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MessageSujet: Partenaires particuliers [Bophus]   Partenaires particuliers [Bophus] EmptySam 29 Aoû 2015 - 1:06

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    Sa conscience s’éveillait tandis que ses paupières étaient encore closes. Ce qu’il avait pris l’avait finalement plongé dans un sommeil profond. Un sommeil calme, sans cauchemar. Il se sentait reposait, plus léger, même s’il n’avait pas prévu de dormir. Il avait simplement voulu apaiser ses tourments et ses angoisses avec ces substances qu’il connaissait que trop bien à présent. Allongé sur son canapé, il posa le revers de sa main sur son front. Il n’avait pas envie d’ouvrir les yeux, pas encore. Il voulait profiter de ce moment même si il ignorait l’heure qu’il pouvait être. Il avait pris sa dose vers deux heures de l’après midi. Combien de temps avait-il dormi au juste ? Qu’importait en réalité.

    Un bruit sourd le força finalement à ouvrir les yeux. Cela fut difficile dans un premier temps mais il remercia Merlin de vivre dans une région où il faisait souvent gris. Cela lui permit de ne pas être ébloui par la lumière du soleil. Il se redressa et se sentit bien, comme s’il n’avait pas dormi. Il s’installa plus convenablement dans son canapé et attendit que Sarya, son Elfe de maison, lui amène la personne s’étant invitée chez lui, ce qu’elle fit assez rapidement.

    « Miss Rowle est ici Maître. » Il plissa les yeux dans la direction de la créature. « Je ne suis pas aveugle. Dégage maintenant. Retourne à tes tâches. » L’Elfe s’inclina et s’en alla sans demander son reste. Il avait été sec et froid, mais il n’avait jamais appris à parler autrement à la créature. Pour autant il ne s’était jamais montré violent avec elle, pas une seule fois il n’avait levé sa baguette dans sa direction contrairement à Bellatrix qui l’avait maintes fois maltraité. Ce n’était pas de la compassion. Tant qu’elle faisait ce qu’elle avait à faire, il n’avait pas besoin de s’emporter. Si elle se faisait du mal par la suite, c’était son problème, pas le sien.

    Son regard se posa enfin sur la jeune femme et il se leva afin de l’accueillir. « Que fais-tu ici petite Rowle ? Je te manque à ce point ? C’est vrai que les paperasseries de mon frère doivent t’ennuyer à la longue. » Il posa son indexe sur son menton, réfléchissant à la question. Bien que l’idée soit plaisante de croire que Bonnie ne pouvait plus se passer de lui depuis qu’il l’avait pris sous son aile, il imaginait mal la jeune femme quitter son poste par ennuie. Il appréciait son travail et mieux encore, elle aimait beaucoup Rabastan. Rodophus avait très vite remarqué les regards qu’elle avait pour lui. Il lui plaisait, cela ne faisait aucun doute. De ce fait, la raison de sa présence devait être différente de celle qu’il avait énoncé, même si cela l’ennuyait un peu de l’admettre : fierté.

    Soudain il se rappela : la conversation qu’ils avaient eu. La conclusion qui en avait découlé. Le jour qu’ils étaient… « Tu es ici pour mes talents de professeur ! Du moins en magie. » Il se rapprocha d’elle et arrivé tout à côté, il glissa à son oreille : « Même si je pourrais t’apprendre bien d’autre chose d’encore plus jouissif… » Il lui décrocha un sourire sans équivoque puis fit demi tour afin de retourner vers son salon. « Prends donc place Bonnie, nous allons discuter de tes difficultés dans un premier temps, cela pourra peut-être me donner une idée de ce qui cloche avec l’imperium. » D’un geste de la main élégant, il lui désigna un fauteuil. Il appréciait la petite Rowle. Elle qui n’avait pas réussi à se faire une juste place parmi les mangemorts alors qu’elle le méritait. Tout cela parce que sa cousine et son frère étaient des traites… Il y avait pourtant des moutons noirs dans toutes les familles, elle n’était pas responsable des choix de ses proches et elle désirait réellement servir le Lord. De plus, elle en avait les capacités, Rodolphus l’avait tout de suite vu et c’était pas cette raison qu’il l’avait pris sous son aile.
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MessageSujet: Re: Partenaires particuliers [Bophus]   Partenaires particuliers [Bophus] EmptySam 29 Aoû 2015 - 23:33

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Elle commençait à connaître la maison à présent. Elle était déjà venue quelque fois dans cette demeure, toujours en tout bien tout honneur, évidemment, pour prendre des cours particuliers auprès de Rodolphus. Les frères Lestrange étaient tous deux ses mentors, en quelque sorte. L'un était son patron et la faisait évoluer professionnellement, l'autre l'aidait à s'améliorer en magie et à s'intégrer chez les mangemorts. De véritables figures paternelles aurait-on pu penser. Sauf que Bonnie ne les voyait définitivement pas ainsi. Ils avaient beau être beaucoup plus âgés, elle ne pouvait s'empêcher de nourrir quelques fantasmes inavoués pour eux, entretenus par le fait qu'ils fussent frères. Bien évidemment, elle ne pensait pas une seule seconde que quelque chose pût se passer. C'était un fantasme dans le sens littéral du terme, qui ne se réaliserait jamais, et c'était certainement mieux ainsi sans quoi elle risquait de s'exposer à quelques problèmes, particulièrement s'il s'agissait de son chef. Rabastan était sans doute celui qui hantait le plus ses rêves érotiques, ce qui s'expliquait certainement par l'attrait du danger que représentait une relation entre patron et subordonnée. Avec Rodolphus, c'était différent. Ils étaient plus proches, plus complices, comme des amis. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle elle le tutoyait, contrairement à son frère.

