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MessageSujet: FREDEZIA ≤ « Defying gravity. »   FREDEZIA ≤ « Defying gravity. » EmptyLun 24 Nov 2014 - 23:23

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Defying gravity.



(Wicked) ▽ « Just you and I defying gravity. »

Ton corps heurte le sol avec violence. Tu roules, le souffle court. La fuite, inutile. Tu te redresses, difficilement, le coeur au bord des lèvres, le regard humide de ces larmes que tu retiens. Tes billes bicolores goûtent le décor, frôlent l’immensité de ce rien qui t’échappe, tandis que ta main se pose sur ton coude éraflé. Un champ. Tu ne vois pas de repère familier. Seulement le silence angoissant qui t’enveloppe, enserre autour de ton âme le bourdonnement du sang qui pulse dans tes tempes. Pompe cardiaque affolée. Tu as loupé ta destination, comme une vulgaire débutante. Et sur le sol, le bijou crépite, menace de mettre le feu. Tu recules, perchée sur les six centimètres de tes escarpins rouges. Il ne trône désormais plus dans ta chevelure rousse, le serpent d’argent sophistiqué, il dort sur la terre, son regard ensorcelé menaçant de cracher la magie défensive que tu y as appliqué. Ca ne te semble soudain plus une bonne idée, la barrette comme arme.

Ton souffle s’emballe. Ta baguette. Tu as paumé ta baguette. La panique s’éprend de tout ton être et les larmes viennent couler sur tes joues pâles. Tu ne survivras pas à cette guerre. Et tu as froid, pour couronner le tout. La petite robe noire dos nu n’était pas prévue pour sortir. Tu voulais juste retrouver le calme d’une bibliothèque ou la chaleur d’un feu de cheminée, avant de glisser dans ce désert moldu. Ca ne peut qu’être sans magie puisqu’aucun de tes savoirs ne s’associe à ce qui se déploie devant toi. Si seulement tu n’étais pas seule. Si seulement tu pouvais compter sur quelqu’un. Il n’y a plus personne. Tu déçois Charles, l’homme placé sur un piédestal. Tu terrorises tes parents, géniteurs indignes. Tu as perdu le premier véritable amour. Tu n’assumes aucune émotion pour le russe. Ton rebut te maudit d’avance et te juge monstrueuse. Qui te reste-t-il ? Voldemort ? Si seulement le temps pouvait s’inverser. Si tu pouvais retrouver la chaleur de Poudlard, le sourire un peu niais des jumeaux Weasley.

Sur ton avant bras, une longue bande de tissu pourpre rattachée à ton annulaire par ta bague au motif reptilien. Tu uses de la mode, de ton look particulier afin de dissimuler la Marque des Ténèbres. Seul point positif, ici, personne ne la verra. Tu ne te sens pas en sécurité, terrifiée par tes propres démons intérieurs. Sifflements. Ils ne viennent pas de toi, mais d’entre l’herbe et les cailloux. « N-Non.. » Pas ça. Tu n’es pas assez stable pour ça. Mouvement de recul désordonné. Tu n’as pas Daeva. Ici, tout t’es brumeux, inconnu. Tu trembles, glisses, heurtes à nouveau le sol, impuissante.

Et tu te replies sur le côté, là, telle une pauvre âme en peine se livrant à qui passerait pour en finir avec la souffrance qui brûle, s’étire, s’étend, t’ébranle. Tu ne peux pas être faible. Les mêmes mots qui résonnent, se répètent. Faire la fierté de ta lignée. Une boucle infinie qui grille toute capacité de réflexion. La rationalité devrait te pousser à chercher ta baguette, son aspect droit, lustré, rassurant. Elle est forcément tombée tout près. Mais tu n’es plus rationnelle. Tu n’es qu’une enfant abandonnée à la cruauté d’une société élitiste qui n’a jamais su choisir le bon camp, les bonnes personnes, le bon univers. Tu supplierais bien le ciel, Merlin ou le Dieu moldu de t’accorder la paix, t’arracher le myocarde, faire à nouveau de toi le monstre froid d’autrefois. Tu sais pourtant que c’est impossible. Avec l’enfant perdu, ta carapace s’était ouverte, brèche béante que tu ne parviens plus à taire entièrement. Les crises se multiplient et tu ne trouves pas de quoi contrer l’effet pervers de ton empathie défaillante. « Laissez-moi.. » siffles-tu, priant que quelqu’un fasse fuir ce qui rampe vers toi, inexorablement. Qu’as-tu fais à l’univers pour naître si imparfaite ? La souffrance assoiffée boit ton sang.

644 mots.
Fourchelangue ; italique.
(c) AMIANTE



Dernière édition par Lucrezia Rowle le Lun 26 Jan 2015 - 17:20, édité 2 fois
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LUCREZIA ROWLE & FRED WEASLEY #1

I
l ne s'y fera jamais. Jamais. Parce que ça lui donne envie de vomir de voir ce spectacle. Les journaux intimes de Ginny, les carnets de recette de sa mère. Les inventions de son père, les grands plans de Percy, les croquis de dragons de Charlie et les collections de cartes de Bill. Ils exposent tout ça, toute leur vie, toute sa famille aux yeux plein de malsaine curiosité des touristes. Ils osent les dénuder avant de les jeter sous les projecteurs de la masse. Et ils profanent leur, sa chambre. Celle qu'il a partagée avec George. Avec leurs lits individuels à peine séparés par une unique table de chevet qui a contenu, pêle-mêle, des affaires dont personne ne se souvient plus qui a pu en être le propriétaire originel. Avec cette grande table où ils se sont serrés parce qu'il n'y avait pas assez de place pour deux mais aucun d'eux n'a jamais voulu travailler ailleurs. De toute façon, il faut être deux pour confectionner leurs inventions, a dit George, une fois. Avec cette grande armoire où ils ont eu tôt fait de trafiquer un double fond magique, temple de leurs secrets et de leurs inventions. C'est cette idée, plus que toutes les autres, qui lui retourne les entrailles et le coeur. C'est l'idée qu'ils lui volent George un peu plus.

Pourtant, ça ne l'empêche jamais de retourner le couteau dans la plaie alors que ses pas le ramènent invariablement vers la bâtisse biscornue de son enfance. C'est comme un foutu chant de sirène qui attire les bateaux sur les récifs, c'est comme une putain de bougie qui lui dévorera les ailes avant de l'engloutir tout entier. Tu vas finir par te faire attraper, Fred, répète Percy avec inquiétude et douleur. Mais Fred emmerde Percy et sa prudence. Fred s'en fout des inquiétudes de son frère. Et un jour, en parfait égoïste qu'il est devenu, il cède aux sirènes et aux flammes aussi sûrement qu'il respire encore.

Ca ne lui fait aucun bien. Il le sait, mais il y a ce vide en lui. Ce gouffre affreux, noir et vorace. Ce manque immonde et froid. Fred ne sait pas comment le remplir, comment arrêter le froid qui l'engourdit doucement mais sûrement. La douleur, la peine et le ressentiment. La haine. C'est ce qui lui reste, c'est ce qui lui rappelle qu'il n'est pas totalement mort, qu'il a encore des choses à finir avant de céder à son agonie. C'est ce que les gens n'ont jamais compris, ne comprennent pas. Fred n'essaie pas de se réparer. On ne répare pas les gens de la mort. L'ancien Gryffondor essaie juste de gagner du temps. Du temps pour gagner la guerre, du temps pour mettre à l'abri les êtres chers qu'il reste. Du temps pour venger George et lui permettre de reposer en paix.

Alors il reste assis devant cette maison, caché dans les herbes hautes qui l'entourent. Il étouffe ses cris, il s'étrangle avec comme il s'étrangle avec le whisky qui lui sert de compagnon. Mais il regarde. Sous ses yeux dansent les fantômes de son enfance. Dans ses oreilles résonnent les échos de son adolescence. S'il ferme les yeux, il sentira l'odeur des tartes que sa mère préparait pour le goûter et ça lui réchauffera le coeur. S'il les garde grands ouverts, il admirera les expressions curieuses des touristes et ça fera brûler l'indignation dans ses veines. C'est comme se tirer une balle dans le pied pour ignorer la douleur cuisante de son coeur perforé. Ca éloigne la morsure de la solitude.

