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sujet; [event #3, juliwell] no matter what you've done |
| Juliet s'emmitoufla dans sa cape, essayant de se protéger des courants d'air par tous les moyens. Après minuit, le vent était vif et piquant et l'angoisse la paralysait tellement qu'elle n'arrivait pas à faire un sort convenable, ne serait-ce que pour se réchauffer. Quelle merde! Elle se surpris elle-même à penser ça. Cela faisait trop longtemps qu'elle jouait la comédie, qu'elle se mentait à elle-même pour mieux mentir aux autres et qu'elle était seule, seule et désemparée... Oui, tellement longtemps qu'elle en avait perdu de ce qui la caractérisait le plus, au temps de Poudlard - et même avant. Mais il semblait que l'espoir, celui de voir la fin du tunnel, de s'extraire du gouffre, de reprendre les choses en main, réveillait la vraie Juliet, en cette nuit de Beltane. Et l'homme mystérieux, à la démarche étrange qu'elle avait croisé un peu plus tôt dans la soirée (et cela lui semblait être une éternité), ce même homme qui avait murmuré un surnom tout droit sorti du passé - Capulet, Capulet -, cet homme était son espoir. Et elle espérait ne pas avoir halluciné, grisée par le flux magique qui avait balayé l'atmosphère toute la soirée. S'être trompée, non, c'était tout bonnement impossible... Même Priam n'avait jamais su que Samwell l'appelait sa Capulet, lorsqu'ils n'étaient que tous les deux.
Samwell, Samwell, Samwell... Si tu m'entends... Elle savait que c'était impossible mais elle le répétait comme une prière, une incantation gaélique depuis longtemps oubliée. Avoir perdu Samwell était la pire des souffrances qu'elle avait enduré. Pour Priam, c'était son frère, sa chair et son sang, elle savait qu'elle le retrouverait mais surtout qu'il la chercherait, quoi qu'il arrive. Mais Sam, Sam. Ils s'étaient quittés sans qu'elle puisse vraiment savoir ce qu'il ressentait pour elle. Il était là et l'instant d'après, il avait disparu et une partie d'elle avec lui. Elle n'avait jamais eu de ses nouvelles, simplement entendu quelques rumeurs dont elle n'était pas sûre, qui lui semblaient farfelues et inconcevables. Elle s'était débrouillée pour semer ses derniers compagnons afin de s'éloigner de la foule, de la masse des sorciers encore suffisamment éveillés et alertes pour tenir debout et elle s'était réfugiée dans une ruelle sombre, sous un escalier de secours. De son poste d'observation, elle pouvait dévisager qui bon lui semblait sans être vue. Peut-être arriverait-elle à reconnaître le visage grimé... Cette stratégie lui semblait médiocre mais elle n'en avait aucune autre en stock et elle se refusait de rentrer. Bien sûr, l'idée du polynectar lui avait traversé l'esprit... Après tout, c'était la technique la plus simple et l'une des plus sûres - elle avait permis la libération d'un certain nombre de rebut ! Mais, l'effet de la potion avait une durée limitée (n'était-elle pas la meilleure placée pour le savoir)... Et elle espérait vivement que, s'il s'agissait vraiment de Sam, il se ferait la malle bien avant de perdre son apparence. Mais, si elle se fiait à l'heure à laquelle elle l'avait croisé, il était encore possible que le visage qu'il avait emprunté soit intact. Peu envisageable mais possible. |
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| Minuit avait déjà sonné, et tu t'étais amusé au delà de la raison. Même après avoir bu tout ton polynectar. Il aurait fallut que tu fuis, mais tu n'avais pas tout terminé ici. Elle te chatouillais encore le ventre, il fallait que tu la revoie, que tu lui explique, pourquoi tu étais partis, ce qui en était, ce que tu étais devenu. Tu avais repris ton visage, le dieu au milles visage te punissant ainsi d'avoir été cabotin tout en tentant de n'être personne. Ton visage complètement couvert de ta cape, tu la cherchais encore.
