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sujet; Une poupée russe feat Guenièvre Lestrange.

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“I am selfish, private and easily bored. Will this be a problem?”  

"


Sergueï avait de suite accroché avec Aramis. L’abord simple et professionnel de ce dernier lui avait imposé le respect, le nom avait tenu l’honneur mais c’était surtout l’attitude sans ambiguïté dans un monde fait de méandres qui avait plu au russe.
Aramis dissimulait, était discret, des qualités intrinsèques à un mangemort de son envergure qui avait baigné dans un esprit tout aussi martial que celui qu’avait connu Sergueï chez lui, mais il ne mentait pas.

Sergueï n’était pas encore entièrement fixé sur les britanniques. Certains proches de Voldemort lui faisait l’effet d’être niekoultournye, vulgaires. Les Lestrange était une exception -parmi d’autres- cela dit : le père était admirable, Aramis lui plaisait et il lui avait proposé de lui faire visiter Londres un après-midi, quand à la sœur, on lui en avait parlé en termes élogieux bien qu’il avait suavement noté que l’on en traçait généralement qu'un portrait très global. Comme si personne ne s’accordait sur la façon exacte de la présenter.

Situé au rez de chaussée d’un hôtel luxueux, le somptueux salon de réception était illuminé par trois énormes lustres en cristal. Plusieurs portes-fenêtres donnant sur un jardin ornemental s’alignaient sur un des côtés, toutes fermées à cause des chaleurs de l’été. La salle était fourmillante de sorciers et de personnels. Un brouhaha continu qui poussa le jeune russe à faire abstraction des sons et de l’accent anglais trop éreintant pour lui.

Aramis l’avait prévenu tout juste que ce n’était pas avec lui finalement que la sortie se ferait. Il avait été convoqué, la marque s’illuminant sur le bras dans une douleur perceptible, pour une mission sans aucun doute. On ne faisait pas attendre Lord Voldemort. On pouvait repousser la sortie.
Son nouvel ami avait insisté cela dit, gribouillant une note de service qu’il dirigea sans doute vers sa sœur puisque peu après, Aramis lui confirma que -oui- on allait faire visiter Londres à Sergueï et que -oui- ce serait un Lestrange qui s’en occuperait.

Ou une Lestrange dans ce cas précis.

Ils se ressemblaient d’un certain point de vue et Sergueï n'eut aucun mal à savoir que c'était elle, même si, Guenièvre était évidemment toute aussi féminine qu’Aramis ne l’était pas. Mais ils avaient la même teinte sombre de cheveux, le teint clair et les sourires rares.

Elle n'avait pas l'air ravie d'être là non plus.

« Izvinite, excusez-moi. Vous êtrrre Gouenenivèrrrre ? » Il écorcha le prénom sans pouvoir en rattraper les consonnes.  Personne ne s’appelait ainsi dans l’Est. C’était un prénom qui respirait les forêts sacrés de Brocéliande, les légendes antiques des celtes. On ne mangeait pas de ce pain romantique en Russie. Les légendes y étaient sombres, empreinte de désespoir et les noms aussi abruptes que les steppes de la Toundra.

Il claqua sans bruit des talons dans un salut martial, celui-là même que l’on avait en croisant les professeurs à Koldovstoretz (et on vous apprenait très tôt à le faire sans faute). « Sergueï Moltchaline. Arrramis avoirrrr prévenu. »

Il aurait pu s’excuser pour la gêne occasionnée mais n’y pensa en vérité même pas. Le grand regard bleu sombre le prit légèrement au dépourvu et il se savait de grande taille mais la sœur d’Aramis frisait la petitesse absolue selon lui. Sans un sourire et bien que le corps raide se fasse plus souple, comme pour marquer un accueil millimétré, Sergueï fit signe vers la porte de sortie avec une courtoise déférence. « Nous sorrrtirrr. Ici il y avoir des krovopiïtsy, suceurs de sang. Vlad l’empaleur êtrrre leurrr ancêtre. Davaï. » Fit le blond avant d’enfin sortir dans la rue.

Enfin.

De quoi respirer. De quoi s’entendre aussi. Le hall de cet hôtel était pratique, visible, facile d’accès et pas très loin du Magister, ni même d’Herpo Creek mais il y avait beaucoup trop de monde qui y stagnait.

Il se retourna vers Guenièvre, la rapidité d'une kalachnikov de l'ère soviétique qui n'était pas encore, sous l’élégance naturelle. « Mon anglais est… rrrrustique. » Il aurait pu mieux parler mais il n’en avait aucune envie et voir ses interlocuteurs réagir à l’accent lui donnait en général une bonne mesure de ce qu’ils étaient et de comment ils se comportaient globalement.

Il attendit avec la patience d’un lynx des neiges.
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Plus rien n’allait. Les ventes avaient toutes étaient annulées, les rebuts en pleine préparation avait été renvoyé dans les cellules d’Azkaban. Les dossiers étaient tous emportés par des agents de la police magique et on m’avait demandé d’être joignable de jour comme de nuit. Je n’aimais pas ça. Bien sur je savais qu’il y avait eut des “disparitions” de rebuts, certains c’étaient enfuient après avoir forcés leurs maîtres à effacer leurs tatouages, d’autres étaient morts chez leurs maîtres mais je ne me doutais pas que tout irait si vite après les événements de Beltane. Contrairement à beaucoup d’autres je ne restais pas chez moi. A quoi bon? De toute façon je refusais de laisser mon poste tant que l’on ne m’en avait pas donné l’ordre. Et il s’agissait toujours du meilleur poste d’observation du ministère même si les journées étaient longues. J’avais l’interdiction de parler de ce qu’il pouvait se passer dans l’atrium à qui que ce soit, pas même à ma famille. En réalité mon père devait parfaitement savoir ce qu’il se tramait mais Aramis, lui n’en savait rien, j’en avais l’intime conviction. Je le voyais le soir et il n’agissait pas autrement que d’habitude alors j’avais décidé de ne pas l’inquiéter, pas inutilement en tout cas. En revanche j’avais parlé de tout cela avec Severus qui m’avait intimé l’ordre d’agir comme d’habitude. Je tentais de le faire mais le doute commençait à me dévorer de l’intérieur. S’ils annulaient les ventes qu’allaient ils faire des rebuts déjà “installés” dans les familles... qu’allaient ils faire de Liam? Dans l’incertitude la plus totale je ne pouvais me faire qu’un sang d’encre, imaginer le pire... Qu’allaient ils faire de moi? Mieux valait ne pas y penser. J’étais en train de trier les derniers dossiers des rebuts quand une note me parvint. Une note du deuxième étage. Mon sang ne fit qu’un tour avant que je ne reconnaisse l’écriture fine de mon frère. Aramis me demandait de le remplacer dans la visite touristique de Londres à un de ses “amis”. Un Russe. Il n’avait pas le choix, il avait une mission et ne pouvait pas faire faux bond ni au Lord ni à son ami. Après un bref message de ma part lui disant qu’il me devait un service je me mets en route. Contente d’échapper pour une après midi à l’atmosphère pesante de mon étage, mon service, mais légèrement agacée de jouer les guides touristiques pour un inconnu et mangemort de surcroit. Je transplanais devant l’hôtel qu’Aramis m’avait indiqué et après avoir prit une profonde inspiration je rejoignais le salon de réception ou je devais rejoindre “Sergueï Moltchaline”, grand, fin, manière parfaite -du moins c’était ainsi qu’il m’avait été décrit-. C’est lui qui vint à me rencontre le premier. Je lui offrais un fin sourire que je voulais courtois même si, en effet, il n’était pas des plus naturel. Il écorchait mon prénom de son accent à couper au couteau avant de se présenter comme l’aurait fait un membre de l’élite qui n’était pas au courant que nous n’étions plus au 15ème siècle.   En effet, Guenièvre Lestrange. Ravie de vous rencontrer sir Moltchaline.   J’espérais ne pas trop mal prononcer son nom, mais nous ne pouvions faire mieux l’un comme l’autre. Je laissais s’exprimer un regard surpris lorsqu’il me parla de suceur de sang... des vampires ici? ancêtre de Vlad l’empaleur? Mais de quoi parlait il?? Ainsi donc mon frère était devenus amis avec un Russe a qui le froid avait vraisemblablement abîmé une partie du cerveau? Néanmoins je me dirigeais vers la porte de sortie le précédent, je n’étais de toute façon pas là pour le guider au sein même de son hôtel. Une fois dehors j’ôtais un plis invisible de ma robe avant que nous nous retrouvions l’un en face de l’autre. Mon sourire se fit plus large et plus sincère lorsque je lui disais. J’aimerai parler aussi bien le Russe que vous ne parlez l’anglais.   C’était sincère. Son anglais était peut être rustique mais il était compréhensible et c’était bien là le principal.  Aviez-vous prévu un itinéraire avec mon frère? Des lieux de prédilections?  Une envie particulière? Je suis à votre disposition toute cette après-midi alors n’hésitez pas à demander. Ce n’est pas parce que je n’avais pas spécialement envie de jouer les guides touristique qu’il devait en pâtir. Je ferai payer mon frère le temps venu.


