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sujet; The Miraclemen | Ekkehardt
MessageSujet: The Miraclemen | Ekkehardt   The Miraclemen | Ekkehardt EmptyVen 21 Aoû 2015 - 17:26

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Même pas mort.    

Il eut un petit rire sec, douloureux. Ce n’était pas drôle, mais c’était un défi lancé avec provocation à la face du monde, un rire brillant, roulant comme un coup de tonnerre lors d’un orage sec, disparaissant aussi soudainement qu’il était venu. Du grand Lazarus Carrow. Même malade, il n’avait rien perdu de sa superbe, ce salaud magnifique.

Il aurait pu y passer, il aurait du y passer, mais il était encore là. Il regarda l’océan avec un léger sourire de satisfaction, un sourire qui chez n’importe qui d’autre que Lazarus Carrow aurait pu passer pour une grimace de douleur. La chance et le destin étaient de son coté. La maladie avait tout de même fait son œuvre. Lazarus n’avait jamais été très gras, il était désormais maigre comme un coucou. Il avait un regard sombre, ténébreux, une bouche rigide, dédaigneuse et une mâchoire légèrement saillante. Un air très austère, marqué par d'épais sourcils noirs. C’était l’air qu’il avait toujours eu mais la maladie lui avait creusé les joues. Ses yeux bleus avaient pris un air sévère, abrités derrière des lunettes rondes et bleutées. Il ne souriait plus ou presque. Habillé d’un sombre manteau noir, passé par-dessus une chemise blanche, une écharpe noire et un pantalon tout aussi sombre, il ressemblait à la mort elle-même. Lazarus n’avait pas été à Azkaban ; la vie se chargeait de rééquilibrer les choses  et de lui faire payer ses crimes. La vie était son procès. La maladie sa prison. Rien n’allait bien.  Il lui restait tellement de choses à faire. A dire. Reprendre le contrôle sur sa vie, sur les gens qui l’entouraient, continuer à avancer, gérer les crises et les problèmes.

Bientôt, il n’aurait plus de fils. Il serra si fort la rambarde du balcon que ses jointures en devinrent blanches. Bien entendu, personne ne saurait jamais pour Liam. Il ne leur laisserait rien voir, ils ne le méritaient pas, cette bande de cons, qui que ce soit. Lazarus était encore plus en colère. On ne pouvait pas s’en prendre à lui comme ça. Ni à la sorcellerie. Maintenant, ils étaient tous morts, sur un ordre du Seigneur des Ténèbres. Il approuvait. Mais d’où venait alors qu’il ait aussi mal ? Pas du fait qu’ils aient gagné, car ils avaient bel et bien matraqués les hors la loi et les terroristes. Non, il avait mal parce qu’il était seul, que quand il revenait en Angleterre il ne voyait plus aucun de ses enfants, et qu’il allait en tuer un autre. Mais pour ça aussi, il était en colère. Crétin assoiffé de sang. Il ne méritait pas mieux. Peut-être que ça aussi, c’était une punition.  Il maugréa :

« Ouais ça, j’ai compris, tu me joues des tours, Conscience, ça va je sais. J’ai été un foutu mauvais père et mes filles ne veulent plus me voir, mon fils a cru me plaire en torturant sa sœur, ça va, je sais qu’il y a un problème, arrête de me hurler ça, arrête de me dire d’y retourner, tu sais bien que je ne peux pas, je n’irais pas, si j’y retourne je ne rentrerais, pas comme les autres fois. »

Il n’allait ni voir Susanna ni Beatrix parce qu’il s avait qu’il avait tout foiré. Et  ce n’était pas ce qu’il voulait, non ? Pour la première fois, il se sentait coupable. Il errait pas très loin du cottage où résidait sa fille.  Ses filles. Il n’osait pas y rentrer.

« Ca va, Conscience, je connais mon rôle, je connais le tien. Tu sais normalement tu parles en italique, mais j’ai plutôt l’impression que tu parles en gothique,  pour me faire peur. »

S’il avait pu être meilleur père…mais il ne l’était pas. Ni un bon père, ni un bon mari, ni un homme bon.  Mais il faisait ce qu’il pouvait. Il était presque guéri et revenait depuis la disparition de sa fille et la période où les recherches avaient commencé. Il avait continué parce qu’il avait des choses à faire. Et puis il s’emmerdait, en Irlande. Pas de filles, rien. Personne sur qui cogner, l’endroit était désert.  Il sourit à nouveau.

Tout allait mal, mais lui, il allait mieux, c’était toujours comme ça.

