Aramis ne veut pas, il ne le fera pas, il ne lâchera rien. Je le sais, et je l’en remercie mais pas trop fort, pas de façon trop visible. Entre pudeur et mensonges, entre amour et jalousie. Severus s’approche, il veut me parler et utilise ma mère comme excuse. J’esquisse un sourire en direction d’Aramis pour le rassurer. Et déjà je suis dans la cuisine avec Severus.Gami… Je ne lui laisse pas le temps de finir, je ne suis pas certaine de tenir longtemps et je n’ai que faire de ce surnom autrefois choyé. Aujourd’hui c’est comme s’il me volait à nouveau mon enfance. Faites en sorte que cette conversation reste entre nous, je ne veux pas qu’Aramis soit impliqué la dedans. On m’avait pris ma baguette, j’étais donc incapable de le faire moi-même. Je ne voulais pas que mon frère prenne d’autres risques pour moi, il en avait assez fait, bien trop. Je le regardais comme on regarde une proie, sauf que mes yeux étaient encore rougis par mes larmes. Il avait protégé notre conversation, ni Aramis, ni Draco ne pouvait nous entendre, j’avais ordonné, il exécutait, c’était assez rare pour être souligné. Impliqué dans ? Vous le savez très bien Severus ! Tu devrais te reposer. N’avez-vous pas compris le message ? Quel message ? Le sectumsempra. Il sort de ses gonds, je sais qu’il déteste qu’on retourne la situation de cette façon, c’est son sort, personne ne devrait jamais l’utiliser contre lui. Comment ? Tu…. Je suis certaine qu’il ignorait même l’existence de ce sort. Le pauvre Fred… il devait avoir été surpris du résultat...Pourquoi ?!? Tu aurais pu… Il n’a pas le droit de me réprimander, il n’a plus ce droit sur moi, il l’a perdu à l’instant même où il m’a abandonné. Mon cœur bat dans ma poitrine de façon lente et irrégulière. Même la colère que j’éprouve ne suffit plus à le faire tempêter alors que c’est bien ce que je ressens au fond de moi. J’ai perdu trop de sang, oui j’ai beaucoup trop perdu. Mourir ? Qu’est ce qui t’a pris ?? Vous l’ignorez ? Ainsi donc vos leçons ont portés leurs fruits, je suis une parfaite petite menteuse… Mais allez-y, lisez en moi, profitez du spectacle !!! Laisser les souvenirs si tendre et si douloureux remonter à la surface, en être encore capable et laisser Severus se balader à loisirs dans mes pensées, mes souvenirs. Liam… notre première rencontre sur le terrain de quidditch puis à l’infirmerie, son sourire, notre premier baiser, mes larmes sur la lettre que je lui avais envoyée en lui disant qu’il serait bien mieux loin de moi… Le manoir Carrow… notre étreinte passionnée… notre… STOP. Cesse cela tout de suite. Il semble à la fois gêné et en colère que la situation lui ait échappé. Il n’a rien vu, comme tous les autres il ne me connait pas si bien que cela. Draco, il l’a tué…Il… n’était pas lui-même. Severus n’imaginait sans doute pas Draco autrement, mon cousin n’était pas un tueur sanguinaire, je le savais mais je l’avais vu tuer aujourd’hui et plus d’une fois. Alors comment pouvait il encore vouloir le protéger? Quelle relation entretenait il pour paraître si certain que Draco n’avait pas pu faire ça de sang froid? Il l’avait tué, point à la ligne. Quelle importance. Il est mort, sans qu’il ne m’appelle une seule fois Jeanne, sans qu’il ne sache vraiment qui, il avait dans les bras. Jeanne ? Comment sais-tu ? J’avais tout oublié, jusqu’à mon propre nom mais retrouver l’armoire à disparaitre et flirté aves la mort m’avait rendu quelques souvenirs aussi imprécis que précieux. Un prénom, Jeanne… bien maigre consolation en ce jour funeste. C’est donc tout ce qui vous importe… que ma mémoire me revienne, que je sache que mon père a voulu me protéger ?? Que…. Que je découvre