Après avoir été guidée par l'elfe de maison, bien que ce fût totalement inutile, Bonnie se retrouva dans le salon de son hôte, qui était tranquillement installé dans le canapé. Il sembla surpris de sa présence, alors que la jeune fille l'avait pourtant prévenu de sa visite. Il se leva pour venir à elle, lançant dans le même temps quelques plaisanteries dignes de lui, dont la brune avait à présent l'habitude. « C'est ça, Rodolphus, tu me manquais », répondit-elle sur le même ton, moins enthousiaste cependant, mais un sourire espiègle sur les lèvres. « En revanche, je t'interdis de dire du mal de ton frère, je ne m'ennuie jamais à mon travail. » Cela se voyait-il qu'elle était en admiration totale devant Rabastan ? Ce n'était pas le but, mais elle avait tendance à le laisser supposer. Elle n'avait toutefois pas répondu à la question, tout simplement parce qu'il connaissait très bien le but de sa visite, et que s'il l'avait oubliée, il allait certainement s'en rappeler. Il ne fallut d'ailleurs que quelques secondes pour que ce fût le cas, et Bonnie acquiesça d'un signe de tête. Elle voulait qu'il lui apprenne comment lancer un bon Imperium. Elle connaissait déjà le sort, mais ne le maîtrisait pas encore, et elle avait beau s'échiner, rien n'y faisait. Il lui fallait donc certainement l'aide d'un professionnel pour y arriver.

Quand il fut près d'elle et lui décocha une allusion plutôt licencieuse, elle rougit, le cœur battant un peu plus fort. Elle avait cependant l'habitude de ses plaisanteries, et s'empêchait de les prendre au sérieux. Ce n'était pour elle que des taquineries, il était évident qu'un homme comme lui ne pouvait s'intéresser à elle. Elle n'était sans doute qu'une gamine à ses yeux. Il suffisait de voir son épouse, Bellatrix, pour comprendre qu'elle ne pouvait être à la hauteur. Certes, ils étaient séparés, mais il l'avait aimé, et s'il aimait les femmes telles que Bellatrix, il ne pouvait aussi aimer les filles comme Bonnie. La brunette ne faisait pas un complexe d'infériorité et n'avait pas une mauvaise opinion d'elle-même, elle était simplement réaliste et tâchait de garder les pieds sur terre. Elle ne releva donc pas, ne sachant que répondre à ça, même sur le ton de la plaisanterie. Il l'invita finalement à s'asseoir dans un fauteuil pour discuter, ce qu'elle fit immédiatement, s'installant confortablement pour être plus à l'aise.

« Je ne comprends pas pourquoi j'ai autant de mal à réaliser ce sort », avoua-t-elle. « En vérité, je pensais le connaître, mais en essayant de le lancer pour la première fois sur quelqu'un, j'ai échoué. Je me suis alors rendu compte que je n'avais guère essayé que sur des insectes. » Elle se tordit les lèvres, peu fière d'elle. « J'ai réessayé par la suite », continua-t-elle, « mais j'ai essuyé un nouvel échec. Pourtant, je pense que j'étais suffisamment concentrée… Qu'est-ce qui me ferait défaut d'après toi ? » Elle lui lança un regard interrogateur, certaine qu'il trouverait la réponse. Il trouvait toujours les réponses, et c'était la raison pour laquelle elle ne pouvait réellement plus se passer de son aide. Elle ignorait s'il avait l'intention de la relâcher un jour dans la nature et de la laisser voler de ses propres ailes, mais, si indépendante fût-elle, elle n'en avait guère envie pour le moment.
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    Elle s’installa comme il lui avait proposé et Rodolphus ne pu qu’admirer son élégance ainsi que sa beauté. Bonnie était sans nul doute une sang pur, elle avait tout ce qui caractérisait les grandes familles en plus de sa silhouette parfaite et de son visage harmonieux. Le mangemort aimait les belles femmes. Bellatrix était une femme magnifique, encore plus lorsqu’elle laissait ce que les autres appelaient son hystérie prendre le dessus. Bonnie, elle, avait une beauté différente mais qui ne le laissait pas indifférent. Il ne sautait pas sur toutes les jolies filles non plus. Il n’était pas de ce genre là, mais il savait apprécier la beauté chez une femme et parfois il arrivait qu’elle lui plaise. Dans ce cas il se laissait guider par ses instincts et ses désirs. La jeune Rowle, avec sa beauté mais aussi en grande partie, avec son esprit, l’avait séduit. Il appréciait passer du temps avec elle, discuter, lui enseigner. Elle le méritait. Son potentiel ne lui avait pas échappé et elle était en droit d’apprendre ce qui ferait d’elle un meilleur mangemort. Elle pouvait faire de grandes choses et Rodolphus plaçait beaucoup d’espoir en elle. Il irait loin. Avec son intelligence et son aide, elle pourrait devenir une des proches du Lord, il n’en doutait pas.

    « Je ne comprends pas pourquoi j'ai autant de mal à réaliser ce sort. En vérité, je pensais le connaître, mais en essayant de le lancer pour la première fois sur quelqu'un, j'ai échoué. Je me suis alors rendu compte que je n'avais guère essayé que sur des insectes. » Il vit sur son visage qu’elle était plus ou moins gênée. Avouer ses échecs n’était pas chose facile, encore moins pour des personnes aussi fières qu’elle et lui. « J'ai réessayé par la suite mais j'ai essuyé un nouvel échec. Pourtant, je pense que j'étais suffisamment concentrée… Qu'est-ce qui me ferait défaut d'après toi ? » Dans un silence calculé, Rodolphus alla à son tour s’installer dans l’un de ses fauteuils, celui faisant face à Bonnie. Il pris le temps de la réflexion, même si il savait parfaitement ce qu’il allait dire : « A ton âge je maîtrisais parfaitement l’Imperium et les autres sortilèges dit ‘interdits’ » Un petit sourire vaniteux pointa sur ses lèvres. Il ne cherchait pas à la rabaisser, mais il aimait afficher sa supériorité malgré tout. Il croisa les doigts et se pencha en avant, plissant les yeux comme s’il cherchait à la sonder. « Il faut que tu comprenne une chose : si tu n’arrive pas à lancer un simple Imperium alors n’espère pas réussir le Doloris ou le sortilège de la Mort. On peut dire qu’ils sont intimement liés… et c’est par là qu’il faut commencer. » Il la fixa, ne sachant pas si elle avait compris ce qu’il cherchait à lui dire. « A ton avis, que faut-il pour réussir un Doloris ou un sort mortelle ? » Il ne lui laissa pas le temps de répondre. « La volonté ma petite. Une puissante envie de faire souffrir ou de tuer une personne, sans cela les sorts n’aboutissent pas. C’est exactement pareil avec l’impérium : la concentration ne suffit pas, il faut que tu impose ta volonté. Que tu puisses voir la personne à qui tu le lances comme une simple poupée et non comme un être dotée de sa propre volonté, pouvant réfléchir ou éprouver des choses. Ce ne sont que des instruments. » Le timbre de voix de Rodolphus était bas et sombre. Son regard n’exprimait aucune chaleur. Il était dans un de ses moments de complète lucidité.

