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sujet; LESTRANGE ≈ can we be a family?

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« Ne donne pas ta parole, Papa. Je pourrais y croire. » Il accusa le coup sans rien en laisser paraître sur son visage. C’était là qu’il pouvait vraiment sentir qu’ils avaient été séparés trop longtemps. La confiance… c’était à la fois quelque chose qui se construisait au fil des années mais également une notion terriblement innée ; le petit enfant faisait instinctivement confiance à ses parents qui le protègent et l’élèvent. Dans leur cas ce lien avait été brisé trop tôt. Combien de temps sera nécessaire pour le reconstruire, pour le créer même ? Il n’en avait pas la moindre idée. Il avait juste la sensation d’avoir tout foiré. Pourquoi les choses ne pouvaient-elle pas être simples ? Pourquoi ne pouvait-il pas tout simplement retrouver ses enfants, son foyer, comme il avait imaginé qu’il serait ? Sur ce sujet, il avait été bien trop naïf. Lui qui était plutôt réputé pour être froid et pragmatique avait été totalement noyé dans l’illusion et la naïveté pour ce qui touchait à sa famille. Et même les scénarios catastrophes imaginés n’égalaient pas le niveau de ce qu’il avait retrouvé à sa sortie. Plus de femme. Des enfants tout aussi cassés que lui l’était. Et maintenant, lui qui était trop habitué à briser, devait déployer tous ses efforts pour raccomoder. Ce n’était pas facile. C’était diablement plus aisé de détruire la famille d’une personne plutôt que de prendre soin de la sienne. « Je suppose que je n’ai pas vraiment le droit de te demander de me croire sur ce point… » murmura-t-il « J’ai sans doute déjà fait des promesses que je n’ai pas tenu. » Il allait continuer mais il s’arrêta. Aramis avait vingt-trois ans. L’âge que lui avait quand il avait été condamné. C’était jeune. Trop jeune sans doute pour promettre quoi que ce soit. Maintenant toutefois il avait la quarantaine. Maintenant il savait qu’il avait les moyens de respecter sa parole. Et s’il décidait que plus jamais elle toucherait un cheveux de Guenièvre…

Il sursauta quand il sentit les doigts de son fils attraper les siens. La pression chaude des phalanges d’Aramis contre les siennes était agréablement rassurante. Il scruta ses yeux, ils étaient presqu’identiques aux siens : le même bleu. Ça donne un regard froid, dit-on. Mais sur Aramis il avait plutôt l’impression d’y voir de la souffrance en lieu d’indifférence glacée. Rabastan n’avait pas la réputation d’être empathe, il était même tout le contraire et vu ce qu’il faisait c’était sans doute mieux et pourtant… malgré son absence chronique d’empathie il ne parvenait pas à ignorer le malaise de son fils, son desespoir presque. Il n’appréciait pas ça. Pas du tout. Il voudrait que ça cesse. Son ventre se nouait d’un sentiment qui n’était pas le sien. La culpabilité qu’il ressentait n’était pas la sienne mais celle de son fils. Il ne se sentait pas coupable pour ce qu’il avait fait. Il n’avait pas eu le choix. Il n’y avait une once de véritable regret en lui. Juste de l’énervement : il était remonté, contre elle comme toujours mais aussi contre lui. Il aurait du se douter… Voilà, il y venait.

Il avait été un bon serviteur, sans aucun doute.
Mais il avait été un mauvais père.

En prendre conscience était comme se prendre un Doloris en pleine nuque : douloureux et surprenant. Même s’il savait qu’il n’avait pas été le père du siècle, il avait au moins cru avoir fait ce qu’il fallait, ce qu’il pouvait pour ses enfants. Quand ils étaient petits il avait pris soin d’eux : il avait passé des heures entières certaines nuits à bercer Arsenius, Aramis ou même Cedrella pour qu’ils s’endorment enfin, quitte ressembler à un Inferius le lendemain. Les autres se fichaient bien de lui parfois. Rodolphus ne comprenait vraiment pas, était à des lieux de comprendre. Pourtant ce n’était pas difficile : il les aimaient, ses gamins. Mais hélas il s’en rendait compte à présent, cela ne suffisait pas à faire de lui un bon père. Alors il se trouvait là, à sentir la main de son enfant dans la sienne, à l’écouter s’enfoncer dans sa culpabilité. « C'est une réalité. » dit-il. Malheureusement. Et revenir en arrière était impossible. La main d’Aramis se détache de la sienne. Son cœur rate un battement. Il esquisse un geste pour la rattraper mais s’interrompt. Lui avait envie de garder un contact physique avec son enfant mais il ne voulait pas le forcer : les relations qu’il pouvait avoir avec sa mère ne l’avait sans doute pas rendu particulièrement à l’aise avec le contact. Alors il laissa la main s’enfuir.

Il l’entendait, dans l’esprit de son fils, la demande… Rabastan n’était visiblement pas le seul à en vouloir à cette femme. Mais pouvait-il dire à haute voix ce qu’il pensait vraiment ? Guenièvre, Aramis et Arsenius savaient bien évidemment que les deux époux ne pouvaient pas s’encadrer, mais de là à en arriver aux menaces de mort. C’était un pas que Rabastan avait du mal, étonnamment, à franchir. Pourtant en temps normal tuer des gens ne lui procurait pas autant d’états d’âme… Des gens qu’il ne connaissait pas. Et le voilà qui hésitait pour une femme qu’il haïssait cordialement. « C’est elle la coupable, Aramis. Pas toi. » fit-il finalement. Il ne voulait pas que son fils reste enfermé dans ce regret. « Je ne veux pas, tu m’entends, je ne veux surtout pas que tu penses être… faible, à cause de ça. » Il posa brièvement sa main sur la joue de son fils pour bien aligner leur regard : « Quand j’avais dix ans, ma mère me collait des corrections tellement impressionnantes qu’elle pourrait soutenir la comparaison avec celle de- » il se racla la gorge et reprit toujours d’une voix assez basse : « Et tu crois que ton oncle osait lever le petit doigt pour m’aider ? Non, pas vraiment. Et parfois, je vais te dire, c’était pour ses conneries que je me prenais des taloches. Cela ne signifie rien. Je sais que maintenant il serait prêt à risquer beaucoup pour me venir en aide. » En tout cas c’était ce qu’éprouvait Rabastan à son égard. « Je suis le premier à comprendre ce qu’on peut ressentir quand on voit un des siens dans une mauvaise situation et que l’on reste impuissant. Tu peux me croire. Mais se lamenter ne sert à rien. » Il fit tourner sa baguette dans sa main. « Maintenant en revanche tu peux agir. Tu n’as plus onze ans, tu n’as plus quinze ans… Je suis là aussi. Tu- tu n’est plus seul face à ça. » Il inspira légèrement et expira avant de reprendre : « Je n’aurai pas le droit de t’en vouloir si tu décides de ne pas me faire confiance, mais je te promets que si tu désires me voir régler ce problème… Je le réglerai. » Sa main cessa machinalement de faire tourner sa baguette et elle s’immobilisa entre ses doigts. « Si tu penses… si tu crois qu’il vaut mieux que tu t’en charges toi-même… Je respecterai ce choix. » Il n’arrivait pas à évoquer clairement ce qu’il voulait dire, mais il supposait que son fils comprenait. Ou tout du moins, comprenait ce qu’il voulait comprendre. Il releva brusquement la tête après un instant de réflexion : « Mais pourquoi ? Pourquoi a-t-elle fait à C-Guenièvre ? Elle a du bien changer tout de même, pour pouvoir s’en prendre à sa princesse… » Il se souvenait de l’excitation de sa femme lorsqu’elle avait appris qu’elle attendait une fille. Elle ne rêvait que de ça, une petite poupée… Une petite princesse. Il avait compris que Guenièvre lui ressemblait trop à lui pour le bonheur de Madame mais tout de même : il ne l’aurait jamais cru capable de ça envers sa fille. Après, il y avait beaucoup de chose qu’il aurait eu beaucoup de mal à imaginer et pourtant…

C’était ce qui s’était passé.


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can we be a  family?
In our family portrait, we look pretty happy.
Let's play pretend, let's act like it comes naturally
(play)

Qu'est-ce qui t'a pris ? Les mots tournent & retournent dans ton esprit. Ils t'ont échappés, désarmés. Ils t'ont explosés à la figure, sans poids, sans mesure, dans toutes leur démesure. Tes sentiments t'entaillent, t'éraflent. Tu sais bien que tu n'aurais pas dû, que tu ne l'as jamais voulu. Ta haine se balance, s'en balance, ravageant les morceaux de toi, de lui, de vous.  Un peu assassin, pas vraiment serein, tu sais ce que tu oses, ce que tu imposes. Les douleurs griffent les cœurs du bout de tes doigts, de tes lois. Tu n'as jamais voulu le trahir. Tu n'as jamais voulu le défaut de ses sourires. Un peu bancal, brutal, tu sais tes mots sont dérisoires, coupe comme des rasoirs. Tu sais pas dire « je t'aime ». Tu sais que t'es un peu trop abîmé, bousillé.

