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sujet; DRANNA + so gone, not looking back
MessageSujet: DRANNA + so gone, not looking back   DRANNA + so gone, not looking back EmptyMar 8 Sep 2015 - 18:51

PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14295
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
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So gone not looking back,

You always gave me another chance to make it right, but I didn't deserve, cause I didn't understand
08 SEPT. 2002 & DRANNA (#3)


   
   
   
(C’était presque gênant. Stupide, stupide parce qu’il n’avait aucun compte à rendre – leur relation n’était plus qu’un souvenir, après tout. Et pourtant…)

Draco déplaça sa jambe pour la défaire de l’emprise de sa compagne, le regard résolument fixé sur le jeu qui battait son plein. Les Falcons et les Catapultes disputaient un match palpitant, au coude à coude pour la League Cup. L’étape était importante, car éliminatoire ; l’agressivité des premiers trouvait une rivale de taille en la témérité des seconds et l’ambiance sur le terrain était électrique au possible. « C’est si barbare ! » Le blond n’entendit que d’une oreille la plainte de Sally-Ann. Bien qu’il ne se joignit pas à l’explosion satisfaite de la vague de supporters en gris et blanc, il n’en était pas moins littéralement captivé : Selwyn venait de détourner brillamment la trajectoire de l’un des cognards, quelques secondes seulement avec qu’il ne heurte Bladgers en pleine poitrine, et la foule retint son souffle – « Qu’est-ce qui s’est passé ? Je n’y comprends rien… » – lorsqu’il la bloqua pour filer en direction de Goyle. « Quel imbécile, il fait une passe à adversaire ! » Tous les regards de la loge bifurquèrent brièvement en direction de la jeune femme, interloqués, avant de converger précipitamment vers le terrain. Le capitaine suréleva la balle et, sous les remarques enflammées du commentateur, les deux battes claquèrent la balle de fer avec un bruit de tonnerre, pour la propulser à pleine vitesse droit vers le gardien de l’équipe rivale. La cible hésita une seconde de trop, submergée : le projectile ne venait pas seul, mais talonné par le souafle. Son refus de céder du terrain lui coûta cher : il encaissa les deux en plein ventre à une force inouïe et, plié en deux, passa à travers le but central. Le but marqué fit tinter le panneau des scores tandis que 10 points s’ajoutaient au total des Falcons. « Faute ! » scanda une Sally enflammée alors que Draco bondissait de son siège, l’adrénaline pulsant dans ses veines, brandissant un poing orné d’un faucon miniature dont les ailes claquèrent frénétiquement. « Go Gargoyle ! » rugit-il à pleins poumons en même temps que les autres, « Go Bludger ! » « Tu pourrais avoir l’obligeance de m’expliquer » « Let’s win – » « Pourquoi le batteur des Catapultes s’en prend à son propre gardien ? » - elle désigna Goyle, visiblement complètement perdu. « – let’s break a few heads ! » La devise scandée en chanson par des centaines de voix se mêla à une nuée furieuse : les fans des Catapultes huaient de toutes leurs forces, agitant leurs banderoles aux rayures vert et rouge.  « Draco ! » Cette fois, l’exclamation rendue aigue par l’exaspération l’arracha à sa transe. « Quoi ? » Il était difficile de s’entendre à travers les sons qui explosaient de toute part, et la jeune femme se hissa sur la pointe des pieds pour tenter de se faire entendre. « J’en peux plus, on rentre ? » Il la dévisagea comme s’il venait de lui pousser une seconde tête, puis se retourna le temps de beugler une nouvelle fois – « Go Gargoyle ! » avant qu’elle ne s’accrocha à son bras pour capter de nouveau son attention. « Mais quoi à la fin ? » « Je veux partir ! » Il s’agrippa un instant l’arête du nez entre le pouce et l’index, faisant de son mieux pour tempérer son agacement. « Vas-y, alors », lâcha-t-il finalement. « Tu ne viens pas ? » « Je suis là pour supporter un ami. » Elle lui servit une moue boudeuse qui ne l’attendrit pas. « Si je reste, tu dois m’expliquer. » « T’expliquer quoi ? » « Ce qui vient de se passer ! » « Ah. » Il cligna des yeux, cherchant quoi dire. Après tout, c’était évident non ? « Bludger et – » « Ce n’est pas Bladgers ? » « Quoi ? Non, ça c’est le poursuiveur. Bludger c’est lui, tu vois ? » Le blond l’attira devant lui pour lui désigner le concerné et elle se mit à l’aise entre ses bras tandis qu’il continuait, passionné comme rarement. « Selwyn, le capitaine et batteur. C’est son surnom. Donc Bludger et la Gargoyle ont subtilisé l’un des cognards pour – » « Ah ! C’est ce que je ne comprends pas, pourquoi ils jouent ensemble ? » Merlin lui vienne en aide. « Parce qu’ils sont coéquipiers ? » répondit-il comme s’il s’adressait à une attardée, courbant légèrement le cou pour ne pas récolter une poignée de cheveux en plein bouche lorsqu’elle tourna la tête pour lui lancer un regard interrogateur. « Non non, je suis presque sûre que Goyle est gallois. » « Et alors ? Il joue pour Falmouth. » « Mais – » « C’est comme ça, point. Donc Selwyn et Goyle ont utilisé la techniquement de la défense en double-batte en guise d’attaque, pour faire reculer le gardien des Catapultes. Mais cet imbécile est resté sur place et – » « Et ça vous plait ? Franchement, c’était pas très fairp- » Cette fois, Draco lui plaqua (grossièrement, soit) une main sur la bouche pour étouffer ses critiques, et lui siffla à l’oreille : « La tribune est pleine de supporters sanguins, alors garde tes remarques pour plus tard. J’aimerais si possible rentrer intact à la fin du match. »

