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the red riding hood & the wolf



« Little red riding hood
You sure are looking good
You're everything a big bad wolf could want » ♱
- Amanda Seyfried, L'il Red Riding Hood.

Le rouge sang de la cape qui te couvre et le blond de ta chevelure dans l’obscurité. Une longue errance en quête de solitude. L’échec est encore cuisant, avec son goût amer sur ta langue et le trouble qui t’étreint. Et si tu avais fait une erreur ? Tu croyais que l’insurrection apaiserait tes tourments, que pour une fois, tu saurais faire quelque chose de bien. En vain. Et telle un fantôme, tu glissais entre les chemins sinueux de la sombre forêt. Daeva, créature vigilante, ne lâchait pas ta progression, concentré sur les remous dangereux de tes émotions. instable. Tu avais failli à la simple mission que l’on t’avait confié et Blair en avait souffert. Têtue petite Blair. Les tensions avec Fred t’ont poussée à l’extérieur, étouffée de culpabilité. La bague à ton doigt émet des signaux contradictoires et si tu n’en dis rien, tu sens la colère du Maître, si palpable.

Et tu ressasses chaque seconde cette chute idiote et ton incapacité à accomplir le dernier voyage. Tes doigts épousent la fiole dont tu vides le contenu, crispée, contrariée. Tu n’écoutes même plus le sifflement du serpent qui te suit à la trace, ombre parmi les ombres. Qu’importe les menaces, tu ne veux qu’avancer jusqu’à oublier. Sur ta peau, les promesses signées avec inconscience, trahies sur l’autel d’une amitié que tu effrites par incompétence. Tu as perdu Draco, tu as vu les deux parts de toi-même s’affronter, baguettes levées. Blondeur ou chevelure de feu. Renoncer est plus douloureux que tu ne l’aurais cru.

« Fenris.. » tes pas se sont stoppés net. Tu ne connais pas son identité, seulement ce visage, cette peau qui frôle, cette aura envahissante, brûlante ; tu te souviens des effets inexplicables de Maksim sur tes réactions, de ta subite maladresse. Neva, dans un coin, mord subtilement les barrières et tu veux fuir, encore. Il t’appelle Eden, comme une assimilation de ta nouvelle identité. Tout le monde sait que tu es la Rowle, la Mangemort, mais lui n’use pas de cette arme pour faire tomber la distance. Il joue un autre jeu qui t’échappe. « Je ne suis pas d’humeur. » tu craches les flammes de ta colère sur l’homme pourtant innocent, sur ta route comme il pouvait être sur une autre, n’est-ce pas?

Un moment immobile, les billes bicolores vissées sur les siennes, tu te décides à avancer, à dévier pour le contourner. Tu ne veux pas parler, tu ne veux pas extérioriser, tu veux enfouir ta hargne sous un iceberg solide, indéchiffrable. Peur d’abandon. Ginevra est de retour, Fred n’a plus besoin de toi. Tu interprètes toujours si mal et tu souffres en silence, refusant de parler, d’évacuer les innommables peines qui t’assailles. Pourquoi n’es-tu jamais assez bien ? Et l’anneau transmet tes failles. La crise est proche, même si tu refuses de l’avouer.

Fourchelangue ; italique.
(c) AMIANTE

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mon âme s'éclaire quand le jour sombre.
Tous mes travers sont faits pour l'ombre
Minuit sonne l'heure des passions exquises
(play)

Jamais lassé, jamais exténué, tu es de ces animaux en traque constante, puissante, élégante. Tu pulses d'une envie toxique de sang, de gourmandise subtile, séductrice,  tellement factice. Tu fais craquer sous tes crocs, les même mensonges, les même songes. Tu taques les même vices électriques, laissant l'animal exiger sa part de sang, sa part de chaire à glisser sous la dent. Tu as faim d'adrénaline, de ton cœur qui syncope, décolle, s'étiole. L'effervescence des réjouissances te dépasse, s'espace. Vous n'avez pas réellement gagnés, vous n'avez rien gagné ; Tu t'es ennuyé. Le sang a été à peine versé, à peine mérité. Il n'a éclaboussé que ces sang trop purs, trop durs alors que les autres brûlaient, dans un brasier brutal, animal. Les chaires calcinées remontent encore dans ta gorge, le semi-échec reste réel.

Alors tes pas écrasent le sol, redécouvrant une nature qui explose, implose entre tes doigts.Tu te fais rapide, agile. Tes sens pulse, font & défont la mesure, dans la démesure. Le contrôle glisse, file. La bête redresse le museau, lape l'air, dévore ton cœur, tes horreurs. Tout va bien, elle est là.  Tu lui offres un peu de liberté, tirant sur ses chaînes, ne la laissant jamais vraiment reine. Tu gardes le contrôle dans le manque d'innocence, d'indifférence. Tu refuses d'abdiquer, de renoncer. Tu refuses de saisir les nuances dans le carnage, dans les ravages.

