Si l’on suit les consignes, là était toute la difficulté des « activités de groupe », voilà pourquoi je préférais travailler seule ou au moins être présente pour m’assurer de la bonne marche de l’activité en elle-même. Je n’aimais pas perdre le contrôle, marché dans le brouillard et en réalité je n’en avais pas le loisir. A quoi bon créer une potion si on ne voit pas par soi-même les effets ? J’avais beau lui avoir décrit succinctement les couleurs que j’avais pu apercevoir cela ne restait très vague. Quelque chose m’échappait sans doute dans la démarche à moins que ce ne soit mon côté un peu rigide, trop… sérieux ? Concernant le chrysope j’acceptais la réflexion même si en réalité cet ingrédient n’avait que peu, très peu d’effets indésirables avec les autres ingrédients et encore moins avec les divers liquide dans lesquels on pouvait mélanger une potion, voir la faire « cuire », il était essentiellement utilisé comme un stabilisateur. Mais n’ayant absolument aucune idée des ingrédients qu’il avait pu utiliser je ne me permettais pas de faire le moindre commentaire. Oui même si je plains les premiers à tenter l’expérience… Les êtres de l’eau ne sont pas vraiment très accueillants… Non pas que les sorciers le soient d’avantage mais les premiers à entrer en contact direct avec les êtres de l’eau allaient devoir se montrer patient, les apprivoiser avant d’obtenir quelques informations. Mais l’immersion totale est sans doute la meilleure façon d’avoir des informations sur leur vie sociale et leurs habitudes. Au fond comme les nés-moldus tout juste arrives à Poudlard… ils étaient noyés dans la masse d’information qu’on leur donnait ici. C’était assez dure à imaginer pour quelqu’un qui, comme moi, baignait dedans depuis sa naissance. Il ne faisait aucun doute en revanche que je serai complétement perdu dans un monde entièrement moldu. Quoi qu’il en soit c’est un très beau projet. Découvrir les autres… ça n’était pas habituel dans le petit monde étriqué auquel j’appartenais même dans celui des Serpentard d’ailleurs. Alec était un garçon plein de surprise, mais ça n’était, selon moi, pas un frein ni même désagréable. Au contraire même discuter avec lui ne ferait couler aucune goutte d’encre puisqu’ il faisait partie de ma maison tout en me permettant d’avoir des conversations plus variés qu’entre sang-pur. Non, je commençais à apprécier ce garçon. Je l’écoutais avec la même attention qu’on offre à un professeur. Il avait seulement une poignée d’années de plus que moi mais il semblait déjà avoir eu plusieurs vie. Il avait voyagé, découvert d’autres magies, d’autres sorciers et son discours m’intéressait. Il avait vécu mon rêve et je l’enviais. Je n’ai pas pris l’étude des runes comme matière optionnelle mais j’en connais les bases, j’ai un ami, à Serdaigle qui en connait sans doute plus que beaucoup d’élèves de dernière année… Mais peut-être pas le côté « gravons les runes dans les os »… Ardal Ollivander qui, bien que d’un an mon cadet était vraiment calé dans cette matière, il devait avoir lu tous les grimoires qui parlaient de cette matière en long en large et en travers et à force de l’entendre j’avais moi-même appris quelques petites choses. Pourtant je n’avais pas choisi l’étude des runes, lui préférant la divination, les soins aux créatures magiques et l’arithmancie même si j’avais déjà quelques soucis avec le professeur Trelawney qui, dès le second cours, m’avait confié que sa boule de cristal lui avait dit de se méfier de la fille Lestrange qui « apportait la mort »… charmant, vraiment. Comme si je n’avais pas assez de mon passé et de mon présent pour me sentir coupable, elle tenait de me pourrir l’avenir. Non non ça ne me dérange pas d’écouter quelqu’un d’aussi passionné. Il allait vraiment falloir que je parle de lui à Ardal, ils devraient vraiment bien s’entendre ces deux-là, dommage que ce soit la dernière année d’Alec. Je ne relevais pas le détail du né-moldus, je m’en fichais comme de mon premier chaudron –dont je ne me fichais pas c’était un cadeau de Severus pour mes six ans- mais passons. Je me mordais légèrement la lèvre inférieure avant de demander, un peu hésitante mais curieuse d’avoir une réponse. Vous vous intéressez également aux magies plus… sombres? Oui, les clichés étaient bien souvent fondés sur un fond de vérité, les Lestrange avaient une collection impressionnante d’artefacts et de grimoires concernant cette magie aussi sombre que puissante et j’avais passé de longues heures le nez dans ces livres. J’ai entendu parler des techniques «vaudou » en Afrique et en Amérique, qu’elles seraient plus ou moins liées aux têtes réduites comme celle dans le magicobus ou à l’entrée des trois balais. Puisqu'il semblait connaître l'Afrique et l'Améque il connaissait peut-être... Il m’était arrivé de parler avec celle du magicobus une conversation à trois avec Stan Rocade… j’aimais bien ce mode de transport chose assez étonnante pour une sang pur.