Puis la nuit tombe, le ciel commence à s'embraser sous le soleil couchant, et dans sa poche, son miroir chauffe et vibre. Il n'a pas besoin de le regarder, il sait déjà que c'est son frère. Ce dernier lui demandera probablement de rentrer, il s'inquiète. La vérité, et Fred la connait, c'est que Percy s'est sûrement inquiété toute la journée (mais l'homme brisé qu'il est devenu est une enflure égoïste, alors il range sagement cette vérité sous un monceau d'indifférence).

Ses jambes sont fragiles d'être restées immobiles toute la journée, mais il se lève néanmoins. Et il ne répond toujours pas. Avant de rentrer, il y a un endroit où il doit aller. Où il va toujours. Alors plutôt que de transplaner, il s'enfonce dans les champs. La capuche de son vieux manteau est relevée et jette un voile d'ombre sur son visage. En s'éloignant, il s'aventure dans des zones moldues et dans ces vêtements à la trame fatiguée et usée, il a presque l'air d'un mendiant égaré, mais on ne sait jamais qui passerait dans le coin. Les rafleurs sont partout, et surtout là où on les attend le moins.

Crac. Et Fred se fige, aux aguets. Le bruit était lointain, étouffé par la masse d'épis qui l'entourent. Pourtant, déjà, un sentiment d'urgence lui perfuse de l'adrénaline et du feu directement dans ce coeur qui bat maintenant à cent à l'heure. Dans sa main, sa baguette a déjà jailli et il n'a pas et le temps de processer l'information que son corps se met en mouvement sur la source du bruit. Si jamais ce sont des Mangemorts. Un frisson d'anticipation se fait les griffes le long de sa colonne vertébrale et il accelère, le pas et la respiration, sans même s'en rendre compte. Tue-les. Tue-les. Tue-les. « N-Non.. » C'est comme être frappé à l'estomac par un écho du passé. Luce. Il peut la deviner entre le rideau d'épis, recroquevillée sur le sol boueux. Et c'est si soudain, si inattendu que ça lui coupe le souffle. Brusquement, il hésite. Fred ne sait plus quoi faire. « Laissez-moi.. » La supplique désespérée éveille un ancien réflexe dans ses membres, dans son corps. Il se voit presque tendre la main pour écarter les épis, s'approcher et la prendre dans ses bras. « Luce. » Le surnom jaillit tout seul, sans que ça ne soit calculé de sa part, et il laisse un goût de poussière sur sa langue. Une vieille habitude mal enterrée. « Luce. » C'est comme de voir un étranger avec son corps et son visage agir. Au fond, peut-être que c'est George qui fait tout ça, et pas Fred.

Parce que Fred, il ne sait plus quoi faire.
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Defying gravity.



(Wicked) ▽ « Just you and I defying gravity. »

Sorrow has a name, and its name is loneliness. Sorrow has a shape, and its shape is absence. Sorrow is a sickness like any other Un contact. Un contact doux. Une madeleine de Proust. Une saveur familière et tendre qui n’a de réponse nerveuse qu’un sanglot étouffé, pas cette panique habituelle au toucher, seulement la douleur de ressentir. Ressentir le bonheur oublié de cette pièce d’autrefois, de ce secret partagé, ce secret à trois. Tu n’aurais pas eu besoin d’un mot, pas eu besoin d’une phrase que tu aurais su définir Fred, désormais sans George, sans avoir à départager lequel des deux. Tu savais que c’était Fred, celui que tu préférais mais surtout celui qui vivait, le dernier qui pouvait te toucher sans se faire frapper, sans que ton être tout entier rejette la proximité. Ses bras. Ses bras. Un coussin moelleux pour ton âme déchirée. Il n’y a rien sinon les larmes et tes cheveux encore roux se collant sur tes joues. Respiration difficile, inspiration en souffrance, coupée, avortée, noyée. La toux, tes doigts sur son épaule qui s’accrochent, qui pressent. Egarement. Un sursaut de l’humanité perdue qui enlace. Tu le serres, Fred, ton Fred, contre ton corps tremblant, asphyxié par la guerre. « Tu es vivant.. » un souffle. Ca n’est qu’un murmure, de ceux qui meurent au bord des lèvres, pourtant il exprime avec plus d’intensité que tous les éclats du monde cette joie mélancolique de retrouver une part de toi. Une part de toi, dernier résidu d’un patronus qui s’enterre chaque jour un peu plus dans les méandres de l’oubli. Il n’y a plus George. Il te manque un peu, aussi, cet imbécile qui a eu la bêtise d’être mortel. Mais tu es l’adolescente égoïste pour qui un duo était trop, qui a fait un choix, le choix que nul n’aurait osé faire entre deux êtres si semblables, si identiques. Presque. « Tu sais.. » pas la bonne langue. Un sifflement. Ton cerveau qui ne suit plus, ton estomac qui se tord, tes tempes qui frappent tes pensées de cette enclume de la raison que tu repousses. Tu voudrais lui dire que tu l’aimes, qu’il reste ton meilleur ami, le garant de ton coeur, le dernier rempart à ta cruauté - souvent, tu te souviens qu’il désapprouverait tes actes, souvent tu t’efforces d’être un peu encore celle qu’il a su apprécier dans la différence. Un baiser, contre son cou. Les mots s’insurgent, se bloquent, te refusent la parole alors le geste remplace, tes lèvres viennent poser sur sa peau la plus grande preuve d’affection que tu puisses offrir ; toi, la distante, noyée contre lui sans protester. Rassurée. Tu te sens en sécurité, serrée là. Tu fermes les yeux. Tu pourrais t’y endormir.

Une agression à tes narines, que tu perçois à retardement. Un froncement de sourcils. Tu es renvoyée à la réalité, arrachée au cocon de sa chaleur. « Fred.. » toujours ce ton bas, ce murmure triste, son nom comme un deuil. Bouger, tu dois bouger, t’extirper de son contact pour son bien, sa sécurité. Il est un insurgé, il est l’ennemi. Sursaut de remords bruts. « Pars. » Tu te détaches, le repousses, te forces à t’en séparer. La peur pour sa vie, la peur pour sa sécurité. « Je. Je veux pas causer ta mort. » Relents de ces larmes vives. Tu provoques la mort, tu l’attires, tu n’es qu’une ombre, privée de tout espoir de sauver ce que tu aimes. Et Merlin savait que Fred Weasley, malgré son nom, malgré sa lignée, était au-dessus de tous ceux que tu tentais de protéger, maladroitement, vainement. « Je refuse d’être responsable de ça ! » La peur, sur tes traits, près de ta bouche tremblante, de ton coeur secoué, de ton corps menaçant de te lâcher au moindre mouvement. Les jumeaux savaient comment t’apaiser. Les jumeaux avaient appris, au fil des années partagées, à t’apprivoiser, à adoucir la culpabilité, la haine que tu portes à ce que tu es, une haine contre toi-même. « Sauve-toi ! » Un crépitement. Tu te souviens que ta baguette est tombée quelque part entre les herbes, que ta barrette ensorcelée est une bombe à retardements, que sur le sol rampent quelques reptiles dont tu ignores la dangerosité. Résiste. Tu t’ordonne de résister, de tenir, de l’écarter. Agir en mode automatique. Tu le pousses, l’écartes avant que la gerbe enflammée ne s’échappe du bijou perdu. La boue ne retiendra peut-être pas la magie glissée dans l’objet, résultat des tes petites expériences défensives.

