i suspect the nargles are behind it

Avec les paroles rassurantes de Francis, Marie décréta définitivement que oui, tout se passerait pour le mieux ce soir. Cependant, en observant la scène qui avait lieu devant le musée, ses gants en peau de dragon couinèrent nerveusement en serrant la baguette en bois de sorbier un peu plus fort contre sa paume. Les paupières plissées, le regard vitreux de Grease scrutait l'avancée des deux appâts avec un air de chien blasé. D'un demi-ton, il questionna : « Vous pensez qu'ils y arriveront, un jour ? », le succès de leur entreprise clairement menacé par la démarche oscillante de  Princesse – risible comparée à fluidité naturelle de Dolorès. Harry Potter se vautra contre le bitume à ce moment-là, poitrine la première, postérieur en amont. Si la chute fit à peine sourciller Grease, le braillement perçant que Princesse laissa échapper déforma ses traits las en une fraction de seconde. « Yé ne sais même pas pourquoi yé accepté un tel plan mysoyine... », lança Hermione de sa voix chatoyante – et clairement irritée – de son corps d'emprunt. Le poète maudit se contenta de secouer de gauche à droite sa tête allongée, incrédule, avant de regarder par-dessus le buisson derrière lequel ils se cachaient : un second garde descendait les marches du musée pour rejoindre son collègue et les deux donzelles en détresse. Au même moment, « Grouise... » ; « Ricky... », dans les surnoms, Hermione et elle savaient que le plan tomberait à l'eau si Harry devait plus longtemps jouer au jeu de la séduction avec les surveillants. D'un seul mouvement, les deux insurgées se relevèrent et parcoururent la distance qui séparait le reste du groupe et les deux appâts d'un pas alerte (deux mètres les séparant malgré le caractère urgent de la situation – le type dont elle avait investi le corps  étant clairement envahi par les Nargoles, pour fonctionner (parler, marcher, courir, penser ou respirer!) tellement au ralenti). « Hey ! », lança-t-elle d'une voix dramatique pour attirer l'attention des deux gardiens tandis que bellâtre Ricky et elle levaient leur baguette magiques dans leur direction. Ce fut certainement l'offensive revendiquée dans les gestes qui incita les gardiens à reculer de Princesse et Dolorès pour... « Stupefix ! », finalement ne pas réussir à se munir à temps de leurs baguettes. Les deux masses s'effondrèrent au sol, rendues inconscientes en une fraction de seconde grâce à la synchronie des deux amies. Marie ne put s'empêcher de jeter un regard complice vers Ricky avant de faire signe au reste du groupe resté en retrait qu'ils pouvaient les rejoindre eux, les quatre conscients et les deux autres inconscients couverts par le linceul de la nuit – et des zones d'ombres procurées par les hautes statues, aussi. Derrière elle, Bellâtre, le latino, aida Princesse à se relever du plancher des vaches. « Y'espère que tou ne t'es pas fait mal, Princesse. Tout va bien Dolorès ? ». Hermione, toujours à faire passer le bien des autres, et ce en toutes circonstances. Un peu comme Bill... tiens, en parlant du loup. Les derniers membres de leur étrange bande arrivèrent à cet instant. Grease pointa les deux gardiens du pouce avant de demander aux plus sages. « Où est-ce qu'on les met ? ». Mieux valait éviter d'attirer l'attention sur l'extérieur lorsqu'ils seraient tous à l'intérieur.

Bien sur, Hank avait déjà réalisé des infiltrations dans des lieux dangereux et très sécurisés où il n'avait manifestement pas le droit de se trouver en pleine nuit un peu moins rocambolesques que ce début de mission, qui consistait majoritairement à regarder Dolores et Princesse (alias Désiré Perrault et Harry Potter, ça enlevait un certain prestige au Survivant, d'un coup) tenter (maladroitement) d'attirer un gardien dans un piège. Le pire, c'est que ça marchait, cette connerie. Hank n'en croyait pas ses yeux. Quel agent de sécurité pouvait être assez stupide pour se faire avoir de cette façon ? Surtout qu'il y avait déjà eu des attaques, même si on ne savait pas qui les avait mené. D'ailleurs, il semblait curieux à l'ancien auror qu'il n'y ait qu'un seul gardien pour faire une ronde. Soit ses collègues étaient eux aussi dans le coin et mieux valait dans ce cas s'en débarrasser le plus vite possible pour passer à la suite, soit ils étaient tous massés à l'intérieur, ce qui était tout à fait possible également.

