In the morning, it is impossible to say whether I will be okay, or not. I make myself a pot of black coffee. I water the plants, and try to concentrate on things that feel present. This is my life, and I am not sure if I like being present in it.
this is me remembering how it felt to feel secure in myself
Un instant, tout va bien. Tes escarpins claquent doucement contre le sol de l’atrium, alors que tu salut les deux agents de sécurités, qui se trouvent au bureau d’enregistrement. Tu tends ta baguette et alors que les doigts de l’homme effleurent les tiens, la peur revient. Celle qui se presse à ton dos, agglutiné aux excuses marmonnées d’une voix rauque, derrière toi. Un parfum d’homme qui hante tes poumons, à tes côtés. Alors tout s’étiole. Tout s’efface et il ne reste que la peur. Rien que ça. L’air manque. La lumière ne t’atteint pas. Il n’existe plus rien que ce vide, que cette absence de vie, de normalité. C’est comme si on te comprimait l’intérieur, comme si ta cage thoracique se refermait plus étroitement sur tes poumons. Tu cherches à aspirer de l’air, mais elle se fait rare. Ta trachée se réduit à la taille d’un verre de terre, un tout petit, un canal trop étroit. L’air à peine à y entrer et si l’agent pose une main sur ton épaule, inquiet, tu t’empresses d’attraper ta baguette et de sortir, de passer le bureau. De l’air, il te faut plus d’air ! Mais tes talons ont beau cliqueter avec quelque chose de familier, l’endroit t’être connu, comme le fond de ta poche même, tu ne reconnais rien. Tes souliers font un bruit terrible, des coups de tonnerre, des éclairs. Tout danse devant tes yeux, noyés de larme. Toi dont on vante le port, la silhouette, toujours bien droite, toujours impeccable, te voilà courbée vers l’avant. Une main contre ta gorge. Une main qui ne sert à rien, sinon à chercher une bouée. Mais tu ne peux pas te sauver. Tu coules. Tu t’enfonces dans l’eau, une mer glacée, ballotée par des flots terribles, le courant cherchant à te projeter au fond. Il n’y a pas de sortie d’urgence, il n’y a pas de radeau à chercher. Pas de corde plongée dans ce monde de ténèbres où tu plonges, où tu baignes. Pourtant, tes pas effrénés sont ta façon à toi de te débattre et quand tu t’arrêtes contre la sculpture horrible, c’est pour te poser contre l’un des visages moldus. Ton cœur se meurs, il bat frénétiquement, il se débat aussi. Il va te sortir de la poitrine et tu y poses une main. Toutefois, c’est l’air qui t’inquiète, tu te demandes où il est passé, quel sort on t’a jeté. Puis une silhouette approche et tu fermes les yeux, en secouant la tête. Ta main se redresse, faible avertissement, supplique d’une condamnée. Pas maintenant. Peu importe de quoi il s’agit, assez. La panique aura ta peau. L’anxiété détient ta raison. Et ton corps en paie le prix, tu n’arrives plus à respirer et là, sur ta joue, une larme roule alors que ta respiration émet un bruit étrange. Tu scilles. Il te faut de l’aide, il te faut de l’air. Il faut que tu sortes de là. D’ici. De ton corps. De ce cauchemar, celui des mains qui s’agrippent à toi, celui qui revient chaque nuit, encore et encore, parce que Ronald ne peut pas tous les écarter. Parce qu’il n’est pas dans ta cheminée tous les soirs, parce qu’il n’y a que ses baisers qui écartes les rires gras, les coups de rein, la douleur. Cuisante. Humiliante. Brûlante. Et cette envie de mourir, cette envie de vomir, qui nait dans ton ventre.
code by bat'phanie