C’est lui, l’inventeur de génie. C’est lui le cerveau malicieux apte à inventer. Pâle reflet de ce que vous avez été, à trois. Tu as toujours eu tendance à créer des choses plus dangereuses, George équilibrant Fred. Qu’en était-il, aujourd’hui ? Jugerait-il l’erreur ? Les flammes s’éteignent et le craquement sec qui suit témoigne de la cassure, la pierre s’est brisée, n’a pas résisté à ce que tu y as glissé, trop agressif, trop brutal. « Tu.. » Tu déglutis difficilement, ce que tu veux exprimer est trop dur, brûle ton âme d’une honte insoupçonnée. Tu es l’ennemie. Tu devrais signaler sa présence ou le tuer. Pourtant.. « Je n’ai rien pour me défendre. Il te suffit d’un sortilège. » Pour en finir. Pour le préserver du risque que tu représentes, que ton esprit non protégé pourrait devenir. Pour taire cette vie dont tu ne veux plus. Tu t’obliges à reprendre le dessus tandis que tes nerfs te rappellent combien chaque seconde debout est une de plus vers l’effondrement. Epuisée, lasse, dépressive. Et quand ton regard bicolore rencontre enfin le sien, sans détours, tu réalises combien vous êtes, tous deux, détruits. Tu sais qu’il a perdu la moitié de lui-même, en revanche il ne doit pas savoir pourquoi tu te perds, tu te laisses sombrer : tu ne veux pas de sa pitié, de ses yeux scrutateurs sur la mère que tu ne seras jamais. Qu’il soit impitoyable, pour avancer, pour ne jamais faiblir devant la saveur d’antan. Rien ne sert de réclamer son pardon. S’il te hait, il retourne auprès des siens, des justes, des fiers, des rebelles. De ceux qui savent que cette société n’est que folie. Deux Rowle ont déjà compris, Diogène est mort insurgé, sous tes yeux, par ta faute. Maverick n’est plus qu’un esclave. Tu t’accroches à un camp auquel tu ne crois qu’à moitié, désillusionnée par les échecs des tiens. Fred doit vivre, parce que tu tiens à lui, parce qu’il est le miroir d’une période presque heureuse, parce qu’il a toujours été bon, doux, drôle. Parce que le monde se perdrait sans ses blagues de roux. Les sifflements arrivent encore à tes oreilles, tu tentes de te convaincre que ton esprit déraille, comme il sait le faire, comme il sait si bien te faire croire que les rampants glissent vers toi, te rappelant la faiblesse dont tu es empreinte. Tu réfutes l’idée de te protéger. Il n’y a que Fred. Sa tignasse rousse, sa fragrance étrangement alcoolisée et le Titanic de vos âmes. La nausée te pousse à porter la main à ta bouche. Pas de défense. Qu’il jette ce sortilège et parte, vite.

1177 mots.
Fourchelangue ; italique.
(c) AMIANTE

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LUCREZIA ROWLE & FRED WEASLEY #1

L
'étreinte est maladroite, pas vraiment tendre. Contre son épaule, ce sont les doigts d'une Lucrezia naufragée qui s'accrochent, s'agrippent aux vêtements fatigués. Autour de ses épaules fines de son amie, ce sont les bras d'un Fred apeuré qui enserrent et se resserrent. C'est loin, un peu nostalgique. C'est l'odeur des parfums poudrés de l'enfance oubliée, c'est la saveur des rires acidulés de l'insouciance perdue. « Tu es vivant.. » Sa gorge se serre, il n'a pas vraiment le cœur à la contredire (Fred est mort, Luce, il est mort avec George) alors il ne bouge pas, il cherche une blague, un trait d'esprit pour habiller la vérité. Mais les mots, aujourd'hui, lui échappent, lui qui les a si bien manié dans le passé. Lucrezia siffle, et il ne comprend pas. Des mots de fourchelangue qu'elle a voulu lui enseigner autrefois, il ne se souvient que de bribes éparses. George avait toujours été plus doué que lui pour les langues étrangères. C'est George qui a charmé Méphisto le premier. Si tant est qu'une différence les sépare, Fred a toujours été le moins réfléchi des jumeaux. Celui qui se jetait sur une Luce en pleine crise de panique pour la serrer contre lui, indifférent sur l'instant des crochets venimeux qui pouvaient se planter dans sa chair d'adolescent trop téméraire.

« Fred. Pars. » Elle le repousse et tout ce qu'il peut faire, c'est de retomber en arrière, son pantalon se souillant de la boue des champs alors qu'il la regarde s'éloigner sans comprendre. Il la regarde et il a ces airs d'enfants abandonnés qui ne comprennent pas pourquoi on leur arrache la douceur d'une peluche, la chaleur d'une couverture. Il ne comprend pas pourquoi il doit tout perdre. D'abord George. Son père, puis sa sœur. Et maintenant Luce ? Doit-il tous les laisser s'échapper d'entre ses doigts glacés ? « Je refuse. » Il secoue la tête, il refuse. « Je. Je veux pas causer ta mort. Je refuse d’être responsable de ça ! » Il se relève et tend la main vers elle. Il ne peut pas la perdre elle aussi, pas si George n'est plus là. Pourtant, une voix lui susurre qu'il l'a déjà perdue. A leur dernière rencontre, elle était Aspirante déjà, son bras blanc prêt à prendre la manque maudite. Mais il veut croire qu'elle n'est pas totalement hors de portée. Qu'elle, au moins, il peut encore la sauver. « Sauve-toi ! » « Il n'y rien à sauver chez moi ! » Sa voix tonne d'une urgence. Il a besoin qu'elle prenne sa main. Qu'elle parte avec lui. Et l'espace d'un instant, il croit qu'elle va le faire, mais Lucrezia ne s'approche que pour mieux le repousser. Pour mieux l'éloigner d'elle. « Je suis déjà mort ! » De la révolte se tisse entre ses paroles, et il est prêt à s'avancer à nouveau, l'emmener avec lui, de force s'il le faut (tout, n'importe quoi, pour ne pas la laisser partir loin de lui), lorsqu'un crépitement attire son attention.

Le bijou duquel s'échappent des flammes enchantées lui est inconnu, mais il reconnait sans mal le style de Lucrezia. L'élégance aristocrate de la fille de bonne famille qu'elle s'est toujours efforcée d'être, mêlée l'inventivité dangereuse dont elle a toujours fait preuve. Les contrastes et les paradoxes de Lucrezia Rowle n'ont pas changé avec le temps, et Fred les déteste toujours autant ces carcans qui emprisonnent et étouffent son amie. Il sait que George aurait été de son avis, lui aussi. Il a l'Expulso sur le bout de la langue, il suffirait de desserrer les dents pour le laisser prendre son envol et s'écraser contre le bijou qui crépite d'une magie incontrôlée. Mais l'objet se fend et la magie s'évapore. « Tu as oublié de mettre un stabilisateur, Luce. » La remarque sort toute seule, comble le silence désagréable qui s'est glissé entre eux. C'est une vieille habitude tenace. Enfin, c'était celle de George pour dire vrai. Il se souvient encore parfaitement qu'à l'époque, c'était George qui les prononçait. Parce que Luce cherchait la puissance, elle manipulait des magies plus instables, tandis que Fred était celui qui s'amusait à prendre des risques comme on jetait des dés. Comme si le résultat ne comptait pas. Aujourd'hui, le résultat compte, alors il met ces foutus stabilisateurs pour être certain que ça agira à l'exact bon moment, à l'exact bon endroit. « Tu.. » Il relève enfin les yeux vers elle, pas vraiment certain de vouloir voir son reflet dans le regard vairon. « Je n’ai rien pour me défendre. Il te suffit d’un sortilège. » Mais ses mots le surprennent tellement qu'il plante ses yeux dans les siens. Elle ... elle n'a pas dit ça ? L'idée même le révolte. Pourquoi demande-t-elle ça ? Pourquoi veut-elle partir loin de lui, elle aussi ? Puis, il se souvient de leur dernière rencontre. Nous serons ennemis la prochaine fois, a-t-il dit, plein de l'amertume de la séparation à venir. Soudain, il se met en mouvement, vague reflet de cet adolescent roux qui s'avançait sans fléchir et sans se détourner. A grandes enjambées, il la rejoint et sa main se referme sur la bras fin. C'est à peine s'il n'arrache pas le foulard, l'étoffe dissimulatrice qui finit dans la boue. Ses doigts sont impitoyables et dénudent la marque honnie. Il sait que c'est là. Il le sait, mais le voir rend la chose plus réelle, plus douloureuse aussi, et ses mâchoires se crispent, ses dents s'écrasent les unes contre les autres. « Pourquoi ... » Il a le goût des larmes sur la langue. Ca et tellement de questions, d'interrogations. Ca se bloque dans sa gorge, il a plein la bouche. Il n'arrive plus à respirer. « Pourquoi tu ne te défends pas, Luce ? » Il veut la voir comme une ennemie, il le veut vraiment (parce que ce serait juste plus simple de la détester pour cette marque sans se rappeler qu'elle est sa meilleure amie). C'est ce qu'il lui a promis. Mais il n'y arrive pas. Pas si elle ne se défend pas, pas si elle le protège. Pas comme ça, pas comme ça. « Pourquoi tu ne te défends pas ? »

Pourquoi est-ce que je devrais te tuer ?
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Defying gravity.



