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sujet; the dog returns unto his own vomit + emily & alecto |
| emily & alecto the dog returns unto his own vomit
Cet endroit n'avait définitivement rien de Poudlard. Si le vieux château alliait - de l'époque où ils n'en avaient pas fait leur propriété - jadis austérité et chaleur à la fois, le manoir des Carrow n'avait rien de cela. C'était une bâtisse de taille moyenne mais assez admirable. Plantée dans la capitale anglaise qu'était Londres et à l'architecture extérieure de type baroque. Une baraque de petits aristocrates britanniques, disait Amycus de son éternel sourire sceptique. Un jardin où polluaient des roses principalement rouges et sombres, à l'image même des propriétaires. Les voisins aimaient à dire que ce manoir n'était jamais passé entre d'autres mains. Que les Carrow pouvaient se distinguer à travers une foule à travers leurs cheveux d'un noir intense et leurs grands yeux onyx, sans oublier cette provocation comportementale qui s'immiscait même à l'intérieur de leur maison. Alecto ne pouvait que le reconstater lorsque ses pieds nus foulèrent le sol froid du salon du rez-de-chaussée. Ses doigts frôlèrent l'armoire aux vitres transparentes qui se dressait au fond de la pièce. Là y recelaient leurs trésors, amassés au fil des siècles. Opulents étaient ces objets. Des babioles plus mordantes qu'elles ne paraissaient, pas aussi innocentes qu'elles ne laissaient l'entendre. Elle se souvenait avoir frappé les doigts chétifs de Susanna à de nombreuses reprises lorsque la petite avait tenté d'y toucher. Sa nièce chérie, celle qui avait été son trophée avant que les suspicions ne s'installent. Ce salon, Alecto en avait la mémoire tendre. Elle se rappelait avoir éduqué Sue ici. La jolie Sue assise sur ses genoux, tandis qu'elle lui apprenait à lire, écrire, lui contait des histoires tantôt romantiques - et terriblement ennuyeuses - et effrayantes. Des souvenirs jonchant sur le sol, hésitant à se remettre sur pieds ou à rendre leurs derniers souffles. Si tu n'es pas une menteuse et une traîtresse, ma Sue, sois sûre que ces souvenirs ne crèveront jamais.Pas un souffle, pas un bruit. Le manoir était - hormis la présence d'Alecto - désert. Lazarus, prétendument empoisonné par sa propre fille (Alecto refusait d'y croire), s'était envolé vers l'Irlande dans le but de se faire soigner en paix. Delilah l'avait naturellement suivi. Peut-être pas par amour, plus probablement parce qu'elle ne souhaitait en aucun cas se retrouver seule en compagnie d'un duo incestueux. Ulysse n'est plus aussi souvent dans la baraque depuis qu'il s'est rendu compte que ce qu'il a dans le caleçon ne sert pas qu'à pisser, songea-t-elle avec dédain. Susanna et Beatrix, aussi surprenante soit la nouvelle, cohabitaient ensemble ailleurs. Tibérius s'était approprié une mission nocturne et Amycus avait émis le désir de passer sa nuit seul. Leur relation fusionnelle n'était plus au beau fixe depuis quelques temps, plus dévastatrice qu'un tsunami. Elle non plus, ne se voyait guère se vautrer dans les draps volcaniques de son frère. Déambulant toujours face aux trésors familiaux, la sorcière se stoppa net lorsque son index parvint à un flacon de cristal. La potion de force de l'esclave, tiens donc. Ce fut naturellement que le flacon vint à elle, dominée par les mystères et les sortilèges que renfermaient cette gigantesque armoire qui avait la particularité de répondre aux moindres souhaits de ses propriétaires... tout autant qu'elle ne s'ouvrait qu'à un Carrow. Les fâcheux et récents évènements qui avaient secoué la populace depuis peu lui avaient fait perdre son Rebut. Ma chose, cette