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« What is strange is that we may remember what we have done, but not always why we did it. » ♱
- Gregory Maguire.

Toutes les allures d’un manoir hanté, digne d’une couverture de roman horrifique. La façade est fatiguée, perdue dans une nature un peu envahissante, plus rien n’est entretenu depuis bien trois mois. Les lieux ont l’air de faner. Ils ont été oubliés, délaissés, sans autre forme de procès. Et quand Elphaba apparaît dans le salon, elle n’est pas certaine d’être au bon endroit. Il fait noir. Elle a la vague sensation d’être entrée dans un cimetière, avec ce même frisson d’angoisse lorsqu’on croise une tombe un peu trop familière. Ses cheveux relevés en chignon et la robe pourpre, elle a, elle-même, l’air d’une sorte de revenante, une image floue d’un passé perdu. Les chaises, la table, le sol de marbre blanc et le lustre précieux, tout est là, comme avant. Avant quoi ? Ca y est, ça recommence, le mal de tête. Le hall est grand. L’endroit a l’air plus grand à l’intérieur qu’à l’extérieur, et l’aspect modeste et tordu de la toiture trompe habilement l’oeil, dissimulant un bijou de modernité sophistiquée. Bois blanc, ébène, meubles hors de prix, le tout laissé là.. volontairement. Qui se séparerait de tout cela de façon consciente ? Pourquoi elle n’avait rien emporté ? Le canapé crème était magnifique. La baguette de la jeune femme femme tourne pour allumer les différentes pièces. Une araignée n’apprécie pas et court sur le papier peint, arrachant une grimace à l’intruse. Elsa était bien mieux auprès de la gouvernante, au fond de son lit douillet, dans le monde des rêves d’enfant, qu’ici, parmi de.. est-ce que les souvenirs étaient mauvais ? Un brin de magie pratique pour effacer la présence des toiles qui lui glacent le sang, nettoyer un peu, que ce soit propre à défaut d’être rangé ; que le sol brille et que la poussière s’envole des tissus ne changerait rien à la sombre aura qui règne ici. Elle n’a pas vu le sang sur le pot de fleur, près de la cheminée. Les fleurs sont mortes, en plus.

Le son des escarpins sur le sol. Qu’est-ce qu’elle fait ? La température est désagréable, la dentelle qui couvre son dos en transparence ne suffit pas. Un feu. Voilà ce qu’il manque. Le bois de Tremble s’entête un instant, refuse de créer les étincelles. Qu’est-ce qui cloche encore ? Qu’est-ce qui ne va pas dans cette baguette ? Elle devrait songer à en changer. Les Mangemorts n’apprécieraient pas de savoir qu’une collaboratrice a une baguette défectueuse. Pitié, tu sais bien que c’est toi, la défectueuse ! Les flammes apparaissent enfin, un peu fébriles, pas franchement chaleureuses. Il y a encore une photo de famille, sur le bureau d’acajou, animée, quoi qu’en noir et blanc. Il y a la petite Elsa, dans les bras de papa, qui s’agite, et Elphaba, à une légère distance, dont le seul mouvement est celui des cheveux dans la brise. Elle ne sourit pas vraiment, ou ça ne semble pas vrai, comme une peur au fond des yeux. Un papillon dérange la petite qui semble vouloir l’attraper. Elle ne se souvient pas bien de ça non plus, ni de ce qui l’a rendue si morose, ce jour-là. Ou en colère ? Elle ne sait pas trop. C’est comme s’il était partout. Là, dans son dos, venant enserrer son corps entre ses bras. Trop fort. Comme s’il pouvait encore attraper sa gorge, la coller contre ce mur, là, si près, et serrer, serrer, encore, jusqu’à ce que l’air ne puisse plus passer.

Ouvrir la porte d’entrée. De l’air, vite. La robe évasée à partir de la taille, suit son mouvement rapide. Ca grince mais elle parvient à faire entrer l’air nocturne. Le paysage n’est pas plus rassurant, cela dit. Est-ce qu’il va trouver ? Elle a mal au coeur. C’est comme s’il allait déborder de sa poitrine. N’est-elle pas de nature plus enjouée, d’habitude ? Davius Llewellyn déclenche quelque chose et elle veut comprendre ce que c’est, en dehors de la morsure de l’envie, en dehors de son besoin déraisonnable de ne pas être seule. Elle a moins de mal, avec d’autres hommes. Avec lui, son don se rebelle, sa psyché se déchire, ses souvenirs s’évaporent. Pourquoi ?! Elle se sent fiévreuse, c’est ça. Non, angoissée. Tétanisée. Elle étouffe ici. Comme si le tableau dans l’entrée la fixait avec attention. Ne sois pas stupide, Alexander est mort et enterré. Ca n’était pas une vulgaire peinture de chouette qui allait l’angoisser, si ? Une chouette. Elle esquisse un sourire, appuyée contre l’encadrement de la porte. Est-ce qu’elle a chaud ou est-ce qu’elle a froid ? Cet endroit a toujours été mortifère. Elle sait qu’elle ne l’a jamais aimé, qu’elle n’a jamais voulu y vivre. Quelque chose gratte à la lisière de sa conscience, perdu entre l’interdit et l’oublié. Tout est encore là, comme si lui l’était aussi, sauf le piano.