« Fenris.. » , le murmure se perd dans tes oreilles. Fenris, le dévoreur de monde, le chasseur des nuits fécondes qui t'incombe. Un sourire paresse, t'anoblit. Et les yeux clairs se rencontrent, s'affrontent. Sans un mot, tu te fais l'ombre du jardin d'Eden. Les cheveux sont redevenus blond, te troublant du bruit de cette mémoire, de cette douloureuse histoire. Elles se ressemblent, s'assemblent. Tu crois un peu la retrouver, un peu l'aimer. Et dans un silence de mort, tu revois la bague à son doigt. Tu repenses à cette étrange avalanche de sensations, de passions. Ton cœur se courbe, s'alourdit ; Tu vas la perdre aussi, non ?  « Eden », tu ricoches, décoches, sans sourciller, sans frissonner dans une révérence d'un autre temps. Les époques fusionnent, s'étonnent de se réunir en toi. Le charme à la française s’immisce, glisse, crépite. Le prénom sur ta langue râpeuse à des odeurs de fièvre, de sel amer. Ça s'effrite, ça te donne envie de bousiller, casser le paradis perdu, vaincu. Tu as envie de souiller le petit chaperon rouge de tes crocs, de tirer tout le rouge de ses veines. Vaine, tu pourrais la dévorer, la goûter. Tu pourrais tout savourer, tout gagner. Qu'attends-tu?, souffle l'animal bavant dans sa cage, sous le feu du tatouage. Un geste qui t'autorise à battre la tristesse, à courir en caresses, en délicatesse. « Toujours un plaisir. », un souffle dans un humour mordant, décapant. Si tu t'accroches à la jeune femme, rien n'est vrai pour elle. Elle se fait reine des fuites & des poursuites, t'abandonnant d'un sifflement assassin. Tu joues le jeu de la séduction, des passions passagères, tellement familière sous tes paupières. Tu joues à contre-jeu malgré tout le dégoût qui chasse son passage, son image. Tu n'en as que faire de ses antiques allégeances, de ses serments. Tu as signé, tatoué les tiens sur le fond de ta langue. Si elle tangue, tu n'as jamais vacillé, cillé.

« Je ne suis pas d’humeur. » « Vous n'êtes jamais d'humeur, ma chère. », du tac au tac, la réponse fuse sans indulgence, ni bienveillance. La réponse effrite, frite dans ses frictions, dans tes contradictions. L'humeur se fait plus sensible, moins indocile ; La pleine lune approche, rapproche.  Elle ronronne ses étranges ballades, ses cruelles beautés infernales. Elle oscille, dodeline, imbécile. Tu t'es habitué, tu t'es condamné. La sentence pour ne pas être mort, pour ne pas l'avoir sauvé, suffisamment aimé. Et déjà la blonde fuit, et sans réfléchir ( ou peut-être que si, on ne sait jamais.), tu emboîtes le pas. Tes instincts reviennent à la charge, tu exiges de la protéger, de la garder. « Où est Fred Weasley ? », susurres-tu, t'interrogeant sur les failles, les entailles. Ginevra est revenue. Ginevra est au bras de ses frères, celle pour qui ils ont brûlés tous les autres, toutes ses âmes de leurs armes. « Avec sa sœur. », conclus-tu, dans cette douceur-amère, esquissant les reliefs de sa douleur, de ses horreurs. Tu saisis les myriades d'étincelles de peines, l'observant traîner ses chagrins assassins jusqu'à la perte, jusqu'à la fin. Le reptile se faufile entre tes jambes & tu grignotes le silence & son indifférence. Tu n'en as que faire de son avis.

Elle devient animal sauvage, plein de hargne. Ses rancœurs s'impriment, s'expriment un peu sublime, tellement débiles. Elle ne comprend pas réellement son importance. Elle ne saisit pas ses talents. Brute, elle a été taillée dans des mains maladroites, peu adroites. Le manque de sentiments l'a rendu fragile, tellement inutile face aux crises. « Si vous ne vouliez pas qu'elle revienne, peut-être n'auriez-vous dû pas participer. », lâches-tu d'une voix lente, tout à fait conscient, d'asséner tes choix. « Vous auriez même pu saboter la mission pour le garder. ». Mais l'amour est plus fort, trop fort. Elle porte en elle la tendresse, l'infini promesse d'une amitié, d'une vie promise, juré. Qu'importe les douleurs, qu'importe les horreurs, elle tuera pour lui. « Mais, bien entendu, vous tenez trop à son bonheur. Quitte à vous en exclure. ». S'exclure. Abandonner. Renoncer. Croire qu'elle n'est qu'une pièce rapportée. Au fond, Eden & ses classiques. Et sous les mots, sous ta peau, la passion fourmille, caressant les désirs.
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the red riding hood & the wolf



« LITTLE RED RIDING HOOD
YOU SURE ARE LOOKING GOOD
YOU'RE EVERYTHING A BIG BAD WOLF COULD WANT » ♱
- Amanda Seyfried, L'il Red Riding Hood.

« Où est Fred Weasley ? » Tes pas s’accélèrent. Où est Fred Weasley ? Cette question, encore, toujours, sans cesse. Et si n’être que l’ombre de Fred avait un côté agréable, sous la clarté de la lune, dans la chaleur de ses bras, tu ne supportais plus l’interrogation, ces derniers jours. « Avec sa sœur. » S’il connait la réponse, pourquoi demande-t-il ? Non, tu n’es jamais d’humeur, sans cesse impatiente en sa présence, mais plutôt sanglante, à cet instant. Tu brûles d’une envie de torture remontant loin dans tes habitudes. Tu n’es plus cette femme là. Si, toujours trop. « J’ignore où il se trouve et ça m’est égal. » lâches-tu, sans douceur aucune. Ca t’est égal. Tu n’as pas besoin d’être toujours avec lui, de le coller, comme ça, de l’étouffer, parce qu’il va te détester. Il t’en veut, tu es sûre qu’il t’en veut et tu ne sais pas pourquoi. Et Fenris remue le couteau dans la plaie. Insupportable, détestable, désirable. Lâcher la bride, griffer, mordre, torturer. « Si vous ne vouliez pas qu'elle revienne, peut-être n'auriez-vous dû pas participer. » Le sifflement entre tes dents est agressif, fait fuir un oiseau à proximité. Tu n’aurais pas dû, en effet, et l’on ne t’y reprendrait plus. Tu ne serais plus que le fantôme de l’Atelier, la potentiellement traitresse et plus personne ne te reprocherait de ne pas être à la hauteur. « Vous auriez même pu saboter la mission pour le garder. »