Mais s'ils restaient là, non seulement ils ne le sauraient jamais mais en plus, ils risquaient de se faire repérer, il fallait qu'ils avancent. La rapidité et la précision étaient les maitres mots d'une mission bien réussi, et même si pour l'instant, ils étaient à couvert dans l'ombre, ça ne durerait pas éternellement. Surtout que les effets du Polynectar étaient limités, eux aussi, dans le temps, sans même parler des gardiens, ou même pire, de mangemorts qui seraient fatalement là moins de trois secondes après l'alerte s'ils étaient découverts. Il grogna, avec un brin d'impatience : « C'est trop long, on devrait déjà être entrés. » Il ne voulait pas s'instituer chef de groupe, c'était Potter qui les avaient réuni, mais il fallait faire quelque chose. Heureusement, quelqu'un pris enfin l'initiative.

S'ils peinaient déjà à entrer, qu'est-ce que ça serait à l'intérieur...Il regarda autour de lui, méfiant, avant de se pencher sur l'homme inconscient. « Joli coup, vous deux. Vous quatre, en fait. Il faudrait le bâillonner et l'attacher, sinon il fera un raffuts de tous les diables lorsqu'il se réveillera. » Il s'empara également des clés accrochés à la ceinture du gardien. « On peut le mettre dans les buissons, là...fin, si quelqu'un arrive à bouger cette baleine, il fait deux fois mon poids. » Enfin, son poid normal, pas celui de ce déguisement...enfin bref. Il fit signe à Bill «  Filez moi un coup de main, on va le mettre là... ». Ils le firent basculer dans un buisson attenant au musée.

Il avait beau faire, essayer de ne pas s'imposer, de ne pas paraître déplacé ou trop autoritaire, avec l'âge et son passé d'instructeur chez les aurors, il n'y arrivait pas. Il voulait bien faire, il ne voulait pas échouer ou que quelqu'un y laisse des plus. Il leva les clés devant ses yeux et sourit de nouveau « Qui veut avoir le privilège de rentrer le premier ? » Il fallait se dépêcher, d'autres gardiens pouvaient arriver, et l'heure tournait. « Personne ? Bon, alors, je suppose que c'est moi qui m'en charge. » Entrée prévue : entrée de service. Il fit signe aux autres de faire silence et commença à tourner la clé dans la serrure, avant d'ouvrir prudemment la porte. L'endroit était bien évidemment un couloir, une partie du musée que les visiteurs ne verraient jamais. Avantage : ils étaient prêt du pc sécurité. Désavantage : deux gardiens en sortirent immédiatement. Hank lança un stupefix sur le premier d'entre eux, mais déjà un troisième rappliquait et tentait lui aussi de leur barrer la route. Il lança avec flegme – Hank était hermétiquement indifférent et calme lors des combats, c'était sa force.  « Un coup de main, s'il vous plait, la bande ! »

Ils s'en sortiraient très bien, il en était tout à fait sur.

