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sujet; [WARNING] † « a thousand pieces on the floor. » —— LUNA&LUCIUS

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❝ I'm outside the door, invite me in
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Le bruit des éclats de pluie sur la vitre tambourinaient dans son crâne. Ses paupières lourdes de la veille ne voulaient pas s’ouvrir, le laissant dans ses draps froids, comme chaque matin où elle n’était pas là. Sa main gauche pourtant s’abattît sur la place vide à ses côtés, cette place qu’occupait Narcissa lorsqu’elle foulait encore le sol du Manoir. Ce fut un électrochoc quand il réalisa l’apathique froideur qui l’accompagnait. Elle n’était plus, sa chaleur avait quitté les lieux, tout comme la glace recouvrait son cœur. C’était un vide incommensurable, si vaste, pourtant si oppressant, si étouffant. Durant ses nuits noires, il ne voyait que ça, le noir, le néant. Et elle au loin qui tentait de se rapprocher de lui, à grands pas. Mais l’espace devenait plus grand, insurmontable. La panique s’emparait alors de lui, et il essayait de crier, de la rejoindre. Il restait planter là, comme clouer au sol à ses mauvais choix, ses si merveilleuses décisions. « Elle est prête Maître. » Et comme à chaque fois, c’était son elfe qui osait le sortir de ses pensées, de ce cauchemar sans fin qu’il tentait d’éviter. Mais son subconscient semblait aimer à lui rappeler combien l’on est atrocement humain.

———————— ͼҨͽ ————————
Le mépris avait laissé place à la fascination. La rancœur à la haine. Et la douleur à la colère. Les Rebuts n’étaient rien d’autre que des morceaux de viande donner en pâture sans vergogne à des charognes qui ne semblaient pas avoir mangé depuis une éternité. Les uns alignés aux autres. Marqués un à un comme du bétail. Du vulgaire bétail. Il ne comprenait pas ce qu’il faisait là, mais il devait l’être. « Rebut n°764 ! À mille Gallions ! Qui dit mieux ? » Sa voix d’orateur lui procurait une attention toute particulière face à cette cours avide d’amusement. Ses gestes résumaient la maîtrise de son art, la seule chose qu’il savait réellement faire. Mentir à son assemblée, montrer qu’il était maître de ses mots et de sa vie. Mais au fond, il n’était rien d’autre qu’un homme détruit, esseulé, brisé. Mais ne pas montrer ses faiblesses était là sa plus belle force. Abraxas le lui avait si bien enseigné.
———————— ͼҨͽ ————————

Il possédait Luna Lovegood depuis une journée. Une seule et pathétique journée. Pourtant, il ne s’était pas inquiété de son état, tout comme il se moquait éperdument de savoir si elle avait besoin de quoi que ce soit. C’était une Rebut, sa chose. Et il n’en avait que faire de savoir ce qui pouvait lui traverser l’esprit. La seule chose qui l’intéressait à cet instant était de prendre sa baguette et de laisser libre court à son imagination. This is my design. Il repoussa les draps de soie qui le recouvraient, se mettant au bord du lit, sa tête entre ses mains. Les réveils devenaient difficiles. La solitude empiétait sur tout le reste. Même les rares moments de joie qui continuaient de peupler son esprit. D’un geste vif et rapide, Lucius s’habilla de sa tenue la plus austère. Un peu trop monotone pourtant qui lui donnait un air bien trop sévère sur le visage. Ses cheveux n’avaient aucune allure sur cette silhouette et il les noua derrière sa tête pour en faire une queue de cheval, un minimum distingué.

