sur le fait que c’est la première fois que tu rase un homme, mais qu’au fond, il n’y a guère de différence entre tes greffes entre différentes espèces de plantes et le rasage d’une gorge masculine, qu’une pomme reste une pomme, qu’on lui ajoute ou pas le prénom Adam à la suite. Mais tu n’y arrives pas, non, tu te retrouves presque hypnotisé par le mouvement de tes mains. Sa peau est chaude sous tes doigts, vivantes, en mouvement et pour la première fois depuis un mois, tu n’as pas peur. Non, tu prends même plaisir à presser tes paumes contre sa mâchoire, à étaler le savon mousseux et à redécouvrir son visage. Ce n’est pourtant pas la première fois et là, tu rougis légèrement en te rappelant les quelques nuits où, le sommeil t’ayant abandonné après tes cauchemars et malgré les bras rassurants de Ron, tu t’es permis de tracer les contours de son visage. Il ne le sait surement pas, mais le rouquin est d’une beauté étrange quand il dort, quand il s’abandonne à Morphée. Et là, devant toi, le visage offert au ciel, il est tout aussi beau. Paisible. Tu prends trop de plaisir dans cette simple tâche, ton toucher est trop délicat, trop tendre par moment, tes pouces faisant de petit cercle près de ses joues. Le regard ailleurs. Le regard passant sur ses lèvres émergeant de la mousse. Le regard rêveur. Le regard gourmand. Mais quelque part, la crainte vie encore en toi. Peut-être que tu ne pourras plus jamais embrasser un homme sans sentir ton bas-ventre se contracter à s’en briser ?

Cette simple idée suffit à te rappeler ta tâche et tu reprends tes esprits. Du revers de la main, tu repousses une de tes mèches, maintenant sèche et formant une vague lâche, qui vient de tomber devant ton visage. Un peu de mousse se loge contre ta joue, mais tu n’y fait nullement attention. Non, parce que c’est tout une tâche que de raser Ron et que tu es à la fois trop proche et trop loin. Le mieux, ce serait de pouvoir te poser sur ses genoux, mais tu ne peux pas. Assurément pas, assez pour te mordiller la lèvre, presque en regret. Il n’y a pourtant rien de tentateur dans tes pensées, enfin pas totalement. Juste un peu. Une curiosité mal avisé. Rien à voir avec ton bain de cet après-midi où tu ne pensais pas à mal. Alors tu passes plutôt une jambe entre les siennes et tu t’approches un peu plus, ta respiration allant mourir contre ses joues ou ses lèvres. Heureusement, tu as mâché de la menthe avant son retour, sinon tu aurais dû t’inquiéter de ton haleine. Oui, tu songes à ce genre de détail et tu rougis encore un peu plus, sans réaliser que dans cette petite secousse que tu donnes à ton corps, pour te débarrasser de tes pensées parasites, un bout de ta chemise glisse aussi. Là non plus, tu n’as pas de temps à perdre sur des réflexions inutiles et tu termines de couvrir ses joues de mousses, concentrée comme jamais. Assez pour ne pas sentir des doigts faire vibrer légèrement ton haut. Maintenant que tu fais glisser la lame contre lui, tu dois te concentrer encore bien davantage. Tes yeux se plissent légèrement alors que tu suis les mouvements de ta lame contre sa chaire. Que tu vois la mousse céder le passage à une peau lisse. Que tu jettes la mousse à côté d’un bref mouvement de la lame. Précise. Alerte. Absorbée par ta tâche. En fait, tu te penches même plus près, pour bien suivre le glissement de ta lame, pour t’assurer que tu ne le blesses pas. Il n’y a que ton regard, qui de temps à autre, se redresse pour observer le sien. Tu guettes les signes de malaise, mais la seule chose que tu croises dans ce regard, c’est de la chaleur. Un brasier incandescent. Surprenant. Probablement la seule réaction à laquelle tu ne t’attendais pas. Alors tu t’entête à ne plus le regarder. Par pudeur. Par crainte que le frémissement de ton ventre ne soit pas qu’un avertissement, mais bel et bien une réponse à ses flammes.

