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sujet; un mensonge peut en cacher un autre

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Sa petite blague fait effet, au moins ! « Tu as raison, mais je pensais d’avantage à mon père pour cette armoire… J’ai lu quelques articles sur les Armoires à Disparaître, elles sont pétries d’une ancienne magie noire puissante et… si effectivement on peut y ajouter une glace cela allierait l’utile à l’agréable. Si c’est pour ton père en plus… on ajouterait un miroir sur un dragon, s’il le demandait. » C’est certain. Les Burke gardent de bons contacts avec les Mangemorts, surtout les plus éminents, et sans nul doute que ce titre s’applique à Rabastan Lestrange. Une petite fierté envahit Eris. Non seulement elle va vendre quelque chose pour Mrs Macmillan, mais en plus, elle va vendre quelque chose pour Mr Lestrange ! Son père va avoir de quoi être fière d’elle, c’est sûr.

« En revanche si j’achète ce genre d’objet il va me falloir son histoire… Aurais-tu cela ? Sais-tu quand et par qui elle aurait été abîmé ? » Oh. Ça, c’est moins dans ses cordes. Cette armoire, elle la connaît, mais elle est dans la boutique depuis si longtemps qu’elle ne sait plus quand elle y est arrivée. Ses dents mordent sa lèvre inférieure et elle avance une réponse prudente : « Je ne sais pas trop… peut-être que mon père… » Oui, il doit savoir. Elle ne veut pas lui demander son avis sur la question, mais bouse, là, elle n’a pas le choix.

La Serpentard semble soudainement fiévreuse et Eris pose sa main sur son bras, se penchant un peu vers elle, l’inquiétude se peignant sur ses traits. « Aurais-tu quelque chose à boire… je… je n’ai pas pris le temps de déjeuner ce matin. Oh, ma pauvre ! Je vais aller te chercher ça à l’arrière. D’un coup de baguette, elle fait venir un fauteuil à elle, les pieds griffus du meuble se déplaçant frénétiquement jusqu’à venir se placer derrière la Lestrange. Assis-toi, je reviens tout de suite. Ne t’inquiète pas, il est inoffensif. Gratte-le un peu sur l’accoudoir, il adore ça. » Eris illustre sa recommandation en gratouillant elle-même l’accoudoir brodé, faisant monter un ronronnement appréciateur de la part du fauteuil.
Elle pivote sur ses talons et se dirige aussitôt à l’arrière-boutique jusqu’à atteindre le coin de la cuisinette, où elle verse un verre d’eau bien glacée à l’intention de son amie et attrape un des petits gâteaux aux épices laissés là à l’intention des hommes de la boutique. Avant de retourner la voir, toutefois, elle va jusqu’à l’atelier que Corvus Burke partage avec son fils aîné et où il est actuellement seul, un monocle bien vissé devant son œil, le visage penché sur une assiette. « Papa ? Sais-tu à qui appartenait l’Armoire à Disparaître ? L’homme ne lève même pas les yeux, continuant d’observer les gravures de l’objet entre ses mains. Elle n’est pas à vendre. Guenièvre veut l’offrir à son père. Silence. Cette fois, elle a bien attiré l’attention de son paternel, qui s’est immobilisé. À Rabastan ? Silence encore. À un Mangemort. Rosier. Il est mort, depuis. » Mm. Ça ne la satisfait pas. Surtout, cela est trop incomplet. Trop évasif.

