――――――-―• Dance for me babe •――――-―――
TIMEUS - Je ne sais pas ce que je fous là et pourquoi je me sens l'envie de te parler. Je suis assez content d'être rentré au pays, je commençais à me lasser de la vodka. Tu sais que je n'ai jamais vraiment aimé ça. J'ai encore un peu de mal à prendre mes marques mais je sais que ma place est ici. Après tout c'est ce que je suis, un défenseur de l'humanité, un Activiste révolutionnaire... Et après? Suis-je condamné à compter mes vieux jours sans aucun autre objectif? Je ne suis plus que l'ombre de moi même, je suis détestable avec tout le monde. J'ai tout perdu à la seconde même ou je t'ai perdu toi. Tu dois me prendre pour un vieux fou et je dois t'avouer que je serais le premier à te croire mais tu me manques à chaque nouveau soleil qui se couche. Ca m'arrache les tripes et le cœur et chaque nuit, je revois ces lettres capitales dans la gazette du sorcier qui annonce ta mort.  Je sais que je ne devrais pas boire autant, tu m'engueulerais très certainement si tu étais là d'ailleurs,  mais je voulais juste noyer mon chagrin. Bon apparemment depuis le temps, il à apprit à nager. Il est temps pour moi de tourner la page Lizzie et...

??? - Mais qu'est ce que vous fichez là?

Je sursaute  et constate que le propriétaire de l'ancienne maison des Stone viens vers moi. Je dois admettre que j'étais assis dans son jardin et qu'il m'avait surprit à parler seul. Je range la photo de Lizzie dans ma poche et décide de ne pas entrer en confrontation.  Je viens de transplaner dans un ancien entrepôt qui me sert de planque. Je m'écroule sur le vieux canapé troué alors que Cheese accoure vers moi. Alors mon petit père comment tu va?. Ce rat est très vieux et aussi laid qu'un troll renversé par le Magicobus, mais c'est aujourd'hui mon meilleur ami. Après deux trois caresses, je m'allonge, ferme les yeux et quelques moutons plus tard les premiers ronflement se font entendre.

Une musique assourdissante qui empêche mon cerveau de réfléchir, une bombe siliconée se frottant sensuellement à une barre de Lap dance sans me lâcher du regard et une bonne dizaine de scotch censés me défoncer la gueule comme il se doit.  Voilà les trois meilleurs ingrédients pour une soirée réussie.  Installé confortablement dans l'un des fauteuil en velours rouge , une moitié de cigarette roulée au bord des lèvres,  je scrute les mouvements de la belle brune qui me vend son corps en contemplant chaque courbe qui frôle la perfection. Ah si j'avais encore vingt-ans. J'étais loin d'être un tombeur en mon jeune temps, mais j'avais un charme certain et je savais en user pour plaire à la gente féminine. Je bois d'une traite le verre qu'une serveuse vient de m'apporter et décide d'aller prendre un peu l'air. La première bouffée  entre directement en contact avec mon cerveau. Je ne sais pas si c'est vraiment un honneur, mais j'ai tendance à plutôt bien encaisser niveau alcool et il m'en faut beaucoup pour me faire mettre un genoux à terre. Je me roule une nouvelle cigarette prenant soin de cracher les morceaux de tabac qui se dépose sur mes lèvres sans me préoccuper du snobinard qui me dévisage comme si j'étais une bête de cirque. Appuyé contre le mur , le souffre gratte la boite d'allumette.  Morgana ne tardera plus à arriver. Bien pratique ces miroirs pour communiquer! Ah les nouvelles technologie, j'ai beau rien y  comprendre ça me fascinera toujours tout ce qu'on peut faire avec un peu d'imagination et beaucoup de moyens. Un groupe vient de sortir et l'un d'entre eux semble encore plus éméché que moi, il me dévisage de haut en bas et fronce les sourcils. Je me force d'ignorer, je n'ai surtout pas l'envie de me faire remarquer. C'est qu'il continue ce bougre!

TIMEUS - T'excite pas ! T'es pas mon genre ...

Etrangement il me lance un regard noir mais décide d'en rester là. Bien réfléchis, j'aurais préféré qu'il me réponde. Pourquoi s'être attardé comme ça, sans me dire le moindre mot.  Comme à mon habitude je me passe une main dans la barbe, puis décide d'entrer à nouveau dans le club de strip-tease. Cette fois c'est au bar que je m'assied.

TIMEUS - Un verre de Scotch... Attendez! Mettez-moi plutôt la bouteille...

Au diable les bonnes manières! Deux gorgées. Un regard sur l'entrée. Personne! Deux gorgées. Les yeux sur les fesses de Mariah la strip-teaseuse. Quatre gorgées.