Dernière édition par C. Guenièvre Lestrange le Mer 22 Juil 2015 - 11:34, édité 1 fois
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“I am selfish, private and easily bored. Will this be a problem?”

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Si Guenièvre -Cederella- était nerveuse, si ses pensées étaient ailleurs, si la nervosité dû à ce qui se tramait dans l’ombre du Magister commençait à doucement se faire sentir, cela n’était en aucun cas visible et d'ailleurs Sergueï ne remarque absolument rien.

Elle avait été parfaitement formée.

Le russe au demeurant, bien qu’il soit homme à observer, considéra qu’il eut été inopportun de fixer la jeune femme. C’était la sœur d’un ami et ce titre n’était pas donné à la légère chez Sergueï.

« En effet, Guenièvre Lestrange. Ravie de vous rencontrer sir Moltchaline. »

Mmmmm la politesse européenne sonnait comme de l’hypocrisie aux oreilles d’un russe. Ravie, elle ne pouvait l’être. Pas encore en tout cas et peut-être jamais. Sergueï n’eut pas de réponses. Il savait qu’il avait un abord glacé pour la plupart des étrangers mais c’était le cas pour tout son peuple. On souriait moins, on ne disait que rarement ‘bonjour’, les formules suaves étaient interprétés comme des mensonges et les éclats de rire pour tout et pour rien comme des aveux de faiblesse. Maxime Gorky avait écrit « la seule chose que l'on voit sur les visages américains ce sont leurs dents ». Sergueï était en passe de se rendre compte qu’il en allait de même au sein de l’Élite britannique.

Et pourtant, force était de constater que le sourire de Guenièvre était agréable. Le jeu était parfait et les commissures des lèvres remontant les pommettes illuminaient un visage juvénile et frais, faisant pétiller le regard azur.

« J’aimerai parler aussi bien le Russe que vous ne parlez l’anglais. Aviez-vous prévu un itinéraire avec mon frère? Des lieux de prédilections? Une envie particulière? Je suis à votre disposition toute cette après-midi alors n’hésitez pas à demander. »

La réponse fut évidemment pratique. « Vous pouvoirrrr. Je fourrrrrnirrrr livrrrres pourrrr vous Gwenivèrrrrre. Et êtrrrre Sergueï. Moltchaline êtrrrre nom clan. Pas assez…. » Sergueï chercha le mot adéquat en anglais avant de la regarder d’un air fort sérieux. « …perrrrrsonnel. En Russie nom êtrrrrre composé prrrrénom, nom pèrrrre puis nom clan. »

Marchant prés de la jeune femme, Sergueï se garda, et ce malgré la foule, tout frôlement qui aurait pu être crispant. « Arrrramis avoirrrr parrrrlé de rrrrrrue connu. Je serrrrrais currrrieux de voir votrrrrre fourrrrnisseurrrr baguettes. Ollivanderrr, da ? Nous avoirrrr comme Drrrrumstang : Gregorovitch. »

S‘effaçant souplement sur le côté, Sergueï laissa la jeune femme passer devant lui sans mot dire, évitant la cohue avant de revenir à ses côtés comme si de rien n’était, le visage sempiternellement dans un masque serein aux couleurs d’iceberg du nord.

« Vous avoirrrr aussi fait classes à Poudlarrrrd je suppose ? »

Le fameux Chemin de Traverse n'était pas loin mais évidemment, Sergueï n'était vraisemblablement pas au courant de ce qui était arrivé aux Ollivanders.

Ou.
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L’hypocrisie était sœur des membres de l’élite. Les faux sourire, vrai-semblants, masques divers et variés étaient utilisés chaque jours, chaque heure, chaque minute et chaque seconde par les sorciers de sang-pur, pire encore pour les familles des 28 sacrés dont je faisais partie. Le faste, la grandeur, la pureté tant de mensonges pour berner les plus crédules. Ayant grandi au sein d’une des familles les plus reconnues d’Angleterre j’avais appris très tôt à maîtriser l’art des faux semblants et des sourires doucereux. Severus, lui, m’avait enseigné l’art de mentir à la perfection. Couplé avec l’infranchissable barrière de mes pensées j’étais devenue une belle poupée adapté au terrain de chasse les plus sombres. Qui se douterait une seule seconde de voir une sorcière aussi fragile, aussi futile que ma propre personne dans de d’obscurs situations ? Mais aujourd’hui je n’étais pas en mission pour le Lord, non aujourd’hui ce n’est pas de mon rang d’adhérente dont je devais user mais de celui de Guenièvre Lestrange, petite sœur d’Aramis, lui-même ami avec ce jeune homme grand et mince devant moi. Sergueï, un prénom aux consonances d’interdit, tout un poème, une envie de voyage, d’évasion. Il avait le charme de l’inconnu, son accent, le fait qu’il ne souriait pas, tout cela était aussi attirant que surprenant. Inhabituel mais pas dérangeant. Les étrangers fleurissaient au ministère. Le jeune homme n’avait rien à voir avec Felix, mais ce dernier n’était pas Russe… plus on partait vers l’est et moins les sourires étaient présents sur les visages… à moins que le Danemark ne soit un cas particuliers. Non en fait ce devait être Felix le cas particuliers. Oui, c’était un phénomène… mais je revenais rapidement vers le jeune Russe face à moi. C’est sur son cas que je devais me concentrer, sur ses souhaits et ses envies. Mon sourire était en effet plus sincère, plus naturel, il faisait souvent de moi une personne relativement avenante. Mon nom à lui seul se chargeait d’éloigner les indésirables. Bien. Je vous appellerai donc Sergueï mais appelez-moi Gwen. Ce serait sans doute plus simple pour lui. Même si entendre mon prénom ainsi écorché par tous les bouts m’amusait assez. Si vous avez ce genre d’ouvrage, je serai ravie de pouvoir en profiter. Après tout apprendre une nouvelle langue était toujours un atout et même si je n’avais pas été répartie à Serdaigle il n’en restait pas moins que j’étais plutôt curieuse et avide de nouvelles connaissances. Mais pour aujourd’hui il vous faudra vous contenter de Da, Niet et Spasibo…   Des bases que tout le monde connaissait plus ou moins dans toutes les langues non ? Il doit s’agir du chemin de traverse. Qui malheureusement avait un peu perdu de sa superbe suite aux émeutes mais qui restait selon moi un endroit magnifique et magique. Oui, la boutique Ollivander, une famille qui se transmet l’art ancestral des baguettes depuis bien des générations. Si Nyssandra m’entendait elle hausserait sans aucun doute les épaules. Mais ça n’en restait pas moins vrai. Son père et ses frères étaient très doués dans la confection et la réparation de baguette tout comme l’était son grand-père autrefois. EN parlant de baguette je sentais le saule sous mes doigts. Je prenais ma baguette et m’approchais du trottoir. Nous allons prendre le magicobus, cela nous évitera la cohorte. En été à Londres cela peut vite devenir insupportable.  Car si nous étions proches de secteur purement sorcier ce n'était pas le cas partout, des moldus, les vacanciers, les touristes… des attroupements se formaient partout c qui pouvait empêcher notre avancée ! L’avez-vous déjà pris ? Certains sang-pur rechignait à user de ce moyen de transport, moi je l’avais toujours trouvé très pratique bien que parfois très inconfortable. Mais pour cet après-midi j’avais réservé deux places, deux fauteuils plus précisément afin que Sergueï soit bien installé durant notre court trajet. Les plus puristes trouvaient ce bus trop « moldu » même s’il n’en était rien à mes yeux, ce petit bijou était truffé de sorts tous plus ingénieux les uns que les autres. Je vérifiais n’être pas trop observé par les moldus avant de sortir ma baguette et d’un mouvement léger du poignet appeler le bus. Le réseau était de toute façon contrôlé par le magister, ce qui évitait de mauvaises rencontres. En effet, au sein de la maison Serpentard. Et vous ? On dit que l’éducation en Russie est bien plus stricte que la nôtre, bien plus… « dure» est-ce vrai ?
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« Les russes n’atteignent jamais leur but mais le dépassent toujours. » Mme de Staël