Tu te mures dans le silence, traçant une route sans fin entre les arbres, Daeva zigzaguant entre vous. Le garder. Il ne t’appartient pas. Tu n’es qu’une amie, une option, un appui qui l’aide à survivre le temps nécessaire, qui doit être là pour lui, avec une dette infinie envers le jumeau cassé et son invisible moitié. Ginevra saurait faire ça mieux que toi. Elle saurait le compléter par ce sang identique qui coule dans ses veines et ce regard éteint qui redeviendrait, tu n’en doutais pas, plus aimant que le tien. « Mais, bien entendu, vous tenez trop à son bonheur. Quitte à vous en exclure. » Tu te mords la langue, vibrant presque de rage ou de dégoût, tu ne sais pas trop, tu ne sais plus rien. Tu te sens fragile, ébranlée, sur le point d’être jetée d’un pont dont la hauteur empêche de voir le sol. Fenris joue avec tes failles et tu ronges à l’acide tes douleurs lancinantes. « Je lui ai cédé ma vie. » Ca voulait tout dire. Tu n’avais pas à intervenir pour ton propre bonheur, dont tu savais qu’il était impossible. Tu ne pourrais jamais donner ce qui était nécessaire à un homme, surtout pas à Fred, l’idée de le considérer comme tel était déjà bien assez complexe. Etait-ce grave de dormir contre lui ? N’allais-tu pas le gêner à lui retirer un pull taché de la sorte ? Alors tu veillerais sur lui, peut-être en silence, désormais, quand la colère serait passée, quand tu serais sûre qu’il ne désire pas ton départ. Ca tourne encore et encore : tu l’as déçu. Où est Fred Weasley ? Avec ceux qui le méritent.

Tu n’as pas senti la fourberie, le long corps du serpent s’enroulant autour de tes chevilles pour te faire pivoter, d’un coup sec, te projetant ainsi directement entre les bras du lycanthrope. Tes doigts se sont agrippés à l’épaule dans un réflexe idiot. Le battement loupé de ton coeur. Et ton autre main qui griffe le tissu, à son bras. Le souffle court, la peur soudaine, vive, qui s’estompe lentement quand tu comprends que c’est Daeva, encore. « Tu as changé d’avis, Bill n’est plus assez bien ? » râles-tu en te défaisant rapidement de Fenris, crispée, tendue. « Le Weasley a un enfant. » La bestiole - 1, Lucrezia - 0. « Et lui, il est trop vieux. Et impur, qui plus est. » Egalisation des scores ? Tu rajustes la capuche carmin sur tes cheveux, couvrant la cascade d’or.

Il a l’âge d’être ton père et tu te sermonnerais sans doute si tu comprenais d’où vient la frustration, aussi vite née qu’éteinte quand tu lui tournes à nouveau le dos afin de reprendre la route, vers nulle part, vers un endroit où le monde n’existerait plus, où l’on oublierait ton existence et, mieux, ton nom. « Ignorez-le, il n’en fait parfois qu’à sa tête. » comme toi. Et tout ce qui t’attire te condamne.

Fourchelangue ; italique.
(c) AMIANTE

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mon âme s'éclaire quand le jour sombre.
Tous mes travers sont faits pour l'ombre
Minuit sonne l'heure des passions exquises
(play)

Aussi puissante qu'un poison mortel, tu sais reconnaître les faiblesses, ses faiblesses. Le dos qui se cabre, l'animal en chasse, sur le fil du rasoir, à moitié-mort, à moitié en tord. Elle a des odeurs de sang sur ses rêves, sur tous les rêves. La finesse de sa taille te donne l'impression qu'elle va se briser sous chaque pas, sous chaque entaille. Elle ne mange pas assez. Le poids se perd, se repère. Quand va-t-elle se briser, se casser ? La lueur d'inquiétude est fugitive, explosive. Comme avec elle. Comme quand tu l'as tué, laissé t'échapper.  « J’ignore où il se trouve et ça m’est égal. » , assène-t-elle, désamorce-t-elle. Elle ne s'en fout pas la petite menteuse, la petite allumeuse. « Oh vraiment ? », l'accent français, flirtant entre ravage & orage, gisant sur tous les outrages. Tu ne crois pas. Tu ne crois jamais. La confiance reste rare, trop rare.  « Où est la reine des serpents cachée contre son prince flamboyant ? », ironises-tu dans cet accent chaud, qui roule du Nord au Sud de la France. Ton pays se respire, s'inspire dans chacune de tes postures, de tes statures. Et le froid se déclenche en avalanche. Tu n'as pas peur de tes faire frondeur, séducteur, trop charmeur des misères, de ses misères. Tu n'as pas peur des laideurs. Et tu veux toutes les voir, les entrapercevoir.

« Ou s'est-elle envolée, volatilisée comme Blair ? ». Échec. Elle a échoué parce qu'elle n'a pas mangé assez, parce qu'elle ne sait rien protéger sans tout gâcher. Elle l'a presque condamné. Désobéissance cingle dans l'indifférence des reproches voilés, consommés. « C'est ce qu'on dit. », lâche la bête désinvolte, sans remord, ni tord. Tu glisses tout sous le tapis d'une fausse sympathie. Tu flirtes entre ses on-dits & ses non-dits, décelant l'évidence, la patience.

