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sujet; un mensonge peut en cacher un autre |
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Le 20 mai 2002 Personne à la boutique, ce matin. Elle est ouverte, pourtant. Les clients viennent habituellement en après-midi et en soirée, parfois même la nuit, quand ceux-ci sont des privilégiés, des amis de sa famille, des Mangemorts, des personnes qui ont le choix des heures d'ouverture de Barjow & Burke. Sur le plancher de bois se promène Eris, qui fait claquer ses talons avec vigueur en circulant entre les allées, laissant son parfum la suivre et témoigner de sa présence en ces lieux. Elle vient très peu ici, mais c'est à chaque fois un plaisir, un retour dans tout ce qu'elle a toujours vécu, dans l'environnement qui l'a vue grandir.
Sa baguette s'agite habilement, secouant les rideaux et les tentures, faisant voler des nuages de poussière autour d'elle, la nimbant d'une aura sombre, grisâtre, bien loin de sa lumière. Un mouvement, la poussière part d'un miroir encrassé; un autre et elle s'évapore de sa jupe, où elle s'est déposée par mégarde. Elle ne porte pas attention aux bruits, à la boutique, elle s'assure seulement de ne rien toucher, prudente, chantonnant à voix basse. La voix paisible de son père se fait entendre dans son dos : « Eris, mon cœur, qu'est-ce que tu fais ici ? Triomphante, elle se retourne, agitant sa baguette pour faire disparaître la poussière du dessus d'une commode d'un noir d'encre, usant du seul sort ménager qu'elle connaît. Outre ceux qu'on utilise avec les vêtements, les cheveux et le maquillage, évidemment, ce qui ne compte pas. Du ménage ! Papa, ce n'est pas raisonnable de laisser cette boutique s'encrasser si rapidement. As-tu idée d'à quel point la poussière peut endommager ces précieux artefacts ? Corvus croise les bras sur son torse, les sourcils haussés dans cette expression interrogative qu'elle connaît bien. Oui, ça je vois bien, mais... tu n'as pas du travail ? Non, j'ai remis tout ce que je devais faire, déjà, et j'attends Gwen. Miss Lestrange ? Un petit roulement des yeux. De quelle autre Gwen pourrais-je te parler ? Elle cherche un cadeau pour sa mère, si j'ai bien compris, et elle a demandé mon aide pour l'aider à le trouver. »
Son aide à elle, et certainement pas à personne d'autre. Une petite fierté pour la Burke, qui n'est pas connue pour son talent de vendeuse au sein de cette boutique, mais qui est à ce moment réquisitionné spécifiquement pour effectuer une vente. Elle voit le regard de son père hésiter, les coins de sa bouche vibrer, ses lèvres se plisser, jusqu'à ce qu'il lâche un « Soit » qui indique sa victoire. Il n'interviendra pas dans ses affaires, même si c'est un cadeau dédié à Mrs Macmillan (enfin, Lestrange, mais bon, vous savez ce qu'il en est) et qu'à son avis, il faut bien plus que l'avis de son idiote de fille pour sélectionner quelque chose de convenable pour celle-là. Il suffit de peu de choses pour contenter Eris.
Justement, la porte s'ouvre, un tintement de clochette, sur Guenièvre – « Gwen, enfin ! Je disais justement à Papa que tu avais demandé mon aide, pour trouver le cadeau de ta mère. L'emphase sur la possession, les yeux de Corvus Burke qui roulent, un sourire amusé se peignant sur ses lèvres. Bonjour, Miss Lestrange. Si vous avez besoin d'aide, toutes les deux, je serai dans l'arrière-boutique. » Juste cela avant qu'il quitte, les laissant seules dans la boutique. La journaliste peut enfin se laisser aller à une étreinte chaleureuse avec la Serpentard, à qui elle chuchote, près de l'oreille, avant de se séparer d'elle : « J'avais peur qu'il nous casse les pieds. » Oui, vous savez, avec ses blablas de vendeur expérimenté et de tout ce dont elle n'a pas besoin, parce qu'elle sait bien mieux que lui qu'est-ce que la mère de Gwen peut bien désirer pour son anniversaire. « Tu es resplendissante ! Où as-tu pris ces chaussures ? Savais-tu qu'Aliss d'Anjou serait morte d'une overdose, en fait ? » Les familiarités d'usage, avant d'entamer les choses importantes, et surtout, les potins colportés d'une amie à l'autre avant tout. Il faut bien se réchauffer, avant une séance de magasinage.