putain que Lowell m'a gentiment aidé à former. En somme, Callaghan n'était pas une perte monumentale mais c'était bien embêtant, de ne plus l'avoir dans les pattes. Alecto s'était presque habituée aux pitoyables services de l'Impure. Alecto fit tourner le flacon entre ses mains, jeu inutile mais qui lui rappelait qu'elle devrait mettre la patte sur Callaghan tôt ou tard. Un froissement. Les Carrow ne s'étaient jamais entichés d'animaux. Cela ne pouvait être ça. Alerte, Alecto dégaina sa propre baguette, reposant immédiatement la potion de force dans l'armoire. Le pas félin, elle s'avança vers l'extérieur du salon, ses iris chocolats aux aguets. Celui ou celle qui s'était permis de pénétrer dans l'enceinte des rejetons de Satan ne savait-il donc pas à quoi il s'exposait ? On disait les Carrow fous, sataniques mais pas moins talentueux. Alecto n'échappait pas à la règle. |
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HERO • we saved the world Emily Callaghan | Alecto & Emily Nothing is more beautiful than the loveliness of the woods before sunrise. Frappe. Les mots résonnaient dans sa tête comme des tambours. Défends-toi. Elle croisait ses bras devant son visage et reculait sans quitter l’homme du regard. L’attaque est la meilleure des défenses, ne l’oublie jamais. Elle l’oubliait tout le temps, c’est pour ça qu’elle finissait prise au piège, plaquée contre un mur, coincée au sol, les bras entravés par des cordes ou la forte poigne de son mentor. Laisse tomber ta culpabilité et tes remords. C’est ta vie ou la mienne ! Il faut t’en rappeler ! Comment pouvait-elle oublier ? Elle avait été enfermée pendant près de trois ans à Azkaban, sans voir la lumière du jour, sans ressentir une once de bonheur, elle avait espéré tant de fois mourir, pour arrêter de sentir cette douleur, de voir ces horreurs … Mais en devenant rebut, elle avait eu l’espoir aussi minime soit-il de recouvrer une part de liberté, voir le soleil briller, ne pas mourir. Droite, gauche, baisse-toi, frappe. La combinaison parfaite, la rapidité, la vivacité, la précision, tout ce qui pouvait faire d’elle un excellent soldat, un garde du corps surentraîné. Tu veux tuer quelqu’un ? Apprends où se trouve la carotide. Elle sentait son souffle chaud sur son visage, l’odeur de sueur, sa main droite qui désignait une zone du cou, sa main gauche qui touchait le sceau des Carrow sur son épaule. Elle n’aimait pas qu’on la touche, elle serrait les poings pour ne pas s’évanouir. Soudain, elle sentit une pression sur son cou, l’air arrêtait d’affluer à son cerveau, elle suffoquait, elle avait mal, elle n’arrivait déjà plus à se défendre, ses muscles manquaient d’oxygène, ses membres étaient parcourus de fourmillement, elle ne pouvait plus bouger, elle se sentait défaillir. Ses mains tendait d’agripper son assaillant, en vain, elle n’y arrivait pas, elle n’y arrivait plus. Sa bouche était grande ouverte, elle essayait de crier mais n’y arrivait pas, aucun son ne sortait, aucun air n’entrait …
Elle se redressa dans un sursaut, toussant et inspirant profondément pour tenter de se calmer. Mais son cœur battait rapidement, son cerveau était embrumé, elle était perdue. Elle porta les mains à son cou pour se protéger, mais elle allait bien, personne ne l’attaquait. Elle sentait le sang circuler sous ses doigts au rythme des battements de son cœur. Son visage dégoulinait de sueur et les brûlures à moitié guéries au niveau de sa nuque la lançaient. Elle fixait un point en face d’elle, essayant de se remettre de ses émotions et de recouvrer la mémoire, mais tout ce dont elle arrivait à se souvenir était la pression des doigts sur son cou, la douleur et les