Et elle siffle. Un sourire traînasse dans les impasses de ce désir coupable, redoutable. Plante grimpante & noueuse, elle ne cesse de t'agripper, de te susurrer de commettre le pire & de ne lui livrer que le meilleur dans les douleurs, dans les horreurs. Animaux sauvage, tu n'as pas envie de te parer, de te presser.  Tu veux juste croquer, déchirer, avaler. Tu veux juste la condamner. Agressif, incisif, elle fait fuir l'oiseau de passage, ne laissant que l'amertume dans son sillage. Elle tambourine, la petite fureur, au bord de l'hystérie. Et le silence reste sa seule patience, sa seule évidence tranquille, facile. Tellement imbécile & futile. Elle se tourne & retourne le cerveau, en manque de mots. L'odeur est ferreuse, victorieuse, allumeuse. Tu sens le sang perler de sa langue mordue, fendue. L'excitation de la chasse, ton corps se tend, attend, prête à l'ivresse, la caresse. La rage glisse, s’immisce & tu as envie de la goûter sur sa langue. Tu as envie de la mordre quitte à t'en enivrer, quitte à vaciller. « Je lui ai cédé ma vie. » . Seulement ça? Uniquement ça ? Et elle croit que ça suffit, que tu vas t'émouvoir de ses espoirs & de ses désespoirs. Elle n'a pas tracé la moitié de ce que tu es. Elle n'a pas gagné le reste, elle n'a pas chassé l'ivresse. Elle n'a jamais vraiment servi, obéi. Elle ne sait jamais incliner. Elle n'a rien gagné. « Vous n'avez rien cédé. », lâches-tu dans une critique incisive. Une vie pour une vie, ont-ils dits. Quel vaste fumisterie. On ne cède pas, on quémande l'obéissance & la main aimante. « Vous avez à peine donné. », lâches-tu comme une bombe. Jamais assez. Quand on donne, on échoue pas. Jamais.

Et le reptile se fait malicieux, prince capricieux.  Le corps pivote & se jette entre tes bras. Un battement de cil pour comprendre, l'apprendre & pourtant tu ne serre pas, tu n'enserres pas. Les prisons ne sont pas faites pour les fragiles oisillons. Elle trace le sillon de ses ongles contre toi, déclenchant un gargouillis d'interdits de l'épaule au tissu. Tu t'humectes les lèvres, la frôlant à peine. Et déjà elle s'esquive. La fuite court en poursuite. Tu pourrais la traquer, laisser là tout sens d'humanité. Elle râle en sifflant, le serpent semble s'amuser, ne jamais capituler. Tu décides de l'aimer. La capuche se rabat, se débat. Elle s'avance, te devance. « Ignorez-le, il n’en fait parfois qu’à sa tête. » « Comme vous, il semble. », claques-tu. Aussi entêtée que butée, c'est à croire qu'elle ne fait que rater, gaspiller, grappiller. Et d'un geste sec, tu attrapes la cape, la ramenant à toi, la repoussant bien vite contre un tronc d'arbre. Sans la toucher, sans même l'emprisonner, tu n'as pas envie de la tuer. Pas si vite, pas trop vite. « Vous puez le manque de contrôle. », siffles-tu, devenant le chien des enfers, le gardien de cette terre. « Reprenez-le, arrachez-le, faites quelque chose», crisses-tu de ce désir familier, si passager, déjà oublier. Tu deviens professeur & directeur, tu assènes, tu parraines. Tu ne supportes pas le manque de contrôle. Tu ne supportes pas la violence. « Vous êtes un danger public. ». Un danger pour ton Roi.  Cette mission est vitale, capitale. Tu ne tolères pas les éléments fatals qui vous condamne. « Pour les Weasley & vous-même. », claques-tu.

Et tu te détaches, brutalement, violemment. Les glaces se sont emportés dans tes yeux ravagés par cette attirance faussement bienveillante. « Mangez avant de vous briser. », ordonnes-tu. Tu ne te le feras pas répéter, réclamer. Tu imposes, exposes. Et tant pis, si ça n'est pas assez. « Devenez responsable, Eden. Agissez. ». Les crises de gamine pourries gâtées, tu en as assez. Tu veux une armée, pas de larmes, ni de drames. Et déjà, tu disparais dans les bois. Ou peut-être pas.

Et l'animal au fond de ta poitrine gratte.
Sur son odeur, il a frôlé l'extase.
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the red riding hood & the wolf



« Minuit sonne l’heure des passions exquises, dans l’obscur ma raison se déguise, les fous sont les rois, j’ai tous les droits, au bal masqué des insoumises. » ♱
- 1789, les amants de la Bastille, La nuit m'appelle.

Tu heurtes l’arbre et les trois côtes fracturées, réparées par Murphy, se rappellent à ton souvenir, mais seule l’ombre de la douleur passe dans tes yeux, sans autre réaction visible. Un danger public, pour les Weasley. Pour toi-même, tu t’en fiches. La boucle tortueuse ne répète que cette souffrance lancinante ; tu ne donnes pas assez, tu n’es pas à la hauteur, encore, toujours. Tu vas blesser le roi de coeur. « Devenez responsable, Eden. Agissez. » « Assumez. » Ca siffle presque sur les « s », et s’il semble déjà parti, tu sais son ouïe fine, son attention permanente. « Ou êtes-vous trop lâche pour venir cueillir le fruit de vos désirs ? » Se mêle à ta provocation les analyses d’une vie passée. Neva a vu ses envies, et tu lâches les conclusions sous ce ton orné d’un naturel longtemps refoulé. « Qui tient la clef de la cage ? » Tu t’es décollée de l’arbre, la capuche sanguine défaite de tes cheveux reflétant le peu de lumière dans l’obscurité de la forêt. Et le reptile surveille, attentif, goûte l’air lourd de sa longue langue, entre méfiance et satisfaction. La glace se lie au volcan et soude les deux facettes de ton âme. Tes doux paradoxes s’assemblent en un mélange complexe et tu ne bouges que pour faire un tour, trop calme, sur toi-même et observer les mouvements fondus aux courbes de la nature.

