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sujet; You'll never get used to it [Gwen] [soirée du 12/09/02] |
| Il regarde les deux tasses posées là, sur la table basse. Il entend l’eau couler, dans la salle de bain. Il entend sa propre respiration, régulière mais sourde. Il fait tourner sa baguette dans sa main et la pointe sur les deux tasses, pour les réchauffer. Passe sa main dans ses cheveux, une fois, deux fois. Fait claquer sa langue, regarde autour de lui. Replace les tasses de façon bien droite sur la table. Se retourne pour regarder par la fenêtre. Replace les tasses avec encore plus de minutie. Fait tourner sa baguette dans sa main. La fait passer dans sa main gauche ; puis la droite ; puis la gauche. Il réchauffe de nouveau les tasses. Puis soudain il n’entend plus l’eau couler. Quelques minutes plus tard elle réapparait dans le salon : comme il avait pu le prévoir sa chemise faisait l’effet sur elle d’une robe courte, elle avait du utiliser quelques coups de baguette de ci de là puisqu’il lui semblait que la coupe, la forme était légèrement différente. Il cligne doucement des yeux — une de ses manières de sourire qui n’impliquait pas l’utilisation de muscles de la mâchoire : « Ça te va pas trop mal. » fait-il remarquer en s’écartant un peu pour lui laisser davantage de place sur le canapé. Elle attrape la couverture d’un geste pour venir ensuite près de lui. Il sent l’odeur du savon, regarde ses cheveux nattés lui retomber sur le dos : « Je ne t’ai pas trop fait attendre j’espère. » Il hausse les épaules, un très léger sourire au coin de ses lèvres « Non ça va. J’ai l’habitude d’être tout seul ici de toute manière. » Il pouvait passer des nuits entières assis sur ce canapé, à regarder droit devant lui, ou les yeux fixés au plafond à penser, ou bien à éviter de penser. Attendre quelques minutes qu’elle prenne une douche était la moindre des choses.
Elle prend sa tasse, Rabastan se penche en avant pour prendre la sienne : une technique basique de mimétisme sociale qu’il avait développé dans le but de se réintégrer rapidement à la vie en communauté et dont il gardait encore quelques habitude. Il ne la quitte pas des yeux, sans se rendre compte que c’était peut être une attitude anormale, ses yeux semblaient perdus dans la contemplation de l’extérieur, de la nuit. « Tu… n’aimes pas les espaces clos n’est ce pas ? » Il avait porté la tasse à ses lèvres, histoire de s’occuper les mains, mais la question le pousse à ne pas boire, pour ne pas risquer de s’étouffer. Il fronce les sourcils, se mord machinalement la lèvre. « Je suis assez observatrice. » Ce serait bien que davantage de personne le soit, il commençait à en avoir marre de toujours devoir rouvrir les portes derrière les gens qui quittaient son bureau en ayant la bonne idée de refermer derrière eux. Enfin Merlin merci en trois ans l’information avait fini par entrer dans les petit processeur cérébraux et les crétins qui pensaient bien faire en évitant les courants d’airs se faisaient de plus en plus rare. « Ouais on va dire que… ça m’angoisse un peu. » Le sentiment d’être enfermé merci bien il avait assez donné, le bruit d’une porte qui claque lui tordait toujours, systématiquement, le ventre. Une réaction en chaîne proprement incontrôlable. Se retrouver dans une pièce fermée provoquait les mêmes sentiments de façon plus ou moins appuyés selon les lieux et son état d’esprit : froid dans