Les sourcils encore froncés, la moue encore critique, la Poufsouffle revient dans la boutique et offre le verre d’eau et le petit gâteau à Guenièvre. Elle fixe l’Armoire à Disparaître avec sérieux, comme si elle pouvait en deviner les secrets uniquement en la regardant, en lire l’histoire dans le vernis du bois. « Papa dit qu’elle appartenait à un Mangemort, mais… … je ne sais pas. » Elle a le sentiment qu’il lui cache quelque chose – qu’il omet plusieurs informations. Pas spécialement contre elle. Spécialement contre les Lestrange. Ce qui est encore plus étrange. « Je pourrais… quand il sera absent… vérifier dans les registres. » Prudence, encore.
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Je n’étais pas vraiment surprise d’entendre Eris dire que pour mon père tout était possible ou presque. La peur et dans le cas présent le respect de notre nom reposait sur la notoriété des hommes de la famille. Si mes frères étaient encore trop jeune pour avoir fait leurs marques mon oncle et mon père, eux avait le respect d’un grand nombre de sorciers. Dès sa sortie d’Azkaban mon père n’avait pas eu grand mal à obtenir tout ce qu’il voulait. Tout, sauf nous. Ses enfants, sa famille. La tâche s’avérait plus compliqué de ce côté-là. D’un point de vue purement matériel en revanche il aurait pu commander n’importe quoi qu’on lui aurait apporté sur un plateau d’argent et c’était bien le cas avec l’armoire. Eris semblait heureuse de vendre, non seulement pour ma mère, ce qui n’était pas si rare que ça puisque j’avais pris l’habitude de venir tous les ans mais pour mon père. J’avais tapé juste en prétextant un présent pour lui, j’espérais ainsi obtenir le maximum d’informations sur cette armoire.  C’est gentil mais je ne le crois pas fan des dragons, davantage des sombrals mais…. Le miroir sera amplement suffisant.   Des sombrals comme le souvenir vivant des morts qu’il avait non seulement vu mais organisé, je ne connaissais pas grand-chose de mon « père » mais non…. Vraiment les dragons n’étaient pas pour lui. Pas de fioriture ce n’était pas son genre et puis je m’en fichais royalement en réalité, il était donc inutile que nous perdions du temps là-dessus. Elle mordille ses lèvres, elle hésite, elle n’a pas les informations je le vois bien. Le fauteuil arrive à point nommé, la déception ne fait qu’amplifier mes maux. Je m’assois et d’un geste un peu distrait je grattouille l’accoudoir. Elle ne sait pas… peut-être ne serais-je jamais. Elle s’éloigne pour me trouver quelque chose à boire et une larme roule sur ma joue. Je l’essuie rapidement, si elle revenait elle ne pourrait pas comprendre que je sois si déçue. Bien sûr il me reste un espoir, son père. Après tout c’est lui le propriétaire de la boutique mais mon attente est tellement grande que le moindre changement dans mes plans rêvés entraine des réactions que je voudrais mieux contrôler. Pitié, qu’il sache quelque chose… j’avais besoin de découvrir qui j’étais, besoin d’appartenir à une famille, avoir des racines. Elle revient alors que machinalement je continu de gratter l’accoudoir qui semble réellement apprécier au vu de ses ronronnements tonitruants. J’attrape le verre qu’elle me tend ainsi que le petit gâteau. Merci.   Je prends une gorgée, puis deux. L’eau bien fraiche me remet un peu les idées en place mais ma cicatrice s’est réveillée, il va me falloir bien plus que ça pour la calmer. Je croque dans le petit gâteau tout en l’écoutant avec une grande attention, et une attente interminable. Un mangemort ? Qui ça ?   Non c’était une certitude mes parents biologiques n’étaient pas des mangemorts, au contraire ils étaient protégés par l’ordre. Mais je comprenais assez facilement que l’homme qui avait dû tuer mes parents en avait profité pour prendre tout ce qui avait pu l’intéressé dans ma famille, meuble bijoux ou que sais-je encore… L’armoire avait dû être revendue aux Burke de cette façon.    Ohh… il ne veut pas te donner ces informations ? Un ton un peu triste, un regard à la fois étonné et peiné… et pourtant un fin sourire s’étire sur mes lèvres. Si tu peux le faire, je veux bien. Je t’avouerai que le fait que ce soit assez mystérieux entraîne chez moi une envie encore plus forte de le découvrir… Pas toi?  J’espérais faire naître chez mon amie cette même envie de trouver tout ce qu’elle pouvait sur ce meuble. Il le fallait j’userai de multiples stratagèmes pour parvenir à mes fins. Je mords une seconde fois dans le petit gâteau, fort bon par ailleurs… Par Merlin, je suis impolie, prends une douceur dans le paquet que j’ai amené et accompagne moi !   Je n’allais pas manger toute seule et puis… je tentais d’être la plus « normale » possible malgré mon envie irrépressible d’aller secouer son père pour qu’il me dise TOUT. Je n’obtiendrais rien d’Eris de façon trop brusque et… je n’en avais pas l’envie non plus. Elle est mon amie et l’utiliser de cette façon me faisait déjà me sentir assez mal pour en rajouter en la brusquant.
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Ses mains joliment manucurées se tordent, alors que son regard fait la navette entre Guenièvre et l'Armoire à Disparaître. « Un mangemort ? Qui ça ? Rosier. » C'est le seul indice qu'elle a, la seule information qu'il a daigné lui donner, comme un os qu'on lance à un chien. Le problème est qu'Eris ne sait pas se satisfaire de si peu et son amie non plus, apparemment, vu la déception qui s'est peinte sur ses traits. Rabastan doit connaître ce Mangemort, en fait, ce doit être un de ceux de la première montée au pouvoir du Lord, un de ceux qui sont morts dans cette ascension ratée. Evan Rosier, peut-être, ou son père, pour ce qu'elle s'en rappelle.

