There is only one god, one power and it's name is Magic, binding us together in its might.
Les bodhran et feadog résonnaient fièrement, emplissant les rues de sons d'antan. C'était une musique triviale, pure, charriant en son sillage légendes et héros glorieusement célébrer. Des rires s'y mêlaient et de nombreuses discussions s'ajoutaient au brouhaha, créant une mélopée qui englobait chacun des badauds venus assister aux festivités. Depuis quand n'avait on pas entendu le peuple rire de la sorte ? Il y avait dans ces échos une insouciance, une insolence... La mélodie d'un espoir, peut-être.
Si Beltane n'était pas la seule fête du monde sorcier, c'était sans doute une des plus conséquentes. D'une popularité indéniable, elle ne semblait pas souffrir de la disette et la précarité s'étant installée sur le monde magique. Non, ici, à Pré-au-Lard, la foule profitait, éméchée par quelconque spiritueux mais également par un sens commun. Partout, des têtes coiffées de couronnes de fleurs et d'orties se pressaient mais il n'y avait pas de heurt, pas d'esclandre... Juste un air de nostalgie, une tranquillité doucereuse. Il avait beau être de service ce soir, surveillant au bon déroulement des célébrations, le Mangemort ne regrettait en rien le confort agréable de son canapé, la tranquillité de son appartement. Il faisait bon, le printemps arrivait et cette nuit en portait la promesse.
Déambulant, se fendant même d'un sourire, il avançait sans se presser parmi les civils. Il avait sa baguette à la main, pourtant, par habitude sans doute mais il se passa presque une heure, une heure après le couché du soleil, avant qu'il ne sente le besoin de serrer ses phalanges autour de l'arme, se tendant étrangement. Une bourrasque de vent s'engouffra dans les rues serrées de la ville, donnant l'impression que l'on avait claqué une gigantesque porte, à quelques lieux de là. Instinctivement, il rajusta sa mise, tendant son dos, se retournant légèrement... Avant de remarquer qu'il n'était pas le seul à avoir remarqué le ton soudain différent, l'aura presque étrange couvrant les alentours comme la rosée voile les matins. Faisant volte-face, il scruta les alentours avant de poser les yeux sur un visage partiellement caché par le col d'une cape. La silhouette se faisait discrète et il devina aussitôt : Insurgés... Et pourtant, elle semblait aussi confuse que le reste de la foule. Elle ne tenait même pas sa propre baguette, elle ne bousculait pas les chalands se trouvant sur son passage... Il baissa la tête un instant, désorienté.
Quelque chose venait de changer.
Dans le brouhaha qui emplissait les ruelles en liesse, dans les lumières et la musique, l'alcool et les rires, quelque chose semblait foncièrement différent. C'était peut-être la légèreté soudaine, la joie après le chaos et la peur, après la terreur surtout. C'était peut-être la date qui jouait un sort aux sorciers s'amassant partout autour de lui... Jamais sa magie n'avait semblé si aiguisée et pourtant, il se sentait plongé dans un flou étrange. La marque sur son bras, signature du Magister, le piquait à présent et machinalement, il en gratta l'emplacement, son souffle se faisant plus court... et puis il releva la tête et eut l'impression de déglutir une poignée de verre en la voyant. Son visage était familier, probablement de l'avoir vu sur les nombreuses affiches annonçant une récompense pour la capture des ennemis du gouvernement... A moins que...? Autour d'elle, c'était la belle époque qui dansait sous ses yeux, avant les guerres, sorcières ou moldues, avant tout ça et dans les dentelles de sa robe, dans les boucles soignées entourant son visage, dans les souvenirs d'antan, une certitude s'ancra en lui. Il avait dansé avec elle, la faisant rire, illuminant son visage aujourd'hui fatigué par la fuite constante. Quelque chose venait de changer, comme eux avaient changé depuis la dernière fois qu'ils s'étaient croisés, quelques vies plus tôt...
I'll send a song to capture your heart and bring you home [ ► || ]
Les querelles semblaient oubliées. Pouvait-il partir après la jeune femme pour une autre raison qu'à nouveau la faire danser. Sa logique le poussait à vouloir bouger, pour l'attraper, s'occuper de la rebelle qu'elle était et pourtant... Comment pouvait-il ? Ils s'étaient croisés. Avant, ailleurs, autrement. Lui chasseur de dragon – puisqu'à l'époque il y en avait encore en Angleterre – et elle, elle la jolie apothicaire. Il se souvenait, de ses iris vertes sous la tonnelles noisette de ses cils courbés... Il l'avait aimé et cette certitude, dans l'effervescence de Beltane, lui coupait tout zèle, toute hardiesse, le laissant planté au milieu de cette foule qui semblait tout aussi confuse.