* ; français.
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Dernière édition par Elphaba Duchannes le Dim 3 Mai 2015 - 0:05, édité 2 fois
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Il est arrivé bien avant elle. Pour guetter. Il n'a pas eu de mal à trouver le manoir Reid, même dans la noirceur d'encre de la nuit, et il est resté à l'abri à regarder si quiconque s'en approchait, civil, moldu, sorcier, ou qu'importe. Personne, de par le fait, pas même un chat, ou un corbeau, pour venir tourner autour du toit. Pas de sort jeté autour du manoir non plus; plus personne n'y habite, les sorts ont expiré et n'ont jamais été renouvelés. Davius a quand même tenu, immobile dans le froid d'avril. Statue à taille humaine, à l'affût, comme en chasse. Comme jadis. Capable d'attendre pendant des heures sans ciller. Mais rien. L'endroit est désert. Le manoir abandonné. Il est bien seul à être encore éveillé à cette, à Loustry Ste Chaspoule.

Le temps d'attente s'est évaporé. Il guette le manoir et des lueurs discrètes y apparaissent, flottant dans les fenêtres. C'est prudemment qu'il se lève et s'approche de la demeure, à peine une ombre qui regarde par les carreaux. La silhouette d'Elphaba se détache contre la lueur du feu qu'elle vient de réussir à allumer. Les fenêtres sont trop sales pour qu'il puisse nettement la distinguer, mais c'est bien elle. Il écoute le bruit de ses escarpins contre les planchers, sans doute luxueux, attend le bruit d'une autre arrivée, d'un transplanage de plus, d'une autre personne arrivant par la cheminée. Elle est seule. Bien seule.

Il peut encore reculer.
Prétexter... n'importe quoi.
Il ne peut pas.
Il ne sait pas mentir.
Il ne sait pas jouer.

L'entrée se fait par la porte d'entrée, pendant que la jeune femme est dans un autre pièce, avec toute la discrétion dont il est capable, à peine une ombre. Viendra-t-on fouiller le manoir, si on le voit animé ? On pensera à des squatteurs, sans doute. Probablement. Qu'importe. Toute notion de prudence s'évapore, subitement – toutes ces notions de toute façon mises de côté dès le moment où il a entretenu cette correspondance avec Elphaba Duchannes, encore plus depuis qu'il a osé se montrer à elle. Son pas est lourd, sur le plancher, et il s'avance avec intérêt. La jeune femme revient bien vite – il a déjà abaissé sa baguette, sans toutefois la lâcher. Pas encore.  « Cet endroit est horrible. » Son ton est attentif, alors que ses yeux détaillent le manoir. Morbide est un mot plus approprié. Macabre. On apprend aux Aurors à se fier à leur instinct, à développer un sixième sens certain, et Merlin sait que cet endroit ne lui inspire pas confiance.
Pour sûr, ça n'a rien de sa maison. De sa jolie demeure de style cottage perdue au Pays de Galles, à Harriet's Garden, de ses fenêtres bordées de fleurs et du bordel ambiant, même en l'absence d'Ava et de Gemma. Rien de cette poussière qui, même disparue, semble pourtant encore encrasser les lieux, de ces cadres aux yeux inquisiteurs, de cette atmosphère lourde et sombre.
Le souvenir est chassé; ses yeux se posent finalement sur Elphaba, soigneusement évitée d'abord, et il ne peut s'empêcher de perdre le souffle. Incapable de se retenir de la dévorer du regard, remerciant que les lumières ne soient pas si vives, ne permettent pas de deviner cette expres​sion(carnassière) affamée. « Vous, par contre... vous êtes très belle. » Plus que cela.

La distance entre eux est grande. Il s'avance, toujours avec cette même prudence, jusqu'à être à portée de bras, de main. Il attrape d'ailleurs la sienne, de main, et la porte à ses lèvres pour déposer un baisemain sur celle-ci, avant de la laisser retomber. Le seul geste qui lui ait paru approprié, à vrai dire. Que doit-il faire, de toute façon ? Lui donner une accolade ? L'embrasser, directement ainsi, tout de go ? Lui donner la bise ? Davius n'en a aucune idée et il se sent comme un adolescent maladroit, pris aux tourments de ses premiers émois. Il a encore la bouche sèche, la langue pâteuse, et de plus près, la Française lui semble encore plus jolie. « Je suis heureux de vous voir. »
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« What is strange is that we may remember what we have done, but not always why we did it. » ♱
- Gregory Maguire.

« Cet endroit est horrible. » Elle tourne le regard vers lui. Il a dit qu’il était Auror, il semble évident qu’il soit capable d’être aussi discret, aussi attentif à l’atmosphère. L’endroit est horrible, empreint de tout un pan de sa vie sur lequel son esprit se heurte, comme devant un voile obscur ou une vitre teintée. Elle-même y angoisse. « C’était .. je crois que j’ai été heureuse ici. » Impression artificielle qui se mêle à la crainte de voir surgir un fantôme, la silhouette inquiétante d’un époux mille fois trompé depuis son décès. Elle était veuve, elle ne devrait pas agir ainsi, séduire, jouer. Alexander détestait le côté charmeur de sa femme, il maudissait sa façon de souffler qu’elle pouvait être le fantasme des hommes, coller à leurs désirs enfouis. Avant, c’était vrai. Avant, son sourire en coin éclatait de malice, son oeil rieur promettait des espaces de bonheur éphémères. Elle n’était jamais passé à l’acte, fidèle, soumise, séduire c’était du marketing. On aimait l’imaginer avec une vie de paillettes et de plaisirs. On aimait se dire que, peut-être, on pouvait la croiser au coin d’une rue sans la voir, changée, incognito. La métamorphomagie avait servi les ventes, quelques contes aussi, des questionnements sur l’identité. Elle était métamorphomage et son mari haïssait ça. Il aimait l’emprise qu’il avait sur elle et son don échappait à cette possession, indomptable. Son rouge colère, son blanc terreur, les teintes variables de son regard clair-obscur. Vincianne lui avait tout appris. En revenant ici, elle s’était rappelée de la française, qui avait pris soin d’elle, qui lui avait enseigné la maîtrise, le contrôle presque parfait ; bien sûr, elle était trop jeune à l’époque pour parvenir à une conscience réelle de tout son potentiel, mais maintenant ? Il y avait un vide.