le dos, nausées, tremblements. Il savait qu’il pouvait garder la face si besoin était mais il préférait largement éviter de s’y retrouver confronté. « Pas spécialement que des bons souvenirs question espace clos. » rajoute-t-il avant de penser que c’est proprement inutile ; elle doit très bien savoir pourquoi il n’aimait pas ça, et ça ne servait à rien pour lui de faire semblant de ne pas savoir qu’elle savait. Très clair… C’était clair pour lui. Il finit par boire une gorgée et le chocolat le détend presqu’immédiatement. Son cerveau a fini par se retrouver plus sensible aux molécules prodiguées par le chocolat à force de lourde consommation. « V... tu voulais savoir des choses sur moi ? Sur les garçons ? Je sais qu’on ne peut pas rattraper toutes ces années mais si je peux assouvir un peu ta curiosité je le ferai. » Il la regarde, se mord de nouveau la lèvre et lève vaguement les yeux vers le plafond : ce qu’il voudrait savoir… Il avait presqu’une liste toute prête dans sa tête, une liste qu’il complétait au fur et à mesure des mois, à chaque découverte : Aramis aimait encore manger des croque-monsieur, Arsenius avait encore un faible pour les lapins, Guenièvre était la seule à avoir été à Serpentard, elle était gourmande… check, check, check. « Déjà… merci encore pour l’album. Ça a aidé à imaginer un peu… comment vous étiez adolescent. » Il avait très consciencieusement retiré les photos qui le représentaient, lui mais il n’y en avait pas beaucoup. C’était comme les voir grandir en accélérer, sans les paroles, sans les actes, juste les images. C’était déjà mieux que les étranges visages flous qu’il avait toujours posé sur leur corps quand il tentait de les visualiser à l’école. « Le reste… » Il a un petit rire gêné « Je ne sais pas. J’ai l’impression qu’il y a tellement de chose. Tes matières préférées. Tes options à l’école. » Il se concentrait peut être un peu trop sur la scolarité, comme pour s’excuser il se rajoute : « Je ne sais pas pourquoi, vous imaginez tous les trois, au même endroit où moi j’ai étudié. Toi dans la même maison… À faire peut être les mêmes conneries que moi, mais j’espère pas… » Il avait vraiment fichu un beau bazar à son époque. Il y avait bien eut l’équipe des quatres guignols de Gryffondors d’un coté (qui étaient tout sauf discrets dans leur bêtises) et lui qui avec ses petits camarades de Serpentard avaient montés tout une affaire de duels secret, de paris… être préfet aidait dans ces cas là. Il la regarde, toute recroquevillée sous la couverture, toute cachée. « Est-ce que je peux ?... » il murmure avant de se rapproche doucement d’elle et de passer son bras autour de ses épaules. Il l’embrasse sur le front. « Quand tu étais petite je te berçais pendant des heures. » il lâche, sans vraiment savoir pourquoi. « Parfois j’avais l’impression que rien ne marchait pour te calmer et je t’embrassais sur le front. Comme un somnifère, tu arrêtais presqu’immédiatemment de pleurer. » Il touche sa tresse du bout des doigts, regarde les reflets sur ses mèches brunes, comme s’il avait un peu de mal à la regarder dans les yeux. « Ou bien je te chantais quelque chose. T’étais une sacrée petite mère. » Il l’embrasse de nouveau. « Je suis heureux de voir que tu as pu t’épanouir malgré tout. » Malgré le fait qu’elle ait été une petite malade, malgré son absence, malgré la guerre qui avait bouleversé une partie de son cursus scolaire… Malgré tout.
