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Stop messing up with my heart

Do you need a reason to not want to lose ?
19 MAI 2002 ; #Aranyss 2
 

En ce paisible Dimanche matin, c'est une sonnette furieuse qui vient troubler le silence religieux et le sommeil paisible des Lestrange. Furieusement obstinée et furieusement indécente. A l'image de Nyssandra, perchée sur ses hauts talons et perdue dans une veste oversized, qui attend qu'un elfe de maison vienne lui ouvrir. Cet idiot d'Aramis a intérêt à être là, sans quoi la liste déjà salée de ses reproches s'agrémentera d'une nouvelle note et cette fois, elle s'assurera d'en recevoir le paiement plein et entier. Les nuits blanches, Nyssandra en a par-dessus la tête. Quand l'angoisse de voir débarquer la Brigade de Police ne l'empêche pas de dormir, c'est Aramis et son baiser qui s'invitent dans son sommeil et la réveillent en sursaut. Récupérer sa tranquillité, est-ce trop demander ?

Contre la pierre du perron, elle tape du pied avec une impatience agacée. Dans la poche de son short, ses doigts se crispent. Elle est fébrile, le talon claque sur le pavé. Elle se demande si elle a bien fait de prendre toutes ces potions revitalisantes sur la fin de la semaine (en même temps, il fallait bien qu'elle soit en état de faire son travail, non ? elle ne vit pas chez ses parents, elle et elle a des frais). Ou peut-être que la réponse est encore plus simple que ça et qu'elle a bu trop d'expresso, attendant que ce paresseux de Soleil se lève à son tour pour se rendre chez les Lestrange. Elle ne veut pas se présenter à leur porte au milieu de la nuit, ce n'est pas poli.

Aux premières lueurs de l'aube, par contre, c'est une autre histoire. Humpf.

Quand la porte s'ouvre et qu'un elfe de maison apparaît entre timidité et frayeur, Nyssandra ne lui jette qu'un « Je viens voir Aramis Lestrange, pas la peine de m'accompagner. » avant d'entrer dans la demeure. Elle gratifie à peine le petit être d'un regard sous le verre fumé de ses lunettes tandis que ses pas se dirigent en claquements furieux vers l'étage. Pourquoi s'embarasser de politesse en laissant l'elfe annoncer sa présence ? Ce béotien ne s'est gêné ni pour venir fouiller sa maison après tout, ni pour s'immiscer dans ses précieuses heures de sommeil.

« Aramis ! » Le poing s'abat sur le bois de la porte, l'ébranle. Une fois, deux fois. « Aramis ! Ouvre cette porte. » Elle se moque bien que sa colère éclate en cris furieux capables de troubler le repos de Mrs Lestrange, cette mondaine méprisable qui échange des cancans avec sa propre mère. Elle se soucie peu aussi de savoir si Gwen est là ou pas, à pouvoir entendre leurs règlements de compte. Ca fait trop longtemps qu'elle le laisse faire ce qu'il veut, qu'elle pose des questions sans obtenir de réponses. Si elle doit lui arracher la vérité, alors soit. « Ouvre. » Ses doigts impatients se referment sur la poignée finement ciselée. « Cette. » Une secousse brutale est imprimée contre la porte, et la sorcière ne prend pas garde au grognement qui répond de l'autre côté. « Porte. » Son pied la démange, elle manque de le coller dans le bois précieux et heureusement, la porte cède enfin le passage. Le chien de garde, non. « Aramis, rappelle ton chien avant que je n'en fasse un tapis. » Exige-t-elle avec un tout de suite en note de fond. Et elle est mortellement sérieuse. S'il est un domaine où Nyssandra n'a pas à rougir de ses performances magiques, c'est bien la Métamorphose. « Tu me dois une explication concernant ta dernière visite. »

Sur tes accusations mal placées.
Sur ta jalousie qui ne fait sens à rien.
Sur la chaleur de ton étreinte.
Sur la douceur de tes lèvres.

Sur tes regrets qui me font mal au cœur.

« Pourquoi m'as-tu embrassée ? » Pourquoi tu as fait ça si tu me détestes ?
Si elle comprend, si elle arrive à un raisonnement logique, peut-être que ça cessera de la hanter.


Dernière édition par Nyssandra Ollivander le Dim 11 Oct 2015 - 2:54, édité 3 fois
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(play)

Tu dors peu. Souvent mal, tu vis avec la peur dévorante de tes cauchemars, du poids assommant des hasards de ton don. Tu sais les destinées, les vies brisées. Tu sais les horreurs & les douleurs. Le sommeil t'est pourtant précieux, malgré ses chemins tortueux. Tu t'y accroches, t'écorches pour ne pas en souffrir, pour ne pas en pâtir. Les cernes se creusent, ton âme erre.  Tu danses entre ciel & terre, écrasant tes rêves, fatigué, désabusé. Les draps se collent souvent à toi, tu es perdu dans les odeurs de linge propre. Ton bras nu étreint l'oreiller, et souvent, tu t'égares, tu pars peu à peu. Et le sommeil te crevasse, te terrasse. Tu oublies les monstres. Tu oublies tes terreurs.

Ton sommeil te dévore, t'endort. Tu t'écrases dans des rêves sans couleurs, sans odeurs. Les visages ne sont que des ombres floues, des voix lointaines. Tu te perds dans des centaines de sentiments déjà oubliés, si vite oubliés. Ils n'étaient que des poussières éphémères.  « Aramis ! » , le cri résonne au loin, atteignant tes songes. Tu essayes de le pousser, de le repousser, sans comprendre. Un soupire étire tes lèvres alors que tu roules sur le côté. Tu ne veux pas entre, tu ne veux pas l'entendre. Son poing frappe, résonnant dans la pièce. Tu grondes entre tes dents, chien en manque de sommeil. Animal sifflé par sa détresse, tu t'effondres dans tes bras. « Aramis ! Ouvre cette porte. » , la fureur t'assassine tes derniers instants de répit. Elle crise et crisse, te trissant de ses aiguës. «  Par Merlin ! », tu râles, étiré, tiré de ton sommeil.  Ta voix explose, implose, laissant tes yeux clairs fusillés tout ce monde. Elle. Elle n'aura jamais de cesse de te briser, de t'harceler. « Dé-ga-ge. », tu détaches chaque syllabes, marquant brutalement ton agacement. Sa voix porte, décoche tes précieuses heures de sommeil. Tu peux faire une croix sur la paix, la tranquillité. Déjà enfant, elle méprisait tes siestes. Il n'y avait que le jeu & la passion dans ses yeux fauves.

« Ouvre. » , la porte tremble sous sa fureur, elle l'agrippe, la griffe. Tu vas la tuer. Ou la dévorer. Ou juste la jeter hors de cette demeure. « Cette. » , la porte vacille, s'évanouit sous la terreur. Et Philibert est déjà là. Figure menaçante, ses oreilles se plaquent en arrière, il gronde, grogne. Il sent la menace. Elle n'est pas invitée. Étrangère, il devra la terrasser, l'écraser de ses crocs. « Porte. » , la porte cède & tu claques ta langue. Nyssandra ne connaît pas les limites, ni les interdits. Et tu te redresses, écartant la porte de la chambre à coucher pour t'appuyer sur l'encadrement de la porte. Quelques pas vous sépare. Et c'est déjà la guerre, l'enfer. « Oh tiens, tu as réussi à ouvrir la porte ? Moi qui croyait que tu ne savais que manier la plume et ne rien faire d'autre de tes dix doigts. », mordant, tu glisses du cynisme au manque de romantisme. Tu accuses & abuses. Tu fais mal. Tu lui fais toujours mal. . « Aramis, rappelle ton chien avant que je n'en fasse un tapis. » , elle glisse un tout de suite. Et tu te mords la lèvre inférieur, dans un grondement animal. Le pantalon de pyjama glisse en douceur sur tes hanches, creusant un peu plus ta demi-nudité lorsque tu tends la main. « Philibert, ici. », l'animal se détend brusquement, et il obéit, brutalement, docilement, instinctivement. De vous deux, le maître est choisi, calculé, affirmé. Le chien se glisse sous tes doigts, s'offrant une caresse. « Bon chien. », tu lui tapotes le flan alors qu'il se couche à tes pieds, mordillant comme un bébé le bas de ton pyjama. Tu claques ta langue, emporté, abîmé.

 « Tu me dois une explication concernant ta dernière visite. » , un sourcil se redresse. Ta dernière visite ? Tu ne l'as pas vu depuis lors de cette soirée de plus. Tu t'es ennuyé & c'est resté ainsi. Vous ne vous êtes que frôlés de mots salés. De blessures en dorures, tu la saignes pour ne plus l'aimer, pour ne plus te sentir abandonner. Plus jamais ça. Les griffures se glissent encore, puissantes & agonisantes. Secondes après secondes, elles distillent le poison de ta chute, de tes heures délaissées, affamées. Et s'égraine ton tourment. Et ton sang se glace, s'efface. Tu as trop pleuré. Tu t'es trop effondré. Tu vacilles pourtant encore & encore, dansant au bord du vide, flirtant avec l'envie. « Pourquoi m'as-tu embrassée ? »  , au début, tu ne comprends pas, tu ne sais pas. Et puis, les mots se forment, s'étiolent. «  …T'embrasser ? », un étonnement se glisse, se fossilise, enlaçant ton cœur d'une étrange chaleur.

Tu n'as aucun souvenir. Le baiser s'est envolé, égaré. D'un battement d'aile, il est devenu mortel, aisément détestable. Il n'existe plus. Il n'a jamais existé. Et l'ombre d'un rire agite tes lèvres, l'ombre d'une envie de te moquer, de la déshonorer. Tu n'oserais pas, si ? Si. Il monte, chatouille ta gorge, noue tes tripes. Il explose, indocile, imbécile. Tonitruant, l'humour vibre dans tes prunelles, agite ta langue. Et tu imploses d'un rire fort, victorieux, désagréable. Il râpe tes entrailles, lape les derniers soupçons de pitié. C'est toujours ainsi entre vous. Pas de pitié, pas de regrets. La guerre est depuis longtemps entamée, avalée, amochée. La guerre vous a laissé un enfer de solitudes & de non-dits. « Toi & moi ? S'embrasser ? Ma pauvre Ollivander, tu as un peu trop fumé le parfum d'Eris Burke. », tu t'armes & l’assommes d'un coup dont tu as le secret.  Tu es un crétin sans cœur. Prince des glaces, tu ne fais que te jouer de ses fantasmes, des souvenirs d'un enfant avorté. Tu ne fais que l'écraser. « Je ne suis pas Roman Travers qui te suppliait pour un baiser. », tu n'as pas d'âme, pas d'embarras & tu détruis ce que tu aimes, ce que tu sèmes.