(Wicked) ▽ « Just you and I defying gravity. »

Il refuse. Il refuse. Il est déjà mort. Et ton coeur éclate en milliers de morceaux qui brouillent ta vue. Fred est mort. Poupée de chiffon dans une boule à neige. Figurine en carton pâte entre les mains d’un enfant joueur nommé Destin. Petite chose fragile broyée sous les doigts blancs d’un Lord ténébreux dont tu pensais pouvoir suivre les traces aveuglément ; et l’aveugle s’éveille à la lueur incandescente d’un visage rouquin, d’un fantôme du passé. Tu es une porcelaine cassée que même le brillant inventeur ne peut réparer. Je suis déjà mort. Ca te tire dans le précipice d’une panique sans nom. « Arrête ! » C’est presque un cri de détresse qui s’échappe d’entre tes lèvres quand tes deux paumes se plaquent contre tes oreilles, nient en bloc la réalité qui vous tuera. Elle vous tuera, tous les deux. Il n’y a rien à sauver chez lui. Chez toi. Chez vous. Vous, à deux, contre ce monde qui vous bouscule, vous jette l’un contre l’autre pour mieux vous séparer. Tourbillon d’émotions qui t’oppressent, que tu ne peux pas analyser. Trop, partout. « Tu as oublié de mettre un stabilisateur, Luce. » La phrase de George. Les mots de George. La jolie bouche de Fred. Il n’y a plus de sourire, dans le coin. Il y a des détails qui ont changé, même si tu ne les identifie pas. Il n’est plus tout à fait l’enfant d’autrefois. Est-ce qu’il est plus grand ? Le temps s’est arrêté. Tu as oublié de mettre un stabilisateur. Tu t’en fous. Le coeur au bord des yeux, le corps frissonnant, de froid, de peur, d’overdose.

Contact. Electrique. Brûlant. Agression. Angoisse. Terreur. La prise ferme sur ton bras désarmé. La prise inéluctable sur le tissu envolé. Et sous tes yeux la Marque noire, tranchant à même ta peau pâle. Tu crois que tu lui as dis Non ! sur l’instant, mais tu n’es pas sûre. Tu flottes dans l’espace qui vous sépare, à peine, reliés par tes doigts qui, doucement, se referment sur le tissu de ses vêtements mis à l’épreuve du temps. A vous voir, comme ça, on pourrait songer que vous scellez tristement un serment inviolable. « Pourquoi ... »

Le timbre de sa voix est douloureux à ton oreille. « Pourquoi tu ne te défends pas, Luce ? » Il te manque des mots. Il te manque les mots justes pour le lui expliquer, pour exprimer tout ce chaos qui règne, là, près de ton myocarde affolé. Ta main tremble contre lui. Tu tires vers toi, avec une hésitation palpable. Le carcan saute. La serrure rouillée tourne. Les gongs éclatent. Les barrières s’écrasent au sol. « Parce que je t’aime. » Il est trop fort, ce verbe. Il est trop humain, trop significatif. Il est plus que tout ce que tu n’as jamais dis à personne. Ca n’est pas le vague je t’aime périssable des amants d’une année. Ca n’est pas la déclaration inconsciente d’une adolescente. Ca n’est pas la phrase rassurante d’une amie qui le soufflerait au moindre problème. « Parce que j’ai besoin de savoir que tu vis. » Encore. Tu l’attires entre tes bras. Tu le serres contre toi. Ton nez se niche contre son cou, et tant pis pour la boue, le froid, l’univers ou les Mangemorts. Fred est vital. Ca n’est pas l’étreinte d’une petite fille tendre. C’est l’implosion de ton innocence entre ses bras. L’éclatement de ta culpabilité en gouttes salées contre sa peau. Pourquoi, pourquoi, pourquoi. Tu l’écrases trop fort. Tu y mets tout ce que tu es. « J’étais pas là.. » Pour George, pour lui. Et ça pleure de ton regard vairon. Ca bruine, rosée douloureuse. Tes poumons refusent l’air que tu cherches à attraper entre deux rébellions de l’organe vital. Je t’en supplie, pardonne moi, hurle ton corps crispé, noyé. Ta main remonte de son dos à ses cheveux, sa tignasse rousse. C’est trop intime pour la reine des neiges. Mais lui connaît tes excès, tes failles, la brutalité de ces émotions qui te submergent, si rares et si puissantes. Ca n’est pas une crise comme celles de votre salle aux secrets doux-sucrés. Non. Tu es vraie, plus que jamais, dans toute l’étendue de ta perdition. Il a sous les doigts la carcasse de son amie, souillée par un obscur seigneur, une famille décimée, des carences qui stagnent, bouffent, dévorent.

« Je ne veux plus, Fred.. » Tu glisses. Tes jambes cèdent presque sous ton propre poids. Malade de culpabilité. Malade de cette trace indélébile sur ton épiderme. « Vivre.. » Le sifflement. Tu te perds dans le fil de ces pensées qui s’entremêlent, s’insurgent. Elles s’insurgent. « J’ai froid.. » Un constat rationnel au milieu de ta débâcle psychique. « .. toujours froid sans toi. » Sans ton ami lion au coeur rieur. Sans son réconfort quand les temps son durs. Tu erres entre les souvenirs pour combler un vide béant, une plaie sans fin. Vous n’avez plus George. Et vous êtes séparés. Tu sais qu’il n’aimerait pas savoir ça. « Jette ce sortilège. » C’est une supplique. Un murmure à son oreille quand, les yeux clos, tu attends. Tu peux partir, maintenant. Il sait combien tu l’aimes. Il sait que tu n’as pas fait semblant, toutes ces années. Tu l’as toujours préféré, moins frileux face aux risques, moins moralisateur. Il t’apprivoisait toi, son double apprivoisait ton serpent. Et maintenant ? Vous deux, la guerre. La mort. Tu t’accroches à lui dans un geste désespéré de survie alors même que tes paroles réclament la fin. Sauve-toi.

C’était à toi de partir pour que lui vive. Il était le pion blanc. Et, inéluctablement, tu étais le pion noir.

Echec.

920 mots.
Fourchelangue ; italique.
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LUCREZIA ROWLE & FRED WEASLEY #1

C
'est assez. C'est trop. C'est tout et rien à la fois. Je t'aime, qu'elle dit. Mais sous les mots tendres, sous les mots doux, il y a ce alors tue-moi qui lui arrache les entrailles. C'est comme le vider un peu plus et le refermer sans rien remplacer. C'est prendre des morceaux de lui, cette putain de guerre ne fait que ça. Elle prend des morceaux de lui, elle ne lui donne rien d'autre que de la douleur en lui arrachant ce qui fait sa vie, son monde. Et puis, elle le laisse gisant, grelottant, sanglotant. Le Terrier. Papa. Maman. Ginny. George. Bientôt, il ne restera rien. Bientôt, il lui manquera trop de rouages et un jour, Fred deviendra une marionnette aux fils coupés, une mécanique brisée où plus rien ne tourne rond. « Parce que j’ai besoin de savoir que tu vis. » Mais il est déjà mort. Il le lui a dit. Il est mort. MORT. Il n'est qu'un morceau de George que son crétin de jumeau a oublié d'emporter avec lui. Un éclat de passé qui s'attarde chez les vivants. Le souvenir brisé des jumeaux Weasley. On l'appelle Fred mais il l'entend bien, lui, qu'il manque un morceau. Qu'il manque George. Bien sûr qu'il est . Les fantômes aussi. Ca ne veut pas dire qu'ils sont vivants.

Et c'est pareil pour Fred.
Il n'est qu'une mécanique qui bouge sur des instincts ancrés dans ses rouages. Il n'est qu'un voeu de vengeance qui s'est incarné sous la forme la plus adéquate - parce que c'est bien comme ça que s'incarnent les esprits vengeurs, pas vrai ? Ils prennent les traits du défunt comme Fred a le visage de George, la voix de George. Le corps de George.