« Vous, par contre... vous êtes très belle. » Ca ne lui fait plus d’effet, depuis le temps. Elle n’est plus sensible aux compliments sur la beauté, peut-être parce qu’elle n’a pas réellement la sensation d’habiter un corps fixe. Elle n’arrivait pas à mettre le doigt sur la raison qui l’avait poussée à ne plus entraîner son talent de la même façon. A Poudlard, elle avait adoré être ses camarades. Certains lui en voulaient sans doute encore beaucoup. Elle était prometteuse même si un peu en retard - à cause de l’inconscience de sa mère. Elphaba laisse Davius prendre sa main, y poser ses lèvres mais ne dit rien. Elle était venue pour une raison qui, déjà, tendait à s’effilocher, à lui échapper. Elle voulait lui demander quelque chose, lui parler de cette peur qui rongeait son estomac, tout à l’heure. Quelle peur déjà ? Fut un temps, elle gérait beaucoup mieux, elle prenait soin de ne pas ‘rouiller’. Le gouvernement ne faisait pas la différence, sans doute qu’une méta défaillante valait mieux que rien. Deux heures à jouer d’autres rôles leur suffisait, qu’importe la douleur qui pouvait en découler. Douleur. « Je suis heureux de vous voir. » « Il faut.. il faut que je vous parle avant d’oublier.. » C’est ça. Elle oubliait. Voilà ce dont elle voulait parler. « Je me souviens de.. de.. » Ses doigts qui serrent sa gorge. Les bleus sur sa peau.

Elle s’est approchée, encore, sans vraiment le réaliser. « Aidez-moi, s’il vous plaît.. » C’est une supplique, un murmure. Elle ne dit pas pourquoi, elle ne dit pas comment. Ses yeux jouent de jolies variations colorées, signe du trouble qui l’agite. Elle ne savait plus écrire. Un accident. La terreur. Plus rien. Elle s’écarte, naturellement, comme si elle n’avait rien dit, comme si elle n’avait exprimé que des banalités. Ses iris sont à nouveau bleus, trop bleus et elle ferme la porte, la malice au bord des lèvres. « Ca n’est pas parfait mais personne ne vient ici. Vous avez faim ? J’ai apporté quelques petites choses. Et je crois que la baignoire de l’étage fonctionne encore. » Est-ce que c’était.. une proposition indécente ? Son ton était ambigüe. Qu’importe, elle passe près de lui, le frôle et retourne vers le salon. Les pâtisseries étaient encore fraîches, sur le plateau, ça n’était pas un grand banquet, juste des petits gâteaux, emmenés et posés là machinalement. C’était fou le nombre de choses qu’elle faisait sans le conscientiser. Sur son épaule, sous la dentelle, une petite cicatrice, une de celles qui, normalement, étaient effacées depuis longtemps.

* ; français.
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« Il faut.. il faut que je vous parle avant d’oublier.. Je me souviens de.. de.. De quoi, Elphaba ? » La détresse dans sa voix ne lui échappe pas – elle se souvient, de quelque chose, et... ça semble lui filer entre les doigts. Les iris pâles changent de couleur furieusement, se teintant de mille reflets, sans contrôle aucun. Il a repris la main de la jeune femme dans la sienne, l'autre également, le ton suppliant. « Qu'est-ce que vous avez oublié ? » Est-ce la bonne question ? « Aidez-moi, s’il vous plaît.. »

Et le trouble s'éteint.

Aussi rapidement qu'il est venu, le problème part. Elphaba s'éloigne de lui et il voit le changement sur son visage – la peur en disparaître, la malice y revenir. Il est décontenancé de ce changement si rapide, si vif, comme si rien n'était arrivé. Comme si elle ne lui avait rien dit. Comme la dernière fois, à Godric's Hollow. Comme si elle combattait l'Imperium (mais il n'y a personne, personne sauf eux, il en est sûr), comme si son esprit tentait de s'échapper.
Il pourrait aller fouiller dans son esprit lui-même. Elle a si peu de protection, elle ne doit avoir aucune barrière – lui-même, qui n'est pas Legilimens et n'a que de ses enseignements passés comme méthode, pourrait faire quelque chose. Il ne le fera pas. On ne pénètre pas l'esprit des gens sans leur permission... surtout quand ce n'est pas une personne a priori dangereuse. Elphaba n'est pas un Mangemort, un mage noir, un criminel. Il n'a pas à le faire. Il n'est pas comme ça.
L'idée est là, tout de même, en sourdine. Oh oui, ce serait si facile.