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Guenièvre lui plaisait. Le nom avait une sonorité plus guerrière qu’il n’y paraissait mais le désir –infime- résonnait sur son palais: celui de lui donner une consonance russe. Gvinever en était la traduction chez lui. Gwinivèrrrrre, le ‘r’ roulant comme une matriochka au sol donnait une teinte slave bienheureuse au prénom.
Sergueï ne sembla pas au demeurant donner d’accord à la proposition de la jeune sœur d’Aramis. Il marchait à ses côtés, haute silhouette aux cheveux blonds foncés., écoutant avec sérieux ce qu’elle disait, comme si elle lui annonçait des éléments vitaux pour son avenir.

C’était là une caractéristique particulière qui mettait parfois mal à l’aise les britanniques qui côtoyait le très russe Sergueï. A première vue, rien ne prédisposait à le rendre sympathique : des poignées de main qui vous passaient l’envie de lui redire bonjour, un fatalisme primaire, une manière de siffler le thé brûlant par un après-midi en plein soleil, cette superbe à ignorer les éléments de la météo, le gout du tragique et le sens du sacré qui parfois s’invitait au détour d’une conversation comme un piranha dans un banc de sardines, la rugosité enfin. Celle auquel Gwen était confrontée en cet instant. Un russe ne faisait jamais l’effort de vous séduire. « Nous ne sommes pas des marchands de tapis Serioja. » avait l’habitude de lui dire sa grand-mère.

« Mais pour aujourd’hui il vous faudra vous contenter de Da, Niet et Spasibo… »

Le chatoiement des mots russes lui plut et Sergueï se contenta de lui couler un regard cobalt avant de s’écarter comme elle semblait l’indiquer. Le Chemin de Traverse était connu dans le monde entier. Large et lumineux sur les cartes postales mouvantes, on y trouvait le fleuron du mercantilisme de la Grande Bretagne. Sergueï avait eu peu de temps pour visiter, son oncle était un homme exigeant et s’abreuvait surtout de fêtes et de matchs de quidditch. Le niveau 7 était plus nerveux que ce qui pouvait sembler être. L’indélébile légèreté que pouvait conférer les fanions, les couleurs et les visites de stars du moment au niveau, n’en effaçait pas la somme de travail pour autant pour ses employés. La manipulation de l’opinion des sorciers de ce pays passait aussi par le sport magique. Que disaient-ils déjà à Rome ? Des jeux et du pain ? C’était exactement ça et la propagande s’avançait implacable jusque dans la délicate composition des équipes, jusqu’aux affiches résolument proches de l’Idéal de Voldemort, jusqu’aux commentateurs triés sur le volet pour leurs désinvoltes agressivités au micro.

« Nous allons prendre le magicobus, cela nous évitera la cohorte. En été à Londres cela peut vite devenir insupportable. »

« Magicobus êtrrrre??...»

« L’avez-vous déjà pris? »

Ils avaient parlé en même temps et Sergueï eut un fin retroussement aux coin des lèvres. Une fugace esquisse de sourire. « Niet. Avoirrrr usé cheminée et porrrtoloin. Ca êtrrr… » Il agrippa le bras De Gwen pour la faire reculer contre lui en entendant la détonation tonitruante suivi du flash de lumière. Le magicobus dans toute sa splendeur brutale s’étalait devant eux, sur deux étages branlantes et d'un pourpre nauséeux. Le sifflement des pneus grésilla aux oreilles du russe qui se demanda combien de litres de vodka avait pu ingurgiter l’homme au volant.

« B’jour Miss Lest’ange. » Le poinçonneur était court sur pattes, le cheveux sur la langue vu qu’il n’en avait pas sur le crâne, la casquette de contrôleur un peu de travers et le sourire hilare qui fit ciller le slave. Méfiant, Sergueï finit par grimper et alla s’installer du mieux qu’il put sur l’un des fauteuils. Ses jambes trop longues se replièrent et ses yeux fouillèrent -curieux- les alentours. Des lits de fortunes étaient visibles, similaire à ceux que l’on trouvait parfois dans le wagon sorcier du Transsibérien.

« En effet, au sein de la maison Serpentard. Et vous ? On dit que l’éducation en Russie est bien plus stricte que la nôtre, bien plus… « dure» est-ce vrai ? »

Les secousses frénétiques lui firent jeter un regard noir vers le conducteur, vieillard aux épaisses lunettes.

« Fai’bo’temps miss Lest’ange v’twouvez pas ? B’jour M’ssieur ! P’ems fois dans le magicobus ? On peut aller plus l’tement hein ! Ou plus vite ! » Vint joyeusement couper le petit poinçonneur, l’intonation cockney écorchant là-aussi l’anglais utilisé.

Sergueï fixa l’homme qui –bienheureux- donna les deux tickets à Gwen avant de baragouiner dans un accent que le russe ne comprenait absolument pas combien ça faisait plaisir de voir des jolies filles à bord de son bus.

Idiot. Le crétin en pinçait pour la jeune Lestrange remarqua placidement le russe.

Le corps souple malgré sa longueur, Sergueï prit le partit de se laisser aller au gré des mouvements du bus qui sembla accélérer. C’était comme subir les vents venant de Sibérie lorsqu’on se promenait sur la place rouge: il était inutile d’aller contre sa force extraordinaire.

« Education êtrrrre… pas plus strrricte. Pays êtrrre plus… durr…Bozhe moy… » Mon Dieu. Sergueï inspira avant d’observer la jeune femme au sourire impeccable et à la chevelure ébène qui semblait peu affectée par les tremblements saccadés du bus. Il secoua légèrement son visage, les boucles blondes sages glissant sur le front. « Nous pas rrrreprrrrendre…. bus de l’enferrrrr… pour rrrrentrrrrer Gwenivèrrre. » Il préférait encore rentrer à dos de mouton ou sur le balai de Baba Yaga (quoique non, pas Baba Yaga…). « Ou vous vouloirrrrr fairrrre mon éducation brrrritannique ici? »

Non parce que si c’était pour qu’il comprenne que vous aviez été aussi élevé à la dure, on n’était pas obligé d’aller vers autant d’extrémisme dans la démonstration.