suffocations. Inspiration, expiration. Elle fit plusieurs séries, jusqu’à ce que son rythme cardiaque ne soit plus qu’un fin battement, lent et régulier. Encore une chose qu’elle avait réussi à apprendre grâce à Lowell. Elle ferma les yeux et lorsqu’elle les rouvrit, elle parcourut d’un regard le lieu où elle se trouvait. Les couchettes, quelques personnes allongées en train de dormir, d’autres en train de se lever, de marcher, de vaquer à leurs occupations d’insurgés. Elle se souvenait à présent. Elle se rappelait qu’elle était libre, qu’elle avait été ramenée au camp des Audacieux, qu’on l’avait soignée pour ses brûlures, qu’on avait pris soin d’elle, que le plus jeune Weasley l’avait prise sous son aile. Mais à présent, il était parti, il avait des choses à faire, elle se retrouvait seule. Parfois les gens l’observaient de loin et elle sentait la lourdeur de leur regard, la pitié qu’ils arrivaient à lui transmettre. Elle ne voulait pas être prise en pitié, elle n’était pas comme les autres rebuts, elle était plus forte qu’eux, et elle avait survécu. Ses entraînements l’avaient rendue plus robuste, plus solide, elle supportait les coups, la chaleur et la douleur sans rechigner … Pourtant, toute cette puissance ne provenait pas uniquement d’elle, elle savait que sans ça elle était perdue. Voilà près d’un mois qu’elle n’en avait plus ingéré, elle sentait ses muscles qui perdaient en force. Quand elle se levait, sa tête tournait, elle avait du mal à avaler les repas que les insurgés lui servaient, elle était souvent nauséeuse et transpirante … Tous les symptômes d’un manque, elle était comme une droguée, elle avait besoin de sa dose, elle avait besoin de cette mixture qui lui redonnait énergie et vigueur. Sans ça, elle ne survivrait pas plus longtemps ici … Et puis la solitude … Elle enveloppait ses épaules de ses bras, comme si elle s’enlaçait, parce que c’était le seul moyen pour elle de trouver un peu de réconfort. Elle se sentait désespérément seule, inutile. Lorsqu’elle était rebut, au moins, elle avait un but : survivre à tout ça. Maintenant qu’elle avait survécu, elle ne savait plus quoi faire de sa vie … Quel but pouvait-elle alors trouver ? Revoir celui qui avait fait chavirer son cœur ? C’était un Mangemort, elle était une Insurgée, un Roméo et Juliette revisité … Elle ne savait pas trop s’il y avait quelque chose entre eux, mais s’il y avait un espoir …
Elle se tourna vers la petite table de chevet qui se trouvait à côté de son lit d’appoint et agrippa le petit sac à dos dans lequel reposaient toutes ses affaires. A l’intérieur, elle attrapa le miroir en forme de losange et l’observa quelques instants. De légers reflets orangés dansaient à l’intérieur. Elle les voyait encore assez clairement car elle n’avait pas encore eu l’occasion d’utiliser cet objet. Elle le reposa dans son sac et en sortit une petite fiole qui contenait une sorte de pommade censée soulager la douleur de ses brûlures. Elle la fit tourner entre son index et son pouce, et sentit ses muscles se tétaniser peu à peu. Non ! Elle ne tiendrait pas. Elle se leva, vérifia qu’aucun regard ne pesait sur elle et vida son sac sur son lit. Elle poussa les affaires qui lui étaient inutiles d’un côté, et rangea le reste dans son sac. Elle attrapa la baguette qu’on lui avait donnée et débarrassa son fouillis sous son oreiller d’un mouvement de poignet. Elle fit un tour sur elle-même pour vérifier que personne ne l’épiait, mit son sac sur ses épaules et quitta la tente. Elle se déplaça discrètement, naviguant entre les tentes et quitta le lieu sécurisé, par les escaliers. Une fois à une distance raisonnable, elle se risqua à transplaner. Elle