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sujet; You'll never get used to it [Gwen] [soirée du 12/09/02] |
| Autant il pouvait y avoir au Ministère des moments que Rabastan appelait les périodes creuses et qui pouvaient parfois se compter en jours, parfois en semaines autant parfois les évènements se précipitaient de manière tout à fait irraisonnés et c’était comme si tous les cataclysmes du monde avaient décidé de se déchaîner sur eux en l’espace de quelques pauvres journées. En toute objectivité il ne savait pas ce qu’il préférait : tourner en rond sans rien avoir à se mettre sous les crocs en dehors des questions d’administration ou bien devoir marathoner dans toute l’Angleterre pour exécuter tel ou tel ordre, pour régler telle ou telle affaire, pour mettre fin à ceci, exterminer cela et évidemment tout cela dans le laps de temps le plus court possible (sinon ce n’était pas drôle évidemment). Une journée plus tôt il avait été occupé à réduire à zéro la population de Godric’s Hollow, ce qu’on ne pouvait pas considérer comme quelque chose de particulièrement anodin, en compagnie de certains collègues. Aujourd’hui même s’il n’y avait pas pris part lui-même il avait été mis au courant sur le tard (technique qui faisait ses preuves) de l’assaut des pseudo-Insurgés sur le musée et on pouvait dire qu’il suivait de loin cette affaire (comprendre par là qu’il irait s’enquérir par la suite des résultats), on pouvait estimer de fait qu’il s’agissait d’une période dite survoltée. À rajouter à cela que son fils allait se marier mais qu’il était toujours, faute d’informations complémentaires, dans le flou le plus complet en ce qui concernant l’avenir marital de son cadet. Rabastan n’avait donc pas le temps de s’ennuyer, pour sa plus grande joie, mais la fatigue et la pression que toutes ces situations accumulaient commençait à se faire sentir.
C’était donc un Rabastan très légèrement à cran qui débarqua à Saint Mangouste, dans la soirée qui suivait l’attaque du musée. Ce raid qui devait à la base ne pas être particulièrement violent avait apparemment tourné au cauchemar pour absolument toutes les personnes présentes. Dès qu’on n’est pas présent pour gérer ces histoires… En toute mauvaise foi bien entendu, mais c’était trop savoureux de pouvoir dans la plus parfaite honnêteté se foutre de l’incompétence des autres sans avoir à craindre soi-même un retour de flamme qu’il n’allait pas s’en priver. De Mangemort à Mangemort il avait appris dans les grandes lignes ce qui s’était passé, maintenant il se devait de se rendre à l’hôpital en tant que Directeur blabla pour constater le nombre des victimes civiles de ces monstrueux Insurgés. Lui qui n’aimait pas la paperasse il était servi, cette affaire comptait pour double, il y avait l’officiel et l’officieux et les deux explications devraient à un moment ou à un autre passer par son bureau. Quand il parlait de journées pleines… « Monsieur Lestrange, c’est au sujet de …? » Il interrompit l’hôtesse d’un geste de la main et se permit de continuer à traverser le hall en ignorant les (très faibles) protestations de la fonctionnaire. Quand il pensait aux gens qui faisaient la queue pour attendre de se faire soigner… C’était un désagrément qu’il n’aurait jamais à connaître. Les autres membres du personnel d’accueil qui jalonnaient le hall crurent comprendre que Monsieur Lestrange n’était pas en état d’écouter les choses qu’ils pouvaient avoir à lui dire, quelques furent l’objet de ces choses, et s’écartèrent l’air de rien de son passage. Le bonhomme savait parfaitement où il devait aller pour trouver la personne qu’il cherchait, en l’occurrence un employé de la Brigade de la Police Magique qui, après avoir supervisé l’évacuation d’une partie des civils vers l’hôpital, devait lui faire un rapport un peu plus officiel de ce qui s’était produit dans ce maudit musée. Demain il réentendra plusieurs autres versions, de Mangemorts sous polynectar, de civils, d’autres membres de la BPM, lira ce que certains auront bien voulu écrire à ce sujet et pourra classer cette affaire (mais quel bazar, par Merlin quel bazar ! Et qui avait envie de garder des traces écrites de ce genre de mission ?). Sachant qu’il devait aussi s’occuper de tout ce qui concernait l’après Godric’s Hollow. Il ne serait pour une fois pas fâché de voir une journée de repos arriver… Enfin, ses pas le menèrent directement là où il voulait aller (il avait une connaissance de cet endroit qui commençait à être assez inquiétant) et il trouva son informateur de la soirée. Tout ce trajet (bon il avait transplané, ce n’était pas comme si il avait souffert des heures pour venir jusqu’ici non plus) pour apprendre qu’il y avait bel et bien eu des morts, dont une Romero (qui travaillait dans on ne savait quel département) apparemment tuée par deux Insurgés (sérieusement ? on leur donnait les moyens de faire un raid sans trop de casse et ils nous tuaient une employée du Ministère ! ), plusieurs blessés civils et quelques blessés également du coté Ministère. C’est quand le sorcier arriva aux blessés civils qu’il fut pris comme qui dirait d’un certain malaise. « Et… monsieur il y a également… Vous devriez savoir que, ahem… » d’accord, d’expérience ce genre d’introduction embarassée ne donnait rien de bon. Et la plupart du temps les gens prenaient tout leur temps pour dire la chose qui fâchait. Ce qui était une très mauvaise stratégie, Rabastan avait une nette tendance à l’impatience dans ce genre de cas et ne supportait pas les longues introductions gênées. « En fait parmis les… euh… » il dut faire une grimace très expressive puisque le subalterne s’arrêta court dans sa phrase et eut besoin d’une petite poussée pour continuer : « Tu crois que j’ai l’intention de passer ma nuit ici par Merlin ? » c’eut l’effet escompté. « Non, non, pardon Monsieur. C’est à propos des victimes. » « Eh bien quoi les victimes ? » C’est bon il avait compris qu’il y en avait eu, mais qu’y pouvait-il ? Il n’allait pas passer dans toutes les chambres de l’hôpital en distribuant des ballons de baudruches aux convalescents en chantant des chansons pour leur rendre le sourire non plus ! D'accord il était un peu là pour serrer des mains, assurer aux victimes de son plus plein de irrépressible soutien, causer un peu sur la barbarie sans noms de ces infâmes Insurgés mais il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin. La communication avait du bon, mais avec un bonhomme comme Rabastan ça pouvait vite tourner au vinaigre. « Votre fille, Mademoiselle Gueniè- » « Quoi ma FILLE BORDEL DE MERLIN ? » Quoi sa fille ? Qu’est-ce qui s’était passé ? Qu’est-ce que sa fille venait faire dans cette histoire ? Sa fille n’était tout de même pas… « Elle était dans le musée lorsque… » Il fut une nouvelle fois interromput par le regard de Rabastan, craignant peut-être que le Mangemort ne passe ses nerfs brusquement sur lui. Il crut bon d’ajouter rapidement : « Ellenestpasmorte. » Une chance pour toi mon gamin ! Une chance pour tout le monde qu’elle ne soit pas morte. Mais est-ce qu’il croyait que ça suffisait ? « Nous reverrons ça plus tard… » articula-t-il. Il n’avait pas vraiment de temps à perdre avec les papiers maintenant qu’il savait que sa fille s’était une fois de plus retrouvée dans une situation dangereuse. Mais que faisait-elle dans ce musée ? Pourquoi le sort s'acharnait à toujours mettre les membres de cette famille au mauvais endroit et au mauvais moment ? Est-ce qu'ils avaient fait quelque chose qui méritait un karma aussi monstrueusement punitif ? (en fait mieux valait ne pas réfléchir à cette question trop en profondeur...) Il longeait un large couloir bordé de chambres, l’hôpital n’était pas un cri silencieux et il entendait différents éclats de voix, des gémissements, des conversations plus calmes, des cris. Il n’y prenait pas garde. Il allait redescendre et choper une de ces hôtesses pour lui demander si sa fille était présente ici et si oui, où. C’était peut-être ça d’ailleurs qu’on avait cherché à lui dire tout à l’heure… Il passa devant une porte et entendit un cri. Différents des autres. Un cri qu’il entendait avec beaucoup plus de force que tous les autres. Le genre qui retournait le ventre. Il n’avait pas besoin de réfléchir pour comprendre, l’instinct faisait le travail à sa place. Il posa sa main sur la poignée de la salle et l’ouvrit à la volée sans prendre la peine de toquer poliment. Il ne s’était pas trompé, tout du moins son instinct ne l’avait pas trompé : Gwen se trouvait dans cette chambre. Il s’immobilisa dans l’encadrement de la porte : des Médicomages se tenaient autour d’elle et sa fille visiblement n’avait aucune envie de le laisser approcher. Et surtout, surtout… Elle était couverte de sang. DE SANG ! Mais… Qu’est-ce qu’on avait fait à son enfant ? Pourquoi est-ce que ces guérisseurs s’obstinaient à vouloir faire on ne savait quoi (il n’avait vraiment aucune notion de guérison quelle qu’elle soit) alors qu’il l’entendait hurler depuis le putain de couloir ? « Putain de Merlin, qu’est-ce qui se passe ici ? Qu’est-ce que vous faites à ma fille ? » Il avait sorti sa baguette sans même s’en rendre compte et était littéralement prêt à foudroyer le moindre type qui tenterait de toucher Gwen. Il ne lui venait pas du tout à l’idée qu’ils aient envie de l’aider ; il voulait juste que personne ne s’approche plus de Gwen, ne fasse crier Gwen.
