❝ i'll face myself to cross out what I've become erase myself and let go of what i've done ❞
Ma propre incompétence me paralysait. Elle me tétanisait, là sur place, me clouant au sol comme si je m’étais enchevêtré dans du ciment. Je sentais le poids de mes erreurs, s’affaisser sur mes épaules et me rendre encore plus aveugle des dégâts que j’avais causés. J’avais tort, à chaque fois, d’entreprendre des manœuvres pour les sauver alors que rien n’était plus éloquent que ma propre personne. C’était moi que je tentais de ne pas noyer, sur ce radeau d’espoir que je tendais tour à tour à Cissy – sans succès, puis à Draco – pour mieux échouer encore. C’était moi que je me permettais d’estimer très haut, alors que je n’étais rien d’autre qu’un incapable. Mes cauchemars noyaient mon esprit dans la décadence, à la fois salvatrice et impunément cruelle. L’affection familiale tacite avait laissé place à la honte, le déshonneur. Je me sentais étouffer, puni pour tout ce que j’ai pu faire, à telle ou telle personne, pour telle ou telle raison. Un mensonge éhonté gangrener par un déni salvateur et ô combien douloureux, pourtant. Il masquait là le mal-être sans doute, d’avoir été un père lâche, incompétent, dérisoire pour un fils qui idolâtrait une image ternie par son incapacité à protéger les siens. Et je plongeais, dans une chute lancinante, interminable, indolore. Je sombrais, inconscient, sourd et muet.
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Comme chaque matin, le réveil était amer. Comme chaque matin, il lui renvoyait ses multiples déceptions dont il fut le seul responsable. Et cette absence. Ce vide. Ce froid. Narcissa. Ses songes la réclamaient, ses bras se refermant dans le néant chimérique de son apathie. Il le savait, ses doux conseils l’empêcheraient de flancher, avec elle, il saurait comment se comporter avec leur fils. J’ai échoué, tant de fois, pour ne plus jamais te revoir. La mélancolie de son sourire lui laissait une fadeur réprimée au fond de la gorge. Comme une évidence un peu trop sournoise, insidieuse. Un profond creux trop lourd à porter qui semblait tomber d’une vingtaine d’étage dans son estomac. Blafarde, la vérité lui tiraillait les entrailles, il lui fallait faire quelque chose pour la sauver. Il trouverait son aide auprès de son fils, son unique réel fierté. Le convaincre était une toute autre chose. Ces plans jusqu’à maintenant se soldaient par des revers bien plus atroces à payer que les récompenses pour ses maigres victoires.
Il l’avait convoqué, dans son bureau, à l’aide d’une simple missive. Père et fils n’échangeaient réellement plus de paroles tant le contact devenait… difficile, étranger. La déception de Draco pour son père, cet homme qu’il voulait tant devenir n’était rien d’autre qu’un tas de miasmes ambiant qui continuaient de se consumer. Bientôt, il ne resterait que des braises, ardentes ; puis de la cendre, qui finirait souffler par le vent. C’était triste de voir une famille si unie se déchirer et voir à quel point même l’adversité ne pouvait les réunir. Mais Lucius n’avait pas le choix, son fils serait son seul salut.
« Tu es en retard, ton froid, tranchant, je t’ai habitué à plus de ponctualité pourtant. » Lucius ne prit pas la peine de se retourner et de le regarder. À quoi bon après tout ? C’était ainsi qu’il se faisait respecter, en imposant une certaine droiture, un certain espace de pudeur qui leur était propre. Ne jamais montrer ses émotions, même aux siens. Ne jamais montrer ce qui nous traverse, même lorsque cela devient insoutenable. Mais Lucius n’avait pas le choix, Draco devait accorder du crédit à ce qu’il dirait. « Il faut que l’on parle de ta mère. De sa condition. De ce qu’on pourrait faire pour l’aider. » Il entendit un bruit de succion désagréable derrière lui, comme si Draco peinait à croire ce qu’il venait d’entendre. Son audace était certes louable, mais pour une fois, cela n’avait rien d’égoïste. Il n’y a pas que lui qui était en jeu, pas que sa vie, aussi misérable était-elle devenue. Narcissa, c’était le pilier d’une famille soudée, qui se comprenait dans ses silences, même les plus assourdissants. Elle était la mère, l’épouse, la conseillère, l’amie. Un pan entier envolé pour qu’il soit disloqué, en parfaite guerre froide en son absence. Quelle douce ironie. « Tu me tiens pour responsable et je ne vais pas te cacher que c’est la stricte vérité. Je m’incombe de cette responsabilité, entièrement. Mais le Maître m’a convoqué pour me parler. » Sa voix implorait le pardon, une absolution qu’il ne méritait pas. Non, il n’en valait plus la peine désormais et l’idée de passer de nouveau pour un lâche auprès de son fils le rendait malade. Reprends-toi Lucius, allez. Il but cul sec son verre de whisky pur feu – trop acide, trop brûlant – et tenta vainement de trouver le courage de finir ce qu’il essayait tant de lui dire. « Il m’a fait clairement comprendre qu’il ne tolèrerait pas un autre seul faux pas. Ta pauvre mère risque cette fois-ci d’y passer. C’était