Il ne vit pas Draco dans le coin du couloir avec Scorpius dans les bras. Il ne s’aperçut même pas que le petit-déjeuner était servi. Mais l’odeur de pancakes le rattrapa bien vite. Une idée lui vint soudainement en tête. Il prépara un plateau repas, avec tout ce qu’il y avait de meilleur et s’empressa de descendre dans les cachots. Il ne lui parla pas, mais il ne la voyait pas recroqueviller dans un coin, genoux contre sa poitrine, apeurée, comme une enfant. Car c’était une enfant, mais l’âge ne faisait jamais de réelle différence. Cela accentuait même le goût des jolies choses. Il prit une chaise et s’assit en face d’elle. Lui donnant le plateau repas. Il l’observait, avec dégoût. Il la dévisageait comme une immondice laissée sur le bord de la route. Il voulait la détruire, comme une poupée de porcelaine aussi fragile que de la laine qu'on effiloche. « Mange. » Le seul mot qui sortit de ses lèvres ne devait avoir aucune résistance. Elle devait le faire. Un ordre représentait un ordre. Courtois ou non. Et une fois qu’elle serait pleine, il pourrait enfin s’amuser. Comme un enfant le soir de Noël. Un loup assoiffé de sang.


Dernière édition par Lucius A. Malfoy le Lun 21 Sep 2015 - 13:01, édité 2 fois
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Luna Lovegood
Luna Lovegood
‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
[WARNING] † « a thousand pieces on the floor. » —— LUNA&LUCIUS C9rrp50

‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10433
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
http://www.smoking-ruins.com/t4738-lovegood-a-circle-has-no-begi
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it's a man's own mind,
not his enemy or foe,
that lures him to evil ways.

(2001, march)

Petit à petit, millimètre par millimètre. La magie noire s'infiltrait insidieusement en elle sans la moindre pudeur, sans la moindre gêne. Elle continuait de s'insinuer sous la teinte laiteuse et de lui ronger les chairs. Du coin de l’œil, elle jaugea cette surface rougie, boursouflée, qui continuait de cicatriser, tout en haut de son bras. ' Je suis désolé '. La guérison du sceau ne faisait qu'en affiner les traits, sculpter définitivement le blason familial dans cette matière artistique qu'elle ne réussissait pas encore à appréhender : sa propre peau. ' Je ne suis pas là, cette fois-ci '. Son regard azuré se reporta dans la direction opposée, vers les barreaux de la geôle. Sa geôle. ' Ils ont retiré mon lit, tu as remarqué? '. Gorge serrée, elle laissa son index droit effleurer le tatouage, en apprendre la forme, en appréhender tous les reliefs. La brûlure se réveilla alors à pleine puissance et elle dut mordre l'intérieur de ses joues pour asphyxier son hurlement . ' Je ne pourrais pas te protéger, cette fois. '. Son souffle était court. Les larmes s'accrochaient à ses cils dorés. Par à coups, elle laissa l'air pénétrer ses poumons avant d'en bloquer totalement le fonctionnement. Bloquer la respiration pour pouvoir continuer l'exploration. Ses doigts traînaient dans cet effleurement horrifique de la marque, du sceau, des chaînes qui l'entraveraient toujours jusqu'à ce qu'elle puisse trouver la porte de sortie, de retrouver sa liberté. Ce ne fut que lorsque des étoiles se mirent à danser contre le voile de ses paupières qu'elle laissa le réflexe vital la secouer toute entière  : l'air pénétra à nouveau en elle tandis que la situation prenait définitivement forme dans son esprit… ' Je suis terriblement désolé. '

Luna Lovegood appartenait à Lucius Malfoy.