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| Pourquoi avais-je la douloureuse impression que quoi que je fasse, quoi que je dise ou pense tout se retournerait invariablement contre moi? Bien sûr l’idée du musée n’était pas la mienne et je pouvais toujours trouver des raisons “valable” de me trouver au mauvais endroit au mauvais moment, toujours. Néanmoins je ne pouvais que penser que mes ancêtres avaient du faire quelque chose d’extrêmement grave pour pourrir ainsi la vie de la génération actuelle et plus précisément pour ME pourrir la vie! Après le musée ou Aramis et la brigade nous avaient sauvés on nous avait rapidement envoyés à Sainte Mangouste. Au service des urgences, j’avais été rapidement pris en charge et donc séparé d’Aramis, Nyssandra et Eris. Tous pris en charge par un médicomage et des infirmiers dans une pièce différente. Je n’avais pu échappé au tri cette fois-ci et avant même que je ne puisse réagir on m’avait conduite dans une salle d’examen et on s’affolait autour de moi. Mon coeur s’accélérait rapidement, la peur, l’angoisse me vrillait l’estomac. J’avais perdu toute notion de patience et de bienséance et je m’agitais pour les éloigner de moi malgré la douleur. Ca n’est pas mon sang laissez moi tranquille!! On s’occupe de vous, ne vous inquiétez pas. Ne me touchez pas!! Nous allons juste vérifier votre état de santé, ne vous inquiétez pas c’est indolore, juste un petit bilan... La était tout le problème. Baguette tendue dans leurs direction je refusais à quiconque de m’approcher. Malgré ma santé dîtes “fragile” je n’avais aucun dossier ici. Si, un seul, celui qui mentionnait ma naissance en ces murs. J’étais née ici, du moins Cedrella, comme beaucoup de sorcier mais plus jamais par la suite un médicomage n’avait eut le droit de m’approcher. Voyons miss Lestrange, cessez de vous agiter nous ne pouvons vous soigner correctement dans ces conditions.Laissez moi, je vais bien LAISSEZ MOI !!! Je me débattais encore quand la porte s’ouvrit pour laisser entrer Rabastan qui ne perdit pas une seconde pour menacer les médicomages présents. Monsieur Lestrange, nous ne faisons que notre travail, nous tentons de soigner votre fille au mieux mais elle refuse de se laisser ausculter. Mon regard était perdu, affolé, anxieux, jamais encore je n’avais laissé voir tant de mes faiblesse. Rabastan comprenait il seulement pourquoi je refusais qu’on me soigne, pourquoi je refusais qu’on me touche? Je.. je... ne veux pas, je ne peux pas... Ma voix était brisée, je ne voulais pas que quelqu’un puisse voir, que quelqu’un puisse savoir ce que cachait mes vêtements, ce que camouflait mes sourires. Les conséquences de sort malheureux, chacun souvenirs douloureux de l’acharnement avec lequel ma mère s’évertuait à me faire payer ma présence au sein de sa famille. Les gifles n’avaient pas laissés de trace, les sorts en revanche c’était une toute autre histoire... Severus avait été le seul à me prodiguer des soins, le seul à connaitre chaque fêlure, chaque cicatrice sur ma peau. J’implorais Rabastan du regard, il devait comprendre, il savait... du moins il en savait assez. Il pouvait lire les souvenirs que tout cela me rappelait, le poignet, les côtes... Papa... A ce moment précis je me fichais bien de ne pas maintenir l’image de la parfaite petite fille de l’élite, j’avais simplement l’impression d’être dans une voix sans issue, coincée. Il devait me sortir de là, il devait m’aider à ne pas éventer mon secret. Personne ne devait savoir ce qu’il se passait derrière les portes du manoir Lestrange. Si cette partie là de mon passé était dévoilé tout le reste finirait invariablement par suivre... et ça, je ne pouvais pas le permettre. Voilà pourquoi ma main tenait fermement la baguette d’Eris que j’avais conservé sans y prendre garde. Voilà pourquoi tout mon corps tremblait, pourquoi mon regard était embué de larmes et que la douleur était passé au second plan loin derrière la peur. Ce n’est pas mon sang, je n’ai que quelques bleus... Si on occultait mes poignets rongés par les liens qui saignent encore et les quelques morceaux de verres provenant des vitres brisées sur mes avants bras, je disais vrai, le reste n’était que de simples ecchymoses. Ca et... sans doute de trop nombreuses images horrible en tête, comme celle de mon collègues déversant tripes et sang sur moi alors qu’une créature le dévorait vivant. Monsieur, il faut la raisonner, ses plaies doivent être prises au sérieux. Si la majorité des personnes présentes dans la salle semblait renoncer devant mon entêtement, le médicomage était bien trop consciencieux à mon gout. Il avait vraiment l’air d’avoir l’intention de me soigner même si pour cela il devait m’assommer. Sans doute pour mon propre bien pensait il. |
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| C’est assez étrange… Il n’avait pas vraiment de raison de s’angoisser : c’était un hôpital et les gens ici n’étaient pas là pour tuer, ils étaient là pour soigner. Pour la soigner. De ce que lui avait fait les autres crétins. Elle avait le don… Ils avaient le don aussi. À croire qu’ils s’acharnaient sur elle : « Monsieur Lestrange, nous ne faisons que notre travail, nous tentons de soigner votre fille au mieux mais elle refuse de se laisser ausculter. » Son regard passa du Médicomage à sa fille qui était dans un état d’anxiété un peu trop avancé à son goût. Comme il ne l’avait jamais vu avant même. Lui qui n’était déjà pas un modèle de quiétude, voir Guenièvre dans cet état n’aida en rien. Pourtant il baissa sa baguette, il ne se souvenait même pas de l’avoir sorti. Quel idiot. C’est un hosto, pas le Ministère. Ils ne vont pas la manger. Ce n’était jamais le bon moment, il intervenait encore une fois trop tard : prêt à tout péter lorsque les autres tentaient de réparer, impuissant ou bien ignorant quand il devrait agir. « Je.. je... ne veux pas, je ne peux pas... » Il s’avança dans la pièce, pour se rapprocher d’eux, pour se rapproche de Gwen dont le timbre de la voix l’inquiétait bien plus que le sang qui la recouvrait. Mais son pas était hésitant, si elle ne voulait pas être approché par des professionnels, il ne voyait pas pourquoi elle se laisserait approcher par lui. Il ne pouvait pas l’aider. « nous tentons de soigner votre fille au mieux » qu’il disait le guérisseur, et Rabastan voulait que Gwen aille mieux, tout de suite et maintenant. Mais lui ne pouvait rien faire. Il croisait son regard. Il pouvait comprendre l’horreur de certaines personnes pour les hôpitaux, il se souvenait de la manière qu’avait eu Hécate de bondir hors de son lit sitôt réveillée et il savait très bien que lui-même ne laisserait jamais le moindre bonhomme en blouse s’approcher de lui. Mais Gwen… était une jeune fille, pas une guerrière. Elle n’avait pas de raisons de… Ses yeux bleus s’accrochaient aux siens alors qu’il était maintenant aussi proche d’elle que des guérisseurs : « Papa… » Oh… Oh. Guenièvre ne l’appelait pas papa. Elle l’appelait père et le vouvoyait et il n’avait jamais osé l’en empêcher même si cela le faisait grincer des dents, parce qu’il n’avait pas le droit de lui imposer quoi que ce soit. C’était déjà assez heureux qu’elle daigne reconnaître un lien de parenté avec lui, il n’avait jamais voulu forcer et risquer de la perdre complètement. Papa ? La voix brisée et les tremblements… Sous le choc. Rabastan crut comprendre toutefois. « Ce n’est pas mon sang, je n’ai que quelques bleus... » Elle n’avait peut être que quelques bleus du à cette affaire mais il avait cru comprendre qu’il existait une personne qui lui avait causé bien plus que des bleus. Ses jointures blanchirent autour de sa baguette. Il n’avait pas besoin dans des moments pareils qu’on lui rappelle à quel point il avait de raison de haïr sa femme. Eh alors ? Que tout le monde sache ! Pour une fois que tu n’es pas le méchant de l’histoire… Non… Si Gwen était dans un état pareil… Elle est en état de choc. Elle est désorientée ! C’était peut être ça, et il se faisait des idées. Ou bien elle voulait vraiment échapper