si difficile à prononcer, si pitoyable à sortir. Lucius se trouvait lamentable. Pathétique. Et autre surnoms d’oiseaux remplis d’amour de haine. Si au moins cette haine pouvait l’aider, mais elle le repoussait dans ses retranchements, encore plus loin en arrière. Il régressait, sans le savoir mais il sentait que rien n’allait vraiment. « Cet ordre s’applique autant à toi qu’à moi. Et je me donne suffisamment de mal pour épargner sa vie à chaque fois qu’il me donne une mission pour ne pas que tu anéantisses mes efforts. » Inverser les rôles. Redevenir le manipulant manipulé pour être le Père si froid et implacable qu’il a toujours été. En vérité, il connaissait trop bien son fils, celui-là même qui attendait toujours une once d’audace en son âme et conscience de son propre géniteur. Draco aurait du fuir, avec Scorpius, pendant qu’il le pouvait encore. Au lieu de cela, il était resté au manoir, à attendre que quelque chose se passe, change le court des choses. Et le seul signe du destin auquel il eut droit était la ‘’ perte ‘’ de sa mère. Quelle tristesse. « J’attends donc de toi un comportement exemplaire. Digne d’un fils aimant sa mère plus que de raison. Et dévoué. » N’est-ce pas toi pourtant Lucius qui ne cesse d’échouer ?
Spoiler:
bon c'pas fameux, mais j'prends Lucius en main tout doucement, ça devrait le faire ! J'ai foi en moi
Dernière édition par Lucius A. Malfoy le Sam 26 Sep 2015 - 19:21, édité 2 fois
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14278
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
The enemy within,
we're lost, but soon we'll be found
10 SEPT. & Dracius
On aurait pu croire qu’avoir eu à charge un petit garçon avait élargi son répertoire.
Erreur : devant le visage poupin tourné vers lui avec espoir, Draco se retrouvait aussi dépourvu qu’au premier soir. « Allez papa ! » ‘chuchota’ Scorpius bien trop fort, rongé par l’impatience. Il trépignait presque, ses petits poings agrippés au voile délicat qui masquaient partiellement l’intérieur du berceau double ; la vision fut un coup au cœur. Voir son fils à côté des jumeaux lui faisait soudainement prendre conscience qu’il grandissait à toute vitesse… presque sans lui. Le jeune père ne s’était pas ménagé de temps pour son fils depuis une éternité. A vrai dire, la raison de sa présence aujourd’hui était simple : il s’était vu imposer un congé à durée indéterminée, suite à la débâcle de ses expérimentations en compagnie de Darja. Lui permettre de continuer de travailler dans ces conditions était apparemment trop risqué, et la menace sous-jacente était prise : s’il ne parvenait à se soigner, son post ne serait plus qu’un souvenir. Définitivement. Lui qui n’avait pas eu une seconde pour souffler s’était soudain retrouvé avec du temps libre plein les bras, qu’il avait d’abord passé à tourner en rond à l’appartement en ruminant sa colère entre les cartons qui s’y amoncelaient de nouveau ; les affaires de Nott retrouvaient leur place dans les paquets dont ils n’avaient été extraits que quelques mois auparavant, et pour cause : la santé du père Nott s’était brutalement dégradée. Il était encore relativement jeune – 83 ans fraîchement sonnées –, mais la vie de mangemort et la guerre l’usaient. Comme eux tous. Le brun avait fait le choix de revendre sa part à Malfoy et de retourner s’installer au Manoir familial, où défilaient les guérisseurs et infirmiers dans l’espoir de stabiliser l’état du patriarche.
Ce n’était qu’au bout de deux jours d’inactivité que Draco s’était… brusquement aperçu qu’il pouvait parfaitement profiter de cette période de repos pour se dédier à Scorpius. Lorsqu’il lui avait proposé de s’installer quelques temps à l’appartement avec lui, son garçon avait littéralement bondi de joie, avant d’enrôler Tispy dans la préparation de ses bagages. Lesdits préparatifs étaient comparables à une tornade – la chambre au Manoir n’était encore à moitié pleine que parce que Scorpius était affreusement gâté et possédait une montagne d’habits et de jouets impossibles à transporter dans leur intégralité. Force était de constater que cette opportunité s’était avérée bénéfique : tout ne se passait pas parfaitement bien, et Scorpius restait méfiant et rancunier du fait des mois de négligence que lui avait imposés Draco, mais ils se retrouvaient. C’était un tout autre rythme de vie, que de s’occuper de nouveau à temps plein de son fils, mais pas que : la moitié de leurs journées se déroulait en compagnie de la petite famille Parkinson occupant l’étage du dessous. Il était si déboussolant de voir Pansy dans le rôle de mère… Entre la chambre d’enfants et les aménagements visant à adapter l’habitat à l’arrivée de jumeaux là où seul un bébé avait été attendu, l’appartement de la jeune femme se transformait sans cesse ; tandis qu’elle-même tourbillonnait d’une tâche à l’autre en négligeant son repos, pour finalement culpabiliser monstrueusement de ne pas parvenir à endosser toutes les obligations dont elle s’alourdissait les épaules...
