► Avis sur la situation actuelle :  Jahel a longtemps vécut dans une bulle. Avec l'espoir que tout redeviendrait comme avant, que si elle ignorait la situation suffisamment fort, elle disparaîtrait. Naïve, lui murmurait toujours Cole en l'embrassant sur la joue. Il avait raison. Suite à sa mort, Jahel ouvrit les yeux, et ce n'est à présent qu'un dégoût immense et une colère violente qui l'habite. Tout va trop loin. Personne ne s'en remettra, jamais : ils doivent seulement agir pour le futur de leurs enfants, et Jahel s'est résolue à perdre son humanité s'il le faut, pour protéger ceux qu'elle aime si profondément. Sa colère est dirigée droit sur ceux qui osent vendre des êtres humains comme on vendrait des friandises. Elle a trop longtemps fermé les yeux, et gardé le silence. Ce temps-là est terminé.

► Infos en vrac : Jahel a un certain talent pour faire le thé, ce qui, admettons le, n'a pas grande utilité ces temps-ci. Elle était une excellente élève en Sortilèges à Poudlard, ce qui est toujours le cas aujourd'hui : elle maîtrise sa baguette à la perfection, même si elle déteste les duels. Son père a longtemps travaillé à Sainte Mangouste, Jahel a donc certaines notions lorsqu'il s'agit de médecine, mais elle s'y connaît nettement mieux en médecine moldue, merci à sa mère. Oh, et elle est aussi plutôt talentueuse lorsqu'il s'agit de chuchoter/chanter des berceuses à son fils, parce qu'elle n'a jamais eu vraiment le choix à ce sujet. • Jahel fronce sans arrêt les sourcils. Parce qu'elle se fait du souci, parce qu'elle ne comprend pas ce qu'on lui raconte, parce qu'elle n'approuve pas une remarque... Le froncement de sourcils de la maman, quoi. En permanence. • Elle adorait la métamorphose, à Poudlard : seulement, la métamorphose ne l'aimait pas du tout. • Protectrice, c'est un mot qui la définirait à la perfection. Qu'on s'en prenne à elle, pas de problème. Mais si on s'en prend aux personnes qu'elle aime... Jahel ne répond plus d'elle-même. • Elle a une certaine fierté, qui fait qu'elle n'ira jamais réclamer d'aide à qui que ce soit, à moins d'être réellement désespérée. • Jahel s'estime chanceuse, n'ayant pas vécut le pire durant ces dernières années. Certes, elle a perdu des gens, a énormément souffert, mais elle est consciente qu'il y a pire ailleurs. Elle déteste se plaindre ou s'apitoyer sur son sort, même s'il lui arrive de s'effondrer lorsqu'elle est seule. • Jahel a beaucoup d'humour, une certaine maîtrise du sarcasme et de l'ironie lorsqu'elle est nerveuse, anxieuse, effrayée. Faire retomber la tension en lâchant quelques mots stupides, autant pour se rassurer elle-même que les autres, c'est son truc. • Depuis la mort de Cole, son petit-ami, Jahel a du mal à céder à son envie de vengeance, consciente qu'agir sans réfléchir est loin d'être la meilleure solution. Surtout pour une Serdaigle. • Elle réfléchit beaucoup, sans doute trop : Jahel est du genre à se torturer l'esprit en pensant aux et si, aux options présentées, jusqu'à s'en rendre folle. Elle déteste être seule pour cette simple raison. • A toujours penser plutôt logiquement et en évaluant toutes les options, elle peut parfois paraître hautaine, à juger les autres sans prendre de pincettes. Elle est loin de l'être, pourtant, elle dit juste les choses comme elle les pense.  • Au creux de sa clavicule gauche, une clé stylisée aux reflets bleus foncés est l'un des souvenirs d'un voyage avec Cole, durant un été, avant que tout ne commence. Ils ont fait faire ce tatouage en France, après avoir visité la Tour Eiffel, la clé de Cole étant placée au même endroit, mais ses reflets sont rouges et dorés, pour son ancienne appartenance à Gryffondor. • A Poudlard, Jahel passait beaucoup de temps à l'infirmerie : pas pour se faire soigner, mais pour rendre visite à cet idiot de Cole. • Elle a tenté de faire partie de l'équipe de Quidditch de Serdaigle quand elle était en cinquième année : elle n'a pas été prise, parce qu'elle a envoyé un Cognard dans la figure d'un autre Serdaigle qui avait fait une remarque sexiste. • Malgré son attitude souvent chaleureuse, Jahel reste méfiante, et se confie très peu sur son passé. Non pas parce que ça la dérange, mais surtout parce qu'elle cherche à aller de l'avant, pour son fils. • Son cousin Nohan, dont elle était très proche, a disparu en 98, elle n'a jamais eu de nouvelles depuis. • Son don pour la magie est apparu alors qu'elle avait six ans : elle a envoyé l'eau de son bain droit dans le visage de son père, et elle a trouvé ça très drôle. • Depuis toute petite, Jahel a toujours été très active : son père a longtemps eu l'espoir qu'elle se mette au Quidditch, mais elle se contentait d'aller faire des cascades avec le balai de celui-ci. • Plus jeune, Jahel était plutôt solitaire, bien que sociable. Elle aimait juste avoir du temps pour elle-même, ce qui a changé depuis quelques années, où elle ne peut plus être seule sans affronter les fantômes qui la hantent. ... Pas réellement, hein. Métaphore. •Au premier abord, Jahel paraît plutôt sérieuse, posée. C'est lorsqu'on la connaît mieux et qu'on l'observe qu'on remarque les petites pointes d'humour qu'elle cale ici et là. • Au départ, son attitude accueillante et amicale était fausse, mais à force, elle en oublie son vécu et se plonge entièrement dans son besoin d'aider les autres, pour ne pas avoir à penser à elle-même. • Elle est complexe, un paradoxe : avec les insurgés, elle est compréhensive, se précipite pour aider comme elle le peut, ne ferait pas de mal à une mouche. Mais face à leurs ennemis, elle n'hésite devant rien, habitée par une colère qu'elle ne laisse sortir que dans ces moments-là. Et Jahel est en colère. Très en colère.  

