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sujet; Une poupée russe feat Guenièvre Lestrange.

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“La gourmandise réside dans l'exquise délicatesse du palais et dans la multiple subtilité du goût, que peut seule posséder et comprendre une âme de sensuel cent fois raffiné.”  Maupassant

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Il n’y avait jamais pensé dans ces termes : ‘de la difficulté d’être le plus jeune’. Cela était et faisait partie inhérente de sa personne et Sergueï réfléchissait rarement sur ce qui était par essence inéluctable.

La partie sur les troncs d’arbres sembla amuser la jeune femme et Sergueï, dont la rigueur était naturelle, se détendit de manière imperceptible.  C’était dans la façon dont il penchait la tête parfois comme pour être mieux à l’écoute, la nonchalance avec laquelle il passait ses doigts fins dans ses cheveux blonds, le raffinement qu’il mettait à ne pas trop s’imposer si ce n’était en frôlement des genoux parfois qui était certes voulu et parfaitement conscient mais jamais appuyé.

« Ici, plus ils sont fins plus ils sont rapides et… sans doute aussi beaucoup plus « confortables ». Vous en avez emmené un avec vous ? »

La remarque lui arracha un pli des lèvres presque boudeur. « Vous avoirrrrrr trrrrronc d’arrrrbrrrres ici aussi, niet? Moi fairrrre découvrrrir avec séance parrrticulièrrre. »

L’idée que les russes étaient plus rustiques dans leur approche s’avérait, tout du moins c’est ce que Sergueï tirait comme conclusion de son séjour au Royaume-Uni. Cela faisait dorénavant  cinq mois qu’il en foulait la terre et les différences profondes lui sautaient encore parfois au visage. Le déchirement de quitter la mère patrie avait été réel. Sa fratrie n’était peut-être pas aussi sentimentale que lui à ce sujet mais Sergueï avait été élevé à Koldovstoretz et l’impact d’une éducation tourné perpétuellement vers la rodina avait façonné son être tout autant que les conditions climatiques de la Sibérie septentrionale.

Quand bien même son extérieur était froid, glacé, qu’il souriait peu et qu’il semblait ne pas avoir de passions ostentatoires, c’était là tout le contraire. Le plaisir était sa seule et unique ambition. Celle qui découlait de la magie et qui lui élevait l’âme notamment. Sergueï ne cherchait pas à paraitre mais à faire. Il mesurait sa chance d’être né dans l’élite slave qui lui permettait d’accomplir librement ses passions. Ce n’était pas la chance qui faisait les choses, mais sans elle rien ne se produisait non plus.

« J’aime être appréciée pour la personne que je suis et non pas pour mon nom, même je suis très fière de le porter. »

« Lestrrrrange êtrrrre nom prrrrestigieux Gwenivèrrrre mais vous exister au-delà et parrrrr ce nom. » Ça ne servait à rien de s’angoisser sur des questions triviales de ce genre selon le jeune homme. Elle était une Lestrange quoiqu’elle avance. On la considérerait toute sa vie par ce biais. Oh évidemment le russe était loin –très loin- de se douter de ce qu’il en était et qu’il fraternisait avec une ennemi (trop facile).

« Vous allez voir, elles sont délicieuses. Vous ne devez pas manger beaucoup de glace en Russie… je suis assez gourmande, dîtes moi quels sont vos mets préférés ? »

Il laissa un regard couler sur la jeune femme brune. Elle avait les plus jolis yeux qu’il soit. C'était ce qui l'attirait en général en premier. Ca et l'aura qu'il devinait ici plus pourpre que ciel.  « Glace êtrrrrre moins populairrrrre que kvass. Ça êtrrrrre boisson ferrrmenté. Rafrrrraichissante sous soleil comme ça.  Et si vous êtrrrres gourrrrmande, je demanderrrais à elfes de prrrréparrrrer des varenikis à la pomme et à la cerrrrise. Ca êtrrrrre délicieux sans êtrrrre trrrrop sucrrrré. » Il fit un signe au marchand pour lui dire que la surprise pouvait être valable pour lui, et de fait, le vendeur de glaces se surpassa.
Devant la charmante Guenièvre, il plaça une coupe violette aux fruits confits pétillants et devant Sergueï une coupe aux reflets d’or qu’il présenta comme étant parfum fleur d’oranger avec poussière de safran.