Pour l’heure, Draco l’avait obligée à se recoucher après qu’elle ait tenté d’ignorer un malaise. Elle avait sombré dans un sommeil agité qu’un rien suffirait à interrompre et, seul avec leurs trois monstres, le blond n’était parvenu à en endormir qu’une. Violet sombrait aisément, en vérité ; l’accouchement avait été difficile et elle en gardait des séquelles, fréquemment sujette à des complications qui la menaient parfois à Sainte-Mangouste. C’était angoissant. Draco ne pouvait s’empêcher de vérifier son souffle à intervalles réguliers, tant elle semblait inerte. Briar-Rose était tout le contraire. Plus vive et en meilleure santé, elle luttait pour garder les yeux ouverts, papillonnait des paupières comme effrayée de manquer quoi que ce soit si elle cédait aux affres de l’inconscience. Penché par-dessus le berceau, Draco hissa Scorpius pour le porter d’un bras (il était à peu près certain de ne pas le lâcher par mégarde, forçant depuis des semaines sur les potions douteuses qu’il se procurait auprès de Donovan), pour lui permettre de mieux voir les poupons qui le fascinaient depuis leur naissance. « Ça marche pour de vrai ! Moi je dors toujours quand Tipsy me chante une chanson. » Le conseil l’arracha à ses pensées et il grimaça. « J’ai une tête à connaître des comptines ? » Oui, vraiment, on aurait pu croire qu’être père avait été un entraînement suffisant, mais non. Il hésita encore un instant, jeta un coup d’œil par-dessus son épaule pour s’assurer de n’avoir aucun témoin, se racla la gorge, puis… « Beat back those Bludgers and chuck that Quaffle here », entama-t-il maladroitement sous les yeux curieux d’une Briar-Rose très occupée à se grignoter les doigts, tandis que Scorpius gigotait en riant tout bas dans ses bras. Hymne de Quidditch, oui, à défaut de mieux... de toute façon, on n'entamait jamais assez tôt de former de futurs champions. « You'll catch that Golden Snitch with the easiest of ease. Grab your Beater's bat and in no time flat, prove the game is yours to seize ! » « Tu chantes maaaal ! » Son fils s’était plaqué les paumes sur les oreilles et grimaçait tout en souriant pourtant de toutes ses dents. Mais un CRAC ! sonore les interrompit avant que Draco n’ait le temps de répondre quoi que ce soit et un quart de seconde plus tard, les pleurs de Briar déchiraient l’espace clos de la chambre. Draco jura silencieusement, posant son actuel fardeau pour récupérer la miniature occupée à brailler. « La prochaine fois tu me feras le plaisir de transplaner dans salon. », lâcha-t-il, agacé. L'elfe se courba en deux, navré. « Maître Draco monsieur doit pardonner à Tispy, monsieur ! Tipsy est un méchant, méchant elfe ! M-mais Tispy a une missive de la part de Maître Lucius… »
†
« Tu es en retard. Je t’ai habitué à plus de ponctualité pourtant. » « Il se trouve que j’ai une vie et des obligations, Père », rétorqua le jeune homme d’un ton contenu, étouffant son agacement sous un calme feint. Lucius ne prit même pas la peine de lui accorder un regard, à croire qu’il n’était que quantité négligeable. Et si Draco s’apprêtait à exprimer son mécontentement, la suite lui coupa l’herbe sous les pieds. « Il faut que l’on parle de ta mère. De sa condition. De ce qu’on pourrait faire pour l’aider. » La déclaration eut pour mérite de le prendre court et, fait rare, de le laisser muet, lèvres entrouvertes sous le coup du choc. Son palpitant s’était immédiatement emballé à la mention de Narcissa, alors qu’une interrogation tissée d’espoirs fous se disséminait dans ses veines. « Qu’entendez-vous par… l’aider ? » parvint-il finalement à demander lorsque Lucius tarda quelque peu à continuer sur sa lancée, comme torturé par ce qu’il s’apprêtait à dire. La suite, en effet, s’avéra inattendue – plus encore que l’entrée en matière. « Tu me tiens pour responsable et je ne vais pas te cacher que c’est la stricte vérité. Je m’incombe de cette responsabilité, entièrement. Mais le Maître m’a convoqué pour me parler. » Bel et bien coi cette fois, le jeune homme ne put que remarquer que la remarqué était… ce que son père avait formulé de plus similaire à des excuses depuis la naissance de Draco ; il était si rare de le voir reconnaître et assumer ses torts… que la suite, forcément, ne pouvait être que pénible. « Il m’a fait clairement comprendre qu’il ne tolèrerait pas un autre seul faux pas. Ta pauvre mère risque cette fois-ci d’y passer. » « Quoi ? » La question avait été presque éructée, tant elle était incrédule et furieuse. « Cet ordre s’applique autant à toi qu’à moi. Et je me donne suffisamment de mal pour épargner sa vie à chaque fois qu’il me donne une mission pour ne pas que tu anéantisses mes efforts. » L’indignation lui fit serrer les poings. « J’attends donc de toi un comportement exemplaire. Digne d’un fils aimant sa mère plus que de raison. Et dévoué. » « Vous ne pouvez pas être sérieux ? » lâcha-t-il comme à bout de souffle. Ses yeux écarquillés demeuraient fixés sur le dos résolument tourné vers lui, les épaules rigides qui avaient semblé à même un instant plus