Sally était une tête ; ancienne Serdaigle de son année, recrue prometteuse au département de la justice, autant d’atouts qui n’enlevaient rien à son charme. Mais elle n’y connaissait fichtrement rien en Quidditch, sport fétiche de Draco, pas plus qu’elle ne partageait ses autres passions à vrai dire. Il se maudit d'avoir consenti à se départir de sa flasque de whisky aujourd'hui, pour la faire taire. Le dos toujours aligné contre son torse, elle passa ses bras autour de son cou, tentant de compenser par la tendresse le fossé qui séparait leur duo mal assorti, et il se laissa faire un instant avant de s’écarter, mal à l’aise avec le fait de s’exhiber ainsi en public. « Je reviens. »

Elle l’étouffait. Ils n’étaient même pas tout à fait en couple, et leur relation n’avait rien d’épanouissant. Par ailleurs… la loge était bondée de collègues du jeune homme, puisque réservée à des employés du ministère. Et il avait aperçu Sue du coin de l’œil.

(Il ne lui devait rien. Elle ne réclamait rien, non plus. Alors pourquoi les battements de cœur accélérés, la crainte de la blesser mêlée à l’envie déplacée de l’entendre lui demander des comptes ? Il voulait que le voir au bras d’une autre ne la laisse pas indifférente. Et tout à la fois, il ne voulait pas qu’elle pense qu’il l’avait remplacée.)

La cellule insonorisée attenante à la loge, à l’intérieur de laquelle s’étirait un copieux buffet, était heureusement vide lorsqu’il y trouva refuge, désireux de fuir un instant le tohu bohu qui régnait dans le stade – et sa compagne. Ses mains tremblaient d’un manque imputable à l’Orviétan et il atteignit sa cape, laissée sur place à son arrivée, pour sortir de la poche sans fond une capsule de Navitas et une pipe. Alors qu’il tirait la première bouffée, deux doigts élégamment calés sur l’objet tout en longueur, fait d’ivoire et de courbes délicates, la porte s’ouvrit en laissant pénétrer brusquement le tumulte extérieur. S’il s’apprêtait à n’adresser qu’un bref coup d’œil assorti d’un sobre hochement de tête au nouvel arrivant, il interrompit son mouvement en s’apercevant qu’il s’agissait de nulle autre que Sue. Elle sembla hésiter sur le pas de la porte. « Tu peux entrer », offrit-il un peu précipitamment, souhaitant tout sauf la voir faire demi-tour. Le silence les engloutit lorsqu’elle laissa la porte se refermer derrière elle.