Dernière édition par Eris Burke le Jeu 21 Mai 2015 - 17:26, édité 1 fois |
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| Mentir, dissimuler, déguiser volontairement la vérité, nier ou taire ce qu’on devrait dire, ce qu’il faut dire, ce qu’on doit dire. Depuis leur plus jeune âge on apprend aux enfants à distinguer le bien du mal, à dire la vérité et à en affronter les conséquences. Pas à moi. Parce que les conséquences seraient d’autant plus terribles si la vérité était dévoilée. Alors je mens, chaque jour un peu plus, m’enfonçant dans des mensonges qui un jour me submergeront. Je suis douée pour cela, j’ai de l’entraînement. Jamais trop, mais jamais trop peu, tout était dans l’art de détourner les choses, les esprits, avoir la bonne réaction, le bon ton. Mentir était tout un art. Severus avait, malgré lui, distillé quelques bribes d’informations que j’avais, tel un puzzle, mis en place. Entre souvenirs troubles, découvertes hasardeuse et réalité, je faisais le tri. Plaçant mes pièces les unes à côté des autres, tentant de les accorder ensemble sans grand succès. Il y avait trop de trous, trop d’inconnus pour que les interrogations d’une vie trouvent des réponses. Ce n’était pas si simple, rien dans ma vie ne l’avait été alors je jouais simplement avec les cartes qu’on avait placés entre mes mains. L’atout du jour était une surprise, une amie, un feu-follet bruyant mais attachant. Si mon passé était aussi obscur que mon avenir, mon présent lui était pétillant de rose, de violet, de vêtements à la mode et de cancans en tout genre et de mojito. L’effet Eris Burke. Dévastateur si méconnue. Levée tôt ce matin je n’étais préparée pour retrouver mon amie à qui, une fois n’était pas coutume, j’avais menti. Pour une fois ma « tendre » mère serait d’une aide précieuse. Nous allions bientôt célébrer sa naissance et il me fallait un paquet à mettre sur une table déjà abondement remplie par ses fils adorés. Je donnais le change en lui offrant souvent un collier, dans l’espoir qu’elle ne s’étrangle avec, des fleurs dont une allergie soudaine pourrait la tuer, des friandises qui pourraient faire fausse route dans ses voies respiratoires, un vêtement ou un accessoires qui pourraient soudainement s’enflammer sur elle… tant de si et si peu de temps. Je n’étais pas dénuée d’inventivité et d’imagination lorsqu’il s’agissait d’inventer la mort de celle qui ma rabaissé toute ma vie… La mort ne semblait pas vouloir d’elle, comme je la comprenais. Mais cette fois-ci son cadeau serait un achat longuement réfléchi. Une armoire à disparaitre, non pas pour ma mère ou alors plutôt le genre cercueil, non, une vrai armoire dont le miroir serait manquant, voilà ce que je cherchais réellement. J’étais certaine de trouver l’objet dans la boutique familiale de mon amie. Alors oui, le prétexte du cadeau d’anniversaire était parfait et j’avais donc envoyé un hibou à Eris afin qu’elle m’accorde un peu de son temps dans l’allée des embrumes et plus précisément dans la boutique. Après avoir récupérer une commande passée à mon elfe de maison, je me dirigeais donc vers notre point de rendez-vous. Ponctuelle j’arrivais donc à l’heure prévue et poussait la porte. Le tintement de la clochette attira l’attention de mon amie et de son père à qui j’offrais un sourire avant de répondre poliment. Bonjour Monsieur Burke, bonjour Eris. En effet, j’ai pensé que tu me serais d’une aide précieuse pour cet achat. Et pour mes recherches personnelles surtout. Eris était une banque d’informations impressionnante, souvent futiles mais jamais inutiles. Je vous remercie, nous n’hésiterons pas. Mais alors pas DU TOUT à ne pas le déranger. Il pouvait s’installer tranquillement dans un fauteuil et feuilleter la gazette. Une fois partie Eris se rapproche de moi et je l’étreins également sincèrement heureuse de passer un peu de temps avec elle-même si mes raisons ne sont pas toutes nobles. Il s’inquiète sans doute pour sa boutique, Merlin seul sait si l’envie va nous prendre de remplacer tous les rideaux ! Annonçais-je amusée. Je n’avais aucune envie de re-decorer la boutique qui plaisait sans doute beaucoup aux habitués avec cette décoration. Je te remercie et te retourne le compliment, cette jupe est tout simplement par-faite. Tu as changé de parfum ? Oui, Eris était, comme moi une jeune femme à la pointe de la mode, pire elle vous dirait qu’elle EST la mode, aussi je n’hésitais jamais à parler chiffon avec elle, et puis… elle adore ça ! Chez Tissard et Brodette, ils ont ENFIN décidé de se mettre à la mode question chaussures. Envolé les mocassins noir pour l’école, ils ont maintenant un choix incroyable de chaussures en tout genre. Tout n’est pas du meilleur effet mais ces petits bijoux m’ont vite fait de l’œil. Oui, j’avoue, moi aussi j’adore ça, surtout quand j’en parle avec une connaisseuse ! Après les vêtements & accessoires, qui étaient des sujets intarissables voilà les cancans ! Oui, ça fait grand bruit au ministère, tout n’est pas rose pour la famille d’Anjou en ce moment. Les parents ne doivent plus avoir envie de sortir de chez eux, pourtant, comme toujours dans ces cas-là, c’est le monde qui vient à eux. Parce que l’élite était ainsi faite. Prenez ma mère par exemple, elle s’était rendue chez les D’Anjou rapidement après la propagation de l’information. De façon informelle pour voir les dégâts de ce genre de disparition, se repaître de leurs souffrances, s’amuser de la décoration morbide du moment, profité des mets fins qu’ils avaient l’obligation de fournir à leurs « invités ». Tout ceci de façon déguisé bien entendu, elle leurs indiquait à grand renfort de sourire contrit et de regards larmoyants qu’ils avaient tout son soutien en ses tristes moments tant pour la perte de leur fille que la trahison de leur fils. Foutaise. Ma mère ne bougerait pas le petit doigt s’ils en avaient réellement besoin. Avant d’oublier, j’ai ramené quelques douceurs de chez Madame Pieddodu, j’ai pensé que nous aurions une petite faim à un moment donné. Je lui tendais le petit sac la laissant découvrir divers douceurs sucrées. |
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| La sorcière éclate d'un rire chantant quad Guenièvre parle de remplacer les rideaux de la boutique – parce que ça ne ferait pas de mal, en effet ! Il y a un moment qu'elle a arrêté de vouloir ajouter une touche moderne à la boutique et même sa reconstruction, suite à la bombe pompée à l'automne, n'a pas convaincu son père et son frère aîné de la laisser intervenir un peu dans le décor. Résultat : la boutique est aussi sombre et poussiéreuse qu'auparavant, avec une excuse de « certains objets ne supportent pas la lumière » et gnagnagna.