La douleur du tatouage Rebut n'était pas aussi poignante que la veille mais elle n'en était pas moins… surprenante. « Ne vous excusez pas... », grogna-t-elle dans un souffle. Le contraste, entre la sensation de chaleur émise par la marque et l'air glacial du cachot, faisait trembler le moindre de ses membres ankylosés.  « Ne vous excusez pas, maître Ollivander... ». Au loin, un bruit sourd lui fit relever la tête. « Obéir. Nous devons être obéissants... », murmura-t-elle, en direction du coin de cellule que Garrick Ollivander avait pour habitude d'occuper. La bras gauche entravé par la douleur, Luna se servit de sa main droite pour effacer les lignes salées qui s'étaient déversées le long de ses joues. Tenez-vous droit face à votre maître. Depuis son arrivée au Malfoy's Manor, Luna rejouait inlassablement les heures d'entraînement Rebut dans sa tête, dans sa mémoire, tuant ses premières heures de captivité comme le pouvait. Non. Comme elle le devait. Ne le regardez jamais dans les yeux. Le patriarche Malfoy descendait les marches de l'escalier, laissant l'écho de ses pas se réverbérer contre les pierres taillées du cachot.  Instinctivement, elle resserra sa prise autour de ses jambes et s'adossa un peu plus contre le mur de sa cellule. Obéissez aux ordres. Alors que Luna attendait, patiemment, docilement, son ventre s'éveilla dans un grondement sourd. Dans l'ambiance moisie de sa prison, l'étrange effluve qui s'éleva alors dans l'air lui rappela étrangement ses parents, les matins où ils étaient tous les trois attablés dans leur cuisine de Loutry Ste Chapsoule.  Elle s'efforçait de maintenir son masque d'impassibilité en place malgré la curiosité qui envahissait progressivement son esprit. Ses yeux étaient troubles lorsqu'Il apparut dans son champ de vision et la chevelure glacée, associée à l'odeur des pancakes, lui fit manquer un battement. 'Non, Luna. Ce n'est pas votre père.' C'était vrai. Daddy n'était pas là. Il ne devait même pas savoir qu'elle était ici : aucun Mangemort n'irait le faire chanter, cette fois-ci.

« Mange ». Ce fut dans ce simple mot que toutes ses heures d'entraînements, de préparation, s'évanouirent instantanément. Dans une simple syllabe, dans un ordre banal. Confuse, Lovegood ne put s'empêcher de regarder Lucius Malfoy droit dans les yeux avant de jauger, guetter, le plateau qu'il venait tout juste de déposer au sol. Il… lui offrait… des pancakes ? Mue par le ton autoritaire du Mangemort, Luna tendit la main vers l'assiette garnie de ces appétissantes crêpes pour finalement refréner son geste. L'idée que la nourriture puisse être empoisonnée laissa son poing hermétiquement fermé, quelques secondes, suspendu dans les airs. Contrairement à sa tête – qui continuait de lui murmurer que ce qu'il se passait n'était pas normal – son estomac lui intima de se nourrir sur le champ. Ce n'était pas tant la faim qui la poussa à avaler une première bouchée – être une Insurgée, une fugitive, une prisonnière, lui avait depuis longtemps appris ce qu'était le sentiment de vide et de faiblesse dont pouvait se parer un corps affamé – mais plutôt l'occasion de pouvoir manger des pancakes. La pâte fondait tellement sous son palais qu'elle ne prit pas la peine de mâcher ce qu'il y avait dans cette assiette. Ce simple, mais terriblement divin, goût sucré lui faisait oublier jusqu'au tendre souvenir qu'elle possédait du pudding. Seconde bouchée. Pourquoi lui avait-on apprit tant de règles déjà ? Troisième bouchée. Si elle devait juste tenir la maison en ordre, tout se irait bien non ? Peu importait la douleur de la marque sombre. Quatrième bouchée. Et puis, si elle pouvait déguster des pancakes, de temps à autre, elle supporterait plus facilement l'absence de Daddy, de ses amis, de liberté. Cinquième...

Désormais, Luna ne s'entendait même plus penser.
Alors, Luna n'entendait même plus la voix de Garrick la mettre en garde.
Définitivement, Luna ne voyait pas le regard sombre et menaçant du Mangemort.

Dumbledore disait vrai. La vie paraissait infiniment plus douce lorsqu'elle était accompagnée de quelques sucreries...