tôt de porter leurs propres torts – mais seulement pour mieux lui renvoyer la responsabilité de leur torture actuelle. Narcissa était condamnée et… « ‘Un comportement exemplaire’, vous n’avez rien trouvé de mieux ? Mais le Lord est impossible à satisfaire ! » explosa-t-il, l’écœurement limpide dans son timbre exaspéré. « S’il est décidé à la tuer il saisira n’importe quel prétexte. N’importe lequel. » Les mots étaient martelés avec force pour mieux s’imprégner dans l’esprit d’un Lucius visiblement déterminer à rester cloîtré dans son déni. Dire que Draco était glacé serait un euphémisme ; des erreurs, il en commettait bien sûr : les tâches qui lui incombaient allaient trop souvent au-delà de ses capacités, le forçaient à se dépasser sans cesse. « Je n’arrive pas à y croire. Mère est à l’agonie depuis plus d’un an et vous persistez à vous convaincre que j’ai le monopole des torts, qu’une attitude exemple peut suffire à la sauver ? C’est la conclusion la plus lâche qu’il m’ait jamais été donné d’entendre. » La colère n’éliminait pas certaines réserves : traiter franchement son père de lâche restait un interdit et Draco se figea un instant, alarmé par la certitude d’être allé trop loin. Son regard anthracite chercha machinalement le pommeau de la canne qui avait si souvent asséné les punitions.
Il lui fallut prendre sur lui pour se ressaisir. Il n’était plus temps de ployer, de fléchir au moindre mouvement menaçant. S’il ne parlait pas aujourd’hui en faveur de sa mère, il n’y aurait bientôt plus aucune cause à défendre. « Votre cheval de bataille reste donc encore et toujours l’attente et la soumission ? Mais que n’avons-nous pas déjà cédé à Vous-Savez-Qui ? Quelles garanties de notre loyauté devons-nous encore lui offrir pour être épargnés ? Rien n’est jamais suffisant, il se plait à nous torturer. A force de tout accepter nous n’aurons bientôt rien à protéger, tout au plus un cadavre à négocier dans l’espoir que le Lord soit d’humeur suffisamment généreuse pour nous accorder de l’inhumer dans le caveau familial. » C’était atrocement douloureux, ne serait-ce qu’à envisager. « Merlin, réagissez ! » Un doute terrible s’insinua dans son cœur, dans son âme, non pour la première fois. « A moins qu’il ne soit vraiment tout ce qui compte à vos yeux ? La priorité de votre existence, bien au-delà de vos responsabilité envers votre famille ? » Sa voix frémissait d’une colère gonflée d’une rancune qu’il ne parvenait plus à contenir. « Et qui offrirez-vous à votre Maître après elle ? Moi ? Ou pire : Scorpius peut-être ? Si elle meurt, vous pourrez me considérer m'avoir perdu également et vous complaire dans votre vie de servitude et votre soumission exemplaire. Je ne vous pardonnerai pas, cette fois. »
Dernière édition par Draco Malfoy le Ven 30 Oct 2015 - 19:21, édité 2 fois
Il se refusait à craquer. Il se refusait à montrer un seul signe de faiblesse. C’était lui le père, lui qui devait montrer l’exemple et pour cela, il fallait passer par le contrôle de soi avant toute chose. Mais Draco avait raison sur plusieurs points et cela même si ça paraissait évident, il ne devait pas admettre lui-même qu’il avait fauté. Il le faisait suffisamment en payant le prix de l’absence de Narcissa. Le flot de rage que lui lançait son fils au visage était semblable à de la poudre aux yeux, si ce n’était encore plus ardent que des braises encore chaudes. Chaque mot était un coup de poignard. Chaque phrase un coup de poing en plein cœur. Il devait résister à l’envie de fléchir, là, immédiatement, sous les yeux de ce fils dont il eut tant de mal à avoir l’amour. Même si, ce pacte si tacite et si peu exprimé dans cette famille si froide, il ne manquait pas un seul instant de le lui rappeler. « Votre cheval de bataille reste donc encore et toujours l’attente et la soumission ? Mais que n’avons-nous pas déjà cédé à Vous-Savez-Qui ? Quelles garanties de notre loyauté devons-nous encore lui offrir pour être épargnés ? Rien n’est jamais suffisant, il se plait à nous torturer. A force de tout accepter nous n’aurons bientôt rien à protéger, tout au plus un cadavre à négocier dans l’espoir que le Lord soit d’humeur suffisamment généreuse pour nous accorder de l’inhumer dans le caveau familial. » Draco disait vrai, et cette vérité blafarde, il ne pouvait pas la concevoir. Il ne pouvait pas l’entrevoir, pas de cette façon. Il se pensait le seul à souffrir de l’absence de sa mère, le seul à en subir les froideurs d’un lit vide et de ce sentiment si creux qui se formait dans sa poitrine. Il aurait voulu lui montrer, au moins une fois, qu’il comprenait. Que Lucius, lui-même partageait cette rancœur envers le Lord. Mais il en était incapable. « Merlin, réagissez ! » Réagir. Cela lui semblait si illusoire, si inutile, si futile. Il était vaincu, à genoux face à cette montagne de remords. Face à l’image de Narcissa crucifiée dans son crâne. Il était le pêcheur, celui qui demandait son absolution à Merlin. Mais qui pouvait l’entendre ? Ses prières tombaient à chaque fois dans l’oreille d’un sourd.