Eris esquisse un grand sourire quand son amie souligne la perfection de sa jupe – indéniable – et remarque même son nouveau parfum, ce qui génère chez elle un léger secouement de ses cheveux. « Merciiii. Tu as vraiment le nez ! J'essaie une nouvelle création, je pense que ça colle mieux à ma personnalité, et puis, avec les cigarettes que je fume, je ne cumule pas les odeurs fleuries. Une nécessité, pour ne pas s'étouffer elle-même. Elle détaille avec plus d'avidité les chaussures de la Lestrange, au fur et à mesure de ses explications sur celles-ci et sur leur origine : Chez Tissard et Brodette, ils ont ENFIN décidé de se mettre à la mode question chaussures. Envolé les mocassins noir pour l’école, ils ont maintenant un choix incroyable de chaussures en tout genre. Tout n’est pas du meilleur effet mais ces petits bijoux m’ont vite fait de l’œil. Ça fait une éternité que je n'y suis pas allée, je vais devoir me rattraper. » Indécent de sa part, d'être aussi en retard. Au moins, elle l'a su de Gwen et non pas d'une autre personne... ça vaut certainement le coup d'oeil. Et parlant de coup d'oeil... parlons encore D'Anjou et de leurs déboires. « Oui, ça fait grand bruit au ministère, tout n’est pas rose pour la famille d’Anjou en ce moment. Les parents ne doivent plus avoir envie de sortir de chez eux, pourtant, comme toujours dans ces cas-là, c’est le monde qui vient à eux. » Elle accueille ce commentaire d'un claquement de langue critique, comprenant tout à fait ce dont elle parle. Sa mère n'y est certainement pas allée, elle préfère se mêler de ses affaires, mais il y a de quoi être assuré que Martis est allé s'incruster chez les D'Anjou pour se pavaner et le doucereux. « Quelle horreur. »
Rien de moins. Ce n'est certainement pas elle qui créerait de tels remous. Ses parents n'ont peut-être pas engendré le prochain Ordre de Merlin, mais ils n'ont pas non plus engendré une machine à scandales.
« Avant d’oublier, j’ai ramené quelques douceurs de chez Madame Pieddodu, j’ai pensé que nous aurions une petite faim à un moment donné. » Eris tape ses mains, quelques coups ravis, les yeux fixant désormais le sac, qu'elle ouvre avec curiosité. Des douceurs, oh oui, dont ses préférées (enfin, n'importe quel dessert est son préféré, à ce stade de gourmandise). Des macarons à la violette, par exemple. « Tu es merveilleuse. » Elle la connaît si bien. Elle lui redonne le sac, il ne faut pas lui laisser cela entre les pattes sinon elle va tout dévorer en moins de deux, avant de prendre d'autorité le bras de la Lestrange pour l'entraîner dans une des allées de la boutique. Celle plus à la vue des visiteurs, moins dangereuse. « Aloooooors. Qu'est-ce que tu lui avais donné, l'an dernier ? Un collier, non ? Celui avec les opales ? Il était joli, il me semble, et Martis avait rafraîchi certains sorts sur celui-ci, dont celui d'étranglement... Qu'est-ce que tu recherches ? Bijou, meuble, vêtement, arme, parchemin d'ensorcellement, bibelot, relique, objet utilitaire ? » Une voix de vendeuse, de marchande, toujours aussi enjouée, avec pourtant ce professionnalisme qui rappelle qu'elle est bien une Burke. Et que malgré tout, l'apprentissage de sa famille n'est jamais bien loin. |
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| La décoration était tout un art. Un art ou Eris Burke excellait, du moins si vous aimiez les couleurs vives et pétillantes. De mon côté tout était plutôt… sobre. De nobles matériaux et des touches de couleurs ici ou là, je n’étais pas du genre à aimer les choses criardes, après tout j’avais l’art et la manière de passer complétement inaperçu lorsqu’il le fallait. Néanmoins cette boutique était austère, sombre et poussiéreuse un peu comme le comportement parfois caverneux de son propriétaire. J’avais la chance d’être une Lestrange et qui plus est une amie d’Eris aussi M.Burke se montrait plutôt « sympathique » avec moi, en revanche Barjow restait du genre taiseux et parfois vraiment désagréable. C’était une des raisons qui me poussait à faire intervenir Eris quand j’avais besoin d’un objet dans cette boutique. La présence de mon amie était mille fois plus agréable que celle des deux propriétaires réunis et c’était toujours une bonne occasion de profiter de sa compagnie. C’est de la bergamote en note