 «Je suppose que je n’ai pas vraiment le droit de te demander de me croire sur ce point… »  , un soupire lui répond. Non, il n'a pas le droit. Il ne peut pas avoir le droit. Et pourtant ton cœur s’écœure de sentir la confiance indélébile, sublime, un peu fragile. Trop libre,  trop futile, vite, tu tombes. Tu t'abats dans les pièges, dans les même rêves. Tu sais pas si il sera en bas, si il te rattrapera. « J’ai sans doute déjà fait des promesses que je n’ai pas tenu. » . Il avait promis qu'il reviendrait. Il avait promis qu'il ne vous laisserait pas. Les cauchemars t'ont dévastés plus d'une fois, dans ton enfance. Et tu te souviens des mains qui te tenaient, te retenaient contre son torse. Tu te souviens de son odeur. Il éloignait les peurs, les terreurs. Il aurait dû être là. Et tu as attendu, tu ne lui en as pas voulu. Tu n'as pas trop vu que tu as, sans doute, déjà tant perdu. Il t'a p'têt un peu déçu, au fond.

Pourtant, dans tous les jeux, il gagne ton âme.

Les mots remontent dans ta gorge, brûlant à l'acide ta voix. Les images reviennent, te soutiennent. Comparé à un  père inconnu, tu n'as pas vraiment vécu. Tu te souviens des ressemblances, des méfiances, des défiances.  Loin d'en avoir honte, tu en as fait une fierté, une éternité. Tu n'as jamais trembler. Tu sais que ta peau pue Lestrange. Tu sais que ton cœur se décortique, s'enfuit pour un peu de lui. Au fond l'amour sera toujours plus fort que les haines, les peines. Tu pourrais le détester, te dévaster. Mais il n'y a que la patience, la compréhension, l'adoration. Il n'y a que toi & lui.

Les doigts se suspendent, s'égarent sur les siens. Un frisson court, la chaleur s'épaissit, te trahit. Les contacts ne te laissent que du dégoût, un manque de goût. Les personnes à pouvoir te toucher, t'apprivoiser sont rares. Gwen a le droit à ta tendresse, tes caresses. La confiance s'allie à la patience. Tu lui donnes tous les droits, toutes les vérités, les éternités. Tu ne cherches pas, tu n'attends pas. Et puis Nyssandra, dans un souffle, se perd, s'espère. Tu n'as jamais rien redouté puisqu'elle t'a déjà un peu cassé. Tu sais que tout fait parti de vos guerres, de vos enfers. S'aimer dans la violence, dans l'insolence. Et puis, il y a ton père. Et tu vacilles, tangues un peu, douloureux, honteux. La mélancolie s'égare avec la nostalgie. Tu veux un père. Tu veux que la mer de tes regrets cessent de te ronger, de t'abandonner. Alors tu le laisses loin de toi, loin de ce qui pourrait te blesser, t’abîmer. Au fond, tu n'es qu'un oiseau trop fragile, indocile.   Tu n'es qu'un enfant.

Tes yeux suivent la course de ses doigts. Il essaie, hésite et puis se désiste. Le sang qui est le votre n'est pas celui d'un courage sans naufrage, sans nuages. Les orages vous fracassent, vous terrassent. Il redoute, s'en doute, tu n'aimes pas qu'on te touche. « C’est elle la coupable, Aramis. Pas toi. » , c'est vous les coupables. Ça l'a toujours été. Tes yeux clairs prennent une autre teinte, plus froides, glaçant ton cœur. Le prince des glaces refait surface, tenace, vorace. « C'est nous. », tu insistes, enfant borné, gamin entêté dans tes évidences, dans tes croyances.  « Je ne veux pas, tu m’entends, je ne veux surtout pas que tu penses être… faible, à cause de ça. »  . Hélas, il est trop tard & ton manque de courage se déplace, te terrasse. Si tu n'avais pas été si peureux, peut-être que les coups auraient été moins violents. Et puis il parle encore. Tu fermes les yeux, inspirant brutalement, violemment l'air dans tes poumons. Est-ce donc une histoire de famille de tabasser les plus jeunes ? Toi, tu veux pas jouer à ça. Tu veux pas trembler pour ces jeux-là. Les choses ne changent pas vraiment, en fait. Sa main chaude presse ta peau, te faisant claquer des dents. On vous gâche, sans que vous le sachiez. Et tes yeux se rouvrent, plongeant dans les siens, se noyant dans l'océan.  Le contact est bref, funeste. Il t'en dévoile plus, un peu plus. « Je suis le premier à comprendre ce qu’on peut ressentir quand on voit un des siens dans une mauvaise situation et que l’on reste impuissant. Tu peux me croire. Mais se lamenter ne sert à rien. » . « Je ne me lamente pas. », la phrase fuse, s'amuse dans ta gorge, sous tes ordres. Froideur & intelligence se mêlent, l'aigle sort, ressort quand tu assènes. « Je constate. ». Ton inutilité fut flagrante, désarmante. Et tu t'es promis, juré de ne plus l'être. Le bois roule sous ses doigts, sous son poids.

« Maintenant en revanche tu peux agir. Tu n’as plus onze ans, tu n’as plus quinze ans… Je suis là aussi. Tu- tu n’est plus seul face à ça. » , tes yeux se  plissent, s'anoblissent. Les questions naissent sur le bord de tes lèvres. Tu veux qu'elle crève, payant de son sang, de ses sens, son indifférence, son manque de méfiance. « Je n’aurai pas le droit de t’en vouloir si tu décides de ne pas me faire confiance, mais je te promets que si tu désires me voir régler ce problème… Je le réglerai. » , la langue humecte les lèvres, fixant les yeux, comprenant les enjeux. « Si tu penses… si tu crois qu’il vaut mieux que tu t’en charges toi-même… Je respecterai ce choix. » , tes yeux se ferment & se rouvrent. Croit-il vraiment que vous n'avez pas tentés, essayés ? Gwen ruse, use & abuse des farces assassines, piétinant la mère adorée, adulée. Un collier étrangleur ? Oups, il faut peut-être se méfier de Barjow &  Burke. Tu n'as jamais nié l'intelligence, la patience de ta sœur quand toi, tu menaces des crocs de Philibert. L'animal dressé réclame la protection, les attentions. Il sait les jeux pour une morsure, une blessure sur sa main. Tu murmures bas, en douceur, en lenteur, « Regarde en moi. ». Tu sais tes pensées à sa merci lorsque tu poses tes doigts sur son bras & les mots se forment. Fais ce que nous n'avons pas réussis. Et une image glisse en douceur, celle d'un chien mordant à pleine dent la main maternelle, rebelle. Un chien que tu caresses en tendresse pour le féliciter, l'aimer. Il faudra être plus rusé, plus attentionné que vous. Il faudra ne rien laisser au hasard. Tu ne laisses pas ta sœur sans défense, sans patience, laissant l'image d'une prophétie glissée. Un jour, elle la tuera. Et tu ne sais pas si les clés du destin peuvent ouvrir d'autres portes, avant qu'on la déporte au milieu des morts. Une inquiétude te froisse, te terrasse.

 « Mais pourquoi ? Pourquoi a-t-elle fait à C-Guenièvre ? Elle a du bien changer tout de même, pour pouvoir s’en prendre à sa princesse… » . Il ne l'a donc pas revu depuis la libération ? Il n'a pas vu le visage de sa douce épouse. « Elle est devenue folle. », la sentence tombe, t'incombe. Ta tendre mère a déserté, abandonné le navire. Harpie dangereuse, elle se fait plus vénéneuse pour Gwen. Tu ne vois que les ravages de sa folie, de ses dénies pour tout expliquer. « Arsenius l'a plus vécu que nous. », il a vu le changement, les horreurs & les douleurs. Bien plus que toi ou elle, il a vu la noyade, l'escalade de violence, d'indifférence. « Peu après ton départ, elle a ... », les mots t'avalent, te mettent mal. Tu as le souvenir d'une mère protectrice, sublime. Tu as le souvenir d'une tendresse. « Elle n'est plus la même. », ta voix tremble un peu, se brisant sur les récifs de l'inévitable, de l'inoubliable. Elle a tout pris. Elle vous a tout pris. Et la trahison est sourde, elle s'écoule, elle roule.

Aujourd'hui, tu tues ta mère.