C’était une aubaine – il devait (voulait) la voir depuis… une éternité, mais n’était toujours pas parvenu à franchir le pas de lui-même. Lorsqu’il avait tenté, il y avait systématiquement eu un contretemps ou un dérangement ; une réunion organisée en dernière minute par Rookwood, par exemple, une surcharge de travail, et enfin le congé forcé de Draco, depuis le début du mois. « Besoin d’une minute de calme, toi aussi ? L’engouement dû aux matchs est exaltant mais devient vite épuisant. » Il tenta un sourire, un peu maladroit. Il avait lui-même la voix encore un peu rauque, pour s’être joint plus d’une fois aux exclamations endiablées. Mais à cet instant, l’évènement n’était pas vraiment sa principale préoccupation. « Tu as… reçu les colis ? » Faire amende honorable de visu n’était pas son fort. Reconnaître ses torts à voix haute, formuler ses regrets… tâche ardue qui le mettait excessivement mal à l’aise. Les mots ne lui venaient pas. Conscient de ce blocage, Draco avait opté pour un moyen plus détourné. Pour l’attendrir, un dessin de Scorpius accompagné d’un mot court, expédiés par hibou. Puis une flasque d’un alcool coûteux, péché délicieusement aromatisé difficilement exporté des pays de l’est (du fait des complications politiques qui limitaient les échanges), faisant ravage parmi les anglaises qui parvenaient à s’en procurer. Pour consumer tes hantises, réduire en cendres les réminiscences oniriques de tes angoisses, avait-il annoté cette fois. Quelques semaines plus tard, un bouquet subtil et fugace comme un mirage, emprisonné sous cloche et ensorcelé pour rester figé dans le temps, le but n’étant pas de froisser l’amoureuse des plantes qu’était Susanna Carrow. Marguerites, orchidées cymbidium et fleurs de gingembre roses, assortiment exotique lui soufflant mille excuses. Encore après, une peluche pour veiller sur ses rêves, élan de tendresse comme il lui en avait si peu accordé lorsqu’ils étaient ensemble.  

La revoir ainsi, hors des murs du département, était un coup au cœur, et les regrets le prirent par surprise, entrainant avec eux la rage qu’il avait ressentie en apprenant ce qu’elle avait vécu après leur rupture… à une époque où il lui avait tourné le dos, sans un regard, trop soucieux de ses propres plaies pour s’inquiéter des siennes. Et tout ça, tout ça tourbillonnait en lui tel une tempête, le faisait suffoquer, parce qu’il était désespérément incapable de l’exprimer.


Dernière édition par Draco Malfoy le Dim 4 Oct 2015 - 15:55, édité 1 fois
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This is the breath of forgiveness. This is the scent of loss. These things shall haunt you until you die, I will always be the one that got away because you did not tie so tightly. Because your arms lacked the strength of commitment. Because your kiss was not the taste of forever.
I was taught that love is not convenient,
that love should not rip you apart.

Installée confortablement, tu retiens ton souffle depuis déjà quelques instants alors que tu suis du regard les athlètes sur le terrain. Tu serres tes multiplettes avec quelque chose qui frôle l’angoisse, bien trop happé par le jeu. Bien trop intéressée. Tu ne devrais pas être là, tu sais pertinemment qui serait à la fois envieux et inquiet de te savoir ici : entouré de collègue, mais surtout de mangemort. Ronald ne serait pas d’accord, mais à peu près tout ce que tu veux, ou peux, faire pour lui et pour la bonne cause, ne lui plait pas. Évidemment, si tu t’amusais moins, si tu n’étais pas en train d’enregistrer des bouts du match dans tes multiplettes pour lui, tu te sentirais moins bête. Il n’y a pas de quoi être fière, tu le sais bien, parce que pendant que lui vit dans les bois et prépare la guerre, toi tu es assise ici, dans une jolie robe, à regarder un match de quidditch. Alors tu cherches à te consoler, à te rassurer : tu fais des efforts pour te montrer en publique, ta mère te l’a presque ordonné, et ainsi éviter les soupçons. Tu ne peux assurément pas rester enfermée dans ton cottage indéfiniment, même si tu préférerais. Mais ça ne suffit pas, alors tu continues, le regard toujours rivés sur les joueurs, une grimace au visage alors que le gardien de but encaisse les coups, et tu t’efforces de te rappeler que les scènes enregistrées lui plairont. Qu’elles pourront, peut-être, lui arracher l’un de ses sourires qui te réchauffe le ventre. Mais encore. Tu songes aux conversations qui s’élèvent, de temps à autre, autour de toi. Qui sait, les gens s’emportent souvent durant les matchs, sans parler qu’ils se sentent en sécurité, ici dans le cocon dédié au membre du ministère, des informations pourraient filtrées. Des renseignements que tu pourrais rapporter sans avoir à risquer de perdre la langue. Sauf qu’en ce moment, tu n’entends rien, tu n’écoutes pas vraiment. Plus maintenant, pas alors que le match est si captivant et que des points viennent d’être marqués.