que VOUS l’avez tué ??? Non, ça je n’en savais rien, c’est vrai mais je voulais le blesser, aussi fort que j’étais moi-même blessée. Depuis toutes ces années j’imaginais tous les scénario possible et c’est ce que j’en avais conclus. Il était si borné à rien vouloir me dire, il devait donc s’en vouloir, du moins c’est ce que j’avais pensé mais je me demandais à présent si Severus Snape était capable de s’en vouloir réellement. Quoi ?!? Pourquoi conserver le secret sinon ? Pourquoi avoir si peur que j’apprenne la vérité, que je sache qui JE suis ? J’aurai pu vous pardonner, comprendre que vous n’ayez pas eu le choix… mais vous rester murer dans votre silence, vous persistez à me mentir à m’utiliser. Tu as choisi seule ton métier, tu t’es attachée seule à ce rebut. C’est la première fois que je lui laisse le temps de dire une phrase complète et déjà je ne supporte plus le son de sa voix, celle-là même qui devrait me soutenir, me comprendre, lui aussi à tout perdu. LIAM il s’appelait LIAM, il était MA LILY Parce que je n’étais pas idiote et qu’en passant du temps avec lui je l’avais parfois entendu murmurer ce prénom en dévorant du regard cette biche sur la cheminée. Bien sur j'ignorais qui elle était réellement mais je savais qu'il l'avait aimé. J’avais touché un point sensible, jamais je ne l’avais vu s’emporter de la sorte, mais il ne me fait pas peur, je n’ai plus rien à perdre. Je t’interdis de parler d’elle ! Sinon quoi ? Vous allez me remettre à ma mère pour ne pas vous salir les mains ? Vous m’avez abandonné… ENCORE… Combien de fois devrais-je subir ça Severus ? J’ai toujours… été présent ? Pour m’abandonner aux mains d’une mère qui déversait sa colère, sa peine et sa rancœur sur moi ? M’abandonner à une foule qui ne veut que ma mort ? Me laisser mourir sous vos yeux aujourd’hui encore ? C’est mon PERE qui à agit et pas vous… pas vous… Les larmes coulent, je ne peux plus les contrôler, j’ai trop mal… et ce ne sont pas les plaies fraiches qui me brulent le plus. Mes jambes vacillent, je me retiens à la table, je n’en ai pas encore fini avec lui. Sergueï a dû lui parler, lui raconter puisqu’il me précise. C’est ton frère qui t’a sauvé et non Rabastan, si Aramis n’avait pas été là il n’y aurait jamais eu d’échange. Je sais ce que je lui dois. Beaucoup, beaucoup trop, jamais il n’aurait dû user de ce sort de magie noire pour me sauver. La douleur te fait dire des choses que tu ne penses pas… Qu’en savez-vous ? QUI je suis Severus, QUI ?!? Cedrella Guenièvre Lestrange. Et mon cœur s’effrite un peu plus, il ne dira rien… Que dois-je faire pour mériter la vérité ? Il se tourne, il ne me répondra pas, il m’abandonne, une fois encore, une fois de trop. Mais je suis las, las et faible, il est comme un père pour moi mais la douleur m’aveugle, elle est trop profonde, trop vive. J’ai tous les droits de lui en vouloir, je suis détruite et il ne me tend pas la main. Vous auriez dû agir, vous auriez pu agir… mais plus que tout vous auriez dû me laisser mourir dans cette armoire il y a 19 ans. Je m’effondre sur une chaise, épuisée. Le moindre mouvement est une douleur, la moindre respiration est une souffrance indicible. Je ne vois plus la lumière au bout du tunnel, tout est froid, vide de sens… J’ai juste envie de dormir…. Me laisser sombrer dans le sommeil dont personne ne se réveille jamais. Il ne m’avait pas parlé parce qu’il me savait incapable d’écouter dans l’état ou j’étais mais le mal était fait. Il était tard, trop tard pour revenir en arrière et réparer les erreurs d’hier. J’avais besoin d’évacuer mais il était loin de se douter à quel point tout cela me rongeait de l’intérieur. Combien tous