à tout ça. Pour qu’elle l’appelle papa il fallait au moins que l’urgence soit maximale. « Monsieur, il faut la raisonner, ses plaies doivent être prises au sérieux. » Après le "Papa", le "Monsieur" on avait beau dire il ne s’y habituait pas. Son regard quitta Gwen pour revenir vers le Médicomage… Bien, quoi qu’il fasse il aura de toute évidence le sentiment d’être le plus mauvais père que cette terre ait porté : les aider à ausculter Gwen contre le désir de sa fille ? C’était certainement ce qui était recommandé médicalement parlant, mais certainement pas sentimentalement parlant. Il l’avait déjà abandonné plusieurs fois, il ne voulait pas persister dans cette voie. Virer le personnel, comme il pouvait très certainement le faire sans difficulté ? Il cédait au désir de Guenièvre certes mais mettait peut-être sa santé en danger. La paternité… était quelque chose de très très compliqué. Mais il avait tout de même la vague impression d’avoir plus de mal que la moyenne dans ce domaine. Et pourtant il y mettait de la bonne volonté. Il du rester quelques secondes à scruter le visage du Médicomage, et que ce soit de la mauvaise foi made in Lestrange ou bien un vrai pressentiment, il estima que sa tête ne lui revenait absolument pas. Si Gwen ne voulait pas le voir s’approcher, il ne le voulait pas non plus. Quand il parla, sa voix était ferme et calme : « Je ne suis pas guérisseur monsieur et je n’ai pas l’intention de vous apprendre votre métier, mais je doute que forcer une patiente en état de choc après avoir vécu un épisode traumatique comme une agression physique à subir des examens soit une bonne chose. » Il jeta un regard sur les bras de Gwen pour constater que les quelques bleus incluaient aussi des poignets en sang et des bras gercés de morceaux de verres… C’était bien sa fille. Il se rapprocha d’elle, jusqu’à se mettre juste ses cotés : « Faites le aux autres blessés si ça vous tient à cœur, mais ne vous approchez pas de ma fille. Elle en a assez vu pour aujourd’hui. Laissez-lui au moins le temps de se calmer. Vous pourrez toujours revenir après. » Rabastan commençait à développer des stratégies de fuite d’hôpital digne des grands généraux de l’Antiquité : une fois le personnel hors de la chambre, filer à l’anglaise n’était qu’une formalité très simple à accomplir. Alors que le guérisseur ouvrait la bouche certainement pour émettre un avis médical pour soutenir sa thèse de laissez-moi m’occuper de ma patiente Rabastan le coupa d’un geste : « Non non… Revenez plus tard si vous voulez mais laissez-là tranquille pour le moment. » Sa main frôle l’épaule de Gwen. Sa voix n’était que très moyennement assurée lorsqu’il reprit : « Je m’occupe d’elle. » Haha… Il n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait faire mais tout ce qu’il souhaitait en cet instant était que Guenièvre cesse de trembler comme elle le faisait. Et qu’ils partent tous. D’ailleurs ils semblaient hésiter, si la plupart des assistants se rapprochaient de la porte, le guérisseur qui tenait à son auscultation paraissait avoir pris racine. Sa mâchoire se durcit quand il leva légèrement sa baguette sur le Médicomage : « Il serait dommage que vous ayez besoin d’une batterie d’examen alors que tant de patients attendent votre venue, monsieur. » Il aurait fallu être le dernier des abrutis pour ne pas comprendre. Le bonhomme avait toutefois l’air plus réprobateur qu’effrayé lorsqu’il se décida à quitter la pièce. Dommage. Il claqua la porte dans son dos évidemment. Pourquoi les gens devaient-ils toujours claquer les putains de porte pour montrer leur rage ? Le faisait-il lui ? Bon, alors ! Sa baguette était déjà levée et il n’eut qu’à faire un geste du poignet pour rouvrir la porte doucement. Puis il la rangea à sa ceinture. « Gwen… » Ses tremblements semblaient d’autant plus impressionnants qu’elle était petite. Il connaissait bien ce genre de réaction et c’est pour cela qu’il fit extrêmement attention quand il leva ses deux mains vers elle pour les poser sur sa main qui tenait la baguette… Qui ne paraissait pas être la sienne d’ailleurs, mais il n’était pas expert en baguette. Il serra doucement ses doigts autour de ceux de Gwen, plia un peu les jambes pour être à sa hauteur : « Hey, tu peux la lâcher maintenant. » Il ne craignait pas vraiment qu’elle ne lui lance un sort, mais il voulait qu’elle puisse se sentir à l’abri maintenant. Juste… en sécurité. « C’est fini Gwen… » De sa main gauche, très lentement, il essuya les joues de la jeune sorcière sur lesquelles les larmes avaient roulés. « Plus personne ne va te faire du mal ici. » Comme quand elle se réveillait en pleine nuit parce que son doudou avait était éjecté loin de ses petites mains. Il voulait la serrer dans ses bras, mais vu son état il ne voulait pas faire le moindre geste qui aurait pu être interprété comme une attaque. Alors il resserra son emprise sur sa main qui tenait la baguette et répéta, comme si les paroles étaient suffisantes à elles seules : « C’est fini ma princesse. Tu n’as plus besoin de ça. »
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| J’avais toujours eu un profond respect pour ceux qui exerçait ce difficile métier, mais de loin, tant qu’ils ne me touchaient pas. Tant que leurs sorts restaient éloignés de ma personne et de mon histoire. Tant que mes propres failles n’étaient dévoilées à personne. Alors oui j’avais peur, j’avais mal et j’étais perdue terrifiée de voir mes secrets tombés les uns après les autres. Le musée était la goutte d’eau qui faisait débordé le vase, je ne pouvais pas éternellement me contenir, sourire quand j’avais envie de pleurer, rire quand j’avais envie de hurler. C’est sans doute pour ces raisons que je vivais l’empressement des médicomages à vérifier mon état de santé général comme une réelle agression. Qu’ils aillent s’occuper d’Aramis, Nyssandra et Eris, mon frère et mes amies en avaient plus besoin que moi et ils seraient sans doute bien plus coopératifs (sauf si d’aventure ils avaient tentés de séparés Ara et Nyss auquel cas ils avaient deux problèmes liés aux Lestrange aujourd’hui). Mais non, le médicomage insistait, prétextant la gravité de mes plaies face à Rabastan qui semblait hésiter sur la conduite à tenir. Prendre mon partie en risquant mon intégrité physique ou prendre celui du médicomage en perdant une fois encore l’occasion de se rapprocher de moi. Ça n’était pas calculer de ma part. J’ignorais complétement qu’il se trouverait ici et surtout qu’il ferait irruption dans cette chambre à ce moment précis mais j’avouais volontiers que je remerciais Merlin de l’avoir mis dans ce couloir à ce moment précis. Il avançait, se rapprochait de moi mais pas une seconde je le visais de ma baguette, il n’était pas l’ennemi et je le lui avais fait comprendre en l’appelant papa. Non j’espérais sincèrement qu’il serait un allié de poids dans cette situation précise. Les paroles du médicomage ne faisaient qu’ajouter à ma panique sûre et certaine de prendre un sort en traitre afin de me calmer d’une façon radicale mais terriblement efficace. Lorsque Rabastan prit la parole j’échappais un hoquet de surprise, il prenait ma défense et mieux encore il se mettait à mes côtés faisant bien comprendre aux personnels de Sainte Mangouste que je ne serai pas la seule à jeter des sorts. Je n’avais pas repoussé sa main sur mon épaule, heureuse d’être ainsi soutenue. Je me mordais la lèvre inférieure en entendant mon père proposé qu’il revienne après… Je secouais faiblement la tête de droite à gauche, non, ni maintenant, ni jamais… Je doutais sincèrement de perdre mes poignets à cause de ces lacérations... il suffisait de désinfecter correctement. Au pire j’en conserverai des traces disgracieuses mais rien de plus. Normalement. Quoi qu’il en soit je n’avais pas une seconde pour penser à l’après. Non j’étais bien trop inquiète du présent, que mon passé soit dévoilé pour m’appesantir sur un futur brumeux. La menace fut l’ultime solution choisi par Rabastan pour éloigner contre son gré le médicomage alors que le reste de