Tu te mords la lèvre, inquiet. Tes doigts crispés sur la poignée de ta baguette, prêt à intervenir, tu regardes Princesse et Dolorès. Surtout la dernière. Tu as laissé passer trop de choses, et cela te rend fou de le voir se mettre à nouveau en danger. Mais tu n'as pas trop le choix. Tu ne peux que le laisser y aller et te ronger les sangs. Qui a eu cette idée, sérieusement ? Peu importe, c'est toi qui t'es arrangé pour qu'il prenne l'apparence d'une demoiselle. Tu es responsable, s'il lui arrive quelque chose. Alors, serrant les dents, tu observes la scène. Princesse qui tombe, lâchant un cri très féminin. Tu te mords un peu plus la lèvre, partagé entre l'envie de rire et la craint que le plan tombe à l'eau et que les deux se retrouvent en danger. Ça ne va jamais fonctionner. Les gardiens ne sont pas assez stupides pour tomber dans le panneau, si ? Hé bien si. Tu désespères. Par moments, tu te demandes bien comment ils font pour tomber comme des mouches devant de belles poitrines et une paire de fesses. Et cela n'a rien à voir avec le fait que tes envies soient plus tournées vers les hommes que vers les femmes. Ou peut-être un peu. Juste un peu. Tu es prêt à intervenir, mais Ricky et Grease prennent les devants. Tu les suis alors, avec le reste du groupe. Les gardes sont placés dans un buisson, pour ta part tu glisses une mains sur une épaule de Dolorès. « Me rend pas jaloux comme ça, sale gosse. » N'importe quoi. C'est vraiment n'importe quoi. Mais au moins, cette fois, tu fais un minimum d'efforts pour masquer ton inquiétude pour lui. Il n'en a pas besoin, pour l'instant. Il sait pertinemment ce que tu en penses. Francis attire ton attention lorsqu'il ouvre la porte. Pas une seule seconde tu n'hésites à t'engouffrer à sa suite. Un stupéfix traverse le couloir, venant frapper un gardien de plein fouet, tandis qu'un second suit bien vite. Ton nom est prononcé, mais tu es déjà prêt. La preuve, le troisième gardien court vers vous et... Tombe brutalement. Oui, toi tu as opté pour un maléfice de bloque-jambes. Et tu ne lui laisses pas le temps de se reprendre que tu enchaînes avec un stupéfix qui le fige dans une posture assez ridicule. Mais ce n'est pas tellement le bon moment pour en rire, vous aurez tout le temps de le faire une fois de retour au QG. Fuite à cela, tu le déplaces à l'aide d'un Mobilicorpus et le dépose sur le carrelage froid des toilettes. Puis tu te tournes vers les autres. « Je propose de faire une pile humaine avec eux et de condamner la porte à l'aide d'un bon petit sortilège d'emprisonnement. Ça devrait être suffisant pour les retenir tant qu'on est dans le musée. Et tant qu'à faire, peut-être leur dessiner des moustaches, des lunettes, ou que sais-je. » Tu es nerveux. Est-ce que cela se voit ? Peut-être. Peut-être pas. Tu te forces à sourire, à lancer des plaisanteries – même si elles te viennent naturellement, chassez le naturel il revient au galop – mais au fond tu restes inquiet et sur tes gardes. Ton regard alterne entre Princesse et Francis, attendant la suite des opérations, tes doigts à nouveau crispés sur ta baguette...

La règle est simple. Lorsqu'il n'y a plus personne pour vous barrer la route, vous avez gagné. Peu importait le sort de ceux qui leur barraient la route. Hank Pepper ne pensait pas cela par manque de scrupules, ni parce qu'il voulait la victoire à tout prix, au contraire. Cela permettait de ne pas les tuer, il suffisait simplement de les mettre hors d'état de nuire. Il était un ancien auror. On lui avait appris à gérer ces situations là. Les ennemis n'étaient que rarement l'objectif, sauf sur une capture, et là c'était différent, parce que par principe, justement, il fallait les capturer vivant. Pour tous les autres types de missions, le meurtre était possible, mais c'était la dernière extrémité, le point de non-retour, la ligne que personne ne voulait réellement franchir. Qu'il avait déjà franchi. Il ne voulait pas recommencer. Tant qu'il pouvait l'éviter, en tout cas. Pour l'instant, cependant, ça se passait bien. Sur cinq gardiens rencontrés, ils en avait maîtrisé cinq ce qui était un score parfait. Il fallait cependant que ça continue le plus longtemps possible, et pour ça, il valait mieux tout prévoir à l'avance, y compris où enfermer les gardiens. « Pas sur qu'on aie le temps de s'amuser – c'est tentant, cela dit, celui là a une telle tête d'idiot...mais mieux vaut parer au plus pressé, s'ils se réveillent au mauvais moment, ils risquent de donner l'alerte. » Et ça non plus, ça ne les arrangerait pas du tout. Ils se mirent donc à la tâche pour enfermer le plus rapidement possible les gardiens dans les toilettes. « Bien, maintenant, il nous faut le PC sécurité. Normalement, un de leurs copains devrait être là-bas. » Il aurait déjà du donner l'alerte, également, m ais le silence régnait. C'était presque anormal, d'ailleurs. Soit l'alerte était silencieuse, soit le gardien avait quitté son poste, soit il s'était endormi. Pepper murmura : « Je propose que vous avanciez jusqu'au hall, je m'arrête pendant ce temps au PC secu, je vous contacte une fois là-bas via Princesse et Dewey.  »