« J’étais pas là.. » Il secoue la tête en la serrant contre lui. Lui aussi n'était pas là. Personne n'était là pour George, c'est pour ça que George est parti tout seul en le laissant derrière. George a toujours dit que s'il ne se dépêchait pas, il partirait sans lui. Et Fred a toujours cru que c'était une blague, il a toujours rétorqué que George mentait, parce que George ne saurait pas vivre sans lui, pas vrai ? Mais visiblement, George ne mentait pas. Il y a cette seule, unique chose que son jumeau savait faire. Ce jour-là, quand George lui a montré, Fred l'a appris en cours accéléré, sur le tas. Fred l'a appris comme on se prenait un mur dans la gueule : douloureusement, sans s'y attendre. Bêtement. Il a appris sa leçon. Alors il s'accroche à Luce. Ses doigts se pressent contre l'épaule, appuyent sur la chair tendre à travers le tissu coûteux qu'il salit de boue et de larmes. Maintenant, il connait sa leçon et il s'accroche aux gens. Désespéremment. Violemment. Douloureusement. « Je ne veux plus, Fred.. » Il la retient contre lui, supportant la frêle silhouette. Elle ne veut plus, et il ne comprend pas que sous le sifflement se cache la mort. Il ne comprend pas que c'est la vie qui épuise Luce, qu'elle a pris trop de coups. Il croit seulement qu'elle n'en peut plus de rester là-bas. Chez les autres. Cette famille qui l'asphyxie, ce monde qui la tourmente. Ce camp qui la souille. « J’ai froid.. toujours froid sans toi. Jette ce sortilège. » Ses lèvres se déposent sur sa tempe. Geste d'antan. Souvenir poussiéreux de leur complicité d'autrefois. Esquisse aux couleurs passées de leur adolescence. Pourtant le corps se souvient, lui - le réflexe est encore ancré dans chaque fibre de son être. De sa main qui glisse dans la nuque blanche pour autoriser Luce à chercher du réconfort sur cette épaule qui l'a toujours accueillie. Jusqu'à ses lèvres qui reposent contre la tempe pâle sans bouger. C'est l'étreinte intime d'autrefois. ... Et c'est différent à la fois, même si Fred ne remarque pas son autre main qui serre l'épaule de son amie ou même le fait qu'il garde le nez dans ses cheveux, son odeur plein les poumons. C'est différent parce qu'il ne fait pas que donner, c'est différent parce que son étreinte est une supplique sous le réconfort qu'il offre. Ses lèvres tremblent lorsqu'il lâche les mots tout à côté de son oreille dans un murmure. « Je ne peux pas te perdre. Viens avec moi. » Il veut Luce. Il veut Luce à ses côtés. Il veut la garder, la mettre sous verre pour la protéger contre le monde entier. Il veut soigner ses plaies, les faire disparaître. Retrouver Luce. Sa Luce. Celle de Fred et George. Cette petite blonde au sourire si rare qu'il en devenait précieux. « Viens avec moi. Je te protègerai. » Son front vient se poser contre les cheveux de Luce et il ferme fort les yeux, les paupières viennent cacher son regard au monde mais on sent presque le goût des larmes dans ses mots. « Je n'ai pas réussi avec George. Mais je- je te jure, sa voix tremble trop, il s'arrête et force l'air à rentrer dans ses poumons : Je te jure que je te protégerai. Alors, je t'en supplie, ne m'abandonne pas. » Et il sonne comme un enfant qui promet d'être sage, sa voix résonne comme un gamin après un cauchemar, ses mots sont ceux d'un orphelin qui a peur du rejet. Mais il s'en fout. Il s'en fout d'avoir l'air faible, il s'en fout d'avoir l'air brisé. Il est tout ça. Il est l'enfant repentant, il est le gamin pleunichard, il est l'abandonné. Il est faible, il est brisé. C'est Luce. C'est Luce, c'est sa meilleure amie. Il est sûr qu'elle sait tout ça, qu'elle voit ce qu'il est devenu. Il sait qu'elle voit, parce qu'elle savait différencier Fred de George et George de Fred. Et elle voit qu'il n'est pas Fred. Qu'il n'est pas vraiment George non plus. Alors pourquoi le cacher ? Elle voit tout. Il lui montre tout.
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Defying gravity.



« The only thing more unthinkable than leaving was staying; the only thing more impossible than staying was leaving. I didn't want to destroy anything or anybody. I just wanted to slip quietly out the back door, without causing any fuss or consequences, and then not stop running » ♱
- E. Gilbert, Eat, Pray, Love.

« Je ne peux pas te perdre. Viens avec moi. » Il n’y a pas de mot pour décrire ce que ça te fait. Il n’y a rien pour exprimer la cassure brutale. Une autre. Tu n’es soudain plus qu’un miroir brisé, éclaté de parts en parts. Il tient à toi. Il tient à toi au point de vouloir que tu viennes. T’arracher à ce monde immonde. Ses doigts, ses lèvres, son étreinte. Tu aimes et tu souffres : tu souffres parce que chaque seconde de plus entre ses bras est une déchirure supplémentaire pour t’en défaire. Il t’arrache un frisson, de ce baiser sur ta tempe. Tu voudrais paraître indifférente, tu voudrais te montrer sous le jour de la reine glacée, sans succès. Il réveille, avec douceur, avec tendresse, avec douleur, une humanité que tu rejettes. « Fred.. » Ca meurt au bord de ta bouche. « Viens avec moi. Je te protègerai. » Te fondre contre lui. C’est tout ce que tu souhaites. T’y fondre, t’y blottir jusqu’à ce que l’univers autour de vous s’écroule. Il manque une pièce au puzzle de votre trio. Vous habituer à être deux. Tellement plus simple, tellement plus compliqué. La senteur citronnée de tes cheveux n’a pas changé, depuis toutes ces années, atténuée par ta chute, par l’environnement, mais toujours là, accroche au passé. Accroche à ce vous assassiné sur l’autel de la haine et du sang. Tu ne sais pas comment le serrer plus fort. Tu ne sais pas comment être là, plus que tu ne l’es déjà. « … Fred, s’il te plaît.. » Il faut qu’il comprenne. Il faut qu’il voit ce que tu es, déchirée, détruite, impossible à remodeler. Tu n’es plus la jeune fille un peu trop franche, peut-être parfois naïve sur les relations avec autrui. Tu es désillusionnée. Tu as grandi, tu as perdu. Dans une autre vie, tu aurais pu rester avec lui, avec eux. Tu aurais associé tout ce que tu possédais à leurs ambitions, sans hésitation aucune. Dans une autre galaxie, tu serais devenue quelqu’un de bien, apprivoisée par l’humour et la tendresse de deux rouquins. Mais tu étais la blonde Marquée, esclave des désirs d’un fou à lier auquel, malgré tout, tu t’étais liée, esseulée, oubliée. « Je n'ai pas réussi avec George. Mais je- je te jure,. » Ta main, sur sa joue. Une caresse, comme sur de la porcelaine. Tes doigts sont mal assurés, on sent bien que tu ne fais pas ça souvent, seulement tu veux lui dire, lui faire sentir. Y a plus de termes, pour la violence des sentiments qui t’étreignent. « Je te jure que je te protégerai. Alors, je t'en supplie, ne m'abandonne pas. » Te protéger. C’était lui, l’être en carence. On lui prenait tout. Ton camp lui prenait tout. Et par extension, parce que Mangemort était désormais ton rang, tu volais sa vie, petits bouts par petits bouts. Ta paume contre sa joue, puis son cou. Ton visage sur son épaule.

« C’est fini. Si ça n’est pas toi qui m’achève, ce sera Ives ou.. qu’importe. N’importe lequel d’entre vous. » Ta voix est calme, signe d’une résignation sur laquelle rien ne semblait pouvoir revenir. Tu acceptais ton sort, par instants, quand la terreur fuyait, quand la crise plongeait des pics vers les abysses. Etais-tu déconnectée des risques au point de verbaliser tes relations passées, ta tendance à croiser, discrètement, plusieurs de ceux qui sont les siens, ennemis des tiens, à l’image d’une tragédie shakespearienne ? « J’ai torturé, j’ai tué. j’ai forcé des aveux.. Lestrange a fait de moi ce que tu hais, Fred.. » Tu pleures. Tu ne le sens plus mais les larmes reviennent, expression profonde de tous tes regrets. « Je ne vaux pas mieux que celui qui.. George.. » Tu ne peux pas compléter cette phrase. Ca vous fait du mal, à tous les deux. Tu n’es qu’une raclure, une sale sang-pur qui a adhéré aux idéaux les plus racistes. Tu n’as aucune excuse. Pas la moindre. Les lueurs les plus sombres de la magie te bouffent le coeur, lentement, et tes travers te jettent vers tes propres précipices. Le jumeau disparu était toujours plus sage, il prenait les risques en compte. Maintenant.. il y avait un frère abandonné et une blqonde qui ne l’était plus. Deux êtres endeuillés. « Venir.. c’est.. non. » Tu refuses mais tu le serres à nouveau plus fort contre toi. Tu te rends lentement compte que tu as besoin de le sentir, là, physiquement, pas comme un fantôme, pas par les regards mais vraiment, en chair, en os, par le contact. Parce que tu ne doutes plus de sa consistance, de sa réalité, tu ne songes plus qu’il puisse être tombé sous un sortilège mortel.