son équipe avait déjà quitter la chambre. Je sursautais en entendant la porte claquée, dernier affront de cet homme borné. Une larme perlait sur ma joue alors que mon regard se perdait dans celui de mon père. Ma respiration était rapide, mes gestes incertains. Je ne parvenais pas à maîtriser mes tremblements alors que sa main chaude se posait sur la mienne toujours tendu en direction de la porte comme si n’importe qui pouvait encore arriver. Ses doigts entrèrent en contact avec les miens sans que je ne parvienne à me détendre le moins du monde. Il m’avait appelé Gwen sans la moindre hésitation pour la première fois. Cedrella n’était pas le prénom qui lui était venu à l’esprit en premier... il respectait mon choix de porter ce second prénom plutôt que celui qui servait d’insulte à Elena, ma mère. Un tressaillement presque imperceptible lorsque ses doigts effleurèrent mes joues, il essuyait mes larmes. Il essuyait mes larmes comme seul un père peut le faire... comme personne ne l’a jamais fait pour moi. Il me promettait la sécurité, par ses gestes ils m’offraient sans le savoir ce dont j’avais toujours rêvé. Il était Rabastan Lestrange et qui étais-je moi? que pouvais-je lui offrir? Moi, l’usurpatrice... A jamais condamnée à n’être ni une Lestrange ni publiquement membre d’une autre famille. Avais-je seulement le droit d’éloigner Jeanne quelques instants et de n’être que la fille qu’il tentait de rassurer. Princesse. Mon coeur se stoppe, une seconde... deux... trois... combien de respirations ais-je laissé en suspend alors que ces mots quittent ses lèvres. Un surnom... simple, précieux, le premier de la part d’un père. Severus s’étant toujours refusé à user d’un autre que “gamine” qui, même si je le chéri depuis des années n’a rien avoir avec celui-ci. Princesse, un être de valeur... Doucement, avec précaution je lui cède la baguette et pose ma main sur ma poitrine, juste au niveau de mon coeur avant de fermer les yeux et de me laisser aller dans les bras de Rabastan, me lovant contre son torse oubliant la douleur de mes bras. Jeanne devra attendre.Genièvre veut enfin goûter à ce qu’elle aurait pu avoir. Merci... Un simple murmure qu’il n’avait pu qu’entendre. La pression retombant j’avais l’impression que mes jambes ne me portaient plus et usais de mon père pour me maintenir debout. Ils ne doivent pas savoir... ils ne doivent pas voir ce qui a été peu ou mal soigné... Ils... Les larmes perlent.... vous... Ma main serre la cape de Rabastan, les tremblements ne cessent pas, la peur m’a glacé le sang et mes extrémités s’engourdissent.Je... suis désolée. Désolée d’avoir le don d’être toujours au mauvais endroit au mauvais moment. Désolée... De ne pas avoir été plus forte face aux médicomages, face à lui... et bien plus loin dans mon esprit, face à elle. |
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| Il sentit ses doigts se relâcher autour de l’arme et la lui céder. Doucement il s’empara du manche pour la glisser machinalement à sa ceinture, près de la sienne. Ce n’était pas ce qui l’intéressait pour le moment, et il n’avait pas craint que Gwen ne décide sur un coup de tête de lui retourner un maléfice dans les dents mais ce besoin presqu’irrepressible de s’accrocher à ce petit morceau de bois, cette simple baguette… il ne voulait pas qu’elle s’y noie. Il y avait parfois des moments où l’on ne pouvait offrir aucune alternative suffisamment rassurante à la sensation bien ferme du bois contre sa paume et de la puissance magique au bout des doigts, et il y avait des moments où une telle alternative était possible. Il ne savait pas s’il était capable de le lui donner, mais il voulait au moins essayer. Elle se rapprocha de lui et sa respiration s’arrêta. Comme un instant suspendu. Tout lui semblait ralenti, le moindre de ses gestes lui paraissait extrêmement lent mais chacun de ses mouvements la rapprochait de lui. Il ne voulait pas, non il ne voulait surtout pas rompre le charme qui était en train de s’installer, le charme qui était en train de lui rendre une partie de ce qu’il avait pu vivre avec sa fille il y avait des années. Il ne voulait rien risquer, ni souffle ni mouvement. Ce ne fut que lorsqu’elle se colla contre lui qu’il se permit d’expirer doucement. Fatalement elle devait sentir son cœur battre beaucoup plus rapidement qu’il ne le devrait. À moins qu’elle ne soit bien trop épuisée pour prendre garde à ce genre de chose. Il ressera ses bras autour d’elle, sa main gauche serrant son dos, sa droite plus haut, juste en dessous de la nuque. C’était une réaction étonamment instinctive qui lui parut pourtant déplacée. Anormale. Pour on ne sait quelle raison (en réalité il savait très bien la nature exacte de ces raisons et la plupart s’associaient à un mot qui commençait par culpa et qui se terminait par bilité) Rabastan s’était mis en tête qu’il avait atteint le point maximal de complicité qu’il pourrait jamais partager avec ses enfants il y avait de cela quelques bons mois déjà. Avec peut-être un peu de flexibilité de ci de là certes… Peut être un sourire plus enjoué un jour, une parole moins triste un autre. Mais dans l’ensemble, il ne pensait pas pouvoir obtenir plus. L’ascension s’était brisée quelque part (et pas la peine de se demander où) et c’était impossible de la reprendre correctement, de rattraper tout ce temps. Et pourtant là, il retrouvait quelque chose sur laquelle il avait décidé de faire une croix. C’était sa fille, sa fille et il la tenait, comme un père tient sa fille, comme il l’avait fait avant, lorsqu’elle ne lui arrivait pas au genou. Et un mélange amer qui lui creuse la tête, une sorte de satisfaction intense à l’idée de pouvoir goûter de nouveau à ce sentiment là. Ce bonheur simple, si simple mais sur lequel il serait le dernier à cracher. Et de la tristesse qui se mêlait à l’habituelle et tenace colère : il n’aimait pas voir sa fille dans cet état. C’était peut-être trop cher payé. C’était sans doute trop cher payé pour un bref moment qui semblerait habituel dans toute autre famille. Mais Rabastan, qui pourtant était un as du déni, ne parvenait même pas à s’auto-persuader qu’il serait prêt à abandonner cet instant pourvu que Gwen n’ait rien. Quel père en or tu f- Il resserra un peu plus sa prise sur le dos de Gwen, peut être parce qu’il sentait sa difficulté à se maintenir, ou peut-être juste pour agir et pour faire taire le reste. Parce qu’il ne voulait pas penser. Juste savourer un moment. Ce qui pouvait s’approcher le plus de comment il imaginait le bonheur. Juste savourer. « Ils ne doivent pas savoir… ils ne doivent pas voir ce qui a été peu ou mal soigné… » Apparemment il avait visé juste tout à l’heure lorsqu’il avait tenté de comprendre pourquoi elle avait refusé de laisser les Médicomages s’approcher. Ses muscles se raidirent. Pourquoi personne n’avait rien fait ? Pourquoi est-ce que personne n’avait rien vu ? Et comme il se la posait, il trouvait la réponse immédiatement : il avait pu remarqué pendant longtemps que les personnes extérieures à la famille ne remarquaient jamais rien, et que si parfois elle pouvait se douter de quelque chose, elle ne levait pas le petit doigt. Madame son épouse était bien plus douée et avait une facade bien plus avenante que nombre de père sang-pur abusifs, il n’y avait eu personne pour soupçonner, et personne pour l’arrêter. La seule qui aurait été en mesure n’était pas présente. L’équation était facile à simplifier et à résoudre. C’était de sa faute. « Ils… Vous… » Il la sentait s’accrocher, trembler et le sang humide qui la recouvre teintait ses vêtements à lui. Elle tremblait, tremblait, tremblait. Il craignait presqu’elle ne s’écroule, même s’il la maitenait plutôt solidement. « Je... suis désolée. Désolée d’avoir le don d’être toujours au mauvais endroit au mauvais moment. Désolée... » Il s’écarta légèrement d’elle, pour pouvoir la regarder dans les yeux, mais ses mains restaient fermement agripper à elle, pour être certain qu’elle ne risquait pas de tomber. « Non, non… Gwen. » Les yeux de sa fille étaient