La compréhension n'est cela dit pas longue à se faire chez la Lestrange, son ton triste venant s'accorder à l'expression de la Burke : « Ohh… il ne veut pas te donner ces informations ? Hochement négatif de la tête, petit soupir. Si tu peux le faire, je veux bien. Je t’avouerai que le fait que ce soit assez mystérieux entraîne chez moi une envie encore plus forte de le découvrir… Pas toi ? »
Moui. Enfin. Elle ne sait pas. Fouiner dans les affaires de sa famille, ce n'est pas son genre. Fouiner dans celles des autres, oui, tout à fait, mais dans ce qui est le district de son père et de Martis... elle a une légère gêne qui ne se manifeste pas pour d'autres, c'est bien certain. Son expression torturée met sans doute la puce à l'oreille de Gwen, qui semble bien plus enthousiaste qu'elle à l'idée de découvrir les secrets de cette Armoire de malheur. « Par Merlin, je suis impolie, prends une douceur dans le paquet que j’ai amené et accompagne moi ! »

Bon... si elle insiste...

La proposition rallume un sourire sur le visage de la femme, qui fait venir à elle le sac de chez Madame Pieddodu d'un coup de baguette. Un autre et un banc de bois vient accueillir son délicat postérieur, le velours rouge du siège laissant échapper un soupir d'aise quand elle se pose sur lui. À choisir, elle préfère le fauteuil à ce banc qui aime un peu trop les fesses féminines, mais tant pis. Elle s'empare des macarons aux fleurs (assortiment violettes, roses et trèfle), en pigeant un à la violette dans la boîte joliment décorée. La petite douceur apaise un peu son esprit tourmenté par les cachotteries de son père, rallumant plutôt la flamme de la curiosité et de la réflexion. « Tu vas trouver ça étrange, mais j'ai l'impression que ce n'est pas à moi qu'il désire cacher ce qu'il sait, mais à toi et à ton père. Étrange et plus encore. Ses sourcils se froncent, ses dents mordent dans un deuxième macaron. Alors qu'ils se connaissent depuis longtemps, tout de même. C'est sans doute juste une impression. »
Haussement des épaules. Il n'y a pas à chercher plus loin, dans cette direction. Le sucre l'a remise sur pieds et a chassé la légère déconvenue vécue. Ses yeux sombres courent jusqu'au comptoir d'accueil de la boutique, puis jusqu'à la porte de l'arrière-boutique. Elle n'a pas accès à Barjow & Burke seule, ce n'est pas sa boutique, mais cela ne signifie pas qu'elle ne peut pas commettre de larcin au nez et à la barbe des maîtres des lieux. « Je pourrais regarder dans les registres quand Martis sera à la boutique... Il ne me surveille pas autant que Papa et j'aurai seulement à prétexter.... quelque chose. » De quoi abrutir son frère sous un interminable blabla qu'il voudra abréger le plus rapidement possible et qui lui laissera le champ libre pour vérifier. « Je vais te trouver l'ancien propriétaire de cette armoire, c'est promis ! » Enfin, la joie est revenue.
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Je ne devais pas montrer à mon amie à quel point j’étais déçue de ne pas obtenir plus d’information à propos de cette armoire. Un nom, elle prononça un nom et déjà je faisais le tour de la lignée Rosier. Faire correspondre les dates, les âges... s’agissait il d’Evan? De son père? Etais-ce l’un des deux qui avait tué mes parents? La dernière de la lignée principale avait mon âge et ignorait sans doute tout des meurtres perpétrés par les siens, elle faisait de toute façon partie des insurgés et n’était pas une source à ma portée. Je devais en apprendre plus, il me fallait beaucoup plus d’information qu’un simple nom.... Eris à l’air sincèrement ennuyée de ne pas me fournir