Exotique que tout cela mais tentant. Celle de Guenièvre se reflétait dans son regard lui donnant de faux airs d’améthystes et Sergueï poussa sa coupe vers elle. « Gouter ? »  Il semblait logique de le lui proposer avant que lui n’y touche et il put ensuite reprendre une conversation anodine. « Aramis vous devoirrrr quoi maintenant qu’il vous a demandé faveurrrr d’êtrrre ici ? »

Une lueur taquine sur l’éclat cobalt. Sergueï n’était pas dupe –il l’était rarement- et se doutait que son ami avait demandé à la dernière minute de le remplacer. Cela lui importait peu en soi mais il était curieux de savoir ce que Guenièvre pouvait exiger en retour de son frère. Pour peu qu’elle demande quoi que ce soit.
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Bien sur que l’image de Sergueï monté sur un tronc d’arbre m’amusait beaucoup. Il faut dire qu’on imaginait la Russie comme un pays froid, hostile et très... oui très rustique alors cette précision concernant les balais ne pouvait être que risible. Non, je ne me moquais pas mais je ne pouvais qu’imaginer la scène. Sergueï, grand, svelte, fier, au rare sourire, droit comme un “i” monté sur un tronc d’arbre pour attraper la baballe. Risible, amusant même. Tout comme l’était son commentaire auquel je ne pouvais répondre que par un large sourire et un regard pétillant d’amusement.  J’en serai ravie. Je suis curieuse de vous voir ensorceler un tronc d’arbre afin qu’il vole!  Non parce que soyons honnête, on ne faisait pas voler un tronc d’arbre comme ça en disant “debout”. Et puis... cela me ramenait à ma première année à Poudlard au cours de vol et au souvenir de Ron Weasley se prenant son propre balai sur le nez... la même scène avec un tronc d’arbre avait de quoi faire rire, même notre ami Russe face à moi! Mais je vais vous avouer un grand secret... même si l’avouer au directeur adjoint de service des sports magique m’inquiète un peu...   Annonçai-je avec un fin sourire énigmatique. Un secret de polichinelle, bien sur, mais un secret tout de même puisque beaucoup me pensait tout simplement incapable de monter sur un balais. Allez je me lance!   Comment tenir en haleine son auditoire... Je ne suis pas particulièrement fan de quidditch. Ce que j’aime réellement c’est la course de balai, le vol libre de vitesse...   Le vent dans les cheveux, cette sensation unique de liberté et il s’avérait que j’étais même assez douée bien qu’un peu trop casse-cou et que je n’avais malheureusement pas le temps de m’entrainer. De ce point de vue là, la liberté que j’avais à Poudlard me manquait beaucoup. Mon sourire ne faisait pas écho à celui du jeune homme pourtant il semblait presque... détendu. C’était sans doute une vue de l’esprit de ma part mais c’était une impression qui me détendait. Je ne pouvais me fier ni à ses sourires ni à son regard alors je notais dans un coin de ma tête les moindres de ses mouvements. J’étais curieuse et le vent du nord qui semblait l’habiter m’intriguait beaucoup. Concernant mon nom et ma personnalité j’hochais la tête pour confirmer ses dires. Inutile d’entrer dans les détails concernant un nom qui ne m’appartenait de toute façon pas. Nous nous installions à une table de la terrasse ou je profitais à loisir de l’observer sans que cela ne paraisse intrusif. Kvass, varenikis... vous me mettez l’eau à la bouche.  Mon regard pétillait d’envie, heureusement que les coupes ne tardèrent pas à arriver à notre table ! Je remerciais chaleureusement le glacier qui esquissa un sourire sincère. Je reportais mon attention sur les glaces puis sur Sergueï.  Goutons.  précisais-je l’invitant ainsi à gouter tant sa coupe que la mienne. Après tout il était là pour découvrir! Je goutais avec gourmandise une cuillère de glace. Le sucre pétillant vint éclater au contact de ma langue et elle fut bientôt recouverte de la douceur du cassis et d’un autre parfum sur lequel je ne parvenais pas encore à mettre un nom, quant aux fruits ils étaient tout simplement excquis. Une addition parfaite de saveur, ce glacier était décidément le meilleur de sa profession. Un rire cristallin quitta mes lèvres à sa question. Je répondais le plus sincèrement du monde. Je l’ignore encore mais ce sera cher, très cher. Même sous la torture je nierai avoir passer un très bon moment en votre compagnie. J’espère que vous en ferez de même!    J’appuyais mes paroles en le menaçant de ma cuillère, terrifiant n’est ce pas?
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Coma Idyllique.