« A moins qu’il ne soit vraiment tout ce qui compte à vos yeux ? La priorité de votre existence, bien au-delà de vos responsabilités envers votre famille ? » L’attaque était limpide, claire comme de l’eau roche. L’accusation, amère. Mais il restait stoïque, impassible. Gardant son dos tourné. La tête droite. Intransigeant. « Et qui offrirez-vous à votre Maître après elle ? Moi ? Ou pire : Scorpius peut-être ? Si elle meurt, vous pourrez me considérer m'avoir perdu également et vous complaire dans votre vie de servitude et votre soumission exemplaire. Je ne vous pardonnerai pas, cette fois.» Cette fois cependant, c’en était trop. Draco allait trop loin. Ne sacrifiait-il pas suffisamment depuis qu’il était venu au monde ? Tout ce qu’il avait entreprit pour lui, n’était-ce pas assez ? Draco était-il à ce point aveugle ? « Quel impudent ! Quel ingrat tu fais ! J’ai tout fait pour toi. Pour ton avenir ! Ne m’as-tu pas déçu Draco ? Pourtant, il me semble que je te l’ai fait payer moins que ça. » Douter qu’il puisse se servir de Scorpius et l’offrir au Maître… cette idée lui était insupportable, même d’y penser. Elle était d’une immondice insoutenable. Lucius serra sa main autour de sa canne avant de la porter à la hauteur de son visage. D’un geste vif et rapide, il se retourna face à Draco pour lui infliger un coup avec le pommeau en tête de serpent sur sa pommette. Il vit des gouttes carmin sur le sommet de sa canne, quelques-unes. Trophées d’une éducation si autoritaire qui finissait par s’effilocher à mesure que le temps passait. La colère terrassait ses traits, et l’incompréhension, si douloureuse. Lucius avait mal de lutter ; mal de devoir encore supporter le rôle du méchant. Mais c’est à lui qu’incombait cette tâche. « Je pensais que te laisser ton fils t’aurait appris un minimum à être plus adulte. Me suis-je donc trompé encore une fois Draco ? » Sa voix était d’un calme olympien mais ses yeux le transperçaient de toute part, comme pour le jauger, voir ses limites. « Ta tante ne t’a pas assez entraîné, ton esprit continue de demeurer un livre ouvert. » Il était si faible encore. Scorpius l’avait rendu si fragile, si facile à atteindre. Lucius aurait pu le briser d’une simple pensée, d’un seul mouvement. Mais il ne serait pas comme son père pour ça. Draco lui était bien plus précieux que ça. « Je ne suis pas le seul coupable dans le sort de ta pauvre mère. Et je t’interdis de me rejeter la faute entièrement. Tu crois que l’existence de Scorpius n’a pas joué dans son triste sort ? Dois-je te rappeler Draco à quel point tu as été stupide ? Je ne vous sacrifierai pas. Scorpius est mon petit-fils. Et crois-le ou non, il m’est inconcevable de le vendre comme un bout de viande au Maître. Tout comme toi. Tu me crois inconscient ? Ambitieux ? Un homme capable d’anéantir son empire sur un coup de tête ? Mon pauvre Draco. Quand tu seras père, à mon âge, tu comprendras sûrement que quelques fois… des sacrifices pour le bien de tous sont nécessaires. » Implicitement, il tentait vainement de lui faire comprendre à quel point il tenait à lui, à Scorpius, à sa mère. À quel point il s’en voulait d’avoir tout ruiné en pensant faire encore une fois les bons choix. Mais il tentait également de lui dire que c’était indépendamment de sa volonté, que sa mère savait ce qui l’attendait en se mariant avec lui. Que rien ne serait facile et que l’amour, aussi vrai, était si pur au point de se donner corps et âmes. Draco ne le comprenait pas encore. Il était trop tôt pour qu’il puisse l’envisager. Et Lucius ne l’en blâmait pas. « Tu comprendras que ton ambition engendre parfois… des pertes auxquelles tu ne t’étais pas préparé. Et que ta propre personne passe après le reste. » Après tes propres intérêts.