ces mensonges me pesaient. Ma relation avec lui, avec Rabastan, avec Aramis et Arsenius. La mort, elle m’entourait et actuellement elle me semblait plus accueillante que la vie. Tous ces mensonges, mes ami(e)s. Ne pas savoir qui j’étais… et Liam. Liam dont je ne pourrais plus sentir les bras protecteur m’entouré. Liam dont je voyais la vie disparaitre dans son regard vide. Liam qui me menait inexorablement à la baguette de Draco. Je perdais une petite partie de moi chaque jour et il ne s’en rendait pas compte… Personne ne pouvait me comprendre et le seul à qui je pouvais en parler refusait tout en bloc. Cette vie n’en était pas une, voilà pourquoi j’avais demandé à Fred d’en finir… cela avait échoué…. Mon regard se pose sur le dos du maitre de potion. Dans un dernier effort je lui demande. Donnez-moi des philtres de paix et emmenez-moi au manoir. Vous direz à Aramis que notre mère a exigé ma présence au manoir et que j’ai avalé assez de potion pour au moins trois jours, qu’il ne s’inquiète pas. C’est sans un mot qu’il me prit dans ses bras. A peine avait-il posé sa main sous mes jambes que toutes forces m’avaient abandonnées. Inconsciente je le laissais m’emmener à Herpo Creek, dans ma chambre.
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14278
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
In a world with no sunlight,
When you wake up you know it's darker than last night
5 JUILLET 2002 & DAGS
« Nous n'aimons pas rendre la tâche facile. » Il hausse les épaules avec insouciance pour manifester son accord, et Snape persiffle quelque chose qu’il ne discerne. Jeunesse dorée peut-être – mais ce n’est qu’un titre relativement creux ; la vie n’a été tendre avec eux que l’espace de quelques années avant de leur asséner le contrecoup et depuis, ils n’ont plus droit qu’au revers du décor. Mais Snape est un bienfaiteur. Un étrange bienfaiteur. Et Draco ne sait pas lui-même ce qu’il éprouve pour cette homme, auquel il n’accorde pas sa confiance, mais à qui il confierait pourtant sa vie et celle de son fils. Celle de sa mère. Celle d’Aramis, celle de Guenièvre. C’est paradoxal, perturbant, une énigme sans réponse ; il a appris il y a longtemps à ne plus se poser la question.
Quelques échanges plus tard et Gwen s’éclipse sur une requête du ténébreux Maître des Potions, tandis que Draco se livre à une curiosité liée à un sujet nettement plus léger que les tueries auxquelles il s’est adonné contre son gré. Il est tellement plus facile de fuir, de se réfugier dans les thèmes plus légers pour oublier les aspects plus sombres de leur réalité. Nyssandra et Aramis, il n’y était pas préparé ; ça sonne un peu comme une hérésie, celles que l’on contemple d’un œil torve sans pouvoir s’empêcher d’y prendre goût. « Assieds-toi & fais lui plaisir avant qu'il nous fasse un infarctus. » Draco ricane. Son corps s’est bâti, son âme a pris de l’âge et des rides d’inquiétude creusent honteusement son front désormais, mais il reste au fond de lui une part de l’adolescent agaçant qui abusait éhontément du favoritisme de son professeur, s’amusant de voir l’homme osciller entre la satisfaction sadique due aux mines mi-ahuries mi-furieuses de Potter et l’agacement à l’idée de laisser quiconque outrepasser les limites qu’il fixait. Et même si la guerre a changé la donne, rendant Snape plus maussade et plus sévère qu’avant, Malfoy garde une propension à traiter ses ordres et recommandations par-dessus la jambe. « Il devait y avoir une dose de sang de salamandre et quelques fragments d’ongle de griffon dans la potion que Snape m’a fait boire, je déborde d’énergie. » Il ressent bien et bien des effets rappelant la