remplis de larme et sa phrase se coinça dans sa gorge. Il fit passer sa main droite sur la ligne de la machoire de Gwen, sa main semblait tellement grande par rapport à son visage. Il hocha la tête en signe de dénégation : « Non, ne pense pas… Ce n’est pas de ta faute. » Il ramène une mèche de ses longs cheveux en arrière. Il était certainement plus coupable qu’elle ; Gwen ne réclamait pas à toujours se retrouver au cœur des ennuis. En fait c’était par deux fois la faute du gouvernement, c’était eux qui l’avait forcé à se trouvé devant l’estrade le jour de l’éxécution, c’était le gouvernement encore une fois qui était responsable de l’attaque du musée. « Eh eh, ce n’est pas ta faute. Respire. Respire princesse. Tu n’as pas à t’excuser pour ce que d’autres t’ont fait. » Dans sa bouche, ça sonnait extrêmement mal… « Ce sont eux les responsables, d’accord. Tu n’as rien fait, rien fait pour mériter ça. » Ses yeux se baissent sur ses poignets à vif, ses bras blessés. « Ce sont eux… et elle. » Et toi, accessoirement. Accessoirement. Il la regarda de nouveau dans les yeux : « Je suis désolé de n’avoir rien pu faire Gwen. De n’avoir pas été là. Je n’aurai jamais cru… » Encore une fois la phrase se brise avant de se dérouler entièrement. C’était beaucou plus facile à se dire à soi même plutôt que lorsqu’on la voyait directement, face à face, les yeux dans les yeux. « C’est trop facile d’arriver avec dix ans de retard et de demander pardon, je sais mais… je te le demande quand même. » Il n’y avait pas grand-chose d’autre qu’il était en mesure de faire. Pourtant quand ses yeux descendirent de nouveau constater l’étendue des dégâts sur ses bras, il il se trouvait dans l’incapacité de rester immobile. Il lâcha son visage pour tirer lentement sa baguette de sa ceinture, le plus doucement possible, pour ne pas l’effrayer. « Je veux juste… régler ce qui peut être facilement régler. » Il ne pourrait rien faire de spectaculaire, il évitait même la plupart du temps d’utiliser des sorts de guérison parce qu’il savait à quel point il était pathétique en la matière. Enfin, fut un temps où il avait été excellent. Mais c’était révolu. Toutefois il ne pouvait pas laisser Gwen dans cet état là. Il passa la pointe de sa baguette au dessus des bras de sa fille, extrayant les bouts de verre qui avaient élu domicile dans son derme et stoppant grossièrement un éventuel saignement. « Pour tes poignets… je ne veux pas risquer. Je pourrais te faire plus de mal que de bien. » Il se connaissait.
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| Cedrella, Jeanne.... Jeanne, Cedrella tout dans mon esprit se mélangeait joyeusement. Depuis la mort de Liam, depuis que j’avais de nouveau frôlé la mort et qu’une partie de mes souvenirs liés à mon enfance avaient ressurgi j’avais plus que jamais l’impression d’être la pire actrice que cette terre ait portée. Coincée dans un rôle qui ne m’appartenait pas et avec lequel j’avais de plus en plus de mal à faire corps. Je ne connaissais rien de mon passé ou presque mais je connaissais parfaitement cette jeune femme que je n’avais jamais rencontré, nous avions grandi ensemble, comment étais-ce seulement possible? J’étais là, dans les bras de Rabastan Lestrange. Son coeur battait, vite et fort. Je l’entendais, je le sentais. Il battait pour elle. Une question, une seule. Qu’est ce que je faisais? La réponse, elle, était aussi simple qu’un wingardium leviosa. N’importe quoi. Depuis quand? Depuis toujours peut-être, sans doute depuis que ma route avait croisé celle de Severus et d’Elena, celle de Cedrella. Oublier mon nom, ma famille, mon identité, ma vie et prendre la sienne. Devenir fille, soeur, cousine. Un nouveau rôle, une nouvelle vie. Même joueur, joue encore. Pourtant c’est bien moi qui ressent la chaleur de ses mains sur ma peau, son souffle dans mes cheveux et apprécie son contact rassurant. J’ignore s’il s’agissait de la fatigue, de la douleur, la peine ou un savant mélange de tout cela mais j’avais de nouveau l’impression d’être extérieure à toute cette scène, d’être légèrement en retrait et d’observer la vraie Cedrella se faire étreindre par son père. Une scène aussi perturbante que douloureuse à observer. Peut-être étais-ce la folie qui s’insinuait peu à peu en moi. A moins que son fantôme n’ait décidé de me faire payer mes mensonges en me signifiant sa présence de temps à autre. Pourtant la voix de cette étrange apparition avait les mêmes aigus que la miens, le même timbre note pour note. Il a toujours été d’une grande douceur avec moi, il n’est pas l’homme que tu crois. S’il savait... Non. Comment en être si sûre? C’est mon père. En effet, le sien et non le mien je ne le savais que trop bien.Il est heureux, ne gâche pas ce moment, tu me dois bien ça. C’est lui mentir plus encore. La vérité ferait plus de mal que de bien, profites en, pour moi. C’était donc ça... ma folie n’avait pour but que de me donner bonne conscience, comme s’il fallait que je vive pour elle et faire ce qu’elle aurait aimé, et ainsi être proche de son père. Rabastan s’écarte légèrement et j’ouvre mes yeux de nouveau. Elle a disparu, il n’y a que lui et moi. Lui, qui prends soin de moi, qui me rassure. Et je le laisse faire, pas seulement par faiblesse mais par nécessité. Bien sur que c’est ma faute, pour Fred en tout cas c’est une certitude. On obtient ce que l’on mérite, toujours, c’est une certitude qui m’habite depuis bien des années déjà. Les mensonges ont un prix, prix que je paye chaque jour. Mais je ne peux nier que ses mots me touchent. Malgré les recommandations de Severus je ne peux que me rapprocher de celui dont les actes et les paroles sont si douces et apaisent mes maux. Ses yeux... ceux de Cedrella. Son père, le seul amour qu’elle n’ait jamais connu. Je secoue légèrement la tête alors qu’une de mes mains se pose sur son avant bras. Mes doigts serre le tissus sali par mon propre sang. Vous ne pouviez pas imaginer cela. Vous étiez prisonnier et dans l’impossibilité d’agir. Vous n’êtes pas responsable de ses folies, ni de ceux qui ont pu me faire souffrir. Je ne vous permet pas de porter sur vos épaules un poids qui ne vous appartient en rien. Le rendre heureux n’est-ce-pas Cedrella? C’est bien le rôle que je dois tenir en réalité? Mes doigts tremblent, mais mon regard soutient toujours le sien, ultime soubresaut, ultime force. Je refuse votre pardon, le passé est derrière nous et je souhaiterais... non, j’aimerais juste profiter de la protection qu’offre vos bras encore un instant. Ne gâchez pas ce moment s’il vous plait. Ce moment tant attendu, cette affection que j’avais tant espérer. Je ne voulais ni parler de ma mère ni de ceux qui avait pu me faire du mal, je souhaitais pouvoir guérir, simplement guérir. Son regard se pose sur mes bras, des bouts de verre y sont incrustés ici ou là, rien qui ne soit réellement douloureux en réalité, ma peau est glacée, la douleur anesthésiée. Je le laisse faire, ôter un à un chaque morceau de verre sans que je n’esquisse le moindre mouvement de recul ni la moindre grimace de douleur. J’ai... si froid. Ainsi l’adrénaline était elle retombée comme un soufflet et je perdais pied, je m’en rendais bien compte alors que je tentais de me raccrocher à lui. Un médicomage... juste un... juste... mes poignets. Qu’il n’observe rien d’autre, qu’il ne soigne QUE mes poignets et en sa présence. Jeanne? Cedrella? Non. Gwen. Juste Gwen, juste cette fois. |