Encore une fois, tu te secoues et tout ce que tu es, se concentre à nouveau sur ce couteau que tu manies avec soin, alors que tu t’approches encore un peu plus de lui. Ta cuisse pressée à la sienne. Mais tu crains de le faire saigner, alors que tu t’attaques à sa gorge, à cette pomme d’Adam si appétissante. Ce serait mal d’en mordre un bout, n’est-ce pas ? Oui, assurément. D’une main avisée, et légèrement savonneuse, tu racle lentement sa nuque, puis l’arrière de son crane pour t’emparer de ses cheveux. Ta prise n’a rien de violente ou de désagréable, au contraire. Tu tires presque doucement sa tête vers l’arrière et n’émet de la pression que lorsqu’il gigote un peu, ton regard croisant alors le sien. « Shhhhh… » tes lèvres sont presque pulpeuses sous ton ordre, un petit sourire y passant ensuite, timide, mais rapidement effacé. Un bout de langue prend sa place, puis tes dents alors que tu te concentres sur sa pomme d’Adam. Un endroit dangereux, délicat. Fort charmant aussi. Elle bouge lentement en ce moment et tu précises ton ordre avec la même douceur, la même patience,  « ne bouge pas Ron… je ne veux pas te blesser… là… » Tu termines la zone sensible et lui offre un petit sourire satisfait, mais ton regard est déjà ailleurs, occupé à mesurer ce qu’il te reste à faire. Tes jambes te supplient de t’installer sur lui. De te glisser sur ce genou à l’allure si confortable. Mais non, pas cette fois. Peut-être la prochaine cela dit. Parce que la position était inconfortable, c’était ça où tu t’écrasais presque à Ronald, ce qui serait franchement gênant et déplacé.

Et voilà, tu termines enfin, satisfaite et à la fois anxieuse. À nouveau. Tu hésites à poser le couteau, tu hésites à le lui annoncer et là, près de lui, son visage presque contre le tien, tu retiens ton souffle un moment. Aller, un peu de courage Susanna et puis, le soleil se couche déjà lentement, la lumière va commencer à diminuer. Tu n’y verrais rien et puis, tu ne vas pas faire semblant de le raser tout de même. Tu as terminé. « C’est fait… » que tu souffles tout bas, presque avec regret. Tu le fixes déjà avec attention, avec quelque chose de troublé, mais il allonge le bras, derrière toi, de quoi te donner la mauvaise impression, pour attraper une serviette et se nettoyer le visage. Parce que oui, l’espace d’un instant, tu as été assez folle pour croire que Ronald Weasley tentait de t’attirer contre lui, que peut-être même, il t’embrasserait. Allons ! Tu as un petit sourire amusé quand il redresse enfin les yeux sur toi, son visage retrouvant presque le tien quand il redresse la tête. Tu t’essuie rapidement les mains sur son linge, encore près de son visage et passe finalement tes mains dans ses cheveux. Trop long aussi. Quelle idiote tu fais parfois. Quelques mèches de tes cheveux viennent frôler son visage, alors que tu étire les mèches rousses, humides pour la plupart, maintenant cuivrées. « Je vais devoir m’occuper de tes cheveux aussi, enfin ça c’est si tu as des ciseaux. » Et quand tu baisses les yeux sur lui, ton ventre se serre sous l’éclat de son regard. Tu n’as pas rêvé ? Quelque chose brille en lui, quelque chose qui t’empêche de respirer l’espace d’un instant, qui fait bruisser ton jardin intérieur, les feuilles chatouillant les parois de ton ventre. Se pourrait-il que ? Non, déjà il détourne le sien et observe sa serviette pour te féliciter : « Pas de sang, pas d’égratignures. T’as fait ça toute ta vie mazette ! Tu cuisines, tu sais raser…. Mmm. Je vais finir par te garder complétement. » Le pire, c’est probablement qu’en cet instant, tu serais pleinement d’accord. À rester ici. Avec lui. Qu’il te garde. Complètement. Alors tu enfonces les dents dans ta lèvre inférieure et baisse les yeux, hésitant à quitter la proximité de son corps. De sa chaleur, maintenant que le soleil vous abandonne de ses doux rayons.