    Il se leva de son fauteuil et s’avança vers Bonnie. Il la surplomba de toute sa hauteur. Elle paraissait si petite et si fragile assise dans son siège tandis qu’il était debout face à elle et si près, obligé de baisser la tête afin de pouvoir la regarder. N’importe qui aurait été impressionné mais il ne savait si c’était le cas de Bonnie. Elle possédait une certaine fougue, un caractère bien à elle qui la faisait réagir autrement que le commun des sorciers. « Il te faut de l’entraînement ce n’est que de cette manière que tu finira par réussir. Tu ne peux pas juste prendre mes conseils et au moment où tu en aura vraiment besoin, lancer le sortilège en priant pour qu’il soit une réussite. » Cela serait inacceptable ! Et quel mentor ferait-il alors ? « Je serai ton cobaye. Cela sera d’autant plus difficile que je saurai ce que tu cherches à faire, je serai donc préparé. Mais c’est là le meilleur moyen car si tu arrives à imposer ta volonté à une personne préparée mentalement à le recevoir, alors tu pourras l’utiliser sur n’importe qui, n’importe quand. De plus, je pourrais te dire si tu es loin ou non de la réussite. » Cette proposition avait de quoi surprendre. Rodolphus demandait à être imposé à l’Imperium, cela parissait impensable. Cependant, le mangemort voulait vraiment aider sa petite protégée et il se doutait bien qu’il ne risquerait pas grand-chose : elle n’allait pas réussir du premier coup et il doutait qu’elle l’oblige à sauter par la fenêtre… « Allez Rowle, montre moi ce que tu as dans le ventre ma belle. » Un sourire presque carnassier étira ses lèvres. Il la défiait. Il connaissait assez Bonnie pour savoir que c’était là, la meilleure façon de faire faire ce qu’il lui demandait.

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Bonnie adorait l’idée d’avoir Rodolphus Lestrange comme mentor. Ce n’était pas tant le fait que ce fût un mangemort célèbre que celui qu’il fût le frère de son patron. Une façon peut-être de se rapprocher de lui, même si elle savait que cette réflexion était digne d’une adolescente attardée. Quoi qu’il en fût, elle admirait beaucoup Rodolphus et était plutôt fière de faire partie de ses fréquentations. Il était par ailleurs une valeur ajoutée à son ascension sociale. Peu de gens la trouvaient crédible, après tout, elle n’était qu’une simple secrétaire qui n’avait pas encore fait ses preuves en tant que mangemort. Une femme, de surcroît. Mais en côtoyant un Lestrange – autrement qu’en travaillant pour lui – elle s’assurait plus de crédit. En revanche, elle avait bien du mal à accepter de parler de ses faiblesses, d’autant plus quand la réponse n’était pas celle escomptée. Elle voulait bien croire qu’il était meilleur qu’elle à son âge, mais ça ne la rassurait évidemment pas.

Elle fut d’autant plus agacée quand il insinua qu’elle ne savait pas non plus maîtriser les autres sortilèges impardonnables. « Je sais parfaitement lancer un Doloris », se défendit-elle, les dents serrées, en lui lançant un regard noir teinté de défi. Et elle lui en aurait bien lancé un pour le lui montrer, mais elle aurait peut-être échoué, l’appréciant trop pour pouvoir lui infliger ça. Elle trouvait tout de même le Doloris beaucoup plus simple que l’Imperium. Il suffisait de vouloir la souffrance de quelqu’un, ce qui lui était assez aisé. En revanche, elle avait plus de mal concernant l’obéissance, sans doute parce qu’elle ne possédait pas autant de confiance en elle qu’elle ne l’aurait espéré, et c’était essentiel si l’on voulait arriver à manipuler quelqu’un. Quant à l’Avada, elle l’avait toujours réussi… mais jamais sur des humains. Pas parce qu’elle n’y était pas parvenu, non, tout simplement parce qu’elle n’avait jamais tenté. Ce n’était pas vraiment une question de scrupules mais plutôt d’occasion. Elle n’avait encore eu aucune véritable mission pour le Magister, uniquement des broutilles.

Elle connaissait parfaitement la réponse à la question posée, mais il ne lui laissa pas le temps d’ouvrir la bouche. À nouveau donc, elle se renfrogna, tandis qu’il énonçait ce qu’elle savait déjà. Cependant, la volonté ne lui semblait pas suffisante, puisqu’elle ne fonctionnait pas avec l’Imperium. Il y avait très certainement autre chose. Elle laissa le mangemort venir à elle, et leva les yeux pour lui planter un regard légèrement courroucé et intrigué, les sourcils à demi-froncé, puis hocha la tête en signe d’approbation quand il prit à nouveau la parole. Elle était consciente qu’il lui faudait beaucoup s’entraîner pour réussir ce sort et c’était justement pour ça qu’elle était là. Elle faisait confiance à Rodolphus pour la guider, comme il le faisait toujours. Il constaterait peut-être par lui-même ce qui n’allait pas et le lui expliquerait le cas échéant.

Elle s’attendait à devoir se faire la main sur un animal quelconque, ou sur l’elfe de maison, mais l’homme se proposa lui-même comme cobaye, et Bonnie se sentit touchée. C’était une preuve qu’il lui faisait parfaitement confiance, qu’il lui confiait son âme puisque si elle réussissait le sort, elle pourrait faire de lui ce qu’elle voulait. Ou bien ne craignait-il tout simplement pas qu’elle y arrivât, ce qui dans ce cas là était particulièrement vexant. Mais le sourire qu’il lui lança lui fit comprendre qu’il croyait en elle. Elle avait le champ libre, elle pouvait lui ordonner ce qu’elle voulait. Cela ne marcherait évidemment pas dans l’immédiat, mais au bout de quelques essais, peut-être… « D’accord », répondit-elle sur un ton qu’elle voulait assuré. « Je vais faire de mon mieux. » Mais elle n’avait en réalité pas la moindre idée de ce qu’elle pourrait lui intimer de faire. Cela faisait sans doute aussi partie du problème, si de base elle n’était pas sûre d’elle, rien ne pourrait foncionner.