Dernière édition par Luna Lovegood le Ven 11 Sep 2015 - 2:01, édité 2 fois
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Son visage était déformé par un côté enfantin encore trop présent. Elle se délectait des pancakes, se remémorant des moments passés qui semblaient la garder encore un peu vivante, ici-bas, malgré sa condition. Lucius aurait pu avoir pitié. Il aurait pu là maintenant tout arrêter. Mais de savoir qu’il restait encore une once de lumière en elle, encore ce côté enfant qu’elle refusait d’abandonner qu’il lisait dans son esprit lui donnait envie de réellement l’anéantir. Morceau par morceau. Parcelle par parcelle. Chair par chair. Jusqu’à qu’elle se sente vide, dépossédée de tout ce qui fait d’elle une personne si enjouée et insouciante. Il voulait qu’elle prenne conscience de ce qu’elle était, rien d’autre qu’une immondice. Un être sans intérêt qu’on laisserait croupir ici. Parce que c’était le cas. « Tu risques… de t’étouffer à manger trop vite. » fit-il faussement inquiet. À dire vrai, il s’en moquait. Elle pourrait mourir par un morceau avalé de travers que ça ne faisait pas de grande différence. Mais il était lui-même un enfant intransigeant. Un enfant qui voulait s’amuser avec son tout nouveau jouet. Cette poupée de porcelaine si fragile, entre ses mains tâchées de sang, ternies par une gloire si éphémères. « CRUCIO ! » D’un geste vif, Lucius se releva et pointa sa baguette sur la petite chose sans défenses. Il y mit tellement de puissance qu’elle en vomit ce qu’elle venait de manger. « CRUCIO ! » Encore une fois, l’attaque fut bien plus vivace et fulgurante. Son visage se déformait sous le coup, sous la rage, sous cette envie presque indicible de la briser.

« Vois ce que tu m’inspires, Rebut. Vois combien tu me répugnes suffisamment pour que le sort te traverse avec autant de férocité. » Ses yeux commencèrent à sortir de leurs orbites et il avait un air un peu fou. Mais qu’importe, c’était là son nouveau moment de gloire, celui qu’il attendait depuis la tragédie de Narcissa ; le nouvel ordre mis en place. Il en frissonnait tant la sensation était jouissive. Tant elle était réceptive à ce qu’il lui infligeait. Rien n’était plus beau qu’à cet instant et rien d’autre n’avait d’importance. Il se sentait comme le roi en haut de sa tour d’ivoire, celui qui dominait tout son petit monde. Son échine était parcourue d’un frisson glacial, et sa posture désordonnée. La puissance le submergeait et c’était beaucoup trop pour lui. Trop d’un seul coup. Il stoppa le sort et s’affaissa sur ses genoux, essoufflé. Le souffle saccadé, il tenta de se reprendre, de retrouver une certaine contenance. Du coin de son œil, il observait la frêle silhouette qui en était la cause, parcourue de spasmes incontrôlés. Un sourire carnassier brisa son visage, confirmant à quel point sa crise là, ne voulait pas se stopper. « Debout. Ne m’oblige pas à faire de toi un vulgaire pantin. J’ose espérer un minimum de combattivité de ta part. » Elle ne broncha pas. Recroquevillée dans un coin de la pièce. Comme une gamine à l’abandon. Comme une pauvre chose souillée qu’on avait fini d’utiliser. Mais il était loin d’en avoir fini « Tu veux mériter de manger ? Tu veux mériter certains privilèges ? Même si tu n’y as pas droit de toute évidence. Montre-moi que je n’ai pas gaspillé mon argent pour rien. Où est donc passée la fameuse Luna Lovegood ? La si grande Luna ? » Cela commençait toujours par remémorer le passé. Ce que l’on a pu être un jour. Ce que l’on ne sera jamais. Se rappeler ce qu’on ressentait dans ces moments-là. Cette infime plénitude qui ne nous habitera plus jamais. Elle perdrait son identité, Lucius se l’était juré. Coûte que coûte.


Dernière édition par Lucius A. Malfoy le Lun 21 Sep 2015 - 13:02, édité 1 fois
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‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
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‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
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(2001, march)