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| Je rougis, un peu parce que le compliment n’est pas habituel parce qu’il semble aussi à l’aise que moi une fois encore. Je suis à moitié habillée pour ne pas dire à moitié nue et là, maintenant, ça me gêne un peu. Parce qu’il n’est pas vraiment mon père et pourtant je ne l’imagine pas dans un autre rôle. Il cligne des yeux, c’est étrange ce regard qu’il pose sur moi qui ne me dérange pas. Pas comme celui d’un garçon mort de faim, ni celui d’un homme libidineux, non il y a du respect même une pointe d’amusement… J’hoche légèrement la tête et le remercie d’un sourire. Une sorcière digne de ce nom devait apprendre à s’habiller d’un rien ou dans le cas présent d’une simple chemise. Néanmoins, la fatigue aidant j’étais heureuse de retrouver une couverture afin de me réchauffer. Le chocolat aidait également à me tenir éveillée, le gout sucré s’infiltrait de ma langue à mon œsophage avec délectation. Je grimaçais légèrement à ses paroles. L’habitude d’être seul… après des années à Azkaban il avait peut-être besoin de se retrouver seul parfois, loin de l’agitation du ministère, de son étage, loin du bruit. Je pouvais le comprendre même si je savais également qu’on pouvait être à la fois très entouré et aussi très seul. Seul dans son histoire, ses mensonges… oui je connaissais. Il se mord la lèvre et je comprends que ma question était malvenue, surtout que j’en connaissais la raison alors je m’excuse. Dé… Non, je ne dois pas excuser, on a dit plus de pardon et plus de merci. Alors je trouve une idée, un peu bancale, un peu douloureuse mais qui, je l’espère, remet les choses à plat… un peu. C’était une réflexion idiote et déplacée, un peu comme si tu me demandais si mère est aussi câline avec Arsenius et Aramis qu’avec moi… on sait tous les deux la vérité. Voilà, un point partout… je pouvais maintenant passer à une autre bêtise n’est-ce pas ? Il parle de l’album photo que je lui ai apporté au restaurant italien, j’avais tâché de nous faire « grandir » sous ses yeux par ce biais, c’était visiblement réussi. C’est assez étrange de voir à quel point les garçons te ressemblent… physiquement. Tu as des photos de toi et d’oncle Rodolphus plus jeune ? Elena n’en avait conservé aucune, du moins pas que je sache mais il était clair que ça n’était pas moi, qui avait le « pouvoir » d’obtenir d’elle des informations de « notre » père. Je reprends une gorgée de chocolat avant de caler la tasse entre mes mains. Notre scolarité n’a pas vraiment été un long fleuve tranquille… Entre l’arrivée de Potter qui avait fait grand bruit puis une à deux catastrophe par an… sans compter le nom que nous portions… Bref il avait fallu faire preuve de patience et d’abnégation pour réussir nos études, ce que nous avions fait pourtant. J’ai pris les soins aux créatures magiques, la divination et l’étude des runes en option… mais je n’en ai validé que deux pour mes ASPICS. Je grimaçais légèrement avant d’avouer. L’étude des runes s’est soldé par un Piètre… Maudites runes… pourtant Ardal avait bien tenté de m’entrainer… en vain. J’ai eu six Optimal, deux Efforts exceptionnels et un acceptable et mes matières préférés étaient la potion… Comment ne pas faire autrement avec Severus… et les sortilèges… enfin j’ai toujours beaucoup aimé étudié. J’avais en réalité beaucoup de mal à trouver une seule matière de prédilection. J’avais beaucoup travaillé dans toutes les matières choisies même si mon Acceptable en Astronomie me restait encore en travers de la gorge. C’est marrant j’y avais également pensé lorsque j’étudiais là-bas, combien de fois m’avait on dit « tu marches dans les traces de ton père » sans réellement savoir la vérité…Je ne suis pas un ange mais je n’ai pas été l’étudiante la plus insupportable de ma promotion. Entre la clique de Draco et la clique de Harry qui se faisait la guerre, je passais, presque, inaperçue. Je pose la tasse et remonte un peu la couverture sur moi, le froid s’emparant doucement de moi. Je bredouille un « oui » lorsqu’il me demande la permission de se rapprocher de moi. Il dépose sur mon front un baiser, je ferme les yeux, le laisse faire et apprécie la chaleur humaine qu’il partage. C’est vraiment bizarre de l’écouter parler de Cedrella, il l’a aimé sa fille, tendrement et ça se sent. Je