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sujet; constanna ∞ fête, secrets & faux-semblants

WIZARD • always the first casuality
Anna Grimaldi
Anna Grimaldi
‹ inscription : 07/06/2015
‹ messages : 1824
‹ crédits : mathy.
‹ dialogues : #e95353.
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‹ âge : trente-quatre
‹ occupation : guérisseuse au service d'infection par virus et microbe magique et co-présidente de l'association "Rosier's Disease Research Trust".
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : 1980 et 1987.
‹ baguette : est en bois de charme, contient une plume de phénix et mesure 26,4 centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 5574
‹ réputation : je suis fragile et que j'ai été manipulée par mon compagnon.
‹ particularité : occlumens.
‹ faits : je suis de sang pur, que je fais partie de la famille Grimaldi, que je suis d'origine italienne, que j'adhère aux idées insurgées mais que je me suis résolue à ne jamais les rejoindre pour le bien être de ma fille, que je suis une ancienne guérisseuse et que je sais donc comment soigner les gens de diverses pathologies, que je me défends en duel, que j'adore lire, que j'apprécie les jolies choses.
‹ résidence : dans un petit studio sur le chemin de traverse que le gouvernement a bien voulu me donner pour mon implication de guérisseuse durant la guerre. La demeure des Grimaldi à Herpo Creek ainsi que mon appartement à la Bran Tower avaient été saisis. Je dispose toujours d'une résidence secondaire et tertiaire à Brighton (maison d'été) et à Florence (terres italiennes).
‹ patronus : un lapin, patronus de Thomas
‹ épouvantard : un entassement de corps, celui de mes enfants et des êtres qui me sont chers.
‹ risèd : ma famille heureuse et recomposée.
http://www.smoking-ruins.com/t1958-anna-loooove-me
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Anna and Constantin
Man is not what he thinks he is,
he is what he hides.



Brighton … Elle, s’en souvenait comme si c’était hier. Ce lieu faisait partie de ces souvenirs marquants qui restaient gravés en soi éternellement. Elle avait connu tellement de beaux moments ici, qu’elle pourrait écrire un roman simplement avec toutes ses expériences. La première fois, elle ne s’en souvenait qu’à travers les photos. Elle devait avoir un an, pas plus, ses parents l’avaient amenée ici pendant l’été parce qu’elle avait développé quelques complications des suites d’une infection pulmonaire et que les guérisseurs avaient conseillé à ses parents de lui faire respirer l’air marin quelques temps pour apaiser ses problèmes respiratoires. Ce traitement n’avait rien de naturel chez les sorciers, mais ce guérisseur avait suivi une formation spécifique aux soins moldus et avait fait l’expérience des bienfaits de l’air marin sur des problèmes pulmonaires ; voilà pourquoi il avait conseillé aux Grimaldi ceci. Malgré la réticence de madame Grimaldi à suivre des idées sorties de la culture moldue, monsieur Grimaldi, lui, aurait tout fait pour protéger et soigner sa fille, même s’il fallait faire les choses les plus folles et les plus moldues qui soient. Ils avaient donc loué une petite maison ici, sur la côte et emmenaient Anna au bord de l’eau, tous les jours. Ils l’avaient vue revivre, respirant aisément, retrouvant énergie et entrain. Ce lieu était devenu un lieu de renaissance, et Giustino – le père d’Anna – s’attacha à cette douceur et ce paysage … Il y acheta donc une résidence secondaire afin que sa famille puisse en profiter à chaque fois qu’elle le souhaitait. Ainsi, été après été, Anna revint à Brighton, quelques jours, quelques semaines, parfois un mois, gambadant, s’amusant, comme une famille moldue, se fondant dans la masse malgré la répugnance que Gaya avait à l’égard des moldus. Ce coin, où elle avait amené Constantin était plutôt reculé, et assez privé, peu de moldus s’y aventurait en journée, et encore moins la nuit, mais le lieu était délicieusement beau et il permettait l’usage de magie. Cet endroit avait connu tellement de beaux moments … Les premiers signes de magie d’Anna, les premiers pas de Matteo, les premiers mots de Tessa, les fou-rires et les bêtises de Simon et Anna, les soupirs d’Elias, les baisers de Thomas et Anna, les larmes, les cris, la tristesse … A chacun des moments importants de sa vie, elle était venue se ressourcer sur cette plage, et à présent, elle avait envie de le partager avec Constantin, pour qu’il retrouve lui aussi des forces, malgré les difficultés.