• pseudo & âge ; On m'appelle el, des fois, et j'ai dépassé la majorité depuis quelques années, maintenant. • comment as-tu trouvé le forum ? Le forum m'a trouvé, disons, parce que je suis un mouton qui suit les copains. • ton avis, tes suggestions ;     . • connexion ; tous les jours, normalement. • quelque chose à ajouter ? je compatis pour la personne qui a dû s'amuser à ranger les smileys par couleurs.  

« Est-ce que tu as une idée des moyens qu'ont Sainte Mangouste ? Réfléchis-y, au moins ! » Malgré son ventre rond comme un ballon et la grimace qu'affichait Kate, son regard était terrifiant. « J'ai réfléchi, et tu n'es pas celui qui est enceinte, ici. » Son mari s'inclina, s'asseyant près d'elle. « J'ai juste l'impression de revenir au Moyen-Age. Regarde-moi ces machines, qu'est-ce qu'ils vont te faire ? » « Faire en sorte que j'accouche sans problèmes, idiot. » Il leva les yeux au ciel, et Kate émit un gloussement.
Vingt-quatre heures plus tard, elle donnait naissance à une petite fille, et son mari était pâle comme les murs qui les entouraient. « J'ai lu quelque part que les enfants appelés Xenina avaient une personnalité très douce. » Adrian la fixa un instant, détachant son regard du bébé minuscule qui gémissait dans les bras de sa femme. « Tu sais que je te cèderais n'importe quoi, ma chérie, mais tu n'appeleras pas notre fille Xenina. On dirait une marque de potion ménagère. » Kate leva les yeux au ciel, réprimant un rire. « J'avais pensé à Jahel. » finit-elle par dire après un silence, son regard posé sur l'enfant. Adrian y réfléchit un moment. « Jahel. » Il baissa les yeux pour les observer. « Ca me va. »

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Ses yeux clairs écarquillés, la fillette observait silencieusement le garçon, qui serrait un peu trop fort la bretelle de son sac à dos et dont le regard sautait d'un endroit à l'autre de la maison. Les parents étaient dans la cuisine, et Jahel était supposée aller prendre son bain... Mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'aller le voir, par curiosité. Il était arrivé quelques heures plus tôt, n'avait pas beaucoup parlé. Ses parents avaient prévenu Jahel, comme quoi son cousin Nohan allait quitter l'orphelinat pour venir vivre avec eux, parce qu'ils y étaient finalement autorisé. Son père lui avait demandé si elle se rappelait pourquoi son deuxième prénom était Carla : parce que c'était le prénom de la sœur de son père. Carla, c'était aussi la maman de Nohan, d'après ce qu'ils avaient expliqué. Et elle était partie, et du coup, Nohan se retrouvait tout seul, et Jahel était d'accord avec ses parents : c'était un peu triste.
Ce ne fut que lorsque Nohan se planta devant elle que Jahel réalisa qu'il l'avait repérée. « Qu'est-ce que tu fais là ? » demanda-t-il, se tenant tout droit devant la porte de sa nouvelle chambre. « C'est vrai que tu viens d'un orphelinat ? » demanda la petite blonde, la tête inclinée. « Ouais. C'était nul. » « Maman dit qu'ils ne s'occupaient pas bien de toi. » Nohan haussa les épaules. « J'sais pas. Tu devais pas aller prendre ta douche ? » Surprise par la question qui la prenait sur le fait, Jahel hocha la tête, et s'échappa dans le couloir. Elle avait encore des centaines de questions en réserve pour son cousin.