Elle sortit sa baguette sans lâcher Rodolphus du regard. Que pouvait-elle bien lui demander de faire ? Sa logique lui disait de ne pas être trop optimiste pour un début mais de commencer plutôt par un ordre simple. D’un autre côté, si c’était trop évident, il risquait d’anticiper. Une question lui vint alors à l’esprit : si le sort ne marchait pas, pouvait-il comprendre ce qu’elle lui ordonnait ? Il lui semblait avoir appris que ce n’était pas le cas, mais ne l’ayant pas vécu elle-même, elle pouvait se permettre d’avoir des doutes. S’il entendait sa demande, il risquait d’y obéir juste pour pouvoir la taquiner ensuite. Elle connaissait son côté joueur. Tiraillée, elle décida donc qu’il valait mieux commencer par quelque chose de banal. Elle leva sa baguette et lança : « Impero. » Elle se concentra alors sur son ordre : le faire retourner s’asseoir. Mais le sort n’eut aucun effet. Déçue et énervée contre elle-même, elle afficha une moue boudeuse. Mais ce n’était que le premier essai. Elle en retenta un nouveau mais n’obtint pas plus de succès. Passablement agacée, les dents serrées, elle planta sa baguette contre le torse du mangemort, se rapprocha de façon à n’être plus qu’à quelques centimètres de lui et le gratifia d’un regard déterminé. Ses yeux lançait des éclairs tandis qu’elle cria « IMPERO ! » Une formule qui ressemblait plutôt à un « VA T’ASSEOIR ! » Bonnie se mettait rarement en colère, mais quand elle le faisait ce n’était pas à moitié. Cependant, la colère n’aidait pas forcément à réussir un sort.
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    Lancer le sortilège de l’imperium n’était pas aisé, le lancer sur une personne consciente qu’on allait l’utiliser l’était encore moins. En sachant ce qui allait arriver, une certaine défense se mettait en place. L’exercice était donc encore plus difficile pour Bonnie mais c’était ce qu’il lui fallait. S’entraîner sur des animaux ne l’aiderait pas à progresser, sur un elfe de maison encore moins : ces créatures souhaitaient tellement faire plaisir à leur maître qu’ils obéiraient même sans que le sortilège ne fonctionne. Rodolphus savait qu’il demandait quelque chose de peu simple à Bonnie, mais il savait qu’elle était capable de réussir à force d’essayer. Elle était têtue et tenace, elle ne baissait pas les bras et son envie de prouver sa valeur la poussait toujours plus. Son potentiel n’était plus à prouver pour le mangemort mais il voulait qu’elle puisse l’exploiter, qu’elle montre ce dont elle était capable. Il savait qu’elle en avait envie et lui, il allait l’aider. Voilà pourquoi il lui offrait ce regard plein de défi, sachant qu’elle répondrait positivement à sa proposition face à cela, et ce fut ce qu’elle fit mais son : « Je vais faire de mon mieux. » lui fit froncer les sourcils. Elle n’allait pas faire de son mieux, mais le faire tout court et réussir !

    Elle s’empara de sa baguette et la pointa sur lui. Un fin sourire étira les lèvres de Rodolphus. Il n’était jamais de bon augure qu’un sorcier pointe sa baguette en votre direction, mais là, la situation était exceptionnelle et le mangemort attendait avec impatience de voir de quoi sa petite protégée était capable. Elle resta silencieuse durant un moment lançant supposer à l’ancien Serpentard qu’elle cherchait quoi faire ou comment le faire. Elle réfléchissait peut-être un peu trop, c’était peut-être cela qui l’empêchait de réussir. Le sortilège devait être plus spontané, on devait savoir ce qu’on voulait précisément : manipuler l’esprit n’était chose aisé, alors si celui de la personne envoyant le sortilège était en fouillis, l’échec était le seul résultat.

    Elle lança enfin le sortilège mais Rodolphus ne ressentit absolument rien et pour le lui prouver, il la gratifia d’un sourire en coin moqueur. Second essaie, même résultat.cIl ne s’attendait pas à ce qu’elle réussisse du premier coup bien entendu, mais la taquiner avec des expressions bien marquée l’amusait grandement. Troisième tentative et… son corps se figea l’espace de deux ou trois secondes, puis il reprit le contrôle. « T’avance un peu petite Rowle. J’ai eu un moment d’hésitation sur ce que je devais faire. » Il posa une main sur le dessus de sa tête comme on le ferait à une enfant. « Tu ne devrais pas bouder. Tu es trop belle pour déformer tes traits avec cette expression de gamine. » s main glissa de ses cheveux pour venir se posa délicatement sur sa joue. « Par contre, la colère te sublime, se serait mentir que de dire le contraire mais… » Il se pencha vers elle afin de planter son regard dans le sien. « Ce sentiment ne joue pas en ta faveur pour l’instant. Quand tu maîtrisera ce sortilège, tu pourra le faire avec n’importe quel sentiment et qu’importe la situation, mais pas maintenant. »

    Il délaissa sa joue et s’empara de sa main, la forçant à le suivre jusqu’au canapé où il la fait s’asseoir à ses côtés. Il la fixa un moment, comme s’il cherchait à la sonder. Après un instant de silence il lança : « Quelque chose ne va pas… » Il plissa les yeux et continua : « Je pense te connaître assez à présent : tu n’es pas du genre à t’énerver à cause d’un sortilège qui te donne du fil à retorde. Tu es persévérante, une battante… c’est comme si tu doutais de toi et c’est bien la première fois que je décèle cela en toi. » Il s’installa plus confortablement et posa ses bras sur le dossier du canapé. « C’est à cause d’un garçon ? ou d’une femme peut-être ? Je ne vais pas juger tes préférences, au contraire j’apprécie l’idée de t’imaginer avec une autre femme. » Un sourire lubrique aux lèvres, Rodolphus s’imaginait plus entre les deux demoiselles qu’autre chose… mais le problème venait peut-être de sa vie privée : un événement, une nouvelle l’avait peut-être ébranlée et la poussait plus facilement vers la colère ou même à douter d’elle. Bonnie était une personne fière et se dévaloriser n’était pas dans ses habitudes. Quelques chose avait du se produire pour qu’elle bloque ainsi.
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La troisième tentative se solda également par un échec, mais pas total contrairement aux deux autres. Elle avait tout de même réussi à l'immobiliser un instant. Cependant, même si c'était un progrès, cela ne la satisfaisait pas pour autant, et le geste infantilisant de Rodolphus n'arrangeait rien. Elle était frustrée et en colère contre elle-même, agacée par son manque total de concentration. Il n'y avait rien à faire, elle n'était pas dedans. Il ne fallait pas chercher l'explication bien loin : trop de choses se bousculaient dans sa tête ces derniers temps, trop de choses l'indignaient et lui faisait parfois perdre son sang froid. Elle fusilla Rodolphus du regard, vexée par sa réaction. Elle avait beau avoir l'âge d'être sa fille, elle avait toujours pensé qu'il la considérait comme son égale, qu'il la voyait comme une femme et non comme une enfant. Certes, il était là pour lui donner des leçons, mais elle n'avait pas vraiment envie d'avoir une relation de professeur à élève avec lui, pas comme à Poudlard en tout cas.