Qu'importe, n'est-ce pas ? La parfaite maîtresse de maison est revenue, prenant le pas sur la jeune femme terrifiée. Le mystère ne fait que s'épaissir de plus en plus. « Ca n’est pas parfait mais personne ne vient ici. Vous avez faim ? J’ai apporté quelques petites choses. Et je crois que la baignoire de l’étage fonctionne encore. » C'est peut-être indécent – difficile à dire, si elle est sérieuse ou pas. La pensée d'une baignoire lui arrache un sourire (la douche chez Nyssandra, sans rien demander), mais pas un mot ne vient commenter cette proposition. Pas seulement parce que son esprit semble se dissoudre quand il pose ses yeux sur son dos voilé de dentelle. Imbécile. Sa baguette rejoint l'intérieur de sa manche; il n'aura pas à s'en servir tout de suite. Peut-être pas de la soirée. Machinalement, il la suit jusqu'au salon, où un plateau de pâtisseries les attend (vous savez où se trouve le cœur d'un homme, qu'il a répondu un peu trop rapidement). Oh, non, il ne vivrait définitivement pas ici. Il préférait encore le risque d'être surpris à tout moment à Godric's Hollow, à cette (tombe) maison. « À moins que le bain soit en votre compagnie... non merci. » Elle veut jouer ? Il jouera. Ce n'est pas tout ce qu'elle veut (on a volé sa mémoire), mais c'est seulement ainsi qu'il peut réussir à obtenir quelque chose d'elle. À gratter le vernis, déjà écaillé, qui recouvre la surface.
Il enlève son pardessus, éternel, le balance négligemment sans se soucier d'où il tombe. Le feu réchauffe la pièce, mais il ne peut empêcher un frisson de courir sur sa nuque. Comme s'il était épié. Cet endroit ne lui inspire tout simplement pas confiance. Ils ne sont pas en sécurité, ici. « Je dois avouer que c'est le whisky qui m'a attiré. » Un sourire flotte sur ses lèvres, à peine, la malice dans sa voix. Surtout la perspective de passer du temps en sa compagnie. De voler quelques heures d'interdit, de déraisonnable, de danger.
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« What is strange is that we may remember what we have done, but not always why we did it. » ♱
- Gregory Maguire.

« À moins que le bain soit en votre compagnie... non merci. » Une moue mutine sur sa bouche, tandis qu’elle se retourne vers lui, sans variation de teinte. Elphaba Duchannes serait-elle vraiment brune ? Ses yeux étaient-ils vraiment bleus ? Elle y revient sans cesse, il faut donc supposer qu’il en a toujours été ainsi. Les métamorphomages ont-ils une apparence classique qui ne soit pas choisie, en fin de compte ? « Je ne saurais me défaire de cette robe toute seule, monsieur Llewellyn. » Tentatrice. La dentelle dans son dos, la fine fermeture, la taille marquée. A quoi joue-t-elle ? Veut-elle le rendre fou ? Veut-elle tester ses limites ? Comme une seconde nature, comme une nécessité, de séduire. « Je dois avouer que c'est le whisky qui m'a attiré. » Elle lui sert un verre, sans un mot de plus, sans vraiment le regarder. Il y a toujours mille et une contradiction dans sa façon de faire, de bouger, une raideur discrète, une sombre résistance, parfois. Déposer le verre entre ses mains, lui sourire, un peu, le regard attiré par les meubles-fantômes, les papiers-souvenirs. Il y a des livres sous la poussières, des feuilles sur le bureau, autant de traces d’un départ précipité. Il s’est passé quelque chose, ici. Elle n’arrive pas à rester en place. Un baiser, furtif, au coin de ses lèvres. Et déjà, elle s’échappe, elle s’approche d’un vieux tourne-disque où dort un vinyle ; Chopin, après avoir soufflé dessus, offre un fond sonore. Nocturnes. Tout aussi joyeux que le reste de l’ambiance. Un véritable cimetière mais le silence la dérange. Elle ne sait pas trop pourquoi le silence la dérange.

« Est-ce que je vous ai manqué.. ? » Le ton frôle la mélancolie, flirte avec la taquinerie. Lutte intérieure, encore, toujours. Elle le regarde. Ca n’est pas vraiment le genre d’homme qu’elle a l’habitude de fréquenter, pas un dandy, un type de bonne famille, pas un riche snobinard. Juste un homme à l’air paumé. Un fugitif, un mauvais garçon. Trop âgé pour elle, qui plus est. « J’aimerais .. » Un frisson glacé le long de l’échine. Pourquoi ? Pourquoi déteste-t-elle donc cet endroit ? Elle y avait vécu, Elsa y était presque née, ce devrait être le réceptacle de bien des souvenirs heureux. La main à ses tempes. Le sang sur le pot de fleurs. Ca ne s’arrêtera donc jamais ? Ne peut-elle pas avoir une seconde de répit ? Ces migraines sont de pire en pire, envahissante, elles l’a rendent folle. A part dormir, rien ne les apaise. Elles reviennent, chaque fois qu’elle essaye d’exprimer le fond de ses pensées, des doutes ou.. même écrire devient un défi, même écrire est un enfer. Boire, dormir, oublier, c’est tout ce qui marche. « Aidez-moi. »

Un bleu sur sa joue, qui apparaît, s’efface aussitôt. Et le trouble s’envole. Comment peut-elle passer de la terreur au mignon sourire ? Elle ne paraît même pas réaliser combien elle déraille, combien tout son être cherche à communiquer avec l’insurgé, contre la volonté du sortilège appliqué sur son esprit. Davius Llewellyn représente la force, l’assurance, le combattant entêté. Il représente une porte de sortie, quelqu’un qui pourrait l’arracher à tout ça, l’attraper, la secouer assez fort pour qu’elle se libère de cette emprise malsaine et destructrice. Sa métamorphomagie commence à lui faire mal, plus les semaines passent, plus les défaillances s’accumulent, plus les nuits sont difficiles. « Vous devenez timide, Davius ? » Sans doute pas. Elle ne peut pas se mettre à sa place, elle ne peut pas comprendre combien c’est déroutant. La question semble décalée, mais qu’est-ce qui ne l’est pas dans cette situation ?