ce que je demande. Elle est proche de sa famille, de ses parents, de ses frères et je pouvais la comprendre. Du moins je tentais sincèrement de le comprendre en me raccrochant aux sentiments que j’éprouvais envers mes frères. Complexe. Pour me détendre malgré la douleur qui s’immisce dans mon dos, la tristesse dans mon coeur et le doute dans mon esprit je l’invite à me rejoindre pour manger un petit gâteau. La nourriture en guéri pas tout mais elle m’aide à faire le point. En parfaite jeune femme de l’élite on ne parle pas la bouche pleine, ce qui me permet de réfléchir et de reprendre le dessus. Je lui souri et la regarde s’installée sur un petit banc. Le soupire d’aise me surpris et je me rappelais que j’étais toujours en train de gratouiller mon propre fauteuil, sans doute afin qu’il ne m’éjecte pas violemment. Cette boutique était remplie d’objets plus étranges les uns que les autres et ce qui m’avait toujours amusé, depuis que j’étais toute petite. Voilà penser à autre chose... malgré tout. c’est si simple non? Je termine mon gâteau ainsi que mon verre d’eau que je fais léviter jusqu’à une table basse en verre. Je hausse un sourcil en l’entendant, surprise qu’elle m’avoue cela. Oui, c’est étrange, ils ont toujours entretenus de bonnes relations. Du moins de ce que j’en sais.   Pourquoi son père ne voudrait il rien transmettre à un Lestrange? Rabastan serait il lui aussi responsable de quelque chose me concernant? Etrange, vraiment mais si j’écoutais Eris il ne s’agissait que d’une impression... il nous fallait attendre d’avoir plus d’informations. Elle semble enfin sur la même longueur d’onde que moi, aussi motivée à trouver toutes les informations possible et inimaginables sur cette armoire et ses anciens propriétaires. Ca me touche. Elle le fait pour moi. Pour Gwen. Pour son amie. Je ne peux m’empêcher de ne pas me sentir légitime, à ma place, de ne pas mériter sa gentillesse, elle aide une fille qui lui ment depuis toujours. Je l’observe en silence, laisse un blanc sans réellement faire attention. Elle doit me prendre pour une folle quand je réouvre, enfin, la bouche.  Je te remercie Eris, sincèrement. C’est important pour moi, tu sais combien ma relation avec mon père est compliquée. J’ai toujours l’impression de marcher sur des oeufs de dragon ce n’est pas évident voilà pourquoi j’essai d’être “parfaite” même si je ne le serai jamais d’ou mon grand intérêt sur tout ce que je pourrais lui offrir.  Je ne mentais pas sur ce point là, la relation avec mon “mangemort de père” était très complexe. Etre parfaite, lui dire ce qu’il veut entendre, tenter d’être la fille qu’il voudrait, lui offrir ce qui lui ferait plaisir.... Bref une fille “parfaite”. Une fille qui, semble t’il gratouillait trop fort son fauteuil puisque celui ci se laissa “tomber” en pliant ses quatre pieds, sans doute en appréciant un peu trop ce que je faisais à son accoudoir. Autant dire que je fus surprise de “tomber” d’un étage mais passer le “cri” de surprise c’est un rire clair qui quittait mes lèvres. Rire, ça faisait du bien de rire un peu, pas un rire forcé, non, un rire simple et clair. La situation était cocasse, c’est donc sur le ton de l’humour que je prenais le fait de me retrouver presque au sol. Je crois que ton gâteau m’a fait prendre du poids, beaucoup de poids! 
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Son amie partage le même doute sur la relation entre leurs pères, la même incompréhension. Cela dit, elle semble aussi se ranger à l’idée que c’est une simple impression de la part de quelqu’un qui ne connaît pas tous les paramètres de la situation.

