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PRISONERS • bloodstains on the carpet Draco Malfoy | everything fades or falls away,
'Cause the chains which once held us are only the chains which we've made 03 SEPT. 2002 & DRAPHNE (#4) Il y avait quelque chose de familier dans cette scène. L’alcôve sombre tendue de lourdes tapisseries avait laissé place à un balcon, certes, et ils n’évoluaient pas cette fois entre les murs gorgés d’hypocrisie du manoir des Greengrass. Mais le reste de la scène se calquait relativement bien à la soirée de leurs… retrouvailles pour le moins tendues. De la teinte bleutée de la robe de Daphne à la lourde tresse qui lui tombait sur une épaule, sans mentionner son errance d’un groupe à l’autre et la tension maladroite que laissait transparaître ses iris – quelque chose n’allait pas. La rouquine s’était créé un cocon confortable au sein de l’Elite, avec bien plus de zèle qu’elle n’en avait démontré même avant sa captivité. D’aucun affirmait que la terreur qui avait résulté de trois années de manipulation était à l’origine de sa bonne volonté ; car après tout, pourquoi se priver de se noyer pleinement dans cette débauche de luxe retrouvée, après avoir manqué de tout perdre une fois ? Elle correspondait relativement bien à la Queenie de Poudlard ou du moins, à une version assagie de celle-ci ; plus conformiste, plus soucieuse des préoccupations superficielles qui créaient désormais un barrage presque tangible entre la guerre et elle. Draco avait cessé d’être sur ses gardes, d’observer, de chercher la faille. Il avait accepté de s’en remettre à l’opinion du Lord car après tout, qui était-il pour douter d’un si puissant mage, Legilimens de talent par-dessus le marché ? Aux dernières nouvelles, Daphne ne maîtrisait pas l’Occlumencie et n’était coupable d’aucun geste suspect. Il avait donc enterré ses soupçons et dans un premier temps, troqué sa rancune contre des pics acides et autres défis mal intentionnés, avant de consentir à enterrer la baguette de guerre. Trop de pertes à déplorer pour s’acharner sur le compte d’une fille prodigue pétrie de regrets et de traumatismes. Les mois qui s’étaient enchaînés avaient fini par consolider l’entente ainsi formée, jusqu’à draper leurs chamailleries de connivence. Leur connivence, de provocation. Provocation qui avait elle-même, aidée de quelques grammes de sucreries piégées, entraîné un dérapage qu’ils avaient enterré tel un secret honteux. Tu as intérêt à n’en parler à personne, Malfoy, avait-elle craché en panique en quittant son lit d’hôpital, une fois évanouis les effets des aphrodisiaques. Ils avaient gardé le silence, oscillant entre écarts maladroits – à croire qu’on pouvait lire sur leur visage ce qu’il s’était passé entre eux – et spontanéité dépourvue d’inhibitions. L’once de culpabilité qu’avait ressentie Draco n’avait pas tardé à se tasser, au fur et à mesure que son quotidien se ponctuait de conquêtes sans lendemain qui faisait de leur erreur une banalité. Mais quelque chose semblait différent, depuis plusieurs semaines. Leurs échanges s’alourdissaient de jugements mi-passifs mi-agressifs formulés par la voix de velours de Daphne, les rictus malicieux et autres pseudos sourires qu’elle lui adressait sonnaient faux. Dès que possible, d’ailleurs, elle se contentait de l’éviter. Il avait laissé couler d’abord, en songeant qu’elle finirait bien par lui faire savoir de quoi il retournait, ou par passer d’elle-même par-dessus le cas échéant. Ce soir pourtant, alors qu’ils avaient été conviés à une énième parade réunissant le gratin de la communauté sorcière, il s’était laissé gagner par l’impatience en écopant pour l’énième fois de persiflages enrobés de simili plaisanteries. C’était ce qui l’avait poussé à la confronter cette fois. Elle avait virevolté entre les convives en les gratifiants de rires feints, avant de trouver refuge au balconnet encore déserté. Anticipant un éclat de voix, il s’était fait discret au moment de la