Tu iras en enfer pour ça.
Si tu ne meurs pas de cette guerre intestine, enfantine.
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MessageSujet: Re: LESTRANGE ≈ can we be a family?   LESTRANGE  ≈ can we be a family? - Page 2 EmptyMar 16 Juin 2015 - 13:35

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Quelques minutes pour respirer, souffler, éloigner toute cette haine. Faire le tri dans mes pensées, mes émotions et mes souvenirs. Je savais que la soirée serait compliquée, j’ignorais qu’elle serait aussi douloureuse. Je m’étais préparer en cloisonnant consciencieusement mes souvenirs mais il fallait à présent que je me rende à l’évidence, j’allais payer cher cette soirée. Suite à sa vision la douleur était remontée à la surface avec une force inattendue. Moi qui éloignais toujours les souvenirs de ses coups et de ses sorts au plus profond de mon esprit devais ce soir les faire remonter, le tout sans craquer. Pendant ces quelques instants de « liberté », là, dans cette cabine, je pouvais en vouloir à la terre entière sans que cela ne porte préjudice à personne. J’en voulais à mes parents d’être morts de m’avoir laissé, seule. A l’homme qui avait mis fin à leurs jours, sous mes yeux. A Severus de m’avoir mis entre les griffes de cette folle furieuse. A cette mère violente. A Rabastan d’être à la fois le père dont j’ai toujours rêvé et mon potentiel bourreau. A Aramis et Arsenius, de ne jamais avoir agi, d’avoir regardé en silence. A tous mes amis de l’élite de profiter de cette guerre, d’une vie luxueuse mais à quels prix ? Aux insurgés pour être aussi lent. Aux mangemorts d’être la cause de tant de souffrance. En vouloir au ciel et à la terre de ne simplement pas avoir eu la chance d’avoir une vie « normale ». Être au bord du précipite, au bord de l’implosion mais devoir, une fois encore, contrôler. Les larmes coulent alors que mon regard se perd dans la contemplation de cette porte fermée. Des larmes silencieuses trop longtemps restés au bord de mes yeux bleus.  J’attends qu’elles finissent de couler, que mes yeux soient trop sec pour pouvoir encore verser la moindre larme et je respire profondément. Ressortant les souvenirs un à un, faisant un tri afin que Rabastan ne puisse rien voir de compromettant mais puisse pleinement profiter de ce que sa femme avait pu faire alors qu’il croupissait dans sa cellule.  J’avalais une fiole d’antimigraineux pour parer à tout problème de ce côté-là  avant de sortir de la cabine. Je croise mon reflet dans le miroir et j’ouvre le robinet afin d’ôter toute trace de mes larmes. Mes yeux restent légèrement rougi, tant pis cela ne se voit presque pas. Je défroisse un pli invisible de cette robe. C’est une habitude, presque un tic quand je suis nerveuse. J’ai laissé Aramis seul avec son père, seul avec celui qui lui a tant manqué, avec celui qui le conduit sur une pente bien trop dangereuse à mon goût. Je replace une mèche de cheveux derrière mon oreille et rejoint la salle du restaurant d’un pas léger. Ils ne m’ont pas entendu arriver et j’ai entendu le mot « princesse » quitter les lèvres de mon père. Je n’ai jamais été la princesse de madame Lestrange, comment pourrais-je l’être alors que je ne suis pas sa chaire, pas son sang. Je crois que c’est pire que tout, je trouve des circonstances atténuantes aux gestes de cette femme. Je lui trouve des excuses, je la comprends… Aramis lui dit qu’elle n’est plus la même… comment pourrais-je le savoir, je ne l’ai jamais vu autrement. Ma main droite se pose sur l’épaule de mon père et la gauche sur celle de mon frère. En douceur, pour ne pas les surprendre, un sort est parfois si vite partie. Elle a perdu son époux, elle ne supporte pas l’idée de perdre l’exclusivité sur ses fils. Après votre… départ, elle m’a sans doute vue comme une rivale, celle qui vous ressemblait bien trop et qui avait la capacité d’éloigner ses fils d’elle. L’aveuglement et la jalousie entraîne parfois des comportements assez extrême.   Parce qu’il n’y avait pas eu que les gifles et que si Severus n’était pas intervenu certaines fois elle aurait fini par me tuer mais ça il ne devait pas le savoir. Comment expliquer autrement que ma présence terrifiait ma mère ? Je n’étais pas sa fille, je lui rappelais sans cesse sa disparition. Un rappel trop vivant, trop semblable, trop douloureux. Ajoutez à cela que je n’étais pas de sang-pur et que j’étais l’objet d’une contrepartie qui la conduirait tout droit dans la tombe si le secret venait à s’éventer et vous comprendrez plus facilement pourquoi elle peut s’acharner à me détester. Malgré tout je laisse transparaitre des souvenirs heureux et violents, calmes et bruyants, un panel soigneusement sélectionné pour Rabastan s’il venait de nouveau à pénétrer mon esprit. Un fin sourire flotte sur mes lèvres, il se veut réconfortant à l’attention des deux hommes près de moi. La douce, fragile Cedrella se montre toujours aussi forte en apparence. Blâmer mon père et mon frère ne sert à rien.
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MessageSujet: Re: LESTRANGE ≈ can we be a family?   LESTRANGE  ≈ can we be a family? - Page 2 EmptyMar 30 Juin 2015 - 23:17

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Ça lui arrivait très rarement. Que quelqu’un l’invite bien poliment et gentiment à s’introduire dans son esprit. Ça lui arrivait même tellement rarement — c’était d’ailleurs sans doute la première fois qu’on lui faisait une telle proposition depuis la fin de son entraînement — qu’il crut pendant un moment avoir mal compris Aramis. Les gens n’aimaient pas ça, en régle générale. Il y avait plusieurs manière de faire et Rabastan optait souvent par désir de rapidité et par manque de considération humaine pour la manière forte. Pourtant tout à l’heure, dans le bref instant de confusion qui avait suivi la vision d’Aramis, il y avait été doucement. Presqu’instinctivement. Il ne voulait surtout pas leur faire du mal. Il avait peur pourtant de ne pas savoir s’y prendre. « Regarde en moi. » avait-il dit. Il ne pouvait pas mal-interpréter… Les iris de son fils étaient aussi clair que les siens, il se concentra sur leur couleur, sur ses pupilles noires. En le faisant de manière consciente c’était beaucoup plus difficile, il trouvait, de ne pas entrer en force comme un déménageur pour tout retourner et fouiller. Il y avait été trop longtemps habitué. Il expira et fronça les sourcils. Il avait conscience que les images de souvenirs qu’il voyait avec de plus en plus de netteté était dans la tête d’Aramis, mais de plus en plus elles pénétraient la sienne. Ils avaient essayé. Ce n’étaient pas ses gosses pour rien. Ils avaient sans doute même plus de cran qu’il aurait pu en avoir à cet âge : il n’aurait jamais osé s’en prendre ouvertement à sa mère. Faut dire que sa sainte mère n’était pas du même moule que Madame Lestrange… Il ressentit presque jusqu’au fond de ses tripes la menace qui planait sur Gwen. « Il va falloir faire vite. » murmura-t-il alors comme en réponse à la demande de son fils. « Ne te fais pas de soucis, mes méthodes sont plus directes et faciles à dissimuler. » Il avait eu pendant ce bref moment son ton habituel. Celui qu’il tentait justement de dissimuler face à Aramis et Gwen. La voix froide et détachée de l’homme qu’il était fondamentalement, l’homme que redoutait à juste titre son épouse : un tueur au sang plutôt froid. Il regretta ces paroles et ce ton juste après les avoir prononcé. C’était idiot : ses enfants savaient qui il était, ils n’avaient plus quatre ans. Mais pourtant, il s’en voulait d’être ainsi devant eux.

Il fut pour le moins reconnaissant quand la discussion retomba sur sa femme, et uniquement sur elle. Il avait des souvenirs d’elle mais plutôt éloignés. Le couple n’avait pas vraiment eu l’occasion ni l’envie de se retrouver en tête à tête depuis ces quatre dernières années, qu’elle soit devenue vraiment folle lui semblait presque plausible, elle avait eu son caractère. Mais qu’elle ai pété son cable sur Cedrella était étrange. Il aurait cru que des trois enfants, ç’aurait été sa préférée. Celle qui avait pu passer le moins de temps avec lui, la fille après les deux garçons. La petite fragile qu’elle pouvait protéger. Ce ne serait pas la première fois qu’il se plantait complètement dans ses prévisions, mais à ce point là ça en devenait inquiétant. Et alors qu’il commençait à douter fortement de sa clairvoyance il fut surpris de sentir une main se poser sur son épaule. Il se raidit et ses doigts se crispèrent avant que la voix de Gwen ne vienne calmer immédiatement la suréaction paranoïaque de son cerveau. Il ne l’avait pas entendu revenir. En tout cas ce n’était certainement pas la perte de son cher et adoré mari qu’elle avait perdu les pédales. Cela aurait même pu améliorer son état général, maintenant qu’il avait disparu elle n’avait plus aucune raison de se mettre en colère, elle n’avait plus aucun objet de haine. Pauvre Cedrella… Pour que les choses en arrive à là, elle devait vraiment avoir du montrer un visage très Lestrange. Il scruta le visage de sa fille, pour l’admirer. Est-ce qu’elle lui ressemblait ? C’était difficile à dire. Physiquement parlant. Et au niveau du caractère… Il ne la connaissait pas assez. Cela le dégoûtait. Il connaissait mieux certaines de ses victimes que ses propres enfants. « Les comportements extrêmes appellent des mesures extrêmes… » conclut-il. Il se lève de la chaise pour rendre sa place à Gwen pour revenir à la sienne. « Et le plus tôt sera sans doute le mieux. » A deux ils n’avaient peut-être pas réussi à… accomplir leur mission mais il pensait, en toute modestie bien sûr (comme toujours) qu’il était un atout de poid dans ce genre d’entreprise.