* ; français.
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Le verre est tiède dans sa main – le baiser trop chaud au coin de ses lèvres. Il n'a pas relevé sa remarque sur cette robe qui ne s'enlèvera pas toute seule. Il a préféré garder ses mots pour lui et fixe encore ce dos de dentelle, alors qu'elle laisse Chopin envahir la pièce de ses nocturnes. Un soupir léger. Non pas exaspéré, mais... bien. L'endroit est inconfortable, mais cela... Boire un verre de whisky avec une jolie femme, Chopin en trame sonore. Il y a quelque chose d'encore délicieusement hors du monde qui ne peut que le charmer. Il est tellement déplacé, dans cet endroit. Pour une fois, cela dit, ses vêtements sont à peu près propres et neufs. Il a mis la chemise donnée par Nyssandra, celle du fiancé mystère. Elle a déjà pris son odeur, abandonnant celle des placards, mais chaque fois, son doux contact lui rappelle cette rencontre.

Cette voix, plus triste et mélancolique que taquine, peu importe ce qu'elle en pense. « Est-ce que je vous ai manqué ? » La question mérite réponse. Et réflexion. Même s'il n'y a pas longtemps à réfléchir, à vrai dire. Un seul mot, sobre : « Oui. » Une gorgée de whisky, comme pour laver cet aveu qui lui donne chaud. Les mouvements saccadés sont revenus chez Elphaba, ce bris de mécanisme qui la bloque. C'est cela, n'est-ce pas ? Un bris de mécanisme, comme (un jouet)(une poupée) une horloge déréglée. « J'aimerais... » Doucement, il s'avance vers elle, à pas de chats, ne voulant pas la brusquer. Son regard bleu s'est pourtant porté vers la cheminée, vers le pot de fleurs qui y trône. Dans la demi-pénombre, il ne peut voir clairement ce qui l'a troublée à propos de l'objet, mais c'est cela. Sa main libre attrape celle qui est montée à ses tempes pour les masser, signe typique et automatique d'un mal de tête. « Aidez-moi. » Le bleu apparaît et disparaît; le trouble fait de même.
(ce serait si facile, Davy, d'aller fouiller dans sa tête)
Son regard reste grave, curieux, cherchant quelque chose au fond de ces yeux (verts, voilà, ils sont devenus verts, plus pâles). « Vous devenez timide, Davius ? » Timide, lui ? Le sourire revient, brièvement, un flottement. Un mot qui, encore, ne sait pas s'appliquer à lui. En cet instant, cela dit... oui, peut-être l'est-il ? Ses lèvres se posent à l'endroit où il a aperçu le bleu sur la joue. Sa barbe mal rasée râpe la peau délicate, le baiser est bref, plus rude que celui déposé au coin de ses propres lèves, plus appuyé également. Puis, il la relâche – laisse le poignet, son corps fin, pour mieux reprendre une autre gorgée de whisky.

Davius s'avance vers le manteau de la cheminée, regarde attentivement le pot de fleurs – taché de brun rougeâtre. Du sang, sans doute, pas besoin de chercher plus. Quelle maison possède des objets de décoration tachés de sang ? Sans attendre plus longtemps, il attrape le pot et le lance dans le feu ronronnant, y créant un éclat surpris, une flamme rebelle. Pas même un haussement des sourcils. Son visage se tourne vers Elphaba et il consent à lui parler réellement, enfin, après tout ce mutisme entêté et contemplatif : « Quels Mangemorts Alexander fréquentait-il ? Lesquels fréquentez-vous ? Il lève une main, comme pour arrêter une future protestation à ces questions qui dévient tout à fait de leur jeu. Je tente simplement de comprendre quelque chose. Je veux seulement vous... vous aider. » Le romantisme viendra plus tard. Il pense avoir posé les bonnes questions, cette fois, avoir mis le doigt sur quelque chose, sans y penser vraiment. Parce qu'Elphaba lui a manqué, oui, et qu'il s'inquiète encore pour elle. « Je n'ai pas l'intention de les tuer cette nuit. Apparemment que cette robe... ne s'enlèvera pas toute seule. » Taquin. Doux. Amusé. Pourtant sérieux. Difficile de le cerner, en cet instant où le feu joue de mille ombres sur son visage.
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« What is strange is that we may remember what we have done, but not always why we did it. » ♱
- Gregory Maguire.