Le silence s’étire, suite à son assentiment, et un nouveau doute lui vient. Peut-être Guenièvre pense-t-elle qu’elle ne peut pas obtenir ces réponses ? Ou a-t-elle changé d’avis, en ce qui concerne l’armoire ? Si elle n’est pas à vendre, selon les propos de son père, même pas à Rabastan Lestrange… pourquoi continuer de s’intéresser à cet objet ? Ses mains se tordent un peu, d’appréhension, et elle est soulagée quand la Serpentard reprend la parole, comblant ce silence gênant (elle n’aime pas le silence, elle aime les rires et les bavardages) : « Je te remercie Eris, sincèrement. C’est important pour moi, tu sais combien ma relation avec mon père est compliquée. J’ai toujours l’impression de marcher sur des oeufs de dragon ce n’est pas évident voilà pourquoi j’essaie d’être “parfaite” même si je ne le serai jamais d’où mon grand intérêt sur tout ce que je pourrais lui offrir. »
C’est si touchant. Elle a joint ses mains sur sa poitrine, touchée par les mots de son amie. Elle se doute bien que les relations entre les Lestrange ne sont pas simples et les efforts de Guenièvre pour se rapprocher de Rabastan sont superbes. Seule la chute de sa camarade l’empêche de s’épandre dans une litanie de compliments et de niaiseries sur son sens de la famille, sa douceur, sa beauté… enfin, tout cela.

Eris éclate également de rire, fixant Guenièvre à terre et le fauteuil, également tout avachi, laissant un dernier ronronnement grave s’échapper tandis qu’il se colle un peu plus sur la Serpentard, à la recherche de nouvelles caresses. « Je crois que ton gâteau m’a fait prendre du poids, beaucoup de poids ! Un autre rire. Ses doigts viennent gratouiller l’accoudoir, se récoltant un autre ronronnement. Elle a trouvé ton point faible, mh ? Allez, retourne à ta place. » Le fauteuil obtempère, après un petit grognement de protestation (elle ne pense pas un instant que parler à un fauteuil puisse être étrange), et la Poufsouffle aide son amie à se relever. Sa baguette fait disparaître la poussière bien vite de ses vêtements. Impeccable, comme lors de son entrée à la boutique.

Revenons aux affaires sérieuses.