Le geste qui suivit cassa cependant cette impression. Il était subitement plus tendre, même si, comme d'habitude, ces mots n'étaient aux yeux de Bonnie que des flatteries. Elle voyait bien qu'il aimait beaucoup se jouer d'elle, la taquiner, mais ne savait jamais ce qu'il pensait réellement, alors elle préférait prendre ça au second degré, même si elle ne pouvait nier que les compliments la touchaient. Elle comprit rapidement que la leçon risquait de tourner court car elle n'était vraisemblablement pas dans le bon état d'esprit pour se concentrer. Ce sentiment se confirma quand le mangemort la prit par la main pour l'amener s'installer sur le canapé. Pendant le silence durant lequel il la scruta avec curiosité, elle se demanda quel sort il lui réservait. De toute évidence, il était inutile de retenter un entraîner à l'Imperium dans ces conditions, et elle-même n'en avait plus vraiment envie en réalité. Elle l'observa avec une certaine appréhension, et son cœur s'était mis à battre la chamade.

Puis il prit la parole, et elle se mordit les lèvres tout en l'écoutant. Il avait vu juste, même si au final, elle ne savait pas précisément ce qui la perturbait le plus. La trahison d'Aksel ? Ses futures fiançailles avec un gamin arrogant ? La disparition de sa cousine ? Beaucoup de personnes, beaucoup de situations lui causaient du souci. Comme si elle n'avait pas déjà fort à faire avec cette guerre, les missions, son travail… À seulement 24 ans elle avait l'impression d'en avait 40 ne fût-ce qu'à cause de toutes les responsabilités qui lui incombaient, alors qu'en réalité, elle aurait donné n'importe quoi pour avoir une vie normale à son âge, sortir avec des amis par exemple. Quand Rodolphus lui demanda s'il s'agissait d'un problème avec un garçon, elle tiqua et pensa immédiatement à Aksel, qui l'avait lâchement abandonnée pour rejoindre ses sœurs chez les insurgés, lui qui aurait pu, finalement, être le fiancé idéal. À cause de ça, elle devait se coltiner cet insupportable Malfoy qui la prenait toujours de haut alors qu'il était plus jeune qu'elle, et plus puéril aussi. Alors oui, en effet, on pouvait en conclure que le problème venait d'un garçon.

Elle ne put s'empêcher de rire à la remarque peu licencieuse du mangemort. Au moins, il avait le don de lui redonner le sourire avec ses plaisanteries. « Tu te moques toujours de moi », fit-elle mine de se plaindre. « Mais je ne suis pas dupe, tu as beau me flatter sans cesse, je sais bien que je ne suis qu'une gamine à tes yeux, comme aux yeux de ton frère d'ailleurs... » Elle haussa les épaules, résignée. Elle avait bien compris que les frères Lestrange ne la verraient jamais comme une femme, elle était en quelque sorte leur petite protégée, et c'était sans aucun doute un avantage, mais elle avait parfois plus l'impression d'être leur fille qu'autre chose. « D'ailleurs », reprit-elle, « mon père doit penser la même chose puisqu'il a décidé de me fiancer à un gamin. Tu sais, ce cher Draco Malfoy », précisa-t-elle avec une grimace. « Enfin, je ne peux pas me plaindre, c'est toujours mieux qu'un sang-mêlé n'est-ce pas ? Je pense que je peux m'estimer heureuse, même si je n'aurai pas l'honneur d'engendrer l'héritier des Malfoy puisqu'il existe déjà. » On pouvait aisément sentir l'irritation dans sa voix. Puis elle baissa les yeux. « En réalité, j'aimerais bien ne pas avoir à me fiancer à qui que ce soit. Les hommes m'ont trop déçue. » Elle ne se sentait pas vraiment faite pour vivre une histoire d'amour, et encore moins pour passer toute sa vie aux côtés du même homme.
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    Il eu le mérite de la faire rire avec sa remarque. Peut-être était-ce le résultat qu’il attendait ? Il n’en savait rien lui-même mais cela lui plaisait de l’entendre rire. Bonnie était souvent trop sérieuse pour son âge, elle devait lâcher prise et s’octroyer des moments simples, amusant, reposant. Il avait l’impression – peut-être se trompait-il – qu’elle portait le poids du monde sur ses épaules. Elle n’avait pas la vie facile non plus… Elle descendait d’une grande famille de sang pur, mais il y avait des tâches dans l’arbre généalogique : son frère, sa cousine… des insurgés. De ce fait, c’était comme si on la soupçonnait d’être une future traître à son tour ou même de déjà l’être, mais Rodolphus refusait de le croire même une seconde. Bonnie n’était pas de la mauvaise graine. Elle était une fleur magnifique qui ne demandait qu’à s’épanouir et il s’était donné pour mission de l’aider à y parvenir.