« Koldovstoretz êtrrrre divisé en distrrrrict. Beaucoup de rrrrrusses font études leurrrs à Drrrrumstang.Magie noirrrre y être prrrriorrrrrité. Koldovtsoretz êtrrrre frrrriand alchimie et magie élèmentairrrrre expérrrrimentale. »
Un crissement de pneu à nouveau et le bus freina longuement faisant basculer Sergueï vers Guenièvre. Il eut le réflexe de poser ses mains de part et d’autres de la jeune femme, stoppant le mouvement. « YA ub'yu etogo drayvera… » Il allait tuer le chauffeur.

Un simple regard vers la sœur d’Aramis en guise -à peine- d’excuses et Sergueï se réinstalla, aussi correctement qu’il le put.

« Vous avoirrrr déjà voyagé Gwenivèrrre ? »


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La séduction était une arme purement féminine, voilà ce qu’on m’avait rapidement enseigner. Les hommes en usait parfois mais toujours de façon maladroite et relativement “lourde”. En Angleterre, dans les vieilles familles rétrogrades, on attendait d’un homme qu’il soit fort, qu’il tienne son rang, sa place au sein de la famille, en d’autre terme on attendait du fils qu’il ressemble le plus possible au père. Le premier né prendrait le nom et devrait en prendre le plus grand soin en perpétuant la lignée, en faisant fructifier les possessions de la famille. Les autres créerait des alliances avec les autres vénérables familles de sang-pur mais avec un choix plus “libre”. Il en était autrement pour les filles. La première née aurait droit à un meilleur époux que ses soeurs, un nom plus prestigieux, une alliance plus puissante... mais quoi qu’il arrive pour beaucoup de sorciers de l’élite les femmes étaient essentiellement vouées à prendre soin de leur famille et de leur domaine. Donner à l’époux ce qu’il demande, tout ce qu’il demande sans avoir ne serais-ce que l’espoir de briller par elle-même. Ma mère était ainsi, elle n’avait pas réellement choisi son époux et lui avait donné deux fils et une fille et je connaissais bien des femmes ayant malheureusement cette destinée. Mais les choses changeaient, doucement mais elles changeaient. Contrairement à certaine de mes connaissances je n’étais moi-même pas rentière, j’avais choisi de travailler. De prendre ma vie en main. Une façon de prendre un peu de distance avec tout ce qu’on avait pu m’enseigner. Bien sûr cela ne m’ôtait en rien de mon pouvoir de séduction purement aristocratique. Oui, je jouais du piano, oui je jouais des sourires et des regards mutins, oui je pouvais parfaitement guidé les elfes de maisons et mes subordonnés. La parfaite jeune femme à marier. Mais aujourd’hui je ne venais pas pour rencontrer mon futur époux mais pour découvrir l’ami de mon frère et lui servir de guide de la façon la plus agréable qui soit. Une toute autre méthode de séduction était alors mis en place. Une attitude plus naturelle, plus décontracté, amicale même. J’étais curieuse d’en découvrir davantage à son sujet. Nos voix s’était emmêlé et un léger rire quitta mes lèvres. J’allais lui répondre quand sa main enserra mon bras afin de m’attirer à lui. Surprise je n’avais pas eu le temps de réagir mais je comprenais son geste en entendant la détonation qui indiquait l’arrivée du magicobus. Je posais ma main sur la sienne et lui offrait un sourire rassurant tentant de le détendre un peu, même si j’avais bien compris que de ce côté là il y avait fort à faire. Voilà le magicobus, rapide et efficace. Il est également très pratique pour les jeunes sorciers qui ne savent pas encore transplaner et contrairement aux cheminées on n’en ressort pas couvert de suie!  Un transport en commun un peu plus... touristique. Je préférais éviter de lui parlé du côté moldu de l’invention... la base était certes moldu mais le reste avait beaucoup évolué pour atteindre au mieux les attentes des sorciers. Le poinçonneur quitta le bus pour venir vers nous. Bonjour, toujours très ponctuel.  Un petit compliment au passage ne faisait jamais de mal et permettait d’entretenir de bons rapports. Je grimpais dans le bus invitant Sergueï d’en faire de même d’un geste de la main et le conduisais jusqu’au bout ou deux fauteuils nous attendaient. Je m’installais bien au fond du mien, les jambes légèrement repliées. Le bus démarra en trombe, mon corps suivait chaque virage chaque accélération. Mon regard se posa de nouveau sur le contrôleur, je réglais les deux tickets et lui indiquais. Un temps magnifique en effet, d’ailleurs nous souhaiterions profiter du paysage jusqu’au chaudron baveur.    Ainsi il était inutile que nous y soyons en moins de deux minutes. Il pouvait donc ralentir.... un peu. Je l’observais sans montrer mon amusement. Oui, le premier voyage était toujours très surprenant. Plus dur? Que voulez vous dire...?   S’agissait-il du froid? Du peuple? Des coutumes? Sergueï semblait subir chaque mouvement de magicobus, d’ailleurs ses paroles allaient en ce sens.  Prenez une grande respiration et laissez votre corps épouser le fauteuil et suivre ainsi les mouvement du bus sans subir trop de heurt.  Sans doute une question d’habitude, j’avais pris ce bus à de nombreuses reprises ce qui expliquait ma facilité a rester stoïque, quasiment immobile et à être aussi “proche” du poinçonneur et du conducteur. Promis, nous ne rentrerons pas à bord du magicobus mais tentez tout de même de profiter du paysage. L’Angleterre est un beau pays.   Malgré tout, oui j’aimais mon pays et j’aimais m’y promener même si je ne le faisais que trop rarement. Laissez-moi deviner, vous avez donc fait vos classes à Kol-dov-sto-retz?   J’imaginais simplement l’apprentissage d’art aussi ancien que complexe et donc plus pointu, demandait un réel sang froid, un contrôle de soi ce que Sergueï avait, à n’en pas douter. Avec L’arrivée de Voldemort au pouvoir les Carrow nous avaient enseigné davantage de magie noire... Le bus se stoppa pour laisser passer des piétons. Le freinage fut rapide, trop rapide pour que le jeune Russe ait le temps de se retenir autrement qu’à mon propre fauteuil. Nous étions maintenant très proche l’un de l’autre et pourtant j’avais conservé mes mains sur mes genoux comme si de la glu perpétuelle avait été posé sur mon siège. Un sourire amusé éclaira mon visage lorsque je précisais. J’allais justement ajouter que les freinages étaient les plus compliqués à maitriser.  Il se réinstalla et j’hochais la tête. Voilà, bien au fond.    Mieux valait être correctement installé pour voyager le plus confortablement possible. Une seule fois, au nord est des états unis à Boston pour les fiançailles d’une amie.   Nyssandra qui nous avait fait partagé son quotidien dans cette ville si particulière. Pourquoi avoir choisi de vous installer si loin de votre terre natale?  Pourquoi l’Angleterre? Oh bien sur il était devenu mangemort, je le savais mais si j’avais toutes les raisons du monde pour vouloir m’éloigner d’ici j’étais curieuse de connaître les siennes... même si je doutais qu’il me réponde sincèrement sur ce point là. Un regard vers l’extérieur pour voir ou nous étions que déjà la bus allais de nouveau s’arrêter. Je posais ma main sur la sienne et le regardais dans les yeux. Nous allons freiner, bloquez votre respiration..... Maintenant.   Cela allait lui permettre d’être concentré sur autre chose et ainsi mieux “vivre” ce dernier freinage.  Bravo, vous vous y habitueriez vite.  Je me levais et remerciais d’un signe de tête le conducteur ainsi que le contrôleur avant de descendre juste devant le chaudron baveur.
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“She's like snow in Russian," said Anna. "Snow in the evening when the sun sets and it looks like Alpengluhen, you know? And if snow had a scent it would smell like that [the rose]....”  