Le baiser déclenche un incendie. Ses doigts qui jouaient avec le bas. Elle sent les rouages se gripper, tout son être se focaliser sur ces désirs fous. Pourquoi si vite, si fort ? Parce que c’est contourner le problème, parce que son esprit prisonnier tangue entre crier la détresse et s’évader. Quelle évasion délicieuse. Mais il s’écarte, la libère et s’en prend au pot de fleurs. Aux pot aux fleurs mortes. Flamme revêche dans la cheminée qui la pousse à reculer. C’est un réflexe brutal, déverrouillé, ses bras venant protéger son visage. Crispation qui attend le coup, le rage. Le coeur qui pulse. Instinct de survie. Ne rien dire, ne pas protester pour ne pas se faire tuer. « Quels Mangemorts Alexander fréquentait-il ? Lesquels fréquentez-vous ? » Elle ne répond pas de suite, figée dans cette position bien trop révélatrice. Elle ne dit rien. Normalement, on réclame pitié, on supplie la clémence, pas elle. Pas elle parce qu’après toutes ces années, elle savait que parler aggravait les choses, amplifiait la colère, risquait de causer le geste fatal. La mort. Mais rien ne vient. « Je tente simplement de comprendre quelque chose. Je veux seulement vous... vous aider. » Aider. Aidez-moi. Les bras retombent le long du corps. Ca n’est plus la jeune femme rieuse, charmeuse, séductrice. Son visage marque la douleur, la peur, il marque ces années passées, oubliées, ce temps où quand elle rentrait, il levait la main sur elle. Alexander Reid. Jeter des trucs au feu, il savait faire. Ses livres, ses papiers, sa petite jupe. Jolie, si jolie jupe. « Beaucoup.. » sert de réponse. Le couple fréquentait beaucoup de mangemorts. Pire encore, elle travaillait avec. Elle s’était engagée, volontairement. Pourquoi ? La mémoire de mon époux.

« Lazarus.. » Carrow. Sifflement strident qui vrille ses tympans. Mal à la tête, tellement. Les mains plaquées autour de son visage, ça dure un moment. Mécanique enrayée. Marionnette grippée. Comme si les fils s’étaient emmêlés, que le maître chanteur remettait sur la vitrine de son regard le décor désiré, sans rébellion, sans aveux, sans décalage. Pauvre petite chose. « Prévenir le Magister. » Elle a posé sur lui un regard d’un vide sidéral, d’une froideur glaciale, le regard de l’indifférence cruelle, prêt à dénoncer. Une fraction de seconde. Sortilège intriguant, puissant. Tout de l’impérium sans la contrainte d’une présence, une sorte de sceau sur sa volonté.

« Je n'ai pas l'intention de les tuer cette nuit. Apparemment que cette robe... ne s'enlèvera pas toute seule. » Un pas. Deux. Plus souple. Tout autre chose en tête. La menace est déjà partie, ou s’est transformée. De l’alerte au baiser. Ses lèvres sur les siennes. Déterminée. Assurée. Tout réduire au silence. Ses doigts sur son torse, sa paume droite sur la chemise, l’autre qui remonte sur l’épaule. Non, la robe ne s’enlèvera pas toute seule. On dit que le danger augmente le plaisir. Davius Llewellyn n’était-il pas assez servi en danger pour lui infliger, en plus, l’ombre du doute ? Elle mord la lèvre inférieure. Elle le pousse un peu, contre la pierre de la cheminée, la chaleur incandescente du feu. Est-ce vraiment la chaleur du feu ? Ne plus réfléchir n’est pas forcément l’objectif, c’est qu’elle est muée par l’instinct de fuite. Si elle ne peut plus parler, si on la muselle, elle va vers des libertés plus personnelles. Elle n’en même pas l’air d’en souffrir, comme si la peur n’avait jamais existé, juste.. sa main derrière la nuque, maintenant. Elphaba, réveille-toi. Cette vie là n’est pas si mal. Une petite transgression, sans conséquences, demain retourner travailler, comme si de rien n’était. Que Diable t’avait-on fait ?

* ; français.
(c) AMIANTE

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Beaucoup, ce n'est pas une réponse. Il veut des noms. Il veut savoir qui. Il les connaît, les Mangemorts. Il en a mis sous les barreaux, il a été à Poudlard avec eux, il a bu des bières avec certains. De vieux ennemis, aussi fidèles que les vieux amis, presque plus. Toujours présents. Son regard insiste, son expression se fait plus sévère, jusqu'à ce qu'elle lui accorde un prénom : « Lazarus... » … Carrow. Pas besoin de compléter, d'ajouter le nom de famille qui vient décorer ce prénom qu'il connaît si bien.
Quand il pensait à des bières avec des Mangemorts... c'est surtout à celui-là qu'il pensait.
Une petite visite à Lazarus va s'imposer, bientôt. Il y a longtemps que leurs chemins ne se sont pas recroisés. Il ne peut pas le tuer, dans l'incertitude de savoir s'il a une dette envers lui ou non. Il peut tout de même chercher à savoir ce que ce crasseux de criminel sans morale a fait à Elphaba.

Trop vivement, Elphaba plaque ses mains contre son visage – sa baguette bondit dans sa main. Prêt à attaquer, à intervenir. Il a vu son geste de protection, plus tôt, le geste de celles qui ont été battues, de celles qui parent les coups, à défaut de pouvoir les rendre. « Prévenir le Magister. » Un frisson glacial remonte le long de son échine. Son regard est vide, si vide, sa voix si froide, et cette fraction de seconde à peine, ce moment de flottement, a suffi à le (terrifier) mettre sur ses gardes. Elle ne bouge pas. Pas de baguette, rien qui s'envoie. L'Imperium. Tout pointe vers le Sortilège Impardonnable, sans que pourtant tout soi réuni. Son instinct hurle à la manipulation, à l'esprit soumis, au corps qui se plie si difficilement à des ordres imposés par un esprit meurtri, mais ils sont seuls. Il est possible de manipuler à distance, mais c'est compliqué, bien plus compliqué... et il l'aurait su. N'est-ce pas ? Ou est-il seulement trop aveugle pour voir quoi que ce soit ?
La tension est revenue. Son corps est crispé, s'apprête à bondir, mais la Française semble déjà avoir oublié ses mots, le vide glacial est parti trop rapidement – au point qu'il imagine que c'est une hallucination de son esprit paranoïaque et persuadé que quelque chose cloche.