Il tousse près de toi et tu entrouvres la bouche, hausse les sourcils, pour répondre tout bas, d’une voix presque effacée : « Ça me semble être une bonne idée. » Battant doucement des cils, tu le regardes se redresser, reprendre sa position de dominant sur toi. Mais tu ne recules pas. Tu refuses de bouger, te contentant de redresser le regard sur lui. Quand tu daignes enfin quitter ses yeux, des tiens, tu laisses ton regard courir sur sa peau, maintenant exposée et lisse. Soyeuse au toucher, assurément. Tu as bien travaillé Sue, tu peux être fière, oui. « Merci. J’ai l’air présentable maintenant. Enfin…c’est pas encore ça mais bon. On peut pas faire de miracles non plus. » Toi aussi, tu sens l’étrange tension qui pèse sur vous, mais sa remarque t’arrache un petit sourire et une réponse : « Arrête, tu es très bien. Enfin, ce sera mieux si tu me déniches des ciseaux mais… tu es très beau comme ça, Ron. » Très beau ? Vraiment ? Quelle idiote ? Tu te ficherais des coups de pieds si tu le pouvais, mais tu te contentes de fermer les yeux et de le laisser reculer, presque reconnaissante pour sa retraite. Tu te mords l’intérieur de la bouche, puis tu sens ses doigts sur toi et tu redresses de grands yeux troublés sur lui. « Good job Slughorn. » Sauf que voilà, tu n’es pas cette fille qu’il croit avoir en face de lui, celle sur qui son regard n’a de cesse de couler en direction de ses lèvres. Ça te retourne l’estomac et là, tu as l’impression de manquer d’air. Ta main attrape doucement la sienne, qui relâche déjà ton menton. Il craint probablement de t’avoir fait mal, de t’avoir vexée, mais non. Tu serres seulement son poignet de ta main, le regard brillant. De désespoir. De peur. D’anxiété. De cette envie de t’approcher. De cette curiosité qu’il a su nicher en toi. Peut-être que tu n’es pas totalement brisé Sue. Peut-être qu’il reste de l’ancienne porcelaine en toi. Tout n’est pas perdu. Mais tu as mentis. Un peu.

C’est à ton tour d’avancer de deux pas, de le coincer. Avec cette lueur étrange dans son regard, celle qui réchauffe ton ventre, celle qui te fait te mordiller la lèvre de plus belle. Mais la peur refroidit tout. « Je dois te dire quelque chose… » Mais derrière toi, l’eau se met à crépiter en tombant sur le feu. Ce n’est plus le moment, la soupe est prête et tu le relâche à contre cœur. Oui, il doit manger, puis tu pourras tout lui dire. Tu te détournes donc de lui, mais il vient à ton aide et bientôt le chaudron est déposé plus loin, le feu se voit récompensé par de nouvelles buches et toi, tu sers les bols. Tu tournes et retournes le problème dans ton esprit, tu cherches les bons mots et quand enfin tu te poses près de Ron, trop près probablement, tu n’es pas entièrement là. Tes yeux se perdent dans ta soupe, que tu bois lentement. Tu as l’estomac noué, mais pas Ronald. Jamais même. Il dévore son bol près de toi, as même le temps de s’en servir une deuxième ration, alors que tu n’en es pas encore à la moitié du tien. Tu te fais l’impression d’être perdu, au milieu des flots, le feu n’arrive pas à te réchauffer, tant tu t’inquiètes. Puis tu réalises que la nuit est presque tombée, que les ombres ce sont allongés autour de vous et qu’une couverture trouve le chemin de tes épaules. Tu offres donc un minuscule sourire à Ron, qui prend encore soin de toi. Encore. Toujours oui. Son visage tout près du tien, de la surprise dans son regard. Le tien passe de ses yeux à ses lèvres, tout comme lui. Comme plus tôt. Comme maintenant. Tu fronces alors délicatement tes sourcils, entrouvres les lèvres et observe ce bout de langue qui glisse sur les siennes. Puis ça t’échappe : « j’ai mentis. » Tu regrettes déjà tes mots, lui aussi probablement. Tu viens de foutre en l’air le moment. Ton cœur bat trop fort. Ton cœur n’a pas compris que Ron n’allait pas diminuer la distance vous séparant.