Il poussa le menu d’une main. Regarda autour de lui pour voir qu’un des serveurs scrutait leur table mais paraissait un peu réticent à l’idée de s’approcher. « Merlin… Viens mon gars, on va pas te bouffer. » lui fit Rabastan avec un geste impatient de la main. « Quoique je ne promets rien si tu nous laisses crever de faim comme ça… » Il ne savait pas s’il voulait l’encourager de façon très maladroite ou bien s’il s’amusait vraiment à lui faire peur.
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(play)

Tu t'abandonnes. La mémoire s'ouvre, se courbe, douce, accueillante, en chaleur, sans une once de froideur. Tu laisses ton père entrevoir, apercevoir. Miroirs, ils entrevoient les bribes des émotions, de tes profondes contradictions. Tu te noies dans la mer d'acidité, de sévérité. Intransigeance, exigence se mêlent en enfance exemplaire, en caprice élémentaire. Enfant-roi, tu as accepté la tyrannie infinie, les blessures définies, finies sur son cœur. Tu as laissé les douleurs, les horreurs crever ses yeux bleus. Tu t'es laissé tomber, abandonner. Tu l'as laissé sur le bas-côté. Tu n'as jamais été un frère, son frère.  Tu as préféré te perdre, la perdre.

Et tu invites à la décadence, à la débâcle écarlate de tes émotions, de tes passions sans raisons. Tu le laisses entrer, voir, prendre, apprendre. C'est l'ultime voyage, la folie du naufrage, l'accident au creux du rivage. Tu dévoiles les mascarades sous tes yeux clairs, éclairs. Qu'il regarde, qu'il contemple les désastres.

On ne s'offre, pourtant, pas au diable.
On ne tombe pas pour les démons impitoyables.

Et puis, toi, tu balayes, tu t'éveilles. Tu lui donnes tous les pouvoirs, tous les devoirs. Il est le père dans tes nuits sans sommeil. Il est l'amour éternel, bon à jeter à la poubelle pour tant d'autres. Tu n'as jamais voulu fléchir, réfléchir. Tu n'as jamais voulu t'endormir. Tu le laisses dominer, t'ordonner. Tu lui donnes toutes les armes pour t'abattre. Il peut te tuer. Ou t'aimer. Il peut faire de toi le dernier prince tant désiré. Et comme un gardien, il agite les clés de tes libertés, de vos éternités. Et comme un gardien, tu lui appartiens. Et il entre, il n'a jamais été habitué à la douceur, ne flirtant qu'avec les douleurs. Jamais victimes ne lui ont découverts leur esprit sur un plateau d'argent & de diamants. Et pourtant, toi, son fils, tu t'offres. Tu n'as pas peur de ce monstre sortis des cauchemars. Tu n'as pas peur des drames, des larmes. Tu as trop pleuré, abandonné, délaissé. Tu veux le garder, l'aimer. Tu ne veux plus jamais être prisonnier. « Il va falloir faire vite. » , tes yeux se lèvent, se relèvent, ta langue collant sur ton palais, sèche, sans sagesse. Les mots sont coupés, bloqués. Tu les as avaler, remballer. Fini les beaux discours de velours, l'heure du meurtre sonne, résonne. « Ne te fais pas de soucis, mes méthodes sont plus directes et faciles à dissimuler. » , dans ses yeux brillent cette lueur de lucidité, d'acidité mêlés aux ambiguïtés d'une nuit volée, dérobée.  Il dévoile la bête humaine, l'ombre d'un chaos. Il a dans ses mains les vies brisées, dévastées. Il laisse échapper le visage dignes des plus précieux mirages. Il est la bête dans l'ombre, le bras droit qui torture d'un doigt. Tu décris avec avidité les crevasses dans vos carcasses. Il est le maître des tortures, des ordures. Il règne sans partage sur des milliers de ravages. On le craint. On le pense suzerain, souverain des horreurs, des langueurs. Toi, tu as jamais eu peur. De ses maux, de ses mots, il chasse les mauvais rêves, il vous offre la trêve. Il te protège. Il la protège. L'enfant se détend, il glisse dans la sécurité clémente, un peu démente, terriblement tentante.  Tu l'as attendu, il est venu. Il ne vous trahira plus, hein ? Plus jamais..

« Il y a longtemps qu'on t'attendait. », les ombres se dessinent, t’abîment. Et pourtant, tu refuses la froideur, le manque de chaleur de sa réputation, de ses passions empoisonnés, remplis de toxicités. Tu n'as pas peur des affres, des gaffes de ton père. Tu sais que dans ses mains puissantes, hésitantes se cachent le père qui t'a bercé. Tu sais qu'il n'y a  aucune peurs à avoir, juste un peu de rancœurs. Ta voix reste égale à la sienne. Ils disent que tu lui ressembles. Ils disent que tu n'es qu'un lambeau de folie, une tête pas vraiment fini. On te traînera à l'asile.  On t'écrasera de toutes les idioties. Ils disent que tu caches la puissance derrière toute ta nuisance. Tu lui restes pourtant fidèle, un peu rebelle. La bouche crachant les douleurs, les horreurs. Il y a longtemps qu'il aurait dû la libérer de ses chaînes. «  Elle a perdu son époux, elle ne supporte pas l’idée de perdre l’exclusivité sur ses fils. Après votre… départ, elle m’a sans doute vue comme une rivale, celle qui vous ressemblait bien trop et qui avait la capacité d’éloigner ses fils d’elle. L’aveuglement et la jalousie entraîne parfois des comportements assez extrême. ». La voix de la cadette ose, s'impose. Tu te raidis un peu, tu oublis trop peu. Qu'a-t-elle entendu ? Tu fais p'têt encore tout de travers. Tu l'as p'têt pas assez défendu. Peut-être.

Tu observes ses yeux bleus. Elle a des allures de reine blessée, de déesse aux ailes arrachés. Gwen est de ses enfants jetés en pâture aux monstres dans les ombres. Elle s'est fait brisée, exécutée pour de la jalousie, de l'idiotie. Et la bile remonte, te démonte. Tu voudrais tous les tuer pour l'avoir touché, blessé, faite trembler. Pourquoi le bonheur ne peut-il pas être question de simplicité entre vous ? « Les comportements extrêmes appellent des mesures extrêmes… » , bête traquée, ta mère ne la touchera plus jamais. Il a promis. Il vous guérira. Il se lève, se relève, rendant son bien à sa fille & tes doigts frôlent sa peau. C'est bien elle. C'est toujours elle. Elle est encore là. « Et le plus tôt sera sans doute le mieux. » , il arque la vérité sous ses crocs, sous les mots. Tu ramènes Gwen à toi. Tu ne diras pas que tu paniques, tu t'étioles & t'abandonnes. « Nous sommes d'accord, papa», le signe d'affection est réel, loin des afflictions & des abandons. Il te ramène à ce que tu es ; un gosse sans père, sans repères. Tes yeux l'éraflent, le détaillent ; Ne nous abandonne plus.

« Merlin… Viens mon gars, on va pas te bouffer. » , tu percutes le serveur du bleu froid, métallique, suivant le regard de ton père. « Quoique je ne promets rien si tu nous laisses crever de faim comme ça… » , un sourire chasse les orages de passage. Tu ne le ménages pas vraiment, pas tellement. « Nous ne sommes pas encore cannibales. », rajoutes-tu, ne laissant que la glace dans ta voix, deviner l'inverse. Tu noies ce pauvre être sous la frayeur, les horreurs. Il doit vous détester, vous maudire, souhaiter le pire. « Sauf mon oncle, il en mange trois comme vous au petit-déjeuner. », tu joues de sa réputation, de ses passions morbides du public envers votre nom. Il s'agite, avalant la distance, sortant son carnet. Il n'a pas d'autres choix, pas d'autres lois. « Des spaghetti bolognaise pour moi. », tu sens déjà les odeurs de tomate fraîche chassant les confessions & les planifications. Il vous faudra la tuer. Mais pas ce soir, pas alors que les ventres hurlent famines & se contaminent sous les douleurs. « Tu vois, je n'ai pas commandé de croque-monsieur cette fois. », lâches-tu pour ta sœur. Derrière ton visage stoïque, elle peut s'entendre les vagues de ton cœur, tu te tends vers elle. Tu t'assures que tout va bien. Tu mourrais pour elle. Tu t'abandonnerais au pire pour elle. Le devine-t-elle un peu ?