Il s’ennuyait, oui, donc Lazarus était guéri. Parfait. Il avait des tas de projets.  Tuer Ulysse, et divorcer. Ca ne pouvait plus durer avec Delilah, plus dans ces conditions. Le mangemort se demanda à qui il pourrait parler de ça, car le divorce, ça ne se faisait pas comme ça dans leur milieu.  Il claqua des doigts ; la solution lui vint toute seule. L’oncle Ekkehardt. Son oncle préféré.  La mère de Lazarus, Morgana Selwyn-Carrow, était la sœur de ce prodige du quidditch, prodige tout court, vénéré par son neveu. Son père avait été son modèle comme chef de famille, sa mère pour la politique, et son oncle Ekkehardt…pour tout le reste. Pas difficile de voir d’où Lazarus tenait son penchant pour les femmes, le quidditch, la fête et l’alcool quand on connaissait le directeur des jeux et sports magiques. Et bien sur, le caractère Carrow n’arrangeait rien.

Il envoya un mot à son oncle pour lui dire qu’il passerait à Pembroke dans la soirée et le soir, il fut effectivement chez son oncle.  On était à mi-juillet, et le temps était humide. Lazarus songea à s’exiler en Italie. Heureusement, un feu brulait dans le salon où l’elfe de maison l’attendit, ainsi qu’une bouteille de whisky. Il se servit un verre, n’ayant pas daigné enlever son manteau noir. A vrai dire, il ne s’était même pas changé depuis l’après-midi. Une tenue de soirée pour parler avec son oncle ? Allons donc ! Il se laissa tomber dans un fauteuil, verre à la main. On était bien, là.

Il  se remit debout en voyant son oncle entrer. Ekkehardt lui inspirait depuis l’enfance un sentiment de respect due à une certaine majesté. Quand il était petit, c’était l’image même de la sagesse. Après, il avait grandi et compris que non, Ekkehardt Selwyn n’était pas tout à fait un vieux sage. Mais il était mieux que ça.

« Mon oncle. » Il lui serra la main. « Ca faisait longtemps que nous n’avions pas eu l’occasion de nous voir. Ailleurs que dans un grand rassemblement familial j’entends. » Il sourit, et se rassit. Je suis content de vous voir. Une fois n’est pas coutume, j’ai besoin de vos conseils. » Il sourit franchement : « Ca aussi, ça fait longtemps que ça ne s’est pas produit. »

Son oncle était toujours du meilleur conseil. Il faisait des miracles, et donc Lazarus l’avait surnommé The Miracleman. Drôle de coïncidence, lui à présent, était un miraculé.


Dernière édition par Lazarus G. Carrow le Jeu 27 Aoû 2015 - 12:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: The Miraclemen | Ekkehardt   The Miraclemen | Ekkehardt EmptyMer 26 Aoû 2015 - 7:31

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The Miraclemen
“ Wisdom consists not so much in knowing what to do in the ultimate as knowing what to do next. ” ― Herbert Hoover

La famille avait toujours tenue une place importante dans ta vie. Si certain gardait leurs ennemis tout près d’eux, toi tu avais toujours considéré que la famille s’avérait être le pire des ennemis qu’un homme pouvait posséder et que donc, ils étaient ceux à priorisé. Or, jusqu’ici, tu avais eu raison. Après tout, il n’existe rien de pire qu’un enfant, un frère ou une nièce pour angoisser un individu, pour le forcer à agir sous le coup de l’impulsion et peut-être même, le rendre fou. Peut-être avais-tu vieillis, mais tu refusais de céder à la folie. De ce fait, lorsque Volh, ton elfe de maison t’avais apporté ton courrier et que tu y avais trouvé la lettre de ton neveu Lazarus, il t’avait semblé tout à fait légitime, voire de bon goût, de le recevoir. Sans parler, que malgré la distance vous ayant égaré tous les deux, toi plus que lui, enfant plus obéissant, enfant attaché à sa famille, ce que tu avais toujours admiré chez lui, vous aviez toujours gardé contact. Que ce soit à travers les présents et les missives que tu lui faisais parvenir, alors qu’il n’était encore qu’un jeune homme, ou grâce à vos visites sporadiques, l’un à l’autre, lorsque tu gagnais Pembroke pour l’été, jamais tu n’avais perdu Lazarus de vu. Il ferait de grande chose, il irait loin, tu l’avais toujours répété à sa mère, tu n’avais jamais perdu la foi en lui. Parce qu’aucun fils issu de sang Selwyn, quand bien même il devait être dilué à celui plus noir des Carrow, ne pouvait se contenter de peu. Pas lui. Pas quand il t’avait toujours admiré. Pas quand tu l’avais toujours aimé. Il est de ses choses qui sont immuables et le destin, finalement aussi fabuleux que tu l’avais espéré, il suffisait de voir le rang et le statut de ce cher Lazarus, te donnait raison.