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« C'est vrai que tu pars l'année prochaine ? » Nohan prit le temps de lécher sa glace à plusieurs reprises, pour éviter de se retrouver plein de sucre. « Normalement. Mais tu me rejoins bientôt, tu sais. Dans deux ans. » Jahel fronça les sourcils. « Deux ans, c'est super long. C'est le temps que t'as passé avec nous. » Nohan ne répondit pas, le nez dans sa glace, ses lèvres devenues oranges à cause du sort qui animait la crème glacée. « Tu m'écriras des lettres. » dit finalement Jahel, en croquant le cornet de la sienne. « Bien sûr. Et on se verra à Noël, je te raconterais comment est Poudlard, comme ça en venant, tu sauras déjà plein de choses ! » Les yeux de la blondinette s'éclairèrent. « Tu crois que tu pourras m'apprendre des sorts avant que j'entre ? Comme ça je serais super forte ! » « Carrément. »

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Jahel avait le regard ancré sur la boîte de Dragées Surprises de Bertie Crochue, les sourcils froncés. Elle adorait recevoir les lettres de son cousin, surtout depuis qu'elle savait les lire complètement sans l'aide de ses parents : mais elles la rendaient un peu triste aussi, lui rappelant que son cousin et presque-frère n'était pas à la maison, et qu'il ne rentrerait pas avant plusieurs mois. Il ne restait plus que ces mois-là, ceci dit : après ça, ce serait l'été, et Nohan rentrerait pour les deux mois. Et ensuite, Jahel partirait avec lui à Poudlard. Il avait été réparti à Serdaigle, et ça ne l'étonnait pas trop : son père disait que cette maison était pour les amoureux de la connaissance, et que Carla, sa tante, y était. La mère de Jahel y était aussi, et c'était comme ça que ses parents s'étaient rencontrés. « Peut-être que tu finiras Poufsouffle comme ton père. » disait souvent Adrian en ébouriffant les cheveux blonds de sa fille. Elle se contentait de grogner.
« Tu partages, blondinette ? » fit justement la voix de son père dans son dos. Jahel se retourna, lui adressant un sourire malicieux. « J'sais pas. Tu me donnes quoi en échange ? » Il haussa les épaules. « Je sais qu'il y a un gâteau au chocolat qui attends dans le frigo... » Jahel saisit la boîte pour la tendre à son père avec empressement. Adrian se mit à rire, et piocha dans la boîte. Jahel fit de même, et quand ils croquèrent les dragées... et les recrachèrent tous les deux avec une grimace. « Je crois que c'était du caca de chat. » annonça Jahel avec conviction. « Sans doute. » ricana son père. « Allez, viens là. On va faire un tour sur le Chemin de Traverse. » « Par cheminée, hein ? Je déteste quand tu transplanes. » se plaignit la petite, se débattant dans ses bras. « Seulement si tu es sûre que tu peux prendre les cheminées toute seule, ma grande. »

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« ON VA A POUDLARD ENSEMBLE ! » hurla Jahel du haut de son balai, accrochée à Nohan, dont le rire lui explosait au creux de l'oreille. « ET ON VA S'ECRASER SI TU TE PENCHES COMME CA ! » répondit son cousin sur le même ton, tirant un éclat de rire à la petite blonde, qui regardait le sol s'approcher sans beaucoup de craintes. Sa mère, en bas, était suffisamment inquiète pour avoir appelé Adrian et sa baguette, au cas où. « Maman a dit qu'on irait acheter ce qu'il me faut demain. » annonça Jahel en descendant du balai, une fois qu'ils eurent touché le sol sans trop de dégâts. « Je dois acheter des trucs aussi. On pourrait t'acheter un animal, aussi ! » « Un hibou ! Je veux un hibou ! » Sa mère fit la grimace, depuis l'entrée de la porte : s'habituer à la sorcellerie était une chose, s'habituer aux animaux étranges en était une autre. Quand Nohan était rentré de Poudlard avec Fury, son crapaud (nommé ainsi parce qu'apparemment, une fois nourri de croquettes pour hibou, il sautait partout), Kate avait pâli. Le hibou restait au moins une option moins repoussante... « Evitez de vous casser quelque chose à deux semaines de la rentrée, les monstres. » lança finalement Kate après un silence. « Il reste des chaussons aux pommes de ce midi, ça suffira pour le goûter. Nohan et Jahel n'eurent pas besoin de plus d'informations pour se précipiter à l'intérieur.