Tu te penches un peu touchant son oreille de tes lèvres; « Je te promets, je ne faiblirais plus. ».
Plus jamais.
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En mon absence mon frère et mon père avait abordé un sujet crucial… un sujet sanglant. Je m’y attendais, oh non pas ce soir, pas dans ce restaurant mais un jour ou l’autre cela serait venu sur le tapis ce n’était qu’une question de temps. Rabastant ne la portait pas dans son cœur, peut-être l’avait-il aimé dans un passé très lointain mais ce n’était plus le cas. Elle nous avait tenus éloigné de lui, très loin de lui. Elle nous l’avait dépeint comme on dépeint le diable. En étouffant ses fils comme elle l’avait fait et en me prenant comme bouc émissaire elle n’avait rien obtenu de nous. Ou alors, au contraire, l’inverse de l’effet recherché. Nous nous étions éloignés d’elle, chaque jours un peu plus, chaque coup entrainant l’autre, nous étions devenus des étrangers pour elle. Elle tomberait de haut le jour où, d’un commun accord, ses « enfants » seraient présents lors de son exécution. Car oui, c’est bien de cela qu’Aramis et Rabastan parlait, une exécution pure et simple. Faire disparaitre la menace même si elle a les traits de la femme qui vous a nourri, logé et vêtue durant toute votre vie. J’avais toutes les raisons du monde de vouloir sa mort et le fait de n’être pas relié à elle par le sang ne faisait qu’amplifier mon envie de la voir disparaitre mais… cela m’étonnais d’Aramis. Elle avait certes été trop loin avec lui, il n’était plus un bébé mais… malgré toute sa folie, elle restait sa mère, son sang. J’espérais, sans doute très naïvement, que sa raison principale n’était pas ma propre personne. Qu’il ne voulait pas la voir disparaitre simplement pour moi. Il tomberait de trop haut le jour où il aurait la certitude que nous ne partagions pas le même sang. De la culpabilité, encore. Il ne pouvait en être autrement. J’étais rongée de l’intérieur par mes mensonges et tout ce que cela entrainait. Mon regard se pose sur mon frère. Moi aussi je voudrais lui épargner toutes les souffrances du monde et j’en suis parfaitement incapable. Je sais qu’il sait, qu’il se doute et malgré tout il reste cette lumière dans la nuit, ce port d’attache fiable. Et moi qui le remerciais en lui mentant chaque jour un peu plus… Je ne suis pas une « bonne » sœur, il mérite tellement mieux. Mon père se lève et me rend ma place, je m’installe. Ma main frôle celle d’Aramis, le rassurant de ses paroles, de ces actes. Il m’est plus fidèle que n’importe qui, entre nous nul besoin de mot pour nous comprendre. Un regard, un geste affectueux, je suis là pour lui. D’un simple signe de tête je confirme que je suis d’accord avec ces projets. Mon regard se pose sur mon père, murmurant comme un aveu de faiblesse. Je ... je ne peux pas.   Incapable de tuer ? Non pas vraiment, tout est si… compliqué. Je veux simplement être là.   Etre présente pour la faire taire. Pour qu’elle emporte nos secrets dans sa tombe, loin, six pieds sous terre. J’ignorais tout de la façon dont Rabastan souhaitait la tuer, j’exprimais juste le souhait d’être présente. Après tout n’était-ce pas une demande légitime ? C’était à moi qu’elle s’en était prise toutes ces années, moi qui avais dû subir les remontrances, les sorts et les coups. J’avais le droit de voir la vie s’éloigner de ses yeux si différents des nôtres. Le droit d’éloigner de moi une personne qui a tout moment pouvait m’entrainer sans sa chute. Le serveur se rapproche bien que visiblement inquiet de nous servir, nous, les Lestrange. Les commentaires de mon père puis mon frère n’aident pas le pauvre homme à se détendre, mais cela fait effet sur moi. D’un point de vue extérieur, je me détends.  Je suis certaine que le patron allait justement nous offrir des antipasti, pour l’attente, n’est-ce pas ? Dis-je avec le sourire et le regard qui allait avec. Aucun doute que le fait qu’il ne pouvait pas répondre à ma demande, qui soyons honnête n’en était pas une. Et pour enfoncer le clou j’ajoutais avec une petite moue. Il serait fort dommage que vous disparaissiez.   Déjà le serveur interpelait du regard un de ses collègues qui ne tarda pas à déposer sur notre table un plateau complet d’antipasti. Sitôt dit, sitôt fait, les femmes avaient l’art et la manière d’obtenir ce qu’elle souhaitait, toujours. J’excellais dans ce domaine. Mon frère passa commande et je notais non sans sourire qu’il n’avait pas pris son plat préféré, d’ailleurs il m’en fit la remarque. Je souriais, amusée. Des spaghettis aux palourdes pour moi.   Je referme la carte et la pose près de mon assiette, laissant le serveur la récupérer avec empressement. Aramis se penche vers moi, Un simple murmure comme un aveu. Je le regarde une seconde puis esquisse un sourire. Tu n’as jamais été faible à mes yeux.   Ma main caresse la sienne, j’entrelace mes doigts aux siens et je serre un peu, juste un peu pour qu’il s’ente mon amour, mon soutien, ma présence indéfectible. Non il n’est pas faible, je lui en ai voulu, je lui en veux parfois encore, c’est bassement humain. Mais je ne peux que comprendre sa position. J’attends que mon père ait passé commande pour, à mon tour, demander au serveur qui allait nous présenter les antipasti de se taire et d’aller voir plus loin si nous y étions. Un simple geste de la main suffit pour que nous soyons de nouveau « en famille ». Je prends la parole, après tout j’ai moi-même choisi le restaurant, la cuisine Italienne est la préférée de Nyssandra, étant gourmande je m’y connais plutôt bien. C’est un bel assortiment. Des légumes crus et marinés juste relevé à l’huile d’olive, de la charcuterie Italienne, des involtinis, tu devrais aimer Aramis, c’est au jambon et au fromage et quelques fruits de mer.  Voilà qui devrait nous faire patienter avant que nos plats ne soient servis.
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MessageSujet: Re: LESTRANGE ≈ can we be a family?   LESTRANGE  ≈ can we be a family? - Page 2 EmptyDim 12 Juil 2015 - 19:33

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S’il avait mal évaluer les possibilités d’évolution de sa femme dans la folie, il avait également très mal évalué les chances qu’avaient ses enfants de se ranger de son coté quant à l’assassinat pur et simple de Madame Lestrange. S’il avait su… Il n’aurait certainement pas passé plusieurs journées à se demander comment régler cette affaire. Parce qu’en tant que père qui désirait faire amende honorable et se conduire à peu près comme le ferait un géniteur normal, il avait estimé qu’il serait mal venu de tuer la mère de ses enfants juste parce qu’elle était « une sale garce » et par simple vengeance personnelle. Là, il s’était lancé sans trop réfléchir, face à la situation il avait abandonné le rôle de père qu’il ne maîtrisait pas très bien pour reprendre le visage du Lestrange qu’il avait toujours été : un problème trouvait toujours une solution. Une baguette, un petit sort, un bref éclair vert et tout se réglait en moins de temps qu’il n’en fallait pour avoir une hésitation (ce qui était parfois bien utile). En se laissant presque guidé Aramis ils avaient tout deux abouti à la conclusion qu’un soudain veuvage pour Rabastan ne pouvait être qu’une bonne chose : pour ses enfants et pour lui. Surtout pour Gwen. S’il avait su. Enfin, il aurait pu s’en douter : c’était ses gosses, ils venaient de lui. Bon sang ne saurait mentir, disait-on.

Gwen acquiesce : c’était si simple de discuter meurtre même avec ses gosses finalement, autour d’une petite table de restaurant. Ils prenaient tous juste un extrême soin à ne pas prononcer des mots trop clairs. Lui parce qu’il savait très bien que s’il commençait il aurait beaucoup de mal à s’arrêter et même s’ils semblaient plutôt bien sur le fait de tuer leur mère, ils ne serait peut-être pas si à l’aise s’il se mettait à en parler avec le ton désinvolte qu’il pouvait adopter au Ministère. Eux… peut-être juste parce qu’ils avaient peur, ou bien parce qu’ils attendaient ça depuis si longtemps que maintenant que le dénouement s’approchait ils n’osaient pas vraiment l’imaginer. « Je ... je ne peux pas » fit Gwen, elle le regardait, elle avait presque l’air désolée. Elle continua : « Je veux simplement être là ». Il hocha la tête : « Je ne vais pas t’obliger à faire quoi que ce soit. » répondit-il « C’est à moi de prendre les choses en mains si vous ne voulez pas ou ne pouvez pas le faire. » Il tenta un regard qui se voulait rassurant : « C’est la moindre des choses que je puisse faire. » Il avait beaucoup de choses à rattraper. C’était en effet la moindre des politesses que de faire ce que certains pourraient appeler le sale boulot. Il était habitué, si ça avait pu le toucher à une époque (très lointaine) ôter une vie humaine maintenant ne le dérangeait pas plus que d’écraser une fourmi sous sa botte en allant au travail le matin, c’était juste plus jouissif. Parce qu’on ne sentait pas la fourmi mourir aussi bien que l’homme. Aramis avait du tuer. Mais Gwen ? Il n’en était pas certain du tout et ce n’était, selon le petit reste de civilisation qu’il lui restait, pas le genre de sujet à aborder. Il ne se souciait pas de l’âme de ses enfants : il ne pensait pas que tuer abîmait. Mais tuer marquait. Dans un sens neutre. Ça pouvait faire mal autant que cela pouvait réjouir. Gwen avait apparemment été assez marquée par cette femme : ce n’était pas la peine qu’elle continue dans son ultime soupir.