n’avait plus fait ça depuis tellement longtemps et se demandait si elle en était encore capable. Elle savait qu’elle ne devait pas être hésitante car si elle l’était, elle risquait le désartibulement. Sa conviction et sa motivation étaient suffisamment fortes pour qu’elle réussisse à atterrir au plus près de la demeure des Carrow. Elle passa les sortilèges de sécurité sans problème et fut même étonnée que sa geôlière n’ait pas changé tout ça lorsqu’elle avait été libérée. Dans tous les cas, la maison d’Alecto avait gardé trace du séjour d’Emily en cette demeure et ne se mit même pas à rugir lorsqu’elle franchit la porte arrière de la maison. Son entraînement avec Lowell lui avait appris à être discrète et à surprendre de possibles assaillants, aujourd’hui tout cela lui permettait de prendre des gens en filature ou de s’introduire chez eux, sans se faire remarquer …
Aux premiers pas qu’elle fit dans la maison, elle sentit son cœur se resserrer. Rien n’avait changé, mis à part la petite couche de poussière qui s’était déposée depuis son départ. Elle commença à avancer dans les pièces qu’elle connaissait à présent par cœur. Elle pensait savoir où Alecto cachait la petite fiole de Revigorum, du coup, elle se dépêcha d’aller là-bas, mais fut surprise d’y trouver son ancienne propriétaire. Le sang battait dans ses tempes et elle dut serrer les dents pour ne pas crier à cause de la douleur qu’elle ressentait à son épaule. Comment cela pouvait-il être possible alors que tous les contrats avaient été détruits ? Un traumatisme psychologique sûrement … Restant dissimulée derrière un mur, elle sortit sa baguette, la regarda quelques instants et la rangea. Elle n’avait aucune chance, elle était à peine capable de lancer un sortilège de Lévitation, alors se défendre contre quelqu’un comme Alecto … Il fallait qu’elle trouve une solution. Elle avait trop à perdre en se mettant son ancien bourreau à dos, il fallait qu’elle puisse tirer parti de la situation. Plus facile à dire qu’à faire. Elle fit glisser son sac à dos par terre dans un froissement bruyant et elle comprit qu’elle avait été repérée. Erreur du débutant, aurait-elle pu dire si elle en avait été une. Sa dépendance au Revigorum et son besoin de revoir l’homme qui avait créé ce vide dans son cœur étaient devenus trop forts. Elle soupira. Elle préférait mourir que retourner au campement sans tout ça. Elle sortit alors de sa cachette, se dévoilant aux yeux d’Alecto, déjà prête à la défier en duel. Elle avait le regard baissé, habitude qu’elle avait gardée de son année en tant que rebut. « Excusez-moi, mais je crois que … » Trop tard, elle était à présent entravée par un sortilège. Aucune chance de s’en sortir, aucune chance de survivre … Quel gâchis.
Dernière édition par Emily Callaghan le Sam 22 Aoû 2015 - 18:34, édité 1 fois |
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| emily & alecto the dog returns unto his own vomit
Les Sept Enfers semblèrent se déchaîner en un laps de temps aussi court qu'un battement de coeur à l'entrée du salon. Il y eut la demi seconde où les yeux d'Alecto se posèrent sur cette vile créature impure élevée au rang de Rebut, puis cette seconde entière où cette impureté ouvrit la bouche dans le but vain de s'excuser (ou quelque chose qui ressemblait à ça) et où Alecto stupéfixa l'intruse. Dans un bruit sec, Emily Callaghan tomba au sol, raide comme une tombe. Au même instant, Alecto se laissa glisser le long du mur, observant le corps immobile de sa proie. C'était aussi clair que de l'eau de roche : entre le jour de la fuite de sa Rebut et aujourd'hui, Alecto n'avait pas songé une seule fois à lever le puissant sortilège qui