Ta baguette s'agite, le rouge sang du bois ouvre les rideaux d'un bleu royal, d'un bleu infernal. Tu as gardé quelques traces de tes années à Poudlard. Tu as aimé ses couleurs, ses odeurs. Sans doute, y serais-tu  resté pour une éternité ? « Je suppose que si tu n'as rien d'autres à me dire, tu peux gentiment refermer la porte derrière toi, mh ? », tu la balayes de son inutilité, du ridicule de tes pensées. Tu sais, au fond, que tu l'aimes jusqu'à l'overdose. Tu ne joues pas vraiment à ses jeux de dupe. Tu ne joues qu'avec ton cœur, ivre de douleur. « Ou peut-être veux-tu fantasmer encore un peu sur moi ? », taquin, encore empreint de cette moquerie douce, tu désignes d'un geste ton torse laissé nu. La musculature est souple, alors que la marque tranche, crachant ses ténèbres sur ta peau imparfaite, esquintée par les trop nombreuses cicatrices. Tu glisses vers le petit canapé chargé de parchemins & de livres, les faisant s'envoler d'un sort habile vers un autre endroit. Tu te poses, lentement, déjà avide d'un thé. « Quelle idée ridicule. », tu secoues la tête, chassant l'amusement, oubliant tout d'elle. Oubliant trop vite le désir qui écrase ton ventre, laissant tes craintes te délaisser, s'avorter.  Au fond, pourtant, tout cri, tout t'interdit. Tu trembles un peu, en laissant glisser le sachet de thé dans l'eau bouillante. Tu ignores déjà que tu défailles. Tu dérailles pour elle. Encore & toujours.

Il parait que tu la penses un peu trop.
Il parait que tu n'oublies pas vraiment.
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19 MAI 2002 ; #Aranyss 2
 

Qu'il dorme peu ou pas n'est guère son souci. L'idée ne lui traverse même pas l'esprit, ce serait lui accorder plus d'attention qu'il ne mérite. Alors elle s'en moque, gamine égoïste comme toujours. Elle piétine les heures paisibles, les éclate sous sa colère, les crève sous son talon. Elle n'a pas pu dormi en paix pendant presque une semaine, et il est coupable. Alors ses grincements de colère et ses crissements amers, ce n'est que le juste retour des choses à ses yeux. La balance qui s'équilibre un peu dans leurs déchirements permanents.

Quand la porte glisse sur ses gonds, Nyssandra est surprise de le trouver juste derrière la porte et torse nu. Pendant un instant, elle se souvient du corps chaud qui l'a tenue, qui l'a enlacée. Elle se souvient qu'il n'est plus ni l'enfant charmant, ni l'adolescent colérique mais bien un homme, et un homme séduisant. Sous la réalisation, ses bras manquent de se croiser contre elle, réflexe stupide de gamine, avant que son esprit ne proteste brusquement et ne fourre ses mains dans les poches de la veste. Ce béotien a bien assez d'influence sur elle et sur sa vie sans qu'elle lui fasse le plaisir de lui montrer tout l'effet qu'il lui fait. « Oh tiens, tu as réussi à ouvrir la porte ? Moi qui croyais que tu ne savais que manier la plume et ne rien faire d'autre de tes dix doigts. » Sa main écarte l'accusation d'un geste dédaigneux, presque méprisant. Et, pourtant, elle flanche un peu sous l'accusation d'inutilité. Le regard a cillé derrière le verre fumé, la mâchoire s'est violement crispée. Tu ne sers vraiment à rien, Eudoxie. (merde, ce n'est pas le moment, elle n'a pas besoin de ça maintenant) Merde, Nyssandra se déteste tellement de leur donner autant de pouvoir sur elle. C'est peut-être pour ça qu'elle rétorque, hargneuse : « Je suppose que c'est la différence avec les manuels et les intellectuels. » Dans sa bouche, ça sonne très british Elite, c'est de l'acide perfusé par un sourire trop poli.

Quand il rappelle son chien de garde (et il fait bien parce qu'elle jure sur Merlin et tous les Grands Sorciers, qu'elle l'aurait transformé en descente de lit autrement), elle annonce l'objet de sa visite. Comme si Aramis ne s'en doutait pas déjà. « T'embrasser ? » Pardon ? Sa main vient soulever la paire de lunettes de soleil comme si l'objet de mode était responsable de sa mauvaise audition. Aussitôt, les barrières s'abaissent et l'empathie vient capter la surprise. « Bien sûr, Aramis. As-tu besoin que je te l'épèle ? » Le regard qui accroche les iris clairs se fait exaspéré. Puis blessé par le rire. « Toi & moi ? S'embrasser ? Ma pauvre Ollivander, tu as un peu trop fumé le parfum d'Eris Burke. » Il a oublié. Le sentiment qui s'impose dans l'esprit de Nyssandra l'espace d'une seconde n'a absolument rien à voir avec le soulagement. Parce que Monsieur Aramis Lestrange n'a pas eu le bon goût de garder en mémoire la stupidité de son comportement. Pire, Nyssandra est persuadée pendant un moment qu'il l'a effacé. Comme si ça ne compte pas, comme si ça n'est rien. « Je ne suis pas Roman Travers qui te suppliait pour un baiser. » Assène-t-il avec une satisfaction moqueuse qu'elle ne sent que trop bien. Il s'amuse de son désarroi. Alors c'était ce qu'était leur baiser ? Un jeu pervers pour satisfaire son ennui et prendre sa putain de revanche sur elle ? Un mouvement sournois sur l'échiquier pour la piétiner ? « Oh, tu es exactement comme Roman Travers. Tu ne fais que prendre par la force ce dont tu as envie. Aramis Lestrange est un putain d'enfant capricieux. Tu. Es. Un. Enfant. »

Et. Il. A. Oublié.
Et elle lui en veut ! Elle lui en veut comme une gamine blessée dans son amour propre, un comment as-tu pu effacer ça, connard ? sur ses lèvres brusquement pincées. Elle lui en veut parce qu'elle n'a rien oublié et rien effacé. Parce qu'elle a trouvé ça important, parce qu'elle est la seule à s'être repassé le film tragique de cette visite. Parce qu'elle est désormais la seule à languir de retrouver un instant, même un seul, le contact de cette bouche sur ses lèvres, leur douceur timide qui s'assortit si bien (trop bien) avec des bras attentifs et tendres. Elle est la seule à savoir qu'elle a failli céder. Parce que lui s'en fout. Merlin, ce qu'elle a été conne. Le rire qui s'échappe de sa bouche se teinte d'un jaune sale, elle le vomit comme une insulte. La colère embrasse ses poings, les phalanges en blanchissent sous ses baisers.

Déjà il l'ignore, retourne à son quotidien alors qu'elle est là, plantée sur le pas de sa porte, pétrifiée. « Je suppose que si tu n'as rien d'autres à me dire, tu peux gentiment refermer la porte derrière toi, mh ? »

La fureur (d'être si facilement tombée dans le piège).
La déception (d'avoir cru si stupidement que ça voulait dire quelque chose).
Et l'amertume (de ne pas être importante).

Tout ça bout en elle, alourdit ses chevilles. Un moment, elle se demande si elle doit partir et l'effacer de sa vie, définitivement. Chasser Aramis Lestrange de sa vie sous un Oubliettes. Elle est certaine que Davius Llewellyn lui rendrait ce service. Elle se demande si elle ne doit pas plutôt le frapper pour l'avoir humiliée de cette façon.

Peut-être.
Peut-être.
Peut-être.

« Ou peut-être veux-tu fantasmer encore un peu sur moi ? »

Peut-être qu'elle devrait lui rendre la monnaie de sa pièce, songe-t-elle alors que son regard tombe sur le torse dénudé, barré de cicatrices à peine perceptibles. Elle devrait. Oui. Le marquer. Qu'il ne l'oublie pas. Qu'il ne puisse pas. Puis écraser chacun de leurs souvenirs communs comme lui l'a fait avec le baiser.

Nyssandra n'aime pas ne pas avoir le dernier mot. Elle déteste ça.

« Quelle idée ridicule. » Soudain, un sourire féroce retrousse ses lèvres et les lunettes retirées dévoilent un regard furieux et brûlant. Elle ne prend même pas garde aux parchemins qu'elle envoie voler en froissements affolés ou aux piles de livres qu'elle fait s'effondrer en fatras étouffés. En deux pas, Nyssandra est plantée devant lui et profite d'être plus haut perchée que lui pour le toiser. « Je vais te rafraîchir la mémoire. » Assure-t-elle, et sa main vient emprisonner la nuque de l'homme, tyrannique, tandis que l'autre main appuie sur le torse pour l'empêcher de fuir. Cette fois, c'est elle qui a le dessus. Et Nyssandra est blessée dans son amour propre, piétinée dans ses espoirs inavoués, frustrée par l'insomnie. Alors ses lèvres ne sont ni timides, ni douces ; elles s'écrasent violemment sur la bouche, ses dents s'invitent dans la partie, l'émail mordant la pulpe, alors que pour se rapprocher, elle glisse son genou entre les cuisses musclées et prend appui sur le canapé.

« Voilà ce que tu es venu me donner Lundi, la voix est un rien rauque et le souffle trop court, mais il est impossible de manquer la lueur victorieuse qu'elle affiche des yeux jusqu'à la bouche quand elle s'éloigne : Je te le rends avec les intérêts. »

Bourreau qui s'éloigne, elle tourne les talons et les lunettes rejoignent l'arête du nez, dissimulant au tout venant le feu liquide d'un regard troublé. Ballerine de l'Elite, elle se donne des airs victorieux et se couronne du laurier des vainqueurs alors que ses pas claquent dans le couloir. Mais, à nouveau, elle a manqué de se laisser déborder. Contre la pulpe de ses doigts, elle sent encore la peau chaude contre laquelle sa main a glissé en caresse jusqu'à l'épaule pour le rapprocher d'elle, juste avant qu'elle s'échappe.


Dernière édition par Nyssandra Ollivander le Dim 11 Oct 2015 - 2:54, édité 2 fois
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Les mots sifflent dans ta haine, ne laissant que l'odeur acre des regrets sur ta langue. Tu n'aurais pas dû. Tu sais ses blessures, ses fêlures. Tu connais pourtant la ritournelle de son passé, des années déchirées, écrasées, déjà avortées. Tu connais les victoires silencieuses, tueuses qui lui arrachent le cœur & les tripes. Elle décrit, encore & encore, la même déception, les même trahisons. Et tu lui rappelles. Prince des caprices, prince des apocalypses, tu deviens son bourreau. Tu deviens ses peurs familières, trop familières.   «Je suppose que c'est la différence avec les manuels et les intellectuels. »  , elle riposte, t'écorchant le cœur, déviant tes peurs. Un grondement t'échappe, la griffant un peu. Coups après coups, la guerre ne cessera jamais vraiment, hein ? L'acidité coule encore dans chaque syllabes, dans chaque regards. Tu lui fais mal. Elle t'en fait aussi. Le jeu est le même. Le jeu est cruel. Tu es plus con qu'à être dégueulasse jusqu'à la noyade avec elle. Il y a que le vide dans ta tête. Tu es même plus foutu de lui dire Je t'aime. Tu es même pas foutu de la protéger.