rejoindre. Quelques sorts les avaient isolés – à la désillusion d’ajoutait une bulle de silence destinée à ne rien laisser entendre de leur discussion, et ce n’était qu’une fois ces précautions en place qu’il s’était manifesté. « Tu comptes me dire clairement ce dont il retourne ? » Entrée en matière relativement crypté qu’elle devrait pourtant être à même de comprendre. L’agacement crépita sous son épiderme à la vue du regard faussement ingénu qu’elle lui renvoya pourtant. Main plongée au fond de ses poches, l'autre enroulée autour d'une coupe qu'il avait déjà discrètement vidée trois fois, attitude prétendument décontractée, il avança jusqu’à atteindre la rambarde, contre laquelle il s’appuya d’un coude. « Tu relances les hostilités, Queenie. J’estime pouvoir au moins savoir ce que tu me reproches, avant de devoir prendre les armes. » Pour sa part, il ne lui semblait pas avoir fait quoi que ce soit qui puisse justifier ses récentes réactions. « J’ai bien assez de préoccupations pour avoir à m’inquiéter de subir les foudres d’une harpie vindicative. » Et il avait aussi trop peu d’heures de sommeil dans chaque bras pour se montrer agréable, visiblement, occupé qu'il l'était ces derniers temps à endosser le rôle de père de substitution pour les jumeaux Parkinson – que la presse, cependant, s'acharnait à présenter comme ses enfants. « Tes remarques acerbes ne sont pas passées inaperçues tout au long de la soirée, alors me voilà – » Il écarta gracieusement un bras avant de conclure, un sourcil arqué de façon défiante : « réglons cette histoire une fois pour toute. » |
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'Cause the chains which once held us are only the chains which we've made 03 DEC. 2002 & DRAPHNE ( #4) Reflet éternellement troublant, pâleur effrayante et œils aiguisés par l'incompréhension, Daphne s'observait, indécise. Voilà bien longtemps qu'elle ne s'était pas réellement contemplée, trouvant si peu de frivolités dans la superficialité de la beauté. Sa main vint effleurer sa peau avant qu'elle ne ferme délicatement ses paupières. Vide, le vide … Elle se sentait comme une intruse dans une vie qu'elle aimait pourtant … Comme si une partie d'elle s'interdisait le bonheur qu'elle savourait depuis quelques mois. N'en avait-elle pas le droit ? Retrouver ses parents, sa sœur, sa chère sœur … Ses amis. Elle y avait droit ,elle aussi à cette joie qu'elle avait tant cherchée étant enfant. Elle laissa retomber sa main avant de se détourner de ce miroir qu'elle ne voulait plus voir tout à coup. La soie glissa sur ses frêles épaules, camouflant un corps démuni par la fatigue, un épuisement cruel. Le silence l'entourait alors qu'elle se savait accompagnée des autres habitants du manoir. Une douleur brusque et qu'elle reconnut avec malheureusement beaucoup d'aisance lui percuta le crâne. Des flash encore. Elle gémit, prenant sa tête blême entre ses mains, priant Merlin que ça cesse … Elle ne voulait plus voir ces hallucinations qui lui semblaient pourtant si réelles. Trop réelles. Ses genoux ployèrent alors qu'elle percutait le sol, ses ongles assassins griffant son cuir chevelu. Des visages flous, des hurlements et la haine brillait dans les yeux de sa sœur … Sa sœur ? Astoria ? Ses yeux exorbités fixèrent le sol, brillant d'une peur tellement profonde. La folie la frôlait sans arrêt depuis quelques semaines … Elle l'entourait, la giflait lorsqu'elle s'y attendait le moins. Les tiraillements s'arrêtèrent progressivement, la laissant essoufflée et prête à rendre le peu de nourriture qu'elle avait pu ingurgiter. Sombre, épais, rougeâtre, il goutta soudainement sur le sol … Daphne fronça les sourcils, avant de voir une deuxième goutte rejoindre la première. Un mince filament vint titiller ses lèvres, les souillant de leur couleur macabre. Ses doigts vinrent à la rencontre du sang qui tâchait sa peau et s'écoulait de son nez. Elle fixa ses mains teintés de rouge, perdue, désœuvrée … Pauvre Daphne frôlant sans arrêt