« Tu risques… de t'étouffer à manger trop vite. ». La main blafarde resta en suspens, le regard se perdit dans le vide. Ollivander réapparut dans un coin de la pièce, levant sa carcasse amaigrie, pour se diriger vers elle. L'ancienne Serdaigle déposa le morceau de pancakes dans l'assiette d'un geste lent et suspicieux. L'environnement reprit forme tout autour d'elle (pierres, barreaux, moisi) tandis qu'elle posait son regard océan sur la silhouette proche, trop proche, du Mangemort. La clairvoyance dont elle faisait souvent preuve jaugea la gravité de la situation, la noirceur s'échappant du moindre pore cuirassé de Lucius Malfoy. Luna ressentit la présence de Garrick Ollivander à ses côtés lorsqu'elle s'aperçut des yeux injectés de sang du patriarche Malfoy. De cet homme qu'elle avait, l'espace d'un instant, confondu avec son propre père. Erreur, mauvais jugement, terreur. Identifier cet homme à Xenophilius fut certainement l'espoir le plus ridicule qu'elle ait ressenti de toute sa vie. Dans un dernier sursaut, son instinct usa de la voix de l'artisan pour lui confier que Malfoy n'était plus que l'ombre de lui-même. Ange déchu, personnage pervertit par un monde dont il n'avait jamais été, n'était pas et ne serait jamais, le maître. L'estomac se contracta férocement en apercevant la baguette magique se diriger vers elle et… « CRUCIO ! »

La défense instinctive lui avait intimé de bouger, se recroqueviller, protéger du mieux que possible la moindre once de chair qui n'était pas encore meurtrie par son immobilité forcée. Contraction, décontraction. Les muscles se bandèrent dans une dernière volonté avant de céder face à l'attaque impardonnable. L'acidité de la bile enflamma sa gorge avant de déverser sur le sol le peu de nourriture qu'elle avait réussi à ingurgité, dans son inconscience. Candide. Confiante. Naïve. Douloureusement (peut-être était-ce à cause du sortilège, peut-être à cause du chemin inverse qu'avait emprunté la nourriture à peine digérée), les paupières de la jeune femme se fermèrent de toute leur force, empêchant les premières larmes brûlantes de s'écouler le long de ses joues. Aucun souffle ne put être reprit. « CRUCIO! ». La secousse se fit plus violente que la précédente, abrutissant plus violemment encore, barbare, le corps de la jeune fille qui avait purement et simplement  oublié les effets destructeurs, l'impulsion électrique qui tordait tout sur son passage, de l'impardonnable Endoloris. Elle n'aurait jamais du être là. Elle n'aurait jamais du revenir, Merlin, jamais. Les yeux révulsés ne retrouvèrent leur axe naturel que lorsque Luna put enfin aspirer l'air poisseux du cachot, tousser pour réactiver les flux et reflux de sa respiration. Inspires. Expires ; la litanie l'empêchant de comprendre les premières paroles du disciple du Lord. « ... pour que le sort te traverse avec autant de férocité. ». Les effets du sortilège s'amenuisèrent dans le sillage frémissant et tressaillant du Doloris. Dans un sillage qui s'éternisait un peu trop cruellement. Les yeux azurés ne quittèrent pas le sol du cachot lorsque Malfoy reprit la parole, le timbre complètement eraillé. Elle n'avait nullement besoin de voir son visage déformé pour s'apercevoir de la rage qui habitait Malfoy à cet instant. Elle n'avait pas besoin du regard compatissant de son imaginaire compagnon de cellule pour deviner que Lucius Malfoy n'en n'avait pas fini. Incompréhension totale.