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« Plus dur? Que voulez-vous dire...?  Prenez une grande respiration et laissez votre corps épouser le fauteuil et suivre ainsi les mouvements du bus sans subir trop de heurt. »

Le russe se laissa aller contre la siège, et ses longs doigts firent lentement le tour de ses genoux afin de se donner un équilibre précaire. On disait beaucoup de choses sur Guenièvre Lestrange et Sergueï les trouvait toute vrai. Fragile et souriante, aimable et réservée, les manières impeccables enfin d’une aristocratie séculaire sur le visage le plus jolie et le plus transparent qui soit.
Sergueï était d’un naturel silencieux et sobre et il en concevait une sorte de fierté taciturne. Loin d’être misanthrope, il appréciait la compagnie des gens tout autant qu’il ne la recherchait pas et de manière surprenante, il crut déceler la même chose chez la  sœur de son ami. L’assurance de toujours se voir entourer à bon escient et de pouvoir s’éclipser tout autant sans créer de remous.
 
Il la détailla du regard, gardant son aspect immobile et consciencieux. Vêtements de bonne facture, sorciers évidemment, elle était sanglée dans des matériaux fins et légers. Agréable fut le mot qui lui vint à l’esprit.

« Laissez-moi deviner, vous avez donc fait vos classes à Kol-dov-sto-retz? » Sergueï acquiesça dans un mouvement élégant des cils. «Da. Koldovstoretz. Etrrrre trrrrrès différrrrent de Poudlarrrrd ou même Drrrrrumstang. Nous étudier en prrrrrremier lieu la magie sous toute ses forrrrmes. Expérrrrrrience plus poussé. Nous parrrrr exemple, étudier elfes de maisons et magie sans baguettes. Elfes de maison êtrrrrre extrrrrrrémement puissants. »

Ces derniers bien que leur travail soit au final sensiblement le même, étaient mieux traités au sein des clans russes et ce justement parce qu’ils étaient possesseurs d’une magie fort ancienne que personne ne s’expliquait. Évidemment certains d’entre eux finissaient par servir de cobaye ou d’expérimentation afin de comprendre la magie qui émanait de ses êtres mais Sergueï était particulièrement attaché aux siens qu’il avait ramenés avec lui de Saint Saint-Pétersbourg. « Drrrrumstang et Poudlarrrrd êtrrrre plus porrrtés sur magie noirrrrre. Êtrrrrrre intérrrrrréssant également. »

La magie noire était traitresse selon le jeune russe. On n’obtenait généralement rien sans rien. Il fallait sacrifier pour obtenir. C’était une branche dangereuse dont la mouvance pouvait s’avérer fascinante certes, mais trop instable pour le mangemort. Il écarta une mèche de son front, posant ses orbes cobalts sur la jeune femme. Il ne la voyait pas pratiquer ce genre de magie mais il avait surement tord sur ce sujet. Le minois de poupée d’albâtre pouvait être un leurre.

C’était même souvent le cas.

Lui-même en était un. Vingt pieds de lave sous six pieds de neige. A moins que ce ne soit le contraire.

« Une seule fois, au nord-est des états unis à Boston pour les fiançailles d’une amie .»

Une amie américaine? Le regard se fit volontairement anodin.

« Da. Vous êtes zakadychny droug ? Bonnes camarrrrrades? » Le russe se cala du mieux qu’il put au vu de sa longueur fine et anguleuse comme elle le lui avait si poliment indiqué.  « Avoir eu une année élève étranger amérrrrricain à Koldovstoretz. Lui avoirrrrr disparrrru au bout de deux mois. » Le ton ne changea pas, toujours régulier. « Êtrrrre rrrretourrrné chez lui. Peut-êtrrrrre. Frrrrroid trrrrrrop vigourrrreux en Sibir’. »

L’école était située dans les confins de la Sibérie. Ils n’avaient même pas besoin de se cacher réellement, personne ne venait dans ses zones reculés et âpres. Des sortilèges néanmoins couvraient l’étendue comme une forêt de la taïga aux yeux moldus. « Lui passer temps à rrrraconter blagues. Occidentaux toujourrrrs êtrrre en train de plaisanter. »

Il allait répondre à la question de sa venue en Angleterre lorsqu’elle tendit sa main sur la sienne en un geste dégagé lui glissant subtilement un conseil charmant sur la respiration. Le coin de ses lèvres se releva quelques secondes en un sourire fantomatique. C’était bien propre aux Lestranges de s’inquiéter pour le bien-être d’un ami là où les Moltchalines auraient tout simplement attendu de voir comment la personne aurait réagi.  Le silence glissa le temps du crissement de pneus et la pesanteur du frein qui projetait en arrière puis en avant.
Il ne la quitta pas du regard avant de se relever en s’époussetant.
« Avoirrrrr été… » Serguei chercha le mot adéquat en anglais, les pieds enfin sur la terre ferme, réajustant son col en contemplant l’énorme double-car qu’était le Magicobus. « …enrrrrichissant. Ça être comme monter sur charrrr rrrusse.»

Le russe tendit son bras de manière naturelle vers l’entrée du pub afin que Guenièvre ne passe devant. « Brakosochetaniye. » Il abaissa son regard de nouvelle vers elle. «  Marrrrriage. » Traduisit-il en en suivant à ses côtés la jeune femme.  « Ma tante Oksana a épousé il y a longtemps déjà sorrrrrcier anglais. Selwyn. Avoirrrrr été beau marrrrriage. » Ils n’étaient plus ensemble évidemment. Depuis longtemps mais les Selwyn avaient apportés d'autres propositions de mariages avec eux, d’autres mélanges de sang pur et une fortune aussi.  Du bonheur également aussi étrange que cela ne puisse paraitre. Sa tante Oksana était encore proche d’Ekke, une romance platonique que les deux ne cessaient jamais de jouer même si le désir s’était envolé. Les Moltchalines n’étaient pas de tempérament possessif et se fichaient éperdument de lois codifiés par une société qu’ils récusaient. Ils étaient sorciers, leur sang était pur et la magie qui coulait inexorablement dans leurs veines l’étaient également. Il y avait toujours des terrains d’entente.