Le château avait donc été préparé pour sa venue. Oh, tu n’avais assurément pas demandé à Volh d’installer le tapis rouge ou d’astiquer toutes les armures des corridors, même si l’envie t’avait traversé, l’âge n’ayant en rien diminué cette disposition au sadisme chez toi, mais tu t’étais assuré que ce soir, l’alcool ne manquerait pas et surtout qu’on te laisserait tranquille. Aucun autre invité ne serait accepté au château, ton havre de paix, un endroit que tu avais fait tien dans tout l’égoïsme qui forge les monarques de ce monde. Tu voulais bien partager avec ta famille, avec tes frères et sœurs, mais la vérité c’était qu’avec la mort de Charles, tu étais devenu l’ainé, le chef. Et tout le monde, surtout les gens de sang aussi noble que le vôtre, savait que ce sont les chefs qui décident. Pembroke était donc passé de havre familial, à ta demeure personnelle. De toute manière, Charles ne l’avait jamais aimé à sa juste valeur, soulevant le nez en parlant de ses courants d’airs, lui reprochant son humidité et son aspect d’un temps passé. Mais si tu avais toujours aimé ton frère aîné, tu n’avais jamais su le comprendre en matière de goût et préférence personnelle. La vérité c’était que s’il te manquait, parfois du moins, tu ne regrettais pas réellement sa mort. Il avait fait n’importe quoi avec la famille, il avait gâché son fils, son unique descendance. Incapable de mettre en route un seul enfant apte à un jour hériter de tout ce qui était dorénavant tien. Toi, au contraire, tu n’avais pas perdu de temps et qu’importe si tu avais passé la plupart de tes belles années à l’étranger, toi tu avais vécu, toi tu avais vu. Si ça avait été toi le chef, dès le départ s’entend, les choses ce seraient mieux déroulés. Déjà, Anne n’en aurait pas fait qu’à sa tête au sujet de sa fille, tu lui aurais rapidement appris où se trouvait sa place et comment te respecter. Peut-être que sa fille, Lucrezia, ne serait ainsi pas disparu. Considérée morte aux dernières nouvelles, ce qui ne t’avait évidemment pas enchanté. Tu revenais et voilà que tout était brisé. Cassé. Charles avait réellement agis comme un idiot, un grand gamin incapable de ne pas abîmé une collection inestimable. Mais toi, tu ferais mieux. En commençant par recevoir ton neveu.

Évidemment, il fallait que Lazarus fasse son apparition au moment même où tu mettais ton cadet au lit, les doigts tirant sur la couette de Bartholomei. Volh c’était chargé de lui et tu en étais à souffler les bougies de la chambre, lorsqu’il t’était apparu, toujours discret. Toujours efficace, c’est que tu avais les coups de canne bien plus facile, que Charles. Tu exigeais plus de respect que ce pauvre Charles, que son âme soit en paix. Ou qu’il souffre éternellement d’avoir été si bête, qu’importe au fond. Abandonnant ton fils au fond de son lit, Volh retournant en vitesse auprès de ton précieux neveu, tu aurais dû te presser de faire de même, mais pas avant de vérifier que toute ta marmaille, présente du moins, soit bien portante. La famille avant tout, n’est-ce pas ? Les jumelles, veillées par la petite merveille qu’était ta fille à moitié vélane, étaient en pleine pratique de sort de lévitation, lorsque tes doigts poussèrent délicatement la porte de leur chambre. Un sourire de ta part et déjà tu te dérobe à leur vu, à leur sourire innocent. Tes fils, quant à eux, sont absents. Tous. Le plus faible est en train de suivre une quelconque cure, comme souvent, quant à Paris, il est assurément sortit avec Garden. Et les deux autres ? Partit vivre leur vie et n’ayant pas toujours le temps de passer te voir, ce que tu n’arrives pas encore à traiter comme de l’ingratitude, mais plutôt comme une forme légère d’insubordination. Mais tu t’occuperas d’eux plus tard, encore que tu comprennes l’ainé, qui a sa vie à mener, mais le second… enfin. C’est l’âme plus légère que tu gagnes le salon, pour apercevoir ton neveu se redresser. Déjà, un sourire paternel, affectueux du moins, gagne tes lèvres. Tu claudiques à peine alors que tu avances, ta canne à la main. On ne peut décidément pas faire de toi un vieux bonhomme, ton aura ne le permet pas, mais les années te suivent, s’attache à ta jambe blessée. Perdue. Tu remues doucement la main, avec quelque chose de noble, de gracieux, de ses gestes qu’ont les ducs assurément. « Je t’en prie, reste assis Lazarus, après ce que tu viens de traverser, tu le mérites amplement, petit. » Ce surnom t’arrache un sourire amusé, parce que peu importe comment on scrutait Lazarus Carrow, il était tout sauf petit. Grand homme, autant en matière de taille qu’en matière de statut ou de rang, il n’avait jamais été petit qu’à tes yeux. D’un point de vu familial. Affectif oui.