Le serveur fort élegamment interpellé s’était pointé et devait rédiger dans sa tête les moindres détails de sa lettre de démission. Parce qu’entre Lestrange senior et les deux jeunes il était bien tombé. Aramis en rajoutait une couche et Gwen était presque celle qui était le plus à craindre, avec son petit minois faussement désolé. Elle était efficace la petite parce qu’ils se retrouvèrent avec un plat apporté en hâte et déposé au milieu de leur table. Une petite reine qu’on avait tenté de briser. Elle s’en sortait bien, selon les apparences. Elle souriait. Sa voix avait une tonalité enjouée. Il la regardait alors qu’Aramis et elle passaient commande : il tenta d’imiter son sourire. Mais il dut admettre qu’elle était beaucoup plus douée que lui pour ce genre de chose. Quand le serveur se tourna vers lui il la lâcha du regard pour scruter le jeune homme. « Je vais prendre ça. » finit-il par dire en faisant un bref geste sec avec sa baguette. Le serveur eut un mouvement de recul mais constata que Sieur Lestrange n’avait rien fait hormis rajouter magiquement sur son bloc de commande une ligne rédigée dans une écriture pointue « Lasagne, moitié moins que la dose normale, peu de fromage et de sauce. » Et un petit « merci » dont on ne pouvait dire s’il était sarcastique ou encourageant. Puis Gwen lui demanda toujours très poliment de foutre le camp, ce qu’il fit fort civilement. Et elle leur présenta le plat qu’on leur avait servi pour les faire patienter et éviter qu’ils ne se mettent à dévorer les clients ou les membres du personnels. Très franchement, Rabastan n’avait pas faim. Il avait très rarement faim. Il n’avait fait cette remarque plus tôt au serveur que par pur plaisir de le mettre mal à l’aise et parce qu’il pouvait imaginer que ses deux enfants, eux, avaient besoin de manger. Il acquiesça après la petite présentation de Gwen : « Eh bien c’est parfait… » mais il ne fit rien pour se servir.

La remarque de Gwen sur le jambon et le fromage réussit presque à lui arracher un petit rire : « Je me souviens de quand il était petit : il ne s’agissait pas de lui faire manger n’importe quoi à Monsieur Aramis, c’était la croix et la bannière dès qu’on changeait un tout petit peu les habitudes. Enfin, ce n’était pas forcément plus simple avec toi, Gwen. Tu étais assez réticente aussi. » Gwen avait été un petit nourisson fragile, qui mangeait peu et du coup passait ses nuits à pleurer parce qu’elle avait faim. Rabastan n’avait pas imaginé, avant d’avoir des enfants, que ça pouvait être à ce point exténuant et angoissant. Les entendre crier dans la nuit, se lever, ne pas comprendre pourquoi ils pleuraient, ne pas pouvoir les aider, devoir les bercer pendant des heures pour qu’ils s’endorment enfin… Et il en avait eu trois. « J’espère que vous n’êtes pas mort de faim à Poudlard… Tu trouvais des plats qui te convenaient là-bas Aramis ? » Il avait l’étrange image de Madame Lestrange qui envoyait par hibou ces conneries qu’ils avaient fini par trouver et qu’Aramis daignait manger. C’est sûr que c’était loin du caviar des repas de famille Lestrange… Des trucs avec du fromage. Ça marchait plutôt bien, ils avaient remarqué… Le summum fut sans doute le jour où Rabastan eu l’idée de faire ces crétineries avec du pain grillé, du jambon et du fromage. Sa femme l’aurait presque embrassé. C’est dire. Il n’avait pas eu le temps de voir si la stratégie avait fonctionné, il avait été arrêté peu de temps après cette découverte, mais apparemment ça restait d’actualité pas loin de vingt ans après. Victoire.

À Poudlard cependant, Aramis avait eu onze ans ou plus, bien trop grand pour faire des crises à table comme il l’avait vu faire. Il n’arrivait pas à l’imaginer à onze ans, ni à quinze ans. Ni son visage, ni son attitude. C’était la même chose pour Gwen. Le trou était bien trop important pour qu’il puisse le combler juste par la force de son imagination. Il caressa du bout des doigts l’album que Gwen lui avait apporté. Ça aiderait certainement. Pour le physique tout du moins. « En parlant de Poudlard, comment ça s’est passé pour vous ? Les cours, les profs, les copains… copines. Vous y étiez bien ? Vous n’avez pas eu de problème ? » Il voulait savoir, si on lui avait laissé le temps il aurait certainement posé mille questions, mais étape par étape il avançait et il finirait peut-être par combler une partie du trou. Il se rappelait des lettres qu’il envoyait à sa mère quand il était à l’école, des vacances d’été pendant lesquelles il ne se la bouclait pas à propos de blabla ce prof et blabla ces cours et blabla j’ai eu un O blabla… Il ne pourrait plus jamais avoir ça avec Aramis et Gwen, mais il pouvait essayer de s’en approcher.
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MessageSujet: Re: LESTRANGE ≈ can we be a family?   LESTRANGE  ≈ can we be a family? - Page 2 EmptySam 18 Juil 2015 - 19:25

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can we be a  family?
In our family portrait, we look pretty happy.
Let's play pretend, let's act like it comes naturally
(play)

« Je ... je ne peux pas.  », le murmure de ta sœur te fait doucement vaciller, tranquillement trembler. Tu te crispes un peu. Tu ne veux pas que le sang salisse ses mains, ternisse son innocence, sa chance. Au fond, tu es un peu soulagé, moins tétanisé qu'elle recule. Au fond, tu en as besoin. De la protéger un peu. Tu sais que tu le fais pas vraiment bien. Pas toujours bien. Elle ne t'en a, pourtant, jamais voulu. Elle ne t'a jamais chassé, ni abandonné. Elle est là, droite, fière, drapée dans sa dignité, l’élégance à ses pieds. « Je veux simplement être là.  ». Être là, voir la mort, sentir le corps se vider de vie du bout d'une baguette. Tuer. Le mot s'arme, désarme, fébrile, futile, tellement facile. Le mot provoque des vieux carnages, des ravages un peu débiles, un peu indélébiles. Tu tues. Tu as déjà tué. Tu as tellement tué. Et l'horreur laisse des traces, des marques. Elle ouvre, sauvage, les derniers remparts, vomissant la cruauté, les derniers pans d'obscurité. Tu grisonnes du bout de tes doigts toutes les ombres. Tu grésilles de cet étrange sentiment un peu entêtant, grisant, peu enivrant. Tuer abîme. Tuer creuse toutes les abimes, les abysses, les supplices. « Je ne vais pas t’obliger à faire quoi que ce soit. » , tes yeux papillonnent, se glissant vers lui. « C’est à moi de prendre les choses en mains si vous ne voulez pas ou ne pouvez pas le faire. » , tes lèvres se tordent dans une grimace ravageuse, rageuse, orageuse. Les yeux clairs murmurent, susurrent l'évidence, la sentence. « C’est la moindre des choses que je puisse faire. » , un soupire lui répond. « Il n'est pas question que tu ais du sang sur les mains. Je ne le permettrai pas. », assènes-tu à ta petite sœur. « Surtout celui de … Le sien. », le mot écœure, assiège toutes les rancœurs, les sinueuses douleurs. L'effroi fait loi. Les tragédies s'esquissent, se glissent, charmeuses, trompeuses. « Elle ne peut pas & elle ne le fera pas. Tu craches sans mesure, ni démesure. Tu imposes, osant tout, renversant le jeu dans un geste furieux. Point à la ligne. ». L'acidité se glisse, charmeuse de cœur, consciente de toutes tes erreurs. L'attitude est d'une froideur furieuse, ravageuse, orgueilleuse. L'attitude flirte entre dérision & passion incendiaires, vulgaires. Le prince des glaces se drape dans son royaume. Et tu lui ressembles, dans ce bleu glacé, dans cette mer agitée, pressée. On ne te soumet pas. On se courbe sous tes pas.

Et dans les gravas de ton cœur, tu promets.
Tu la protégeras.

Et en douceur, elle se détend. Et tu copies, tu obéis d'un mouvement lent. «  Je suis certaine que le patron allait justement nous offrir des antipasti, pour l’attente, n’est-ce pas ?  », lâche-t-elle de sa voix douce & de velours. Elle est de cette violence lente, de cette puissance furtive, fugitive. Derrière un sourire se cache tout l’honneur, toute la douleur d'un nom, de votre nom. Vous déjouez les évidences en permanence. Vous laissez l'amertume guider vos pas, embraser le reste de vos liens. Tu n'es pas réellement, vraiment serein. Rien ne l'est jamais totalement dans cette famille. Un peu dysfonctionnel, tout est tellement éphémère, fragile comme l'amour que vous, vous portez. Et Lestrange n'est pas synonyme de rêve, de trêve. Lestrange flirte entre magie noire & désespoir. Il y a là, les accents de l'effroi & de ses êtres sans foi, ni loi. Dangereux, vous êtes dangereux. «  Il serait fort dommage que vous disparaissiez. » , un sourire s'étire sur tes lèvres. Elle est la reine, l'unique reine de ce jeu caustique & lunatique. Le pauvre appelle à l'aide un de ses collègues qui posent le plat sans chercher Merlin à Morgane. L'amusement pulse dans ses yeux clairs & tu souris en douceur, en lenteur. « Des spaghettis aux palourdes pour moi.  ». Tu grimaces en pensant aux palourdes. Tu es difficile, ne mangeant pas n'importe quoi, jamais n'importe quoi. La bouffe pour gosse te sied d'avantage.

« Tu n’as jamais été faible à mes yeux. » , tu as toujours été faible. Tu as toujours été cet enfant mal habile, mal en tout. Maladresse, tu manques de tendresses, de caresses, ne supportant que son contact, ne te rétractant jamais sous ses doigts. Tu pianotes sous les notes d'un lent désespoir. Tu n'es pas à la hauteur. Tu n'es jamais à la hauteur. Tes doigts s'accrochent, caressant sa peau, la fin des maux. Tout va bien, ne t'en fais pas.