Tu sens qu’il n’est pas loin. Des saveurs mortuaires dans les conclusions que tu tires, que tu soulignes. « Seriez-vous faible au pêché de chair ? » la question se noie dans la brise mais le timbre reste de miel, aux accents plus chauds, quand tout ton corps tangue entre tes extrêmes. Tu ne devrais pas jouer ce jeu dangereux qui te perdra. Le prince flamboyant ne te protègera pas. Qu’importe puisque c’est le sang que tu cherchais dans ton interminable errance. Qu’il déchire, qu’il détruise, il a touché aux battements du myocarde, muscle ratant ses battements quand est évoquée cette famille d'emprunt qui n’est, quoi qu’ils en disent, pas la tienne. Perceval ne te pardonnerait pas de les mettre en danger, de provoquer la violence où tu n’avais jamais cherché que la douceur de l’amour.

« Puisqu’il veut que tu manges, croque-le. » te souffle Daeva, sa tête relevée pour planter dans tes billes bicolores son regard luisant. Et tu as la sensation de ne plus avoir de prise sur toi-même, sur tes volontés contradictoires qui te chahutent sans que rien d’autre que les pulsations dans ta poitrine ne s’agite. Au bal masqué, tu perds ton identité. Car les masques tombent sur le bout de tes lèvres. Aurait-il eu la faiblesse de suivre une vois plus mortelle ou rôde-t-il à pas de loup, chassant la proie que tu es devenue ? Consentante ? Subsiste le doute de ton esprit qui parvient trop souvent à se briser sous une caresse. « Lui céder .. ? » « Ou le tuer. » ta baguette dort à l’intérieur de ta cape. Tu sais la limite entre les deux d’un flou surprenant pour l’écailleuse créature. Tu sais qu’il peut se lier pour arracher, d’un coup de crochets, la vie à l’indigne compagne. « Détruire ? » « Sssavourer. » le trouble qui s’empare de tes sens comme autrefois sous ces paroles hypnotiques. Tu frôles tes propres enfers, les précipices interdits de tes tentations mal assumées. Et si, encore, tu te perdais pour oublier ? Impur français à l’âge d’être ton père que tu attires dans les filets dévastateurs de vos excès.

Griffer, déchirer, mordre et malmener.
Ta couronne est un rayon de lune.
Ton sceptre naît dans le sifflement langoureux du reptile à tes pieds.


Fourchelangue ; italique.
(c) AMIANTE

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mon âme s'éclaire quand le jour sombre.
Tous mes travers sont faits pour l'ombre
Minuit sonne l'heure des passions exquises
(play)

Tu lui en veux. D'être morte ou de ne pas être elle. Tu ne sais pas bien, tu ne sais pas trop. Ton cœur se crevasse, se traînasse sous les tourments. Il s’enchaîne & se déchaîne. Échec. La souillure emplit ta bouche, dégainant ses horreurs, ses douleurs. Il y a longtemps que tu n'y as pas pensé. Pas pensé à elle. Les cheveux blonds courent encore entre tes doigts, l'éclat d'or de sa bague te paralyse, t'anesthésie. La maladie d'amour est brutale, animale. Elle ne laisse que des séquelles, que des duels. Elle t'a laissé, abandonné & ça t’écœure sous toutes tes rancœurs. Ça écœure sous le vernis de tes douleurs. Mais déjà, tu muselles, tu jettes à l'oubli. Plus tard.

« Assumez. » , glisse-t-elle, dans un sifflement. La reine des apocalypses, elle se noie sur les délices de ta langue alors que tes pas jonchent la terre, retournent l'univers. D'un sifflement, elle ordonne vie ou mort, cette princesse lunaire & solitaire. Tu contrôles tes désirs, tes plaisirs, tes délices. Le festin de ces femmes, tu y es habitué, tu y as tant goûté. « Ou êtes-vous trop lâche pour venir cueillir le fruit de vos désirs ? » , un rire claire résonne. La lâcheté, tu la crevasses, la terrasses dans l'ombre de tes pas. Ta dague est assurée, pleine de fierté, affûtée dans les ombres de ton Roi. Tu tues les désirs toxiques, pas assez logiques, ni mathématiques. Tu jettes les menaces, murant les ravages au fond de ton être, de tout ton paraître. Il n'y a jamais eu que de la confiance & de l'assurance en toi, sous tes doigts. Et c'est bien ce qui lui fait défaut, ce qui lui ôte tous les mots. Elle t'est défendue, déjà fendue par tous ses caprices, ses prises. « Qui tient la clef de la cage ? » . Pas elle. Tes serments sont tracés, rivés, marqués indélébiles, invaincu par le temps & les moments. Tu as promis, juré éternelle fidélité. Et ton cœur pulse au son des fils de France, de la main de ce Roi, de ses doigts aimés, adorés. Tu restes le chien en laisse au côté de son maître. Tu restes empereur des ombres, d'un royaume sombre pour qu'il puisse se tenir dans la lumière. Tu restes le plus fidèle, le meilleur d'entre eux, l'ami dans ses espoirs & ses désespoirs.