autorisait la présence de cette garce de Callaghan dans ce manoir. Aveuglée par l'envie de mettre la patte sur la fuyarde et la vengeance, Alecto avait complètement oublié de se charger de ce qui était le plus primordial. De là, la sorcière eut la drôle impression qu'elle imitait un schéma identique lorsqu'elle était confrontée à ce type de situation et ce, depuis la naissance. Passionnée avant d'être raisonnable, impulsive avant d'être intelligente, c'était ce que répétait sans cesse Mère. C'était ces caractéristiques qui faisaient dire à ses ennemis - voir même certains de ses "amis" - qu'Alecto était le génie le plus stupide de l'univers. La première et logique question qui lui traversa l'esprit fut la raison du retour suicidaire de Callaghan. Peu avaient le courage de se confronter à Alecto sans parfois être de réels ennemis, son ex-Rebut perdait-elle l'esprit ? Je m'étais trompée, moi qui la pensait plus maligne que ça. Ou peut-être que la petite était persuadée qu'Alecto finirait par la retrouver et qu'il était mieux de rendre les armes d'elle-même plutôt que fuir tout en sachant quelle serait la finalité. Cette dernière option eut pour effet de lui faire frôler un frémissement de plaisir, rien qu'à l'idée d'être considérée comme une chasseuse qui ne ratait pas sa cible. La Carrow reprit néanmoins contenance. Arrête de te comporter en jeune fille. Si elle ne levait pas son maléfice de stupéfixion, Alecto n'aurait aucune réponse concrète à sa principale interrogation de la soirée. Callaghan débiterait certainement un lot de mensonges. Bien entendu, rien n'obligeait Alecto à la croire et il était de tradition qu'elle obtienne la vérité. La violence était une solution utile et savoureuse dans ce cas de figure. Alecto s'était fréquemment plainte de l'ennui depuis qu'Emily avait filé. Pas assez séduite par les services d'un elfe de maison, Emily avait été remarquablement divertissante. La Carrow s'était évertuée à lui ordonner de jouer le rôle de la coiffeuse, de la ménagère, de l'acheteuse, de la demoiselle qui avait pour mission de choisir ses tenues chaque matin. Chaque fois que ce n'était pas assez bon - c'est-à-dire, tout le temps - la pauvre Callaghan se voyait être punie de manière infecte. Elles avaient bien ri, l'autre soir, quand Alecto l'avait torturé face à un miroir dans le but de montrer à sa Rebut ce qu'était la faiblesse. C'était amusant, sacrément plus drôle que l'humour noir de Lazarus. Alecto pointa sa baguette magique sur le visage sans expression d'Emily. « Enervatum ! » Les paupières de l'impure papillonèrent. Elle esquissa quelques mouvements, cherchant à se relever. Ce fut ce moment qu'Alecto choisit pour lui décocher un coup de pied en pleine figure. Sans ménagement, elle s'empara de Callaghan par la chevelure de celle-ci, l'incitant par une forte poigne à se relever. Insensible à la potentielle souffrance de la petite, Alecto rapprocha son visage du sien. « Tu ne m'as pas apporté de cadeau pour cette visite imprévue, saleté ! » Elle marqua une pause, ne daignant pas lâcher les cheveux châtains de Callaghan. « J'épargnerais ton portefeuille seulement si tu me dis pourquoi tu es revenue. » Cette histoire de cadeau était ironique, une fable mensongère que Callaghan avait deviné si elle était suffisamment perspicace pour avoir appris à cerner Alecto avec le temps. Elle tira de nouveau sur les cheveux, plus fort encore et sans s'arrêter. « Et si tu ne cries pas sous la douleur tout en me racontant le pourquoi du comment, j'oubliais. » Il était impossible de ne pas grimacer lorsqu'on se faisait presque arracher les cheveux d'une telle façon. Le problème était qu'Alecto était le boucher et Emily la viande. Mieux valait être le boucher que la viande. Que sa victime perde de la chair ou quelques brindilles lui était égal. |