Le baiser le surprend, donc.

Le surprend. Il y répond, cela dit, décontenancé. Ne comprenant pas. Ne comprenant rien. Les paumes d'Elphaba sont légères sur lui, mais fermes, et lorsqu'elle le pousse légèrement pour l'appuyer contre les pierres, il se laisse faire, homme imbécile, charmé. La pierre du manteau de la cheminée est chaude contre son dos et c'est machinalement, à tâtons, qu'il dépose son verre là où était le vase de fleurs qu'il a sacrifié sans aucun autre état d'âme, et qu'il range sa baguette. Pour entièrement se libérer les mains. Pour pouvoir les poser sur la taille d'Elphaba, sur ses hanches, pour les faire glisser jusqu'à ses reins. Davius interrompt brièvement le baiser, reprenant son souffle, coupé et retenu depuis qu'il est arrivé ici lui semble-t-il, avant de le reprendre, plus profond, plus fougueux. Déjà le désir se déchaîne, ne veut plus s'arrêter, les mains tremblent, se crispent, cherchant à l'aveuglette la fermeture de la robe – sa brusquerie la brise presque, déchire légèrement la dentelle délicate, avant que ses doigts calleux viennent encore s'égarer sur la peau brûlante qui lui est révélée. Il a trop chaud, encore, il étouffe, contre les pierres qui semblent bouillantes contre son dos.
Ses mains glissent sous les fesses d'Elphaba et d'un geste, il la soulève, la faisant quitter le sol sans aucune difficulté. Il a maigri, mais sa musculature n'a pas faibli, et la Duchannes est trop mince, lui semble-t-il, si légère. Il l'emmène au canapé, où il s'affale avec la jeune femme sur lui, la robe toujours à moitié défaite. Leurs lèvres se séparent et les siennes viennent embrasser son cou, son menton en grafignant le fin épiderme. « Êtes-vous sûre de... Un baiser, les dents qui mordent à peine. Le souffle est court, empressé. ... ce que vous... La bouche qui remonte vers l'oreille, en attrape le lobe rapidement, vient encore effleurer celle de la jeune femme. ... faites ? » Et lui, est-il sûr ? Oui. Peut-être. Sans doute. Il préfère bien ne pas y penser.
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« What is strange is that we may remember what we have done, but not always why we did it. » ♱
- Gregory Maguire.

Envie. Se laisser tenter. Se perdre. Perdition. Les mains dans son dos, sur ses hanches, les reins. Chaud. Une ombre dans son coeur, un battement brusque, le désir mêlé de peur ou la peur de désirer. Se laisser faire, se laisser tomber. Se laisser glisser. La saveur de sa peau, le baiser, fougue, langueur. Il la soulève, sans effort, et elle accroche ses jambes à sa taille, elle se tient un peu plus fort, sur l’épaule, contre son corps. Il a brisé la fermeture. Elle a bien senti les mains trembler, légèrement. Et elle s’en fout. Elle ne résiste pas, la dentelle peut bien craquer, le tissu peut bien tomber, diable qu’elle s’en fout. Le canapé comme escale. Ses doigts sur la chemise, sur les boutons, empressée, insolente assurance, un, deux, trois. Crac. Pas la patience, plus la passion. Les lèvres dans son cou, et les dents, et son souffle. Rouge.

La racine de ses cheveux puis la longueur, jusqu’à ses cils, l’éclat de ses yeux. Rouge passion, rouge désir, rouge empressement, rouge impatiences. Notes de couleurs, nuances de pourpre. « Êtes-vous sûre de… ce que vous .. faites ? » Non. Non. Tellement pas. Ses billes aux teintes anormales qui se détournent. C’est mal. Le Magister. Lazarus. Collaborer. Dénoncer. Embrasser. Elle glisse les lèvres dans son cou, froisse de ses doigts le col de la chemise. Pourquoi ? Pourquoi ne veut-elle pas résister ? Désert soufflé par le vent de la folie. Est-ce qu’elle peut continuer ? Que risque-t-elle ? Esprit embrumé. Mh. « Non. » Un murmure à son oreille, son corps tout entier qui repose sur le sien, qui se presse avec une certitude contradictoire. Il ne lui résiste pas. Il pourrait. Il pourrait la briser comme une allumette. « Le monde peut bien s’écrouler, je .. » M’en fous. Elle ne la finira pas sa phrase. Pas besoin. Sa peau contre la sienne, plus rugueuse. Les cicatrices, les bleus, plus rien, seulement la peau parfaite, trop parfaite, comme artificielle. Être les fantasmes, c’est être parfaite ? Elle n’y réfléchit pas. Un baiser, encore, long, aguicheur, tentateur.