Au loin, tu perçois encore les odeurs du paradis perdu, vaincu par les vices & les caprices. Le blond de ses cheveux volettent, laissant une odeur de citron dans son sillage. Acidité qui roule sur ta langue, qui te donne envie de tout prendre, de tout apprendre. Tu pourrais, de tes doigts, parcourir ses courbes, fondre sur sa peau, griffer, marquer, posséder. Ravager. De ses cuisses, à sa taille trop fine, d'un coup de reins précis, exquis, pour lui tirer tous ses soupirs, tous ses sifflements. Dominer & tout gagner, ta langue passe sur tes lèvres, tu chasses les odeurs de fièvre. D'une main, tu agrippes ton ventre, enfonçant tes ongles & le tatouage brûle, s'allume. Il embrasse l'excitation & les passions pour les tuer, les faire reculer. Un grondement d'animal blessé, égaré quitte ta gorge ; Le contrôle est repris, conquis.

« Seriez-vous faible au pêché de chair ? » , c'en est assez. L'enfant se fait plus impétueuse, frondeuse. L'insolence courbe ses lèvres & elle croit t'atteindre, te déteindre. Pauvre effrontée, tu vas la soumettre, l'agenouiller à tes pieds. Elle n'est rien entre tes bras, tes draps. Juste un fantasme si vite envolée, éclipsée. Tu ne l'entends pas siffler, communiquer. Et tu contournes, te retournes à pas de loup. Sans faire un bruit, tu te déplaces dans son dos. Et le mouvement est sec, précis, exquis comme un baiser volé, à peine frôlé. « Je suis sensible à bien peu de choses, Eden. », claques-tu, assènes-tu, en attrapant sa nuque. « Et surtout pas à vous. », souffles-tu au creux de son oreille, t'emplissant les poumons de son odeur piquante, enivrante. Tes doigts défont la cape rouge sang, l'exposent, imposent. Elles tombent à ses pieds & tu la rejettes sur le reptile, ne lui laissant rien voir, rien apercevoir. « Votre ami semble vouloir me tuer ou s'amuser. », un murmure sous la brûlure de ta respiration, tu écartes, brutal, animal le tissu du haut noir, mordant, marquant son épaule. « Et moi, je dois vous éduquer. ». Vous faire trembler.

Soudain, tu la soulèves dans une force titanesque, gigantesque. L'homme & la bête se mêlent, s'entremêlent. Ils ne font qu'un. Ils ne sont qu'un. « Savez-vous comment on punit les enfants désobéissants dans mon monde ? », siffles-tu entre jeu & charmes, lui prenant toutes les armes. Tu t’assois sur une souche. Ta langue caresse tes lèvres alors que tu la condamnes à plat ventre sur tes genoux. « On leur apprend à ne plus recommencer, à ne pas s'égarer trop près du loup. », et les fesses se dressent, se redressent. « Avec une fessée. », le silence pèse, agresse, oppresse. Tu ne vas pas oser, si ? « Vous méritez une fessée. », ronronnes-tu, en plissant les yeux, en prenant tout, en gagnant tout le reste. Tu ne sais pas qui s'amuse le plus ; L'homme ou la bête.

Et la main est lourde contre le postérieur. Tes doigts pianotent contre le short. Tu sens l'appréhension, les questions. Et la main quitte le cuir souple. Elle fend l'air pour atterrir avec violence, insolence dans un grognement satisfait, gagné. Une. La claque retentit à travers la forêt. Et tu flattes, apaises la brutalité du geste, dans une caresse. « Ne. ». Deux. Autre part pour qu'elle n'ait pas trop mal, parce que tu ne veux pas l'assassiner. « Me. ». Tu flattes en douceur, apaise encore. « Chauffez », craches-tu alors que ta main s'abat. Trois. « Plus. », caresses-tu du bord de tes doigts. « Jamais. », conclus-tu, en la relâchant délicatement, la posant par terre, dans un regard sévère. Elle ignore que tu aurais pu frapper plus fort. Elle ignore que tu aurais pu la briser, la tuer de chaque coup. Tu te maîtrises même dans ses plaisirs électriques.

Et dans un sourire, tu ironises ; « Vous devriez éviter de vous asseoir trop vite pendant quelques jours. ». Tu en as connu des punitions, des corrections. On t'a appris le respect, la responsabilité. On ne t'a pas appris à tergiverser, à t'exciter. Et le contrôle coule, s'écoule, effiloché. Elle a creusé une brèche. Et ta main te démange encore & ton ventre se tord. Tu as tous les tords.
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the red riding hood & the wolf



« Minuit sonne l’heure des passions exquises, dans l’obscur ma raison se déguise, les fous sont les rois, j’ai tous les droits, au bal masqué des insoumises. » ♱
- 1789, les amants de la Bastille, La nuit m'appelle.

La morsure de Daeva est sèche, agressive, elle rentre dans ta cheville avec la brulure caractéristique. Il s’est senti menacé, et, surpris, n’a pas attendu avant de fondre sur ta peau déjà malmenée, plus haut, par le loup enragé. La cape rouge ne te protège plus. Tu n’es qu’une poupée sous sa brutalité. « Et moi, je dois vous éduquer. » Tu as tenté de te débattre en griffant sa nuque, en agrippant l’épiderme, et tu aurais planté tes dents à la première occasion si ta vue, déjà, ne s’était pas floutée. Dose mortelle. Et c’est la peur qui pulse dans tes veines, fait courir le poison. Tu ne voulais pas mourir asphyxiée. Ton enveloppe charnelle ne tiendrait pas la route. « Savez-vous comment on punit les enfants désobéissants dans mon monde ? » Si ta tête se secoue d’un non silencieux, trainant la chevelure blonde, ça n’est pas à son interrogation mais à la situation, tu tentes de l’arrêter.. il n’a sans doute pas perçu le mouvement de la créature, défensif, à tes pieds. Il a sans doute interprété comme un simple réflexe de recul. Toi tu sais, tu sais qu’il ne te reste que les minutes à compter. « Vous méritez une fessée. »

Au premier coup, l’air a cessé de circule dans tes poumons. La terreur enfonce plus profondément tes organes vers l’agonie. « Défends-toi ! » siffle l’animal agité. Il n’a pas le droit de mettre son existence en danger et il comprend à peine son erreur. Il se déplace, menace, se dresse mais rien n’y fait, rien n’arrêtera l’homme. Chaque réaction peut être interprétée comme un rejet de ce qu’il te fait. Tu cesses de respirer sous les claques, tu aspires l’air ensuite et tu griffes le tissus de son pantalon pour qu’il te relâche. « Ne. Me. Chauffez. Plus. » Black-out.