Le rire s'égare. Tu t'en moques, tu révoques, tu rétorques d'amertume en écume assassine. Elle a soulevé les lunettes comme pour ne plus se cacher, comme pour ne plus sentir tes émotions, ta foutue dévotion. « Bien sûr, Aramis. As-tu besoin que je te l'épèle ? »  , tu connais ses failles, tu pourrais en décrire les contours du bout des tes doigts. Tu pourrais la murer, la tuer d'un souvenir. Tu pourrais la blesser. Et tu l'as déjà fait. Tu le referas encore. Puisque c'est la seule affection tolérable. Puisque c'est les seuls sentiments que tu autorises. Puisque tu es pas foutu d'aimer correctement. Dans ton cœur, tu as encore peur. Elle va t'abandonner, elle va te laisser. P'têt que c'est tant mieux pour vous deux. Peut-être.

Tu te fais plus moqueur, tu lui arraches le cœur. Tu vogues de remarques acides en remarques assassines. Tu en as plus rien à faire d'elle. T'as plus rien à perdre. Tu as pas peur de la perdre. Pourtant si elle te laisse, la chute sera lente, le repos ne se fera pas dans l'indifférence. Et elle te fauche encore, ton innocence. Sans elle, plus rien n'a de sens. Le chaos t'emporte encore. « Oh, tu es exactement comme Roman Travers. Tu ne fais que prendre par la force ce dont tu as envie. Aramis Lestrange est un putain d'enfant capricieux. Tu. Es. Un. Enfant. » , le coup est facile sur sa langue victorieuse. Et dans le silence de la demeure, tu te fractures. Les démons se font plus voraces, plus toxique. Elle te touche encore et encore. Est-ce qu'elle sait qu'elle pourrait te tuer ?

L'enfant sans père. Tu es qu'un gosse surprotégé, trop aimé. Tellement, tellement, tellement gâté, tu en as perdu le goût de l'humilité, de la tendresse, de ses caresses. Et, ouai, tu vaux pas mieux que ce chien enragé de Travers. Tu prends ce qui te plaît. Tu prends ce qui te touche pour ne pas le laisser s'envoler. Tu ne partages pas. Tu ne sais pas partager. On te donne, tu prends tout. Possessif, tu sais pas jouer, tu sais que trembler. Tes travers te rattrapent, t'échappent dans le trouble de tes yeux clairs. « Parce que tu te crois différente, Ollivander ? ». Quel est le pire de vous deux ?

Elle, la gamine faite de déceptions & de rébellions, flirtant avec l'indépendance. Elle s'est faite femme forte du claquement de ses talons aiguilles. Faiseuse de réputations, elle signe du bout de sa plume les hauts & les bas de ce monde. Dans les vents contraires, Nyssandra s'est élevée, s'est relevée. Et l'admiration glisse un peu, s'accroche à tes pupilles. Elle n'a rien écouté. Désenchantée, elle s'est forgée son destin de ses propres mains. Elle n'est pas de ses filles de bonne famille, attendant qu'on dispose d'elle, qu'on lui impose une vie. Reine à sa manière, elle est règne sans partage sur son monde de rumeurs. Toi, le prince des riens, tu te drapes dans les glaces de ton enfer, de ton univers. Monstre d'indifférence, d'influence, tu as osé aimer ce père idéalisé à en crever. Tu mets encore de l'amour sur ta sœur alors que tu n'as rien fait, tu n'as pas bougé. Elle a subi, elle s'est écrasé au sol sous tes pupilles d'enfant, d'adolescent. Tu n'es fait que de lâcheté, de monstruosité. Et tes insécurités grondent, t’inondent. Un jour, elles te dévoreront.   Oui, un jour, elles te tueront.

Et le chaos vous abîme.

Tu ne sais rien de ce baiser. Elle invente, elle subit ton manque d'indulgence. Tu ne cherches ni à comprendre, ni à te défendre. Tu sais pourtant que tu as l'habitude de ses jeux là, d'étirer les visions hors de ton crane pour les glisser dans le verre de tes fioles. Les oublier, les bannir, les protéger. Est-ce que tu l'as protégé ? Tu ne sais pas. Tu ne veux pas savoir. Elle rit de cet éclat qui fait mal, qui griffe et tue. Elle t'insulte dans ce rire. Tu n'as pas son don. Tu n'y comprends pas grand chose, toi, dans tes solitudes & tes habitudes mais tu sais, tu la connais. L'enfance est lointaine, elle n'est plus vraiment souveraine. Mais elle & toi, vous n'avez pas vraiment changés. Tu as pas vraiment vieilli.  Et tu ne remarques pas ses poings qui se serrent & s'oppressent. Les ongles s’enfoncent dans sa chaire. La raison s'effondre.

Tes mots fusent & tu te détournes. Ton quotidien serein t'attend. Tu ne rattraperas pas le sommeil perdu. Tu n'en as plus l'envie, ni le désir. Et pourtant, quelque chose bouge, s'agite. Ton corps se souvient. La chaleur de sa peau, la brûlure de ses lèvres se mêlent & s'emmêlent, nouant tes entrailles, crevant la mémoire. Le baiser s'oublie, se divise. C'est impossible. Tu chasses déjà le désir d'un revers de main. Au loin, il y a le bruit des lunettes qu'on range. Au loin, il y a le claquement de ses talons. Tu ne fais pas attention. Tu ne te poses pas de questions. Pauvre idiot. « Mes bouquins, idiote. », craches-tu,  agacé qu'elle ose déranger ton espace, qu'elle crève de sa présence tes crevasses. « Apprends à avoir du res... ». « Je vais te rafraîchir la mémoire. »  , elle claque, te dominant de toute sa grandeur, délaissant la candeur. Ton cœur loupe un battement. La peste, elle ne va pas oser, si ? L'ouragan des flammes embrasent ses prunelles, elle s'immole sous la fureur, glissant dans tes douleurs. Elle n'a pas le droit. La bienséance l'interdit. Tu lui interdis. « Nyssandra ... », ta voix tremble sous une crainte nouvelle, qui t'étrangle. Depuis quand t'as peur d'elle, de ses gestes ?

Ses doigts s'agrippent & tes mains se serrent sur ton pantalon. Tu couines sous sa chaleur, oubliant toute froideur. Son autre main glisse sur ton torse, tu t'enflammes. Elle te désarme déjà. Pétrifié, tu la laisses te dominer, t’électriser. Tu la laisses prendre le pouvoir de sa jambes qui se glisse entre les tiennes. Le souffle est court quand ses lèvres s'écrasent, t'explosent. Tu te crashes, brutalement, sauvagement. Tes mains courent sur ses hanches, tes doigts s'enfoncent, s'agrippent. Encore.  Tu l'approches encore, la collant presque à toi, la sentant, la ressentant. Tu veux plus. Tu exiges d'avantage encore. Plus d'elle. Plus de toi. Plus de vous. L'air est trop lourd, trop chaud. Et tu t'accroches, t'écorches. Un grognement s'échappe de tes lèvres, grattant les tréfonds de ton âme alors qu'elle te mord. Encore. Elle s'échappe, s'évadant de tes bras. Et tu retombes le souffle erratique, les joues en feu, le regard troublé, assassiné.

« Voilà ce que tu es venu me donner Lundi, Je te le rends avec les intérêts. » , tu déglutis difficilement, t'enflammes encore & encore. Elle a le regard trop chaud, trop doux. Tu as envie d'elle. Tu as stupidement envie d'elle. Et tu ne sais pas comment agir, comment réagir. Tout t'échappe. Tout glisse entre tes doigts et se meurt entre tes bras. Tu n'enregistres pas, ne comprends pas. Tu veux sombrer. Tu veux t'abandonner, ne plus résister.

Elle bouge déjà.
Ses talons claquent, te désarmant encore & encore. Elle te quitte & le froid mord, t'assaille. Tu ne peux pas la laisser fuir, s'enfuir. Tu ne peux plus t'apaiser. Elle glisse déjà. Vite. Ton corps se lève, se soulève. Tu ébranles ton empire de solitude & d'intelligence. Tu sais que tu te jettes en enfer. Tu sais que c'est de la folie. Tu nages déjà dans les eaux troubles, attendant ici la fin. Tout est trop lourd, trop vide, sans elle. Le ciel peut bien t'attendre. Tu ne te repentiras pas.

« Nyssandra. », ta voix claque quand tu accuses le virage entre tes appartements & la porte, quand tu fais voler quelques vieux parchemins. Tu as peur de la voir s'envoler, de la voir te quitter. Soudain, tu le sens ton cœur. Il bat la mesure, il bat la déchéance, ta déchéances. Tu t'es promis, juré ; Plus jamais. « Nyssandra ! », la panique ronronne sous la passion, les questions sans réponses & la couche de désir terribles, électriques. Tu marches vite, trop vite, glissant sur le parquet ciré, soigné. Tu flottes encore, accusant la rage effroyable qui s'empare de ton âme. Elle ne peut pas se tirer, dégager comme ça. « Nyss ... », essoufflé, tu la vois enfin, ravageuse & ravagée du haut de ses talons. Tu n'attends pas, tu ne réfléchis pas. Ton corps la percute de plein fouet, tu l'enfermes d'un bras sur sa taille, de ton torse contre son dos. « Tu n'avais pas le droit. », siffles-tu. Elle se comporte comme une enfant, tuant ta stabilité, ta tranquillité.  Putain, elle peut pas jouer comme ça. Elle peut plus tricher avec toi.

Et brutalement, tu la soulèves la posant à la manière d'un sac de linge sale sur ton épaule. Tu as chaud. Tu brûles. C'est de sa faute, merde.  C'est que de sa faute, bordel ! « Et tu penses t'en tirer comme ça ? », d'une main cruelle, tu claques son derrière. « Tu penses pouvoir me fuir ? », siffles-tu, peu intéressé par ses réponses. « Tu t'es foutue le doigt dans l’œil jusqu'au coude, Ollivander. », assènes-tu. Les scrouts à pétards sont cuits, elle est finie. Tu t'élances vers ta chambre, te foutant bien de ses protestations, de ses regrets. Tu retraverses la porte, une petite voix te disant de la laisser entrebâiller. Tu ne voudrais pas l'effrayer, non ?

« Tu vas voir que je suis pire que Travers. Je prends de force & je retiens de force, moi. », siffles-tu en lui claquant encore les fesses, usant & abusant de ta taille. Au fond, malgré la colère,  tu n'es pas vraiment, pas tellement sérieux. Elle est libre, elle peut te quitter, t'oublier. Et tu vacilles au milieu des bouquins & des parchemins, accusant la chute qui soulève une montagne de poussière. Tu as le vieux réflexe de la descendre de ton épaule, l'écrasant contre ton torse, atterrissant sous vos deux poids dans le fracas & l'embarras. « C'est de ta faute. », lâches-tu, dédaigneux & présomptueux alors que déjà tes doigts glissent sur sa peau, dans un frisson, dans un manque total de raison. Putain, qu'est-ce que t'es con. Ta main roule, retraçant les plis de son cou. « Ah Nyss, qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ? ». Qu'est-ce que tu vas faire de nous?