    « Tu te moques toujours de moi. Mais je ne suis pas dupe, tu as beau me flatter sans cesse, je sais bien que je ne suis qu'une gamine à tes yeux ! » Il arqua un sourcil. Les gamines avaient rarement le corps et l’esprit de Bonnie. D’ailleurs il ne l’avait jamais vu comme une enfant. Certes elle était bien plus jeune que lui et elle aurait pu être sa fille, mais si elle avait eu trente ans, le cas aurait été le même, et elle n’aurai pas eu l’impression qu’il la traitait comme une gamine. Elle avait tort de penser ainsi. N’importe quel prédateur aurai pu mettre la main sur elle si elle imaginait qu’on ne la voyait que comme une enfant. Elle ne se rendait pas compte de la femme qu’elle était. « D'ailleurs, mon père doit penser la même chose puisqu'il a décidé de me fiancer à un gamin. Tu sais, ce cher Draco Malfoy. Enfin, je ne peux pas me plaindre, c'est toujours mieux qu'un sang-mêlé n'est-ce pas ? Je pense que je peux m'estimer heureuse, même si je n'aurai pas l'honneur d'engendrer l'héritier des Malfoy puisqu'il existe déjà. » So expression se fit soudainement plus abattue : « En réalité, j'aimerais bien ne pas avoir à me fiancer à qui que ce soit. Les hommes m'ont trop déçue. » Il laissa échapper un long soupire puis posa la tête sur le dossier du canapé, ses yeux fixant le plafond. « Tu sais les femmes aussi sont décevantes… » Difficile de ne pas faire le rapprochement avec Bellatrix. Il n’avait pas connu beaucoup de femmes, du moins elle n’avait eu de relation amoureuse qu’avec une seule. Il garda sa tête rejetée en arrière mais la tourna en direction de Bonnie, un petit sourire au bord des lèvres. « Nous avons tous nos expériences. Certaines sont moins plaisantes que d’autres, mais il faut passer par là avant d’arriver jusqu’à la bonne personne, tu ne pense pas ? » On ne pouvait pas gagner du premier coup. Il fallait se battre et rester fort pour trouver chaussure à son pied, pourtant il n’arrivait pas à se guérir de sa séparation avec Bellatrix et il pensait toujours qu’elle était la femme de sa vie.

    Il se redressa, regardant ses mains comme s’il ne les voyait pas, puis il reprit la parole tout en arrachant un bout d’ongle qui le dérangeait : « Sois indulgente avec Draco, il n’a pas la vie facile non plus. Vous êtes dans la même situation : on lui impose une femme, même si son incapable de père a réussit à mettre la main sur l’une des belles sorcières… et même si tu n’engendre pas l’héritier, c’est toi qui va l’élever, toi qui fera son avenir, ton rôle est plus important que celui de simplement donner la vie. » Il se devait de prendre le parti de Draco, il l’appréciait. Il s’était occupé de lui durant l’incarcération de Lucius et lors des cours particuliers de Bellatrix. Bonnie avait de la chance autant que Draco en avait. Mais quand on ne connaissait pas les deux personnages, on ne pouvait que les trouver froids et arrogants. Une fois passer cette carapaces, on découvrait des sorciers bien plus profonds.

    Il posa son regard sur Bonnie, la fixant un instant. « Vous avez quoi ? deux ans d’écart ? Cela ne fait pas de lui un gamin. Imagine que tu te sois retrouvée à un sorcier de mon âge, malgré la différence d’âge, tu pense vraiment qu’il aurait dit être fiancé à une gamine ? » Il se pencha vers elle et ses doigts emprisonnèrent son menton. « Si c’était moi, crois moi que je me vanterai d’avoir une magnifique et talentueuse sorcière comme toi pour promise. » Il se pencha un peu à peine, leur visage étant suffisamment proches de par le fait de Rodolphus et il captura ses lèvres dans un baiser simple mais sensuel. « Qui ne pourrait pas être heureux de t’avoir à son bras. » Lui chuchota-t-il tout en remettant une mèche de ses cheveux derrière son oreille.



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Elle s'était plus ou moins attendue à ce qu'il la contredise, à ce qu'il lui tienne le genre de discours dont elle avait l'habitude, que certains hommes en valaient la peine, qu'il fallait être patiente, ce genre d'idiotie. Mais il se contenta de lui renvoyer l'ascenseur, ce qui était en soi plutôt légitime, surtout lorsque l'on connaissait l'histoire de Rodolphus et de sa femme. Bonnie se mordit les lèvres, consciente d'avoir peut-être commis une bévue. Heureusement, il lui offrit un sourire… avant de tenir les propos qu'elle avait craint au départ. Pourquoi fallait-il toujours s'entendre dire qu'il fallait du temps avant de trouver la bonne personne ? En réalité, la mangemort n'avait peut-être tout simplement pas envie de la trouver, cette bonne personne. Peut-être était-elle très bien comme elle était, à profiter de la vie en toute liberté. Et même si un jour, elle la trouvait, ce ne serait certainement pas Draco, et si elle était mariée avec lui, comment pourrait-elle être heureuse ? Elle lança donc à Rodolphus un regard légèrement irrité pour lui montrer son désaccord.

Et il continua en faisait l'éloge de son futur fiancé, ce qui ne la mit pas plus en joie. Rien ne la faisait changer d'avis à son sujet, aucun argument n'était recevable à ses yeux. On lui imposait certes une femme, mais il avait tout de même le beau rôle, comme tous les hommes par ailleurs. Tout ce qu'il avait à accomplir, c'était son devoir conjugal, pour le reste, c'était elle qui allait devoir s'atteler à la tâche. Rien de réjouissant en somme. Quant à élever l'enfant d'une autre, cette perspective ne l'enchantait absolument pas, bien au contraire. Finalement, la seule raison pour lesquelles elle pouvait compatir avec Draco, c'était la disparition de sa mère. Il était peu de choses plus importantes que la famille pour elle, et elle n'aurait pas supporté elle-même de ne plus voir sa mère. Pour cette raison, elle était plus indulgente envers le jeune homme. Mais c'était bien loin d'être suffisant pour qu'elle accepte cette situation. Il n'avait peut-être que deux ans de moins d'elle, mais ce n'était pas vraiment une question d'âge. Et elle aurait peut-être préféré, finalement, être fiancée à un homme de l'âge de Rodolphus. Enfin, à condition qu'il fût aussi charismatique, évidemment.