Rebut. Debout. Lovegood. Son nom avait beau être houspillé, prononcé comme la pire des insultes, il avait pourtant raisonné contre les parois de la cave du Malfoy's Manor et attiré son attention défaillante. Luna Lovegood. Le regard de Loony se défit du point imaginaire qu'elle s'était efforcé de fixer jusqu'à présent, quelque part, au-delà des vomissures, pour que la crise insoutenable qui lui vrillait les chairs s'arrête enfin, pour qu'une accalmie ne lui console son corps meurtri. Pour ignorer la souffrance naissante. Rebut, debout, Luna. Le commandement se répercuta sous sa peau, activant la noirceur du tatouage maudit, et pressa l'Insurgée à répondre aux ordres. Mains, avants-bras, buste. Le corps se suréleva difficilement pour aller reprendre sa place initiale contre le mur glacial de sa cellule. La tête levée en direction de Malfoy, elle plongea son regard dans le sien, lui procurant ainsi ce qu'il réclamait avec tant d'ardeur, si promptement. Luna Lovegood. Il voulait Luna Lovegood. ' Baisses les yeux, tu ne feras qu'attiser sa colère '. Inspiration profonde, sourire lunaire, expression solaire. Non, Garrick. S'il y avait une chose qu'elle avait parfaitement assimilé dans les camps, et par le pouvoir de l'encre, c'était bien le principe d'obéissance. Il voulait Luna Lovegood. Elle la lui présenterait donc toujours. Qu'importe les sortilèges. Qu'importe la haine. Qu'importe la douleur et les bassesses. Luna Lovegood ne disparaîtrait jamais.
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La rage est le sentiment qui courre dans ses veines à folle allure. C’était comme un cheval dont la bride était lâchée et qu'on ne peut arrêter. Il a cette sensation étrange de se liquéfier chaque fois qu’il lance le sort, que son bras le tiraille tant il lui demande trop de puissance. En relevant la manche de sa chemise, Lucius voit les fins fils noirs longés sa peau puis disparaître instantanément. Il affiche un air effrayé, limite cathartique. Abraxas disait vrai. De l’intensité du sort en découle les stigmates qui affectent le corps. Mais ça ne l’empêche pas d’en réclamer plus, encore. Cette impression d’adrénaline irradie tout son être et lui procure suffisamment de force pour tenir debout face à elle. Inéluctable impression de domination, Lucius la dévisage, la transperce de son regard d'acier en voyant qu'elle lui tient tête, téméraire. Et il sourit, euphorique. « Obéissante. Brave Rebut. » vocifère-t-il dans le creux de son oreille après s'être approché d'elle. Il est désormais beaucoup trop proche, et il lui suffirait de l'enrouler de sa cap pour l'étouffer dans cet Enfer dans lequel elle se trouve. Mais il sait qu'elle luttera, jusqu'à la fin, jusqu'à que tout dans son esprit ne devienne que tristesse et abnégation.

Il renifle son odeur, ce parfum étrange de vanille. Il s'en délecte, comme un prédateur se préparant à dévorer sa proie, avec lenteur et précision. Puis il dégage les cheveux de son cou, pour humer cette peau si pâle, si douce. La nuque de la jeune femme finit nue et il observe des frissons parcourir son échine, mais elle ne tremble pas. Elle reste stoïque, impassible. Sa carapace semble impénétrable mais... Il suffirait d'une simple fêlure pour qu'il puisse enfin la briser. « Si l'on jouait à un jeu ? » Il la voit tressaillir, brièvement, un bref instant. Elle semble se décomposer, lentement et sa respiration se fait plus rapide, plus forte. Incontrôlée. Lucius la pousse d'un geste vif contre le marbre, avec une envie destructrice d'en finir. Mais de là où il se trouve,  il ne peut s'empêcher de la trouver répugnante, repoussante. Abjecte petite créature. « Tu n'es rien d'autre qu'une souillure. » lui assène-t-il, les yeux aussi froids que de la glace . « Sectumsempra ! » qu'il crie cette fois, pensant transpercer son âme. « Tu n'es rien... Rien du tout ! Sectumsempra ! » Des gouttes de sang carmin viennent s'éclabousser sur son visage, déformé par la cruauté de l'instant. Ils sont deux êtres si différents, si opposés, si brisés. Dans ce manoir, aux allures de prison dégarnie, qui s'affaisse au fil du temps ; qui ne répond à aucune loi qui puisse exister. Dans un étau hors du temps. Pourtant, c'est dans leur douleur qu'ils ont fini par s'oublier. Luna Lovegood finira par succomber aux ténèbres avant de pousser son dernier souffle.
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that lures him to evil ways.