La foule se redresse et tu suis le mouvement, abaissant enfin tes multiplettes, le temps de te cramponner au siège en avant du tien et d’entonner le cri de guerre commun, avec tous les autres. Si ta ferveur en étonne quelques-uns, tu n’en perçois aucune gêne, après tout tu peux très bien être une adepte des bibliothèques et des plantes ET aimer le quidditch tout à la fois. « Go Gargoyle ! Go Bludger ! » Un sourire, inspiré par l’adrénaline, éclos sur tes lèvres alors que tu élèves la voix, encouragée par ta voisine, tout aussi enthousiaste que toi, « let’s win, let’s break a few heads ! » Une envie de rire te chatouille le ventre, là entre tes côtes, mais tu le ravales pour te contenter de chanter la chanson plus fort, hissée sur la pointe des pieds, comme pour mêler davantage ta voix au chœur de la foule. C’est un moment magique et quelque part, tu regrettes que la place à ta gauche soit vide, qu’un certain roux ne s’y trouve pas. Tu as toujours aimé entendre les voix se mélanger, tu as toujours admiré combien les sorciers pouvaient se rallier sous le même étendard, au moins le temps d’un match. Qu’importe la nature du sang ou les noms de famille, le pays d’où l’on vient, une fois que l’on choisit d’encourager une équipe, on se retrouve dans un groupe, soudé le temps d’un match. Voir plusieurs. Comme si tout le reste n’existait pas. Stupide et à la fois grandiose. Un peu comme cette voix qui s’élève par-dessus les chants de la loge du ministère. Sally-Ann. Tu ne la connais que de vue, mais tu sais très bien avec qui elle est venue voir le match : Draco Malfoy. Enfin, même si tu ne le savais pas, maintenant tu le sais très bien, vu qu’elle hurle son prénom. Ta voisine te lance aussitôt un coup d’œil intrigué, mais tu te contentes de hausser les épaules, un minuscule sourire aux lèvres. Est-ce qu’ils sont ensemble ? Tu n’en as aucune idée et franchement, après un rapide coup d’œil au couple, tu n’en as rien à faire. Tu ne fais plus partie de la vie des Malfoy, surtout pas de Draco, tu l’as appris à la dure au courant de l’hiver. Il est hors de question que tu te mêles de ses histoires, c’est même étonnant qu’il ait osé t’envoyer des présents. Des colis. Et voilà, tu ramènes ton attention sur le terrain.

Pourtant, tu as beau scander joyeusement la chanson, t’y accrocher avec force, tu es consciente de ce qui se déroule entre eux. Non pas que ce soit gênant, en réalité Draco pourrait embrasser cette fille que ça ne te regarderait pas. Tu as tourné la page, tu as connu bien pire que ses petites insultes, pire que les humiliations et les reproches. Tu as fait ton deuil de votre amitié, à force de rejet et de remarques odieuses. Lui qui voulait tant te repousser, a eu gain de cause et maintenant, tu considères qu’il a plus que le droit d’enlacer Sally-Ann. Ta voisine se permet assurément une remarque sur son comportement, à ses yeux tu n’es finalement qu’une victime, la première peut-être, de ses charmes. Quelque part, elle n’a peut-être pas tort, peut-être qu’en effet, tu n’étais que la première cible du donjuan en devenir, qu’importe. Tu préfères tourner toute ton attention sur le terrain et t’acharner de ne pas t’intéresser au couple, de crainte que ta présence et la sienne, ne créer des histoires dans les papiers à potin. Il ne manquerait plus que cela : avoir à expliquer à Ron, ce que tu faisais au même match, dans la même tribune, que Malfoy. Que Morgana t’en préserve. Mais les échanges deviennent plus langoureux entre le blond et sa cavalière, ce qui attire assurément l’attention et te force à t’éclipser « le temps de me repoudrer le nez ! » Tu distribues les petits sourires polies alors que tu t’échappes de la loge pour aller te rafraichir, même si tu n’y vois aucun intérêt. Là devant le miroir, tu remets de l’ordre dans tes cheveux, redressés avec soin pour ne pas mourir de chaud dans l’espace réduit. Parce que les loges sont peut-être luxueuses, mais lorsque des gens s’y entassent, elles ont tendance à devenir plutôt étouffantes. Sans parler que dans un monde tel que le vôtre, où le plaisir et l’insouciance ont si peu de place, le quidditch est un luxe que tous s’arrache.