L'instant volé ne dura qu'une poignée de seconde... Et puis les rires décidèrent de reprendre, les conversations suivirent et la musique se fit plus forte que jamais. Ne restait que des doutes, des souvenirs étrangers et un goût étrange dans la bouche. Le message de dame Magie pour rappeler à ses enfants qu'avant de s’entre-tuer, ils avaient imbriqués leurs vies ensemble, de siècle en siècle.
informations à lire absolument:
POPULATION ; MANGEMORTS ; REBUTS→ La communauté célèbre Beltane, fête celte servant de point de repère dans le calendrier magique et dont la date est influente. C'est un moment où les magies sont accrues mais également une occasion de mettre les petits plats dans les grands, même en temps de crise. C'est une tradition qu'on refuse d'oublier. Les populations se rendent souvent à Pré-Au-Lard pour l'occasion, les fêtes y sont toujours importantes, le village entièrement sorcier s'en vantant même. Au programme, sucreries, libations, danses et chants. On s'habille en blanc, en doré, en violet, on porte des couronnes de fleurs ou d'orties, on tire des feux d'artifices, quand la musique ne résonne pas... Les rebuts peuvent avoir été emmené avec les familles, profitant en dépit des liens.
ET DU COTE DES INSURGÉS ?→ Quelques raids pour voler de quoi préparer un maigre festin, un peu de préparation... il était hors de question qu'ils ratent cette occasion de se rassembler pour lutter un peu contre l'isolement qui en fait souffrir plus d'un... Frugal mais réel, le rassemblement n'est cependant pas en vain puisqu'il est prévu que les rebelles se rendent en ville ensuite afin de pouvoir profiter de la foule, se dispersant dedans pour assister aux célébrations et qui sait, peut-être obtenir quelques informations de la part d'une ou deux bouches déliées par l'alcool...
INFORMATIONS→ Il s'agit là, avant tout, d'un event pacifiste, sauf si les insurgés veulent se taper entre-eux sur le nez à défaut de se mettre d'accord sur le programme de la soirée. Entre la poire et l'fromage, voyez ? → Postez des messages courts à la suite, mettez les prénoms mentionnés en utilisant la balise < ab > ( sans espace ) afin qu'on puisse les repérer facilement. → Vous pouvez entamer un sujet avec une âme retrouvée. Nous lancerons aussi des groupes suivant l'engouement de l'event et la popularité de ce sujet. Les insurgés peuvent aussi jouer les célébrations dans les différentes planques. Merci de commencer votre titre de topic par la mention [Event #3] → Comme vous l'aurez compris, vos personnages sont en train de faire la fête lorsqu'un sursaut magique de quelques secondes secoue la ville, rappelant d'anciennes connexions. Le but de ce hoquet sorcier étant d'apaiser les tensions, vous vous douterez bien que les relations rappelées sont relativement bonne. Un frère oublié, un ami, un amour... des gens croisés dans une vie antérieure avec lesquels votre personnage pourrait avoir une connexion forte, singulière, intemporelle... Assez, peut-être, pour remettre certaine allégeance en cause, sait-on jamais ?
Beltan. Comme on l'écrivait, chez lui. Ancrée dans ses traditions galloises, dans ses traditions sorcières. Des souvenirs doux et terribles, enfouis dans l'alcool ingurgité, dans tout le whisky volé par leurs bons soins, brûlant dans son cœur et son esprit. Devant ses yeux pâles, les lumières dansent, alors que la nuit tombe définitivement et que le terrain devient sûr pour eux pour s'infiltrer au milieu des fêtards. Une infiltration pacifique, cette fois. Parce que même eux ne veulent pas troubler la quiétude de Beltane. Le renouveau. Le moment pour reprendre des forces, pour brûler le passé et revenir au présent.
Il a soudoyé Lancelot avec un peu de whisky pour que celui-ci lui prête son corbeau. À la patte de Six, une couronne de fleurs et d'orties (des acacias jaunes et roses, des bleuets, quelques brins de menthe poivrée, une branche de sauge bleue, quelques mourons des oiseaux; il a eu tant de difficulté à choisir quoi tresser sur la couronne, tant de choses à dire avec seulement quelques fleurs) et un mot de sa main, non signé (J'espérais vous voir ce soir). Le petit a été trop intimidé pour refuser, le corbeau n'a pas pipé mot et s'est envolé avec son butin fleuri, jusqu'à devenir un point noir dans la nuit tombante. Il a lancé ces fleurs dans le ciel sans savoir s'il allait avoir quoi que ce soit en retour. Une réponse, ou un silence.
Sur son propre front, les orties se mêlent aux œillets blancs, aux perce-neige, à l'aconit et aux délicates fleurs de safran. Le tout tressé avec soin.