de tête ? C’est vraiment agréable. Est-ce une de tes créations ? Eris pouvait être surprenante et le fait qu’elle s’essaye à la création de parfum ne m’étonnerait pas vraiment. Je ne portais jamais de parfum officiellement parce que ma peau rejetais tout artifice du genre et officieusement parce que les odeurs nous trahissent toujours. Ma « faible constitution » avait bon dos. En revanche j’avais une grande mémoire olfactive, sans doute dû à mes nombreux entrainements de potion avec Severus. Au fond un parfum n’était rien d’autre qu’une potion longue durée… Je compte sur toi ! Nulle doute qu’elle se mettrait très vite à jour de ce côté-là. Des scandales…. Non Eris n’en ferait certainement jamais, du moins pas toute seule. Je me demandais parfois comment mon amie réagirait si elle savait…. Que dirait-elle quand elle découvrirait que je n’étais pas celle qu’elle croyait. Ni une sang-pur, ni une Lestrange, ni même cette jeune femme « fragile » que je pouvais lui montrer… Une machine à scandale ? Oui vraisemblablement dans un avenir plus ou moins proche. Je préférais éloigner de moi cette idée… que deviendrait-elle si les mangemorts perdaient ? Si l’élite était mise à mal. Eris n’était pas une ennemie, elle n’était pas dangereuse. Elle profitait simplement des privilèges que sa naissance au sein des 28 sacrés lui avait offerts. Eris ferait sans doute partie des dommages collatéraux… Il ne fallait plus y penser, pas maintenant… pas ici. Non parlons plutôt sucreries, cadeaux, futilités. Je les pose là, ils seront plus en sécurité. Là, juste derrière le comptoir, assez loin de nos doigts gourmands. Je la suivais d’un pas leste observant autour de moi, cherchant du regard une armoire imposante que je ne pouvais pas louper. Oui, tu as une excellente mémoire. Même si comme toujours ma mère n’avait pas touché l’objet… elle l’avait même offert à quelqu’un d’autre si mes souvenirs étaient exactes… Pas de bijoux pour cette année, pas deux fois de suite. Je ne sais pas… un bibelot ou un meuble ce serait parfait. Tel que je te connais tu as déjà des idées, je me trompe ? Oui un meuble !! Je ne devais pas me montrer trop pressante même si mes lèvres brulaient d’envie d’hurler « armoire à disparaitre ». Je devais me montrer patiente, nous allions forcement passé devant et je pourrais ainsi poser toutes les questions que je souhaitais à mon amie. Je trouve qu’acheter un cadeau à nos parents relève de l’exploit… ils ont déjà tout ce qu’il faut. Je suis heureuse de t’avoir près de moi, tu rends cet épineux problème bien plus agréable ! Et j’étais sincère sur le côté agréable de sa présence. Je crois qu’on nous observe… Dis-je en riant en pointant un bocal d’œil de verre qui en effet était tous tournés vers nous. Tout cela ne me faisait pas peur, j’étais venue ici plusieurs fois, plus jeune Eris m’avait déjà fait une visite animée et colorée… des souvenirs d’enfants. |
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| « C’est de la bergamote en note de tête ? C’est vraiment agréable. Est-ce une de tes créations ? Un petit hochement de tête, ravi. Définitivement un nez ! Un petit parfumeur peu connu. » Ses connaissances en sortilèges se limitent souvent à la création de cocktails, même si la parfumerie n'est pas très loin de ce genre d'art... à la différence que sentir la bouse est franchement moins agréable. Elle préfère nettement confier son délicat parfum à quelqu'un d'autre, qui puisse s'assurer de la rendre inoubliable.
À son questionnement sur l'ancien cadeau, Guenièvre lui confirme son propre talent mémoriel : « Oui, tu as une excellente mémoire. Un hochement de tête satisfait, ses yeux qui louchent vers le comptoir où les mignardises sont abritées bien sagement. Comme c'est difficile, de résister à sa dent sucrée... Pas de bijoux pour cette année, pas deux fois de suite. Je ne sais pas… un bibelot ou un meuble ce serait parfait. Tel que je te connais tu as déjà des idées, je me trompe ? Ses épaules se haussent, accueillant l'évidence. De toute façon, y a-t-il un moment où Eris Burke n'a pas d'idées sur une question ? Évidemment. Quelques suggestions qui pourraient convenir. » Elle en profite pour sortir ses cigarettes et s'en allumer une, du bout de sa baguette, le parfum délicat des Shalimar se joignant au sien.