Comme tout le monde approuvait, ils se mirent en route. Une porte commodément intitulée PC securité montra le chemin à Hank, qui murmura : « Je tourne là. Continuez, on se retrouve tout à l'heure. Bonne chance ! » Avant d'ouvrir la porte en grand, baguette en main, violemment, pour prendre par surprise un hypothétique gardien sur le qui-vive. De fait, celui-ci était bien endormi. Il sursauta quand Hank entra dans la pièce, mais n'eut pas le temps d'appuyer sur le bouton magique déclenchant l'alarme. « Il faut dormir pendant vos heures de repos, monsieur, sinon, vous ne serez jamais aptes à nous arrêter, nous autres cambrioleurs. » Il l'immobilisa d'un incarcerem, ce qui fit chuter lourdement le gardien. « Si vous insistez pour me laisser la place. Ne vous rendormez pas, je vais avoir besoin de vous si votre système refuse de fonctionner. » Bizarrement, il était toujours plus poli et calme en mission que dans la vie courante. Lui même ne comprenait pas pourquoi.

Les écrans, manifestement reliés à des appareils photos de surveillances, couvraient tout le musée, et même l'extérieur. « Seigneur, ce n'est pas qu'une caméra, on peut aussi désactiver les protections de sécurité. » Ca devait fonctionner par flux magique. Il n'avait pas le temps de se poser la question. Hank était un autodidacte. Il savait improviser, et faire tout dans l'urgence sans réellement paniquer. « Protection autour du musée, renforcée. Désactivation des protection standards, fait...évidemment, les plus importantes ne sont manoeuvrables que sur place. Très bien. » Il attrapa son miroir et commença à graver le nom de Harry puis répéta la même information à Bill une fois qu'il eut transmis au premier : « Ici Francis, je suis en place. Normalement, tout le musée est sécurisé : personne ne peut entrer, ce qui veut dire que pour l'instant, on a deux gardiens de moins à gérer. Par contre, faudra faire avec eux à la sortie. Les protections principales sont désactivées, donc les portes internes sont ouvertes, mais vous allez rencontrer une quinzaine – en fait, treize en tout – de gardiens quand vous passerez. Dites moi  où vous passez, je vous guide pour la suite – sachant que les réserves sont droit devant vous quand vous prenez l'escalier qui descend, dans le hall. A vous. »

Le gardien le regardait d'un air médusé. « Mais vous êtes quoi, exactement ? » Hank sourit. Il commençait à s'habituer à ce genre de questions. « Moi ? Je suis ce que j'ai l'air d'être :  un cambrioleur. »

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Dans un brouillard fait d'éclairs et de sortilèges informulés, le couloir principal du musée devint entière propriété de leur groupe hétéroclite. Si Grease se contenta de sourire bêtement une fois les gardiens maîtrisés, Ricky, lui, ne put s'empêcher d'épousseter son gilet en jetant un regard lourd de sens en direction de Bill. La galanterie, l'instinct de protection, ou qu'importe les règles en ce qui concernait la protection des femmes, n'était pas applicable entres sorciers égaux. Surtout pas elles, put-elle lire dans le regard suave arboré alors par la jeune femme. Marie, elle, se fichait éperdument de ce genre de conventions : ne pas se prendre un sort dés le début des opérations était plus qu'appréciable selon elle. On ne pouvait pas retirer l'instinct protecteur de Bill d'un simple mouvement du poignet, de toute façon.

Le temps que les gardiens ne soient enfermés dans une pièce attenante, l'homme aux traits dépressifs se tourna vers Ricky pour lui jeter un regard profond (plus vif encore que le véritable Grease n'ait jamais réussi à produire) empli d'encouragements silencieux. D'ici quelques minutes, Hermione et elle seraient séparées. Et sous Polynectar. C'était surtout cette donnée qui inquiétait la sorcière la plus douée de son âge : elles ne savaient pas ce que le mélange de deux doses pouvaient provoquer sur le long terme. Marie savait. Mais elle avait préféré ne rien révéler à Granger. Elle comptait juste sur sa chance pour que Luna n'apparaisse pas avant la fin de la mission. Il y avait bien plus de personnes autour d'elle en cet instant qu'un mois auparavant, après tout.