Pas de pardessus, ce soir. Une cape, plutôt, au capuchon rabattu sur ses traits détendus. Soumise à quelques sortilèges, pour détourner l'attention - les regards glissent sur lui sans s'y attarder. Sa silhouette semble changée. Moins dure. Moins à l'affût. Pourtant, il l'est, alors qu'il s'approche de Pré-au-Lard et se mêle finalement aux badauds et aux danseurs, baissant la tête pour dissimuler son visage aux curieux. L'indésirable ne n'est pas métamorphosé, il est imprudent, il s'en fout. Il a repéré les Mangemorts de service, il sait comment éviter de croiser leur trajectoire. L'alcool, pourtant, le rend moins sur ses gardes que ce qu'il croit de lui-même. Il a bu. Beaucoup. À vrai dire, pour être honnête, Davius est rond comme une queue de pelle et c'est seulement de par son entêtement monstre que personne n'a réussi à l'empêcher de se joindre aux autres. Parce que dans cet état, il aurait été préférable qu'il s'abstienne d'aller se fondre dans la masse. Alors l'onde de magie ne le perturbe pas. Pas tout de suite. Il pense seulement à un sursaut de son esprit alcoolisé – alcoolisé pour ne pas réfléchir, pour ne pas penser, pour ne pas s'attarder au passé. Les visages sont flous. Son rythme cardiaque si lent. Le vent rabat son capuchon, brièvement, exposant son visage aux regards indolents avant qu'il le remette d'une main maladroite et parte plus loin. Cette nuit, il écoute.
Ce soir, il a une mission. Une vraie mission. Sa vraie première mission, à son sens. C'est Vincianne qui l'a mis dans le coup. Il doit rentrer dans les boutiques de Pré-au-Lard et si possible dans les manoirs pour voler des trucs. Des objets magiques, à revendre ou à utiliser. De la nourriture, s'il en a l'occasion, mais surtout des choses utiles. Son application à apprendre à s'infiltrer et à mémoriser et pratiquer les sorts pour désactiver les protections magiques a payé.
Et il est prêt. Bon sang de bon soir. Le rassemblement s'est à peine terminé qu'il a bougé avec les autres vers Pré-au-Lard, rajustant ses vêtements sur lui, ainsi que les fleurs qui ceignent son front et sa tignasse. Des crocus, des marguerites, du romarin et des giroflées. Il a d'abord rechigné à mettre la couronne tressée pour lui, avant de se laisser faire et de poser la couronne sur ses cheveux, jusqu'à l'oublier désormais. Il en aime bien le parfum, en fait, et il a vu d'autres hommes avec des couronnes, donc, ça va. Il a accroché un brin de lierre, tressé à une véronique, à la patte de Six, qui l'a observé avec curiosité avant de croasser un « Ami » satisfait. Avant que Mr Llewellyn vienne lui demander s'il pouvait lui emprunter Six pour lui rendre un petit service et lui offre une généreuse rasade de whisky en échange de son assentiment. Il n'a pas posé de questions, mais il a bien vu la couronne de fleurs et le mot joint à l'envoi, avant le corbeau prenne le ciel. Heureusement que l'homme lui a seulement réclamé son corbeau, et non pas son silence. Parce que ça, il est bien incapable de le garder. Avant de partir pour les boutiques, il retourne vers Vincianne, attirant son attention d'un signe de la main. Pour lui glisser, simplement, sur un ton complice : « Je crois que Mr Llewellyn a une amoureuse. » Juste ça, sans aucune autre explication, avant qu'il file à toute allure vers Pré-au-Lard, fier de son potin lâché comme ça, mine de rien.
Personne ne le remarque, alors qu'il longe les boutiques pour se rendre chez Derviche et Bang. S'il doit y avoir des objets magiques à voler, ce sera bien ici. Après, il ira chez Zonko, et... peut-être chez Honeydukes, pourquoi pas. Le whisky n'a pas réussi à le saouler, évidemment, mais son haleine empeste l'alcool et il doit avouer que franchement, c'était pas trop mauvais (même s'il a tout fait pour ne pas recracher l'alcool sur les pieds du sorcier). Lorsque l'onde magique le frappe, il vacille – le vent fait voler sa couronne, jusqu'à ce qu'elle frappe la porte arrière de la boutique, qui se déverrouille du même coup. Un instant de silence. Hé bien... d'accord. Le Serpentard reprend la couronne, laissant à peine quelques pétales sur le sol, et entre subrepticement chez Derviche et Bang, soudainement plus groggy. Ça va bien aller. Rapidement et rondement.
Elle a hésité. Longtemps. Puis elle a finit par se dire qu'il fallait qu'elle y aille. Sortir s'amuser pouvait être considéré comme un gage de bonne humeur, prouver qu'elle était satisfaite, à l'instant T, de tout ce qui se déroulait dans sa vie. Peut-être même, perdue dans la foule, échapperait-elle à cette impression persistante d'être sans cesse épié. A coup de quelques sorts, elle s'était faite une belle couronne de fleurs. Beltane. On se sort pas durant Beltane sans une couronne de fleurs... Son oncle avait coutume de dire que cela portait malheur. Elle grimaça. Mais si le malheur est partout, est-ce que cela sert encore à quelque chose ? Du violet, du rose, du vert, un peu de jaune. Elle était vraiment satisfaite.
Déambulant dans les rues de Pré-au-Lard, elle se laissa baigner de l'alégresse qui emplissait l'atmosphère. Enfin un peu de bonheur, rien de factice. Du mois, en partie. Elle reconnut quelques têtes et salua gentiment quelques connaissances mais ne s'attarda auprès de personne. Elle n'était pas venue uniquement pour se balader et profiter de cette accalmie qui semblait poindre pour les prochaines heures. Elle se doutait - elle l'espérait vivement, en tout cas - que quelques insurgés viendraient se perdre parmi les hordes de sorciers. Il y avait tellement de monde, cela était tout à fait envisageable, de son point de vue. Peut-être que parmi eux, il y aurait son frère. Pourvu qu'il y ait son frère ! Elle avait tout prévu, au cas où ça se présenterait...