1985. Assise sur le tabouret, le Choixpeau sur la tête, Jahel n'en menait pas large. Nohan lui avait dit et répété de ne pas avoir peur, mais elle tremblait comme une feuille, devant tout le monde. Sur sa tête, elle sentait le vieux chapeau s'agiter, et même si elle était habituée à la magie... C'était dérangeant. Après un moment qui semblait des heures, sous le regard de tous les élèves (ou presque), le Choixpeau s'écria. « SERDAIGLE ! » Des applaudissements vinrent de la table de Nohan, et la blondinette souriait jusqu'aux oreilles quand elle rejoignit son cousin. Son père allait sans doute être un peu déçu, mais elle avait tellement voulu être avec Nohan... Il lui fit une place à côté d'elle, pour qu'ils regardent le reste de la Répartition ensemble, et quand ils rejoignirent leur salle commune, elle crut qu'elle allait exploser de joie : c'était parfait, comme Nohan l'avait décrit.

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« Salut. Est-ce que tu pourrais me prêter une plume ? J'ai perdu la mienne. » « Ouais, en échappant ton sac dans les escaliers magiques. » Jahel leva la tête de son sac, d'où elle sortait ses livres pour son devoir de Sortilèges. Devant elle, deux garçons qu'elle connaissait de son cours d'Histoire de la Magie (des Gryffondor , si elle se souvenait bien) s'agitaient. Le premier qui avait parlé, un brun plus petit que l'autre, fronça les sourcils. « On m'a poussé, je l'ai pas non plus jeté dans le vide. » « Peut-être que si t'avais pas une cervelle de gnome, aussi. » Le brun leva les yeux au ciel. « Bref. J'ai vu que tu avais plusieurs plumes de sorties, et je dois vraiment écrire mon devoir de Métamorphose, donc.. » Jahel hocha la tête, essayant d'enregistrer l'entière scène de ménage qui venait d'avoir lieu devant ses yeux. Après un instant de silence, elle finit par lui tendre l'une de ses plumes. « Merci. Au fait, je m'appelle Cole. Lui, c'est Ayden, il est un peu bizarre mais je l'aime bien. » « T'es un peu bizarre aussi. » commenta Jahel, déclenchant un éclat de rire chez Ayden. « T'as bien raison. On peut s'asseoir là ? On a le même devoir de Sortilèges à faire, donc autant s'aider. » Jahel finit par faire pratiquement tout le devoir de Sortilèges seule, et les garçons recopièrent. Mais comme ils la laissèrent recopier la Métamorphose, c'était un échange de bons procédés.
Les semaines suivantes, elle passait presque tout son temps à étudier en compagnie des deux Gryffondor, et parfois de Nohan qui les rejoignait. Quand elle rentra chez elle pour Noël, elle reçut un paquet qui venait d'Ayden et Cole, qui lui avaient envoyé des friandises – elle leur avait envoyé des plumes.

1988. Cole s'affala sur la table des Serdaigle, juste à côté de Jahel. « Je détesteeeeeee l'Histoire de la Magieeeee. » Nohan lui glissa une fourchette et une assiette de hachis parmentier dans la main d'un air compatissant, et Cole se perdit un moment dans la contemplation de sa nourriture. « Il paraît que vous avez fait exploser vos potions ce matin, sinon. » « Tu veux dire au cours qui comprend Serdaigle et Gryffondor ? » demanda Jahel d'un ton innocent. « Celui où tu étais censé être? » « J'étais à l'infirmerie, figure-toi. » Nohan hocha la tête d'un air désespéré. « Tu devrais peut-être te faire une raison et admettre que le vol sur balai n'est pas pour toi. » Cole lui tira la langue la bouche pleine, et Nohan afficha une grimace de dégoût. Se levant, il agita la main. « Je viens de me rappeler pourquoi je ne reste jamais quand tu manges, t'es dégoûtant. Je vais aller voir si Ellie chez les Poufsouffle veut bien venir avec moi à Pré-au-Lard. » Les mots firent réagir Cole, qui dit à peine au revoir à Nohan qui s'éloignait, et il se tourna vers Jahel. « Tu y vas ? A Pré-au-Lard, je veux dire. » Nohan y allait sans doute avec Ellie, Ayden détestait Pré-au-Lard pour une raison plus que mystérieuse, et... Jahel haussa les épaules. « Je n'ai pas très envie d'y aller toute seule. » avoua-t-elle, consciente de combien ça avait l'air pitoyable. « Ca te dirait qu'on y aille ? Tous les deux, je veux dire. » Et même si le ton de Cole était assuré, il avait l'air un peu nerveux. Jahel essaya d'empêcher son cœur de faire des bonds, et hocha précipitamment la tête. « Ouais. Ce serait super. » murmura-t-elle faiblement. Elle n'était pas capable de faire mieux.

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Seul Nohan était au courant du fait que Cole l'avait peut-être bien embrassée quand ils étaient allés voir la Cabane Hurlante, et il avait tapoté son épaule en disant qu'il en était sûr, et qu'il lui casserait la figure s'il lui faisait du mal.