Des bruits dans l’arrière-boutique lui signifient que son père considère qu’elle a pris bien assez de temps avec son amie pour papoter chiffons et affaires de cœur (qu’il croit, celui-là) et qu’il va bientôt les envahir. Lui, ou son oncle. Ou Martis. Ou Nell (qu’elle n’a pas vraiment envie de croiser). Heureusement qu’il la prévient… Eris élève la voix, assez pour que Corvus Burke l’entende de l’arrière-boutique : « Est-ce que le col de perles t’a convaincue ? Ou veux-tu regarder encore un peu ? » Papillonnement des yeux, sourire angélique et charmeur. Il n’est pas trop tard pour négocier un prix plus raisonnable, pour ce col… si Gwen se décide rapidement. Et après, elle pourra réfléchir à un plan d’attaque pour s’infiltrer dans la boutique et sortir les informations qu’elle désire des registres.
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La vie serait si simple avec une fiole de veritaserum entre les mains. Quelques gouttes dans le thé et l’affaire était faite. Tout deviendrait clair, net et précis, je saurai qui, quand et comment. J’avais effleurer la vérité du bout des doigts mais comme toujours elle s’échappait ne laissant que la douleur de l’inconnu. Si simple... mais complètement or de propos. Mon estomac se nouait déjà d’user de mon amitié avec Eris à des fins complètement personnelles, user sur son père d’une potion pour lui arracher la vérité n’était vraiment pas une bonne idée. J’étais prête à beaucoup pour connaître mon identité, pour avoir la clé de mon passé mais je ne voulais pas blesser mes amis. Je devais prendre sur moi, accepter la douleur et l’échec et le tout avec le sourire. Mon amie ne comprendrait pas, elle ne connaissait rien des tourments de mon âme. J’avais vu à ses mimiques que mes paroles avaient fait mouche. Elles était aussi sincères que pratiques, ma relation avec Rabastan étant des plus étranges et des plus tendues. Je ne pouvais pas me permettre de miser sur une relation père/fille “normale” mais je tenais à faire de mon mieux afin de ne pas mettre la puce à l’oreille de ce père tant rêver. Bien sûr, agir de la sorte me pesait également, lui qui avait voulu se montrer si patient, si présent pour moi, pour mes frères, je me devais de ne pas replonger, ne pas imaginer qu’une vie de famille serait possible en sa présence, il n’était pas mon père et ne le serait jamais. Severus me le répétait assez. Je mentais depuis trop longtemps et à trop de personne, ces fausses relations m’écorchaient un peu plus à chaque fois. Lourd, douloureux. Heureusement ce maudit fauteuil nous permettait de détendre l’atmosphère et surtout d’éloigner des pensées de mon amie les sentiments si différents qu’elle avait pu lire dans mon regard l’espace de quelques secondes. J’étais maintenant à terre et nous échangions des rires clairs et sonores qui allégeait ma mauvaise conscience. Je plaisantais sur mon poids comme nous pouvions le faire entre amies. Certains auraient été outré de se retrouver ainsi, au sol par un meuble ensorcelé, mais cela m’amusait beaucoup. La jeune Poufsouffle évoluait ici comme une princesse entre ses murs, ordonnant aux globes oculaires, invitant les fauteuils à participer à nos discussions... La sombre boutique de son père devenait un royaume enchanté en sa présence. Elle congédia le fauteuil qui lui obéissait tel un elfe de maison ayant son petit caractère puisque celui ci sembla “grogner” lorsqu’il dû s’éloigner de mes bienfaits, mes “gratouilles” qu’il avait apprécié jusqu’à ne plus pouvoir tenir sur ses pieds. Une fois debout Eris m’aida à ôter la poussière de mes vêtements. Tout comme mon amie j’entendais fort bien son père, dans l’arrière boutique qui semblait commencer à s’agacer de nos babillages et de nos rires, cette boutique était la sienne et si je n’achetais rien il préférait sans doute que nous nous rendions à notre juste place, un salon de thé! Cela m’amuse, au fond il est plein d’attention pour sa fille ses grognements nous préviennent qu’il est tant de revenir au sujet principal de ma venue, l’achat d’un cadeau d’anniversaire pour ma mère. Non, tu m’as convaincue. Je prends ce col, ce sera un présent parfait.   Je m’étais rapprochée de l’objet que je caressais du bout des doigts avec précaution. C’était un beau cadeau qu’elle ne méritait pas mais cela donnait parfaitement le change. Notre elfe de maison viendra le chercher.   Je ne marchandais pas le prix mieux valait que son père fasse un bon profit sur cette vente, il serait moins suspicieux pour la suite. Il viendrait chercher le bijoux et le payer, en effet à notre époque il n’était guère prudent de se balader avec une somme importante de galions dans les bourses. J’étais déjà cataloguer comme “la fille Lestrange” et il était de notoriété public que nous ne manquions d’argent voilà qui pouvait attirer à la fois les insurgés en quête de proies et les sorciers en manque de gallions. Je te laisse le soin de l’emballer, tu connais le gout prononcer de ma mère pour les emballages.... clinquant dirons-nous.   Je souriais amusée. Nous nous étions plus d’une fois moquée des paquets plus que colorés présent sur la table réservée aux cadeaux de ma mère lors de ses anniversaire “rond” qu’elle fêtait en grande pompe, pour les autres nous nous contentions de repas de famille ou ma présence était rarement requise. Je te remercie Eris, tu m’as été d’une aide précieuse pour cet achat et... pour le prochain aussi, je n’en doute pas. Elle obtiendrait les informations précieuses à mes yeux. Je dois retourner au ministère et promis, je ne t’oublie pas si j’ai des rebuts qui pourraient te convenir!   Même si en étant tout a fait honnête elle me demandait de chercher un crin de licorne dans une botte de foin!
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Un petit applaudissement des mains quand Guenièvre lui confirme qu'elle prend le dernier présent proposé par Eris, dans une connaissance excellente des goûts de sa génitrice ô combien exigeante : « Non, tu m’as convaincue. Je prends ce col, ce sera un présent parfait. Elle est satisfaite. Elle voudrait même que son amie le répète, tiens, que ce sera un présent PAR-FAIT, pour que son père entendre très distinctement et qu'il ait foi en sa qualité de vendeuse. Notre elfe de maison viendra le chercher. Évidemment. » Cela veut non seulement dire que Guenièvre repartira d'ici en sécurité, sans pièce unique très chère entre ses mains, mais qu'elle accepte de payer le plein prix de ladite pièce unique. La Burke espère sincèrement que son père ait entendu, une nouvelle fois, et qu'il retient son souffle devant les talents inconsidérés de sa fille cadette.
Au moins quelque chose comme cela.