« Je trouve qu’acheter un cadeau à nos parents relève de l’exploit… ils ont déjà tout ce qu’il faut. Je suis heureuse de t’avoir près de moi, tu rends cet épineux problème bien plus agréable ! Tu parles ! Les miens sont des plaies, autant mes parents que mes frères... s'ils ont besoin de quelque chose, ils se l'achètent, se le commandent à l'étranger, vont le chercher eux-mêmes dans le cas de Seth... j'ai laissé tomber l'idée de les surprendre, je leur demande toujours directement ce qu'ils veulent. » Ils en sont épuisants. Pour qu'Eris abdique à l'idée de surprendre quelqu'un, il faut le faire, mais les Burke savent être particulièrement exténuants. Elle-même en est un joli spécimen. « Je crois qu’on nous observe… Le rire de Gwen la fait également sourire, alors qu'elle se penche pour regarder leurs admirateurs... droit dans les yeux. Shoo, allez, curieux ! » Un index tapé contre le dessus du bocal suffit à faire détourner le regard des globes oculaires, gênés et soudainement timides. « Moi aussi je suis contente que tu aies demandé mon aide. » Le tout avec une voix douce et honnête. Ça la rend plus légitime au sein de sa famille et de ses pratiques. Ça lui fait passer un bon moment en bonne compagnie. Elle tire une autre bouffée de sa cigarette avant de l'écraser dans un cendrier auto-nettoyant, qui fait disparaître le mégot aussitôt et vaporise un parfum mentholé au-dessus de lui. Pratique.
Les deux jeunes femmes arrivent devant une glace, qui arrive à la taille de la Burke approximativement. Pourtant, pas de reflet : qu'une noire étendue, vide, sans rien. Pas même l'ombre de leurs regards à elle. « C'est une Glace aux Compliments. Forgée par un artisan qui s'est inspiré d'un conte allemand, trempée dans une eau parfaitement pure, le cadre d'ébène laqué de noir. D'un geste de la main, elle écarte légèrement la Lestrange pour se placer devant la glace, seule. Miroir, miroir en bois d’ébène, dis-moi, dis-moi que je suis la plus belle. » Aussitôt, la glace sombre s'anima, devenant transparente, prenant littéralement la forme d'un visage humain sortant du cadre, le visage d'un homme aux traits carrés et séduisants, les yeux pourtant vides et sinistres. « On ne trouve pas plus belle que toi. Tes cheveux, comme une cascade de bronze, ruissellent sur ses épaules... » Dès qu'elle s'écarte, le visage se fane, jusqu'à redevenir cette glace noire et impénétrable. « Pas mal, hein ? Il raille un peu sur le pas plus belle que toi, mais les compliments sont réels. Quasi inoffensif, il ne faut pas toucher la glace au risque de vouloir y entrer, s'y noyer magiquement, mourir, enfin, toutes ces choses classiques, mais il habillerait joliment un mur et je suis certaine que ta mère serait contente d'avoir quelqu'un pour la complimenter. » Première suggestion, une ! |
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| Du très bon travail, il n’est pas entêtant du tout. C’était vrai, il se propageait avec douceur autour de lui, restait à savoir si cela persistait sur la durée mais je n’étais pas là pour faire l’analyse du parfum de mon amie. Je suis son regard vers les pâtisseries, moi aussi elles m’appellent mais il faut résister, c’est d’ailleurs ce que je lui glisse à l’oreille. Plus l’attente est longue meilleure est la dégustation. Pour s’occuper les mains et peut être même s’éloigner de l’esprit ces douceurs sucrées elle s’allume une cigarette. Ça me fait toujours sourire, je ne l’ai jamais vu en finir une seule. La fumée ne me dérange pas contrairement à ce que je fais croire à certains sorciers en toussant allégrement à peine la première bouffée recrachée… Je suis d’une constitution fragile parait-il alors je joue le jeu, mais pas avec Eris. C’est inutile je sais que ça ne durera pas plus d’une minute, peut être deux. Je ne demande plus j’ai à chaque fois la même réponse « je n’ai besoin de rien » alors je fais appelle à mes amies pour avoir des idées ! A elle par exemple. Je la laisse réprimander les curieux tout en observant autour de nous cherchant l’armoire tant attendu… Rien. J’espérais sincèrement que personne n’avait eu l’idée de la déplacer… ou pire de l’acheter ! Je suis gênée de lui mentir, pas pour mon identité ça non, ça dure depuis trop longtemps pour me peiner mais à propos de l’armoire, du cadeau… d’avoir trouvé un prétexte valable alors qu’il aurait suffi de lui demander. Mais Eris ne sait pas tenir sa langue alors je préfère ne pas prendre de risque inutiles, un jour elle comprendra, je l’espère. Nous avançons dans la boutique. J’observe, curieuse de ce qu’elle a pu trouver pour un cadeau pour ma mère, cette femme que je hais tant. Curieuse de retrouver cette armoire. Elle s’arrête devant un miroir. Il est magnifique et la description que m’en fait mon amie ne fait que renforcer cette idée. En réalité c’est bien trop beau pour elle… Je me pousse sur le côté afin que seul le reflet d’Eris puisse être vu. Le spectacle est magnifique, de la très belle magie. Complétement futile et égocentrique mais magnifique. Vouloir y entrer ? Tu veux dire que certains sorciers s’y sont perdus ? Du genre bloqué à l’intérieur ? Bloqué dans un reflet, une vie de mensonge, de faux compliments… Un frisson parcourait mon corps. J’avais cette impression lorsque je m’observais dans une glace, d’être prisonnière d’un corps qui ne m’appartenait pas… d’une vie qui n’était pas la mienne. Imaginer ce miroir sur l’un des murs du manoir me donnait froid dans le dos, non vraiment je ne pouvais pas acheter cela. Il est certain que ce n’est pas mon père qui la couvre de mots doux. je ne risquais rien à dire cela à Eris, elle était parfaitement au courant comme tous les membres de l’élite. Avec toutes ces années passées à Azkaban le couple n’avait officiellement pas tenu le choc, rien d’anormal. Rien d’anormal non plus à ce que cela ne me touche pas d’avantage après tout Rabastan avait été enfermé alors que je n’étais qu’un bébé, aussi avais-je peu de souvenirs de lui, du moins Cedrella, en aurait eu peu. Je crois qu’elle me reprocherait trop de flagorneries… tu avais une autre idée ? Il me fallait trouver cette armoire et faire ainsi les allées avec Eris était la meilleure façon d’avancer. |
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| Son amie ne semble pas aussi enthousiaste qu’elle, en ce qui concerne la Glace aux Compliments. Un peu effrayée, même. « Vouloir y entrer ? Tu veux dire que certains sorciers s’y sont perdus ? Hochement approbateur du chef. Oui, y entrer. Mon frère a conclu que c’était un riche enchantement qu’on appelle le maléfice de Narcisse. On devient fasciné par sa propre image, par ce que le miroir dit sur soi, au point où l’on désire le rejoindre pour s’y aimer. On touche à la glace et aussitôt, celle-ci nous engloutit. On ne l’a pas essayé, mais selon les registres récupérés sur le sujet, soit on y reste coincé, soit on est recraché mort par noyade. C’est fascinant, c’est un réel enchevêtrement de cultures, de mythes et de sortilèges. Bon, peut-être un peu effrayant, aussi. Mais quand on n’y touche pas, tout va bien. » Histoire de rassurer son amie. Qui, pourtant, ne semble pas trouver cela enthousiasmant.