L'amour est là, dans les silences, les indifférences. Les mensonges s'éloignent, s'égarant, détalant sur le passage de cette mer de sentiments, de présences. Et puis il y a encore les vieux songes. Et puis, il y a vous. « Je vais prendre ça. » , lâche-t-il simplement d'un coup de baguette avant que Gwen fasse déguerpir l'imbécile facilement craintif, passif. Elle présente, en douceur, en lenteur, le plat alors que ton pouce caresse en douceur la peau de porcelaine. Mère n'a pas laissé de marques. Pas de visibles. Que dirait-on dans la rue, sinon ?

« Eh bien c’est parfait… » , tes yeux le scrutent en douceur, tu écrases la rancœur, mordant l'intérieur de ta joue. Tu n'aurais peut-être pas dû. Il n'a pas mérité cette haine, cette passion incendiaire. Ta fureur reste le reflet de toutes tes erreurs, de toutes les douleurs. Tu es le seul fautif. Tu n'as pas bougé. Il est tout excusé. Alors dans un geste lent, tu pousses les efforts. Tu as tous les tord. Tu attrapes un des apéritifs, en faisant une moue boudeuse, un peu frondeuse. « Un peu comme un croque-monsieur ? », murmures-tu, un peu dubitatif, très sceptique avant de croquer une bouché. Le goût du fromage explose sur ta langue, provoquant un frisson doux & lent. Le frémissement te ramène en enfance et tes yeux claires pétillent. « Mh. Pas mal. Pour de la cuisine italienne». Tout est moins bons quand ce n'est pas anglais. Un sourire amusé flirte, tu t'excuses un peu. « Je me souviens de quand il était petit : il ne s’agissait pas de lui faire manger n’importe quoi à Monsieur Aramis, c’était la croix et la bannière dès qu’on changeait un tout petit peu les habitudes. Enfin, ce n’était pas forcément plus simple avec toi, Gwen. Tu étais assez réticente aussi. » , il laisse presque échapper un rire & tes joues rougissent un peu. Tu n'es qu'un gosse capricieux, vaniteux, certain de tes droits, des lois que tu oses, imposes. « Je suis resté le même, père. », la tendresse tremble sous la maladresse. Les cœurs s’inondent, succombent, tombent. Tout le monde peut aimer, n'est-ce pas ? Même vous. Surtout vous. « J’espère que vous n’êtes pas mort de faim à Poudlard… Tu trouvais des plats qui te convenaient là-bas Aramis ? » . « Pourquoi crois-tu que je sois aussi grand & sec, père ? », souris-tu en douceur, un peu d'humour & un peu d’élégance. « Je demandais aux elfes de maison de me préparer des croque-monsieurs & des coquillettes. », tu te souviens de leur regard surpris quand tu es descendu pour la première fois aux cuisines. L'elfe t'a demandé si tu étais bien sûr, si c'était vraiment tout ce que tu voulais. Au fond, tu as toujours un peu pensé que ça te rapprocherait un peu de ton père, qu'il ne t'oublierait pas ainsi. Au fond, tu as toujours espéré avoir un peu un père quelque part. Il a toujours un peu veillé sur toi, non ?

Il n'a pas été un mauvais père.
Il n'y a que des mauvais fils.

« En parlant de Poudlard, comment ça s’est passé pour vous ? Les cours, les profs, les copains… copines. Vous y étiez bien ? Vous n’avez pas eu de problème ? » , tu grimaces un peu. Il s'intéresse dans une caresse contre le cuir de la couverture de l'album photo. Il y a des trous à combler, une mémoire à gagner, à s'offrir, Il faut enfanter & non plus, détruire, anéantir. «  Gwen a été à Serpentard. », la fille du père, la maison des Lestrange. « J'ai pour ma part un peu déroger à la tradition. » Serdaigle, tu es l'aigle érudit, sage, refusant les incartades à ton contrôle. « J'ai été Serdaigle & j'ai eu quelques amis. » Pas vraiment, en fait. La guerre a balayé tes amitiés, tout comme la réputation qui te colle à la peau. Fils de mangemort, tu n'as jamais été apprécié ou toléré, sans cesse abandonner. Et tu tais Illyana & sa mémoire dans le deuil de ta candeur, accusant toute ta laideur. Tu trouvais ton refuge dans le club de duel de l'école. Duelliste, tu n'as cessé d'être féroce, véloce avec tes camarades. On t'a promis une carrière faites de magie & de défense. On t'a promis l'avenir. Et pourtant, il n'y a que le sel sur tes lèvres. « Tu n'as jamais reçu nos lettres, je suppose ? ». Tu te souviens des tentatives pour faire passer un dessin, une lettre griffonnée à deux mains, signé Amamis & 'Ella. Tu as toujours un peu espéré. Tu as toujours voulu être aimé.
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Il ne m’obligera à rien. Voilà qui m’arrange, me change. La mort de cette femme n’était pas prévue, l’idée même n’avait sans doute pas effleuré l’esprit de Severus. Après tout n’avais-je pas eu besoin d’elle lorsqu’enfant j’étais arrivée au manoir ? Que serais-je bien devenue s’il m’avait confié à d’autres ? La mort prématuré de Cedrella avait « bien » fait les choses, du moins je me forçais d’y croire refusant d’imaginer une autre vie bien moins sombre, bien moins douloureuse. Rabastan souhaitait sa mort, nous aussi, nous étions ainsi d’accord, au moins sur ce point. Aramis prit la parole à son tour, sa voix résonne, claque et ordonne. Je ne suis pas surprise, je sais qu’il a toujours voulu me protéger. Petit déjà il demandait à sa mère d’arrêter jusqu’à ce que cette dernière ne le reconduise dans sa chambre avant d’user d’un sort d’oubli et d’un baiser pour ce faire pardonner. Il était trop jeune, elle est sa mère. Jamais il ne me sera permis de comprendre le lien indéfectible qui doit unir une mère à son enfant. Oui, malgré tout Mrs Macmillian donnerait sa vie pour Arsenius et pour Aramis, j’en étais certaine. Mon frère voulait épargner mon âme, m’épargner l’acte ultime, surtout sur notre mère. Je resserrais un peu sa main dans la mienne, le remerciant en silence d’être si catégorique, d’être là. Je n’ajoutais rien, c’était, me semble-t-il assez clair pour tout le monde. Je profite d’une seconde d’attention de mon père vers le serveur pour respirer… remettre correctement la barrière de mes souvenirs. Mon corps semble détendu, dans ma tête c’est une toute autre histoire. Je bénie ma prévoyance d’avoir avalé un antimigraineux avant de les rejoindre à table. Si j’ai l’habitude de maitriser au mieux ce soir est une soirée un peu particulière qui est partie sur des bases étranges et dérangeantes. Mais nos sujets de conversations étaient à présent plus doux, plus légers. J’avais pris les devants pour leurs expliquer ce qu’ils avaient sous les yeux. Aramis fut le premier à tendre la main pour se servir ce qui me fit sourire, tout comme son commentaire d’ailleurs. Voilà, le pain en moins. Je l’observais avec amusement découvrir le goût de la charcuterie Italienne, certaine qu’il apprécierait. Je me servais à mon tour goûtant un peu de tout, je n’étais pas compliquée, du moins pas de ce côté-là. Rabastan nous annonçait qu’Aramis était difficile petit, cela n’avait pas vraiment changé comme il le confirmait lui-même, moi  en revanche c’était une toute autre histoire… Je devais une fois encore mentir, remplacer sa fille, son fragile bébé que je n’étais pas, que je ne serai jamais. Moi, en revanche mes goûts ont bien évolués, je suis gourmande... Un regard vers mon frère et j’ajoutais avec le sourire. Très gourmande. salé, sucré peu importait! Aramis usait d’humour, je tentais d’en faire autant en faisant écho aux propos de mon frère. J’avais besoin d’évacuer et je tentais de le faire de cette façon. Si bien qu’après ma répartition, il y en avait également près de mon assiette! Ils ont dû penser que c’était une spécialité familiale...   J’avais été surprise de voir ces petits sandwichs sur la table de Poudlard, surprise et amusée. Les elfes de maison avaient bien rapidement compris que j’avais le palais plus développé que celui de mon frère. J’aimais les mets fins, les préparations de toutes sortes aussi ne m’étais-je jamais servi un seul croque-monsieur. Je picorais dans mon assiette en écoutant mon frère parlé de nos maisons respectives. Mes amies les plus proches sont des amies d’enfance plus que des camarades de maison...  Oui être un enfant Lestrange n’était pas évident pour se faire des amis, même au sein de la maison des vert et argent. J’avais des connaissances bien sur, beaucoup même mais les amis on pouvait les compter sur les doigts d’une main. J’étais réputée pour être sociable mais on ne me connaissait pas de vrais lien à l’école. Il y avait bien sur les camarades de cours pour les travaux pratiques mais j’étais entouré d’un cercle très restreint. Un choix assumé de ma part qu’il était facile de mettre en place avec la peur ou le dégout engendré par notre nom. Je portais mon verre à mes lèvres en entendant Aramis parler des lettres, dessins que nous avions pu faire à son attention. J’imaginais plutôt notre mère toutes les brûler au fur et à mesure que nous les rédigions. Je le faisais pour Aramis plus que pour Rabastan que je ne connaissais absolument pas. Il était ce père inconnu que l’on décrit. J’ai longtemps envié Arsenius de le connaître d’avantage... Mon seul “support” masculin a toujours été Severus et on ne pouvait pas dire qu’il me parlait de Rabastan en termes élogieux. Mais je comprenais le besoin qu’avait mon frère de trouver, retrouver ce père qu’on lui avait enlevé. Il avait besoin d’être aimé de façon moins folle, moins absolu que sa mère. Je ne pouvais pas jouer ce rôle, Rabastan était le seul à pouvoir combler ce manque dans le coeur de son fils. J’observais cet homme comme si je le découvrais pour la première fois. Ils se ressemblaient tellement et nous le connaissions si peu, c’était injuste pour Aramis et douloureux pour moi. Plus j’en apprenais sur lui plus je pouvais m’attacher. Mon coeur se serrait dans ma poitrine mais je devais jouer le jeu. Il cherchait à connaitre ses enfants et je jouais le rôle de l’un d’eux alors je devais prendre sur moi, au moins pour le bonheur d’Aramis, il avait le droit de connaitre son père. Poudlard devait être bien différent à votre époque... vous en conservez un bon souvenir? Avant que les “guerres” ne divise complètement la communauté sorcière, avant que notre génération n’ait à subir leurs folies.
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MessageSujet: Re: LESTRANGE ≈ can we be a family?   LESTRANGE  ≈ can we be a family? - Page 2 EmptyMar 25 Aoû 2015 - 23:58