Quand le mangemort se saisit délicatement de son menton, elle consentit à le regarder enfin dans les yeux, chose qu'elle avait évité de faire durant son discours pour montrer sa désapprobation. Elle n'avait de toute façon pas vraiment le choix, et elle se retrouva immédiatement happée par le regard ténébreux de l'homme. Son cœur s'accéléra immédiatement tandis qu'il la complimentait. Encore une fois, il la taquinait, même s'il se montrait en l'occurrence un peu plus insistant que d'habitude. Pétrifiée, elle mit une seconde avant de réaliser que les lèvres du mangemort s'étaient posées sur les siennes, et son palpitant chuta brusquement dans sa poitrine. Puis le vide s'imposa dans sa tête et elle se surprit à fermer les yeux pour profiter de ce baiser. Mais celui-ci fut court et chaste, et c'est quand il se termina qu'elle se rendit compte qu'il l'avait bien trop été à son goût. Interdite, elle fixa son mentor avec une lueur d'incompréhension et d'incrédulité. Pourquoi l'avait-il subitement embrassée ? Continuait-il à jouer à son jeu, s'agissait-il d'un simple baiser amical ? Des rouages s'enclenchèrent alors dans son esprit, et en une seconde elle entendit de nouveau tous ces sous-entendus qu'il avait pu lui faire, tous ces regards ardents qu'il avait pu lui lancer, tous ces gestes affectueux envers elle. À cause de leur différence d'âge, elle n'avait pas songé une seule seconde qu'elle pouvait lui plaire, tout comme elle ne pensait pas plaire à Rabastan.

Face à ce constat, elle rougit violemment et son esprit fut soudain totalement embrouillé. Confuse, elle réalisa à retardement que Rodolphus lui avait posé une question, une question rhétorique sans doute, mais elle ne put s'empêcher de répondre spontanément. « Ton frère. » Elle reprit subitement ses esprits, consciente que sa réponse était un temps soit peu déplacée. Et pourtant, elle continua sur sa lancée. Parce qu'elle voulait en avoir le cœur net, elle voulait le titiller un peu pour voir sa réaction. « Ton frère n'a jamais eu un regard pour moi autre que professionnel, et pourtant, j'ai longtemps espéré que ce soit le cas… Mais c'est sans doute mieux ainsi, il reste mon patron. » C'était bien sûr l'excuse qu'elle se trouvait, car si Rabastan avait levé le petit doigt pour elle, elle aurait évidemment foncé tête baissée sans penser aux conséquences, impulsive qu'elle pouvait être par moment. « Draco reste un gamin », poursuivit-elle, « peu importe son âge. Il est immature. Deux ans de plus ou de moins, ça ne change pas grand-chose à son comportement... » Elle soupira. « La vérité, c'est que je préfère de loin les hommes plus âgés, les hommes d'expérience... » Elle lui lança un regard brûlant pour bien lui faire comprendre qu'elle ne parlait cette fois pas de son frère. « Je n'ai jamais pensé que… je pouvais te plaire », conclut-elle avec un sourire mutin, faussement ingénu.
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    Elle avait l’air choquée par son geste. Pourtant il ne s’agissait que d’un simple baiser chaste. Comment aurait-elle réagit s’il l’avait embrassé de la manière qu’il le désirait ? Elle aurait fait un malaise ? Cette idée lui tira un fin sourire qui s’accentua lorsqu’il la vit rougir. Cette coloration sur ses joues pales était un ravissement pour ses yeux. C’était comme si elle ignorait tous les atouts dont elle était dotée. Il agissait comme une adolescente recevant l’un de ses premiers baisers : gênée et intimidée. Cela ne la rendait que plus désirable encore.
    « Ton frère. » Il lui fallut quelques instants pour comprendre qu’elle répondait à une question stupide qu’il avait posé et à laquelle il n’avait pas pensé qu’elle prendrait la peine de répondre. « Ton frère n'a jamais eu un regard pour moi autre que professionnel, et pourtant, j'ai longtemps espéré que ce soit le cas… Mais c'est sans doute mieux ainsi, il reste mon patron. » Il avait toujours su que la jeune Rowle en pinçait pour Rabastan. Il avait très vite remarqué les regards qu’elle lui lançait et il fallait le dire : son frère avait beaucoup de charme ! Comme tous les Lestrange ! Et son côté mystérieux et inaccessible y jouait énormément aussi. Il pouvait comprendre son attirance pour lui mais il avait de quoi se sentir vexé : il venait de l’embrasser de ses premières paroles concernaient Rabastan. N’avait-elle pas conscience de la fragilité de l’ego d’un homme ? Ou alors le savait-elle et elle en jouait. Cela ne l’aurait pas étonné venait de cette femme aux multiples facettes.

    « Draco reste un gamin peu importe son âge. Il est immature. Deux ans de plus ou de moins, ça ne change pas grand-chose à son comportement... » Changement brutal de sujet. Mais elle devait avoir tellement de choses en tête qu’il ne pouvait pas lui en vouloir. « La vérité, c'est que je préfère de loin les hommes plus âgés, les hommes d'expérience... » Une lueur s’alluma dans le regard de Rodolphus. Il aurait fallut être fou pour ne pas comprendre l’allusion qu’elle faisait. « Je n'ai jamais pensé que… je pouvais te plaire. » Ses paroles couplaient à cette fausse innocence qu’elle lui servait eurent raison de lui et du peu de contrôle qu’il s’accordait. Car pour être honnête : Rodolphus ne se retenait pas réellement. Il évitait simplement de se jeter sur la jeune femme, mais elle semblait vouloir jouer à un jeu dangereux, de ceux que Rodolphus aimait pratiquer.