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14278
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
The enemy within,
we're lost, but soon we'll be found
10 SEPT. & Dracius
Parler ainsi du Lord était, en soi, un affront passible de châtiment. Jamais Draco n’aurait eu cette audace en face d’un autre que son père, et encore : déjà, il pesait et repesait chaque mot, évaluait l’ampleur de ses torts, tiraillé entre la servitude à laquelle il pliait depuis des années et la rancœur terrible qui enflait inévitablement au creux de sa cage thoracique. La lutte qui se menait en lui était complexe et irrationnelle – la peur du Nom, la peur de l’Être le rongeait au point que, inconsciemment sans doute, le jeune homme s’attendait plus ou moins à ce que le sol s’effondre sous ses pieds ou à ce qu’une avalanche de sorts lui fasse regretter son aplomb. Pathétique animal trop bien assujetti, luttant soudain contre l’une de ses chaînes. On ne survivait pas à six ans d’embrigadement sans marque. Il en avait le symbole gravé dans l’avant-bras, mais pas que : avant tout et surtout, le mal était incrusté à même sa chair, dans tous les sens du terme, et rien sans doute n’aurait pu freiner la gangrène aussi efficacement que la menace de mort qui pesait sur sa mère, de plus en plus concrète.
Pendant un temps, la pression l’avait rendu plus que docile, malléable – le pari était gagnant, la laisse serrée avec soin. Mais la volonté de plus en plus évidente du Maître d’achever Narcissa heurtait trop brutalement les remparts érigés par Draco pour affronter cette guerre : l’étau qui se resserrait le faisait suffoquer, l’obligeait à prendre conscience du fait que s’il avait consenti à renoncer à sa liberté, il restait incapable de sacrifier ses proches quelle que soit l’ampleur de sa dévotion à la cause. Et songer que son propre père puisse se résoudre à tout perdre, à les perdre au nom du monstre qui les détruisait avec un impitoyable acharnement, lui était insupportable. Le sursaut de rébellion faisait se bousculer à la coupe de ses lèvres une avalanche de reproches et d’invectives qui étaient autant de suppliques rageuses. « Quel impudent ! Quel ingrat tu fais ! J’ai tout fait pour toi. Pour ton avenir ! Ne m’as-tu pas déçu Draco ? Pourtant, il me semble que je te l’ai fait payer moins que ça. » Il ne put retenir un ricanement amer. « J’ai déjà voué ma vie à satisfaire vos ambitions, qu’y aurait-il eu de plus à prendre ? » Le rappel cuisant de ce que Lucius était capable de lui prendre de plus s’imprima violemment sur sa rétine. Le fantôme du sang qu’il avait versé sous l’égide de son père lui laissa un goût ferreux sur la bouche et l’éclat moqueur mourut aussitôt. « Mais c’est vrai : me faire plier volontairement est une preuve d’immense générosité, vous auriez pu opter pour me priver définitivement de mon libre-arbitre. » Il faisait allusion à l’Imperium par le biais duquel il avait accompli la tâche exigée par le Lord lors de l’exécution des rebuts. En d’autres circonstances, il se serait abreuvé d’excuses toutes faites pour se convaincre que son père avait agi dans son intérêt, dans le but de le préserver d’une mort certaine. Mais à l’heure actuelle, tout semblait teinté de mensonge, de manipulation. La confiance était morte et les vestiges néfastes de la désacralisation de la figure paternelle lui broyaient l’âme.
L’impact fut aussi rapide que brutal, aussi désagréable que familier : le pommeau de la canne fendit l’air en direction de sa joue, alors que Lucius lui offrait enfin un semblant de contact visuel. Draco fléchit, comme il l’avait si souvent fait lorsque les phalanges de son géniteur s’étaient fermement resserrées autour de sa nuque, lorsque la base de la canne s’était enfoncée dans son estomac, ou que les crocs métalliques masquant sa baguette s’étaient abattus au-dessus de son épaule ou de sa main. Il fléchit mais ne recula pas, l’enfant en lui ployant face à la discipline, persuadé de l’avoir mérité tandis que l'adulte s'efforçait de conserver son attitude bravache, de peur que céder du terrain ne lui ôte toute crédibilité. « Je pensais que te laisser ton fils t’aurait appris un minimum à être plus adulte. Me suis-je donc trompé encore une fois Draco ? » Le jeune homme détourna le regard sans oser porter la main à sa pommette, le cœur battant.