Elle marchait à côté de lui, lentement, fixant le sol et sentant le sable s’insinuer entre ses orteils. Elle releva la tête lorsqu’il fit remarquer qu’ils n’étaient pas vraiment vêtus pour ce lieu. Elle se dévisagea tant bien que mal et sourit ; elle considérait qu’elle avait une tenue tout à fait ordinaire et que cela convenait parfaitement à une promenade sur la plage. Mais en se tournant vers Constantin, elle ne put qu’admettre qu’il avait raison, il ne devait pas être à l’aise dans cette tenue de pingouin. « Mais fais donc ! Mets-toi dans de bonnes conditions ! » Elle ricana en repoussant les cheveux qui barraient son visage. Il enleva alors ses chaussures, conseillant Anna d’en faire de même, mais jetant un œil à ses pieds dénudés, elle ne put s’empêcher de rire ; Constantin devait être dans un état second pour ne pas se rendre compte qu’elle avait enlevé ses chaussures depuis leur arrivée. Elle haussa les épaules le regardant la guider vers le bord de l’eau. Elle aimait la sensation de l’eau sur ses pieds, la douceur des vagues, la sérénité que lui procurait le léger vent marin. La chaleur des derniers jours avait rendu l’eau beaucoup plus tempérée … Cependant, lorsque Constantin lui proposa d’aller se baigner, une voix dans sa tête lui disait de ne pas y aller, l’envie n’y était pas. Il se déshabillait pourtant déjà, et elle ne put s’empêcher de sourire devant son euphorie soudaine. Seulement, elle n’était plus comme ça, elle n’avait plus fait de telles choses depuis tellement longtemps. La mort d’Andrea avait calmé ses ardeurs d’antan et l’avait rendue plus responsable. La seule personne avec qui elle s’était permis des bains de minuit était Thomas. Avec lui, tout semblait possible, même les choses les plus folles, les plus illégales et les plus dangereuses. Constantin insistait, mais elle hocha la tête. « Vas-y-toi ! Ça te fera du bien ! » Elle parlait comme une mère mais elle savait aussi à quel point cet endroit permettait d’éclaircir les idées, et à quel point cela pourrait aider Constantin à remonter la pente. Elle croisa les bras sur sa poitrine et prit de profondes inspirations. A chacune d’entre elle, elle sentait l’énergie l’envahir et repourprer ses joues d’un peu de couleur. Cette transformation, elle la connaissait, elle pouvait être permanente – elle l’était le plus souvent – mais depuis la mort de Thomas, cet exercice ne suffisait plus à apaiser ses douleurs plus de quelques jours. Dès qu’elle quittait les lieux, c’était le retour de la tristesse et de la colère. Cette plage ne la calmait plus, elle. Elle fit quand même un pas en avant, le bout de ses pieds trempant dans l’eau, pas si chaude que ça. Dans un hochement de tête, elle esquissa un sourire et dit. « Ta notion de chaleur doit être altérée ! Je considère que cette eau est froide ! » Les filles étaient toujours plus frileuses que les garçons, c’était un fait. Elle le regarda avec ces yeux toujours quelque peu maternels ; malgré tout ce qu’elle pouvait dire aujourd’hui sur leur amitié, elle avait toujours considéré Constantin comme son second petit frère. Elle avait encore la vision du petit garçon qu’elle avait pouponné des après-midis durant, lorsque leurs mères discutaient dans le boudoir ou prenaient le thé dans le jardin. « Je ne viendrais que si tu viens me chercher ! » Elle laissa paraître ce petit air taquin sur son visage. La détente et les rires n’étaient plus choses communes dans son quotidien, et si l’espace de quelques heures, elle pouvait retrouver un peu de sa naïveté et de ses désirs passés, elle voulait bien s’y risquer. Elle recula de quelques pas, pour compliquer le travail de Constantin, mais au final, elle savait une chose, c’est qu’elle finirait à l’eau.
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Tu n’avais pas remarqué qu’elle avait déjà retiré ses talons et lorsqu’elle en fut amusé, tu la regardas et haussa des épaules, peut-être que l’alcool t’embrouillait un peu l’esprit ce soir, tu en avais trop prit ces derniers jours, tout pour oublier cette femme et ces quelques moments passés avec elle. « Vas-y-toi ! Ça te fera du bien ! »Anna semble plus amusée par ton comportement qu’autre chose, bien que tu trouves l’eau fraîche, elle n’est pas prête à te suivre, la trouvant plutôt froide lorsque les vague viennent rejoindre ses pieds nues. « Ta notion de chaleur doit être altérée ! Je considère que cette eau est froide ! » Ah bon, elle la trouve plus froide, mais il était vrai que ton corps dégageait en permanence une chaleur intense, pour toi cette eau était bonne. Les vagues venait frapper ton corps et ça te réveillais, te gardait en vie, il manquait seulement cette rouquine à tes côté qui t’observait. Puis elle te lança la phrase, ce défi amusant. « Je ne viendrais que si tu viens me chercher ! » Amusé tu t’approchas d’elle, prêt à la pourchasser s’il le fallait, elle mouillerait sa robe semblait-il. Elle reculait avec ce petit sourire coquin, mais tu finis par l’attraper, la trainant avec toi vers l’eau. «Tu vas te mouiller, tu en as conscience j’espère?»