À l'écart de la foule prêt à t'enfuir s'il le fallait. Comme un aimant se collant à son sourire, ton regard alla directement se coller sur elle, qui cherchait dans la foule comme toi. Un sourire, large, prenait ton visage, y marquant son pays alors que tu t'approchais d'elle, dans son dos, toujours dans son dos, comme à Poudlard, du temps où tu donnais tout pour la faire frisonner. Du temps où tu étais amoureux d'elle et où tu n'aurais jamais cru pouvoir un jour soupiré par Parkinson, qui, elle, était déjà partie. Tu étais sans doutes le pire des Roméos, passant d'une Juliette à une autre. Pourtant, toute culpabilité t'avais quittée alors que qu'un de tes mains retrouvait doucement sa taille, l'autre attrapant sa main, la faisant virevolter, danser, se tournant vers toi. Un gros sourire à tes lèvres tandis que tu ne savais même pas si elle serait contente de te retrouver. Tes mains délicatement sur elle, pour éviter qu'elle s'emporte, signe ton arrêt de mort, ton souffle se fracassant déjà contre son visage, nerveux.
« Ô ma douce Juliet, ta beauté m'a efféminé ; elle a amolli la trempe d'acier de ma valeur. » Lui souffles-tu doucement à l'oreille, glissant une main dans sa chevelure dorée avant d'attraper doucement ses deux mains, tentant d'éviter les guerres, les explosions que vous aviez pu connaître. « Suis moi dans la forêt, tu pourrais hurler et me frapper pour ce que je t'ai fais, si le coeur t'en dis, mais suis-moi... » Tu pressais doucement sa main de la tienne. Ton regard suppliant. Tu voulais rien que lui expliquer, tout lui dire sur ta situation. Savait-elle seulement quelles horreurs coulaient dans ton sang ? Tu devais te vider le coeur, tu devais parler de Julian. Elle ranimait en toi tant de souvenirs, tant d'amour que tu avais tué du revers de la main. Rien n'avait jamais véritablement été terminé entre vous et en ce soir de Beltane, c'était bien pire. Tes yeux croisant les siens, la flamme sur laquelle tu tentais de souffler ne faisant que grandir. Tu ne pouvais pas te permettre de blesser Parkinson, de te faire des ennemis des deux sorcières, mais tu avait envie d'embrasser ton ancienne amoureuse, se tenant devant toi, si forte, si frêle. Tu savais que c'était mal, c'était d'ailleurs la raison pour laquelle tu ne l'avais pas déjà fait. Tes yeux bleus dans les siens, rassemblant tout ton contrôle. Parce que tu ne pouvais pas te permettre d'aimer en même temps deux filles de mangemorts, ou du moins, les supportant par leur silence. Tu aurais eut besoin de Davius, qu'il vienne t'attraper par l'oreille. Qu'il te ramène à la maison, à la raison. Qu'il te laisse faire tes excuses à Juliet, mais rien de plus. Rien de tous ses souvenirs qui remontaient, s'agrippant à tes jambes, ronces épineuses, empoisonnées.
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| En y repensant, elle avait passé son temps - sa vie - à attendre l'un d'entre eux. D'abord Priam - et oh, combien de fois, elle était bien incapable de les comptabiliser même si certaines fois, plus fortes que d'autres, resteraient gravées en elle à jamais. Et Samwell, bien sûr. Quelle idée aussi de s'amouracher d'hommes aussi imprévisibles, de rebels n'ayant peur de rien, de soldats au courage indéfectible ? Pour son frère, bien sûr, elle n'avait rien choisi mais pour Sam, celui-là, elle l'avait choisi et même, elle s'était agrippée à lui comme on s'agrippe à un rocher quand la marée monte. C'est ta pénitence... Mais c'est une pénitence bien agréable... Le froid lui gelait le bout du nez et elle se disait qu'elle n'avait rien à faire ici, que cela faisait plus de quatre ans et qu'à défaut d'être en colère, elle n'aurait pas du le vouloir autant, le désirer avec tant de douleur. Et une pensée fugace lui traversa l'esprit. Comment en était-on arrivé là ? A un stade de non retour où la moitié de la population sorcière vivait dans la terreur, l'angoisse, l'incertitude. Juliet sentit une pointe de hargne, de rage sourde piquait le creux de sa poitrine. Elle se sentait à la fois complètement démunie et prête à tout et n'importe quoi, à l'instant. Elle avait envie de passer à l'action, de faire quelque chose qui ne lui ressemblait pas, de sortir d'elle-même...