L'idée de dessiner de drôles d'arabesques sur le faciès des gardiens attira immédiatement l'attention sélective de Grease. Marie était prête à plonger la main dans sa besace afin d'y attraper le stylo-plume qu'elle avait emprunté à Hermione (quelle magnifique invention moldue ! Qu'est-ce que ça fait ? - Comme les plumes sorcières. Remets-le à sa place quand tu n'en auras plus besoin, surtout, Luna !) pour finalement figer tout mouvement en entendant résonner la voix de  Francis. Si Luna fut grandement amusée par le décalage détonnant entre le physique d'emprunt et la véritable apparence de son oncle, le rappel à l'ordre implicite, lui ôta toute envie facétieuse typiquement Shin-esque de l'esprit. Une mission les attendait et pour le moment, le fait que tout ne se passait absolument pas comme prévu avait le désagrément de lui faire oublier l'importance de leur raid imprévu. « Je propose que vous avanciez jusqu'au hall, je m'arrête pendant ce temps au PC secu, je vous contacte une fois là-bas via Princesse et Dewey.  ». Grease dodelina de la tête, acquiesçant fermement d'un mouvement las, avant que le petit groupe ne se mette en mouvement d'un seul et même bloc, toutes baguettes dehors, furetant le long des murs du couloir, jetant des Nox sur les bougies sorcières qui se présentaient en chemin.

« Je tourne là. Continuez, on se retrouve tout à l'heure. Bonne chance ! ». Séparés de leur Oeil omniscient (Hank pénétrait alors dans la salle de surveillance), les insurgés continuèrent leur évolution furtive (aussi furtive qu'elle puisse être avec Princesse et Grease dans leurs rangs...) pour finalement s'adosser de part et d'autre de l'immense arche marbrée qui ouvrait sur le hall principal et ovale du musée. Deux lourds et immenses escaliers en colimaçons étaient perchés dans le vide, au beau milieu du hall : leur ticket vers les galeries d'arts. « Aucun gardien en vue... c'est bizarre, non ? », souffla la voix lancinante de Grease. Ricky, lui, fixait les marches d'un air sévère. « Ce sont des escaliers mouvants. En pleine nuit, je suis certaine qu'ils sont programmés pour emmener les intrus n'importe où : j'ai lu qu'ils pouvaient se scinder en cours de route. Ėviter de tomber dans le vide. » ; « Nous allons donc jouer pour grimper, c'est ça ? », la remarque joyeuse s'évanouit dans les airs lorsque les miroirs de Bill et de Harry scintillèrent de concert. « … Dites moi  où vous passez, je vous guide pour la suite – sachant que les réserves sont droit devant vous quand vous prenez l'escalier qui descend, dans le hall. A vous. ». Ricky jeta un regard entendu en direction de Princesse et Robin et annonça au groupe. « Les galeries d'abord. Les réserves, ensuite. Tout le monde est d'accord ? ». Aucune réponse mais par les regards, les insurgés silencieux réaffirmaient leur volonté de fer. « C'est parti... », Grease et Ricky se relevèrent et après s'être séparés, alors à la tête de leur propre groupuscule de quatre insurgés, ils se présentèrent face à leur escalier respectif : Hermione devant celui de gauche, Marie devant celui de droite. Se retournant vers Dewey, mais s'adressant aux trois hommes qui l'entouraient, l'insurgée déclara. « Tous sur la même marche, dés que l'escalier bouge, on s'arrête, on attend, et on reprend l'ascension. Et ainsi de suite, jusqu'à la première galerie qui se présentera à nous, okay ? ». L'escalier emprunté par le Trio et Princesse se mit à trembler : ils avaient commencé à monter les premières marches ensorcelées.

Les escaliers mouvants avaient toujours été son terrain de jeu préféré à Hogwarts.