D'un autre côté, son besoin de parler à des gens sans aucune arrière-pensée, sans paranoïa, sans enjeu la demangeait de plus en plus. Être constamment sur ses gardes, aussi dans ce qu'elle disait que dans ce qu'elle faisait, l'épuisait. Alors qu'elle s'arrêtait devant un stand vendant de délicats bracelets ornés de fleurs, elle se sentit étrangement bien, si bien que cela la perturba. Elle s'arrêta et leva légèrement le nez, comme si elle voulait saisir une effluve nouvelle passant par là. L'atmosphère était emprunt de quelque chose de nouveau, d'apaisant... Ça circulait ici et là comme le flux magique d'une énergie oubliée. Elle prit une grande inspiration avant de baisser le nez. Son regard croisa celui d'un autre sorcier et elle lui sourit, d'un sourire sincère qui lui fit beaucoup de bien. Beltane. Que feras-tu de bien pour nous, cette nuit ? « Belle soirée, n'est-ce pas ? »
Spoiler:
si vous voulez être le destinataire de la question, n'hésitez surtout pas !
Ouais bon ok. Ce n'était pas exactement l'idée du siècle de venir à Pré-au-Lard quand on avait sa bouille placardé sur des affiches format A4 un peu partout. D'ailleurs au passage, Ron aurait bien aimé tenir le tartampion qui avait fait son affiche à lui. Harry avait un air dangereux, Hermione avait des cernes mais relevait son nez fin de manière fière et lui? Lui il avait encore plus de tâches de sons que d'habitude et en plus il arborait un air décapité (c'est comme dépité mais sans caféine).
N'importe quoi sans déconner.
Et sa venue aux fêtes et parades de Beltane c'était aussi un peu n'importe quoi mais il en avait marre, ras-le-pompom, la coupe était pleine et l'élastique du slip trop explosé pour le coup. S'il restait encore ne serait-ce qu'une heure sous sa tente miteuse à bouffer des champignons il y aurait des meurtres >< . Il n'y avait pas de mal. Il ferait le nécessaire. Il lui restait une fiole de polynectar et d'accord il aurait pu la garder pour quelque chose de plus important... Hermione l'aurait étripé en sachant qu'il l'avait avalé juste pour pouvoir aller faire la fête un peu mais bon sang ça faisait du bien.
No regrets.
Il avait englouti le reste de la mini fiole et s'était vu le dos arrondir sous les craquements d'os, les cheveux roux devenir blanc argentés, et les rides creuser là où il y'avait eu auparavant une myriade de tâches de rousseur et un début de barbe duveteux.
Ron Weasley avait l'allure d'un papy et il trouvait ça délirant.
Avançant dans les méandres de la foule, il put enfin gouter la liberté qu'il avait presque oublié jusqu'ici. Celle de se promener à visage découvert ailleurs que dans les steppes désertiques du Royaume-Uni, celle de pouvoir rire et poser son derrière à une terrasse. Bon certes, niveau full sécurité ça sentait le merlu mais on était un sorcier et un Weasley, même pas peur, même pas mal, élevé au grain celte et aux épreuves de sagouins annuelles (le privilège de quand t'es pote avec l'élu). On reculait pas devant les menaces, même si,parfois il se demandait à quoi bon vu qu'il ne savait franchement pas comment tout ça pouvait finir.
Papy Ron regarda autour de lui. Certaines choses ne changeaient pas. Les gens sortaient et riaient et curieusement, il se fit la réflexion qu'il pourrait leur en vouloir. C'est vrai quoi? pendant que lui, Harry et Hermione sont à se tailler le bout de bois en biseau pour les sauver de cette affreuse dictature, ils étaient là tranquilles et peinards.
Ben même.
Le panache, bordel! Le Pa.na.che.
On était pas des gonzesses, ni des fraises et les sorciers non plus de toute évidence et Papy Ron se mit à feuilleter un magazine sur le quidditch.
Pour quelques heures, il allait profiter de son statut de vieillard sympathique et fêterait avec les gens les fêtes de Beltane.
S'il avait pu se payer un truc à grailler en plus, ça aurait été Byzance!
"Va au Royaume d'Alba, Là où réside Lilith. Au temps du fragile voile, Nos mots pour la saison claire."
J'avais obéis à ces étranges silhouettes, pareilles à des voiles déchirées dans le brouillard. L'héritage d'une ancienne sagesse qui n'aurait pas dû être reniée. Il n'est jamais bon de se moquer du chaos, pourtant certains le font. Ils courent et caracolent, jusqu'à être confronté à leur faute par l'entremise d'un redoutable émissaire. Un émissaire infatigable.