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HERO • we saved the world Emily Callaghan | Lorsqu’elle avait décidé de partir en excursion sur un coup de tête, jamais elle ne se serait imaginée qu’elle se retrouverait nez à nez avec Alecto. Son esprit avait imaginé toutes les possibilités, mais en aucun cas, il n’avait pensé à cette situation. En vérité, elle pensait qu’Alecto ne serait pas chez elle, parce qu’elle ne l’était pas, habituellement à cette heure-ci … Mais elle n’avait pas suffisamment réfléchi et avait oublié que nous étions au beau milieu du mois d’août ; Poudlard était donc fermé … Durant les longs mois qu’elle avait passé ici, elle avait pris l’habitude de fixer les horloges de la maison, redoutant l’heure à laquelle Alecto allait rentrer. Ses moments de répit, elle en profitait au maximum, et même si Lowell était quelqu’un de particulièrement dur, elle s’était toujours sentie plus en sécurité lorsqu’elle s’entrainait avec lui, plutôt qu’en présence des couverts en argent des Carrow. Elle se rappelait très bien de ses journées en tant que rebut, elle ne pourrait jamais oublier l’horreur, ni la richesse que lui avait apportée cette expérience … Réveillée aux aurores par un système magique qu’Alecto avait créé, on lui délivrait un morceau de pain comme petit déjeuner. Les premiers jours, elle se jetait sur cette pitance comme un animal, mais avec l’habitude elle avait fini par manger calmement et profiter de la saveur de ce maigre repas. Elle était ensuite sortie de sa prison de fortune et on l’emmenait à son entraînement matinal avec Lowell ou Alecto - ou même parfois, seule - . On l’enfermait alors dans la salle de sport et lui inculquait tout ce qu’elle devait savoir pour « survivre » à une attaque qu’elle soit magique ou physique. On lui avait appris à éviter les sortilèges autrement que par des Charmes du Bouclier, ses réflexes s’étaient accrus et elle était même devenue plutôt douée pour ça. Lorsque ses exercices étaient terminés, on lui servait un déjeuner léger dans ses quartiers afin qu’elle récupère, et on glissait sur son plateau une liste, aussi longue que le bras, de tâches qu’elle devrait accomplir avant le retour de son geôlier. Elle passait alors le reste de la journée à réaliser tout ce qui était marqué sur le parchemin, sans jamais savoir si son maître rentrerait le soir même. Car c’était bien ça le plus ennuyant … Elle devait faire tout ce qu’il y avait sur la feuille avant que son Maître ne soit rentré, seulement elle ne savait jamais quand elle rentrerait. Si elle le faisait, c’était toujours à la même heure, mais parfois, la jeune rebut avait la surprise de se retrouver au moment fatidique de la confrontation et de la vérification du travail, seule devant le grand salon vide. Dans ces moments-là, elle maudissait Alecto de lui avoir obligé à faire toutes ces tâches dans un temps imparti alors que cette dernière savait pertinemment qu’elle ne rentrerait pas. Elle serrait alors les poings et rejoignait de son propre chef sa prison pour se morfondre et se plaindre intérieurement de toutes les douleurs qui parcouraient son corps. Entraînement, nettoyage, rangement … Elle finissait toujours ses journées en étant épuisée, courbaturée et pleine de blessures. Coupures, bleus, fractures … Et parfois, c’était bien pire, parce qu’Alecto trouvait toujours le moyen de relever une petite poussière ou un objet mal placé, au moment de ses inspections, et Emily se retrouvait alors dans la salle de torture d’Alecto à souffrir le martyr.