« Je devrais être morte.. une rafle.. » Tu fermes les yeux, à ton tour. Tu n’as pas envie de dire ça. Tu n’as pas envie de lui infliger la vérité. Il est cassé. Il est seul et tu risques de l’achever. « .. si.. si on ne m’avait pas envoyée à Ste Mangouste.. » Tu ne peux pas être plus près. Tu essayes, tu cherches les accroches, tu cherches comment l’agripper, le garder, t’y cacher, sans avoir aucune once de maîtrise sur la morsure de tes gestes, cette sorte de brutalité colérique sur laquelle tu n’as pas de contrôle. « Tu ne peux pas me protéger et je ne peux pas rester parce que je détruis tous ceux que j’aime ! »

Ca sort, enfin. C’est comme un venin craché contre toi-même. L’expression de toute la haine que tu te portes dans l’amertume de ton timbre. « Je détruis tout ! Même mon .. » Ca reste coincé, avec l’air dans tes poumons. Momentanément. Et ça repart. Tu cherches à t’écarter, cette fois. Tout n’est plus qu’une révoltante contradiction en toi, tout. « J’ai perdu mon enfant, mon avenir, mes convictions. Toi, tu vas vivre. Je ne te laisse pas le choix, Fred. Tu vas vivre et défendre ce en quoi vous croyez. » Vous, parce que pour toi, la mort de George ne suffit pas à faire disparaître la part de lui liée aux idéaux des Weasley, à leur courage et leur tolérance. Vous, parce qu’ils étaient un unique galion dont une des faces avait simplement ta préférence. « Si je viens avec toi, si je te suis, tu en viendras à maudire le jour où vous m’avez consolée, la première fois. Ou pire : mes erreurs causeront ta mort. » Tu lui tournes le dos, les cheveux collés sur tes joues détrempées. Tes bras croisés, serrés contre toi. « Pardonne-moi.. de pas avoir su vous fuir à Poudlard.. quand il était encore temps.. » Qu’il te pardonne au moins d’avoir volé une partie d’eux. Une partie de leur jeunesse.

1098 mots.
Fourchelangue ; italique.
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LUCREZIA ROWLE & FRED WEASLEY #1

C
onneries. Conneries. Conneries. Conneries. Il secoue la tête comme un enfant colérique et capricieux, il refuse les mots de Luce. Il refuse de la laisser partir et son étreinte se resserre encore, ses doigts s'aggripent aux vêtements, ça lui fait presque mal aux articulations tellement il serre fort. Elle dit qu'elle a tué, elle dit qu'elle va mourir bientôt, qu'elle aurait déjà dû être morte. Tout ça, ce sont des foutaises, des conneries, des mensonges. C'est seulement Luce qui s'accuse de tous les maux sur Terre. C'est seulement Luce qui se rejette à nouveau. Il a l'habitude, il connait ce travers qu'elle a de tout prendre sur elle. De se vouloir parfaite pour sa famille. Mais il sait, lui. Il sait tout ce qu'il y a de bon, de beau en elle. Il l'a vu, il y a longtemps, comme dans une autre vie. Ils étaient à Poudlard, ils étaient jeunes et la guerre semblait une chose du passé. Il l'a vu l'éclat malicieux dans son regard. Et son sourire. Et son rire, un peu timide et pas vraiment franc et clair. George et lui l'avaient vu. Ils avaient vu Luce. Pas Lucrezia Rowle, pas même Lucrezia. Mais juste Luce. Une âme belle, charmante, que les carcans sociaux et les travers familiaux érodaient, brisaient et étouffaient. Il sait qu'il peut la sauver (elle, au moins, elle, il la sauvera). Là-bas, ils vont la bouffer, la consumer et il n'en restera que des cendres. Il ne peut pas laisser faire ça. Il ne peut pas les laisser faire, il ne peut pas. Ce n'est pas logique, rien n'est logique parce qu'elle est déjà Marquée, elle est déjà un peu à eux comme elle a toujours été aux Rowle malgré toutes leurs protestations passées. Mais Fred ne veut pas l'abandonner. Il ne veut pas. Pas elle aussi. Pas sans se battre. Pas encore. Il en a assez d'être celui qui survit, celui qu'on laisse derrière et qu'on abandonne. Il en a assez d'être ici.

« Tu ne peux pas me protéger et je ne peux pas rester parce que je détruis tous ceux que j’aime ! » Il secoue la tête. « Je détruis tout ! Même mon .. » Elle se débat, elle lui échappe et ses doigts se renferment sur le vide. Le froid. La solitude. « J’ai perdu mon enfant, mon avenir, mes convictions. Toi, tu vas vivre. Je ne te laisse pas le choix, Fred. Tu vas vivre et défendre ce en quoi vous croyez. » ... son enfant ? Un vertige le prend. Luce était enceinte ? Quand ? Et plus que la culpabilité, c'est la certitude qui l'étreint. La certitude que rien n'est bon pour elle là-bas, qu'elle ne peut rester là-bas. Sa présomption insolente se transforme en assurance stupide, injustifiée. Elle sera plus en sécurité avec lui malgré la fuite, malgré le danger, malgré tout. « Si je viens avec toi, si je te suis, tu en viendras à maudire le jour où vous m’avez consolée, la première fois. Ou pire : mes erreurs causeront ta mort. Pardonne-moi.. de pas avoir su vous fuir à Poudlard.. quand il était encore temps.. » Elle lui tourne le dos, mais il s'approche et à nouveau, l'étreinte se referme sur elle. Toujours aussi désespérée. Mais douce, prudente. Comme s'il craignait de réouvrir les vieilles blessures mal cicatrisées qu'elle vient de lui dévoiler. « Tu t'inquiètes trop, Luce. » A nouveau, il emprunte les mots de George. Ou peut-être qu'il est George, un morceau de George du moins, donc ces mots sont aussi un peu les siens. Il ne sait plus vraiment. Qui il est. Ce qu'il est. Qui il n'est plus. Ce qu'il n'est plus. Tout est un peu mélangé à force, et son esprit est fatigué. Son âme aussi. Revoir Luce, c'est remuer les fragments du passé qui sont fichés dans son coeur. C'est gratter de vieilles croûtes, rouvrir de vieilles blessures. « Je ne peux rien faire pour ton enfant, mais toi ... » Son nez se perd dans ses cheveux à nouveau, l'odeur du citron est encore là. C'est comme un peu de baume à son coeur, ça lui rappelle une vie où tout était simple, beau et brillant. Parfois, il a peur d'oublier comme c'était avant. « Tu es encore vivante, Luce. Moi, je suis déjà vide, un miroir brisé. Sans lui, il déglutit, la pensée même lui arrache la gorge : Regarde-moi. Sans lui, je tiens à peine debout. » Il y a cette supplique dans la voix, ce tremblement au creux des syllabes. Il ferme les yeux parce que sinon, il va pleurer. « Je ne suis pas George, Luce. Je sais. » Fred ne la protègera jamais aussi bien que George et il n'est maintenant qu'un morceau bancal de la paire qu'ils ont formée dans le passé, il le sait. Mais il doit essayer. ... Non, il doit le faire. Il n'a pas le choix. « Mais je peux t'aider. On peut te reconstruire des projets, un futur. Un bonheur. Un pardon. On peut t'obtenir un pardon, une rédemption. Luce, ils vont te dévorer là-bas. Ca, de la main il désigne l'horizon : Ce n'est pas toi, Luce. C'est ta famille, c'est la société. Ce sont toutes ces choses qui t'asphyxiaient avant et qui t'asphyxient toujours ! » Il y a une urgence dans sa voix, un désespoir qui, pour une fois, n'est pas pour lui, mais pour quelqu'un d'autre. Pour elle. Il doit lui faire comprendre, la sauver - même si c'est contre elle-même. Seulement il n'a pas l'éloquence de Bill, ou le charme de Charlie. Il n'a pas la logique inébranlable de Percy. Depuis qu'il a perdu George, il n'a même plus cette pointe d'humour qui les caractérisait. Le roux n'est qu'empressement, mots trébuchants et phrases saccagées par la panique qui monte en lui à mesure qu'elle lui oppose refus sur refus. Il ne pleure pas encore, mais il a déjà le goût des larmes dans sa gorge serrée qui peine à lâcher les bons mots, ceux qui sauront convaincre Luce. « Si tu ne viens pas avec moi, alors quitte ce pays. Cette folie. Je connais des gens qui peuvent te faire passer en France. S'il te plaît, ne retourne pas là-bas. Laisse-moi te protéger. Je ne peux pas te perdre. » Et puis, brusquement, il la relâche. Ses doigts se décrispent et ses bras se dénouent. Mais son visage est toujours dans ses cheveux quand il murmure : « Si tu ne veux pas que je disparaisse, que je m'efface, il faut que tu vives et que tu soies heureuse. Luce, s'il te plaît. » Il se dégoûte, l'espace d'un instant, de lui faire du chantage. De jouer avec son coeur fragile et ses sentiments tranchants. Mais il n'a pas le choix. Il la sauvera, il l'a décidé. Au moins, elle.