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La curiosité était un bien agréable défaut et Sergueï eut une vague inclinaison du torse et des épaules vers la jeune femme.

« Mais je vais vous avouer un grand secret... même si l’avouer au directeur adjoint de service des sports magique m’inquiète un peu... »

Il était facile de percevoir la légèreté dans ses propos et le russe darda un regard lumineux sur l’ovale parfait de Guenièvre. Elle était terriblement expressive n’est-ce-pas. Chaque phrase s’accompagnait d’un sourire, chaque émotion avait un rendu et une teinte original, et Sergueï –dans son immobilisme glacé- trouvait tout ceci rafraichissant. Un fin courant électrique perla au bout de ses doigts et il y reconnu sobrement le désir incongru de gommer le fin sourire avec son pouce. Ou autre.

Le russe n’était pas homme à se brimer mais il n’était pas non plus enclin à céder à ses pulsions. Il les délimitait avec un art singulier. L’innocence qu’elle émettait en cet instant précis était suffisant pour qu’il n’esquisse aucun geste ni même ne laisse percevoir aucun trouble. Du reste, il était curieux de ce qu’elle avançait. La rue était calme, un peu chaude selon les habitudes de Sergueï mais nous étions en été comme l’attestait la fine robe de sorcière de la cadette Lestrange, et le trafic régulier des badauds derrière eux distrayait à peine.
Une rue où l’on pouvait distinguer les sons était une rue de silence et la seule voix qui semblait cristalliser toute l’attention du russe à la terrasse de Florian Fortarome émanait joyeusement de la jeune femme.

« Allez je me lance! Je ne suis pas particulièrement fan de quidditch. Ce que j’aime réellement c’est la course de balai, le vol libre de vitesse... »

De manière inattendu, Sergueï arqua un sourcil, plus amusé qu’il n’y paraissait. « Vitesse êtrrre grrrrisante, da. » Il l’imaginait avec peine tant elle avait cette apparence fragile de poupée de salon. Mais c’était mieux ainsi. De simple sœur un peu trop jolie, elle passait à autre chose de plus trouble. Un peu comme un verre de cocktail à l’aspect sucré qui s’avérait brulant dans la gorge.

Il s’écarta légèrement, se positionnant en retrait comme lorsqu’on cherchait à mieux appréhender un tableau. Il pourrait l’inviter à aller voir les prototypes des balais nouvelle génération du niveau 7. On les leur envoyait régulièrement en cherchant l’aval et les patentes du Ministère peut-être même des sponsorings au niveau de l’équipe national. Qui ne tentait rien n’avait rien n’est-ce pas ?

Il remarquait la façon qu’elle avait de l’observer sans n'en rien montrer –l’habitude de noter ce genre de choses chez autrui puisque lui-même était ainsi-. Elle le faisait à la manière des algues vertes qui rendaient opaque et abritaient des mystères insondables, sans être trop apparente, glissant à peine sous la surface.
Sergueï ne souriait pas ou rarement, des coins de lèvres qui remontaient de manière fantomatique, un regard qui s’adoucissait légèrement, peu de signes au final. Il fut tenté de lui demander ce qu’elle pensait derrière l’éclat mordoré de ses grands yeux clairs mais Guenièvre fit quelque chose de merveilleux.

Elle se mit à rire.