C’était un fait irréfutable : sans l’aval de Lucius, Scorpius n’aurait guère été plus qu’un chaos éphémère sur la voix qu’il suivait. « Non, père. » Son épiderme chauffait désagréablement au point du choc et l’os zygomatique saillant vibrait d’une douleur sourde, rappel à l’ordre qui lui faisait presque perdre ses moyens. A cet instant précis sans doute, eût-il été la proie d’un épouvantard que l’infâme créature aurait endossé la forme de nulle autre que Lucius, comme du temps de son adolescence. « Ta tante ne t’a pas assez entraîné, ton esprit continue de demeurer un livre ouvert. » Ses lèvres se courbèrent en un rictus brodé de frustration. C’était toujours, toujours la même rengaine. Il n’était jamais au point. Jamais assez fort, assez ferme, assez froid, jamais assez. « Et c’est vous qu’elle blâme pour mon incompétence », persiffla-t-il effrontément avant de pouvoir s’en empêcher. Je suis votre fardeau, scandait-il tacitement. Votre échec – puisque même ses efforts les plus acharnés ne lui avaient conféré meilleure considération.
« (…) Je ne vous sacrifierai pas. Scorpius est mon petit-fils. Et crois-le ou non, il m’est inconcevable de le vendre comme un bout de viande au Maître. Tout comme toi. » C’était ce qu’il pouvait espérer de mieux en termes d’assurance. Une part de lui demeurait dubitative, méfiante, trop amochée et hostile pour y accorder un tant soit peu de crédibilité. Une autre voulait désespérément y croire : celle qui, prête à tout pour Lucius, languissait sans cesse d’entendre l’homme, le mentor et modèle de son enfance, lui confirmer la réciproque de ce sentiment. « Tu me crois inconscient ? Ambitieux ? Un homme capable d’anéantir son empire sur un coup de tête ? Mon pauvre Draco. Quand tu seras père, à mon âge, tu comprendras sûrement que quelques fois… des sacrifices pour le bien de tous sont nécessaires. » « C’était plus ou moins la devise de Grindelwald et nous savons tous à quel point elle lui a réussi. » Grinçant, encore. « Vous… espérez peut-être agir au mieux », prononça-t-il difficilement, tentant cette fois de distiller quelques grammes de tact dans le venin de son insatisfaction. « Vous pensez prendre les meilleures décisions, mais ne pouvez-vous reconnaitre que ces dernières années ne vous ont pas forcément donné raison ? » « Tu comprendras que ton ambition engendre parfois… des pertes auxquelles tu ne t’étais pas préparé. Et que ta propre personne passe après le reste. » Ambitions démesurées, destructrices, qui semblaient de plus en plus vouées à l’échec. « Et quelles sont désormais les ambitions des Malfoy ? » demanda-t-il plus sèchement qu’il ne l’aurait voulu. « Nos coffres sont à la disposition du Lord, nos projets dépendent de son bon vouloir, à vouloir tout gagner nous sommes seulement en passe de tout perdre. » Il se passa une main lasse sur le front, ruminant l’agacement que lui inspirait cette impasse. A ce rythme, il n'aurait que la ruine d'un nom à transmettre à son fils, une gloire fantoche et un fond de gallions tout juste plus reluisant que les frusques des Weasley. Il voyait difficilement ce qui permettait à son père de demeurer si stoïque, si passif, alors que son empire s’écroulait autour de lui. Regardant de biais cet homme en lequel sa foi vacillait, il trancha avec aplomb : « Vous pouvez bien tout lui laisser, si c’est votre vision de la réussite, mais je refuse de considérer Mère comme un dommage collatéral. Je chercherai un moyen de la tirer d’affaire, avec ou sans votre aide. »
Dernière édition par Draco Malfoy le Ven 30 Oct 2015 - 19:21, édité 1 fois
Il était fier, si fier de voir la témérité dans son regard, le malaise de le défier et pourtant continuer à le faire. Son insouciance lui rappelait la sienne, à son âge, si féroce, si innocente. Cette hargne lui était si familière, tellement puissante, impossible à briser. Pourtant, tout finit par se détruire un jour, même la volonté. Tout finit par disparaître, même l'espoir. La vie lui avait appris à accepter l'échec, mais à ne jamais le montrer. Il fallait rester serein face à la défaite. Abraxas disait toujours que quitte à tout perdre, autant garder sa dignité. Elle était indéfectible et propre à chacun. Elle ne pouvait être anéantie aussi facilement. Lucius savait que c'était la seule chose qu'il possédait encore. Il resterait digne, jusqu'à la fin. Toujours avec ce visage arrogant et suffisant. Mais Draco n’était pas dupe ; c’était un Malfoy à l’orgueil blessé et un homme aveuglé par le bien-être de ses proches. Lucius le savait, tout comme lui, cela finirait par le perdre, mais à quoi bon le lui dire pour l’instant ? On apprend de ses erreurs n’est-ce pas ? Alors que lui, n’avait rien appris des siennes encore. « Et quelles sont désormais