(2001, march)

Le sourire décoché par Malfoy la laissa de marbre. Luna ne pouvait pas détacher ses yeux azurés du visage qui lui faisait face, déformé par la rage. Le souvenir des traits lisses du patriarche Malfoy s'effaça de la mémoire de la jeune femme, ne sachant plus véritablement si celui qui l'avait enfermé ici quelques années auparavant était le même, dorénavant... Plus jeune, il possédait une allure bien plus remarquable, une aura qui ne souffrait ni des affaires suspectes dans lesquelles il baignait à longueur de temps (Xenophilius avait toujours parlé du ministre et de ses amis de façon étrange), ni des inconvenances provoquées par les nombreuses incartades de Draco, lors de leur scolarité à Poudlard. « Obéissante. Brave Rebut. ». La gorge de l'insurgée se serra en le sentant approcher d'elle, la surplomber de sa silhouette malveillante. Plus jeune, Luna craignait Lucius Malfoy comme l'on pouvait craindre un professeur, un adulte bon à respecter, à ne jamais approcher. Ses cheveux emmêlés furent repoussés d'un geste fébrile, garant d'une folie que Luna ne réussissait pas à comprendre. Bien sûr, son évasion passée semblait laisser un goût amer contre le palais du Mangemort ; bien sûr, elle ne l'appréciait guère à cause de ses choix et de son camp. Mais comment une personne venait-elle à choisir une personne, une seule, pour lui faire regretter, pour se venger ? Les Longtbottom.  : « Si l'on jouait à un jeu ? ». La haute silhouette de Neville se matérialisa alors, tout près de Garrick, à la lueur versatile des bougies du cachot. Un frisson la secoua tandis que les mots de son meilleur ami résonnait de concert avec ceux de Malfoy. De quel jeu parlait-il ? Luna avait toujours aimé jouer, aux échecs sorciers, aux poupées sorcières, à rêvasser. Les parents de Neville n'avaient jamais vu leur fils grandir à cause de ces êtres à l'âme sombre, dont la loyauté reposait uniquement dans l'ombre d'un seul homme. Un simple homme. Aucun jeu ne prendrait véritablement forme ici bas. 'Aucun échiquier en vue, Loony'.

Neville grimaça, désolé de devoir repousser le maigre espoir qui avait assailli son esprit fantasque. « Tu n'es rien d'autre qu'une souillure », le cœur pur se tordit devant le sentiment dégoûté du Mangemort. 'Ce n'est pas vrai, Loony. Penses à Hermione... '. Le nom d'un sortilège inconnu vola alors à cet instant dans les airs, glaçant le sang de l'ancienne Serdaigle, le laissant s'échapper de son bras droit dans un hurlement douloureux. Hermione devait subir ce genre d'insultes chaque jour que Merlin faisait à Poudlard... Luna porta sa main gauche contre la nouvelle blessure, à moitié consciente de la peau blafarde qui se pourprait de rouge carmin. Laissant le flanc sans protection aucune. « Sectumsempra ! ». Nouveau cri éraillé tandis que la silhouette de Lovegood s'affaissait sur le côté, acte désespéré, inutile, d'un corps vivant qui ne voulait pas laisser s'échapper la vie. « Vous... ». La douleur des Endoloris continuait de tirailler ses entrailles et le sortilège inconnu lui meurtrissait les chairs. A cet instant, Luna n'arrivait plus à savoir ce qui lui faisait le plus mal. « … vous trompez. ». Le tatouage ou les blessures véritables. L'endoloris ou les paroles de Malfoy. Hermione vivait avec ça tous les jours. Les yeux embués captèrent le visage pale, moucheté de sombres pigments, de Malfoy tourné vers elle, l'oreille tendue pour capter les murmures. Neville s'était approché, fantôme d'un autre temps, pressant une main rassurante contre ses doigts recroquevillés, enfoncés autour de la blessure pour contenir la perte sanguine. Pas seule, elle n'était pas seule. Le souffle court, les tempes battantes, Luna planta une nouvelle fois son regard voilé dans celui qui oubliait l'univers entier dans simple sortilège. « Vous êtes... le seul... responsable... ». De votre égoïsme. De votre chute. De vos défaites. De vos choix. Elle n'était pas une erreur, une souillure, une Rebut. Luna ne voulait pas être une Rebut. Elle ne voulait pas être sa Rebut. Hermione avait survécu aux insultes. Luna avait toujours ignoré les moqueries... et elle continuerait à les ignorer.
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La confusion de ses sentiments était atroce. Il se noyait dans un verre plein, rempli à ras bord chaque fois qu'il tentait de mettre des mots sur ce qu'il pouvait ressentir sur l'instant. Mais ils se mourraient au fond de sa gorge, là, broyés par ses peurs et ses angoisses les plus innommables. C'était une ombre tentaculaire qui le toisait de ces yeux blafards, recouverte de noir et glaciale. Un besoin primal que de dominer l’autre en s’oubliant soi-même. Lucius savait y faire, pour manipuler les foules et scander des discours tellement illusoires. Mais à présent, il n’était que le fantôme d’un homme qui savait ce qu’il voulait ; la pâle copie d’un monstre à la dérive. « Vous… » Le souffle était pénible, elle souffrait dans sa voix, comme une douce mélancolie amère qui lui irritait les sens. « … vous trompez. » Le murmure devient plus audible, plus douloureux encore. Il s’immisce dans le creux de son oreille pour finir par y mourir, comme une fleur qui se fâne. « Vous êtes… le seul… responsable… » Et puis la puissance du choc, l’infâme vérité qu’il fuyait en essayant de la tuer, de la détruire. Il avait fallu qu’elle parle, qu’elle ne se taise pas, qu’elle n’acquiesce pas le coup. Pourquoi était-ce aussi douloureux de se mentir à soi-même ? Pourquoi était-ce aussi douloureux d’y croire ?