De quoi y plonger en apnée, d’y tremper les lèvres, de se laisser surprendre par la fraicheur et d’en imaginer une consommation lente, entrecoupées de pauses, d’abandons et de retours. Le rire ne dominait pas de trop mais la dégustation auditive n’en devenait que plus fascinante. L’aspect sucré des sons l’engloba dans une euphorie froide et Sergueï secoua sobrement son visage taillé à la serpe. « Je mens rrrrarrrrrement. » Jamais était à vrai dire plus honnête dans ce cas précis. Sergueï ne s’embarrassait pas vraiment assez de l’opinion d’autrui ou d’instructions particulière quand à la société pour ne pas garder les zones de son langage d’une clarté brutale. Il ne désapprouvait pas le mensonge, ce n’était juste pas une nécessité pour lui aussi ne s’en encombrait-il pas. « Je peux exagérrrrrer pourrrrrr prrrrrrendrrrre faute sur moi. » Le regard s’affina sur la jeune femme dont la respiration avait dorénavant un parfum de cassis élégant. Sergueï tourna sa cuillère entre ses doigts avant de gouter sa glace. Charmant cliché non? L’ami du frère qui remarque la petite sœur de ce dernier. Sergueï se moqua aisément de lui-même en son for intérieur sachant pertinemment distinguer ses inclinations quand il en avait. Il y avait du bon curieusement dans ce cliché là. Nager toutes les transgressions, se perdre, s’abîmer un peu, chercher avec une patience moite, descendre et attirer.

De quoi faire monter les plaisirs.

Il continua de gouter sa glace sans que son intérêt tranquille ne décline, plus convivial dans l’accent de sa voix cela dit. Une chaleur diffuse qui enrobait les ‘r’. « Cuillèrrrrrre êtrrrrre rrrréellement trrrrrs bonne arrrrme à vrrrrai dirrrrrre. Arrramis avoirrrrr bespokoit'sya…souci à se faire. Autrrrre méthode encorrrrre pourrrr fairrrre peurrrr ? » Il tamponna discrètement ses lèvres, le frais mélange de la glace combiné au pétillement du safran lui plaisait en bouche. « Petites sestra toujourrrrrs êtrrrrre terrrrible. »

Guenièvre n’était probablement pas une exception et Aramis adorait sa sœur avec une impétuosité exclusive propre aux gens calmes et languides. Il était étonnant que Guenièvre ne soit pas déjà fiancée en fait. Unique fille des Lestrange ? famille de sang-pur et postes prestigieux ? Les transactions –puisque ce n’était jamais que ça au niveau des élites- auraient dû aller bon train.

Il avait noté cela dit: une propension à un certain romantisme noble chez le père et le fils. Une volonté de pouvoir choisir une certaine idée de bonheur notamment maritale. La pétulance des sentiments probablement et Sergueï y voyait une convivialité familiale agréable.

Mais il ne s’était pas vraiment renseigné.

Une autre question le tarauda, simple et rudimentaire : Guenièvre n’avait pas la marque. Or il semblait pourtant au russe que toute la famille était pro Voldemort. Cela semblait étrange au demeurant la façon dont on la traitait comme une petite fleur fragile quand il décelait patiemment autre chose. Il n’était pas un grand admirateur cela dit du tatouage imposé par le Seigneur sombre. En Russie les tatouages étaient synonymes de famille et lui-même possédait celui du clan Moltchaline au bas de sa nuque. C’était une fierté, pas quelque chose propre à enchainer.

Mais Sergueï avait une sainte horreur de tout ce qui était propre à entraver.

Il s’appuya sur le dossier de sa chaise, attendant qu’elle termine, le soleil chatouillant le dos de la jeune femme.