Bon, ils sont finalement entrés. Aussi bizarre que cela puisse paraître – peut-être que Merlin veille sur eux ou qu’il a la flemme de les emmerder en leur barrant la route de mille épreuves dangereuses. Princesse donne un coup de coude violent dans les côtes de Ron. « Arrête ça, Robin, je me sens violé. » Son acolyte affiche un air outré mais détourne tout de même ses yeux de la poitrine de Princesse. Le balafré se focalise sur le groupe et les environs, acquiesce quand c’est nécessaire pour montrer son accord à Francis – qu’est-ce qu’ils auraient fait sans lui, franchement ? « Je tourne là. Continuez, on se retrouve tout à l'heure. Bonne chance ! » Après un autre hochement affirmatif, ils se mettent en position ninja et restent serrés les uns aux autres, baguettes en main, prêts à tout sur le chemin les menant jusqu’au hall principal. « Aucun gardien en vue... c'est bizarre, non ? »  Grease ne s’imagine pas à quel point il a raison… Et si les gardiens étaient tous rassemblés vers un point précis, vers le monument le plus important, offrant presque les babioles sans importance aux cambrioleurs ? Et si le monument en question était un Horcruxe ? Soit sa théorie est juste, soit les gardiens n’ont pas remarqué le cambriolage – au choix. « Ce sont des escaliers mouvants. En pleine nuit, je suis certaine qu'ils sont programmés pour emmener les intrus n'importe où : j'ai lu qu'ils pouvaient se scinder en cours de route. Ėviter de tomber dans le vide. » Fantastique, il ne manquait plus que ça. « Nous allons donc jouer pour grimper, c'est ça ? » D’un côté, ça enchante Harry qu’il y ait un peu plus d’actions ; c’était trop simple, jusqu’ici. Mais d’un autre côté, c’est le genre d’épreuves qui fait ressortir sa maladresse… il espère ne pas se casser la gueule. Il n’a pas le temps de grogner de frustration, sortant son miroir pour écouter les instructions de Francis : « Ici Francis, je suis en place. Normalement, tout le musée est sécurisé : personne ne peut entrer, ce qui veut dire que pour l'instant, on a deux gardiens de moins à gérer. Par contre, faudra faire avec eux à la sortie. Les protections principales sont désactivées, donc les portes internes sont ouvertes, mais vous allez rencontrer une quinzaine – en fait, treize en tout – de gardiens quand vous passerez. Dites moi  où vous passez, je vous guide pour la suite – sachant que les réserves sont droit devant vous quand vous prenez l'escalier qui descend, dans le hall. A vous. » « Bien reçu. On va se séparer en deux groupes pour prendre l’escalier. On te tient au courant, Francis. » Et il coupe la communication, rangeant son miroir dans sa poche. Les deux groupes se mettent en position, l’un à gauche, l’autre à droite. Sans plus attendre, leur groupe monte déjà les premières marches. Lorsqu’il atteint la dernière marche, Harry jette un coup d’œil dans le couloir et repère trois gardiens à cinquante mètres d’eux. « Ils sont trois, faudra être discrets pour pas en rappliquer d’autres. » Les gardiens semblent plus en forme que les premiers, ce qui risque de corser les choses. Mais ils sont quatre et n’ont pas été repérés pour l’instant, ce qui est à leur avantage. Toujours en mode ninja, ils serpentent aussi discrètement que possible et lancent des Stupefix plus efficaces qu’autre chose. Les portes massives de la première galerie se trouvent à leur droite, Préhistoire et Civilisation mystique, sauf qu’ils ont trois gardiens sur les bras et pas de toilettes pour les planquer. « Merde, on fait quoi d’eux ? » Si un gardien décide de vérifier la surveillance dans le couloir et qu’il tombe sur ses comparses stupéfixiés… « Princesse, tu devrais faire le guet sous ta cape. Pendant ce temps, on entre, on prend ce dont on a besoin et on sort. Ça ne devrait pas nous prendre plus de dix minutes. » dit Hermione, un peu incertaine de l’efficacité de son propre plan. Il acquiesce et sort sa cape d’invisibilité. « Faites attention. » Sa baguette levée, il se poste près des gardiens et s’improvise gardien de musée sous sa cape. Génial.