De longues marches solitaires, quelques trains de marchandises moldus, et un transplanage plus tard j'étais à Prés-au-Lard. Il faisait bon, il faisait doux. La musique résonnait partout, chants et feux d'artifices l'occultaient parfois. La foule arborait toges et couronnes de fleurs. Beltane, évidemment. Entre le moment où les limbes m'avaient parlé, celui où j'avais pu décrypter le message, et enfin, celui où j'étais arrivé à Prés-au-Lard le temps s'était écoulé. Cependant, même si mes soupçons se trouvaient confirmés je ne comprenais toujours pas pourquoi ma présence était requise en cet endroit et à cette date. Samain était ma période, l'épicentre de mon royaume et la transcendance de mon domaine ; ce pour toutes les raisons opposées à ma présence ce soir là.
Pour l'heure, j'avais faim. Mon esprit fonctionnerait sûrement mieux lorsque j'aurais garni mon estomac.
J'ai d'abord ôté ma capuche ; inutilement suspecte au milieu d'un attroupement digne d'une assemblée de vestales. Une main inconnue posa d'ailleurs une de ces couronnes de fleurs tressées au sommet de mon crâne. J'ai laissé faire, déambulant entre les badauds à la manière d'un chat, frôlant les gens et zigzagant dans la foule. Je me laissais guider par l'odeur alléchante de pains au lait à peine sortis du four. Ils étaient là, en train d'être disposés par une petite sorcière replète sur un présentoir jouxtant un stand qui vendaient des bracelets de fleurs.
J'ignorais pourquoi, mais les sorciers présents ici semblaient en dehors de cette époque si sombre et si craintive. Pourquoi étaient-ils ainsi ? La veille encore ils arpentaient les rues en baissant les yeux, ils travaillaient -enchaînés à leur bureau- en fixant leurs chaussures. Et ce soir, quoi ? On ressuscitait Felix Labeille et j'étais le dernier au courant ?
J’aperçus soudainement mon reflet à travers une vitre ; cette couronne de roses ne m'allait pas du tout. M'approchant d'un sorcier plongé dans une conversation passionnante sur le coût du gallion, j'ai échangé sa couronne contre la mienne. Puis, extrêmement déçu du résultat, j''abandonnais ce nouveau couvre chef contre celui de la sorcière replète.
Le souffle me surpris autant que n'importe qui. Il n'était guère difficile de le relier à Beltane, période durant laquelle le voile entre les mondes était si mince qu'on pouvait s'y perdre.
-Une magnifique soirée ! Répondis-je à la jeune sorcière (Juliet) tandis que je mordais dans la viennoiserie bien chaude. Pleines de promesses !
Mes vêtements étaient troués, boueux et sans doute ne sentais-je pas aussi bon que les fleurs qui trônaient sur ma tête ; mais la poignée de mornilles jetée à la boulangère assurait la prétention de mon appétit.
« i'll send a storm to capture your heart and bring you home » ♱
Elphaba Duchannes ne pouvait pas rater les mondanités. L’auteure, parfaite messagère des idéaux du Lord, ne pouvait se permettre d’échapper à la liesse, la fête, cette joie indécente de tradition. Et pourtant, elle avait voulu se défiler. Du violet. Elle portait une robe violette, fluide, épousant ses mouvements, sa silhouette. Du violet jusqu’à ses cheveux. Faisons dans l’excentrique, c’est festif. Jusqu’à ce qu’elle reçoive la couronne de fleurs, jusqu’à ce qu’elle reçoive le mot, elle songeait à faire demi-tour, mais non. Elle déambule dans les rues, sans Elsa, de peur.. de peur que ça tourne encore mal. Et pourtant rien ne déraille. Les gens sont heureux, l’alcool abonde. Un verre, elle se permet même un verre, dame étrange qui paraît étrangère aux gens. Si, il y a bien quelqu’un qui l’arrête, qui demande quelque chose. Quoi ? Non, elle n’est pas là pour l’image, elle est là pour elle-même. Laissez la tranquille, ce soir, elle n’a pas envie d’être célèbre. Et l’onde magique heurte son esprit. Mémoire. S’étend sous ses yeux une nature délicieuse et ouverte, une sensation de bonheur intense, éphémère. Une silhouette à l’horizon, parmi d’autres, qu’elle veut approcher, retrouver. Puis plus rien. A nouveau la rue et la solitude partagée. Il n’y avait pas Alexander pour la terroriser, pas Lazarus pour la conforter dans ses décisions. Non, elle devait assumer de n’avoir qu’un entourage superficiel. Une gorgée de plus.
Elle se sent.. instable. Elle se sent soudaine prise de doutes, de nausée. C’est la brise, elle n’est pas normale. Ca claque dans sa tête. Liberté. C’est comme si le sceau s’était dissou, comme si.. comme si plus rien ne pouvait la contraindre, la faire taire. Saoule d’indécision, ivre de contradictions. Ca va aller. Elle a tangué, un peu. Elle n’avait pas tant bu que cela, si ? Davius. Il espérait la voir et elle en meurt littéralement d’envie. Une joie soudaine, une inexplicable euphorie. Elle serait presque rieuse, la française. Elle se glisse dans la foule, esquive des badauds, cherche. Une capuche. Pourtant son regard se détourne, comme éjecté de lui-même vers un autre centre d’intérêt. Mh. Ce serait difficile de retrouver une personne aussi expérimentée et fuyante qu’un insurgé. C’était mal. Et ce qui était mal, ce soir, l’excitait terriblement.