Sauf que toi, tu ne devrais pas être là. Cette idée t’obsède alors que tu ajustes ta robe. Tu n’avais pas prévu de venir ce soir, seulement de retourner à l’autre match, celui des Canons de Chudley. Pour Ron. Toujours pour Ron. Pour lui avoir des t-shirts officiels, pour essayer de préserver cette part d’espoir qui couve en lui, parce que malgré les fautes de la guerre, malgré les aléas cruels d’une vie menée à l’écart du monde, tu n’en restes pas moins une membre de l’élite. Dans ton esprit, un cadeau aussi candide n’est jamais qu’une faveur accordée, qu’une attention affectueuse. Dans la réalité, c’est surtout stupide. Terriblement niais oui. Tu te grondes dans la glace, t’assures que ton rouge n’a pas coulé et redresse l’échine. Tu ne croyais pas t’enflammer au courant du match, tu avais presque oublié qu’à force de regarder Marcus joué, toi aussi tu avais appris à apprécier ce sport. Que les longues séances d’entrainements qu’il s’imposait, avec ou sans le reste de son équipe, avait pour habitude de te compter dans les tribunes, un livre à la main la plupart du temps. Au début du moins. Puis plus du tout. Comme aujourd’hui. Ce souvenir t’arrache un petit sourire, alors que tu quittes la toilette. Les cris retentissent toujours, même ici dans le corridor et si le match t’intéresse grandement, tu te sens une soudaine envie d’être seule. Avec tes pensées. Avec tes souvenirs. Un élan de nostalgie peut-être ? Oui. Alors tu bifurques en direction de la salle attenante à la loge, là où tu devrais trouver des rafraichissements. Tu te sens terriblement vaine, petite princesse Carrow, alors que tu te mets à rêver d’un verre de vin. Ici, c’est facile d’oublier que le monde ne tourne pas rond. Et lorsque tu ouvres enfin la porte, tu cesses d’oublier, pas que la guerre couve partout autour de toi, de vous, mais bien que Draco Malfoy est présent. Juste devant toi, une pipe à la main.

Que faire ? C’est plus fort que toi, déjà tes grands yeux fuient en direction du corridor, derrière toi. Il serait bien plus facile de l’esquiver, de t’excuser tout bas et de partir sans plus de cérémonie. Sans drame. Vous en avez suffisamment supporté au courant de l’année. Tu bats doucement des cils, parce que tu n’es plus totalement la même, parce que tu ne souhaites plus t’esquiver, parce que tu apprends, peu à peu, à te battre. À faire face. Il le faut, si tu veux survivre aux souvenirs qui reviendront un jour, il le faut si tu veux te battre pour ce qui compte à tes yeux. Ce n’est peut-être qu’une rencontre intime avec Draco, du moins le temps qu’un autre membre de la loge vous rejoigne, mais chaque bataille compte. Même celles qui semblent futiles ou perdues d’avances. Il n’y a rien à gagner ici. Rien pour toi. Rien pour lui, pourtant l’homme t’invite. « Tu peux entrer. » Autrefois, tu te serais excusée, puis tu te serais enfuis, tu le sais, tu le sens. Là dans ton ventre. Tu as toujours eu un don pour contourner les obstacles, pour éviter de te mouiller. Mais pas aujourd’hui, pas ce soir. Plus maintenant. Non, tu inclines plutôt la tête et tu t’enfonces docilement dans la pièce, là où le silence retombe paisiblement, alors que la porte se referme dans ton dos. Vous détachant du reste du monde. T’offrant en pâture au monstre qu’il sait si bien être. Cela dit, ce n’est pas parce que tu es plus forte, que tu n’es pas méfiante. Pourtant, il t’a envoyé une multitude de cadeau, des notes écrites avec chaleur même, et c’est peut-être ce qui t’inquiète quelque part. Jamais il n’a été aussi tendre, jamais il n’a été aussi prévenant, lorsque vous étiez proche. Mais peut-être que c’est justement ce qui n’allait pas entre vous : la proximité.