La peau s'embrase sous tes doigts. Tu voles trop près du soleil. Elle est pas faite pour toi. Personne n'est fait pour toi.  Et tes lèvres suivent le tracé en centaines de baisers, planent sur ses lèvres, avant de t'approprier ton domaine. Elle n'était que violence. Tu n'es que tendresse, caresse, quand ta langue danse sur la sienne. Tu l'envahis. Tu prends tout. Tu prends trop. Et tu rougis encore. Le souffle court. Le ventre se tortillant encore d'une faim dévorante. Tu la veux elle. Tu la veux maintenant, tendrement, violemment, doucement.  « Pardon. », tu n'es même pas vraiment désolé. Elle le sait. Tu mens tout le temps après tout. Et dans un silence, tu lui demandes si tu peux recommencer, t'abandonner. Vous abandonner.
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19 MAI 2002 ; #Aranyss 2
 

Derrière la violence de ces bouches percutées, il y a la frustration d'un sommeil volé. Derrière l'agressivité des dents contre ses lèvres, il y a le besoin maladif de remporter l'échange. Et derrière le frisson qui s'abat sur ses reins, ce n'est pas du désir. Ce n'est pas un gémissement qui roule sur sa langue quand il la rapproche, quand il l'enveloppe dans sa chaleur. Ce ne sont pas ses doigts qui remontent, tracent la clavicule et s'accrochent à l'épaule. Elle ne veut pas le conquérir, elle ne veut pas l'obtenir. Elle veut juste gagner. Elle veut, elle veut, elle veut. Elle le veut.

Tu. Ne. Peux. Pas. Les alarmes s'éveillent, les alertes hurlent. Les sirènes s'excitent. Brutalement, Nyssandra se détache, s'arrache. Ca la défait un peu, ce feu au creux du ventre, au fond des yeux. Impitoyable, elle abat ses dernières cartes en feignant l'indifférence, elle lance ces mots vitriolés de sa hauteur. Dans son coeur, crame l'espoir de reproduire la situation de leur dernière rencontre et de s'attribuer le beau rôle cette fois. Brûle le besoin de ne pas être la seule.

A désirer, à vouloir.
A les perdre.

Puis la voilà qui part, princière et royale en apparence. Jamais une revanche n'a eu un goût aussi sucre-amer. Mais elle l'a voulue, elle s'en contentera. Elle ne peut pas le laisser jouer plus longtemps. Se moquer d'elle. Nyssandra n'est pas de ces dociles poupées qu'on élève en batterie dans les familles de Sang Pur. Elle est sortie du corset, du carcan, du cadre. Elle ne sera jamais plus le jouet de sa famille, ni celui de personne d'autre.

Elle n'a besoin de personne. Elle peut avancer seule.
(Sale menteuse)

Le verre fumé la protège à nouveau, ses mains sont tremblantes dans les poches de cette veste trop grande. Nyssandra a claqué toutes les portes de son esprit. Les braises ... Les éteindre, ne pas les étreindre. Les étouffer, ne pas les encourager. Le souffle tremble sous le contrôle qu'elle s'impose. Bordel, elle a encore le goût de lui sur ses lèvres. Sa paume de sa main vient frotter contre sa bouche. « Nyssandra ! » Sa voix grave et impérieuse résonne derrière elle et ça agite quelque chose en elle. Quelque chose qui le réclame et qu'elle essaie d'apaiser. Pourtant, elle ne s'arrête pas. Ce n'est pas un des romans chéris par Eris. Elle ne va pas s'arrêter. Elle ne va pas l'attendre. « Nyss ... » Le rythme de ses pas s'accélère, il claque au rythme d'une fuite qu'Aramis avorte en la ramenant contre lui. Son équilibre s'effondre, elle retombe contre son torse. Un frisson l'ébranle. Ses boucliers en tremblent sous les désirs qui veulent s'entremêler. Sous les colères qui cherchent à s'entrechoquer. « Tu n'avais pas le droit. » Oui, elle n'aurait pas dû. Elle s'en rend compte maintenant. Elle a joué avec le feu - et elle va s'y cramer les doigts et les ailes. Dire qu'elle se vante de ne jamais commettre deux fois la même erreur. La voilà qui a réitéré, poussée par son stupide besoin de revanche. Et maintenant, ça brûle tout en elle. Est-ce qu'il sent, contre son bras, ces braises qui lui bouffent les entrailles ? Il les sent, cette certitude lui étreint le coeur. Alors, pour donner le change, elle rétorque, toute d'accusations acides : « Tu as commencé. » Car il n'avait pas le droit de l'effacer non plus. Il. N'a. Pas. Le. Droit. Elle le refuse. Que croit-il ? Qu'il a le droit de la laisser seule ? De lui voler sa tranquillité et de s'accorder l'oubli ?

Jamais.

Un cri. Un glapissement. Quand il la soulève comme rien pour la percher sur son épaule. Ses doigts viennent fourrager furieusement dans la poche intérieure de la veste. Nyssandra ne joue pas fairplay. Ce n'est pas une de leurs parties d'échecs. Il n'y a pas de règles dans leurs confrontations, pas de limite pour marquer les précipices où ils se jettent. Pas de panneau pour les guider sur de plus sains chemins. Et puis, ils n'ont jamais joué fairplay dans le jeu de la vie, les enfants terribles. « Et tu penses t'en tirer comme ça ? » Quand il abat sa main sur ses fesses, une surprise indignée lui arrache la baguette des mains et ses doigts s'agitent pour rattraper l'objet - pour rattraper son seul atout - qui va rouler sur le tapis. « Tu penses pouvoir me fuir ? » La main contre sa cuisse brûle. Sa gorge pleine de bile brûle. Tout brûle, tout se consume et s'embrase. « Tu t'es foutue le doigt dans l’œil jusqu'au coude, Ollivander. » Ses boucliers tombent en cendres chaudes à leurs pieds.

« Tu vas voir que je suis pire que Travers. Je prends de force & je retiens de force, moi. » Ils sont dans la chambre désormais, et la sorcière ne le remarque même pas, occupée à se dégager. Elle veut partir. Loin de lui, loin d'eux. Loin des feux qui bouffent ses masques. « Arrête, ça suffit, tu as assez joué, Aramis. » Mais son ton autoritaire se dilue dans l’ambiguïté de ses mots. Elle ne sait plus si elle lui demande d'être sérieux avec elle ou d'arrêter d'être avec elle tout court. Le corps se tord et s'agite, le plat de la main s'abat sur le crâne du brun. Et soudain, ils perdent leur équilibre. Les yeux se ferment, attendent l'impact avec le sol qui se rapproche. Mais contre sa joue, c'est l'épaule d'Aramis qu'elle sent. Chaude. Elle a envie de marquer cette peau. Il suffirait de tourner la tête pour y déposer ses lèvres. Le marquer, qu'il ne l'oublie pas. Qu'il ne puisse pas. « C'est de ta faute. » La main de l'homme allume de nouveaux incendies en elle. Elle en gémit quand il frôle sa nuque sensible. « Tu- » Nyssandra inspire brusquement quand s'écartant, son regard accroche l'azur brûlant. Troublant. Mais déjà il la coupe. « Ah Nyss, qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ? » Nyssandra ne tressaille même pas quand ses lèvres la retracent, mais sa peau vibre déjà sous leurs attentions. Dans les caresses brûlantes de leurs bouches assoiffées, elle s'abandonne. Elle redécouvre avec une curiosité avide la sensation de ces lèvres, embrassant de ses paumes le visage et s'émerveillant presque de sentir le pouls furieux qui court sous ses doigts. C'est comme un instant d'éternité.

Son front vient s'appuyer contre l'épaule. Son souffle court se perd sur la peau nue, bientôt suivis par des doigts trop curieux. « Pardon. » Ses dents s'enfoncent brusquement, brutalement dans l'épaule. Y laissent leur marque. Qu'il n'oublie pas, qu'il ne puisse pas. « Je ne suis pas désolée. » Les doigts s'égarent plus bas, contre le coeur. L'ongle y trace doucement ses pentacles, marquant subtilement son territoire. « Arrête de t'excuser. Arrête. » Ordonne-t-elle en se redressant, ses cuisses viennent épouser les hanches étroites alors qu'elle bascule pour s'asseoir sur lui. Elle en a assez de ses excuses, de ses fuites en avant. Assez. Ses bras font glisser la veste dans un froissement soyeux avant de la débarrasser de son haut. Déjà, elle frissonne, l'impatience court dans ses veines. « On, on devrait juste arrêter de parler. » Arrêter de s'envoyer des reproches mordants, arrêter de se lancer des mots tranchants au coeur. Juste arrêter de se blesser. Ils ne savent pas se parler sans se laisser des cicatrices. Et, là, maintenant, tout de suite, elle le veut seulement contre elle, avec elle. Elle veut sa peau contre la sienne et rien pour les séparer, pas même l'air. Elle veut ses doigts qui dessinent les contours d'Aramis. Elle veut ... le dévorer comme il la dévore.

Elle veut le marquer. Qu'il ne l'oublie pas. Qu'il ne puisse pas.
Et après.

Après.
Après.
Après.

Après, elle ne sait pas.
Elle ne sait plus.


Dernière édition par Nyssandra Ollivander le Dim 11 Oct 2015 - 2:55, édité 2 fois
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(play)

Tout ça est de la folie. De la pure folie.
Les désirs s'élancent, s'avancent. Ils sont feux, flammes du bout de tes doigts sur sa peau. La tempête s'écrase, t'enlace. Tu es devenu folie.  « Arrête, ça suffit, tu as assez joué, Aramis. » . Non, tu n'as pas assez joué, tu n'as pas assez aimé. Tu ne l'as pas assez aimé. Il n'y a jamais assez d'elle. Il n'y a jamais assez de vous. Tu as commencé. De sa raison, elle te frappe. Tu sais tes instants de déni, tu sais l'interdit. Pourtant, la passion t'écorche, t'emporte, te déporte. Pourtant, tu perds tout dans l'incendie de sa voix, dans le couinement coupé par les envies. Tu veux juste un peu d'elle. Tu veux juste une autre de ses guerres d'amour.

Elle s'est débattue, elle a combattu. Elle ne t'a pas vraiment vaincu. Elle ne t'a pas vraiment tué. Tu ne tombes pas sous l'autorité qui flanche dans ses poings contre ton dos. Elle se cambre, s'emballe. Elle abat sa main dans ton crâne. Tu tangues, tu vacilles, la faisant tomber en douceur contre ton torse pour ne pas qu'elle subisse la douleur & l'horreur de la chute. Tu accuses vos deux poids dans les livres, l'écrasant dans la poussière de tes recherches. Au loin, un parchemin roule contre le parquet. Tes doigts courent, s'envolent sans maladresse en tendres caresses. La douceur de sa peau t'assaille, la chaleur de tes mots manquent, la bête s'éveille, cruelle. Tu veux plus d'elle. Tes mains roulent, s'enroulent, réclamant l'amour de ses baisers, de vos actes manqués. Ton souffle se perd, se désespère. Juste un peu.  « Tu- » , elle gémit, et tu vacilles. Tu veux tout. Tu veux trop.