    Il se pencha vers elle et de son corps, l’obligea à s’allonger sur le canapé et très vite, il la surplomba avec un sourire carnassier aux lèvres. « Tu es plus naïve que je ne le pensais si tu ne vois pas ce que moi je vois en toi. » Une nouvelle fois il dégagea une mèche de ses cheveux de son visage et en profita pour le caresser lentement du bout des doigts, admirant la beauté de la sorcière qu’il tenait comme prisonnière. « Tu es magnifique, intelligente, incisive et j’en passe… comment ne peux-tu pas envisager que tu puisse plaire à n’importe quel homme ? » Sa main glissa de son visage allant caresser son cou brièvement, juste le temps de son passage avant d’arriver à la naissance de sa poitrine. « Rabastan est compliqué. Les regards dont il ne te gratifie pas, il ne les a même jamais offert à son ancienne épouse. Il n’y a que son travail et ses enfants qui comptent et je ne peux pas l’en blâmer mais… » Ses doigts descendirent un peu plus faisant céder deux boutons du chemisier de la sorcière. « Personnellement lorsque je tombe sur une rareté telle que toi, je ne peux pas l’ignorer. » Sa main délaissa son intérêt premier et alla s’emparer d’une des cuisses de Bonnie, la relevant un peu brusquement afin de la sentir plus près de lui, tandis que son regard n’avait pas lâché le sien, le scrutant avec un profond intérêt. « As-tu déjà connu un homme avec mon expérience ? » Pas la peine de parler d’âge même si cela entrait en ligne de compte. L’expérience venait avec le temps mais lorsque le temps avançait, l’âge avançait. Bonnie aurait pu être sa fille, elle avait l’âge des enfants de son frère… mais il ne la voyait pas ainsi, juste comme une femme désirable qu’elle souhaitait faire sienne. Et comme pour conclure cette pensée, il l’embrassa mais cette fois il n’y avait rien de chaste dans le baiser. Juste de la passion, de l’impatience et une certaine bestialité.

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Elle n'avait pas vraiment réfléchi. Elle fonctionnait souvent à l'instinct, surtout concernant ses relations avec les hommes. Elle n'avait jamais pensé, jamais imaginé qu'il pût se passer quoi que ce fût entre Rodolphus Lestrange et elle. Ils étaient proches, certes, mais il était marié, et pas avec n'importe qui. Bellatrix Lestrange était une femme extrêmement puissante et charismatique, et Bonnie n'avait en commun avec elle que sa froideur apparente. Comment aurait-elle pu supposer que son mari s'intéresserait à elle ? Mais maintenant qu'elle était au courant, les choses changeaient. Savoir qu'elle était un objet de désir pour un homme tel que lui l'émoustillait énormément. Elle ne lui avait pas menti, elle avait effectivement une très nette préférence pour les hommes plus âgés. Ils l'impressionnaient et la faisaient revivre ses premiers émois d'adolescente. Et surtout, en effet, leur expérience n'était pas négligeable. Ils savaient beaucoup mieux comment faire grimper une femme aux rideaux. Au diable la morale et les convenances, elle pouvait bien flirter un peu, ça n'engageait à rien et ne faisait de mal à personne tant qu'elle s'arrêtait là. Du moins, c'était ce qu'elle tentait de se persuader, car au fond d'elle, son envie était bien différente. Elle était curieuse de savoir jusqu'où tout cela pouvait aller.

Et elle ne fut pas déçue. Il ne fallut pas longtemps pour que l'homme saisisse la balle au bond. Sans crier gare, il la poussa à s'allonger sur le dos. Le cœur battant, elle se laissa faire tandis qu'il venait la surplomber. Elle sentit une agréable chaleur l'envahir. Oui, peut-être avait-elle été naïve, mais la surprise n'en était que plus excitante, tout comme l'était l'interdit. Ses caresses lui arrachèrent un frisson, et elle n'avait pas ressenti une telle sensation par ce simple geste depuis bien longtemps. Et tandis qu'il la complimentait, elle ne put s'empêcher de penser qu'elle avait véritablement envie de se laisser aller et de s'offrir à lui, quelles que fussent les conséquences. Certes, elle savait qu'elle pouvait plaire aux hommes, encore fallait-il qu'elle leur montrât sa véritable personnalité, car sa carapace de glace en faisait fuir plus d'un. Rodolphus, lui, connaissait certainement la jeune fille qui se cachait derrière, mais de là à lui plaire, il y avait de la marge. Les palpitations de son cœur s'accélérèrent derechef quand elle sentit ses doigts courir sur sa peau en direction de sa poitrine.

Puis ils se mit à parler de son frère, et malgré l'état de Bonnie, ces quelques mots ne tombèrent pas dans l'oreille d'une sourde. Ainsi donc, Rabastan n'était pas porté sur la chose. Ceci expliquait beaucoup de choses, et tout à coup, elle se sentit rassurée de ne pas être personnellement concernée par ce manque d'intérêt. Ce qui ne l'empêcha pas, toutefois, d'être déçue par cette révélation, mais au moins, elle savait à quoi s'en tenir, et de toute façon, elle ne cessait de se le rappeler, il était son patron. En revanche, Rodolphus, c'était du concret. Il était vraiment là, il la désirait, la touchait, la caressait, et son pouls redoubla de vitesse quand il entreprit de détacher son chemisier. Il la flattait encore, mais elle marchait à fond, tant elle aimait se sentir unique à ses yeux. Elle fut frustrée quand il délaissa soudain son décolleté alors que sa poitrine n'appelait que ses mains sur elle. Mais ce fut pour mieux la presser contre lui, et elle s'enflamma en imaginant ce qui allait suivre. Elle n'eut le temps que de souffler un « non » à sa question avant qu'il ne l'embrasse avec véhémence. Elle lui rendit son baiser avec fougue, puis rompit soudainement le contact, une lueur de lucidité s'emparant d'elle. « Rodolphus... » risqua-t-elle. « Tu es... » Marié ? Aussi vieux que son père ? Était-ce vraiment le moment de le lui rappeler ? « Fou. » Et elle l'embrassa à son tour, l'entourant de ses bras, totalement conquise.

Fébrile, elle détacha ses lèvres uniquement pour débarrasser son amant de son haut, dévoilant son torse qu'elle s'empressa de couvrir de baisers avant de remonter dans son cou. Ses mains glissèrent le long de son dos tandis qu'elle enroulait ses jambes autour de lui pour le sentir au plus près d'elle, remontant sa jupe dans le même temps. « Fais-moi profiter de son expérience », lui susurra-t-elle à l'oreille alors qu'elle l'enjoignait à opérer un mouvement de va-et-vient qui ne l'excita que davantage comme elle le sentait se durcir contre elle. Il n'était rien de plus exaltant pour elle que de sentir qu'un homme la désirait ardemment. Elle l'embrassa à nouveau, avec plus de langueur et de sensualité cette fois, et ses mains vinrent se glisser entre leurs deux corps pour aller s'attaquer au pantalon de l'homme qu'elle déboutonna avec dextérité, avide de toucher sa virilité qu'elle vint caresser avec tendresse, peu soucieuse de dévoiler qu'elle était loin d'être inexpérimentée elle-même.
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