Tu ne sais pas comment tu te sens, maintenant que tu te retrouves à nouveau en face de lui. Seule. Presque démunie, si ce n’est de ta jolie robe, pas trop décolletée ni trop courte, merci Morgana. Il n’y a pas de honte à avoir, pas de crainte à ressentir, mais l’angoisse se faufile tout de même entre tes côtes. Elle enfle doucement, presque timide alors que le regard clair du mangemort t’observes, t’évalues. Tu baisses donc les yeux, tout en fronçant les sourcils, une moue aux lèvres. Parce que tu réfléchis, parce que tu cherches ce que tu dois faire : aller récupérer ce fameux verre de vin ou t’enquérir de l’état de Draco. Parce que tu es au courant, évidemment, parce que tu sais qu’il est en congé pour le moment. Parce que c’est lui qui ta réceptionné lors des échanges avec les insurgés. Tu as beau réfléchir, les pensées se contentent de s’accumuler dans ta tête, tes lèvres refusant de les souffler. C’est comme si tu jouais un rôle qui ne te convenait pas, entre l’ancienne Sue, celle ayant été une victime toute désignée pour son frère avec ses côtes marquées d’ecchymoses en demi-lune, et la nouvelle, celle osant sourire et apte à aller de l’avant avec ses côtes encore fragiles mais ornées de marques bien plus tendre dans le creux des seins, tu ne sais plus quelle est la bonne réplique. « Besoin d’une minute de calme, toi aussi ? L’engouement dû aux matchs est exaltant mais devient vite épuisant. »

Tu ne t’imaginais pas Draco te venir en aide, plus maintenant. Il en a assez fait, n’est-ce pas ? Pourtant, il le fait. Maintenant, avec une question toute simple et une phrase toute faite. Il l’a fait aussi, sur l’estrade, durant l’échange. Il essai avec les colis, avec les présents. Il essaie de se racheter, c’est dans ses yeux, dans son sourire, dans sa maladresse. Or, si tu sais quelque chose, c’est que le blond s’efforce en tout temps d’être en plein contrôle, de sa personne surtout. Ce qui n’est pas entièrement le cas actuellement. Ce qui a le mérite de t’arracher un petit sourire, sincère, alors que tu inclines doucement la tête sur la droite. « Je ne sais pas… » ta voix traine doucement, tout comme tes pas, comme ta main droite qui écarte une mèche qui s’est échappée. Ta voix aussi, est un peu fêlée, à force de crier et de chanter. « C’est peut-être parce que j’ai trop longtemps boudé le quidditch professionnel mais, je trouve au contraire, que c’est revigorant. » Un peu comme si l’énergie des supporters étaient contagieuses, et c’est d’autant plus vrai ici, dans un véritable match pro. C’est différent de ceux de Poudlard, assurément. Et quand son regard se perd sur toi, qu’il se trouble, tu tends une main vers une coupe de vin. « En fait, j’avais soif… » pitoyable excuse, pourtant bel et bien réel.