« Vous n’avez jamais envisagé de trrrrravailler à autrrrre poste dans Ministèrrrre? »
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La rencontre était plaisante, loin de l’idée que je m’en était faite lors de la réception de la demande écrite d’Aramis. Son ami bien que difficile à appréhender était plutôt sympathique, du moins pour quelqu’un qui préférait les personnes calmes et introverties. Parce que oui, Sergueï n’était pas du genre à faire montre de larges sourires, de rires tonitruants, de mouvements extravagants mais c’est ce qui était reposant. C’est exactement ce dont j’avais besoin en ce moment, un peu de répit alors que, tout autour de moi, tout s’effondrait petit à petit. Cette rencontre avait eut, en plus, le mérite de me distraire et d’éloigner de moi les diverses embrouilles qui se tramaient au ministère. Un peu de légèreté ne faisait pas de mal. Il ne me connaissait pas donc je n’avais pas besoin de mentir, juste d’être la petite soeur d’Aramis ce qui n’était pas bien compliqué en soit. De tous mes masques c’était sans doute un de mes préférés si ce n’était le seul. Un rôle que j’appréciais sincèrement même si je le montrait peu ou très mal. Sergueï avait donc la chance d’obtenir des informations parfaitement exactes, il connaissait maintenant le petit secret de Jeanne sans même savoir qu’elle existait, là quelque part derrière Guenièvre. Pourtant même s’il ne me connaissait pas il semblait surpris de cette révélation, c’est dire si je jouais bien le rôle de la jolie poupée de porcelaine, faible et fragile. J’hochais la tête et lui offrait un large sourire pour confirmer ses dires. Oui la vitesse était grisante et j’aimais ça, j’avais toujours aimé ça depuis les premiers cours de vol sur les mini balais dans les jardins du manoir Lestrange. Mais j’avais aussi vite compris qu’il ne sied pas à une jeune femme de sang-pur de pratiquer un tel sport, voilà pourquoi je m’entrainais très tôt à Poudlard et que je ne pratiquais malheureusement plus depuis. Je tentais au mieux de conserver cette image parfaite de jeune femme à marier surtout aux yeux de mon “père”. Mon rire provoqua également quelques légers, très légers changements chez le jeune homme, presque imperceptible pour quelqu’un qui ne l’observerait pas mais je notais tout dans un coin de ma tête. Oh... vous n’êtes pas drôle.  Mon regard pétillant et mon sourire, eux disaient l’inverse. Il mentait rarement, je mentais tous les jours, même la régularité de ma respiration était un mensonge, c’est dire si nous étions dissemblable... Je suis curieuse de savoir ce que vous allez lui dire concernant notre rencontre et mon rôle de guide touristique! Dites moi tout, soyez sincère!   Même s’il venait de me dire qu’il ne mentait pas je prenais un malin plaisir de le titiller. Je plongeais ma cuillère dans ma glace dégustant avec gourmandise cette magnifique création. Voulez vous gouter ma glace? Je vous promet que je ne suis pas atteinte de l’éclabouille!   Maladie ô combien contagieuse. Puis-je goûter la vôtre?   En tant que gourmande reconnue il était parfaitement impossible que je laisse passer une telle chance de gouter à un nouveau parfum du glacier, j’avais une réputation à tenir et d’ailleurs j’avais accompagné ma demande d’un sourire et d’un regard qui en faisait craquer plus d’un en général! Vous vous moquez, mais mon regard est sans doute mon arme la plus puissante, bien plus encore que cette cuillère! Peu d’hommes savent y résister, Aramis ne fait pas exception à la règle. On me donnerait la potion d’immortalité sans confession. Un ange, une jeune femme qu’on adore protéger... les hommes sont si... prévisibles. Vous n’en saurez pas plus, une femme ne révèle jamais tous ses atouts.   Et c’était peu dire... néanmoins contre mon frère j’usais rarement de ce genre d’armes. Je fus surprise de sa question, gérer la vente des rebut était, du moins actuellement, un poste recherché. J’ai travaillé dans un secrétariat quelques semaines mais... j’aime voir du monde, communiquer, gérer... je ne pourrais pas rester derrière un bureau toute une journée.  Etre enfermée, sans cesse au service et à la merci d’un supérieur, non merci, j’avais bien assez de carcan dans ma vie pour m’infliger cela. Pourquoi me demander cela?    Oui pourquoi? Souhaitait il savoir ce que je pensais de la vente des rebuts? Je ne voyais pas la finalité d’une telle question néanmoins je n’avais pas l’intention de trop m’attarder dessus, d’ailleurs j’avais tôt fait de retrouver un fin sourire en le questionnant sur ce même sujet. Et vous? Pourquoi avoir choisi ce département? Vous étiez ou vous êtes un sportif professionnel?   Je n’avais pas souvenir de son nom dans une équipe Russe mais n’étant pas fan de quidditch j’étais loin, très loin d’être incollable sur le sujet et puis... il n’avait pas vraiment la carrure d’un batteur... Non il devait faire un autre sport mais lequel?
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" Paradise and hell both can be earthly." 1492

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« Oh... vous n’êtes pas drôle. »

Sergueï cilla à peine. Conciliant. Le sourire qu’elle lui lançait indiquait de fait l’inverse. Il avait tendance à avoir un humour qui se synchronisait singulièrement, avec un débit n’indiquant aucunement que ce qu’il venait de dire était un trait appelant à une hilarité quelconque. Il appréciait peu les moqueries et l’ironie n’avait pas besoin selon lui de modulations au niveau du timbre. Puis, cela avait le mérite de passer comme une lettre à la poste lorsque son interlocuteur n’en voyait pas le second degré.