« Frrrrrère êtrrrrre ici et soeurrrrr également. Je prrrrrrésenterrrrais à toi si toi bien vouloirrrrrr. » Sergueï eut un regard perplexe devant le mur de pierre devant eux. C’était donc ça le Chemin de Traverse ? Oh, non, ses souvenirs lui revenaient maintenant et il son visage prit une teinte moins sévère tandis qu’il sortait sa baguette de l’intérieur de sa cape. « Puis-je ? » Il fallait juste qu’elle lui indique le code particulier et il se glissa derrière elle afin de mieux voir et de mieux suivre les pierres qu’elle indiquerait.
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Il était étrange de s’apercevoir que nous nous observions en silence. Peut-être faisait-il comme moi, tentait il de décrypter le moindre mouvement de cil, la naissance d’un sourire même infime. Percer son regard mystérieux, apprécier son accent, comprendre comment et pourquoi il avait rapidement plu à mon frère. Aramis ne se liant pas si facilement j’étais curieuse de comprendre comment ses deux-là avait pu devenir ami. D’un point de vue purement féminin Sergueï avait en effet tous les atouts de son côté. Il était grand, bien fait de sa personne, sans doute sportif vu le travail qu’il avait choisi, même s’il ne souriait pas il ne dégageait pas non plus une antipathie à toute épreuve et il y avait ce petit côté exotique qui plaisait à beaucoup de demoiselles. En revanche ce n’était clairement pas cette description qui avait fait du Russe un ami de mon frère. Aramis devait apprécier ce calme olympien, cette « force tranquille » qu’il dégageait et l’économie de paroles inutiles. En bref tout ce que je pouvais moi aussi apprécié. Même en étant une femme j’aimais moi aussi ne pas être obligé de meubler pour meubler une conversation. L’alimenter simplement et directement de façon fluide sans que ce ne soit un calvaire pour l’interlocuteur. Une discussion animée mais pas trop, voilà ce qui me plaisait actuellement chez le jeune homme qui me faisait face. Bref, inutile de rêvasser, le temps filait et nous avions toute l’après-midi pour nous observer! Il me parlait de son école avec enthousiasme et j’étais moi-même très à l’écoute de ce qu’il me disait. Intéressant était un terme bien trop faible, j’aimais apprendre et toutes sortes de magie. J’étais une élève relativement douée mais j’avais pour moi une grande patience et une ténacité sans faille. Cela me rappelait les exercices que je pouvais faire avec Severus concernant l’occlumancie ou ceux que je m’étais imposé pour l’animagie. Des magies sans baguette, sans autre source d’énergie que la force de caractère et le travail. Malheureusement, en Angleterre, les elfes de maison sont reliés par des contrats magiques ancestraux aux plus importantes familles de sang-pur et ils sont bien souvent utilisés comme serviteurs, usant peu ou mal de leurs réels pouvoirs.   La famille Lestrange ne faisait pas exception à la règle, j’avais grandi avec un elfe de maison bien souvent plus sympathique que ma mère, il nous couvrait et devançait nos demandes sans jamais rechigner malgré les mauvais traitements que pouvait lui infliger ma mère ou qu’il s’auto-infligeait. Mais j’étais tout à fait d’accord sur l’étendue des pouvoirs qui étaient les leurs. En effet, personne n’enseigne la magie sans baguette à Poudlard et c’est bien dommage selon moi, ce doit être vraiment passionnant. Non, pour les sorciers anglais la baguette était simplement le prolongement de notre bras, plus qu’un « outil » il faisait partie intégrante du sorcier, je prenais moi-même un grand soin de la mienne depuis notre première « rencontre » dans la boutique Ollivander, d’ailleurs en parlant du loup… Oui, une amie d’enfance mais elle est revenue vivre en Angleterre, ses fiançailles ont été annulées. Ce sont des choses qui arrivent… même si concernant Nyssandra c’était un peu plus douloureux et… répétitif. Trop répétitif à mon gout. J’écoutais attentivement le jeune Russe tout en imaginant les vastes étendues de neige. Le ciel et le sol se confondant. J’aime la neige, le froid. Mais je doute réellement connaître la morsure du froid telle qu’elle peut l’être en Russie.  Les hivers anglais devait être une vraie rigolade pour les Russes. J’ai remarqué ce détail chez les américains mais c’est… distrayant, à petite dose.   L’humour anglais, plutôt mordant,  n’était pas vraiment reconnu pour être un des meilleurs, non, nous étions reconnus pour avoir un flegme à tout épreuve. Le bus se stoppa et nous pouvions nous relever. Je me dirigeais donc vers l’avant du bus, non sans remercier le conducteur et indiquer au contrôleur que nous n’aurions pas besoin de ses services pour le retour. Un char russe, des pensées idiotes me traversaient l’esprit. J’imaginais Sergueï sur un char tiré par des ours blanc, l’image faisait flotter un sourire amusé sur mes lèvres. J’entrais dans le chaudron baveur offrant quelques hochements de tête entendu au patron et à deux clients de ma connaissance. Nous ne faisions que passer. Je me souvenais de cette alliance étrangère sans avoir pu remettre un nom sur l’épouse d’Ekkehardt Selwyn qui avait une tendance non négligeable à changer d’épouse comme on change de robe de sorcier ! Mais le mariage n’était pas si récent, je demandais donc par pure curiosité. Allez-vous faire comme votre cousine ? Un mariage, une alliance avec une famille de sang-pur ?   Il avait lui-même posé la question du mariage dans notre conversation, ma question n’était alors qu’une suite logique. Je serai ravie de faire leurs connaissances. Etes-vous le plus jeune ?   Avait-il la même place que la mienne dans sa fratrie ? Même si, bien sur le fait qu’il soit un homme rendait la place en question bien différente, sans compter le fait qu’ils soient Russes. Etaient-ils tous venus là pour trouver un époux, une épouse… ? Les alliances avec les sang-pur se faisaient de plus en plus même si certaines familles restaient réfractaires à une telle ouverture.  Nous nous retrouvions devant le mur de pierre, la « porte d’entrée » du chemin de traverse. J’allais sortir ma baguette lorsque Sergueï me demanda s’il pouvait ouvrir lui-même le chemin. Bien sûr.   Je lui indiquais donc les pierres les unes à la suite des autres et les briques se mirent en mouvement découvrant une rue ou les sorciers vaquaient à leurs occupations. Il y avait beaucoup moins de monde qu’en période de rentrée et certaines boutiques avaient fermés suite aux émeutes. Il restait des traces visibles de tout ce qui avait pu se dérouler ici. J’aimais cette rue, j’aimais y arriver de cette façon. C’est donc avec un large sourire et un regard pétillant que je me tournais vers Sergueï. Soyez le bienvenue au chemin de traverse.   Je lui présentais la boutique de chaudron, la première sur notre gauche, une boutique de prêt à porter en face. C’est une rue très commercante, c’est ici que tous les sorciers viennent chercher leurs fournitures scolaires, à la fin de l’été il faut jouer des coudes pour avancer.   J’avais de bons souvenirs dans cette rue, lorsque nous venions avec mes frères pour acheter leurs fournitures puis les miennes… Je pouvais avancer ici les yeux fermés et nous avions de la chance il n’y avait pas foule aujourd’hui. Il y a le magasin d’accessoires de quidditch et de sports sorcier sur notre droite un peu plus loin.   Il travaillait en tant qu’adjoint au directeur des sports sorcier, j’avais donc pensé que ce détail l’intéresserait. La boutique Ollivander est tout au bout, souhaitez-vous boire quelque chose ? Ou déguster une glace ? Florian Fortarôme est un glacier inventif et surprenant.   Même si le fait d’avoir été interrogé de façon plus ou moins poussés par des rafleurs avait laissé des traces sur l’homme il restait le meilleur glacier à mes yeux ! Sa boutique est un peu plus loin après la librairie de Fleury et Bott, en face de chez Madame Guipure, propriétaire de la boutique de prêt à porter qui se fera un plaisir de vous faire plaisir.   Dis-je amusée avec un clin d’œil imitant la vendeuse de la boutique qui m’avait joué la même scène lors de mon dernier achat. J’étais détendue, du moins je tentais sincèrement de l’être d’un point de vue extérieur.
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“She's like snow in Russian," said Anna. "Snow in the evening when the sun sets and it looks like Alpengluhen, you know? And if snow had a scent it would smell like that [the rose]....”

"


« J’aime la neige, le froid. Mais je doute réellement connaître la morsure du froid telle qu’elle peut l’être en Russie. »

Sergueï garda pour lui que de fait, les britanniques ne connaissaient pas réellement la portée du froid. Aucun européen à vrai dire. Le Colonel Hiver comme on aimait l’appeler chez lui était aussi protecteur que persécuteur et durant ses années à Koldovostoretz, l’un des jeux avait été de verser dans le vide des bouilloires d’eau chaude qui instantanément devenait buée au contact de l’air froid.

« Allez-vous faire comme votre cousine ? Un mariage, une alliance avec une famille de sang-pur ? »

Sergueï acquiesça vocalement d’un simple « Da » qui avait le mérite d’être honnête et limpide. Il en était des mariages au sein des grands clans russes tout comme il en était le cas au sein de l’Élite: ce n’était jamais que des unions établis comme des contrats. Une alliance était en effet le mot exact. Sergueï ne s’était jamais empressé de former un lien de ce genre, mais ses parents avaient été subtils sur le sujet. Son oncle Selwyn quand à lui avait longuement parlé et vanté son autre nièce, Lucrezia Rowle, et après quelques discussions avec la jeune femme, Sergueï n’y aurait vu à vrai dire aucun inconvénient. Elle était aussi froide que lui, aussi peu encline aux sentiments et suffisamment maitresse d’elle même pour tenir dans un environnement étranger. Ils ne s’intéressaient mutuellement pas, ce qui, selon le russe, rendait adéquate les chances d’une union fructueuse.
Elle avait disparu cela dit et Aramis semblait enquêter sur la chose lorsque le temps le lui permettait. Sergueï n’en voyait pas l’intérêt : tout semblait conclure à une sorte de suicide.