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1990. Le mois d'octobre était déjà suffisamment froid pour que Jahel passe son temps à grogner quand on lui parlait d'aller dehors : elle avait accepté de suivre Cole, qui avait employé avec grande joie l'excuse du froid pour la serrer contre lui, mais la Serdaigle n'avait pas tenu longtemps. Abandonnant ses amis pour rentrer à la salle commune de Serdaigle, elle était perdue dans ses pensées, marchant le long des couloirs, avant de manquer de trébucher sur... Deux premières années de Serdaigle, et une fille. Une Gryffondor, il lui semblait. « Euh. » Jahel, représentante de la richesse de vocabulaire et de l'intelligence de Serdaigle. « Salut! Ces têtes de linottes qui me servent de frangins ont oublié le mot de passe de votre salle commune, ça te dérangerait de passer avec eux l'entrée ? » Jahel dévisagea les têtes déconfites des deux premières années, et la blonde hocha la tête avec un sourire. « Oui bien sûr, pas de problème. On a toujours un peu de mal avec les énigmes de la salle commune, au début. La première fois, je suis restée deux heures à la porte. » Les deux plus jeunes parurent un peu traumatisés, et Jahel esquissa un sourire amusé. Ils avaient avancé jusqu'à l'entrée de la salle commune, et Jahel donna le mot de passe. La Gryffondor ébouriffa les cheveux des premières années. « La prochaine fois, retenez mieux que ça ! Serdaigles en carton. » Les jumeaux et Jahel entrèrent après avoir salué la jeune fille.
Jahel la recroisa une semaine plus tard, alors que les premières années – Eliza et Peter – lui demandaient le chemin de la bibliothèque. Comme elle-même devait travailler, elle les avait accompagnés, et ils s'étaient installés à la même table : c'est là qu'Asleigh les trouva, et s'installa sur une chaise entre eux. « Heeey ! T'as l'air de ramer un peu non ? J'me dépatouille pas trop mal en métamorphose, j'peux peut-être te filer un coup de main ? » Le regard de la Gryffondor était posé sur le devoir de la blonde, qui hocha la tête après un moment. « Bonne chance avec ça, je suis un désastre. » « J'ai entendu Nohan dire que t'étais la honte de la maison avec tes notes. » commenta Peter. Jahel lui jeta un regard noir. « Je vais te perdre dans Poudlard et on te retrouvera plus jamais. » Curieusement, on ne la prit pas au sérieux.

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1992. « On va dire quoi à Cole ? » demanda Noah en jouant avec le rebord de son verre de Bièraubeurre. « Ca fait pratiquement trois ans qu'on se voit tous les jours, et tout va bien. Je pense que je vais accepter. Et toi ? » « Ca va faire bizarre, de ne plus être ici. » se contenta de dire son cousin en désignant la maison où ils avaient passé leur enfance. « On ne sera pas bien loin, et puis on pourra venir dîner souvent. Quand on aura perdu le courage de cuisiner, autrement dit, tout le temps. » Nohan hocha la tête, l'air un peu triste. C'était vrai que partir de chez elle ferait bizarre à Jahel. Mais quelques mois plus tôt, Cole lui avait parlé de cette maison qu'avait sa famille, et Ayden et lui allaient vivre dedans, et il avait proposé à Jahel et Nohan de venir également. Jahel avait décroché un travail à Fleury et Bott, et Cole voulait travailler dans un laboratoire de potions. Nohan avait déjà fait deux ans dans sa formation d'Auror, et il avait admit que vivre avec Jahel lui permettrait de la voir sans que ce soit en coup de vent. Jahel vida le reste de sa Bièraubeurre et s'appuya sur Nohan avec un petit rire. « J'ai eu mes ASPICS, et on va vivre ensemble et ça va être super. Pigé, tête de gnome? » Nohan hocha la tête avec un demi-sourire.

1993. « T'as déjà pensé à avoir des enfants ? » Cole avait cette manie d'amener n'importe quel sujet, qu'il soit délicat ou non, de façon naturelle et abrupte. Lançant machinalement un sort à la vaisselle pour qu'elle aille se nettoyer seule, Jahel prit le temps de se retourner et de s'adosser au comptoir de la cuisine. « Tu essaies d'avouer un truc? » interrogea la jeune femme avec un sourire léger. « Je me dis que c'est une grande maison. » lâcha Cole en haussant les épaules, le regard posé sur le sol. Le silence s'installa, un peu gênant, et Jahel s'approcha de lui, l'embrassant sur la joue, puis sur les lèvres. « Un jour, oui. Ce serait bien. » Il hocha la tête. « Un jour. Je note. » murmura-t-il, le regard pétillant.