Et il pourra rejoindre George sans avoir honte de lui.
Il pourra reposer en paix.



Dernière édition par Fred Weasley le Ven 3 Avr 2015 - 20:33, édité 1 fois
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Defying gravity.



« As long as I survive, you will be part of me. » ♱
- Glassy sky.

« Tu t'inquiètes trop, Luce. » Non, pas ça. Il égare encore tes sens, ta mémoire. Il se fait George plus que Fred, encore. Mais ses bras autour de toi, il n’y a pas de doute. Ils n’avaient pas les mêmes gestes. C’était infime, c’était ces détails qu’il fallait apprivoiser, avec labeur, pour différencier les jumeaux, mais c’était là, ça faisait désormais partie de toi. Tu savais la chaleur de Fred sur le bout des doigts, tu savais la sagesse de George sur les cendres de ton âme. Jamais les Weasley, non, Fred et George. Et en l’absence du second, c’était comme composer une symphonie sans connaître les nouveaux accords. Avec le goût du sang sur la langue. Quelque chose grince au fond de toi, quand il revient, te serre à nouveau dans ses bras. Un vieux rouage pris dans les toiles du passé. Pourquoi est-ce que tu aimes tant sa présence ? Il est désespérément doux, et lourdement désespéré. « Je ne peux rien faire pour ton enfant, mais toi ... » Ton bras bouge. Tes yeux se portent sur la Marque, contemplation morbide, sans que tu ne cherches à te défaire de lui. Il a gagné, tu ne recules plus. Peut-être qu’il a besoin, tout comme toi, de sentir que vous êtes bien là, pas cauchemar éphémère, pas fantômes errants. De chair et d’os. De larmes et de douleur. « Tu es encore vivante, Luce. Moi, je suis déjà vide, un miroir brisé. » Tu ne décroches pas les yeux du serpent sur ta peau, de ce crâne ayant signé la fin de ce que tu ignorais posséder. Mais il te rappelle à lui, à l’ordre. « Regarde-moi. Sans lui, je tiens à peine debout. » Tu obéis. Tes billes bicolores croisent son regard malheureux. Ca te déchire le coeur. Il te dit qu’il n’est pas George et, instinctivement, ton index vient rencontrer ses lèvres. Chut. Seulement tu ne peux pas lutter contre l’urgence qui semble l’envahir. Il veut te reconstruire. Lui est cassé mais il te pense vivante. Il te pense encore capable d’avancer. Il ignore l’atroce vérité. Ils m’ont déjà dévorée, Fred. Plus d’espoir. Tu le fixes comme on fixe quelqu’un à qui il faut dire adieux. Tu le détailles, son front, son nez, le coin autrefois souriant de sa bouche. Tu l’observes et tu cherches comment le quitter, sans succès. Il veut pleurer mais ne se l’autorise pas vraiment. Et tu te sens impuissante. « Stop ! »

Ca t’échappe quand il affirme que, là-bas, ça n’est pas toi. Ton coeur a loupé un battement. Tu ne sais pas comment.. comment aligner les mots, les idées, lui faire entendre raison. « Je ne veux pas George ! » C’est brutal. C’est peut-être même un peu cruel, de le lui lâcher avec autant de conviction. Le ton est définitif, tu ne veux vraiment pas George. « C’est toi, Fred. Ca a toujours été toi. Pas lui. » Sans doute plantes-tu un couteau effilé dans son myocarde abîmé mais tu t’en fous. Tu t’en fous. T’es une sale peste, n’est-ce pas ? T’étais la reine des neiges, leur princesse glacée. Et brusquement, dans ton oeil vert, brûle une certitude. Le volcan de la révolte. Si tu peux encore te révolter, tu pourrais t’insurger, non ? Non. L’idée n’atteint pas ta conscience, elle traverse simplement la pupille bleue, noyée dans cette colère qu’il ne saisissait toujours pas après tant d’années. « Tes bras, tes bêtises, ton inconscience à toi. » Est-ce que tu l’avais déjà affirmé si nettement ? Non, bien sûr. Tu t’étais montrée égale en distance, égale en attentions. C’était au défunt, pourtant, que tu faisais les farces. Comme la fois où tu l’avais coloré de vert. Vengeance. Le rouge t’allait si mal au teint. Mensonge. Tu t’étais glissée dans l’univers des jumeaux, dans leur petit monde de génies. Tu avais tenté d’être juste. Et tu avais choisi. Discrètement, il y avait eu plus de contacts avec Fred. Et Mephisto avait choisi George. « J’ai eu l’audace, Fred, de choisir entre vous deux ! Si toi tu étais mort.. si ça avait été toi.. » Par Merlin. La seule hypothèse t’arrache l’estomac. Un instant, tu te tais. Il te faut avaler l’air, sinon tu vas t’étouffer.

Ta main, celle du bras intacte, s’est posée près de son coeur. Tu avais besoin de le sentir battre. La mécanique s’était heurtée à la réalité. Et tu avais l’impression de lui porter, chaque seconde, le coup de grâce. « Tu ne peux rien faire. » Ca n’est qu’un murmure. Contre sa joue, tu poses un baiser. Il était vraiment plus grand que dans ton souvenir. Tant de temps avait passé ? C’était seulement ton esprit qui commençait à réaliser, à percuter que vous n’étiez plus ces enfants d’antan. « Plus de futur. Ce qui me rendrait heureuse est irréalisable. » Ta tête se penche légèrement sur le côté. Toi aussi, tu es fatiguée. Vous étiez fatigués d’exister. « Tu ne peux pas me donner cette famille que je croyais ne pas désirer. Tu ne peux ni me rendre l’enfant ni.. » Tu n’as pas envie de dire ça. Tu sais que tu n’as pas besoin d’expliciter l’idée. Il ne peut pas t’en offrir d’autres. Il est sorcier, pas être divin apte à accomplir un miracle. Il y a sur tes traits toute la tristesse de la perte. Tu n’as pas besoin de lui cacher, qu’il n’y a plus personne pour t’aimer. Les bébés ne naissent pas dans les roses et les monstres ne trouvent jamais le prince charmant. Tes paupières se ferment. Tu lui échappes, un moment. Tes protections psychiques tentent de te décrocher de la situation, trop de charge émotionnelle qui sont difficiles à accepter.