Solution de Force – une vitalité factice vouée à le faire tenir debout là où il aurait normalement dû s’effondrer. Mais s’il est incapable de se poser en réalité, c’est tout simplement parce que trop de pensées néfastes se bousculent aux portes de son esprit. Il craint qu’elles ne profitent d’une seconde d’immobilisme pour agripper son cœur entre leurs serres impitoyables, lui broyer l’âme. Alors plutôt que d’obtempérer, il fouille, comme l’insupportable gosse qu’il redevient à proximité de Snape. Ouvre un placard, le referme. En attaque un autre, joue avec les fioles qu’il y trouve en tentant de deviner ce qu’elles contiennent. Et par-dessus les cliquetis du cristal, il reprend le fil de la conversation, suppose que l’étrange duo dont il vient de découvrir l’existence avait peut-être simplement l’amour vache durant toutes ces années passées à se titiller sans ménagement. Un peu frustré de n’avoir rien vu venir, de n’avoir été dans la confidence. « Ne te fais pas d'illusions, elle aime toujours autant me lancer des pièces d'échec au visage quand on parle de Ianinutile Ecoeurantman. » Et c’est dit avec tant de morgue que Malfoy ne peut s’empêcher d’en rire. Il n’a jamais aimé Ian non plus ; rien de personnel à ça : il n’a tout simplement jamais aimé quiconque menace de lui arracher ses proches. Pousser Nyssandra à rester vivre sur un autre continent se situe quelque part entre l’affront personnel, la déclaration de guerre et le crime contre l’humanité, sur l’échelle des valeurs de Draco. Il n’a éprouvé aucun plaisir à l’annonce de la mort de l’américain, mais il a hoché la tête d’un air grave, peu surpris que le karma ait fini par frapper l’effronté. « Même ton animosité à l’égard d’Ackermann s’explique, maintenant… même morts les rivaux ne trouvent pas grâce à tes yeux », qu’il plaisante d’un ton faussement docte, mais ses iris anthracite pétillent d’amusement. « Au moins vous ne perdez pas les bonnes vieilles habitudes, si c’était le cas j’aurais fini pas penser que vous avez été ensorcelés. » Et parce qu’il côtoie presque quotidiennement une femme enceinte, il ne peut s’empêcher d’imaginer une Nyssandra enceinte jusqu’aux yeux attaquer son cher et tendre à l’aide d’une armée de pièces d’échec pour réclamer qu’il lui rapporte – non. La vision s’efface aussi vite qu’elle s’est imposée ; parce qu’elle est encore trop peu familière, d’une part (il n’y croira sans doute tout à fait qu’après les avoir vus ensemble), et parce que lui revient comme un boomerang le souvenir de l’halloween de l’an passé, d’une Nyssandra blême et si fragile entre les draps immaculés de l’hôpital, des larmes inquiètes de Scorpius, de l’air chargé d’odeurs de potions et des conséquences de l’agression. La seule chance de cet enfant brièvement imaginé, destiné à ne pas exister, est de ne jamais connaître son odieux grand-père paternel. « Je ne supporterai pas si il lui est arrivé quelque chose. »
Malfoy suspend sa fouille méticuleuse des possessions de Snape (le décor est dépouillé et il n’y a pas grand-chose à voir pour un œil non aguerri, mais il suffit de connaître le professeur pour savoir que sa tanière recèle tout un tas de cachettes ; Draco les traque depuis son plus jeune âge) et se retourne à moitié, voit s’évanouir le sourire tranquille et resurgir l’ombre du monde extérieur sur les traits affaissés de son cousin. Il le rejoint, pose une main sur la sienne, tente de lui distiller l’apaisement qu’il ne ressent pas réellement. « Elle ne peut être que saine et sauve. Si elle ne s’est pas retrouvée parmi les otages, c’est forcément qu’elle portait son portauloin d’urgence. » Forcément, n’est-ce pas. S’il savait...