Au moins comprend-elle sa suggestion, comme en témoigne sa réponse : « Il est certain que ce n’est pas mon père qui la couvre de mots doux. » Ça, Guenièvre n’a pas besoin d’en dire plus, et Eris n’a pas non plus besoin de répondre autrement que par un long regard compréhensif et entendu. Les mariages arrangés ne sont pas toujours heureux et celui entre Mrs Greengrass et Mr Lestrange est un exemple d’union malheureuse. Si la Burke n’approuve pas l’idée de se marier par amitié, parce que ça arrange les deux parties concernées, elle doit cela dit reconnaître que ses propres parents sont bien plus heureux, de leur côté… « Je crois qu’elle me reprocherait trop de flagorneries… tu avais une autre idée ? Bien sûr. Viens… par ici. » Elle a toujours d’autres idées. Elle entraîne Guenièvre dans une autre rangée de la boutique, passant des décorations et autres luminaires aux vêtements. À une rangée des meubles, dont elle se rapproche lentement, sans savoir que c’est là que l’autre désire qu’elles aillent. Elle s’arrête devant un buste sur lequel repose un col perlé, qui luit d’une lueur d’argent dans la pénombre des chandelles. Un col très beau, dont la magie semble émaner en vagues douces et apaisantes. « C’est un col amovible, originaire d’Arménie, fait par des orfèvres très reconnus. Idéal pour rehausser un chemisier, ou une robe, et si je me souviens bien, ta mère préfère l’argent. Les perles viennent du Japon et sont ensorcelées pour ne jamais ternir et garder cet éclat si particulier. Elle le détache délicatement, le présentant entre ses mains à la Serpentard, pour que celle-ci puisse le toucher. Un travail de maître. Les perles sont retenues ensembles par des cheveux de Vélane, cousues sur une dentelle faite à la main, et cela permet de rendre la personne plus attirante, plus magnétique, recréant à une échelle plus raisonnable le charme de ces créatures. Déconseillé pour les jeunes femmes, mais très approprié pour les… sorcières vieillissantes. » Elle est polie, mais son amie sait bien de quoi elle parle. De sorcières comme sa mère, par simple exemple.
Prudemment, Eris rattache le col sur le buste, l’observant avec un brin d’envie. Elle rêverait d’arborer cette parure elle-même, mais comme elle l’a spécifié, elle est déconseillée pour les jeunes femmes (les registres rapportent des histoires horribles). Et l’or va mieux à son teint. Un petit soupir. Tant pis. Elle n’a pas besoin du charme des Vélanes, de toute façon. « C’est une pièce unique, qui se vend rubis sur l’ongle, en Europe de l’Est. Nous l’offrons à un prix plus raisonnable et vu que c’est toi… je pourrai sans doute demander une petite faveur à mon père. » Un sourire un peu coquet, un peu rusé, surprenant venant d’elle. |
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| J’écoutais d’une oreille attentive la description que me faisait mon amie. Surprenant et un poil angoissant, en effet. De la belle magie… ça c’était une certitude, ce miroir ne payait pas de mine (pour quelqu’un ayant les moyens de mettre une décoration aussi imposante dans sa demeure) mais elle recelait des trésors de magie anciennes et sans doute assez sombre. Parce que oui, la magie recrachait rarement des morts noyés, sauf s’il s’agissait de magie noire. C’est souvent le cas avec les objets de la boutique… Combien de fois ma mère m’avait ordonné de ne toucher à rien en ces lieux. Ici n’importe quelle pierre, perle peut vous « sauter » au visage avec l’intention non dissimulé de vous tuer ! Voilà pourquoi je conservais un regard à la fois curieux mais sceptique sur les objets qu’elle pouvait me présenter. Je préférais avoir le maximum d’information avant de tendre ma main sur quoi que ce soit. Si dans l’absolu l’idée de cette glace était le cadeau tout simplement parfait pour ma mère je ne pouvais pas cesser là nos recherches. Non, le cadeau n’était pas vraiment ma priorité même si imaginer ma tendre mère dans un autre monde, coincé dans son reflet fané à jamais était une image plaisante à mes yeux. Je ne pouvais pas me contenter de cela. L’armoire à disparaitre voilà le seul objet qui hantait mes pensées. Je tentais pourtant d’écouter mon amie, ses propositions plus parfaites les unes que les autres. Je n’en doutais pas avant mon arrivée elle avait dû réfléchir de ce qui pourrait convenir le mieux à Madame Lestrange. Dans d’autres circonstances j’aurai aimé offrir pareil présent à ma mère et l’y pousser avec le sourire, heureuse qu’elle voit mon reflet lorsque je la pousserai vers sa perte. Mais il allait falloir attendre, peut-être l’année prochaine qui sait ? Nous nous avancions davantage dans la boutique. Elle m’avait conduit jusqu’à un buste portant un col un peu particuliers. Je hochais la tête lorsqu’elle parla des préférences de ma mère pour l’argent. Cette vieille sorcière portait toujours un bijou en argent, persuadé que cela l’aiderait à combattre un