Tu l’emmènes avec toi, tirant doucement vers les vagues qui approchent tout en riant, l’espace d’un moment tu oublies tes soucis. Il n’y a que le moment présent qui compte, tu entends les rires de ta compagne, ses petits cris lorsque l’eau vient la rejoindre et tu ne peux t’empêcher d’éclater de rire, l’amenant assez loin pour que l’eau arrive à votre taille, l’arrosant d’une main. Puis la rigolade se termine en une petite session de calme dans cette eau qui vous entoure. «Elle n’est pas froide, seulement rafraichissante, merci de m’avoir fait découvrir cet endroit Anna, c’est un bel endroit, j’aimerai bien y revenir plus tard…» Tu la regardes, son maquillage défait, ses cheveux trempés, elle est revenue au naturel, sans artifice. Tu lui lance un petit sourire amusé. «Tu m’as changé les idées ma chère, et je crois que ce soit je vais dormir comme un bébé avec cette baignade nocturne. On devrait sortir de l’eau avant que les plus gros poissons viennent manger, il chasse la nuit non?»

Tu nages jusqu’à la rive, t’échouant sur le sable, aussi bien se laisser sécher avant de remettre tes vêtements, tu regardes la rouquine qui est venue te rejoindre, elle doit avoir froid la pauvre, tu l’entoure d’un bras, ton corps est chaud alors. «Viens-là, je vais te réchauffer un peu.» Le ciel était vraiment peuplé d’étoile ici, moins de pollution, on avait droit à un merveilleux spectacle. «La vue est bien aussi.» Couché sur le dos, tu la colles à toi, regardant les étoiles, écoutant le bruit des vagues à porter qui pourraient vous bercer. Un petit vent chaud venant vous réchauffer soufflait doucement, ce qui était bien, tu n’aurais pas cru finir la soirée ainsi. «On devrait terminer cette bouteille et se faire un feu, qu’en dis-tu?»