Tu avales lentement ta salive, chuchotant presque, tant tu redoutes sa réaction, tes yeux papillonnant sous la panique. « Enfin, pas totalement, je n’ai jamais voulu te mentir Ron. Mais je n’avais pas le choix ! » On a toujours le choix Sue, même toi, tu le sais. Mais au vu de ta situation, lorsqu’il t’a trouvé, il devrait pouvoir comprendre ? Tu essai de te rassurer, mais tu n’en mène pas large. Tu le supplies même du regard, alors que le doute glisse dans le sien. Adieu les belles flammes, adieu à sa bouche si tentatrice, ses lèvres vont bientôt former un pli dur, tu le sais. Tu le sens, là dans ton ventre. Où on a jeté une pierre. Où tu l’as laissé tomber oui. En mentant. « Tu dois comprendre, je ne te connaissais pas quand tu m’as trouvé, quand tu m’as secourus. Je venais de traverser l’enfer, je ne savais pas ce que tu allais faire de moi et je n’avais aucune intention de terminé au fond d’une cage. Pas dans cet état ! » Tes yeux se noient de larme que les flammes font briller plus fort. Tu ne veux pas de sa pitié, mais quelque part, tu cherches à la lui arracher. Pour qu’il t’écoute, pour qu’il comprenne. Pour qu’il te pardonne ? Mais tu dois avouer ton crime déjà. Crime que tu souffles tout bas, avec honte : « Je suis bel et bien une Slughorn, mais je n’en porte pas le nom… c’est ma mère qui le possède… » Tu laisses l’aveu se faire une place en lui et avant qu’il te pose la question, tu souffles la suite, la peur au ventre. « Mon père est un Carrow. Lazarus Carrow… le bras droit du magister. » Tu n’as jamais eu aussi honte de ton nom de toute ta vie et déjà tu te mord la lèvre plus fort, jusqu’au sang. Une larme roule sur ta joue droite, puis sur la gauche, alors que tu clignes plus fort des paupières, en proie à la peur. Ta voix est pathétique, suppliante, lorsqu’elle s’échappe de ta gorge, rauque et larmoyante : « J’ai tellement honte Ron, je voulais te le dire avant ! Mais j’avais tellement peur que tu m’abandonnes ! Je m’excuses Ron, pardonne moi ! »
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MessageSujet: Re: You are here now {Rosanna}   You are here now {Rosanna} EmptyJeu 4 Juin 2015 - 0:18

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So everything is necessary. Every least thing. This is the hard lesson. Nothing can be dispensed with. Nothing despised. Because the seams are hid from us, you see. The joinery.(...)
We have no way to tell what might stand and what might fall.

"

Après la guerre venait le butin.

C’est ce que l’on disait dans les livres d’Histoire, ce qu’affirmait de manière morne le professeur Binns en tout cas. Des terres. De la nourriture, une femme ou plusieurs. Les deux. Les butins ne revenaient qu’aux victors, les vainqueurs, tandis que ceux qui avaient été battus ne s’occupaient qu’à retrouver les vestiges d’un honneur souillé, enterrer leurs morts et pleurer ce qui aurait pu être.

Là était l’erreur.

La tâche qui consistait à enterrer ses morts était équitablement dévolue aux deux camps. La victoire n’était pas synonyme d’invincibilité ni promesse de bonheur. La guerre ne se gagnait qu’à un prix exorbitant, et la paix qui la suivait en demandait un sacrifice encore plus grand, faite de concessions et de rages ravalées.

Sous la tente, en plein cœur de Daeva, tandis que le pays subissait le joug de Voldemort et qu’Harry chapeautait la Résistance pas très loin de là, Ron pensait avoir un aperçu de ce qu’il aurait aimé avoir.

Après la guerre.

Mais tout ceci avait toujours un prix.