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On avait osé toucher ma bouteille. Si je ne m'étais pas très vite aperçu qu'il s'agissait de mon acolytes, ou dans ce cas ci, mon "Alcolyte", j' aurais surement eu une réaction un peu plus violente. Un sourire en coin sur mes lèvres je contemple le liquide descendre dans la gorge de la jeune femme avec qui je m'étais rapproché ces derniers temps. Morgana souffrait tout autant que moi. Nous n'avions peut-être pas les mêmes raisons, ni  les dommages, mais tout deux nous souffrons d'une situation presque indépendante de notre volonté.  La vie à décidé de se jouer de nous, de nous provoquer, de nous humilier. Notre force est d'être encore debout aujourd'hui même si la flamme qui nous faisait avancer s'éteint petit à petit.  J'ai de la peine quand je la vois se bousiller la vie avec ce poison à retardement qu'est l'alcool ou dieu sait quel substance elle peut prendre d'autre. C'est plutôt une jolie femme, encore jeune et plein d'avenir, mais son regard en dis long sur qui elle est vraiment au fond d'elle. Ces yeux opaques et avide d'émotions. Elle parait vulgaire et asociale et semble se moquer de tout. Quels sont les démons qui la ronge tant? Oh je sais les grandes lignes de sa vie, mais Morgana n'est pas du genre à se confier. Elle n'a pas besoin d'un chaperon sans cesse derrière elle à tenter de la surprotéger et c'est justement parce que je connais sa réaction, que je préfère ne pas en parler. Je me contente de passer du temps avec elle, même si je ne suis pas de bonne fréquentation.

Il faut se dire la vérité comment je pourrais la tirer vers le haut moi qui tombe de jour en jour plus bas.  Du coup, on se réunit souvent dans un endroit assez retiré, là ou on pourra se bourrer la gueule en paix mais en duo.  Nous nous sommes déjà retrouvé dans de délicates situations et des endroits bien plus glauques que celui-ci. Certaines fois c'est elle qui me ramène en sécurité incapable de tenir sur mes jambes.  D'autres fois c'est moi qui la porte tel un sac sur mon épaule.  Mais je dois bien lui accorder que c'est plus souvent moi qui me fait ramener! C'est qu'elle encaisse la petite! Son "salut vieil homme" n'est pas provocateur, c'est de cette manière qu'elle s'adresse à moi. Cela ne me vexe pas. Du moins parce que c'est elle. Je me contente d'hocher la tête et de lui afficher un léger rictus.  Constatant que la première bouteille est presque vide je fais un signe rotatif de la main pour lui faire comprendre qu'il ramène une autre cartouche.  

TIMEUS - Il faudrait quand même que je t'apprenne une chose. Quand je te donne une heure de rendez-vous, rassure toi de toujours enlever trente minutes.  Je viens toujours avec de l'avance et le temps que je met à t'attendre, m'irrite profondément autant que si tu étais en retard...

La deuxième bouteille arrive et non pas par galanterie mais plutôt comme pour clôturer mon Laïus je lui tend la nouvelle bouteille et tire de l'autre main l'entamée.

TIMEUS -  J'aime bien terminer ce que je commence. Une question de principe!

Les nouvelles gorgées m'apportent un haut de cœur assez violent. Je me ressaisit vite fait après un frisson qui me parcours l'échine. Au moins la bouteille est vide.  Tiens? Mon admirateur est revenu.  Je le scrute du coin de l'œil et remarque facilement qu'il ne me lâche plus du regard. Ils sont à présent quatre autour de lui et eux aussi semblent focalisés. Ils s'installent calmement à la table pas très loin derrière nous. Cette fois je sens qu'il se prépare quelque chose et ne prend même plus la peine de répondre à Morgana qui prétend que l'endroit est plutôt bien choisit.  Je reste vigilant et concentré et c'est d'ailleurs ma voisine qui me ramène à notre discutions. La main sur l' épaule me saisit quelque peu. Je n'ai plus pour habitude que l'on me touche et je crois même que cela ma rendu froid vis à vis des contacts physique. Peut-être que je suis même devenu complètement paranoïaque je me méfie de tout et de tout le monde et j'aime bien qu'on respecte mon périmètre d'espace vital.

MORGANA - Y a des mecs qui arrêtent pas de te mater. Je ne savais pas que t’avais viré ta cutie.

TIMEUS - J'ai viré pas mal de choses dans ma vie, mais ma cutie reste avec moi jusqu'au cercueil.

Je marque une pause puis éclate de rire à pleins poumons. J'ai tout de même cette particularité d'avoir une voix grave et puissante. La discrétion n'était pas l'une de mes vertus et je me force de jour en jour à baisser le volume mais vous savez ce que c'est ; chassez le naturel il revient au galop. Et cette fois il avait galopé si vite que  le serveur avait sursauté. Sans doute les effets hilarants de l'alcool mais j'ignore encore ce qui m'avait poussé à m'esclaffer de la sorte. Je reprend mon sérieux presque immédiatement mais me met à parler un peu moins fort prenant soin de tourner le dos à la table.

TIMEUS - Euh... Approche! Il est fort probable que je commence à voir des éléphants roses, mais mon admirateur, il n'aurait pas comme un joli tatouage mi-serpent, mi-tête de mort?

Je venais de comprendre pourquoi ce type m'avait dévisagée tout à l'heure et pourquoi il était à présent dans mon dos. Ils épient mes moindres faits et gestes. Heureusement pour moi, ceux-ci semble manquer d'expériences. Une main délicate et discrète sur ce vulgaire morceau de bois, tant de fois brandit.