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| « Je refuse votre pardon. » Il grimace légèrement. À prévoir, mais elle avait beau dire qu’il n’était pas responsable, qu’il n’aurait pas pu imaginer la tournure que prendrait les évènements il ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable. Elle avait beau dire, les choses ne se seraient pas passées de la même façon s’il avait été présent. Elle avait beau dire c’était tout de même fondamentalement de sa faute s’il avait été emprisonné. Elle avait beau dire ce poids là lui appartenait tout de même en grande partie. Elle était sa fille. Il s’était promis de la protégé et il a retrouvé une poupée à la porcelaine fissurée. Quant à ne pas être responsable non plus des folies d’Elena… une petite voix lui sussurait que cette femme avait été tout ce qu’il y avait de plus décent avant que le destin (ou plutôt leurs pères respectifs) ne décident de les marier. Elle avait juste épousé le mauvais homme. Avec un autre mari, Elena aurait certainement été une excellente mère. Les MacMillan étaient connus pour leur sens de la famille. C’était lui qui l’avait rendu folle. « J’aimerais juste profiter de la protection qu’offre vos bras encore un instant. Ne gâchez pas ce moment s’il vous plait. » Le vouvoiement continuait de lui faire crisser les dents, mais ses paroles… réchauffait étrangement sa poitrine. Est-ce qu’elle se sentait vraiment en sécurité avec lui ? C’était presque tout ce qu’il espérait, pouvait espérer. Voire plus. Sa main exerça un légère pression sur sa joue, signe muet qu’il comprenait, qu’il entendait. La serrer contre lui, il pourrait continuer et le faire pendant des heures. Trop de temps à rattraper et à espérer pour qu’il se restreigne. Pourtant il ne pouvait pas la laisser dans cet état.Même s’il avait tendance à minimiser les blessures quand elles étaient sur lui, c’était tout l’inverse si elle concernait ses enfants : ses morceaux de verres étaient autant de petites menaces pour Gwen. Elle se laisse soigner ses bras, enfin soigner était un bien grand mot pour ce qu’il réussissait à faire, mais c’était le mieux qu’il pouvait lui offrir. Ses poignets en revanche… « J’ai… si froid. » Il la sent vaciller et rafermit sa prise sur elle pour éviter qu’elle ne tombe. Est-ce qu’il avait raté quelque chose ? Sa première pensée fut que son intervention n’avait fait qu’empirer les choses avant de se souvenir qu’elle venait juste de sortir d’un évènement particulièrement choquant. Et si elle avait réussi à tenir tête aux Médicomages jusqu’à son arrivée c’était sans doute parce que l’adrénaline l’avait porté jusque là, et lorsqu’elle prenait la fuite l’effet pouvait être dévastateur. Ça aussi Rabastan l’avait déjà connu. Et c’était le genre de froid, le genre de sueur glaciale qui était absolument détestable. Il la retient contre lui : « Un médicomage... juste un... juste... mes poignets. » « Bien sûr. Attends… J’en appelle un. » Est-ce que cela signifiait qu’elle avait mal ? Trop mal pour attendre ? Il avait rarement autant détesté le fait que sa baguette ainsi que ses propres capacités ne lui rendent impossible tous ces sorts de guérison qui aurait pu régler ça en quelques secondes. Et elle se sentait en sécurité dans ses bras ? Entre ses mains qui ne savaient pas apaiser la douleur et qui savaient juste serrer, serrer le plus fort possible. « Juste un, je te le promets. Je reste là. » Il voulut la lâcher, juste le temps d’aller à la porte et d’interpeller un quelconque passant en uniforme ; peut-être Adele était-elle là ? Il lui faisait plus confiance qu’aux autres guérisseurs de St Mangouste. Mais à la réflexion, ne faisait-elle pas parti de ceux qui avait participé à l’opération ? Ses idées étaient un peu floues. Bien, dans le doute, n’importe quel Médicomage suffirait, Rabastan veillerait au grain. Au moment où il allait desserrer sa prise pour marcher vers la porte, il hésita. Gwen ne risquait-elle pas de s’écrouler ? Merde. Bien elle n’avait plus un an mais aux grands maux les grands remèdes : il dégrapha l’attache de sa longue cape et la passa autour des épaules de Gwen. « Prend déjà ça princesse. Accroche toi.. » Il cala sa main droite sur la nuque de sa fille, passa sa main gauche sous ses genoux et la souvela, en se redressant complètement. Oui, elle n’avait plus un an, mais elle restait petite et fine. Un poids plume, Rabastan était capable de porter bien plus lourd. Il n’eut aucun mal à avancer vers la porte déjà entrouverte qu’il ouvrit complètement d’un coup de pied. « Est-ce que quelqu’un de qualifié aurait l’amabilité de se bouger ?. » Un jeune homme qui passait là les regarda, peu enchanté de la manière sans doute qu’avait Lestrange d’interpeller ainsi les guérisseurs mais le regard insistant que lui adressa le père et peut être l’étrange situation le décida à intervenir : « Vous avez… besoin de quelque chose ? » Rabastan repartit en arrière, toujours en tenant Gwen dans ses bras s’approcha du lit qui constituait une part du maigre ameublement de la chambre pour l’y déposer, assise, doucement. « Je ne te lâche pas, ne t’inquiète pas. » Peut-être que cela pouvait l’inquiéter au contraire, ils n’étaient pas nombreux ceux qui acceptait que Rabastan les touche. Mais après tout elle l’avait dit elle-même. Il continue de la tenir aux épaules après l’avoir assise : « Est-ce que vous pouvez vous occupez de ses mains ? Juste ses… poignets. » « Ce n’est pas vous qui avez renvoyé les Médicomages il y a quelques instants ? » « Pour l’amour de Merlin, fais donc ton travail et ferme-la ! Si j’avais envie de causer je monterai au cinquième étage. » Il le laisse s’approcher de Gwen. « Ensuite tu pourras décamper. »
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| Il grimace, je sais qu’il n’accepte pas mon refus de lui pardonner mais comment pourrais-je faire autrement? S’il n’avait pas été enfermé à Azkaban nous ne nous serions probablement jamais rencontré. Il aurait perdu sa fille dès là seconde ou elle avait rendu son dernier souffle et moi je serai... n’importe ou loin d’ici mais une chose était certaine il ne serait sans doute pas aussi protecteur envers moi. Alors, non, bien sûr, de mon point de vue particuliers il n’était en rien responsable de l’enfance douloureuse que j’avais pu avoir ou du présent tumultueux qui me faisait face même s’il était évident que je ne pouvais pas lui en parler. j’étais sans doute une des premières à trouver des excuses à Elena Lestrange et pourtant je ne pouvais pas la voir autrement que comme la femme, aigrie et violente qu’elle avait toujours été avec moi. Celle-là même qui me remettait à ma place dès qu’elle en avait l’occasion. En parole ou en acte, cette femme n’avait jamais été une mère pour moi, tout au plus un tuteur malveillant. Donc même si je comprenais parfaitement son sentiment de culpabilité je ne pouvais pas l’enfoncer d’avantage ou lui en vouloir d’une quelconque façon. En revanche j’ignorais tout de l’identité réelle de mes agresseurs au musée mais lui savait... un secret pour un autre peut-être. De toute façon il n’y avait pas plus dysfonctionnelle comme famille que la nôtre. Une mère castratrice et violente, un père absent dont le nom résonne comme un couperet et trois enfants qui se battent pour une attention, un amour dont ils ne verront jamais la couleur. Ajoutez à cela une bonne dose de mensonge, quelques grains de tromperies, une pincée de folie et des litres de sangs et vous obteniez un portrait peu flatteur de la famille dans laquelle j’avais grandi. Sa main chaude sur ma joue et j’esquisse un faible sourire, il a compris, il restera. Ses bras se raffermissent autour de moi, je peux partir, donner la permission à mes jambes de ne plus me soutenir préférant lutter simplement pour rester éveiller malgré le froid mordant qui pénètre par tous les pores de ma peau. J’hoche la tête pour donner mon approbation, oui juste un et sous sa surveillance c’était ce qu’il y avait de mieux à faire, c’était la seule chose à faire. Il ôta sa cape et me la passa autour des épaules. Je retenais une grimace de douleur en attrapant les pans de celle-ci afin de la serrer contre moi. Je le savais je n’avais pas été “sérieuse” en refusant les soins et je le payais maintenant, je sentais l’extrémité de mes doigts devenir plus raide, douloureux lorsque je les bougeaient comme je venais de le faire pour serrer la cape.Merci papa... Il me prend dans ses bras, me soulève comme un rien alors qu’il part à la recherche d’un médicomage. Il en trouve un et je ne me préoccupe même pas de savoir comment Rabastan lui parle. Je m’en fiche, je veux juste en finir, vite et bien. Nous retournons dans la