« Ça me semble être une bonne idée. »


Tous deux savaient bien que cela ne l’était pas.

Ron avait faim. Une constante qu’il avait gardée de Poudlard où les repas étaient somptueux et décadents ; de chez sa mère aussi qui parvenait à rendre délicieux le moindre ingrédient. La soupe le ravissait et la viande aussi et il était parvenu à cueillir des fraises pas loin qu’il mangeait à grandes bouchées.

Puis, il s'était dit dans un coin obscur de sa tête, qu'il valait mieux les fraises que la bouche de la jeune femme assise à côté de lui.

Elle, elle ne mangeait quasi rien.

Par un coup du sort, Ron se demanda si elle n’avait pas compris tantôt qu’il avait eu envie. Envie d’elle à son grand désarroi. Cela devait l’horrifier. A juste titre après ce qu’elle avait subi. C’était normal. Il lui esquissa un sourire en croquant un énième fruit, la pulpe glissant sur la langue et, la nuit tombant, cala de nouveau du bout des doigts la couverture autour des frêles épaules de Sue.

Sans trop la toucher.

Il le faisait rarement et de manière délibérément maladroite. La première fois qu’il l’avait laissé dormir dans ses bras c’est parce qu’elle pleurait. La seconde c’était à cause d’un cauchemar. La troisième parce qu’elle avait froid.

Ensuite il ne s’en souvenait plus. Mais il y avait toujours une raison aimait-il se dire, et le contact se limitait à ça. Il était gracile. Rien de sensuel en soi.

Sauf jusqu’à cet après-midi.

Il fallait qu’elle rentre.

Ça pouvait sembler cruel mais vraiment… comme disait Harry, ce n’était pas lui qui cherchait les emmerdes mais les emmerdes qui prenaient un charter direct pour Rouquin city.

« J’ai mentis. »

Ron cligna des yeux puis regarda le fond de son bol avant de la regarder.

« C’était des limaces ? C’est pas grave tu sais. C’était bon pareil… »

Non, pas les limaces.

« Enfin, pas totalement, je n’ai jamais voulu te mentir Ron. Mais je n’avais pas le choix ! Tu dois comprendre, je ne te connaissais pas quand tu m’as trouvé, quand tu m’as secourus. Je venais de traverser l’enfer, je ne savais pas ce que tu allais faire de moi et je n’avais aucune intention de terminé au fond d’une cage. Pas dans cet état ! »

Un silence flottant dans l’incompréhension la plus complète et Ron regarda sans comprendre la jeune femme paniquer et ses yeux se remplir de larmes.

De quo…

« Mon père est un Carrow. Lazarus Carrow… le bras droit du magister. »

Oh.

Oh.

Les lèvres entrouvertes et un air incrédule à travers le visage, Ron contempla l’inconnue en face de lui. Chaque muscle de son corps se resserrèrent et son ventre se liquéfia.

Ron eut un faible ricanement.

Qui mourut.

« Une Carrow ?... Par pitié dis moi que tu parles de cartes à jouer là et que ton cousin c'est Piques et que ta tante s'appelle Coeur. »

Les lèvres prirent un pli dédaigneux. La certitude de ne pas savoir qui était assise prés de lui. Il avait été stupide. Lui et sa propension à croire que tout le monde était aussi transparent que ne l’était les Weasley. «  Sérieusement ?... C’est quoi la prochaine étape ? Je me farcis une Dolohov ? je partage mes cookies avec un Burke ? Oh je sais ! Je me fais une session twister entre un Lestrange et un Black. Hé on sera tous entre nous! Sang pur tout ça. » Le faux air bon-enfant et un sourire qui avait une teinte mordante flashèrent devant Sue. «  Ce sera putainement merveilleux ! »

Feel the irony.

Ron se leva brutalement, les mains tremblantes. C’était une chose que de vivre avec une fille sous une tente alors qu’on l’avait secouru. S’en était une autre quand on était Indésirable n°3 que de vivre avec la fille d’un mangemort qui travaillait pour le Magister et qui avait probablement sucé des idées de merde avec le lait maternel.
Il ne sut pas ce qui lui retournait les sangs le plus : qu’elle le regarde avec de si jolis yeux brillants maintenant comme s'il était censé pardonner un truc pareil ou qu’il se soit fait berné aussi sottement.
Harry avait raison parfois. Un joli minois et bam!