Il glissa sa cuillère dans la glace violette aux reflets irisés et esquissa un fantomatique rictus sous l’acidité sucrée. Il lui avait déjà proposé de goûter la sienne à vrai dire –juste quand Fortarôme les avait déposés devant eux- mais elle voulait probablement en gouter à nouveau. Il en restait si peu qu’il poussa avec nonchalance sa coupe vers Guenièvre, l’accord tacite au bout des doigts pour qu'elle termine son dessert.

Sergueï mangeait peu comme le laissait deviner son corps longiligne –trop parfois. Il en avait toujours été ainsi. Il concevait pourtant un plaisir serein à cuisiner et ce, contre toute attente. Il aimait les différentes textures dans ses mains et les sortilèges propres à l’espace culinaire ne lui était absolument pas inconnu, mais ce n’était pas forcément ce genre de compétences qu’on exigeait de lui, ni même à vrai dire que l’on attendait du russe aux accents de givre. Il aimait également à voir les gens gouter. Ils étaient moins sur leurs gardes lorsqu’ils mangeaient. C’était moins contraignant sans doute pour quelqu’un d’aussi alerte que Sergueï.

Le russe croisa ses jambes dans une position calme et couva la gourmandise de Gwen du regard.

« Vous vous moquez, mais mon regard est sans doute mon arme la plus puissante, bien plus encore que cette cuillère! Peu d’hommes savent y résister, Aramis ne fait pas exception à la règle. »

« Vous le savez donc. » Est-ce que c’était un mal ? Assurément pas. Il fallait connaitre chacune de ses armes et les affiner. Elle devait séduire de par son innocence, il le devinait aisément maintenant. Tellement sage sous la longueur interminable des cils… N’était-il pas lui-même sous le charme de cet après-midi ? Il eut un bref mouvement de tête comme pour l’inciter à continuer, ce qu’elle fit avec candeur.

« Vous n’en saurez pas plus, une femme ne révèle jamais tous ses atouts. »

Aramis était faible à ce niveau-là. Il était gouverné par ses sentiments et l’avait toujours été. Une déraison sans fin qui secouait l’héritier des Lestrange. C’était là aussi moins contraignant pour Sergueï à vrai dire et quelque chose qui le mettait curieusement à l'aise chez le frère de Guenièvre. Aramis –dans sa passion- était –devenait- prévisible. Et Sergueï avait ce contresens de trouver cela reposant et digne de devenir une qualité significative et solide.

« Perrrrsonne ne rrrrrévèle jamais glavnoye. Tout. »
Il laissa la phrase glisser l’air de rien sans appuyer.

« Pourquoi me demander cela? »

Il cilla imperceptiblement. Elle jugeait son statut comme un carcan quand bien même bon nombre de jeunes femmes donnerait chère pour être à sa place. Il y avait nécessairement un versant qu'il ne voyait pas. Plusieurs fois maintenant elle parlait comme si quelque chose était cachée. Elle laissait des indices sous forme de petits cailloux qu’elle jetait deci-delà sans rien laisser paraitre d’autre. « Peut-êtrrrrrre que je cherrrrrche à vous rrrrecrrrruter pourrrrrr le niveau 7. » Le sourcil s’arque légèrement en suggestion supplémentaire.

« Et vous? Pourquoi avoir choisi ce département? Vous étiez ou vous êtes un sportif professionnel? »

« La discipline sporrrrtive êtrrre plus imporrrrrtante à Koldovostoretz de ce que j’ai pu comprrrrrendre, da. Moi avoirrrr fait gymnastique. Escrrrrime un peu. Natation dans lac gelé. »

Sergueï s’amusa d’un ton pourtant égal à lui narrer la tradition qui voulait qu’on se jette dans une petit crique glacée à la nouvelle année, pour se porter bonheur. On apprenait les sortilèges de réchauffement en général afin de pallier aux hypothermies. Le même sortilège qu’il emploierait ensuite avec Draco en le modulant.

Une fois que le drame aurait lieu.