Elle observe le sol, décontenancée. « Vous devriez éviter de vous asseoir trop vite pendant quelques jours. » Elle n’a pas conscience encore de l’oxygène qui se raréfie, des muscles qui se contractent lentement. La mauvaise vue c’est certainement la position. Ou les coups. Que Diable prend-il à cet homme ? D’ailleurs, elle ne se souvient pas l’avoir invité à la.. où est la maison ? Sevastian n’est pas là. Et elle se rappelle ce corps partagé qui lui semble difforme, affamé aussi. « Goujat. » ça sort avec douceur d’entre ces lèvres étrangères. « Vous n’êtes qu’un sauvage sans distinction. Votre charisme ne rattrapera pas vos manières d’Ours Polaire. » Elle se détache, se redresse, tangue un peu mais sa main s’écrase avec élégance sur la joue, sèche.

« Et ne vous avis.. » Le teint est pâle, tic tac. Et Daeva ne siffle rien, scié. Il ne reconnait pas la manière de bouger, de s’exprimer. La langue goûte l’air, signe la perplexité. Il aurait pu lui indiquer la dernière fiole d’antidote, dans le short ; il n’en fît rien. Alors les genoux cèdent, devant Fenris. Pourquoi a-t-elle l’impression de mourir, encore ? Tu l’écartes de ta tête, tu la rejettes, tu ne veux pas d’elle pour diriger, tu ne veux pas qu’elle décide. Tu te débats sans succès pendant plusieurs secondes durant lesquelles elle fixe de tes yeux bicolores ceux de l’insurgé, les lèvres entrouvertes.

Contrôle. Tu clignes des yeux et ta main s’empare enfin du sésame, débouche la fiole et tu ne tardes pas à en vider le contenu. Tu sais déjà qu’il faudra en refaire, que tu viens de saisir ta dernière chance pour la semaine à venir, que si tu faiblis encore, que si l’un de tes protégés joue de ses crochets, ça te sera irrémédiablement fatal. Tu aurais peut-être droit à des noces, funèbres. Le silence s’étire. L’effet n’est pas immédiat mais déjà tu sembles pouvoir inspirer. Articuler. « On ne me dresse pas. » Ca claque dans l’obscurité de la forêt. « Ce que vous venez de faire : la première et la dernière fois. Je ne suis pas une de vos dociles et stupides marionnettes. » La glace se reforme, on en entendrait presque les morceaux s’emboiter. Ca n’est plus la petite dépressive, l’instable ou l’enragée. Quelques minutes encore, Miss Rowle renaît. Les jambes finissent par accepter de te porter. Tu croises les bras, qu’importe l’état de ton haut ou la cape faisant figure de morte sur le sol. Tu pourrais même ne rien porter que ça ne semblerait pas pouvoir te faire flancher. « Vous faites ce que vous désirez avec vos petites françaises, vos impures, vos soumises. » Mais pas ici. Pas avec moi. La suite coule de source à un point que tu ne prends pas la peine de la lui donner. L’attirance, morte dans l’oeuf, est balayée par le vent glacial du mépris supérieur que tu lui affiches. Parfaite fille de bonne famille. Des Ypsös, tu n’en veux plus. Des lâches qui jouent de coups pour dominer, tu n’en acceptes pas. Qu’il soit un gamin ou qu’il ait l’âge d’être ton père n’y change rien. Tu rattrapes le vêtement près de Daeva, qui recule, brusquement soumis, plié à une volonté silencieuse. Tes doigts tremblent un peu, tu es affaiblie par le venin qui refuse de s’estomper plus vite, mais tu veux partir. Plus jamais ça. Et le sombre cobra rampe, recule, se terre derrière un arbre, craignant les représailles.

Fourchelangue ; italique.
(c) AMIANTE

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mon âme s'éclaire quand le jour sombre.
Tous mes travers sont faits pour l'ombre
Minuit sonne l'heure des passions exquises
(play)

L'excitation. Les pulsions se déclencher sous l'effervescence, la puissance. La soif de sang se fait plus brûlante, plus déchirante. Elle coupe le cœur, découpe les peurs. Morceaux après morceaux, il ne reste que des lambeaux d'envie, de dénis. Il ne reste que tes pulsions, tes impulsions. Tu vis sans patience, pourtant tu sais les conséquences. Tu sais l'agacement & l'énervement. Tu n'as pas vu le serpent se dresser, se redresser. Tu n'as pas vu ses crocs fendre, défendre son territoire. La douleur s’asphyxie, elle n'entendra pas les coups. Elle ne sentira pas ta haine, ta rancune, les centaines de questions, le manque d'explications. Tu précipites tes souvenirs sur les précipices sans nom, dans les crevasses sans fond. Entre deux larmes salées, il y a comme un goût acide sur le fil de ses émotions qu'on pousse au suicide.

Qu'elle aille crever, tu en as assez des fantômes.
Qu'elle aille se tuer, tu as suffisamment donner.
Et tu ne sais pas pardonner.