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« Franchement, ça se fait pas. » Ayden fusillait du regard le trio, qui essayait en vain de s'empêcher de rire. Jahel parvenait à n'afficher qu'un sourire un peu crispé, mais Nohan et Cole étaient à deux doigts d'exploser. « C'est juste un bonbon, Ayden... » tenta Jahel, la voix un peu aigue. « C'est un paquet tout entier, vous êtes juste des sales traîtres. » grogna le jeune homme, qui tenait à la main un paquet de friandises vides (toutes mangées par Nohan, Jahel et Cole, tous complices). « Désolé, désolé. On t'en achètera d'autres. » promit Nohan, avant de croiser le regard de Cole, ce qui les fit exploser de rire. Jahel leva les yeux au ciel, retenant difficilement son sourire. Elle vivait avec des gamins de douze ans.

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1994. « Je me demandais si j'allais vous voir, dites donc ! » Peter et Eliza lui jetèrent un regard un peu surpris, et mirent quelques secondes à la reconnaître. « J'ai croisé votre sœur l'autre jour. » précisa Jahel. Ils répondirent par un hochement de tête, et lui tendirent leur liste de livres. Jahel la parcourrut du regard, et alors qu'elle allait chercher le nécessaire d'un rayon à l'autre, les jumeaux se détendirent un peu et lui racontèrent ce qu'elle avait raté à Poudlard. « Mh, dites vous que c'est la dernière année de cette grognasse de Mellie, au moins. » chuchota-t-elle discrètement alors qu'ils se plaignaient de plusieurs élèves. Ils hochèrent la tête avec un certain soulagement. Ces deux-là lui manquaient, des fois : ils l'avaient faite bien rire, à Poudlard. Et leur grande sœur, Asleigh... Elle était quelque chose aussi. Et elle n'avait jamais réussi à faire augmenter la moyenne de Jahel d'un centimètre, malgré son acharnement. Jahel l'avait prévenue qu'elle était un cas désespéré...

1997. « T'as entendu ? » Cole n'avait pas vraiment besoin de préciser de quoi il parlait : Jahel avait très bien comprit. Elle hocha la tête, un peu sous le choc. Elle avait entendu parler des actes des Mangemorts et du retour d'un mage noir bien connu ; mais de là à penser qu'il parviendrait à prendre le ministère... C'était dingue. Ce genre d'évènement n'arrivait que dans les livres d'histoires, ou dans les romans qu'elle vendait à Fleury et Bott. Pas dans la vie réelle. Pas dans sa vie. Cole et Jahel passèrent la soirée l'un contre l'autre sur leur lit, à parler de ce que tout cela pouvait impliquer pour leur vie. Ils n'avaient même pas pensé au pire, ils le réalisèrent quelques temps plus tard, quand Harry Potter devint le mage le plus recherché de toute l'histoire ; et quand ils eurent vent des Rafleurs.
C'était suffisant pour qu'ils se cachent, surtout en sachant que la mère de Jahel était une moldue pure et dure. Ses parents avaient décidé de se cacher hors du pays : Jahel ne les avait pas revus depuis des mois. Les hiboux étaient trop risqués désormais, et Jahel et Cole passèrent quelques temps à se faire discrets, incapable de convenir d'une marche à suivre pour se mettre en sécurité. Devaient-ils rester à la maison ? Devaient-ils fuir ? Ils n'en avaient aucune idée. Ayden avait disparu durant le premier mois, et Cole avait essayé de le chercher partout, de glaner des informations : il avait apparemment été enlevé par les Rafleurs. Ce fut un coup dur,  le premier d'une très longue série. Au final, ils s'installèrent chez un ami de Cole, qui les cacha quelques temps. Malgré les temps durs qui s'annonçaient, ils s'accrochaient l'un à l'autre ; c'était l'essentiel.

1998. 1er mai. – « Nohan ? » Jahel s'agrippa à Cole, qui tenait à peine debout. « Est-ce que vous avez vu Nohan? » répéta Jahel, la voix tremblante et plus aigue que la normale. Cole murmura quelque chose sans aucun sens contre son oreille, et elle lui jeta un regard inquiet, s'assurant qu'il pressait toujours la blessure importante sur le côté de son abdomen. Ils étaient à Poudlard. Le petit frère de Cole s'y trouvait encore quand ils avaient appris que les Mangemorts avaient envahi le château : ils avaient transplané le plus près possible de l'école au plus vite, et s'étaient retrouvés dans une bataille pire que ce qu'ils avaient pu imaginer. Ils avaient retrouvé Nohan et Eddie, le petit frère de Cole. Il était avec eux, aidant Jahel à maintenir Cole debout. Il avait été touché par des débris lors d'une explosion, et tout se passait tellement vite. Et maintenant, Nohan était introuvable. Le jour allait se lever, et les Mangemorts et leurs alliés avaient disparu. Ne restait plus que l'école, détruite, les corps, partout, et les survivants, abattus. Eddie et Jahel parvinrent à un escalier encore intact, faisant Cole s'y asseoir. « Je dois trouver Nohan. » murmura Jahel d'une voix éteinte. « Il fait qu'on trouve quelqu'un pour le soigner. » ajouta Eddie, dont l'anxiété était palpable. Cole était pâle comme un linge, les yeux mi-clos et les lèvres s'agitant comme s'il essayait de parler. « Il a perdu beaucoup de sang. » Jahel s'installa à côté de lui, la tête du jeune homme reposant sur son épaule. Lui murmurant tout ce qu'elle pouvait pour le rassurer, son regard parcourant les couloirs en espérant apercevoir Nohan.
Elle ne trouva ni son corps, ni quoi que ce soit pouvant prouver qu'il était toujours en vie.