chambre et je me retrouve sur le lit, assise entre mon père et le médicomage qui ne semble pas enclin à faire son travail... charmant, vraiment. Mes les paroles de mon père aident le jeune homme à se décider et il m’approche, tendant les mains dans ma direction. Je sors celle ci de la cape qui me réchauffe le laissant ausculter mes poignets dont la chaire avait été rongé par les liens même si je vois bien que ses yeux dérivent sur mes avants-bras. Il me demande de plier mes doigts et je finis par avouer dans un souffle douloureux. Les bouger m’est douloureux. Je n’aimais pas avouer ressentir la douleur c’était une faiblesse de plus. Etre là m’inssupportait déjà beaucoup, le fait de savoir Rabastan près de moi était à la fois rassurant et troublant. Qu’allait il penser de sa fille? Elle qui avait toujours eu une santé si fragile, voilà qu’elle cassait comme un rien? Le médicomage m’observait rapidement, je retenais tant bien que mal quelques grimaces de douleur lorsqu’il me manipulait. Il se dirigea vers la seule armoire de la chambre et tendit à mon père une fine couverture magique. Elle ne doit pas se refroidir, elle a perdu beaucoup de sang. Il espérait sans doute “occuper” Rabastan afin que celui-ci ne commente pas sa façon de gérer la situation. Pouvez-vous faire en sorte qu’elle ne s’endorme pas? Je reviens rapidement avec de quoi m’occuper d’elle. Il n’avais même pas attendu une réponse de sa part qu’il avait quitté la chambre. Je relevais mon regard pour tenter un mince sourire réconfortant en direction de mon père. ça va aller... Sans savoir réellement pourquoi j’avais eu besoin de le réconforter, de ne pas l’inquiéter d’avantage. J’en avais vu d’autres et il ne le savait que trop bien. Le médicomage fut rapidement de retour faisant léviter un plateau sur lequel je pouvais voir trois fioles dont j’avais reconnu une potion de régénération sanguine et un philtre de paix et deux pots. Nous avons soigné les même plaies chez plusieurs patients aujourd’hui.Comment vont ils? Aramis? Nyssandra?Eris? Votre frère est avec miss Ollivander, des médicomages les ont rapidement pris en charge. Etais-ce une façon détournée de me sermonner? Me dire que j’avais été idiote de faire ainsi attendre les médicomages? Je fronçais les sourcils alors qu’il prenait entre ses doigts une grosse noix d’une pâte que je ne saurai décrire. Je vais passer cette pommade autour de vos plaies afin d’anesthésier la zone. Permettez moi, le temps que l’onguent fasse effet, de finir le travail de vos avants bras, j’aurai ainsi fait correctement mon travail. Ce n’est en réalité pas à moi qu’il s’adressait mais à mon père. J’hochais néanmoins la tête pour donner mon assentiment, s’il pouvait faire disparaitre toutes ces traces ça n’en serait que mieux, j’avais bien assez de cicatrices comme cela. |
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| C’est dur de le mettre au travail, mais décidé soit par une quelconque conscience professionnelle et un sens éthique développé soit par le regard que lui lançait le Mangemort, le Médicomage se pencha au dessus des plaies de Gwen pour l’examiner. Mine de rien Rabastan observe, histoire de voir comment on devait procéder… au cas où. Peut être un sort ? Une manipulation ? Non, juste une question : est-ce qu’elle peut plier ses doigts ? Et il fallait se coltiner un O en ASPICS de potion pour parvenir à cette question ? Franchement lui aussi aurait pu faire ça… « Les bouger m’est douloureux. » Il pose sa main sur son épaule, sans exercer de pression pour ne pas la brusquer ou la fatiguer, juste un léger contact qu’elle doit à peine sentir à travers la cape. Bon, tu as finis de poser tes questions à la con là ? Tu vas la guérir ou bien tu comptes lui demander son acte de naissance ? Si tu les avais laissé faire leur travail dès le début… C’était pas le moment ! De toute manière, quoiqu’il fasse il y avait toujours quelqu’un, quelque part pour ne pas être satisfait, il avait fini par s’y faire et par construire des priorités. En ce moment sa priorité s’appelait Guenièvre Lestrange et elle pouvait bien lui demander de tuer le guérisseur ici tout de suite, il y avait de grande chance pour qu’il s’éxécute, rien que pour lui faire plaisir (il aurait été du style à pourrir ses gosses si on lui en avait laissé la chance). Il le regardait — le surveillait — alors qu’il lui manipulait ses mains, observait ses avants bras ; vraiment de ce qu’il voyait ça ne paraissait pas être un métier bien difficile (même s’il fallait avouer que si tous les patients leur ressemblaient ce ne devait pas être de tout repos non plus tous les jours). Il s’éloigna brusquement : ben quoi, ça y est ? C’était tout ? Même pas un petit sort magique pour arranger tout ça ? Mais le guérisseur ne se faisait pas la malle, il s’était juste écarté pour aller chercher une petite couverture qu’il fourra dans les bras de Rabastan avec une gestuelle qui pouvait signifier : tiens ça et ferme-la. Ou bien, ce qui certainement encore plus correct : tant que t’as ça dans les mains, tu n’es pas occupé à manipuler ta putain de baguette et c’est sans doute mieux pour moi. Etrangement obéissant et surtout décidé à bien faire pour que ça se règle au plus vite, le Mangemort reçu la couverture dans ses mains et se mit à la froisser machinalement. « Elle ne doit pas se refroidir, elle a perdu beaucoup de sang. Pouvez-vous faire en sorte qu’elle ne s’endorme pas? Je reviens rapidement avec de quoi m’occuper d’elle. » Et sur ces bonnes paroles voilà le Médicomage qui prend la porte, comme si de rien n’était. Tu dois… t’occuper de quelque chose ? Hum, la dernière fois qu’il avait cru bon de se charger de quelque chose à St Mangouste il avait réveillé quelqu’un du coma… Pas une si mauvaise expérience mais il avait tendance à douter de lui quand on lui demandait de faire autre chose que de… ben que de faire ce qu’il faisait habituellement ce qui n’incluait nullement de prendre soin d’une personne. Bon, l’empêcher de dormir tu devrais y arriver non ? Ouais ça devrait se faire… « ça va aller... » Sa petite voix le réconforta, même s’il se doutait qu’elle ne devait dire ça que dans le but de le rassurer. Tout comme il l’avait fait plus tôt avec sa cape il la recouvrit avec la couverture, sans trouver rien de bien intelligent à dire. Entre : « T’endors pas hein ! » et « Prend pas froid. » il pouvait clairement s’abstenir de parler. Alors il se contenta de la tenir par les épaules en attendant que l’autre responsable daigne revenir, ce qu’il fit assez vite, heureusement pour lui avec cette fois de quoi prendre soin de Gwen. Enfin ! C’était pas trop tôt… Ne serait ce pas un peu de mauvaise foi ? Il n’était jamais de mauvaise foi quand ça touchait à ses enfants, il avait toujours raison et c’était comme ça ! Et le rapide échange entre Gwen et son médecin lui fit comprendre qu’elle n’était pas la seule de ses rejetons à crécher ici… Apparemment Aramis aussi avait du avoir quelques problèmes lors de cette soirée, c’était plus prévisible pour lui étant donné qu’il était de la BPM mais cela ne réjouissait pas Rabastan plus que ça. Quant à Mesdemoiselles Ollivander et Burke… soyons honnête c’était à peine si le Mangemort pouvait se souvenir de leur tête donc ce n’était pas le fait de les savoir à l’hopital qui l’empêcherait de dormir. Il vient de dire qu’Aramis allait bien, pas d’angoisse… Pourquoi est-ce qu’il devait toujours leur arriver quelque chose ? Est-ce la guigne ne pouvait pas juste tomber un peu ailleurs de temps à autres ? Et que devait-il faire maintenant ? Après s’être assuré que Gwen allait bien espionner chaque chambre jusqu’à tomber sur celle de son fils pour vérifier que lui aussi s’en remettait ? Selon le Médicomage il était avec Miss Ollivander… Ils foutaient quoi ensemble ? Tu veux vraiment réfléchir à ça ? OH PAR MERLIN ! Non, définitivement non, il n’allait pas scruter touts les chambres pour les trouver, il venait de décider qu’ils devaient très bien aller tous les deux et qu’ils n’auraient certainement pas besoin de son aide. Il