Les yeux s'accrochent, féroces. Et tes lèvres courent en manque d'elle, avide de la trouver, de la retrouver. En tendresse, le baiser est donné, abandonné. Au creux de ses lèvres, des millions de rêve t'ordonnent de n'avoir qu'elle, de ne penser qu'à elle. Elle, la traîtresse, la menteuse, la princesse victorieuse de tes douleurs. Elle, un fantasme qui court sous ta peau, embrasant ton sang d'un feu toxique, volatile. Tu deviens orage vengeur entre ses lèvres, entre vos trêves. Tu as besoin d'elle.

Tellement, tellement, tellement besoin d'elle.  

Elle te gâche en naufrages, en nuages dans son souffle qui lézarde ta peau. Elle crée de sa respiration des fractures dans ta raison, laissant serpenter la passion, ta passion. Tu t'excuses sans rien en penser, sans t'avouer la profondeur de tes envies. Elle enfonce ses dents dans ta peau, te tirant un cris. « Nyss ! Bordel. », tu couines, alors que tu te désarmes sous ses crocs, que tu deviens l'esclave de ses pulsions. Un frisson court, tu deviens un peu à elle, tu restes un peu soumis, assujetti.  « Je ne suis pas désolée. » , un soupire agacé lui répond. Nyssandra Ollivander n'est jamais désolée. Nyssandra prend sans se soucier, bercée dans son égoïsme, dans son égocentrisme. Et ses doigts griffent, te faisant glapir. Tu es sensible, trop sensible. Contre ton cœur, elle avale les rancœurs, les douleurs. Elle anéantit toutes froideurs, ne laissant que sa chaleur, sa marque indélébile, sublime.   « Arrête de t'excuser. Arrête. » , elle exige, en chaton colérique. Elle ordonne, elle raisonne. Ses cuisses épousent ta taille, te laissant rêveur, accusateur. Tu siffles, grognant ton contentement. Elle s'abat sur toi, elle renverse toutes chances de reddition, de rédemption. Est-ce qu'elle aussi ça la bouleverse de te sentir, de te ressentir ?

« Nyssandra. Tu vas me faire craquer. », le contrôle danse encore, faible, éternel. Tu ne veux pas t'abandonner sans résister, lutter. Tu ne veux pas t'imposer, te ridiculiser. Dans la faiblesse de ton regard, la danse coupable de tes émotions t'agresse, t’oppresse. Le désir te griffe, murmurant tes fantasmes, chassant les derniers sarcasmes.  Il n'oublie pourtant pas ses peurs qui dorment, s'endorment, assommés par la tendresse, la maladresse. Tu grondes tes désirs.  Tes yeux se perdent sur ses bras nus, puis son ventre, sa peau exposée, révélée. Tu es d'accord, depuis le début de cette histoire, elle est trop habillée.

Sa beauté se guide sur sa peau pâle, sur un grain de beauté échoué, ici ou là. Elle est belle. Tellement, tellement, tellement belle. Sans gêne, d'impudeurs en impudences, ses cheveux glissent sur ses épaules. Ton cœur s'affole et tes mains épousent la courbe de ses reins, flanchant sur ses hanches, frôlant ses seins. Par tous les saints, tu veux bien crever de passion, sans faire attention aux pièges. Le contrôle n'est plus le pouvoir. Elle est tous tes pouvoirs. Elle est tous tes espoirs.  « On, on devrait juste arrêter de parler. » . Oui, vous devriez. Oui, vous pouvez.  Parler est inutile, futile, alors qu'en douceur, tes doigts  glissent sous le tissu du short, entre ses cuisses. Que tes désirs puissent exister, perdurer sans s'évanouir, sans périr entre ses doigts, entre ses mains. Tu es serein, tu ne crains rien. « On devrait. », la simplicité glisse. Pour la première fois de ta vie, tu lui offres la victoire.

Tes lèvres se courbent, en tendresse, sur son épaule, mordant la bretelle de la lingerie délicate, esquintant sa peau. Tes cheveux trop long chatouillent son épiderme, elle est déjà reine. Tu redessines sa beauté, tu vires les absurdités. Oublier les guerres d'usure, les parties d'échecs, de cynisme en scepticisme. Tendrement, tu te fais un peu plus bancale, un peu trop sentimentale, la gagnant dans tes désirs. Tu tires, retires ce qui se cache, mordillant son cou, trahissant l'expérience. Elle n'est pas la première. Peut-être qu'elle sera la dernière. Ton souffle se perd quand tu vacilles du bout de ta langue entre ses seins. Tu vénères sa poitrine de baisers, de caresses, de suçons, laissant à d'autres les pensées. Les marques violacées s'étalent, tu te fais docile, imbécile. « Nyss, tu es tellement belle. », le désir s'étend, t'achève, en maître, te crevant, te crevassant.  Tu brises le silence d'une réplique innocente. Elle devient princesse entre tes doigts. Elle devient tienne. A toi, rien qu'à toi.

Doucement, tranquillement, tu la colles contre toi. Tu ne veux plus rien entre vous, grimaçant aux tissus qui se frottent. Tu soupires, noyant ton nez dans son cou. « J'ai envie ... ». De toi. La sincérité s'évade, s'enlace à ton âme, assiégeant la sienne. Tu sais l'empathie, tu sais qu'elle te sentira, te ressentira. Tu sais qu'elle ne te laissera pas. Tes désirs s'emballent, montre déchaîné, excité, tirant sur tes paradis, murmurant tes enfers. Tu sais que tu n'es que folie. Tu viens, dans une tendresse malicieuse, caresser son nez du tien. Tes yeux pétillent, s'anoblissant d'une passion joueuse, peu peureuse. Un sourire s'étire. « Mais pas ici. », pas au milieu des livres, des recherches, des parchemins, exposé dans tes déboires sans sommeil, éternels. Lentement, tu te dresses, te redresses, la soutenant de tes bras sous ses fesses. Le parquet craque sous tes pas, sous vos poids. Les regrets se sont noyés, délaissés dans un autre baiser. La porte s'ouvre sur les ténèbres de ta chambre, encore plongé dans tes sommeils avortés, bannis. Tu t'effondres dans les draps, faisant fuir le tissu dans un froissement. Tu ne mens pas dans tes prunelles trop clairs. « Mieux. », murmures-tu en osant tirer sur la braguette du short, défaisant les boutons dans un geste simple. Tu brûles contre sa peau. Tu ne finiras pas la guerre d'amour de si tôt. Ta main s'impose dans les replis de son intimité, la frôlant en douceur, en lenteur.

Tu veux des montagnes de soupires. Tu veux tirer le jour à vous, la noyer dans tes draps, l'embrasser encore & encore. Tu t'exposes dans une passion sauvage, brutale. Tu joues d'elle en caresses, paressant dans son corps, murant l'innocence. Elle est l'instrument de ton adoration, de ta vénération. L'éclat d'azur trahit l'admiration. Les rivages se tracent, s'enlacent. Tu sens les soupirs, tu sens les nuits sans s'endormir.

Tu refuses de voir l'amour finir.
Tu refuses le manque d'elle.

Alors tes doigts s'emportent.
Alors les mots s'avortent.
Tant pis.

A d'autres les interdits, les malédictions, les raisons.
A vous les nuits, les passions, les déraisons.
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19 MAI 2002 ; #Aranyss 2
 

Les dents s'enfoncent dans la chair, impitoyables, brutales. Violentes. Contre sa poitrine, elle sent le sifflement qui le fait trembler et ses lèvres prennent une courbe de sourire canaille. « Nyss ! Bordel. » Le défi éclate dans les prunelles, et leur écorce prend feu. Efface-moi si tu peux. Elle va l'ouvrir, elle va le défaire. Le ravager. Ici. Entre les côtes. Juste sous les doigts qui s'égarent en courbes et en motifs. Là où il ne pourra jamais l'effacer, jamais l'oublier. Et alors il l'aura dans la peau comme elle l'a dans le sang parce que Nyssandra Ollivander n'en acceptera pas moins. Arrogante insolente, la brune refuse les excuses, repousse le pardon. Assise sur lui, ses mains apposent leurs marques invisibles sur le torse et interdisent la fuite. Et sous elle, les muscles jouent au rythme de sa respiration, se contractent au contact des cuisses sur les hanches. Par tous les esprits, elle ne le laisserait plus partir. La sentence est épelée contre la pâle carnation, entre les cicatrices. Tu as assez fui, Aramis. « Nyssandra. Tu vas me faire craquer. » Accuse-t-il, et en réponse, ses sourcils se froncent. Les traits se froissent sous la contrariété comme les parchemins piégés sous eux. Ce n'est pas cet Aramis qu'elle veut. Elle ne le veut pas sérieux, elle ne le veut pas calme. Morgane, elle déteste son contrôle, elle hait sa retenue. Elle les mettrait en pièces et les jetterait au feu si elle le pouvait. Prince des glaces, elle le veut brûlant. Elle le veut, passions déchaînées et envies en tempête. Elle ne veut pas être la seule qui se consume, elle refuse d'être la seule à se perdre. Il leur faut être deux, leurs jeux ne se jouent qu'à deux.

Ils doivent être eux.

Ses vêtements se défont, s'échouent à leurs côtés et, enfin, il cède. Les mains qui retracent ses courbes l'achèvent, un incendie gronde entre ses entrailles, allumé par leurs désirs entremêlés. Une dent vient torturer sa lèvre, assassinant un soupir sous l'émail. Un rose tendre s'étale sur ses pommettes quand il la détaille. Sous ce regard clair, elle se sent belle. Désirable. Elle est désirée, elle désire et ça fait longtemps, si longtemps qu'elle ne s'est pas aimée. Et même si c'est artificiel, même si ce n'est pas vraiment elle, même si Aramis se trompe, Nyssandra s'en moque. Ca lui fait du bien. Un bien fou. Elle pourrait s'y habituer, y prendre goût. Merlin, qu'est-ce qu'il lui fait ?
Il est sa cocaïne personnelle.

Le souffle fragile tremble, vacille quand les doigts glissent contre la peau sensible de ses cuisses. L'impatience fait ses griffes contre sa raison et ses boucliers, la dénudant complètement. « On devrait. » Elle en frissonne sous la reddition qu'il lui offre, et sous ses lèvres, elle signe elle-même sa propre condamnation. Coupable avec préméditation. Avec plaisir. Elle ouvre les bras pour l'y accueillir, offerte à son envie curieuse. A la gourmandise de cette bouche experte qui lui tire un gémissement entre la plainte et la supplique. Dans sa poitrine, son coeur accélère à chaque preuve laissée à fleur de peau, et dans sa frénésie, le myocarde indocile en oublie si bien les mesures intermédiaires qu'elle pense un moment qu'elle va en crever. Et elle est certaine qu'Aramis goûte de la langue et des lèvres son pouls affolé en même temps que sa peau. « Nyss, tu es tellement belle. » Mais Nyssandra refuse ses mots de la tête. Pas maintenant, pas quand elle est si vulnérable. Elle pourrait le croire. Déparée de ses boucliers, elle pourrait laisser l'idée prendre racine en elle. Alors sa main glisse contre la nuque, ses doigts remontent, fébriles et autoritaires, dans les cheveux au brun soyeux pour le forcer à relever le visage vers elle. « Shht. » Murmure-t-elle avant de s'emparer de cette bouche trop bavarde et de forcer le passage entre les lèvres. Pas un mot, c'est leur accord, non ? Plus de cicatrices à fleur de coeur. Ils pourront reprendre les armes plus tard, pas vrai ?