« Mon oncle. » Sa main trouve la tienne et tu la lui serres fermement, un sourire au coin des lèvres. Il fait toujours bon de retrouver sa famille, toujours. « Ca faisait longtemps que nous n’avions pas eu l’occasion de nous voir. Ailleurs que dans un grand rassemblement familial j’entends. » Tu inclines déjà la tête, acquiesçant, mouvement vague. « C’est vrai et s’il n’en tenait qu’à moi, ils seraient beaucoup plus nombreux. Malheureusement, il fallait que notre Lord soit plus ambitieux que nous et nos bouteilles. » Où va le monde, tu ne le sais pas, mais tu le regretteras assurément. Lazarus retrouvant le confort de son fauteuil, Volh t’en approche un autre, où tu t’installes, comme les rois ont toujours su le faire : avec noblesse. Ta canne trouve appuie contre la petite table, posée près de vous et où un verre, à ton attention, est déjà posé. Confortablement installé, tu couves un instant ton neveu d’un regard curieux, tu guettes les signes de sa maladie, tu t’inquiètes même sincèrement pour lui. Tu n’as eu vent que des rumeurs le concernant, d’un certain mal l’ayant touché, atteint là où se cache la vie. Cela dit, il semble aller mieux, ce qu’on t’a raconté. « Je suis content de vous voir. Une fois n’est pas coutume, j’ai besoin de vos conseils. Ça aussi, ça fait longtemps que ça ne s’est pas produit. » Tu plisses légèrement les yeux, un sourire ne quittant pas les coins, légèrement fripés, de ta bouche. « La dernière fois, il me semble que ça concernait des fiançailles à conclure, pour je ne sais plus laquelle de tes filles. Beatrix peut-être ? » Un petit reniflement, amusé, t’échappe et tu lui souris pour de bon, détendu. « Oui, il me semble que c’était à son sujet… enfin, tu sais bien que je me ferais un plaisir de te conseiller. » Sans parler que de voir un homme de son rang venir se poser dans TON salon, pour TE demander conseil, avait tout d’un immense compliment. Aussi, ta main trouve-t-elle le verre et après une première lapée, tu tournes déjà la tête vers l’elfe, qui s’incline déjà et disparait sans plus un bruit.

L’intimité était primordiale à tes yeux, quand tu devais écouter ou t’adresser à l’un des membres de ta famille, tu aimais y avoir droit. Volh en était conscient, il avait appris la leçon. Enfin seuls, tu détailles à nouveau Lazarus et t’adresses presque doucement à lui : « Mais avant de pouvoir te conseiller, j’aimerais savoir comment tu vas. J’ai entendu parlé de ton état, lamentable aux dernières nouvelles que l’on m’avais fait porté. » Quelque chose de désagréable passe dans ton regard, un goût amer se faufile dans ta bouche et tu fais claquer ta langue contre ton palais. « Je n’avais pas osé y croire, jusqu’à ce que tu m’écrives de l’Irlande. Ils ont su te remettre sur pied, n’est-ce pas ? » Mais tu vois bien que si et une satisfaction brille dans tes yeux, petites billes clair, un peu dur et pourtant, empreinte d’une chaleur paternelle qui les quittent rarement. « Dorénavant, on me parle de toi, comme d’un miraculé et ça, mon neveu, ça mérite amplement que nous trinquions ! » Tu soulèves ton verre en souriant, puis son geste suivant le tien, tu avales un peu du liquide. L’alcool réchauffe l’intérieur et la famille, l’extérieur, voilà comment tu avais toujours perçu la vie et posant ton verre, tu poses ton regard sur Lazarus. « Qu’est-ce qu’on t’as fait, petit ? La guérison est définitive ? » Depuis la mort de Samaël, ton troisième fils, ton premier Pembroke, tu ne peux pas t’empêcher de considéré la mort comme une vieille ennemie. Une garce à roué de coup. Elle ne peut pas t’enlever Lazarus en plus, n’est-ce pas ? Tu ne le permettrais assurément pas !
© GASMASK
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MessageSujet: Re: The Miraclemen | Ekkehardt   The Miraclemen | Ekkehardt EmptyMer 30 Sep 2015 - 16:22

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il n’allait pas bien, pas vraiment, mais il s’en remettait, lentement mais sûrement. Personne ne parviendrait à le vaincre, il était trop fort pour ça. Lazarus Carrow détestait la mort, l’idée de la mort, aussi fort qu’il aimait tuer quelqu’un, ce qui n’était pas peu dire. Mourir ? Non, jamais il ne mourrait, même là, ce n’était pas passé loin mais ça allait, il s’en sortait bien. Oui.