avait un peu chaud mais le guérisseur ne s’en rendit pas sans doute pas compte quand il se tourna vers lui pour lui faire le petit exposé de la suite des évènements. J’aurai ainsi fait correctement mon travail. » Ben c’est tout ce qu’on te demande mon petit pépère hein, tu voudrais pas une couronne en feuille de chêne tant que tu y es quand même, putain de tocard ? Mais par respect pour les chastes (ou pas, franchement il n’en savait rien, mais on se faisait vite des illusions sur la chasteté de sa fille) oreilles de Guenièvre il ne tourna pas les choses de cette façon : « Ben si vous devez le faire, faites le hein. Je voudrais pas que vous nous en fassiez une insomnie. » Ce qui était totalement faux en réalité, Rabastan appréciait l’idée de savoir d’autres personnes dans l’incapacité de trouver le sommeil mais là n’était pas la question. Il le regarda procéder, une fois encore ça ne lui paraissait pas bien sorcier : pommade, potion et voilà l’affaire semblait pliée. Enfin même si ça semblait simple il lui semblait évident qu’il n’avait pas la vocation pour ce genre de job. « Et tout ça… ça lui redonne du sang ? Elle n’a plus mal maintenant ? » Ouais, Rabastan ne saurait pas différencier une potion de régénération sanguine d’une fiole d’Amortencia même si on la lui filait en intraveineuse. Le Médicomage vu sa tête préférait certainement quand il restait muet, il haussa les sourcils avec l’air de celui qui sait et qui en a marre d’être confronté à tant d’ignorance avant de hausser la tête : « Ça va l’aider oui, comme je disais ça anesthésie, anesthésie ça veut dire que… » Ouais, en fait le Mangemort préférait aussi quand le guérisseur se la fermait, comme quoi tenter de remplir les blancs ce n’était pas fait pour lui. Avant que le jeunôt ne se permette de lui faire la leçon (non mais franchement ? FRANCHEMENT ?) il lui coupa la parole : « Ouais bon c’est bon, je m’en fous de la théorie ce qui compte c’est qu’elle aille mieux, tu réciteras ta leçon devant un autre con d’accord ? » Il crut comprendre qu’il avait peut être frôler une limite et se la ferma pour terminer l’opération. Puis finalement il conclua : « Voilà mademoiselle… C’est tout de même mieux comme ça non ? », « On pourra se passer des commentaires je pense. » Le guérisseur lui lança un regard qui en disait long, Rabastan désigna la porte d’un geste de la main : « Merci, si on a besoin de vous à nouveau on vous sonnera d’accord. » Il n’insista pas des masses et s’exclipsa en marmonnant des indications que Rabastan ne comprit pas. Puis quand il eut disparu dans le couloir, le Mangemort se rassit près de sa fille et repositionna mécaniquement les couches de tissu qui couvraient maintenant ses épaules : « Ça va mieux maintenant ?... » Il frôla ses poignets de la pointe de ses doigts, comme pour vérifier le travail du Médicomage mais dans tous les cas il aurait été bien en peine de juger, ça lui semblait plutôt pas mal de prime abord… « Tu sais n’hésite pas à me dire et je le rappelle, le faire courir dans les couloirs de l’hôpital toute la nuit ne me dérangerait pas plus que ça et ça lui ferait les pieds… » En fait il avait d’autres genres de vengeance en tête pour faire regretter ses insinuations et son attitude somme toute désagréable au jeune guérisseur mais aucune d’entre elles n’étaient prononçables devant sa (chaste) ( ?) princesse.
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| C’est étrange de sentir deux paires d’yeux m’observer de la sorte. Les miens vont de l’un à l’autre sans qu’aucun des deux ne fasse attention à moi. J’aurai pu tirer la langue, loucher ou fait n’importe quoi d’idiot qu’ils ne l’auraient pas remarqué. Ils sont trop occupés à observer mes poignets et à s’assurer que l’autre ne lui saute pas dessus. L’un applique un anesthésiant sur mes plaies tandis que l’autre pose ses mains sur mes épaules. Au fond je crois que je suis l’unique rempart qui les retiens de s’écharper, ça et le fait que le jeune médicomage ne doit pas avoir envie de mourir tout de suite en s’attaquant à mon père. J’hochais la tête aux paroles de Rabastan conservant pour moi un sourire amusé. Il n'avait pas l’habitude et moi non plus. Nous étions gauche l’un avec l’autre mais d’un point de vue extérieur et bienveillant ce devait être attendrissant. J’ignorais ce qui pouvait se passer dans la tête de Rabastan… sans doute étais-ce mieux ainsi mais je ne pouvais m’empêcher d’y penser quand je voyais son regard si perdu, son air si méfiant vis-à-vis du médicomage… Au moins tout cela m’empêchait de trop réfléchir. Peu à peu je me réchauffais et la douleur s’évaporait. Mes avants bras furent bientôt soignés malgré la joute verbale entre eux deux. J’allais dire « oui » et « merci » mais mon père fut plus rapide en lui disant qu’on se passerait de ses commentaires. Ce qui, dans l’absolu n’était pas faux. Avant de partir il me fit avaler la potion de régénération sanguine et me conseilla de prendre le philtre de paix, ce que je ne fis pas. Je ne connaissais que trop bien les effets de cette potion pour en avoir avalé durant plusieurs semaines durant l’été après le massacre des rebuts. J’allais remettre la cape et la couverture qui venait de glisser légèrement mais le mangemort fut plus rapide, plus prompt à réagir aussi reposais-je mes mains sur mes genoux. Il s’était assis face à moi et je lui offrais un tendre sourire. Mes joues avaient repris quelques couleurs et même si j’étais encore affaiblis et fatigué par ce qu’il venait de se passer, j’allais mieux, oui. ça va mieux, j’ai encore l’impression d’être dans du coton mais mes poignets ne sont plus douloureux. Je le laissais effleurer les bandages que le médicomage avait faits et bougeait un peu pour prouver mes dires. C’était assez étrange d’ailleurs, j’avais l’impression que mes mains ne m’appartenaient plus et que leurs mouvements était comme… désaccordés, qu’ils sonnaient faux, sans doute l’effet de l’anesthésiant. J’allais devoir être patiente mais si j’étais sérieuse et prenait grand soin des plaies il ne devrait rester que de fines traces à peine visible. Ses paroles me firent sourire mais je secouais légèrement la tête de droite à gauche. Non, non ça va, vraiment, inutile de le rappeler. Je n’avais pas plus envie que lui de le revoir, d’ailleurs je n’avais pas envie de revoir qui que ce soit. De toute façon, je ne compte pas rester ici toute la nuit. Comme l’avait annoncer le médicomage avant de signaler que les bandages seraient vérifier et changer le lendemain. Je veux signer la décharge et quitter cet endroit. Même si cela allait contre l’avis médical, il m’était impossible de rester entre ses murs ou je ne me sentais absolument pas en sécurité, bien trop angoissée de laisser échapper un quelconque secret. Je me mordais la lèvre inférieure, hésitant à lui demander ce que je souhaitais réellement. J’attendais d’avoir capté son regard, être certaine qu’aucun mot quittant mes lèvres ne soit pas entendu. Pourriez-vous me raccompagner… Je sais que j’en demande beaucoup mais serait-il possible de passer une nuit, juste une nuit chez…toi ? Vous tu… tout était vraiment compliqué, la surprise dans son regard, l’agacement que je pouvais y lire lorsque je le vouvoyais, les efforts que je faisais pour le tutoyer… Bref rien dans ma phrase ne semblait aller. Aussi ajoutais-je précipitamment. Si c’est impossible je comprendrais… Bien sûr, il avait une vie en dehors de jouer les garde chiourmes pour une gamine infoutue de rester loin des ennuis, moi. Passer une nuit chez lui ne me semblait pas inapproprié, Severus ne serait sans doute pas d’accord mais Rabastan s’était montré très paternel et il m’avait rassuré. J’étais certaine de pouvoir trouver un peu de calme et de repos chez lui, peut-être même quelque chose qui ressemblait à ce que j’avais cherché toute mon enfance, quelque chose qui ressemblait à un papa. |
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| | | | | You'll never get used to it [Gwen] [soirée du 12/09/02] | |
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