Souffle nouveau. Tout paraît soudain plus beau, comme une vie envolée qui revient, comme une existence trop longtemps prisonnière du froid mordant qui retrouve la chaleur du coeur qui bat, du mordant de respirer.
Sa vision devient très claire, presque trop. Comme chez Ollivander, la dernière fois. Il n'a pas mal, pourtant. Sa vision devient claire, fine sur les silhouettes des sorciers, avant de redevenir sensiblement floue, aveuglée par les nombreux feux de joie. Une étrange euphorie le transporte, non attribuable à l'alcool. Ça, par contre, il ne le sait pas.
Un éclat de couleur attire son attention, le détourne des Mangemorts en pleine discussion qu'il vise. La robe est violette, les cheveux également. Davius fixe la sorcière pendant quelques secondes, incertain, ignorant délibérément la magie qui le pousse ailleurs, vers une autre silhouette, perdue. N'a-t-il pas lui-même une dissonance, dans sa magie, qui lui permet à peine d'échapper aux caprices des ondes qui les entourent ? Une fausse note qui lui permet de s'arracher aux chants qui désirent l'emmener plus loin pour se diriger vers Elphaba. Il a reconnu sa silhouette et surtout la couronne posée sur ses cheveux, les acacias roses et jaunes qui attirent l’œil, le bleu des autres fleurs se perdent dans le violet des mèches qui les entourent. Son pas se fait soudainement plus confiant, plus ample.
Il s'approche de la jeune femme jusqu'à arriver devant elle, s'assurant qu'elle l'ait vu, pour ne pas la surprendre et l'effrayer. La capuche un peu tirée vers l'arrière, révélant un peu plus ses traits. Pourtant, il ne s'arrête pas, ne disparaît pas. Il est si reconnaissable, pourtant, pour qui veut regarder – mais ils ne regardent pas, les sorciers, leurs regards glissent sur lui comme s'ils ne le voyaient pas. C'est le but, les sorts fonctionnent. Davius va jusqu'à Elphaba, impérieux, un sourire fleurissant sur ses lèvres. Il attrape sa main pour l'entraîner à peine à l'écart, dans la lueur d'un feu qui brouille leurs traits. Le capuchon est descendu tout à fait. Il prend son visage entre ses mains et l'embrasse passionnément. Un long baiser, sans gêne, si chaud. Même lorsqu'il termine le baiser, le sorcier garde le visage de la Française entre ses doigts. Les yeux dans les siens. « J'ai bu. » Il rigole, légèrement, comme un gamin coupable. Bien sûr qu'il a bu, il doit goûter le whisky, pas besoin de le dire pour le deviner. Ses joues sont trop rouges, ses yeux trop brillants. Il laisse retomber ses mains sur les épaules de la sorcière. « Vous êtes tellement... belle... et je suis tellement content que vous soyez là. Il l'espérait et il l'a eue. Une joie sincère, avant qu'il réussisse à reprendre une certaine contenance. Mais je dois... écouter... ce soir. Alors... je vais revenir. Plus tard. Ne partez pas. » La magie hurle, la magie veut qu'il parte, il a quelqu'un d'autre à retrouver, une autre âme égarée, une âme à laquelle il est lié. Mais il s'attarde, l'insurgé, il s'attarde et embrasse Elphaba à nouveau, comme incapable de se contenter d'un seul baiser. D'une seule embrassade. L'idée qu'on le voit, qu'on l'observe, qu'il soit repéré, lui échappe complètement. « Ne partez pas. » Il s'entend marmonner quelque chose en gallois, mâchant trop les mots, sans en avoir conscience complètement, avant de laisser la jeune femme pour retourner se fondre dans la foule. Un mot affectueux, d'amour, c'est tout ce qu'il sait – murmuré sur un ton tendre.
Le capuchon remis sur sa tête. L'esprit soudainement plus clair, même si insensément heureux, léger comme jamais. Il les voit, les Mangemorts, les collabos – il les voit eux et la silhouette qui apparaît, parfois, un éclair lumineux qui tente d'attirer son attention. Il bouscule brusquement un homme, sans s'excuser. Il est heureux, mais la politesse n'est toujours pas de son coffre d'outils. Il se dirige vers la silhouette en éclair, sans s'en rendre compte. Attiré par la lumière.
Dernière édition par Davius Llewellyn le Dim 10 Mai 2015 - 19:49, édité 1 fois
« Have you ever met someone for the first time, but in your heart you feel as if you’ve met them before? » ♱ - JoAnne Kenrick, When A Mullo Loves A Woman.