l'insanité … ... La main de la vieille dame vint se poser sur son bras découvert alors que l'aînée Greengrass affichait un sourire légèrement crispé. « Je suis si heureuse de vous revoir parmi nous Mademoiselle Greengrass. Cela a dû être tellement dur pour vous, toutes ces années loin de votre famille, manipulée par ces moins que rien ... » Cela faisait presque un an qu'elle avait été délivrée du camp des insurgés mais son nom était toujours susurré pour le même sujet. Cela l'agaçait légèrement mais elle ne pouvait rien y faire. Elle jeta un coup d'œil à sa mère, Hortense, rayonnante, accrochée au bras de son père. Celui-ci, plein de morgue, de froideur, discutait avec des personnes que Daphne n'avait jamais vu. Elle finit par s'excuser auprès de la matrone face à elle qui sembla légèrement ennuyée de la voir s'en aller. « Je reviendrais » lui promit-elle, seulement pour avoir la conscience tranquille. Se faufilant parmi la foule, elle s'attacha sans le vouloir à la silhouette du fils unique des Malefoy. Ses dents grincèrent sous l'impact de sa rage. Pourquoi ? Oui … Pourquoi le haïssait-elle tout à coup ? Elle se rappela des révélations de son père sur le rôle qu'il avait joué à l'exécution des Rebuts … Il doit payer. Elle se figea parmi les convives, sa main commençant doucement à trembler, se resserrant sur la coupe qu'elle tenait. Ca n'avait aucun sens, n'est-ce pas ? Cette exécution avait eu lieu pour que le monde sorcier retrouve une certaine tranquillité, pour que les sorciers de leur race ne puissent plus semer la panique et que les sangs purs ne s'encombrent plus de leur présence. Ces mots sonnèrent comme une fausse affirmation dans son esprit mais elle n'y fit pas plus attention, préférant profiter de sa soirée et ignorer la présence de l'intrus qu'elle n'avait pas cessé de poignarder discrètement au cours de la soirée … C'était inexplicable et elle n'arrivait pas à contrôler cette part d'elle qui ne pouvait que le provoquer encore et encore ... Quelques minutes plus tard, ses pas la menèrent hors de la salle. Elle avait besoin d'air. Elle s'attira les regards de quelques invités, d'autres s'arrêtèrent sur sa coiffure ou sa robe au tissu coûteux, leurs yeux brillants de surprises ou d'admirations. Portant sa coupe à ses lèvres fardées de rouge, elle laissa ses prunelles glisser sur les jardins en contre bas avant qu'elle n'entende une voix l'interpeller. Sa mère … « Passes-tu une bonne soirée, ma fille ? » Daphne lui offrit son plus beau sourire. « Oui, mère. Cela me fait du bien de me mêler aux autres. L’enfermement me rendait presque folle ... » Folle … Oui. Elle pensait le devenir peu à peu … Ne voulant pas qu'Hortense lise son trouble sur son visage, elle la poussa à rejoindre son mari, voulant rester seule quelques instants. S'appuyant contre la rambarde, elle se perdit dans l'horizon avant que le silence ne se brise à nouveau « Tu comptes me dire clairement ce dont il retourne ? » Elle faillit sursauter avant de se tourner vers le sorcier qu'elle voulait le plus éviter depuis quelques semaines. Impénétrable, Daphne haussa un simple sourcil, ne comprenant pas où il voulait en venir … Draco se présenta à elle, égal à lui-même, arrogant, froid, méprisant. Daphne s'agaça mais n'en montra rien. Il n'aurait rien de sa part, pas une seule expression d'irritation. Rien. Il poursuivit « Tu relances les hostilités, Queenie. J’estime pouvoir au moins savoir ce que tu me reproches, avant de devoir prendre les armes. » Cette fois, elle ne lui offrit qu'un regard froid mais conserva un ton agréable comme elle l'avait fait tout au long de la soirée « Je ne vois pas de quoi tu parles, Draco. » Elle joua la carte de la fille qui ne savait pas, qui ne comprenait pas. Daphne ne voulait pas à avoir à se justifier auprès de lui de sa colère qu'elle ne comprenait pas réellement. « J’ai bien assez de préoccupations pour avoir à m’inquiéter de subir les foudres d’une harpie vindicative. » « Harpie vindicative dis-tu ? » Elle