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Apparemment il y avait des choses qui ne changeaient jamais : en regardant son fils avec attention il  tentait de l'imaginer en petit garçon de onze ans, donner ses ordres aux elfes - un peu comme lui avait pu être dans sa première année - avec une petite voix bien trempée, son regard froid et fier. Ses yeux bleus, qui n'avaient jamais cillé quand sa femme et lui le confrontaient désespérement à différents aliments sur sa chaise rehaussée d'une pile de coussin, Rabastan trouvait qu'ils avaient été plus riants auparavant. Aramis avait été plus riant avant. Il tapota machinalement la table de ses doigts : il était idiot de se faire se genre de réflexions... Il était idiot de s'accrocher à ce dont il se souvenait plutôt qu'à ce qu'il avait sous les yeux maintenant. De se raccrocher au passé plutôt que de savoir apprécier le présent. Cedrella – Gwen – avait changé aussi ; radicalement. Entre le nourisson qu'il avait tenu dans ses bras et la jeune femme : aucune ressemblance, évidemment. Il aurait très bien pu s'agir d'une toute autre femme, Rabastan n'aurait pas pu la reconnaître. À quoi s'était-il attendu ? Il ne pouvait pas leur demander de redevenir des enfants, il n'avait aucunement le droit de leur en vouloir d'avoir changer. Qu'il puisse les voir et leur parler était déjà énorme. Et même s'il trouvait un air de tristesse chez son fils, même s'il ne pouvait que constater que sa fille était presqu'un étrangère pour lui, il était heureux de voir que malgré tout ce que la vie pouvait fiche sur leur chemin, ils continuaient de sourire.

Il ne voulait pas grand chose.
Juste qu'ils soient heureux.
Ou tout du moins pas malheureux par sa faute.

« Les elfes n'ont pas du en revenir. Je doute qu'ils recoivent ce genre de demande très souvent...  Les élèves sont souvent plus qu'heureux de manger autres chose que ce qu'on leur sert à la maison. C'était le cas pour moi en tout cas... » Sa mère cuisinait rarement, pour ne pas dire jamais, quant à son père Rabastan doutait fortement qu'il ait jamais su la différence entre une poële et une casserole. Ça avait toujours été Becky, leur elfe de maison, qui préparait les repas. Et elle n'avait jamais été un foudre des fourneaux, bien qu'elle eût su se débrouiller avec ce qu'on lui donnait. Ce n'était pas lui qui serait allé réclamer des coquillettes à Poudlard. Aramis aborda le sujet des Maisons. Rabastan avait appris, évidemment, la Répartition de ses enfants après sa sortie. Serpentard pour elle, tout comme lui et la plupart des siens ; les Lestrange avaient depuis longtemps pris leurs aises dans la salle commune dissimulée dans les sous-sols de l'école. Serdaigle pour Aramis. Déroger à la tradition disait-il. Rabastan mentirait s'il affirmait ne pas avoir eut un froncement de sourcil en apprenant que son cadet n'avait pas suivi ses traces, mais Serdaigle était une très bonne maison. Et qui devait lui convenir. Le Choipeaux n'avait pas coutume de se tromper. Et Rabastan n'allait certainement pas constester son choix avec plus de dix ans de retard ; son propre père l'aurait sans doute fait, lui. Rabastan se souvenait de son angoisse quand on avait posé le vieux chapeau sur sa tête, sachant très bien qu'il se ferait écharper s'il n'était pas envoyé à Serpentard. Heureusement pour lui il resta dans le droit chemin familial. Mais il n'était pas comme son père : « J'avais quelques bons camarades à Serdaigle... » fit-il toujours avec son demi-sourire. « Ce sont des personnes brillantes ; ça ne m'étonne pas que tu les aies rejoint. » En revanche quand ça touchait aux relations ils restaient réservés : ça avait été apparemment plus difficile pour eux que ça l'avait été pour lui. Pas la même époque... Peut-être pas la même réputation non plus, pensa-t-il un peu plus sombre.

Ses doigts tapèrent la table avec un rythme plus rapide, il ne voulait pas vraiment se laisser emporter par des idées noires, mais la dernière remarque d'Aramis le coupa largement dans son élan : « Tu n'as jamais reçu nos lettres, je suppose ? » Il s'immobilisa soudain, ses yeux plantés dans ceux d'Aramis. Il resta silencieux, sans doute un peu trop longtemps : que voulait-il qu'il réponde à ça ? Il se doutait de la réponse, non ? « Tu supposes bien... » répondit finalement Rabastan froidement. Il préférait encore parler de sa femme plutôt que de ça ; parce que s'il savait à peu près se contrôler quand on en venait à la colère, il trouvait ce sujet un peu trop glissant. Pour lui. Il n'était pas certain de rester debout longtemps. Et il ne voulait pas tomber. Des lettres, ses enfants avaient essayé de lui envoyer des lettres. Que n'aurait-il pas donné juste pour le savoir, à cette époque : pas même en lire une, juste savoir qu'elles existaient ! Il serra le poing, serra les dents, baissa les yeux sur ses couverts. Une nouvelle fois il regrettait le ton employé, son attitude : il n'aura pas du être sec, être froid... Il cherchait à se rapprocher d'eux pas à les faire fuir. Mais il se devait d'être réaliste, quels que soient les efforts qu'il pourrait prodiguer il y avait des zones que même ses enfants ne se devaient pas de toucher. « Poudlard devait être bien différent à votre époque... vous en conservez un bon souvenir ? » Il se raccrocha à la voix de Gwen presque de manière trop évidente : ses yeux vrillèrent dans sa direction, il se détendit, trop heureux de pouvoir revenir à un sujet qu'il maîtrisait, où il se maîtrisait. « Sans doute... Les choses me semblaient bien plus simples à l'époque. » C'était la guerre, tout comme maintenant, mais il lui avait semblé que l'école en elle même avait été épargnée. En y réfléchissant, peut-être était-ce parce qu'il savait qu'il n'avait rien à craindre de cette guerre qu'il se sentait particulièrement en sécurité derrière les murs du château. C'était aisé de s'appeler Lestrange, ces années-là. Personne ne pouvait douter des allégeances du père et la réputation de leur nom de famille faisait le reste : on voulait plus les avoir en amis qu'en ennemis. Rodolphus était passé avant lui, lui avait soigneusement pavé le chemin, Rabastan n'avait eu plus qu'à marcher dans les plates-bandes. Il n'avait eu besoin de fournir aucun effort pour être aimé, respecté ou craint, c'était selon. Bien sûr que tout lui avait parut plus simple : « Nous étions plusieurs... bons amis. » Que des noms connus : Black évidemment, Malfoy, Avery, Rosier, Mulciber... Certains n'étaient plus à considérer comme des amis à présent... « Nous avions un peu l'impression que le château nous appartenait... Et nous nous ne comportions pas toujours de manière très intelligente. » Mais Rabastan avait toujours eu un don pour esquiver les retenues, lui qui avait toujours tant de mal à éviter les corrections de son père. Il se débrouillait toujours pour être savamment loin de tout facheux incident qui arrivaient parfois de temps à autres à certains élèves. « Et je me débrouillais plutôt bien en cours. » En toute modestie évidemment, il avait toujours été bon dès qu'il s'agissait de lancer des sorts, beaucoup moins quand il fallait se retrousser les manches cependant. « J'ai toujours préféré être à l'école plutôt qu'à la maison. Tout n'a pas été parfait bien sûr, mais oui, j'en garde un excellent souvenir. » Et il était revenu, des années plus tard, pour détruire ce château qui l'avait accueilli. Il avait failli crever ce soir là. Il ne croyait pas vraiment aux choses comme le karma, mais il fallait avouer que ce retour de flamme avait quelque chose de revenchard presque de la part du Destin, pour lui faire payer de s'être ainsi retourné contre son foyer. « C'est dommage que tout ait du... autant changer là-bas. » soupira-t-il.


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