loup-garou si jamais elle en croisait un… Tout le monde savait qu’un croisait des loup-garou aux soirées de l’élite n’est-ce pas ? hrm. Idiote. Une vieille idiote aux idées rétrogrades, préconçues, à la main trop leste, au cœur trop froid… Du bout des doigts je frôlais les perles de ce col, un travail vraiment minutieux et magnifique avait été opéré sur cette pièce. Mon sourire se fit plus large lorsqu’elle parle de sorcière vieillissante. Oui ma mère n’était plus vraiment de « première fraicheur »… dans le monde de la mode elle serait une seconde main qu’on trouve dans une friperie dans une petite ruelle dans une minuscule boutique au fond d’un carton sur lequel est inscrit « à jeter », moi méchante ? Si peu... Vous ne connaissez vraisemblablement pas ma mère. La méchanceté de son être à enlaidi sa personne. Les hurlements ont froissés son visage… Malgré tout pour le commun des sorciers elle reste une femme d’âge mur magnifique… Je profite qu’Eris raccroche le collier pour observer les pièces plus importantes autour de nous. Mon regard est comme attiré vers l’objet de mes désirs et de tous mes espoirs. Elle est là. Je sais que c’est elle, il n’y a aucun doute. J’en oublierai presque mon amie si elle ne me ramenait pas à la réalité avec un potentiel rabais sur le col. ça serai très gentil oui, ce col est vraiment magnifique, il passe en top liste. Comme si je faisais une liste… Pourtant mon enthousiasme n’est pas à son paroxysme. Mon regard est pétillant mais ce n’est pas pour cette pièce rare et magnifique non, il brille parce que j’imagine enfin avoir des réponses à mes questions, parce que je frôle peut être du doigt mon passé. C’est une armoire à disparaitre que vous avez là-bas ? Bien sûr que s’en est une. Je m’approche de l’armoire et en frôle le bois du bout des doigts. N’y a-t-il pas un miroir sur ses armoires normalement ? Sans doute pas sur toutes, certes, mais celle qui m’intéressait devait avoir un jour était recouvert d’un miroir, celui-là même qui avait causé l’importante cicatrice que j’arborais dans le dos. Je préférais m’assurer qu’il s’agissait bien de l’armoire que je cherchais… |
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| Comme souvent, l’argument faveur-demandée-à-mon-père a un point en sa faveur, puisque le regard de Guenièvre semble s’illuminer. « Ça serait très gentil oui, ce col est vraiment magnifique, il passe en top liste. » Ha ! Elle est bien contente de viser juste, comme souvent. Rien de mieux pour satisfaire l’ego de Mrs Macmillan que de révéler au monde tout le potentiel qu’elle recèle – elle est certaine que son amie lui vendra cette merveille ainsi, ou avec des arguments de ce type.
La Poufsouffle fait venir à elle un carnet une plume, qu’elle attrape au vol, pour noter dessus le nom de l’artefact, son prix non affiché (une bonne boutique n’affiche jamais ses prix, il faut savoir négocier) et son acheteuse potentielle, laissant son amie s’aventurer plus loin. « C’est une Armoire à Disparaître que vous avez là-bas ? Elle lève les yeux de son carnet, les posant sur la curiosité détaillée par Gwen. Un petit signe de tête. Oui ! Elle est là depuis des années. Une jolie pièce, jamais réclamée, dont la jumelle est portée disparue. Eris ne sait pas, oh non, que cette Armoire a servi à la prise de Poudlard, ne sait pas ce que Barjow et Burke ont autorisé, pour s’acheter la paix auprès des Mangemorts, pour vivre encore aujourd’hui dans cette quiétude d’esprit. Ce n’est pas à elle, de faire la guerre, et elle n’en sait donc rien. N’y a-t-il pas un miroir sur ces armoires normalement ? » Un miroir ? Ce n’est pas elle, la spécialiste des objets et artefacts magiques, mais il est hors de question qu’elle demande à son père de venir en boutique répondre à sa place. Elle s’avance pour rejoindre Guenièvre, observant attentivement le bois sombre, teint d’une couleur si foncée qu’il en est presque noir, légèrement luisant. Ses doigts effleurent la surface où un miroir aurait dû se trouver, selon la Serpentard, s’arrêtant sur quelques accrocs dans le bois. Sa bouche se plie en une moue pensive, tandis qu’elle fouille ses souvenirs, à la recherche des enseignements familiaux. « Celle-ci devrait en avoir un. Ces armoires peuvent fonctionner sans le miroir, qui sert surtout de décoration vu leur fonction, mais celle-ci… le miroir a probablement été cassé. On sent bien les ancrages de la glace, elle a été tout bonnement arrachée, et il y a des coupures… Elle touche encore un peu le bois, pensive, ouvre la porte pour observer l’intérieur poussiéreux, tout en faisant bien attention de ne pas trop s’y avancer. C’est quelque chose que l’on peut remplacer sans problèmes. » En tous cas, elle le croit. À valider auprès de son père et de Martis, mais si l’armoire peut fonctionner sans le miroir, en mettre un nouveau ne devrait pas gêner. Elle ne sait même pas si l’objet est fonctionnel.