Delphine ou Eden, quelle importance? Ce sont toutes les mêmes. Les indécises qui oscillent, vacillent. Les traîtresses qui diluent les mensonges au milieu des songes. Pas vraiment fragiles, elles ne sont que des pestes imbéciles, futiles. Les déceptions ne qu'une question de temps, de tant d'horreurs, d'erreurs. « Goujat. » . Oh vraiment ? Réellement? La princesse des serpents se prend pour la reine des insouciances. Elle se prend pour celle qui joue les fausses indifférences, se plaisant dans ses sombres indécences. Mais elle n'est pas elle. Tu te le sens, le ressens. L'air a changé, s'est différencié. L'air s'est raréfié, pressé. Les fragrances ont changés, se sont dilués. Là où Eden s'effondre, une autre s'agrandit, se trahit. Là où elle n'est plus, une autre a tout pris, tout voulu.« Vous n’êtes qu’un sauvage sans distinction. Votre charisme ne rattrapera pas vos manières d’Ours Polaire. »  , tu hausses les sourcils, visiblement amusé, intéressé. La lueur éclair, clair dans tes yeux dansent encore sous sa main. La langue rappe, dans les accents étrangers, agités, pressés. La langue valdingue, vacille, s'épaissit. Et la gifle ne te fait rien. Rien de rien. Du sud au nord, elle sonne faux, elle sonne le manque de mots.

Stupide, stupide, stupide tricheuse.
Stupide, stupide, stupide menteuse.

« Et ne vous avis.. » , les jambes flanchent, le corps tombe, sombre. La faiblesse te fait tiquer, t'interroger. Eden tremble, chute. Eden s'écroule mais elle ne meurt pas vraiment, pas totalement. Les bras se croisent. Tu en as vu des hommes mourir, se trahir. Tu en as vu des pertes. Tu en as vu des enfers, des douleurs de fer. La bête ronronne, affectionne le chaos millimétré de ces existences brisées. Ton roi appelle, tu ensorcelles, décèles, enfonçant la lame droit dans les cœurs. Le sang froid s'excite, se dessine. « Ce n'est pas drôle. », lache-t-il, dardant sa langue contre les barreaux. Il a soif, il a faim. « Bousille la, éventre la. Fais lui payer, ne la laisse plus se relever. Les femelles doivent rester à terre. », le loup s'ébroue, fulminant, colérique & toxique. Et le tatouage désarme, crame. Il n'a le droit qu'au silence, qu'aux indifférences. Il n'est qu'un animal en cage, trop sauvage. Le souffle se fait plus cruel, plus sensible & passible. Au bord du vide, elle pourrait tomber, chuter. Succomber.

 « On ne me dresse pas. » , elle a regagner le contrôle, imposer ses volontés. Un sourire se dessine. La princesse des neiges se dissimule, s'allume. De glace, elle s'envole, vole dans ses fantasmes. Loin de cette princesse peu charmeuse, elle devient orageuse, rageuse. Un frémissement de tes lèvres, tu peux l'éduquer, la dresser. Tu peux faire de l'armure des murs imprenables, insaisissables. « Vraiment ? », claque ta voix. Elle a bu la fiole, elle ne s'étiole plus. Elle ne s'abandonne plus. Et ça s'embrume. Tu as le cœur en enclume. « Ce que vous venez de faire : la première et la dernière fois. Je ne suis pas une de vos dociles et stupides marionnettes. »  , tu roules des yeux, un peu déçu. Le sourire se fait plus carnassier, plus pressé. Tu veux la tuer. Tu veux bousiller. Elle n'est rien qu'un mensonge, un vieux songe. Et si elle se dresse, se redresse, ce n'est qu'une illusion. Elle est défectueuse. Elle est à jeter, simple jouet cassé. « Vous faites ce que vous désirez avec vos petites françaises, vos impures, vos soumises. » . De mieux en mieux, elle insulte le pays libre, frissonnant de milles séduction, ne souffrant pas d'un seul manque d'éducation. Elle ne va pas s'en tirer comme ça. « La France n'a pas besoin d'une pureté déclinante, passable & détestable. », ta voix trace les courbes d'une nation mille fois chéri, enrichi. Il trace l'amour & les velours. « Elle n'a jamais été soumise. Elle n'est pas l'Angleterre sorcière. ». Si faible, tellement faible, ils sont incapables, répétant encore & toujours les erreurs de leur semblables. La France, elle, ne crée pas de faiblesses, ne cherche pas le manque de politesse. Et sous la délicatesse, une adresse parfaite, une main de fer. « Ici, c'est vous qui êtes soumise. », caresses-tu dans les douceurs de ta voix. Les souvenirs l’enchaînent, la déchaînent. Et tu perçois toute sa détresse, toute sa maladresse. Princesse de pacotille, elle se bousille. « Vous êtes la seule à mentir. ». A vous trahir.

« Il n'y a aucune utilité à vous dresser. Qui a besoin d'un jouet cassé ? ». Elle n'est ni réparable, ni désirable. Une simple ombre d'elle-même sous le filigrane de la dépression & des hésitation. « Et fatalement, vous finirez à la benne. ». Aucune utilité. Aucune responsabilité. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'elle ne soit abandonné, condamné. « Restez loin de Vincianne. », glisses-tu en enfonçant tes mains dans ta veste. « Sinon, ce ne sera pas que ma main. ». La menace ronronne, se dérobe & s'enrobe de douceur & de douleur. Tu tiens toujours parole. Tu tournes les talons. « Je vous laisse à vos sottes occupations. », le mépris suinte, claque & s'arque. Tu te fais moqueur & tricheur.

Tant pis. Tu n'es déjà plus ici.
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