entrouvrit les lèvres, restant presque soufflée par son insulte. « Je ne vois pas de quoi tu veux parler mais j'aimerais que tu gardes un semblant de respect pour moi, quelle que soit la raison de ta colère.» déclara-t-elle d'un timbre où sonnait tout le mépris du monde. Il continua à psalmodier son discours alors que Daphne jetait un œil à la salle mais personne ne parut les entendre. Un détail qu'elle oublia bien vite ... La jeune sorcière laissa ses yeux perçants revenir sur le visage si Malefoyen de son adversaire d'un soir. Que pouvait-elle bien lui répondre ? Elle ressentait une colère innommable envers lui qui la rongeait lorsqu’elle le regardait. Elle le détestait … Pourquoi ? Encore et toujours la même question. Relevant le menton, elle ne lui offrit qu'un sourire, le dédaignant clairement par sa posture « Tu perds la tête, Draco. Je n'ai fait que plaisanter avec toi. Je suis désolée si mes remarques t'ont parues … insultantes ? » Elle baissa les yeux sur le verre qu'il tenait à la main avant d'afficher une expression faussement préoccupée « Ne me dis pas … Est-ce que … tu as trop bu ? » La garce. Elle se trouva bien audacieuse de faire passer sa soudaine colère, justifiée sous certains points, pour une ivresse passagère mais qu'y pouvait-elle ? Tous les coups étaient permis si cela arrivait à la tenir éloigner d'une dispute inutile. |
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'Cause the chains which once held us are only the chains which we've made 03 SEPT. 2002 & DRAPHNE ( #4) Il l’avait réellement connue à une époque. Greengrass, gamine insolente, égale à elle-même, somme toute prévisible. Il avait cru l’avoir redécouverte à Poudlard. Queenie, soudain plus encline à se couler dans le moule, mais toujours pleine de caractère. Il avait vu resurgir son premier visage ensuite. Daphne, photo honteuse dans la Gazette, titre d’Indésirable, ennemie d’état, traître à son sang. Puis elle était revenue. Queenie, ou ersatz de. Soumise et docile, tête basse, pieuse victime regrettant des erreurs qu’elle imputait à l’ennemie. C'était le rôle qui l'avait le moins convaincu. Et puis elle avait encore tout bouleversé en suite. Trêve, une fois de plus, chocolats, dérapage, lourd secret, amitié vache. Sourires en coin, gestes instinctifs, taquineries sommes toutes inoffensive. Et ce soir, comme depuis un moment déjà, c’était encore une autre facette qui s’imposait. Mesquine, passive-agressive. Sourire factice, haine palpable, regard brillant d’une lueur défiante, puis sourire encore. Elle jouait avec ses nerfs, lui supposait l’intelligence du dernier des véracrasses – « Je ne vois pas de quoi tu parles, Draco. » Comme s’il était incapable de cerner les pics qu’elle lui lançait à la moindre occasion. Il s’était fait avoir à deux, trois reprises et désormais, force était de constater que la méfiance teintait inlassablement leur relation, même en période de paix déclarée. « Je ne vois pas de quoi tu veux parler mais j'aimerais que tu gardes un semblant de respect pour moi, quelle que soit la raison de ta colère. » L’agacement fit battre une veine à sa tempe. Il n’y avait pas d’erreur dans sa diatribe. Tempérament digne du personnage, exigences, railleries, elle n’aurait pas mieux fait si elle était véritablement innocente de tout affront. En dehors d’une chose : ce qu’elle manifestait pas ne vibrait pas comme l'affront, l’outrage, l'agacement, mais comme le mépris qui s’infiltre, le dégoût qui se cache sous un vain plaidoyer là où il demeurait flagrant dans l’attitude qu’elle adoptait, sa posture, son ton. Là, elle ressemblait… Elle ressemblait à l’irritable Daphne de 2001. A l’insurgée avec laquelle il avait manqué de brûler vif au cœur de Daeva, aux prises avec un Filet du Diable. A l’insurgée qu’il avait été tenté de laisser mourir là, geste qu’il aurait osé s’il n’avait été lié à son calvaire par les racines de la plante maudite. Elle le défiait, menton dressé et rage au cœur, mots bien différents de ceux