Pour l'instant ...

« J'ai envie ... » Et elle aussi. Elle est affamée de sa passion, de son corps, de ses bras autour d'elle, de ses lèvres contre les siennes. De lui tout entier. (Merlin, elle a tellement envie, tellement besoin - elle pourrait en mourir s'il l'abandonnait maintenant). Alors elle hoche la tête. Acquiescement fébrile, cette fois. C'est presque timide jusqu'à qu'elle sente la sincérité baiser son coeur. Elle elle elle. C'est elle qu'il veut. Le soulagement explose en braises chaudes contre elle et le rose coule de ses joues, fleurit jusque dans son cou en un carmin plein de gêne. Un petit rire, clair, féminin, dépouillé de ses acides habituels, vient s'écraser dans l'oreille d'Aramis quand ses lèvres viennent frôler le cartillage sensible. Les bras qui s'enroulent autour des larges épaules sont moins agressifs, plus tendres. Sans qu'elle le réalise, ils se font étreinte langoureuse, caresse amoureuse. « Mais pas ici. » Ici. Ou ailleurs. Elle s'en moque. Peu importe. Mais, vite, elle brûle déjà. Elle se consume. Les hanches roulent contre lui, ses jambes se nouent dans le dos, les talons s'enfoncent là où se courbe l'échine. Viles aguicheuses, les dents s'invitent sur le pavillon de l'oreille, s'égarent sur le lobe. « S'il te plaît. » Souffle-t-elle sur les lèvres qui la font chavirer. Délirer.

A bout de souffle, Nyssandra tombe dans les draps comme un naufragé tombe à la mer. « Mieux. » Elle se noie dans la passion, dans l'impatience. Sa chaleur l'engloutit, l'assassine ; son odeur est un poison qui lui donne le vertige et la jette dans l'abysse. Sa bouche cherche son air contre chaque parcelle de peau qu'elle peut atteindre. Embrassant, léchant, mordant. Et chaque inspiration attise à l'infini les braises, nourrit l'incendie.

Sa main tombe entre le cou et l'épaule et veut chercher celle du brun, plus large. S'entremêler. Ne plus se lâcher. Ne jamais s'abandonner. Mais déjà, Aramis joue d'elle, de ses failles. D'elles-mêmes, les jambes s'écartent, livrent l'accès alors que les talons poignardent les draps. Et sur ses lèvres, elle n'a plus qu'une mélopée langoureuse. Quémandeuse. « Aramis. » Le prénom a une saveur de paradis quand il roule sur sa langue, comme la peau sensible qui recouvre les côtes et qu'elle attaque, féline taquine. Soudain, une caresse plus traîtresse la fauche et la terrasse, ses doigts s'enfoncent dans l'épaule, les ongles laissent leurs marques dans la chair. Le dos s'arque avec violence, ses hanches viennent percuter leurs jumelles alors que la tête se renverse et expose le cou fragile.

De soupirs en gémissements (Aramis. Aramis. Aramis.), elle vient lui voler son souffle à même les lèvres. Sa main coule contre la colonne vertébrale avant de s'attarder, mutine, là où le tissu s'accroche encore à la hanche. Au rythme de ses propres envols, les doigts pianotent le désir et l'envie contre l'angle de la hanche. Un instant, le pouce se glisse sous l'élastique, caresse la peau avant de redessiner en cercles paresseux la courbe d'une cuisse musclée sous la toile sombre. Contre sa mâchoire où elle plante ses baisers légers, un sourire se dessine juste avant que sa paume aventureuse, audacieuse ne vienne se glisser contre son désir.

Ne vienne l'allumer en caresses terriblement lentes, petite aguicheuse.


Dernière édition par Nyssandra Ollivander le Dim 11 Oct 2015 - 2:55, édité 2 fois
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« Shht. »  , elle impose le silence, réclame l'amour sans sentence, te condamnant à l'obéissance. Elle ne croit pas en sa beauté sous les ravages de tes doigts. Elle ne croit pas à sa beauté. Elle ne croit pas à tes mains qui la tracent. Elle est dans tes yeux les promesses déchues, les instants trop vécus. Elle est. Tes doigts l'apprivoisent, tu vas lui montrer, tu vas l'aimer. Elle est belle sur sa nudité, te soufflant des éternités dans chaque geste lent, hors du temps. Tu as, au bord des lèvres, tout un rêve éveillé, prisonnier de vos mains entrelacés. Chut, le monde est à vous. Chut, vous allez tomber, vous abandonner. Elle t'emprisonne dans sa bouche & tu la touches dans un frisson, dans une passion intestine, destructrice. Tes mains glissent, s'immolent. Le feu est dévorant, tentant, séduisant. Et tu sais, tu sens, tes désirs te happent, te désarment. T'as perdu. Elle gagne. Elle règne déjà, se faisant souveraine, se faisant reine.

Tes lèvres s'accrochent encore, ivre d'elle. Tu l'écorche d'un baiser, venant caresser sa langue de la tienne. Tout est féroce, tout est véloce & tu l'enlaces plus fort, plus douloureusement. Reste encore. Reste pour toujours. Tes yeux murmurent, tu te mures dans la passion, dans les pulsions. Tu dérapes, tu t'éclates. Tu la veux elle. Tu la veux, maintenant & pour une éternité. Tu la veux. Tes désirs fleurissent, te meurtrissent, s'éveillant à vitesse grand v, en vitesse véloce, féroce. Tout ton monde se résume à son corps. Ton monde se résume à cette envie qui grise & attise. Tu décris de tes doigts tes hantises, tes traîtrises. Tu laisses à d'autres les cœurs endurcis, interdits d'amour. Tu as envie d'elle. Et c'est tout ce qu'il te faut.

Sa peau brûle, s'allume dans chacune de tes tendresses, de tes maladresses. Tu cours à en perdre l'amour. Tu cours à en perdre la boule. Ton audace se fracasse entre les lattes du parquet, la menant au sein de ton paradis. Les draps hurleront sur ses talons, clamant assassin, la fin de la tranquillité. Et pourtant, encore & toujours, tu prends tout, tu prends trop. Tes caprices te fracturent sur ses délices. Elle acquiesce à toutes tes envies. Elle veut tout aussi. Elle a ris de ce rire qui résonne encore dans tes oreilles. Pourquoi ne peut-elle pas voir qu'elle est une merveille du corps au cœur ? Tu ne l'as jamais vu comme d'autres l'ont vu. Elle a été cent fois vaincue, déçue. Sans cesse malmener par ceux qui disait le plus l'aimer, tu n'as vu que les ravages, les naufrages. Ses douleurs se sont encrassés, encastrés dans sa poitrine. Tu n'as fait que l'abandonner, la laisser. T'as juste été le pire de tous. Et pourtant, elle s'est relevé. Elle a prouvé sa dignité, le respect. Elle est un peu à toi. Elle est un peu encore sur ta peau. Elle efface déjà tous les maux.

Elle a rougit, elle tient déjà un peu ton âme entre ses mains, entre ses reins. Elle pourrait te conquérir, t’anéantir. Ses talons s'enfoncent dans ton dos, piquant ta peau, lâchant un frisson lent, horriblement lent. Tu couines en sentant ses dents érafler ton lobe.  « S'il te plaît. » , tu marmonnes dans ta barbe le début d'une envie, d'un délire. Elle va te rendre fou à l’orée de tes lèvres, de tes rêves. Tu n'es pas sûr de suffisamment la mériter. Tu n'es pas vraiment sûr d'être digne de sa peau. Les draps s'enroulent, se faisant velours autour de vous, autour d'elle. Elle est belle. Pourquoi ne veut-elle pas te croire, l'entrevoir ? Tu pilles les horreurs, jetant les douleurs. De tes mains, tu traces chaque esquisses, chaque passions sur sa peau. Tu dessines la carte des amours. Tu mémorises, chutant entre ses cuisses, la faisant tomber dans les abysses du plaisir, du désir. Tu prends toutes les invitations, toutes les intentions & les attentions. Tes doigts glissent, embrassent, gonflant les passions, ses passions. Tu n'as qu'elle dans le creux des lèvres, dans le creux des rêves. Plus rien ne te tient, ne te retient.

« Aramis. » , la litanie s'enroule à ton cœur, dérape sur tes peurs. Elle te perd. Oh, elle te perd tellement. Tu l'avoues sans détour, sans tous tes atours. Tu n'as plus aucun charmes dans ses bras, tirant de tes doigts des suppliques, des demandes. Tu te fends au bord de ses plaisirs, tirant de ses sons toutes tes envies, tes passions fugitives, explosives. Tu ne veux rien apaiser. Il n'est pas non plus question de résister, de lui résister. Elle embrasse, lèche, mord, te laissant pantelant, agonisant de tes maladresses, de tes caresses. Tu tombes déjà un peu pour elle.

Elle te frôle, dans sa mélodie, t'abandonnant entre ciel & terre. Ses caresses courent déjà en enfer sur ton épiderme. Tu n'en vois pas le terme et quand tu vas plus loin, quand tu exiges plus. Elle se tend, enfonçant ses ongles dans ton épaule. Un soupire se pousse, se repousse. Tu t'enflammes, sentant la bête se nourrir, ne jamais s'endormir. Elle a, sous ses dents, un festin trop tentant, séduisant. Tu te nourris de sa chaleur, de sa douceur, courant sur les monts de ses soupirs. Tu joues, de tes doigts, la plus belle des symphonies. Tu joues la passion, les pulsions. Elle percute tes hanches des siennes, démolissant un peu plus l'emprise du contrôle. Un grondement, tu la sens, la ressens, plongeant tes lèvres dans son cou exposé, imposé, laissant des traces, des nuages de baisers.

D'imprudences en insolences, tu entends ses soupirs, ses gémissements. Tu veux plus. Tellement, tellement, tellement plus. Elle te percute d'un baiser, t'allumant de ses mains baladeuses, flatteuses. Tu grondes dans sa bouche. Elle glisse, s’armant de son courage, refusant la peur d'être ridicule, d'être vaine. Elle joue des frissons qu'elle t'arrache. Elle joue de toi, n'ayant pas peur de ses notes qu'elle sortira de ton âme. Aventureuse, elle se fait reine assassine, traçant le contour de ta hanche, pour venir s'enfoncer, régner dans le pli de ton pantalon. Tu frissonnes encore. Tu t’immoles un peu plus. Elle s'enlace à ta peau tendu, défendu dans des cercles de feu qui te laisse un peu rêveur, un peu douloureux. Tes mots s'avortent entre ses lèvres alors que tu étouffes un gémissement quand ses mains s'imposent, disposent. Tu gémis. Elle te séduit de ses lèvres contre ta mâchoire, heureuse de ses victoires. Ta poitrine s'alourdit, s'épaissit. Le souffle se fait plus rauque, plus lent. Tu danses un peu au bord de ses yeux, de son sourire.