[C'est court désoler..]
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‹ âge : trente-quatre
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‹ baguette : est en bois de charme, contient une plume de phénix et mesure 26,4 centimètres.
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‹ faits : je suis de sang pur, que je fais partie de la famille Grimaldi, que je suis d'origine italienne, que j'adhère aux idées insurgées mais que je me suis résolue à ne jamais les rejoindre pour le bien être de ma fille, que je suis une ancienne guérisseuse et que je sais donc comment soigner les gens de diverses pathologies, que je me défends en duel, que j'adore lire, que j'apprécie les jolies choses.
‹ résidence : dans un petit studio sur le chemin de traverse que le gouvernement a bien voulu me donner pour mon implication de guérisseuse durant la guerre. La demeure des Grimaldi à Herpo Creek ainsi que mon appartement à la Bran Tower avaient été saisis. Je dispose toujours d'une résidence secondaire et tertiaire à Brighton (maison d'été) et à Florence (terres italiennes).
‹ patronus : un lapin, patronus de Thomas
‹ épouvantard : un entassement de corps, celui de mes enfants et des êtres qui me sont chers.
‹ risèd : ma famille heureuse et recomposée.
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Etant petite, Anna avait peur des grandes étendues d’eau. Elle ne craignait pas de se noyer … Non ! Ce qu’elle craignait le plus c’était se perdre dans cette immensité aqueuse et de ne pas retrouver son chemin vers la plage. Plus que « se » perdre, elle avait peur de perdre les gens qui comptaient pour elle, elle craignait de ne plus jamais les revoir, de ne pas pouvoir leur dire au revoir. Cette sensation s’affiliait à la perte d’un proche, ces pertes qu’elle a vécues à trois reprises déjà. Voilà pourquoi aujourd’hui, elle avait ce petit mouvement de recul, cette réticence à s’élancer seule dans ces marées. A l’époque, elle avait réussi à surmonter cette phobie parce que Simon était là, parce qu’il avait tendu cette main rassurante vers elle et qu’il l’avait simplement emmenée au bord de l’eau sans jamais la lâcher. Elle se rappelait de la pression sécurisante dans sa main, des douces vagues qui avaient caressé ses chevilles et de la peur qui s’était tout simplement envolée comme une nuée d’oiseaux s’évadant dans le bleu du ciel. Aujourd’hui, elle était grande, elle surmontait ses peurs toute seule, parce qu’elle n’avait pas le choix, parce que la sécurité des autres en dépendait. La solitude faisait partie intégrante de sa vie, et elle s’y était faite … Les quelques pas en arrière ne suffirent pas à arrêter Constantin, bien déterminé à la faire entrer dans l’eau. Elle souriait de ce sourire sans contrainte, d’un sourire sincère. La folie du jeune homme lui rappelait son frère, son frère dont la présence lui manquait horriblement ces derniers temps … Elle sentit la main humide de Constantin se refermer sur sa main et l’entraîner un peu plus loin, là où les vagues étaient plus fortes et où l’eau était plus profonde. « Me mouiller n’est pas le problème. Je crois que c’est la sortie qui va être plus compliquée. » Elle ne s’était pas déshabillée, elle, du coup, sa robe finirait forcément mouillée, mais elle s’en fichait un peu, un petit nettoyage et cette tenue serait comme neuve – elle avait déjà vécu bien des événements par le passé – .

Lorsque les vagues venaient s’écraser contre elle, elle était parcourue par un frisson et laissait échapper un petit cri de surprise. La température aurait pu être supportable en plein été ou avec quelques verres d’alcool dans le sang, mais ainsi, au tout début de la saison, et avec seulement deux petites coupes de champagne, elle n’était pas assez ivre pour pouvoir ignorer le froid. Mais elle décida de faire abstraction de cette pensée un instant – on lui disait souvent que la sensation de froid n’était qu’un ressenti psychologique – et se laissa prendre au jeu … Elle gicla quelques flopées d’eau sur son comparse, durant ces quelques minutes où ils en profitèrent pleinement. Et peu à peu, alors que le soleil abandonnait ses derniers rayons sur l’horizon, le calme se réinstalla entre eux, et les seuls sons que l’on percevait étaient les vagues qui s’écrasaient entre elles. Constantin finit par rompre ce silence avec cette voix, pleine de reconnaissance. Anna sourit dans la pénombre naissante et s’approcha de lui pour le prendre dans ses bras. « Quand tu veux. Tu connais l’endroit maintenant. C’est MON endroit, mais je te permets de venir quand tu en as besoin. » Ce contact avec lui ne réussit qu’à lui rappeler à quel point elle était seule à présent, et à quel point l’attention des autres lui manquait. Elle aimerait tellement que quelqu’un ait encore l’esprit assez sain et soit suffisamment proche d’elle pour savoir quand elle ne se sentait pas bien, pour être là quand elle en avait besoin, pour simplement la serrer dans ses bras sans rien lui demander en échange … Elle poussa un soupir et se détacha de lui. « Tu as raison, allons-y ! » Elle rejoignit la plage et regarda Constantin s’étaler sur le sable, sûrement pour sécher. Elle, s’arrêta à l’endroit où l’eau ne mouillait plus ses pieds, et commença à évaluer les dégâts. Elle attrapa un élastique et remonta ses cheveux en un chignon bâclé, puis elle lissa sa robe machinalement alors qu’elle savait qu’il n’y avait rien à faire pour le moment pour arranger ce problème. Enfin, elle croisa ses mains, les mit devant sa bouche et souffla dessus pour les réchauffer. Elle frissonnait et regrettait un peu de ne pas avoir fini son verre de whisky. Constantin voyait qu’elle avait froid et lui proposa généreusement de la réchauffer. Elle ne put refuser, elle se glissa dans ses bras et laissa la chaleur du jeune homme traverser sa peau. Elle fixait le ciel elle aussi, se souvenant de ses cours d’astronomie, se rappelant des nuits à la belle étoile avec Thomas … « C’est beau, en effet … » Elle ne croyait pas vraiment en tout ça, mais elle se surprit à se demander si l’une de ces étoiles était Thomas, Teresa ou Andrea. Une larme glissa sur sa joue sans qu’elle ne la retienne. Elle pleurait rarement en ce moment, elle se refusait à révéler ses faiblesses, mais avec Constantin, elle avait l’impression de pouvoir se permettre une petite seconde de vulnérabilité. Une seule …