« Si tu ne viens pas avec moi, alors quitte ce pays. Cette folie. Je connais des gens qui peuvent te faire passer en France. S'il te plaît, ne retourne pas là-bas. Laisse-moi te protéger. Je ne peux pas te perdre. » Et elles se rouvrent, tes paupières, lentement. Je suis l’ennemie, as-tu envie de répondre. Mais tu ne peux pas. Il n’écouterait pas, de toute façon. Quand il te lâche, quand il ne te serre plus contre lui, tu te sens orpheline. Le froid mord, en toi. Tu n’oses pas revenir plus près, c’est déplacé, songes-tu. S’il ne reste que son visage dans tes cheveux, c’est qu’il le veut ainsi. « Si tu ne veux pas que je disparaisse, que je m'efface, il faut que tu vives et que tu soies heureuse. Luce, s'il te plaît. » Brûlure. La nausée. L’acide. La migraine. Ta respiration qui t’échappe, se coupe. Tu as l’impression que tu vas imploser. Il ne peut pas te dire ça. Non, non, non. Il n’a pas le droit ! C’est comme te priver, déjà, de la dernière personne à qui tu donnerais tout. C’est comme supprimer ce qui fait tenir ton humanité debout. « Je ne serai plus jamais heureuse, Fred ! » Tu voudrais déposer à ses pieds les morceaux brisés de ton âme, forger avec vos cassures un nouveau tout, sachant pourtant que c’est impossible. Alors c’est toi. Toi qui tombe à ses pieds. « C’est.. c’est Lysander l’héritier. Lysander qu’on marie. Lysander qui.. fait leur fierté.. » La boue est froide, elle colle sur ton épiderme. Tu trembles. « .. J’aime faire du mal. Je.. » Tes ongles, sur la Marque. Tu as perdu le contrôle de tes gestes. Tu ne te rends pas compte que tu essayes de gratter, de griffer, pourtant c’est aux contours que tu t’attaques, preuve s’il en fallait de ta répugnance aux conséquences de cette chose. « .. peux pas partir. Je suis comme Lui. » Cruelle. Ancrée dans la noirceur de la magie. Fourchelangue. Une morsure. Ca jaillit des herbes, les crochets dans ta cheville. Pas de venin. Si ce n’est que le serpent est nerveux, il n’est pas dangereux. Petite créature qui se sent en danger sur son territoire. Tu ne réagis même pas à ce qu’il se passe, à la douleur aigüe. C’est tout ce que tu veux. Avoir mal et mourir. « Il faut.. protéger Duncan.. pas le vendre encore.. rentrer. Obéir. » Les larmes. Encore. Tellement. Tu vides tout ton chagrin, semble-t-il jusqu’à la folie, jusqu’à épuisement. Il a percé la carapace, la couche de fierté, de mensonges. Il a planté la dague et craquelé le verre. Il a explosé le miroir d’illusions. Tu en veux à cette Marque. Ca se voit. Tu portes une haine farouches à ce morceau de chair, et ciel, par chance il n’y avait rien de tranchant à ta portée. « Tu peux pas t’effacer. Pas toi. Pas toi. Pas toi. » Tu veux qu’on lui rende George. Tu voudrais tellement le ramener d’entre les morts. Echanger. Le degré de folie s’est décuplé, depuis Poudlard. Les crises d’autrefois n’étaient que des angoisses, elles te rendaient brutale mais.. pas comme ça. Il y avait, avant, des limites au mal que tu pouvais te faire. Là, tu semblais prête à te laisser détruire. Pie, à te détruire.

1475 mots.
Fourchelangue ; italique.
(c) AMIANTE

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LUCREZIA ROWLE & FRED WEASLEY #1

E
lle dit : « Je ne veux pas George ! » et les yeux de l'homme s'écarquillent sous la surprise. George est mieux pourtant, tu sais ? C'est lui que tout le monde pleurait - même lui même lui même lui. « C’est toi, Fred. Ca a toujours été toi. Pas lui. Tes bras, tes bêtises, ton inconscience à toi. » et il secoue la tête, toujours pas convaincu l'enfant entêté. Comment tu faisais pour nous différencier ? Même moi, je me regarde dans le miroir, et parfois, je crois que c'est George - et après il pleure il pleure il pleure. « J’ai eu l’audace, Fred, de choisir entre vous deux ! Si toi tu étais mort.. si ça avait été toi.. » Sa paume vient recouvrir celle de Luce et c'est seulement maintenant qu'il réalise à quel point les doigts de son amie sont fragiles sous sa main d'homme adulte - comme elle. Avant, à Poudlard, ce n'était pas le cas, croit-il se souvenir. Il n'est pas certain, pas totalement sûr que c'était elle. Poudlard, c'est si loin maintenant, comme dans une autre vie, une autre existence, un autre monde. Mais ... de la main de qui d'autre aurait-il pris ce couteau, avec un Laisse-moi t'aider sur les lèvres et un rire au coin des yeux, dans l'atelier secret du troisième étage ?

Quand elle annonce qu'il ne peut rien faire, qu'il est faible, inutile, impuissant, ce sont ces mots là qui lui remontent dans la gorge et il veut les vomir. Comme une plainte, comme une supplique. Comme une indignation. (Fred, tu es nul tu es nul tu es nul) Mais elle le fait taire quand ses lèvres se posent sur sa joue et les contacts physiques sont si rares avec Luce, même autrefois, qu'il est pris à contre-pied, déséquilibré au point d'en paumer ses mots. « Tu ne peux pas me donner cette famille que je croyais ne pas désirer. Tu ne peux ni me rendre l’enfant ni.. » Et elle a raison. Il ne peut pas faire revivre les morts. Qu'importe ses pières, ses voeux. Rien ne revient de l'autre côté du Voile. Pas même George, malgré le lien qu'il partage-partageait avec lui. Mais il refuse d'admettre qu'elle est perdue. Comme pour George, il refuse il refuse il refuse. Alors il essaie. Encore encore encore. Il propose la France, s'essaie au chantage. Mais c'était George qui savait convaincre mieux que lui.

« Je ne serai plus jamais heureuse, Fred ! » Dans sa poche, le miroir brûle à nouveau. Mais Fred ne répond pas. C'est Bill. Ou Percy. Ou Lee. Et il ne veut pas quitter Luce. Il ne veut pas - non non non. « Laisse-moi t'aider. Laisse-moi essayer, Luce. Je peux être ta famille. » S'il te plaît s'il te plaît s'il te plaît. « C’est.. c’est Lysander l’héritier. Lysander qu’on marie. Lysander qui.. fait leur fierté.. .. J’aime faire du mal. Je.. » Il veut la relever, au propre et au figuré. Mais elle commence à mutiler la peau noircie. Et il déteste la Marque - plus que tout plus que tout plus que tout. C'est le symbole de la tyrannie et de l'oppression. C'est le symbole de ceux qui ont tué son père, de ceux qui ont torturé sa soeur. De ceux qui lui ont volé George - assassins assassins assassins. Et ça corrompt Luce. Sa meilleure amie. Alors il attrape ses doigts - si fins fins fins - pour l'empêcher de se faire du mal. Parce que ce n'est pas sa faute. Ce sont eux. Assassins assassins assassins. « .. peux pas partir. Je suis comme Lui. » Sa main libre vient épouser la joue si blanche qu'on dirait la porcelaine d'une poupée brisée. Et doucement il la force à croiser son regard. « Si tu dis ça, c'est que tu n'es pas comme Lui. C'est qu'il y a du bon en toi. » Il le croit. Il le veut il le veut il le veut. « Tu peux encore changer de chemin. Changer ton futur. Trouver ton bonheur, Luce. Tu n'as pas besoin d'eux. Laisse-leur ton cousin. » Ils ne l'auront pas longtemps de toute façon. Parce que Fred le tuera. Comme l'autre a causé la perte de George. Il aura sa vengeance. Il l'aura il l'aura il l'aura.

« Il faut.. protéger Duncan.. pas le vendre encore.. rentrer. Obéir. » Il ne sait pas. Si c'est le miroir - Bill Percy Lee - qui le brûle plus fort - leur insistance le fait chier chier chier. Ou les mots désordonnés de Luce. Mais il a un sursaut. Un mouvement de recul. « Tu ... » ... as un Rebut un Rebut un Rebut. Ca s'écrit en gras sur ses prunelles, il doit secouer la tête pour faire partir ça. Il faut les larmes pour effacer les dernières lettres (Luce n'est pas comme Parkinson après tout, elle est différente - meilleure meilleure meilleure). « Je suis là. » Les mots sont trompeurs, il n'est pas vraiment sûr d'être vraiment vivant, encore moins d'être bien portant, et sain. Mais il s'en fout de la vérité bancale qu'il offre. Il a juste besoin de tarir les pleurs de Luce qu'il prend dans ses bras. « S'il te plaît, Luce, je suis là. » Menteur menteur menteur. « Je ... » J'ai mal mal mal. « Si tu as quelqu'un que tu dois protéger là-bas, alors » Choisis-moi. Moi moi moi. Choisis-moi. « Retourne-y. » Ne me laisse pas tout seul, s'il te plaît s'il te plaît s'il te plaît. « Mais promets-moi que - » ... tu viendras me chercher. « - tu prendras soin de toi. Et que tu vivras. Moi, je t'attendrai. » Et ça brûle - encore encore encore - de l'inquiétude de Bill Percy Lee dans sa poche.


Dernière édition par Fred Weasley le Mer 6 Mai 2015 - 12:54, édité 1 fois
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