Aramis l’attire à ses côtés et Draco cesse de fuir, consent à le rejoindre. L’effet de ces murs familiers est toujours le même… la demeure de Severus n’a rien de chaleureux et de cossue. C’est un lieu en retrait et minimaliste, comme un refuge ; si éloigné du luxe indécent auquel ils sont habitués que le blond s’y croirait presque à l’abri de ses tracas. Mais la vérité est qu’il les porte avec lui en permanence. Son comparse dégote quelques sucreries soigneusement masquées, qui l’attaquent au passage en lui atterrissant brusquement dans l’estomac, attisant l’amusement de Malfoy, qui a cependant le réflexe de mémoriser l’endroit d’où le Accio les a fait surgir pour s’en souvenir à la prochaine occasion. « Et moi qui croyais être son préféré », fait-il mine de se plaindre. « Il prévoit des provisions pour Scorpius alors qu’il refusait de le faire pour nous, tu te souviens ? » Les quelques fois où Lucius rejoignait Snape ici-même, la mine tordue de dégoût dès lors qu’il embrassait du regard le quartier et le taudis de son vieil « ami », en trainant non pas un mais deux garçons dans son sillage, les concernés ne pouvaient que se renfrogner à l’idée des longues heures de visite à venir – pas de friandises, pas de jeux, seulement des livres… et un intérieur qui se muait en terrain de chasse au trésor, à défaut de mieux. Il s’apprête à piocher une patacitrouille, mais Aramis immobilise le paquet hors de portée de main. « Avant d'en avoir, tu dois me dire quelque chose. Tu prends ton courage, accusant tous les ravages de ta froideur, de ton absence de candeur. Qui t'a mis sous imperium ? » Son visage se ferme cette fois, et la main tendue retombe mollement sur son genou (il ne sent plus à travers le tissu la plaie béante qui lui déchirait la chair un peu plus tôt ; dissolue et réduite à néant, comme un simple cauchemar). « Je n’étais pas – » Réflexe d’auto-défense : déni. Mais les yeux d’Aramis lui clouent la langue avant qu’elle n’assène son mensonge, le clouent lui sur place avant qu’il ne se réfugie dans un mensonge qui sonnerait faux. Il a remarqué les gestes mécaniques, l’attitude de machine bien huilé et les meurtres à la chaîne exécutés par un bras qui s’était jusqu’à présent refusé à donner la mort. Il a remarqué, à quoi bon nier ? Draco devrait être soulagé. Il l’est peut-être, quelque part, mais domine la honte de n’avoir été capable d’exécuter l’ordre de lui-même. La honte d’être trop faible, incapable de tuer volontairement ; il se maudit intérieurement de ne pas non plus parvenir à être fier de s’être tenu droit sur cette estrade afin de satisfaire son Maître. Parce que, par Merlin, tout ce que lui évoquent ces heures de froide cruauté ne s’apparente pas à la satisfaction du travail bien fait, non. Il en a simplement la nausée. Et il crache, encore sur la défensive : « Peu importe la méthode, tant que le travail est fait. » Sa voix est rauque, saccadée, ses prunelles fuyantes, ses dents crispées. Il a le cœur qui tambourine dans sa poitrine à l’idée d’être démasqué (demi-mangemort, incapable, fabulateur !) ; et paradoxalement, il est heurté, voudrait s’entendre dire qu’il n’est pas un assassin. Son orgueil réclame qu’il soit fort, son cœur qu’il soit humain. Conflit d’intérêts. Il rit, cette fois sans joie. « Je ne me doutais pas que quelqu’un remarquerait… » Il s’interrompt, passe sur ses traits fatigués une main tremblante. D’un coup, il se sent vulnérable. Aramis ne le trahirait pas (non, jamais, n’est-ce pas… ?), mais si un autre a remarqué le subterfuge et le dénonce au Lord, Draco sait pertinemment qu’il le paiera cher. « Est-ce que quelqu’un d’autre sait ? » La question est formulée à voix basse, presque plus pour lui-même que pour son vis-à-vis, et il pose son front entre ses paumes, coudes appuyées sur ses cuisses. Puisque son secret est mis à nu, il n’a plus qu’à le partager, non ? Evacuer le fardeau qu’il se pensait condamné à porter seul. « Je ne pouvais – je savais que je n’y arriverais pas », commence-t-il avec hésitation, butant sur les