Elle se retourne vers l’autre jeune fille, prenant une expression un peu plus sérieuse, croisant les bras sur son absence de poitrine, le carnet de notes et la plume toujours dans sa main. « Je sais que tu ne t’entends pas très bien avec ta mère, mais la faire disparaître vers une destination inconnue, ce n’est pas un peu radical ? » Le sérieux se change tout aussi rapidement en un grand sourire amusé, son regard pétillant accompagnant sa question rieuse. N’empêche que ce genre d’armoire, si elle compte l’offrir… ce n’est pas très utile. Sa mère risque d’y perdre tous ses vêtements (le drame). |
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| Eris avait appelé à elle son carnet, elle passerait en mode « marchandage » dans quelques secondes, inutile en réalité puisque j’achèterai ce col quel que soit son prix. Etre une Lestrange avait certains avantages, comme ne jamais compter son argent. Je pouvais m’offrir le luxe d’acheter à peu près tout et n’importe quoi ce qui à notre époque était une réelle chance dont je ne connaissais que trop bien le prix. Quoi qu’il en soit je jouerai le jeu, c’est ainsi qu’une vente s’officialisait. Mais déjà mon attention était bien loin de ses préoccupations pécuniaires. J’avais bien mieux à faire, je caressais du bout de mes doigts mon passé. Je ressentais la magie sombre de cette armoire au travers de mes doigts, ma cicatrice se réveillait comme sonné par le simple contact de ma peau avec le bois. C’était elle. Je n’en doutais plus. Eris me confirma d’ailleurs la présence ancienne d’un miroir qu’il serait facile de remplacer. Pas si facile en réalité, jamais personne ne pourrait remplacer la glace qui m’était tombé dessus voilà 19 ans déjà. Mon amie ouvre la porte et j’observe l’intérieur de celle-ci… je me souviens. Ma main se porte à mon front comme prise d’une migraine fulgurante. Mon père, le vrai. Il avait voulu me protéger et m’envoyer dans cette armoire pour que je rejoigne sa jumelle mais le sort avait été dévié et …. Le miroir… le bois… la douleur dans ma chair. Un flash rien de plus, je ne vois toujours pas son visage, je ne me souviens pas de son nom... Ce souvenir longtemps enfoui dans mon esprit était remonté si vite que s’en était réellement douloureux. Je tentais de rester stoïque malgré la douleur, l’étourdissement. Je fermais les yeux quelques secondes, lorsque je les ré ouvrais Eris me faisait face bras croisés avec une expression sérieuse que je lui connaissais peu. Surprise je l’écoutais attentivement en me massant légèrement la tempe. Je laissais mon sourire naitre au coin de mes lèvres répondant à celui de mon amie. Tu as raison, mais je pensais d’avantage à mon père pour cette armoire… J’ai lu quelques articles sur les armoires à disparaitre, elles sont pétries d’une ancienne magie noire puissante et… si effectivement on peut y ajouter une glace cela allierait l’utile à l’agréable. Puisqu’on ne pouvait pas y mettre de vêtement à l’intérieur au moins elle pouvait servir de miroir d’ornement et cela ferait un cadeau appréciable pour mon père puisque celui-ci était connu pour ses gouts prononcés avec la magie noire. Du moins l’excuse semblait tenir la route non ? Je devais faire avec de toute façon. En revanche si j’achète ce genre d’objet il va me falloir son histoire… Aurais-tu cela ? Sais-tu quand et par qui elle aurait été abîmé ? Connaitre ses anciens propriétaires… tout, TOUT ce qu’elle pouvait savoir m’intéressait même si je tentais de camoufler mon impatience au mieux. J’aurai voulu la bombardé de question mais je devais m’y prendre de façon plus douce et… être en contact de façon si soudaine avec mon passé m’avait réellement remué. J’avais chaud ou peut être froid, je devais boire quelque chose… Aurais-tu quelque chose à boire… je… je n’ai pas pris le temps de déjeuner ce matin. Mensonge encore mais ma fébrilité pouvait parfaitement passer pour de l’hypoglycémie. Pitié… qu’elle sache. Qu’elle puisse me donner les clés de mon histoire… |
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| | | | | un mensonge peut en cacher un autre | |
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