Errer. Errer. Errer. Pourquoi errer ? Parce que tu n’en peux plus de cette vie. On ne t’a pas tellement vue, ces derniers temps. Tu es allée travailler, comme si de rien n’était, longtemps, trop. Et tu as cru mourir, de cet enfermement solitaire. Tu avais promis de retourner auprès de ton insurgé d’ami, sans vraiment parvenir à te détacher de tes obligations. Comment partir, vraiment ? 1er avril. Première fuite. Errer, errer, errer. Aller, venir, rentrer à tes appartements puis repartir. Tu ramènes des venins, parfois, au Ministère. Tu avances sur tes recherches magiques, ça justifie merveilleusement bien tes absences. Mais là, ce soir, tu sais que tu ne rentreras pas. Tes sacs sont faits, bien cachés dans la cabane ensorcelée, paumée au fond d’un champ moldu. Tu profiteras de la soirée pour qu’on te laisse tranquille, pour qu’on te voit, une dernière fois. Avec un peu de chance, un tout petit peu, quelque chose tournera mal et tu pourras passer pour morte. Laissez-moi tranquille. Une robe blanche à la ceinture couleur d’or, des escarpins clairs, des fleurs dans les cheveux. Une dernière fête avant de disparaître.
Onde magique. Tu sens ta vision se flouter, tes sens s’alerter, ton coeur s’emballer. Qu’est-ce que ? Emotions soudaines et étrangères. Il y a de la tendresse, de la douceur, un poids en moins. Tu as l’impression que toutes les pressions sur ton âme s’apaisent lentement, te libèrent. Oui, quelqu’un te libère de tes souffrances pour cette soirée aux saveurs d’étrange. Sevastian. Tu ne sais pas qui c’est, tu ne sais pas d’où sort ce prénom, tu sais juste qu’il faut que tu le retrouves. Pourquoi ? Ca ne te vient pas. Il y a la beauté de la neige, il y a la clarté du décor froid et.. à nouveau la foule. Rationaliser. Dans quoi t’étais tombée ? Tu sens bien que tu n’es pas la seule à avoir été désorientée. Tu as bousculé un grand-père (Ron), dans ton sursaut. « Pardon. Je suis vraiment navrée, je.. » Idiote. Non mais franchement, depuis quand tu te la jouais tendresse polie et remords immédiats ? Depuis quand tu avais le myocarde généreux, indifféremment de la condition sociale ou de l’affection ? Être tendre avec Fred, oui, avec un inconnu, non ! Et pourtant tu glisses une main dans ta cape violette pour cueillir quelques gallions et les lui glisser dans la main. « Encore toutes mes excuses. » Idiote. Si t’avais vu son vrai visage, sans doute que tu aurais joyeusement tourné les talons, avec acidité. Non, Neva est douce, Neva est tendre, Neva est une bonne âme d’autrefois. Tu reprends ta route, avec empressement, te perdant dans la foule, te perdant vers les boutiques, frôlant un gamin (Lancelot) vaguement familier dans le lot - tu verras plus tard pour ça. Trouver Sevastian, à n’importe quel prix.
Tes yeux qui courent sur les visages, effrénée, sans résultat. Tu ne sais même plus à quoi il ressemble, si, tu revois ses beaux iris, si beaux, et son sourire. Vague de chaleur au fond du coeur. Idiote. D’où ça vient ? Toutes ces sensations, elles sont un peu familières, mais rarement si vivaces. Non, rarement dénuées de douleur. Tu te rends comptes que tu aimes quelqu’un sans que ça te brûle, sans que ça te déchire. Tu.. c’est agréable. Tu veux rencontrer cette personne. & en attendant, tu savoures en solitaire cette agitation ambiante. Errance.
‹ maison : le choixpeau s'est a peine attardé sur sa tignasse brune avant de l'envoyer à Serpentard, dont elle est devenue préfète en 5ème année.
‹ scolarité : de 1991 à 1998.
‹ baguette : Elle faisait 19 centimètres, en merisier et cheveux de vélane, capricieuse et imprévisible, sensible aux sentiments négatifs. Cette baguette a cependant été volée par le Limier et aujourd'hui, elle en utilise une autre, bien moins adaptée à sa main.
‹ gallions (ʛ) : 9019
‹ réputation : Rien qu'une sorcière de salon, une bonne à pas grand-chose en dehors des ragots et commérages, une peste se régalant du malheur des autres, une idiote aveuglée par ses sentiments, moralisatrice en dépit de son propre penchant pour les écarts et les erreurs. Le roquet de Malfoy, puis celle que Blaise Zabini a cocufié, abandonné puis engrossé avant de partir à nouveau. Une garce qui mérite tout ce qui lui arrive. Une enfant gâtée, malgré l’aide donnée aux insurgés dans l’infirmerie de fortune de Poudlard.
‹ particularité : Complètement à la dérive depuis la fin de la guerre, on la croise souvent alcoolisée et cruelle, prête à se greffer à la moindre rixe, au moindre esclandre.