Les sentiments n’étaient pas vraiment le fort du jeune homme. Sergueï avait l’habitude d’être implacable de caractère et la maitrise du corps s’était étendu naturellement sur le cœur. L’amour il l’avait quotidiennement, dans le rire de Yulia, dans les conseils de Kirill, dans la générosité de son oncle, dans les missives parentales, dans les verres entre amis. Selon Sergueï l’agitation des hommes et femmes autour d’un amour prétendu supérieur parce que subitement ‘unique’ était une gageure. Avoir envie d’un corps n’était pas une excuse pour désirer le posséder longuement en cachant ça sous un terme sacré. L’amour étant un don, il ne se monnayait pas chez le russe et surtout il se donnait avec parcimonie (tout comme ses sourires). A la famille d’abord puis aux amis consciencieusement choisis et enfin à ce qui vous faisait vibrer d’une façon ou d’une autre, aussi triviale que cela puisse être.

« Je serai ravie de faire leurs connaissances. Êtes-vous le plus jeune ? »

« Niet. Etrre benjamin. »

Guenièvre s’était doucement poussé pour se placer au mieux et Sergueï nota le naturel avec lequel elle évoluait dans l’espace.

« Bien sûr .»

Le russe la gratifia d’un léger mouvement de tête et tapota sa baguette là où elle l’indiquait gracieusement. Un grand fracas retentit brusquement, accompagnés de mouvements de roches encore plus bruyants qu’une hache sur un rondin de bois. L’éclat de la vaste allée glissa entre les pierres pour illuminer les deux sorciers et Sergueï rangea sa baguette, le visage impassible mais l’allure curieuse, une étincelle de satisfaction dans le cobalt des yeux.

« Soyez le bienvenue au chemin de traverse. »

Il eut un regard vers la jeune femme à ses côtés et passa sa paume le long du dos sans jamais pour autant toucher, faisant juste vibrer l'air le long de la colonne vertébrale dans un geste courtois, l’invitant ainsi à passer devant. Il accomplissait ce geste rarement mais, même si cela ne se voyait absolument pas sur aucun millimètre de sa personne, Sergueï Moltchaline était de bonne humeur en cet instant précis.

La magie. Partout. Un monde où il n’y avait pas une seul goutte de moldu. Évidemment il fallait se cacher, et le Chemin de Traverse était invisible aux yeux des non-sorciers, chose que Sergueï ne comprenait toujours pas. Ils étaient l’évolution. Ils pouvaient d’un mouvement de poignet les anéantir. Pourquoi prendre tant de précautions pour les protéger quand eux avaient passer des siècles à tâcher de les brûler et de les persécuter ?

Pourquoi cela aurait été à eux de prendre des précautions lorsqu’ils avaient les armes ?

Sergueï tourna son regard vers le marchand de chaudron expliquant à Guenièvre qu’il avait réussi à en percer une fois durant une mauvaise manipulation en potion.

« Il y a le magasin d’accessoires de quidditch et de sports sorcier sur notre droite un peu plus loin. »

« Vous avoirrrrr balai trrrrrès sophistiqué. Nous montions surrrrr trrrronc d’arrrrbrrrrre coupé à la hache. » Sergueï avisa d’un ton dégagé et neutre. Plus il avançait, plus les différences flagrantes qu’il devait y avoir entre les études à Poudlard et celle à Koldovstoretz lui sautaient au visage. Les fournitures en elle-même déjà différaient et il s’arrêta avec grand intérêt devant la boutique d’Ollivander. « Baguette votrrrre avoirrrrr été prrrrrrise ici ? Grégorovitch êtrrrrre favorrrrrrisé chez nous mais j’ai entendu grrrrrrrand bien d’Ollivanderrrrr. Lui penser que baguette choisirrrrr sorrrrcier n’est-ce pas ? » C’était assez empirique comme façon de voir les choses. Une sorte d’idée de prédestinée au sein de la magie que Sergueï évoquait avec circonspection.

« Souhaitez-vous boire quelque chose ? Ou déguster une glace ? Florian Fortarôme est un glacier inventif et surprenant. »

Le russe contempla le visage rayonnant de Guenièvre et finit par acquiescer sobrement. La gourmandise féminine était curieusement quelque chose qu’il trouvait adorable et il cilla légèrement au nom. « Fortarôme ? » Son œil glissa sur un bâtiment dont les fenêtres s’étaient vu éclatés et jamais réparés. Un vestige sans doute des coups d’éclats qui avaient eu lieu ici il y des mois de cela. « Avoirrrr vu son nom dans Pravda Sorcière. Lui avoirrrr trrrravaillé pourrrrr rrrrrebel, da ? »

Sergueï ne sembla pas soucieux ou enclin à creuser plus. Les affaires internes du gouvernement de Voldemort étaient pour lui une source d’informations qui’l transmettait à Moscou, ni plus ni moins.

« Sa boutique est un peu plus loin après la librairie de Fleury et Bott, en face de chez Madame Guipure, propriétaire de la boutique de prêt à porter qui se fera un plaisir de vous faire plaisir. »

Un amusement fugace passa sur le visage du jeune homme, notant le clin d’œil espiègle. Il s’imaginait parfaitement en effet Guenièvre dans une boutique de prêt-à-porter. Peut-être trop bien même et Sergueï suivit du coin de l’œil la devanture aux mannequins coquins dont les modèles se faisaient et défaisaient dans des froufrous de tissus. De quoi attirer l’œil des sorcières qui pénétraient joyeusement dans l’antre, et celle des sorciers qui -pour certains- émettaient quelques sifflements primaires lorsque le modèle était appétissant.

« Koketlivyy. » Fit remarquer le russe. Attrayant. « Mais eux pas fairrrre ma couleurrr. » Le décalage entre la plaisanterie et le regard glacé ou l’absence de sourire qui n’indiquait aucunement le badinage de l’instant, rendait la scène légèrement insolite et Sergueï pencha une fois son visage sur le côté en signe de connivence tacite.

La jolie devanture du glacier lui fit arquer un sourcil malgré l’air morose et pâteux du vendeur qui s’illumina pourtant un peu en voyant Guenièvre. Décidément, les Lestrange étaient plus populaires que Sergueï ne l’aurait cru. C’était une bonne chose selon lui et il se fit la réflexion qu’il n’y avait au final aucune raison d’en être surpris. Guenièvre à elle seule était digne de remporter tout les suffrages. L’apparence frêle mais l’âme d’acier qu’on devinait derrière l’étincelant bleu du regard suffisait à susciter l’intérêt bienveillant ainsi qu’une pointe d’admiration silencieuse.