« Tu sais qui je suis. Tu sais où je suis.» Ron secoua son visage prenant conscience de tout ce qu’il avait mis en jeu. Il leva sa main pour qu’elle ne parle plus, un voile devant les yeux. Hors de lui.

« Je veux pas entendre ce que tu as à me dire. Je sais même pas qui tu es…et  je veux pas le savoir là. Susanna ou...peu importe. Tu pourrais être Nagini en jean que j'en aurais rien à foutre! »

Il secoua la tête dépité.

De l’air. Il lui fallait de l’air.

Et un truc à casser qui ne soit pas elle.

Sans lui laisser le temps de continuer son plaidoyer, Ron sortit de la tente et gronda dans la nuit, ramassant une pierre et l’envoyant à toute volée sur le tronc le plus proche.

Des bruits de pas indiquaient clairement qu’elle le suivait et il hurla un « dégage » saisissant sans se retourner complétement.

L’effort aurait presque pu le distraire de ses pensées totalement décousues. Il avait failli l’emmener au campement. Dieu merci il s’en était abstenu. Une Carrow. Ça voulait dire que sa putain de famille de déglinguos était probablement à sa recherche. Ça se trouve il y avait des photos d’elle sur les packs de lait. Et elle relax, elle restait avec lui ! Un autre caillou percuta un arbre dans un grognement blindé de colère.  Ça vivait dans une bulle ce n’était pas possible autrement. Il ne fallait pas avoir de conscience. Elle le savait pourtant ! Elle avait vu qu’il était Ronald Weasley. C’est pour ça qu’elle avait demandé sur Hermione ? Peut-être qu’elle s’était dit qu’autant avoir le cerveau de l’équipe.

Un rire s’échappa des lèvres de Ron aux accents inquiétants.

« Ça aurait pu être pire Ron. » Le jeune homme glissa une main dans ses cheveux, levant les yeux vers les étoiles. « Ça aurait pu être une Parkinson. Avec ta sœur en rebut en bonus. Wohoooooooooooooo.»

L’idée plausible que Sue ait eu des rebuts chez elle termina de lui donner un hoquet nauséeux.

Dépité.

C’était mieux quand l’ennemi était net et bien découpé. Pas flou comme ça. Il n’était pas comme ses frères ni comme Harry ni même Hermione. La ligne pour lui était clair ou tout du moins l’avait été.
« Idiote... » Le mot avait quelque chose de presque triste en cet instant et Ron regarda la tente.  Ou plutôt Sue. « On est en guerre Sue. »

Il la revit allongée sur le sol pleurant avec des larmes froides une innocence perdue, puis sortant de l’eau timidement, le sourire espiègle en lui tendant des champignons, le regard s’illuminer quand il rentrait (c’était quelque chose qu’il n’espérait plus vraiment de qui que ce soit ce dernier point), la sensation des doigts sur sa mâchoire et le tournis à sentir son souffle près du sien…

Tout cela réduit à néant.

Pourquoi l’on se battait si ce n’était pour des noms et des convictions ?

« Rentre. Laisse-moi. Ne t’en fais pas Carrow, chez nous on n’abandonne pas les gens. C’est notre plus gros défaut.»  L’éclat métallique du regard indiquait que pour une fois, il valait mieux faire ce qu’il lui demandait. Il n’avait aucune envie de l’avoir dans son secteur, encore moins en la voyant avec cet air si fragile et désolée qui pouvait presque le faire changer d’avis.

Est-ce qu’elle avait aidé son père ? Est-ce qu’elle croyait en la pureté du sang et autres conneries en n’importe quoi majeur ? Est-ce qu’elle avait été promise à un de ces gars des grandes familles prestigieuses comme c’était la coutume ? Une baraque à Herpo Creek of course.

De quoi haïr, vraiment.

Et tellement fort.
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