Passé un certain temps, Sergueï se releva laissant quelques mornilles sur la table. Le ciel semblait lui comme pierre poli et lisse et il tendit son bras vers la jeune femme. « L’airrrrrr est lourrrrd. Orrrrages à venirrrrr. » Le slave ne se doutait pas encore de combien il avait raison. D’autres orages arrivaient en effet. Des bien plus ardus, plus sanglants. L’aurait-il protégé s’il avait su ? Aucune idée et la question ne se posait pas. Sergueï Moltchaline était en Grande-Bretagne pour une raison précise auquel il ne dérogeait pas. Même sous les yeux cristallins de Gwen.
La robe la collait délicatement sous l’effet de la lourdeur de l’atmosphère.

« Je vous rrrrraccompagne chez vous ? »

On est pas que des rustres Gwenivère, on demande aussi où tu veux aller (appelle moi GPS).
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Il ne me dirait rien, et cela me convenait autant que cela m’amusait même si j’en montrais rien. Après tout, je n’allais pas moi-même raconter dans les moindre détails notre sortie à mon frère quand bien même celui-ci me poserait des questions. Il m’avait envoyé joué les guides touristiques, je l’avais fait avec le sourire, j’avais même apprécié ces moments (ce que je garderais bien de lui préciser). J’espérais seulement que la ballade avait convenue à Sergueï, car on ne pouvait pas dire que son large sourire inexistant parlait de lui-même. Néanmoins, il semblait détendu signe qu’il avait apprécié... enfin je crois. Rien n’était moins sure avec cette énigme Russe qui me faisait face. Ma cuillère avait rapidement trouvé la fond de la coupe du jeune Russe, par Merlin ses parfums étaient vraiment délicieux. Il allait falloir que je pense à en commander pour notre prochaine soirée filles, sucreries et alcools. J’étais une incorrigible gourmande mais j’avais la chance insolente que cela ne se voit pas, trop. J’avais les formes d’une jeune femme de mon âge ni trop ni trop peu, je ne m’étais jamais trop attardé sur la question, j’avais déjà bien assez à faire pour m’inquiéter des calories que je pouvais avaler par jour. J’offrais un sourire mutin comme simple réponse. Bien sûr que je connaissais mes atouts et j’en jouais bien souvent. Il n’y avait pas que des désavantages à être née du sexe féminin au sein de l’élite. En effet, cela gâcherai le plaisir de la découverte.   Comme lorsque je lui avait annoncé aimé le vol de vitesse... ou ici même lorsqu’il avait constaté ma gourmandise... S’il savait seulement le nombre de choses que je pouvais bien cacher... à Aramis, à lui, à moi-même. Le mensonge était peut-être même la partie la plus importante de mon caractère. Tel un acteur j’enfilais chaque jour un masque. Les sourires, les rires, les larmes, rien ne m’appartenait réellement. Ma vie échappait à mon contrôle. J’étais et demeurait quelque soit les circonstances Cedrella Guenièvre Lestrange. Tout était une question de dosage, il fallait se montrer fragile, douce sans être toutefois une faible chose, juste assez pour que ces messieurs se sentent l’âme de super héros en proposant simplement une cape ou en nous protégeant de leur corps d’une terrible créature surgit de nulle part ! Les clichés avaient la vie dure. C’est une offre que je garde en tête mais, je suis bien à l’atrium pour le moment...   Même si l’air y était actuellement étouffant, même si je sentais que le vent allait bientôt tourné, ce poste avait été une source d’information de choix. Un lac gelée? Vous me donnez froid autant que vous m’intriguez.    La gymnastique... l’escrime, la natation... tant de sport que je n’avais jamais pratiqué ou très peu. Guerrière avait une santé fragile aussi personne ne s’attendait à ce qu’elle s’épuise en pratiquant un sport quel qu’il soit. Pourtant j’aimerai sincèrement sauter dans un lac gelé faisant fi de toute convenance! La Russie entre ses lèvres semblait être un pays réellement très attrayant. J’hochais la tête concernant les orages à venir, j’avais la même conviction que lui. Je me levais donc et après un dernier sourire et un petit geste de la main en direction du glacier je défroissais ma robe avant de rejoindre Sergueï. Avec plaisir. Aramis sera peut-être rentré vous pourriez dîner avec nous.   Ainsi ma soirée serait plus agréable qu’en compagnie de notre tendre mère simplement. Nous prenions donc le chemin d’Herpo Creek mais... sans le magicobus cette fois!
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