‹ faits : Elle a perdu la garde de ses filles, les jumelles Violet et Briar-Rose (née en Aout 2002) à la fin des combats, car on a jugé son sang pur comme inapte à les élever et ce même si leur père, Blaise Zabini, est considéré comme un héros de guerre. Elle a également perdu sa fortune et son statut et n’a plus aucune influence. Personne n'est tendre avec elle car les anciens rebelles la voient comme une garce à abattre et les sorciers lambda n'ont l'image que d'une gamine pourrie gâtée qui vivait dans une tour d'ivoire alors qu'ils crevaient de faim. Condamnée à vivre dans une demeure autrefois grandiose mais maintenant totalement insalubre, elle ère coincée entre sa mère tyrannique et sa tante furieuse, désœuvrée et désabusée.
‹ résidence : Dans l'hôtel particulier Parkinson, situé dans le quartier de Barkwith, sur le Chemin de Traverse. Ancien symbole d'une grandeur aujourd'hui étiolée, la demeure tombe en ruine et menace de s'écrouler depuis les émeutes de janvier 2002. Ses parents possédaient un manoir à Herpo Creek, il n'en reste qu'un tas de cendres et elle n'a plus accès à son bel appartement de la Bran Tower depuis la désertion de Draco durant laquelle elle a également pris la fuite.
‹ patronus : Une hirondelle à peine corporelle
‹ épouvantard : Les corps inanimés de Briar-Rose et de Violet.
‹ risèd : Simplement un matin ordinaire, des draps clairs et propres, une chambre lumineuse, des rires d'enfant emplissant le couloir avant que les deux têtes brunes ne sautent sur l'épais duvet. Un avenir pour elles, aussi, surtout.
Ce blanc virginal ne lui allait pas, cachant trop mal les conséquences de sa dernière rencontre avec Blaise. Se forçant à déglutir et faisant descendre une ou deux gorgées d'une boisson sucrée qui la laisserait désespérément sobre, Pansy soupira et jeta un regard autour d'elle. Assurément, elle n'allait pas croiser d'insurgé, ne risquait pas de tomber sur le Zabini... Partout où elle se tournait, elle pouvait voir des Mangemorts et hauts dignitaires du gouvernement et qui plus est, personne n'oserait attaquer ce soir, les célébrations étaient sacrés, même pour les rebelles ne respectant rien... Elle l'espérait du moins, priant en silence les divinités oubliées par le reste du monde et qu'ils fêtaient ce soir. Il fallait qu'elle reste loin de Blaise et il fallait, surtout, que Samwell reste sauf et donc loin d'ici, le plus possible.
Sa gorge se noua et, nerveusement, elle leva sa main libre pour aller s'assurer que la couronne de fleur qu'elle avait placé sur sa tête tenait bien en place. Ses bruns étaient remontés en un chignon délicat, dégageant sa nuque et la laissant avec une sensation de vulnérabilité. Armée d'une baguette qui ne lui allait pas, enceinte et subissant les caprices d'une magie fluctuante à cause de cet enfant qu'elle portait, elle ne cessait d'espérer une soirée sans heurt, si c'était encore possible. D'une traite, elle termina son verre, se souvenant amèrement du fait qu'il n'y avait absolument aucune trace d'alcool là-dedans. Autour d'elle, les rires se faisaient éméchés et les discussions de plus en plus libres, lui faisant froncer le nez et la poussant à bouger. Jouant un peu des coudes, elle s'extirpa du coin où elle se trouvait, cherchant quelconque distraction... Peut-être était-elle trop vieille pour Beltane, oui bien trop préoccupée...
Pas assez préoccupée cependant pour ne pas sentir la ferveur de la foule, soudain éveillée par une vague collective d'adrénaline, un sursaut la poussant à se redresser pleinement, un éclair traversant son corps et lui coupant momentanément le souffle pour la laisser hagarde, désorientée. Elle avait l'impression de voir les choses autrement, d'un coup, pendant ce moment fugace et, continuant d'avancer, elle réalisa alors qu'elle n'était pas seule jusqu'à brusquement se heurter à une silhouette pressée. « Faites un peu attention, par Merl... » commença-t-elle, rajustant sa mise avant d'observer l'inconnu, reconnaissant alors les traits familiers. « Rowle... » siffla-t-elle avant qu'on ne la bouscule à son tour, la faisant tomber sur le pavé, une douleur vive mais brève irradiant dans son coccyx alors que machinalement, elle posait une main sur son ventre, le nez froncé, l'air contrarié.
Relevant la tête, elle tendit sa main libre en direction de Lucrezia, sifflant d'une voix mauvaise « Pas d'inquiétude, je vais bien, ce n'est rien » quand elle était à moitié responsable de la collision initiale et la jeune Rowle, elle, n'était pas à blâmer pour celle l'ayant envoyé à terre. Elle la toisa un instant, sentant que quelque chose clochait et demandant alors « Rowle ? » pour avoir son attention, se demandant pourquoi elles étaient vouées à se croiser seulement lorsqu'une masse populeuse les entouraient. Trop vifs, les souvenirs des émeutes la firent frisonner et affirmant la position de sa main tendue, celle qui réclamait de l'aide, elle utilisa l'autre pour un peu mieux protéger l'enfant, barrière illusoire sans doute.
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