Et puis soudain, quelque chose se métamorphosa dans l'atmosphère et elle eut à peine le temps de se retourner, de se mettre sur ses gardes qu'il était là, à côté d'elle, regain de sécurité et de bien être qu'elle n'avait pas ressentie depuis très longtemps... Aussitôt, quelque chose changea au fond d'elle. C'était comme si on avait emplie sa poitrine d'hélium, à en faire exploser sa cage thoracique... Et un immense sourire illumina son visage. Elle s’agrippa aux bras qui la tenaient comme si elle se trouvait prête à tomber au fond d'un précipice. Et tandis qu'il lui parlait, ses lèvres à elle n'avaient de cesse de bouger. Samwell, Samwell, Samwell. Imperceptiblement. Bataille dans son cœur. Elle voulut prendre la parole mais il la devança, l'invitant à aller dans un endroit moins risqué, plus tranquille. Un endroit où ils ne risquaient pas d'être surpris, supposait-elle. Elle espérait qu'il savait ce qu'il faisait et elle eut soudain peur pour lui... Pas même pour elle, elle s'en fichait. Qu'elle finisse au bûcher, quelle importance. Toute sa vie n'était qu'une piètre mascarade. Sans son frère, sa moitié, elle ne servait plus à rien, était démunie. Elle suivit Samwell comme elle l'avait toujours fait, avec confiance, se sentant en sécurité. Il y avait comme un fil électrisant entre eux, un peu perturbant. Après tout, rien n'avait pris fin entre eux et pourtant... il n'y avait plus rien entre eux depuis qu'il avait disparut. Aurait-elle dû partir à sa recherche ? Probablement. Peut-être n'aurait-elle pas ressentit ce désir intense mais impossible à inassouvir - elle le savait d'avance sans pouvoir se l'expliquer... Aucune envie de la frapper, de le maudire ni même de hurler. Mais tout de même, quelque chose faisait rage en elle.
Lorsqu'elle jugea qu'ils s'étaient assez éloignés du centre des festivités, elle essaya d'arrêter Samwell dans son élan. – Arrêtes-toi, Chav... Je ne peux pas suivre... Ce vieux surnom, qu'elle utilisait à Poudlard, lui donna des frissons. Elle ne pouvait pas l'appeler par son prénom, pas dans la situation actuelle, c'était trop dangereux. Et même si bien d'autres personnes le connaissaient sous le surnom de Chav, cela faisait si longtemps maintenant que l'association, pensait-elle, serait difficile à se remémorer. Elle obligea Sam à se tourner vers elle, plongea ses yeux dans les siens et glissa une de ses mains contre sa mâchoire. Il lui semblait qu'il avait maigri mais ses yeux étaient brillants et vifs, pleins d'un feu ardent. Elle eut envie de l'embrasser mais quelque chose lui dit que ce n’était pas une bonne idée... – Je ne voulais pas y croire... Cela me semblait impossible. Et pourtant... Quelques larmes s'échappèrent du coin de ses yeux pour glisser sur sa joue. Elle parlait comme avec toutes ses pontes du gouvernement, comme si elle était en représentation et elle en eut un peu honte. Qu'avait-il dû endurer pendant qu'elle se la coulait douce, à faire semblant en se gavant de petits fours et de conversations futiles ? Elle secoua la tête, détourna son regard quelques instants avant de revenir vers son visage qui lui avait tant manqué. – J'ai besoin d'explications... Chav, je... Elle sentit des barrières se briser en elle, des barrages s’effondrer et des sanglots incontrôlables la submergèrent sans prévenir. – Ne m'abandonne plus, je t'en supplie... eut-elle tout juste le temps d'ajouter avant de ne plus pouvoir prononcer un mot. |
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