Elle se redresse, un peu, son genou venant contre la cuisse, et le sourire mutin, et ce rouge plus intense. Métamorphomagie qui s’impose, qui ne craint pas la rage d’Alexander. Non, ça n’est pas qu’elle ne craint pas, c’est qu’elle teste. Elle teste la tolérance, elle teste les limites, en le fixant silencieusement, installée là, redressée. Les limites. Elle est assise sur sa taille, elle a l’air d’attendre une décision, ou de le narguer. Et là, qu’est-ce qu’on fait ? « Et vous, monsieur Llewellyn, ne craignez-vous donc pas de finir sur les pages d’un livre ? » Assurément pas décent, le livre. Vilaine fille. Ils s’étaient connus sur de l’encre et du papier, sur de la poésie, du conte, de la romance. Ils s’étaient connus sur de l’intellect, de la discussion, des confidences. Pour arriver à ça ? Qu’est-ce qui les poussait à se comporter de façon si.. primaire ? La solitude, peut-être. L’alliance à son doigt brille, reflétant la légère lumière. « N’allez-vous pas.. regretter ? » Un air de défis, une moue de malice. C’est une torture. Elle a simplement envie de faire craquer ce qu’il reste de la chemise, juste. Juste s’oublier. Les doigts qui jouaient avec le bas. Les ongles dans son dos. Davius. Alexander. Plaisir. Douleur. Paradoxes. Elle cache le trouble au fond de ses pupilles, les images qui vont, qui viennent. Juste déchirer la chemise. Se défendre ou se faire plaisir. Qu’est-ce qu’il faut.. faire passer la fièvre. C’est pas la fièvre, c’est cette putain de migraine. « Suis-je le dessert ou le dîner ? » Loup affamé.

* ; français.
(c) AMIANTE

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Rouge. Tant de rouge, subitement, dans son champ de vision, qu'il a l'impression que quelque chose cloche – mais ce rouge a encore le parfum des fruits, le parfum du sucre, et quand il relève ses yeux enfiévrés, c'est pour les fixer sur Elphaba. Rouges, les cheveux, les cils et même les iris, qui tournent au pourpre, au violet. Il est fasciné. La jeune femme vient embrasser son cou et le murmure est doux contre son oreille, un« Non » qui ne le surprend même pas. Lui non plus n'est pas sûr. Ne sait pas. Ce qu'il fait est... il ne doit pas... et pourtant, Merlin, comme il veut. « Le monde peut bien s’écrouler, je .. » … m'en fous. Ses lèvres articulent les mots, sans les prononcer, un souffle sans son, rejoignant ce qui n'a pas été prononcé. Un nouveau baiser, plus long encore. Plus délicieux toujours.

Quand elle s'éloigne, se redressant sur lui, il peut mieux voir toutes les nuances qui enflamment ses cheveux. Son genou contre sa cuisse lui arrache un grognement, un grondement sourd plutôt, comme celui d'un animal impatient, mécontent. Lui ne peut rien cacher. Les cicatrices déjà s'étendent, se révèlent, par cette chemise déjà déboutonnée (l'un d'eux a sauté, s'est arraché simplement, ne sera jamais retrouvé dans le canapé). Se laissent deviner à la naissance des clavicules. Parfois blanches, parfois roses, parfois violettes, serpents sinueux. Jamais de honte. Les traces de son combat, de ses batailles – celles visibles, celles qui ne sont pas imprimées bien plus profondément dans son âme, son cœur et sa magie. « Et vous, monsieur Llewellyn, ne craignez-vous donc pas de finir sur les pages d’un livre ? » Il rit. Un rire clair, sincère, joyeux. Dans un livre. Dans des lignes sulfureuses romançant cette rencontre hors de toute prudence. La chose est tentante. Affolante. Ses mains glissent sous la robe, trop haut, les yeux brillent. L'alliance d'Elphaba est visible, brillante, la sienne semble lui enserrer l'annulaire, alors que ses doigts se font fureteurs. Jamais retirée, même lors de ses aventures. Un rappel. La réprimande, portée à même sa main. « Le dangereux criminel qui a su séduire la blanche... rouge... sorcière ? » L'amusement charmeur. Le désir qui n'est plus muselé, mais tout de même retenu.
Une de ses mains vient caresser son cou, ses épaules, sa poitrine. Ses doigts s'abstiennent de serrer, de blesser, d'étouffer – la brusquerie tente d'être douceur, mais c'est difficile. Cette robe défaite est de trop, tout comme ses propres vêtements l'empêtrent déjà trop. « N’allez-vous pas.. regretter ? Non. » Il n'est sûr de rien. Ou, si. Il est sûr que ce n'est pas une bonne idée. Il est également sûr qu'il ne regrettera rien. Alors... oui, sans doute est-il sûr, finalement.

« Suis-je le dessert ou le dîner ? »

Il n'a pas remarqué le trouble d'Elphaba. Davius est trop occupé à penser comment retirer le plus rapidement possible sa robe. Un temps d'arrêt est marqué, les doigts posés sur le cou. Le plat principal, ou la sucrerie qui clôt le repas ? Un péché mignon, dans tous les cas. Il sourit, plus largement, avant de répondre, grave : « Je vous veux à tous les services. » À tous les services, à tous les repas et à toutes les sauces.

(un loup, Davy)

Il se redresse un peu dans le canapé, la pression se fait plus affirmée contre Elphaba, leurs corps toujours plus proches. Ses mains viennent soulever la robe qui bâille largement dans le dos, la retroussant sur les hanches étroites de la jeune femme. Dévoilant des cuisses qu'il rêve de mordre, une peau qu'il a trop envie de savourer, de goûter. Il a l'impression d'être saoul, complètement fait, pris au piège. Il lui vole un autre baiser, plus pressant. « Enlevez ça... avant que je la déchire... » Le rire s'entend encore dans sa voix, se sent. Avant qu'il la détruise, qu'il l'arrache. Il la veut entièrement, mais il veut encore plus la voir. Se dire qu'elle est (à lui) sienne juste à ce moment, brève illusion alors que cette femme lui glisse incessamment entre les doigts.


Dernière édition par Davius Llewellyn le Dim 3 Mai 2015 - 0:18, édité 1 fois
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