Elle bouge. Elle s'envole.
Tu déraisonnes.

Tu grondes, grognes, bête féroce, collant tes hanches aux siennes. Tu l'invites dans un mouvement, dans un soupir. Plus loin. Plus vite. Une bombe est tombée, t'as envoyé valsé. Et elle court en maladie de velours dans ses doigts, sous d'autres lois. Elle va trop lentement. Elle te perd alors que tu enfouis ton nez dans son cou, brisé, tétanisé par le désir. Merlin, c'est bon, si bon. Tu n'es pas sûr de vouloir, de pouvoir trop jouer, t'abandonner. Alors ta bouche s'applique, s'explique sur sa peau, glissant en marques rougeoyantes, en baisers brûlants, en cœur un peu tombant, tremblant. « Par Merlin. », un murmure, un souffle, tes yeux se ferment sur tes tourments. « Nyssandra. », son prénom tremble dans ta voix, il se brise sur d'autres rivages, laissant dans son sillage les paradis interdits. Tu trembles pour un rien. Et son prénom se perd dans tes soupirs, dans tes désirs.

Tu n'as pourtant déjà plus de patience. Alors tu la prives, laissant tes doigts remonter, s'abandonner sur son ventre dans une caresse toxique, lascive. Tu mord un peu plus, toujours plus, le souffle raide, le cœur tambourinant, t'assassinant. «  Je ... », parler est difficile, sensible, ta voix déraille, s'entaille sur d'autres paradis. Merlin, Merlin, Merlin. Qu'as-tu fait pour la mériter ?

Tu t'échappes à son étau, attrapant ses mains entre les tiennes pour les relever au-dessus de sa tête. Les yeux bleus se liquéfient dans les siens fauves. « Assez. », murmures-tu, d'une voix où gronde les désirs. Assez de jouer. De trembler. De résister. Tu tombes du bout de tes lèvres entre sa poitrine et son ventre, dérapant sur le short. Tes pouces s’agrippent aux passant du vêtement & font glisser le bout de tissu & le sous-vêtement. Les talons bloquent la course sur ses jambes fines & tu marmonnes ta colère contre chaque adversaire, enlevant doucement les objets du drame. Ils tombent au sol dans un bruit sourd, les vêtements les rejoignent bientôt. « Nyssandra. », tes lèvres courent sur une de ses jambes en baisers, en caresses, en morsures dans tes prunelles assombri, gagné par les désirs. Tu gagnes l'intérieur de ses cuisses, laissant traîner ton début de barbe sur sa peau, la faisant frémir, se tortiller, vaciller. Bientôt tu perds ta langue au creux de son désir. Ta langue glisse, toxique. Tu cours après l'enfer sur terre. Tu gagnes l'amour. Tu veux devenir sa hantise dans les replis salés que tu chasses & enlaces de ta langue. Tu titilles, tu agites, tu déverses le plaisir, t'enfouissant en elle, gagnant la partie, gagnant la trêve. Tu ricanes en posant un baiser au creux de sa cuisse, l'aimant un peu comme ça, un peu à ta merci. « Qu'est-ce que tu veux, Nyss ? », ta voix caresse les promesses, les maladresses. Tu te redresses un peu, laissant couler ton corps au creux du sien, gagnant ses lèvres sans pour autant les embrasser. Tu résistes un peu, pour faire semblant, un peu joueur. Dis-moi que tu me veux.

Dis-moi qu'on sera toujours deux.
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Do you need a reason to not want to lose ?
19 MAI 2002 ; #Aranyss 2
 

Sa main bouge, elle craque l'allumette, encore, encore, encore. Enfant incendiaire, Icare imprudente. Et avec le désir d'Aramis, c'est son brasier qu'elle alimente. Entre ses reins, c'est un feu d'enfer qui la ravage et dévore le fil ténu de sa conscience.
C'est à peine si elle a assez de contrôle pour ne pas répondre à l'invitation de leurs hanches qui entrent en collision, leurs corps vaincus par l'attraction et la gravité. A peine si elle garde assez de cohérence pour ne pas tout calciner avec les craquements vifs et sensuels d'allumettes aux crânes brûlés. Contre la peau sensible de son cou, les cheveux d'Aramis sont une soie taquine, Nyssandra y égare aussitôt sa main, celle qui n'est pas occupée à allumer des feux de joie, et les doigts s'écartent comme une toile de soie. Pour le retenir encore tout contre elle. Pour réclamer plus de baisers, plus d'aveux. Plus de départs d'incendie.

Peau contre peau, Nyssandra sent les vents contraires qui s'agitent entre ses côtes, elle sent les tremblements de son coeur qui s'agite. Ou peut-être que c'est elle plutôt que lui. « Par Merlin. » Que c'est sa tête qui tourne sous le manque d'oxygène (et elle cherche son air, sa bouche s'ouvre mais ce n'est que pour laisser échapper un collier de gémissements alanguis quand il lui parle à fleur de peau). Que c'est son coeur qui a perdu sa sourdine et égraine un compte à rebours infernal contre sa cage d'os. « Nyssandra. » Ca la tue d'un frisson de coeur. Délicieusement. Tendrement. Son nom sur sa langue. Déparé des acides et des corrosifs, des menaces et des avertissements. Les intonations sont un velours contre son âme cassée. Merlin, s'il pouvait ne l'appeler que comme ça. Comme si elle lui était essentielle. Ca la tue tant c'est doux, chaud et sucré. « Dis-le encore, demande-t-elle, un peu désespérée, un peu transportée vers d'autres hauteurs : Mon prénom. Dis-le encore. » Ca la bouleverse plus encore que de le sentir contre elle. Elle a la sensation d'être précieuse.

Elle pourrait s'y perdre.
Lâcher prise. Sombrer ou s'envoler, qu'importe au final.
Ce n'est jamais que se perdre dans un infini.

Quand une paume large et chaude vient kidnapper ses doigts, Nyssandra entend un grognement bas rouler contre les draps, sans comprendre que ces sons viennent d'elle, que c'est sa gorge qui vibre sous la frustration. « Assez. » La brune secoue la tête. Ca ne sera jamais assez, elle n'en aura jamais assez. Jamais jamais jamais. « Reste. » Supplie-t-elle, défaite, et ses mains se précipitent pour le garder, l'emprisonner mais Aramis dégringole déjà, va se réchauffer près des braises qui lui incendient les reins. « J'ai froid. » Elle veut qu'il la brûle de ses incendies, il lui semble que c'est la seule chose qui peut la réchauffer maintenant. Mais, tyran d'amour, il n'a aucune pitié et il n'écoute rien.

Dans ses suppliques soupirées (brûle-moi, brûle-moi), Nyssandra remarque à peine la caresse du tissu contre ses jambes mais, soudain, l'air trop froid embrasse la cicatrice qui barre la jointure de la hanche et en tombant sur Aramis, le regard ne peut rien faire d'autre que de déraper sur la marque bien visible, trop visible. L'unique trace que la guerre a laissée sur son corps, la conséquence de ses erreurs encore et toujours répétées, de ses espoirs juvéniles, trop futiles, tellement inutiles. Un faux pli trop rose, trop pâle sur sa toile d'indépendance qu'une main recouvre quand elle expose tout le reste, lui offre tout le reste.

Elle veut juste être un peu parfaite. Un peu plus comme il a dit.
(un peu plus belle)
Pour lui.

« Nyssandra. »

Elle soupire de contentement.
Voilà.
Elle veut être comme ça.

« Encore. »

Mon prénom sur tes lèvres, sur ta langue.
Encore.

Et la suppliante se cambre, elle se cambre quand il s'égratigne contre sa cuisse. Elle veut forcer le baiser qu'il tarde à lui donner, qu'il lui promet en bas sans lui accorder. Quand, enfin enfin enfin, il la découvre plus bas, ses deux mains s'enfoncent dans les cheveux avec une brutalité au goût de désespoir, une autorité qui capitule sans condition. « Enc- » Ses mots s'étranglent dans un gémissement pantelant quand ses terminaisons nerveuses crient grâce. Elle n'est plus Nyssandra. Elle n'est plus Ollivander. Son identité s'est effacée, désagrégée sous les brûlures et les cratères que sa bouche assassine trace sur sa peau. Ses boucliers se sont effondrés. Elle est nue, complètement. Entièrement. Elle est. Elle est.

Désir. Envie. Besoin.

Elle frissonne. Tremble. S'effondre. Elle ne sent rien. Pas les draps sous elle. Pas l'air froid qui s'invite sur son épiderme quand elle retombe, poupée désarticulée, terrassée par une avidité de lui sans logique, sans cohérence. Elle ne sent rien d'autre que lui. Partout. Lui lui lui. Contre elle. Sur elle. Dans son coeur qui déborde de leurs désirs entremêlés. En elle de ce ricanement cruel et délicieux d'amant tyran qui résonne, la fait frisonner.

Il est partout. Il est son monde.
L'étoile qui l'attire inexorablement dans son champ gravitionnel.
Et ce n'est jamais assez.

« Qu'est-ce que tu veux, Nyss ? »  « Damnit. » Plainte. Sa voix s'effiloche en un collier brisé, perles échappées de syllabes. Son souffle se défait, se délite, inexorablement, fil trop fragile prêt à se briser. « Please. » Supplique. Reste. Viens. Réchauffe-moi, perds-moi. Ses mains s'accrochent à Aramis, elle est désespérée. Elle n'en peut plus, elle sent qu'elle va imploser. « Hell ..., nouveau gémissement alors qu'elle s'écrase contre sa bouche, force la rencontre et joue à renverser la gravité entre eux : Hell please. » Le souffle se perd sur les accents de l'autre côté de l'océan, plus brutes, plus rugueux. Plus honnêtes dans leur simplicité. Comme ces lèvres qui viennent se perdre sur la morsure pour marquer l'appartenance dans un carmin plus profond, jusque dans les muscles, jusque dans les os. Ou ces mains qui s'effondrent contre les hanches étroites, trébuchent maladroitement sur le tissu importun, cherchent à l'écorcher du vêtement gênant, creusent de leurs griffes leurs invisibles cratères sur la carnation. Sur ses lèvres, un nouveau juron trahit l'urgence incendiaire, dans sa poitrine brûle le besoin d'explosion solaire.

« Fuckin' claim me. »

Dans le regard fauve qui se plante dans les abysses sombres de désir, la prunelle se dilate en éclipse solaire, le noir dévore tout pour ne laisser que l'essentiel.

Que lui en reflets à l'infini.