Tu attrapes doucement une coupe de vin, pour la glisser jusqu’à tes lèvres. Un peu mal à l’aise, mais intriguée tout à la fois. Comment va-t-il ? Comment va Scorpius ? Les souvenirs du petit garçon suffisent à t’arracher une pointe de douleur. Il te manque. Et Draco ? Les lèvres mouillées d’alcool, tu réalises que lui aussi, quelque part, te manque. Vous étiez amis à un moment, avant que tout ne s’écroule, vous étiez proches. Or, il a fait sa part en t’abordant, c’est à ton tour cette fois. Tu entrouvres bien la bouche, mais il te devance : « Tu as… reçu les colis ? » La question te surprend, tu ne t’attendais pas à discuter des présents ici. N’est-ce pas là un sujet intime ? Sensible ? Tu crois que oui, du moins tu ne l’aborderais pas avec tout le monde, lui non plus assurément, mais le geste n’en reste pas moins noble. Gentil. Attentionné même. Un petit sourire retrouve le chemin de tes lèvres et tu acquiesces, presque timidement. « Oui… j’aime particulièrement le dessin de Scorpius. » Il y a une douceur particulière dans ta façon de prononcer le prénom de l’enfant, même ton sourire prend un angle plus tendre. Scorpius, enfant fragile, précieux petit garçon. Tu laisses tomber au sol tes réticences et même si tout vous sépare encore, même si rien n’a été réparé, que tout est brisé avec Draco, tu lui offres un véritable sourire. Reconnaissante. « J’ai fait encadrer son dessin… il est dans ma chambre. » Soit l’unique œuvre d’art décorant les murs nues de ta demeure. « Ainsi, je le regarde tous les matins et tous les soirs… tu pourrais le lui dire ? Il me manque énormément… il va bien ? » C’est plus fort que toi, tes doigts libres, après avoir remis la mèche rebelle en place, glisse le long de ton cou, pour en faire émerger ta chaine. Tu ne quittes plus ta médaille, la jumelle enchantée de Ronald, et tes doigts se mettent à la frotter doucement. Une nouvelle habitude, un moyen comme un autre pour te rassurer. Comme si le rouquin était à tes côtés quand tu touches l’objet. C’est de là que tu puises un peu plus de courage, celui qui brule dans le cœur du Weasley, celui qui te permet de questionner Draco avec une pointe d’inquiétude, de la sincérité dans la voix. « Et toi… tu vas bien ? »

Il n’a toutefois pas le temps de te répondre, que la brouhaha du stade s’engouffre dans la quiétude qui était la vôtre. L’intimité n’est plus, elle s’enfuit et tu baisses les yeux, tout en avalant un peu de vin. Évidemment, Draco n’a plus à s’inquiéter de l’état dans lequel l’alcool pourrait te mettre, au courant des mois suivant votre « séparation » tu t’es tant enivré qu’il faut dorénavant plus que quelques verres pour te faire tourner la tête. L’alcool à sut noyer ta douleur, éloigner le fantôme du blond, ne serait-ce que le temps de quelques nuits. Éloigner la solitude, les regrets, les doutes. Elle a été sa remplaçante un temps, une amie t’accueillant sans s’inquiéter de l’heure mais aussi impitoyable que lui, dès le sommeil envolée. Tu ne crains plus rien, pas avec seulement un verre dans les mains. Un homme entre, non pas sans te saluer d’un hochement de tête, auquel tu réponds doucement, t’écartant bien malgré toi de lui. Pas nécessairement derrière Draco, mais plus près de lui. La méfiance est en ton sein, quand bien même tu joues avec ta médaille, quand bien même Ron est partout avec toi, tu ne fais pas confiance au sexe fort. Aux hommes, trop prompt à devenir violents, trop instables. Dangereux. Mais votre collègue, son nom ne te revient pas mais ses traits ne te sont pas étrangers, se contente de venir se prendre à boire, avant de repartir. Tu soupires alors. De soulagement ? Oui, mais c’est un automatisme, tu ne contrôles rien, sinon un petit sourire que tu offres au blond. « Je… merci pour tes colis, vraiment. J’ai tout gardé » il te semble important de le lui dire. De le souligner. Tu n’es pas en guerre contre lui, tu ne le hais pas. Tu veux le soulager quelque part, pour le remercier de ses attentions, au nom de votre amitié d’autrefois. Tu souris avec un peu plus de naturel, alors que la coupe effleure tes lèvres et que tes yeux papillonnent doucement dans sa direction. « J’ai nommé l’ours, Abe. » En son honneur, celui de son second prénom, Abraxas. Évidemment, tu ne dors pas avec la peluche, ce serait un peu trop désespéré, mais il a une place de choix dans la bibliothèque de ta chambre, auprès de quelques plantes vertes. Lui aussi, tu le vois tous les matins et tous les soirs, mais tu te gardes bien de le dire. « Mais je ne comprends pas… pourquoi Draco ? Pourquoi maintenant ? … je croyais que tu me détestais. Que tu ne m’adresserais plus jamais la parole. » Qu’est-ce qui a changé ? Qu’as-t-il sut ? Tu dois savoir, tu veux savoir.
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DRANNA + so gone, not looking back

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