Il proposa d’allumer un feu et de finir la bouteille de whisky. Elle haussa les épaules. Pourquoi pas ? Cela lui permettrait de se réchauffer. Elle se redressa et alla chercher des petits bouts de bois secs près des rochers. Lorsqu’elle revint, elle fit un petit tas avec et murmura Incendio. Les flammes s’élevèrent laissant la fumée s’évanouir dans l’obscurité. Elle s’assit à côté de Constantin et sortit la bouteille de whisky. Elle la déboucha et se tourna vers son ami encore allongé dans le sable. Il avait les yeux clos. S’était-il endormi épuisé par ses nuits blanches et cette soirée ? Elle l’observa pleine de compassion. Elle le comprenait. Les problèmes n’étaient pas les mêmes, mais les conséquences étaient semblables. Elle savait à quel point on pouvait être fatigué à la fin d’une journée et à quel point on pouvait maudire toutes les personnes qui tenteraient l’irréparable – c’est-à-dire les réveiller – du coup, elle rangea discrètement la bouteille dans son sac et s’allongea à côté du feu. Elle leva ses bras en l’air et tendit ses doigts vers les étoiles, comme si elle tentait de les attraper. Elle se souvenait de ces étés où, après avoir été couchée et bordée par son père, elle ressortait de sa chambre et s’allongeait sur la pelouse du jardin pour regarder le ciel étoilé. Cette époque semblait si lointaine … Elle désignait une à une les boules lumineuses et tentait de cartographier chacun de ces éléments avec leurs noms. Parfois, encore aujourd’hui, lorsqu’elle n’arrivait pas à dormir, elle pointait sa baguette vers son plafond et faisait apparaître cet univers de la nuit, cette immensité dans laquelle elle se sentait minuscule et où tous ses problèmes semblaient microscopiques. Ce soir, elle n’aurait pas à construire ce royaume parce qu’elle s’était offert le vrai, juste au-dessus de sa tête. Ses billes émeraude se perdaient dans cet infini et l’espace d’un instant, elle avait vraiment l’impression que tout était normal, que la guerre n’existait pas et que Tessa et Thomas se réveilleraient bientôt pour la rejoindre sur la plage comme ils avaient pu le faire par le passé. Elle avait cette euphorique sensation que les problèmes étaient résolus et qu’elle pouvait à nouveau vivre …
Elle était fatiguée, mais n’arriva pas à s’endormir. Du coup elle garda un œil sur Constantin, veillant à ce qu’il ne n’attrape pas froid ou ne s’étouffe pas. Il avait bien besoin de repos, et si l’un d’entre eux arrivait à dormir, le résultat était déjà plutôt bon. Lorsqu’il se réveillerait, elle le raccompagnerait et lui donnerait l’une de ses fioles de remède anti-gueule-de-bois. Puis elle irait s’enfermer chez elle – enfin dans sa chambre du Chaudron Baveur – pour se reposer un peu, pour être au calme, et retrouver ses problèmes quotidiens. Cette soirée avait été distrayante. Comme d’habitude, Constantin avait joué son rôle d’accompagnateur à merveille. Elle savait qu’elle pouvait compter sur lui, leur intérêt commun pour ces fêtes les rapprocherait toujours. Ils étaient comme ça, destinés à détester les soirées mondaines et à les supporter ensemble …

FIN
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