Dernière édition par Nyssandra Ollivander le Dim 11 Oct 2015 - 2:55, édité 2 fois
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the forget-me-not flower has bloomed again, right here
I remember, do you remember me?
can you recall the day you met me? I remember
(play)

A tord ou à raison, tu te perds. Tu laisses faire. La tentation coule en passion, en folies sans raisons. Goutte à goutte, la saveur du vice te dévore, t'emporte. Tu es plus vraiment novice à ses jeux là. Tu connais les courbes, les détours, les atours de l'amour. Cannibale, le désir se décrit animal brutal, dévoreur de cœur, d'horreur. Il t'écorche & t'accroche en éclairs, en tonnerres. Six pieds sous terre, ton cœur tombe miette après miettes, soupirs après soupirs.Tu ne trouves plus ta place dans les fantasmes. Tu veux les catastrophes amoureuses, sans doute un peu trop heureuses pour toi. Les doigts fuient, s'amourachent sur le fil de sa peau, de ses mots. Passion indélébile, tu t'entasses dans les prisons sublimes, indestructibles, invincibles. Tu t'empoisonnes sur ses lèvres, frôlant tes rêves sans mesure. Tu apprivoises la démesure, ta démesure.

Dépassé, écrasé, le désir se fait plus féroce, plus véloce. Il s'affranchit de toutes les frayeurs, les horreurs, les douleurs. Il la rend reine, déjà souveraine. La tendresse n'a jamais vraiment cessé, ne s'est jamais tout à fait détaché. Elle reste collé, asphyxiant ton cœur, laissant les pleurs séchés, s'effacer. Tu pianotes sur le fil de sa peau, te révélant trop toxique, pas vraiment pudique. Les sentiments de lisent, glissent. Livre ouvert, tu as dédaigné les regrets, t'enfonçant dans ton royaume de la peur. Tu ne veux plus la rater, la laisser s'échapper, s'évader. « Dis-le encore » , les plaisirs se font flambeurs, allumeurs. Les gémissements roulent sur tes entrailles, créant des entailles dans l'air. Tes suppliques se forment sur le bout de ta langue. Elle te damne, elle te condamne. « Mon prénom. Dis-le encore. », tu inspires l'air. Son parfum creuse dans ta poitrine les désastres, les espaces. Tu cours après les catastrophes, niant l'atrophie du cœur dont tu es la victime la plus sublime. Tu mets déjà un pied dans la tombe. Tu t'étais pourtant promis, juré. Tu es touché, tu as coulé. Elle a déjà tout dérobé.

Les gémissements te vrillent le cerveau, déclenchant les mer agitées de tes désirs. Tu appréhendes, quémandes, redemandes encore. Elle est si belle, dépouillé des artifices, de tous les maléfices. L’entrelacs des passions sans raison, carbonisés, déchirés, affamés contre sa peau trop pâle, tes idées trop noires,perdu sue le fil de tes trop nombreuses accusations. Tu devrais pas la traîner dans tes enfers. Tu devrais pas prendre courage, risquer tous les outrages. Et pourtant, pourtant, tu crèves d'envie d'elle. Avec délice, tu goûtes à sa chaleur sentant les grondements s'extirper de sa gorge. Avec délice, tu sombres. Tu t'écorches, tu t'accroches Vite, avant d'errer pour une éternité. Vite avant de perdre sa main sans chance de lendemain. La main se fait féroce, atroce sous la prise de tes doigts. Tu lui tires, lui retires des grondements, des châtiments d'animal brutal. Assez, assez de tortures, de murs. Tu la veux, elle. Juste elle.

Ses cheveux bruns se bousculent, tombent, se repoussant, s'évitant. Elle ne veut pas. Elle veut poursuivre le jeu, se sentir toute puissante du bout de sa langue. « Reste. » , le mot ricoche, te griffant longuement, douloureusement. Il est supplice, caprice, apocalypse. Il est trop, il n'est pas assez. Tu resteras, tu la gagneras. Tes lèvres chutent, avide d'elle, avide de sa peau, de ses redditions sans rédemptions. « J'ai froid. » , glapit-elle comme un animal blessé, laissé, abandonné. Froid. Froid. Froid. Et tu souffles, tu la fractures, tu l'échauffes, la réchauffes. Tu vénères sa nudité sous tes doigts, sous ton poids. Tu accuses les courbes des douleurs, des horreurs. Tu aimes l'imperfection dans sa perfection. L'amour déborde. Il devient artiste des sortilèges, des sempiternelles sacrilèges. Tu n'as pas honte de la toucher, de l'encrasser de cet amour possessif, agressif ? Tu n'as jamais eu honte d'aimer mal. Tu es anormal. Tes sentiments explosent, s'imposent. Encore, encore, encore. Ta tête tourne, la valse est lente, brûlante, puissante. Tu dérailles, défailles, laissant sur le bord de tes lèvres la fièvre de sa peau, de ses mots. Tu la dévores. Tu poses ta marque en monarque. Elle te détraque, t'embarque & tu accuses. Tu t'inclines. Tu devines tes pertes. « Encore. » , les mots t'éraflent et son prénom détale sous tes lèvres, noyés sous la fièvre, les rêves. Elle s'enfonce, griffant le crâne, te tirant un couinement, tout contre elle, tout contre ta souveraine, ta reine. Elle s'arque, se cambrant délicieusement, douloureusement. Tu tires le plaisir quand elle chute sur le mot, sur les maux. Elle se disloque à ta merci, sous tes interdits. Encore, encore, encore. Tourbillon assassin, hélas, si souverain.

A toi. A toi. A toi.
Elle est à toi.

Tu inspires, expires des mots silencieux, des mots vaniteux. Tu es partout. Prince des désirs, tu la couches dans tes envies, dans tes bras, dans tes draps dans un frisson, sans une raison. Tu l'étends sous ta cruauté amoureuse, victorieuse. Tu la déchires du creux de tes caresses, dépassant tout, oubliant tout. La haine s'effondre, immonde. Elle syncope, s'éclope, se colporte. Et tu t'emportes. Elle est brûlante, enivrante. Tu te saoules de son parfum, de ses gémissements, de tes tremblements. La mélodie qui court sur son ventre fait de toi un musicien passionnel, intentionnel. Les mers s'agitent, t'ingurgitent dans leur gueule animale. Tu dérailles. Oublies tout retour en arrière. Et tu joues. Tu te plais à titiller sa frustration, son adoration. Tu veux gagner la partie, remporter tout le plaisir. Qu'elle signe la reddition pour votre rédemption.

« Damnit. » , sa langue fourche, s'effarouche. Un rire te menace, te crevasse du bout de ta bouche tremblante. Elle devient fragile, peu séductrice, te laissant toutes les cartes en main. « Please. » , la supplique raisonne, te foutant la chaire de poule, grignotant tes dernières défenses, les lambeaux de tes passions. Ce n'était qu'un baiser et où êtes-vous maintenant ? « Dis-moi. », un murmure qui s'éraille dans sa chute, contre tous les murs. Dis-moi j'en ai besoin. Tu as besoin d'amour glissant, trop puissant. Et ça tourne en rond. Tu sais la sentence pour l'indécence de tes pensées. Ton innocence se crucifie sur ton insolence. Elle est à toi. Elle sera toujours à toi. Ses mains s'accrochent, elle tire, te retire. Enfant abandonné, tu veux qu'elle promette, qu'elle jure son besoin de toi, son besoin de vous. Tu livres bataille. Tu sais que tu n'es pas de taille. Tu ne l'as jamais été face à elle. Tu t'effondres, tu t'écroules, dévasté, tétanisé. « Hell ..., le gémissement roule sous tes oreilles & tu te penches un peu plus, accusant la rage de ses lèvres, de ses rêves. Tu soupires, mordilles, lui rendant coups après coups. Elle renverse ta force & tu t'effondres contre le matelas. Tu souris dans toute ton admiration, dans toute ton adoration. Hell please. » . Tes mains s'emparent de son dos, tu te redresses. Tu cherches un baiser alors que le désir se fait plus sauvage, plus en ravages, déclinant les nuances de la rage. Tu t'inclines, séducteur peu adroit, tellement maladroit. Tu oublies la rancœur, tu écoutes ton cœur. Elle s'évade sur le fil de ta peau, erre sur la morsure, grignotant le rouge, réclamant son dû. Tu es déjà un peu à elle, hein ?

Elle trébuche sur le tissu du pyjama. Tout t'électrise, te divise. Boule de chaleur, bulle d'incertitude, tu décris la passion du bout de tes doigts, du bout des soupirs, de tes gémissements, de tes tremblements. Elle tire, elle rage, elle enrage. Elle ne parvient pas à te défaire, à te libérer. Un rire salé te lézarde la bouche, il a le goût ferreux du sang indomptable, incapable à oublier. Elle griffe, en chaton mécontent, certain d'être puissant. « Ne t'énerve pas. », la voix est chaude, rauque. La voix libère la fièvre, les cratères. « Tu vas m'avoir. », le bleu est liquide, toxique. Il roule, s'embrase, s'arme pour les guerres d'amour. « Fuckin' claim me. », elle a l'urgence sous les mots, elle a besoin de toi. Et tu la respires sous tous ses désirs, sur tous les plaisirs. Assez d'attente. Assez de patience. Tu n'as qu'elle dans le sang.

Alors, tu cesses de lutter. Tu flirtes avec le danger, jetant la bagarre au loin pour la renverser, regagner ton règne. Tu jettes le tissu au loin, te libérant dans un glapissement de frustration, de passion. Nu, tu t'exposes, te poses. Le corps chaud se presse au sien. « Je suis à toi. », dans un baiser, dans tes lèvres qui repoussent, regagnent sa peau, la chauffant, la réchauffant. Pour toujours & à jamais.

Alors tu la clames, la réclames.
Tu la fais tienne dans un coup de hanche lent, gémissant dans un tremblement. Le désir pulse, s'amuse. Il vrille ton cerveau, jouant cette passion sans raison sur tes os. Tu tombes un peu plus. Toujours plus. L'air se fait plus chaud. Et tu te noies en elle. Tu crèves pour elle. Dans un autre baiser, tu étouffes les mots trop douloureux, trop peureux. Tu ne diras pas que tu l'aimes depuis une éternité. Tous tes désirs te tannent, te damnent. Tu sais que tu es condamné, trop aimé dans l'instant. Et ça coule contre ta bouche, sur les yeux trop clairs. Tu oublies l'amertume, le sel sur tes blessures. Tu murmures, bas tout bas, « Merlin ... ».

Merlin, qu'elle est belle.
Merlin, elle est déjà reine.
Merlin, qu'on te pardonne.

Tu t'appuies, achevé, pressé. Tu n'oses pourtant pas bouger. La blesser te tuerait plus sûrement qu'un avada. Entouré par elle, tu t'adoucis sous sa chaleur, taisant les douleurs. Tu voudrais rester là. Tu ne veux plus qu'on te l'enlève, qu'on te sacrifie. Et tu oses, rappant sa peau du bout des tes canines. « Pour toujours … A toi.. », tu l'assures, la rassures dans ta possessivité, dans ta jalousie. Tu donnes un autre coup de rein, en lenteur, en douceur, oscillant entre enfer & paradis. Tu glapis, tu gémis. Tu n'es qu'un animal enchaîné, gagné par les affres de sa prison doré. Tu n'as pas peur de ton insolence. Tu n'as pas peur de la chute.

Un murmure. « Encore ? »
Encore un peu de toi.
Encore un peu d'elle.
Pour ne pas oublier.
Pour vous désirer.
Vous chasser.
Vous aimer.

Tu ne demanderas jamais pardon.
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