« Je te laisse le soin de l’emballer, tu connais le goût prononcer de ma mère pour les emballages.... clinquant dirons-nous. La malice de son sourire répond à l'amusement de celui de la Serpentard. Elle est en terrain connu, en effet, quant aux goûts clinquants (le mot est plus que juste) de Mrs... Lestrange-MacMillan-peu importe. Ne t'inquiète pas : elle sera ra-vie. » Du fil d'or, du papier moiré de toutes les couleurs, des sequins à foison et des feuilles de véritable soie, le tout sur un coussin de velours. Elle n'aura jamais eu un cadeau si bien emballé, le tout par les soins de la maison. Son père ne pratique certainement pas les emballages, mais elle oui, et au prix de ce col, elle va se faire un grand plaisir de le parer correctement. Dès que la jeune femme aura quitté la boutique, elle se mettra à la tâche (en se pavanant avec plaisir devant son paternel). « Je te remercie Eris, tu m’as été d’une aide précieuse pour cet achat et... pour le prochain aussi, je n’en doute pas. Je dois retourner au ministère et promis, je ne t’oublie pas si j’ai des rebuts qui pourraient te convenir! »
Un petit clin d'oeil, pour sceller leur entente secrète, la mission qui lui a été confié. Elle qui aime tant fouiller et fouiner, qui désire tout savoir, c'est une occasion idéale de mettre son joli nez dans les registres de la boutique et d'agir comme... une détective, tiens ! Comme dans tous ces romans moldus qu'elle a lu, à l'adolescence, qui regorgeaient de détectives ténébreux, de femmes fatales, de cigarettes et de meurtres élégants. Elle sera la parfaite symbiose entre le détective et la femme fatale, même.
Elle réfléchit déjà à quelle robe elle va bien pouvoir porter, pour porter ce fantasme aux nues et transformer ce rêve soudain en une réalité délicieuse. Et aucun homme dans le rôle d'un séducteur : elle se suffit bien à elle-même, dans cette histoire, et elle va avoir bien assez de tous les propriétaires de la boutique à déjouer.
Eris enlace Guenièvre, dans une chaleureuse étreinte, et l'embrasse sur les deux joues. Elles ne se voient certainement pas assez souvent à son goût, elle qui passerait bien toute sa vie avec ses amies (et tant pis pour le travail)(mais le travail, ce sont les chaussures neuves et le dressing fréquemment rempli, donc vive le travail). « Je suis contente que tu aies trouvé ce que tu désirais. Et qui sait, si tu trouves un candidat qui m'intéresse... peut-être que certaines recherches iront encore plus rapidement. » Elle blague, elle rigole, elle rit juste après sa phrase, reconduisant son amie à la porte et lui donnant une dernière accolade, une dernière embrassade, avant que Gwen, au-dessus de ses superbes souliers, reparte pour le Ministère.

Elle n'a aucune idée des réels motifs de Guenièvre. Sans nul doute va-t-elle toujours les ignorer.
Et sans doute est-ce mieux ainsi.
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