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3 mai. – « Arrête de faire l'idiot, tu vas rouvrir ta blessure. » grogna Jahel en observant Cole, qui s'agitait en marchant d'un bout à l'autre du salon. Ils étaient retournés à la maison de Cole, mais rien n'était sauf. La rumeur disait que ceux qui s'étaient battus pour Poudlard étaient traqués et emportés, voire tués. « Tu sais qu'on part ce soir, alors repose-toi, tu en as besoin. » Cole ne répondit pas. Eddie était retourné avec sa famille, et ils n'avaient pas eu de nouvelles depuis deux jours. Nohan était toujours disparu. Jahel avait envie de vomir. Le soir-même, ils transplanèrent quelques secondes après avoir aperçu le visage de ceux qui venaient les attraper : quand ils arrivèrent dans le bungalow de la tante de Cole, isolé du reste du monde, ils s'effondrèrent sur le lit et firent l'effort de monter la garde chacun leur tour. Jahel passa des heures à observer Cole, incapable de savoir si tout cela valait la peine. Nohan avait disparu. La phrase tournait et retournait dans sa tête.
Quand Cole se réveilla le matin, il délirait, sa fièvre ayant augmenté. « Je t'avais dit de faire attention, idiot. » souffla-t-elle, la main posée sur son front. « Je vais devoir aller chercher des médicaments, sinon tu vas y passer. » Cole essaya de protester, sa main comme un étau autour du poignet de la blonde. « C'est trop risqué. » avait-il murmuré encore et encore, jusqu'à ce qu'il ne s'endorme à nouveau, et que Jahel n'en profite pour sortir. Elle fit l'erreur de faire un détour par la maison, et revint avec une entaille à l'épaule qui assombri le regard de Cole. Sa fièvre retombée, il l'aida à se soigner également, et Jahel fut certaine qu'il allait mieux lorsqu'il commença à plaisanter au sujet de leurs blessures débiles et du fait de se soigner mutuellement. Elle le frappa légèrement derrière la tête avec un certain soulagement.

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Octobre. – Il commençait à faire froid, dans le petit bungalow. Jahel et Cole y avaient passé les derniers mois, à l'abri, à l'écart de tout. Ils savaient que ça ne durerait pas. Mais ils ne pouvaient pas faire grand-chose, pas en ce moment. Alors ils profitaient du temps passé ensemble, essayaient d'écouter la radio sans beaucoup de succès, et avaient appris comment trouver à manger dans les environs. Une routine un peu étrange s'était installée. Jahel essayait de ne pas penser à ses parents, de ne pas penser à Nohan. Cole ne disait pas un mot au sujet d'Ayden ou de son frère. Ils se voilaient la face.
« J'ai quelque chose à te demander. » Jahel leva les yeux, détaillant le sourire un peu idiot que Cole affichait. Assis sur le lit, il semblait attendre qu'elle le rejoigne, ce qu'elle fit après avoir reposé la pile d'assiettes qu'elle avait à la main. Assise à côté de lui, elle rejeta une mèche de cheveux blonds en arrière pour le dévisager. Après une longue minute de silence, elle s'agita avec impatience. « Accouche? » Cole émit un petit rire gêné, puis l'enlaça, masquant son visage dans le creux de son épaule. Ce fut seulement là qu'il murmura juste dans son oreille. « On devrait se marier. » Jahel s'écarta presque immédiatement, retenant un sourire devant la rougeur des joues du jeune homme. « C'était plus une suggestion qu'une question, ça. » « Arrête de jouer avec les mots, grognasse de Serdaigle. Réponds-moi. » Jahel afficha un sourire amusé. « On devrait totalement se marier. » Quelques jours plus tard, Cole revint au bungalow avec deux bagues même pas identiques et qui laissèrent des marques un peu vertes sur leur doigt. Ils n'en avaient pas grand-chose à faire.

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En décembre, ils décidèrent d'arrêter de se cacher.