d’avant mais la flamme – cette flamme qu’il avait cherchée à son retour au sein de l’élite – ravivée. Il se passait quelque chose. Il ne savait pas quoi, et il ne savait pas en quoi cela l’intéressait, mais il se passait quelque chose et ne pas parvenir à mettre le doigt dessus l’insupportait. Et à présent, elle le traitait d’alcoolique avec une audace qui aurait pu le laisser sans voix s’il n’avait été si profondément vindicatif de nature. « Intoxiqué peut-être, mais pas par l’alcool. » Un sourire d’une sympathie mensongère sur les lèvres, il se pencha légèrement en avant, pour que son visage soit à hauteur de celui de la jeune femme, la scrutant à la recherche d’une véritable réponse. « Seulement par la piètre qualité des mensonges derrière lesquels tu tentes de te cacher. Après m’avoir joué cette comédie pendant des années, j’espère que tu ne comptes pas sur moi pour y croire à nouveau. » Daphne n’était pas une poupée de glace, elle ne l’avait jamais été. Elle savait prétendre, mais en mentant sur ses émotions, pas en faisant mine de n’en avoir aucune. Trait inhérent à son caractère de feu. Alors il misa là-dessus pour son pas suivant, avançant vers elle, empiétant son espace vital. Comme en janvier dernier. Cette fois-là, elle n’avait semblé que troublée, atterrée d’être l’objet de soupçons qu’elle disait injustifiés. La proximité du blond ne l’avait pas dégoûtée comme elle l’aurait dû, et elle n’avait pas tenté de se défiler. Les mois suivants l’avaient prouvé : elle n’était pas allergique à sa présence, contrairement à ce qu’il avait constaté lorsqu'elle vivait encore parmi les insurgés. Et si ce soir cette personnalité rejaillissait… Alors elle finirait assurément par se trahir, car elle ne souffrirait pas longtemps qu’il se tienne trop près d’elle. Le plus amusant peut-être, était qu’à cause de ses souvenirs perdus, elle ne savait même pas que sa réaction instinctive de l’époque aurait été de mettre de la distance entre eux. Or si elle ne savait pas précisément comment ne pas agir, sa mascarade calculée était probablement plus difficile à peaufiner. « Il y a une question que je me pose depuis un moment. » Il posa la main sur la balustrade à ses côtés, captant finalement les coups d’œil qu’elle jetait en direction des convives. « Ils ne nous surprendront pas, j’y ai veillé », indiqua-t-il d’une voix sans timbre afin qu’elle ne puisse miser sur cette excuse pour expliquer un potentiel éloignement. Et d’en revenir à sa fameuse interrogation : « Souffres-tu d’un dédoublement de la personnalité ? » Les yeux plissés, il épiait le moindre mouvement instinctif. « Entre nous, tu n’as pas l’air d’être tout à fait toi-même ces derniers jours. » Il était bien décidé à l’acculer, tant physiquement qu’en la mettant face à ses contradictions. « Ou plutôt… j’oserais dire que tu ressembles de plus en plus à la Daphne d’avant. Celle que je haïssais cordialement, et vice versa. Celle que je traque depuis ton retour. » La légèreté de ses remarques avait disparu alors qu’il se faisait progressivement plus sombre, puis réellement menaçant. Il voulait semer le doute. Qu’elle se questionne, calcule ses réactions, hésite quant à la conduite à tenir de peur de confirmer les pensées du blond. La sous-estimait-il ? « Ton manège n’est pas assez subtile pour qu’une dose de déni et de diffamation suffise à faire passer la potion, Greengrass. A vrai dire, plus j’y pense, plus je suis certain que ton attitude correspond au comportement que tu avais adopté à Poudlard. Tu sais – à l’époque où tu cachais tes pensées derrière une couche d’hypocrisie. Tu agis différemment lorsque tu es honnête. Dans ces moments-là tu assumes tes reproches, tu les cries haut et fort, au lieu de faire semblant de rien. » Embrouiller son esprit déjà nébuleux, là était l’objectif pour l’heure. La pousser à tout faire pour légitimer ses réactions, dans l’espoir de la voir commettre une erreur et se trahir. |
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