Elle connaissait trop bien la douleur, elle avait même appris à la dompter en grande partie … Elle était beaucoup plus résistante qu’auparavant. Si l’on remontait à l’époque de Poudlard, on la connaissait déjà comme étant une jeune demoiselle au fort caractère, au courage sans limite et à la puissante résistance. Alecto l’avait sûrement remarqué, surtout qu’elle ne faisait pas partie des élèves qui évitaient facilement les séances de torture dans les cachots … Elle parlait beaucoup trop, critiquait au mauvais moment et s’attirait facilement les foudres de ses professeurs. Bon nombre d’entre eux avaient essayé de la recadrer, de la rendre moins impulsive, plus patiente, mais rien n’y faisait, elle devait sans doute faire partie de ceux qui s’étaient rendus le plus souvent dans le bureau des Carrow lors de sa sixième et dernière année à Poudlard. Elle ne s’était pourtant jamais laissée abattre, et ce n’était ni par le passé à Poudlard, ni hier en tant que rebut, ni aujourd’hui alors qu’elle était de nouveau sous le joug d’Alecto qu’elle se mettrait à craquer et à pleurer. Ses membres étaient figés dans le sortilège Stupéfixion. Cette sensation était plutôt désagréable mais rien de comparable à tout ce qu’elle avait déjà subi. Et puis, ce n’était pas un Sortilège de la Mort, donc cela constituait déjà une victoire … Sa conscience était claire et même si elle était incapable de bouger, elle entendait tout ce qu’il se passait autour d’elle et pouvait réfléchir à un moyen de s’en sortir. Mais elle ne voyait pas d’issue, comme elle n’en voyait déjà pas quelques minutes plus tôt. Il ne lui restait plus qu’à subir ce que le destin lui avait réservé. Elle aimerait tant savoir ce qui allait se passer …
Enervatum. Elle sentit ses muscles se mouvoir à nouveau, mais elle était encore trop sonnée pour être vive. Elle tenta de se redresser mais Alecto lui assena un violent coup de pied dans la figure et elle retomba en arrière. Sur le moment, elle sentit une douleur lancinante, mais celle-ci s’envola en quelques minutes laissant comme seul indice de cette attaque gratuite, le sang qui dégoulinait de son nez – sûrement cassé – et sa lèvre qui enflait. Elle se remettait tout juste de cette agression que son ancienne propriétaire l’attrapait déjà par les cheveux pour l’obliger à se relever. Elle avait l’impression qu’on venait de lui arracher de la chair à vif. Elle dut serrer les dents de toutes ses forces pour ne pas crier. Cadeau … Elle entendait à peine les paroles qu’on lui adressait tellement la souffrance était forte. Jamais jusque-là Alecto ne l’avait violentée ainsi, son corps ne connaissait donc pas ces atteintes physiques et ne savait pas comment contrer la douleur. Emily dut rassembler toute sa force et toute sa volonté pour faire abstraction de ces maux. Pourquoi tu es revenue. Elle voulait bien répondre, mais son esprit était trop concentré sur sa tâche, et ses lèvres ne réussissaient pas à bouger à cause de la pression de ses dents dessus pour supporter ce qu’elle était en train de vivre. Elle aurait dû se débattre, se défendre, comme Lowell le lui avait appris, mais elle ne pouvait pas, parce qu’elle savait que cela empirerait les choses, et elle n’était pas suffisamment suicidaire pour faciliter la vie d’Alecto. … si tu ne cries pas sous la douleur … Elle serrait les poings, enfonçant ses ongles dans la chair fine qui recouvrait ses mains. Elle mordait sa lèvre tentant de créer un nouveau foyer de douleur afin d’oublier la plus pénible d’entre elle et pour s’empêcher de crier, comme le lui avait recommandé Alecto. Je ne t’offrirai pas ce cadeau, pensait-elle de toutes ses forces. Elle gémissait, grognait, mais ne criait pas, elle se l’interdisait. Cette situation était désagréable. Elle ne supportait plus sa position de faiblesse, elle attrapa le poignet d’Alecto, le serra de toutes ses forces pour que ses cheveux soient libérés, se baissa en position accroupie, se retourna et se mit face à son tortionnaire. Elle venait d’aggraver son cas, elle le savait, mais peu importe, elle n’aurait pas réussi à parler sinon. Le sang laissait un goût ferreux dans sa bouche et elle dut déglutir à plusieurs reprises avant de tenter de répondre à Alecto. « Revigorum. » Elle avait parlé comme une droguée qui cherchait sa dose. Elle n’avait pas d’autres mots, elle n’arrivait même pas à formuler correctement une demande … Et finalement, cela n’avait pas d’importance, qu’elle demande poliment ou ainsi, elle n’obtiendrait pas ce qu’elle voulait sans donner de sa personne en retour. Près d’un an auprès des Carrow l’avait préparée à vivre des situations comme celles-ci. Elle serra les dents et marmonna. « Que voulez-vous en échange … ? » Elle était trop dépendante de cette potion, elle le savait, elle ne pouvait pas s’en passer et ferait tout pour en avoir, même trahir ses convictions … |
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