mots. « bourreau… » (rire feint, bref et étranglé, comme un sanglot vite étouffé) « je peux l’être, tant qu’on ne m’oblige pas à exécuter la victime. » Il se redresse, soudain défiant, comme s’attendant à ce qu’Aramis lui reproche cette faille. Et finalement, c’est lui qui formule le mépris que cet état de fait lui inspire : « C’est pathétique, oui. Un mangemort infoutu de tuer. » C’est un aveu lourd de sens : le passage obligatoire pour prendre la Marque est de donner la mort. Et même ça, il n’a pas su le faire, forcé d’user d’un subterfuge pour ne pas échoué. Pour ne pas être tué par la baguette de son Maître, en guise de représailles. « Au combat, ce n’est pas pareil », qu’il ajoute pour faire bonne mesure. « L’adrénaline, les échanges de sorts, la nécessité de terrasser l’adversaire pour survivre... » Et même alors, il n’y parvient pas. « Mais des exécutions de sang-froid – » A défaut de trouver les bons mots, il secoue la tête pour signifier combien cela lui a semblé inconcevable. « J’ai… pensé que Lucius pourrait convaincre le Lord de m’assigner une autre tâche. » La phrase, lâchée d’une voix éteinte, est la dénonciation requise par Aramis. Lucius – tout est dit. « Mais qu’importent nos efforts, notre position est précaire et la requête n’aurait jamais été acceptée. Elle nous aurait tout au plus valu une punition exemplaire. » Il serre les poings en y songeant ; il n’aurait pas été le seul à encaisser : sa mère, surtout, aurait payé le prix fort. « Père a donc opté pour une solution plus radicale. » C’est dit. Et s’il tente de se persuader depuis de longues heures que son géniteur n’avait pas le choix, il ne peut s’empêcher de lui en vouloir amèrement de l’avoir réduit à l’état de pantin docile. Encore.
Il se redresse en sursaut lorsque Snape surgit de la pièce d’à côté, s’attendant à le voir le pointer du doigt avec hargne en l’accusant d’être un usurpateur. Mais le regard du professeur de Potions est égal à d’habitude : terne et relativement inexpressif, dépourvu de passion. « Aramis, votre… mère » (le mot sonne presque comme une insulte, mais c’est subtile, et Draco n’a guère le temps de se questionner à ce sujet) « a réclamé que votre sœur rentre sans tarder. Je me suis donc chargé de la ramener. » L’homme lève une main autoritaire avant que l’un des deux plus jeunes n’ait le temps de protester. « Miss Lestrange va aussi bien que possible compte tenu des circonstances. Elle a cependant besoin de repos et il est donc préférable que vous ne vous rendiez pas à son chevet. Aucun de vous. » Son regard comme son timbre ne laissent pas place à une quelconque rébellion. Et puis son regard polaire se teinte d'un ennui quelque peu impatient. « Vous comptez investir ma demeure encore longtemps ? » Aramis et Draco échangent un regard, le blond se fend d'un sourire aussi faussement innocent que tout simplement faux. Il avait bien l'intention de squatter les lieux encore quelques heures oui, cela dit la mine de Snape ne lui dit rien qui vaille, moins encore lorsque la chauve-souris des cachots tourne son attention vers l'objet de leur dernier délit : les patacitrouilles. « Où avez-vous trouvé ceci ? » C'est un peu comme un retour en arrière - l'instant fatidique où Snape réclamait une réponse qu'il connaissait déjà, juste avant de sévir. « Ils sont pour Scorpius, Scorpius est de moi, donc je peux me servir. » CQFD, non ? « Et je partage tout avec Aramis, donc Aramis peut aussi se servir. » Logique bis. Il peut presque voir palpiter une veine à la tempe de son ancien professeur, et c'est en étouffant un rire qu'il attrape la manche de son partenaire de crime. « Bien, je pense qu'on va vous laisser à présent. Merci pour les soins et - » (il lève la patacitrouille qu'il tient encore en main pour désigner l'objet de ses seconds remerciements). Ils ont tout juste le temps de transplaner avant qu'un éclair lumineux (sortilège cuisant ?) ne fende l'air juste à l'endroit où ils se tenaient une demi-seconde plus tôt.
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