Lazarus Carrow se réfugiait souvent dans la mégalomanie et dans le déni, ou dans la haine, pour ne pas affronter la réalité. Pour éviter une famille qu’il ne savait gérer que par la violence et la colère, il fallait bien trouver autre chose, une autre passion, un autre mode de vie, et jouer à la rock star, quand bien même il fut trash, quand bien même il fut un homme d’Etat puissant, lui allait bien. Il était une putain de légende, qui ne partageait que le gout de la fête, de l’alcool et des femmes, avec son oncle. Mais il était content de le voir, lui et son coté père poule, malgré tout. Et c’est avec le sourire qu’il leva les yeux au ciel. “Je vais bien, rassurez vous. Je ne vais pas tomber au premier coup de vent.” Hm, quoique. Mieux valait ne pas trop s’avancer, il était possible qu’il se trompe. Foutu médicomage, il détestait admettre qu’il puisse avoir raison. Lazarus pouvait gérer beaucoup de choses, mais ça ? Il détestait admettre qu’il n’y pouvait rien, c’était tout simplement affreux. Mais il gérait. A peu près. Il partait dans des délires haineux et l’instant d’après il voulait voir ses enfants. Il n’y avait qu’une seule chose dont il était sur : il voulait se battre et que personne ne le voit dans un sale état. “Ce n’est pas un mal dans mon cas. S’ils m’avaient vu comme ça, ça aurait la révolution dans la famille.” Tout le monde n’en aurait fait qu’à sa putain de tête et il préférait de loin éviter.

Ekkehardt était bien le seul à pouvoir le conseiller, d’ailleurs. Il fallait qu’il fasse quelque chose, à propos d’Ulysse c’était réglé, mais Delilah, et puis les filles, qu’est-ce qu’il allait dire et faire ? Oh, il avait bien l’idée de divorcer, mais ensuite, il faudrait bien faire quelque chose. Et puis tout simplement,il fallait qu’il parle. Tout se mélangeait dans la tête de Lazarus Carrow et le mangemort avait l’impression que sa tête exploserait s’il ne disait rien. “J’aurais du venir vous voir plus tôt, cela m’aurait peut-être évité quelques déboires, mais passons, il est trop tard pour s’occuper de cela. Ce qui est fait est fait.”

Mais avant cela, bien sur, son oncle voulait de ses nouvelles, ce qui lui semblait normal. “Je ne suis pas mort.” Il renifla d’un air mauvais. Le défi qui se lisait dans ses yeux était impressionnant. Il y avait aussi du mépris. Il haussa les épaules. “Je ne suis pas un miraculé. J’ai juste...survécu. Ca arrive.” Et il espérait que ça lui arriverait toujours. Lazarus hésita, continua : “Les médicomages disent que je suis tiré d’affaire et qu’il me faut encore juste un peu de repos. C’est pour ça que je me suis installé en Irlande. Je reviendrais début aout. Mon absence a trop duré. Je les connais, vous savez. Ils vont vouloir en faire à leur tête si je pars trop souvent ou trop longtemps, et ça tournera mal.” Il hocha la tête et but une gorgée avant de dire à nouveau, comme pour s’en convaincre lui même : “Je vais mieux.”

Il s’était fait avoir comme un bleu, mais ça irait. Ekkehardt lui demanda ce qui était arrivé. Le regard de Lazarus se fit dur : “C’est à ce sujet que je voulais vous voir pour que vous me donniez un conseil. Ulysse est à l’origine de tout ça. Je pense que sa mère l’a rendu fou et qu’il a voulu prendre ma place. C’est aussi lui pour Susanna.” Un demi mensonge, ce n’était q’un demi-mensonge, crédible, réaliste et surtout nécessaire. Lazarus le testait. Son oncle y croirait, ou non, peu importe, mais il fallait qu’il l’accepte. “Mon propre fils a tenté de détruire sa famille. Ma famille. Et cela c’est impardonnable.” Et il le paierait, parce que cet outrage, lui était vrai. blockquote>
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