les ambitions des Malfoy ? » La question le surprit, le laissant pantois. Un sourcil arqué, Lucius se redressa pour ne laisser apparaître qu’une mine déconfite. La réponse demeurait pourtant simple. Si simple, qu’elle n’était pas si évidente, il fallait croire. « Nos coffres sont à la disposition du Lord, nos projets dépendent de son bon vouloir, à vouloir tout gagner nous sommes seulement en passe de tout perdre. » Son abnégation le fit sourire, intérieurement. Si tu savais Draco… Si tu savais seulement à quel point tout ceci est douloureux. Lui-même n’y croyait plus, et si seulement Narcissa était encore là, elle saurait tellement quoi faire, quoi dire pour que plus rien ne s’effondre de nouveau. Elle sauverait le navire et leur empire, elle calmerait les tempêtes d’un simple mot. Elle était la plus sage d’entre tous. « Vous pouvez bien tout lui laisser, si c’est votre vision de la réussite, mais je refuse de considérer Mère comme un dommage collatéral. Je chercherai un moyen de la tirer d’affaire, avec ou sans votre aide. »
La claque fut violente et il était incapable de l’arrêter. Il sentit une vague venir déferler sur lui à vive allure et la puissance de l’impact semblait lui arracher les organes un à un, les faisant exploser sous le poids de la force engendrée par la cruauté involontaire de Draco. Le souffle coupé, Lucius eut du mal à se remettre et à reprendre contenance. Il avait bien appris la leçon, son fils était digne bien plus que n’importe qui d’être un Malfoy. « Ta mère serait fière de te voir ainsi tu sais. Ta pauvre mère… le ton las, à peine audible, il baissa la tête comme acquiesçant ses propres paroles beaucoup trop douloureuses. « Pas tous nos coffres ne sont à sa disposition Draco. Je suis étonné que tu oses douter des capacités de ton père à pouvoir protéger ses biens. Le Maître ne voit que ce qu’il veut voir et en l’occurrence, que ce que je lui ai donné. Être un Malfoy, c’est aussi savoir duper les autres à ton avantage. Tu n’es pas encore prêt pour ça. » Lucius se tourna vers lui, l’aidant à se relever en lui tendant sa main. Un geste d’un père à son fils, un geste involontaire mais tellement expressif. Il vit dans le regard du jeune homme une once d’espoir. Celui-là même qu’il avait brisé bien des années auparavant. Un sourire rassurant – mais dénué de conviction – s’afficher sur ses lèvres. Pourtant, quelque chose n’allait pas. Draco était passé à un regard vide, la peau si pâle. « Qu’est-ce qui ne va pas Draco ? Que caches-tu à ton père ? » Il avait souvent entendu des rumeurs sur son fils, qu’il pensait fausses, car la vérité ne sortait que de la bouche du concerné. Mais aujourd’hui sans doute, quelque chose ne devait pas aller correctement. Il savait pourtant qu’insister ne ferait que le repousser dans ses retranchements. Il ne voulait pourtant pas lire dans son esprit, voir l’évidence autrement que si elle sortait de sa bouche. « Je le vois bien dans ton regard. Quelque chose te tourmente et te ronge. » Son fils demeurait imperturbable et interdit. La tête détournée de son géniteur pour éviter tout contact visuel, pour l’empêcher de lire dans son esprit. « Je ne le ferais pas si tu ne m’y obliges pas et tu le sais très bien. » Il se rendit compte qu’un ravin les séparait. Un monde même entier. Que tout était voilé, rien ne se disait franchement pour protéger l’autre. Mais c’était ce silence qui les avait détruit, éloigné ; qui finissait par les rendre étrangers. « Personne dans cette famille ne sera un dommage collatéral. Nous trouverons un moyen et j’y songe depuis qu’elle nous a été enlevée. Elle me manque… terriblement. Bien plus que tu ne le crois. Il y a des tempêtes que nous avons traversé ensembles qui sont bien plus atroces et douloureuses que celles que nous sommes entrain de vivre. Nous allons la sauver mon fils, je te le promets. » Il tapota son épaule doucement et remonta sa main à la paume où la canne avait asséné son coup. Lucius devenait faible et parfois gâteux, mais il n’en restait pas moins qu’il aimait sa famille plus que n’importe quoi d’autre au monde. Il n’avait pas insisté sur l’état de son fils, se disant que probablement il en parlerait quand celui-ci serait prêt. Du moins, il l’espérait, pour éviter de perdre encore un autre membre des Malfoy, qui se faisaient de plus en plus rares. « Ta mère savait te parler pour que tu puisses te confier. Moi j’ai préféré être distant et froid, en pensant que c’était la meilleure solution pour t’empêcher d’être comme Zabini ou Nott. Je te prédestine à un avenir bien meilleur que le leur. Tout comme tu prédestineras Scorpius à celui-là même. Et je te le répète. Tu comprendras quand tu seras père à ton tour. »
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