« Je t’interdis ! » Il l’avait relevé, pour mieux qu’elle ne s’effondre. Lucius il donna un revers de sa main gauche pour laisser sur sa pommette l’empreinte de sa chevalière. Du bout de sa langue, il récolte les quelques gouttes carmins qui y perlent pour savourer le sang dégueulasse de la souillure. Elle n’était rien, elle n’avait plus de nom, plus d’identité propre, sauf celle qu’il voulait bien lui donner encore. Rebut. L’équivalent de la transparence, d’un quelconque objet sans importance. « Je t’interdis de me faire un sermon. Reste à ta place et il ne t’arrivera rien. » Qu’il promet, dans le vide, dans le néant ; et la promesse implicite se meurt dans le souffle, l’air du temps. Il réprimait le besoin de la toucher, de la souiller, mais il ne s’y risquerait pas. Il se  rapprocha d’elle pour mieux l’observer, la détailler ; voir dans ses yeux la peur et la crainte s’y battre. Elle était déterminée, il ne pouvait pas le lui enlever et cela rendait les choses encore plus amusantes et distrayantes.

Il la tenait par le menton, l’obligeant à le regarder. Ses cheveux, les mêmes que Narcissa. Aussi blond que les blés et aussi clairs que les rayons de soleil. Cette peau, si douce, comme celle d’un bébé. Il se surprend à la toucher, à la caresser, tendrement. Sournois. Le geste était sournois et lui dément. Fou à lier. Ses yeux, ses myosotis, comme deux perles d’un océan. « Tu es si belle Cissy. Tu n’as pas changé depuis tout ce temps… » Il était désormais bien loin, dans un rêve, le brouillard qui l’encercle et l’enivre bien malgré lui. Ses sens se meurent et s’étouffent mais il ne veut pas changer la sensation que cela lui procure. Il pouvait toucher Narcissa, encore intact. Comme un souvenir volé, un souvenir à l’agonie. « Il n’y a toujours eu que toi Cissy… que toi. » Qu’il se surprend à lui dire. Des regrets au bord des lèvres, de ce temps perdu à lui offrir le monde à ses pieds en oubliant l’essentiel. Le plus important. « Me pardonneras-tu un jour ? Me pardonneras-tu d’avoir échoué ? » Un enfant qui avait peur qu’on l’abandonne, qu’on le laisse là, dans le noir et la torpeur. Dans le froid de l’hiver.

Puis une morsure venimeuse vint le réveiller. Soudainement, et haletant il recula, effrayé. Que s’était-il passé ? Parfois nos pêchés reprennent le dessus sur nos consciences, parce qu’ils sont les marques indélébiles de notre âme tourmentée.
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