Sergueï se pencha à l’oreille de la brune et glissa dans un murmure inaudible. « Vous êtrrrrre très apprrrrréciée Gwenivèrrrre. » L'intonation était si dénué d'indications qu'il était tout bonnement impossible de savoir s'il parlait de manière globale au vu de la réaction des commerçants et autres à l'approche de la jolie femme, ou si c'était un ajout personnel comme une remarque supplémentaire.
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Voilà qui n’était pas habituel pour moi, m’imaginer loin de ce sol qui m’avait vu naître et qui vraisemblablement me verrait mourir assez jeune. Au fond il était humain de rêver d’une vie meilleure sur des terres lointaines. Liam me parlait de son « chez lui » ou le sol était verdoyant et les gens accueillant alors que Sergueï me semblait symboliser l’inverse parfait. Des terres glacées et un peuple plutôt froid. J’aimais les deux parce qu’ils m’éloignaient de ma prison dorée. J’aimais les deux parce que j’étais capable de m’imaginer courir en toute liberté tant dans la neige que dans l’herbe. Loin de Londres, loin de l’Angleterre et de la guerre…. Non, j’étais réaliste et parfaitement consciente que l’herbe n’était pas réellement plus verte chez le voisin. Alors mes rêves étaient aussi nombreux que fugace et ils resteraient à jamais emprisonner dans mon esprit. Je revenais sur terre en faisant découvrir le chemin de traverse au jeune Russe. Je l’enviais de découvrir une autre terre, une autre culture et tout comme sa famille avant lui il allait sans doute prendre racine ici. Si j’avais été très sincère avec lui, si je le connaissais et l’appréciais davantage je lui aurai conseillé de fuir. Fuir ce pays en guerre, fuir cette dictature mal établie, ce monde sorcier sans cesse vacillant qui brimait, frappait en oubliant les humains au bout des baguettes. Mais il faisait partie de ces hommes marqués au fer rouge, en proie à une allégeance stupide qui ne les conduiraient nulle part si ce n’était une mort plus douloureuse encore. Mangemort ou insurgé ma place n’était pas dans leurs camps quand bien même mon nom et mon cœur pouvait se disputer eux aussi… Il n’y a ni bien ni mal juste des enfants se disputant les plus beaux jouets en écrasant les autres enfants du bac à sable. C’était également le cas des alliances de convenance, des mariages arrangés… L’amour, ne fait guère attention au sang, ni au nom. Il vous tombe dessus, parfois avec pertes et fracas mais quelle importance quand on est certain d’avoir trouvé celui qui vous complète le mieux ? Celui qui sait se taire lorsque tout le monde parle, qui ose parler quand tout le monde se tait. Simplement celui avec qui il semble naturel de partager son temps, son cœur et son corps. J’avais parfois l’impression d’être un oiseau rare, à la recherche d’un amour parfait, d’un amour fusionnel, passionnel, entier. Tout dans mes relations avait ce gout de trop peu, qui sait, peut-être était-ce due au manque d’amour parental, aux liens étranges que j’entretenais avec Severus, avec mes frères. La peur de l’abandon était toujours là, bien vivace entre deux battements de mon cœur. Je souhaitais à Sergueï de trouver cette perle rare même si j’avais bien compris que son cercle de « recherche » se voyait déjà restreint par la pureté du sang. Nous parlions de sa fratrie, il avait un frère et une sœur, tous deux plus âgés que lui. J’esquissais un sourire, comme si nous partagions un secret, une certaine connivence d’être tous deux les « petits derniers » de nos familles. Ce n’est pas la place la plus simple n’est-ce pas.   Il avait la « chance » d’être un garçon et plus encore d’être bien le fils de ses parents, ma place n’avait en effet rien de réellement comparable à la sienne mais il n’en restait pas moins que les clichés sur les petits derniers, les enfants les plus gâtés soi-disant avaient la vie dure. Une fois le passage ouvert j’avançais d’un pas léger, ni trop lent, ni trop rapide pour le laisser profiter pleinement de l’endroit et de noter ce qu’il souhaitait retenir de notre visite. J’étais amusée par ses révélations sur ses « talents » de potioniste, avec Severus comme professeur, ce genre d’erreur ne m’était pas permis mais ça je me gardais bien de lui dire. Des troncs d’arbres ? Vraiment ?   L’image était des plus amusantes, j’imaginais un match de quidditch avec de tel objet… tout fonctionnerait sans doute au ralenti ! Moi qui aimais la vitesse et la précision il était clair que de ce côté-là je n’apprécierais pas me déplacer avec un morceau de tronc en guise de balai ! Ici, plus ils sont fins plus ils sont rapides et… sans doute aussi beaucoup plus « confortables ». Vous en avez emmené un avec vous ?   Demandais-je tout de même curieuse, après tout il avait peut-être son tronc préféré ! L’idée en tout cas m’amusait vraiment beaucoup. Je sortais ma baguette la lui montrant tout en la décrivant. En effet, pour ma première année à Poudlard. Du bois de saule contenant une plume de phénix.   Le saule qu’on disait reversé aux sorciers ayant un grand potentiel mais un sentiment quasi-permanent d’insécurité injustifié…. La bonne blague. En effet, Sir Ollivander pense que la baguette choisit son sorcier, voilà pourquoi la première essayée n’est souvent pas la bonne. Celle-ci fut mon quatrième essai.   Et c’est dire s’il avait été surpris par le choix de cette dernière… Vous n’avez pas choisi la vôtre de cette façon ?   Un lien particulier unissait chaque baguette à son propriétaire, j’en étais convaincue, et pas seulement parce que la famille de Nyssandra me l’avait répété à de nombreuses reprises lors de mon enfance. Concevoir des baguettes était un métier d’une grande complexité mais aussi d’une grande beauté à mes yeux. Mon regard balaya avec gourmandise les vitrines alors que je répondais sur un ton très détaché à ses questions concernant le glacier. Je sais qu’il a été interrogé mais j’imagine que s’il peut nous régaler de ses créations c’est qu’il a été blanchi…   Mieux valait le voir ainsi après tout qui sur le chemin de traverse n’avait pas « aidé » d’une façon ou d’une autre les rebelles ? Je le laissais découvrir les vitrines de la boutique de prêt à porter, bien que je m’y rende régulièrement je ne faisais plus vraiment attention à ces mannequins. J’y remédierai, elle ne peut rien me refuser !   Annonçais-je avec le sourire répondant avec enthousiasme à sa plaisanterie. Je montrais sans doute pour deux la bonne humeur de l’instant que nous partagions. L’humour était bien présent même si mes paroles avaient tout de véridique. J’étais une cliente assez assidue pour avoir quelques passe-droits !  A peine entré dans la boutique que je croisais le regard du glacier à qui je souriais avec bienveillance, lui aussi me connaissait en tant que cliente régulière, on était une sorcière de salon ou on ne l’était pas ! Le murmure de Sergueï me surprit, même si la chose n’était pas désagréable à entendre il n’en restait pas moins que c’était surprenant de l’entendre venant de lui. Je conservais un ton que lui seul pouvait entendre. J’aime être appréciée pour la personne que je suis et non pas pour mon nom, même je suis très fière de le porter.   Comprenait-il ce que je voulais dire ? Mon père, mon oncle et ma tante avait forgé leurs propres réputations, je forgeais la mienne même si mon image était faussé par mes mensonges et le masque que je portais chaque jour. Oui j’avais « bonne presse » en règle générale mais pour d’autres je restais la « fille de » ou une Lestrange, tous n’imaginaient pas ce qu’il pouvait se cacher derrière un visage, un sourire ou deux yeux bleus.    Bien le bonjour. Que puis-je vous servir aujourd’hui Miss Lestrange ? Bonjour, Comme toujours, surprenez-moi mais…   Mais sans Fizwizbiz, bien entendu.   J’y suis allergique.   Précisais-je à l’intention de Sergueï. Le vendeur tourna son attention sur le jeune russe. Une envie particulière monsieur ? Je vous sers en terrasse ?    Oui, il fait chaud cela sera bien plus agréable. J’attendais que Sergueï passe commande avant de me rendre à une petite table, légèrement à l’écart des autres, table qu’il réservait à ses bons clients. Je m’installais posant mon regard sur le jeune homme comme si je le découvrais pour la première fois de façon plus… « Décontracté ». Vous allez voir, elles sont délicieuses. Vous ne devez pas manger beaucoup de glace en Russie… je suis assez gourmande, dîtes moi quels sont vos mets préférés ?   Afin de le connaître davantage, d’en apprendre un peu plus sur lui et sur ses gouts.
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