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1999. Après plusieurs mois à suivre un groupe d'insurgés un peu trop téméraires au goût de Jahel, ils furent accueillis dans une famille d'insurgés un peu plus calmes. Ils se contentaient de les héberger, de les cacher si nécessaire, et n'étaient pas vraiment branchés révolution, comme l'étaient le groupe d'avant. Ils rattrapèrent les nouvelles qu'ils avaient manqué jusque là, prenant alors conscience de l'horreur dans laquelle ils étaient plongés. Ils ne supportaient plus d'être séparés l'un de l'autre, trop effrayé pour penser à ce qui pourrait arriver si l'un d'eux était absent.
En septembre, la mort du ministre fit baisser le moral, un peu plus. Le même jour, ils durent quitter leurs hôtes, une descente étant organisée. Ils s'échappèrent bien avant l'arrivée des Rafleurs, montant un campement dans une forêt quelconque, grâce au matériel donné par leurs hôtes. Cole les remercia des heures durant. Jahel se demandait simplement comment ils allaient pouvoir faire pour survivre, épuisés qu'ils étaient.

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2000. Ils rejoignirent les Pacifistes fin février, Cole refusant de se cacher seul, désormais. Il brûlait d'agir, et Jahel le sentait : il vibrait d'énergie et de colère. Il lui faisait presque peur. Leur vie reprit, difficilement, et ce ne fut que fin mai que Jahel découvrit sa grossesse. Incapable de ressentir quoi que ce soit, elle le cacha plusieurs semaines à Cole, avant de le lui déballer avec anxiété. Cole exprima à peu près la même peur, parce que comment faire vivre un enfant dans un monde pareil ? Mais tous les deux ne purent cacher qu'ils étaient quand même heureux, d'une certaine façon.

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« Qu'est-ce que tu fiches ici, toute seule ? On est en décembre, tu vas geler ! » Jahel tourna la tête, la main posée sur son ventre, l'autre proche de sa baguette. Cole lui jeta un coup d'oeil furieux. « C'est une plage, pas une armée de Mangemorts. Je voulais juste prendre l'air. » L'ancien Gryffondor manqua de s'étouffer. « Oui, et tu es enceinte, tu sais ce que tu risques ? » « Rien du tout, parce que t'es là. » Cole leva les yeux au ciel, parce que, phrase bateau, mais elle marquait un point. Une quinzaine de minutes plus tard, alors qu'ils marchaient en restant tout de même prudents, la jeune femme agrippa le bras de Cole, le regard fixé droit devant elle. « Qu'est-ce qu'il y a? » demanda aussitôt son 'presque-mari', son regard cherchant ce qu'elle pouvait avoir vu. « Alors, mon amour, s'il te plaît, ne panique pas. Mais je viens de perdre les eaux. » Cole manqua de s'évanouir. Et ils firent la rencontre la plus étrange du monde, croisant le chemin d'une certaine Anna qui aida à l'accouchement comme si tout était normal. Jahel aurait été morte de rire si elle n'était pas trop occupée à pousser. Cole s'était peut-être fait râler dessus par Anna, et depuis, il la bouclait, tenant la main de Jahel comme s'il n'allait jamais la lâcher. Quand le bébé fut déposé dans ses bras, il avait l'air d'être sur le point d'exploser de l'intérieur.
Ils appelèrent le bébé Miles.

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2001. Cole avait brisé tout ce qui se trouvait sur son passage. Miles dans les bras, Jahel l'observait d'un œil inquiet, comme souvent ces derniers temps. Cette colère incontrôlable... Elle la comprenait, mais ne parvenait pas à la canaliser. Cole voulait agir, Cole voulait se venger, Cole était furieux et Jahel ne pouvait rien faire. L'annonce des Rebuts avait été la goutte d'eau, pour tout le monde. Chez les Pacifistes, les murmures avaient repris de plus belle. Jahel parvint à canaliser Cole jusqu'à fin octobre.
Et quand les insurgés attaquèrent le ministère, elle ne put l'empêcher de les rejoindre. Ce fut la dernière fois qu'elle vit Cole, et quand on vint lui annoncer sa mort, elle s'effondra comme une poupée de chiffon, s'agrippant à Miles, incapable de bouger. Cole était mort. Elle resta presque comme un zombie jusqu'au premier anniversaire de Miles, qui fut comme un choc électrique. Furieuse et dans une rage folle, elle rejoignit les Audacieux fin décembre. Cole était mort, et ne le méritait pas. Elle devait agir, comme il voulait le faire depuis le début. L'énergie qui vibrait en Cole grouillait sous la peau de Jahel, maintenant. La colère était comme une sorte de poison. Elle n'avait même pas envie de s'en débarrasser.

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2002. Ils avaient passé la nuit à transplaner de lieu en lieu, et Miles pleurait tout ce qu'il pouvait. Jahel faisait tout pour le calmer, incapable de l'aider. Plusieurs de leurs planques avaient été découvertes, et la blonde avait passé la nuit à fuir, transplantant sans cesse. Le bébé n'avait pas aimé, et elle se répandait en excuse à chaque arrêt qu'ils faisaient, avant de recommencer, pour sauver leur vie. Ils étaient fatigués. Elle, le bébé, tout le monde.
Elle n'en pouvait plus. Vraiment.