la découvre dans ses paroles, je l’imagine attraper de ses petites mains le nez de son père qui pose sur elle un regard à la fois bienveillant et émerveillé. Il l’aime sa fille, il m’aime moi. Et puis il y a cette chanson… parle-t-il de la même ? Je fredonne l’air puis les paroles… cette chanson qu’Arsenius me chantait pour apaiser mes douleurs et mes pleurs quand il était certain que notre mère dormait profondément ou qu’elle était absente. Celle-ci ? Pouvait il y’en avoir une autre ? J’ouvrais les yeux et plongeais mon regard dans le sien. Arsenius nous la chantait lorsque nous étions petits… Et plus si petite que cela… C’était logique après tout, Arsenius était celui qui avait le plus « profité » d’un papa, celui de nous trois qui en gardait le plus de souvenirs, bons et mauvais. |
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| « C’est assez étrange de voir à quel point les garçons te ressemblent… physiquement. Tu as des photos de toi et d’oncle Rodolphus plus jeune ? » Il hoche lentement la tête, pour lui signifier que non. Non, pas de photos de jeunesse chez lui ; en fait il n’y avait rien chez lui qui datait d’avant 1997. Ce qui lui appartenait du temps d’avant avait été éparpillé ou jeté sans qu’il ne sache vraiment où, quand… De toute manière voir se revoir jeune aurait probablement pas un excellent effet sur lui, il n’aimait pas voir ça. Il n’aimait pas constater le changement. Pourtant il lui répond tout de même, consciente qu’elle avait peut être besoin de ça, il paraît que les enfants sont toujours un peu en quête de leurs origines. « Il doit y en avoir chez ma m… dans la maison familiale. À Brimingham. Peut être un jour… » un jour très lointain certainement « … je pourrais aller voir. T’en chercher quelques unes. Il doit y avoir plus de photo de ton oncle que de moi par contre. » Parce que Rodolphus était clairement plus présentable. Maintenant les rôles s’étaient inversés et Rabastan aimait à penser (parfois) que si son père avait été encore en vie il aurait peut être changé d’avis sur son cadet… quoique… Enfin. « J’étais plus clair qu’eux, pour les cheveux. » il lâche distraitement presque en revoyant ses bruns de fistons « Ils tiennent ça de leur grand père. » Et de leur oncle, Rodolphus avait toujours eu le look Lestrange un peu plus prononcé que Rabastan — ceci expliquait cela. Mais en grandissant ses traits s’étaient plus affirmés dans ce sens, l’éloignant peu à peu du physique maternel. Lorsqu’elle évoqua sa scolarité, qui avait été loin d’être un parcours de santé il se mordit la lèvre inférieure ; c’est vrai qu’elle avait le même âge que Potter et la clique. Il avait eu des échos de ce qui avait pu se passer à sa sortie et se souvenait aussi (vaguement) de l’évasion de Black, ça avait du foutre le bordel dans l’école ça. « Je veux bien te croire. Les sept années ont du être pour le moins… mouvementées. » En partie à cause, non pas de lui directement, mais de ce qu’il soutenait. Enfin, elle s’en était tirée avec les honneurs, elle était une bonne sorcière de ce qu’il avait pu comprendre. « J’ai pris les soins aux créatures magiques, la divination et l’étude des runes en option… » Il a une grimace, littéralement… tout ce qu’il n’aime pas. Sauf la divination, il n’avait pas essayé. Trop ridicule. « Mais je n’en ai validé que deux pour mes ASPICS. » Il la regarde avec indulgence, rien que le fait qu’elle ait tenu jusqu’aux ASPICS avec ces matières étaient déjà exceptionnel selon lui. Il avait laissé tomber ces options débiles passées ses BUSES à grand renfort d’argumentaires et de supplications à la maison. Elle lui sert une amusante grimace avant de conclure : « L’étude des runes s’est soldé par un Piètre. » Il a un très vague rire, étouffé dans sa bouche, silencieux. « Le P de la pitié, j’appelais ça. C’était ce que le prof me mettait aussi… parce que je suppose qu’il avait trop pitié de moi pour me mettre un D. » Même si lui avait réussi à obtenir un E à ses BUSES, comme quoi le stress et des heures intensives de révision pouvaient faire des miracles. « À croire que nous sommes génétiquement incompatible avec cette matière stupide. » il pouvait discourir de sa haine pour les runes pendant des heures sans problème aucuns. Apprendre que Gwen avait traversé la même chose que lui à ce niveau l’amusait un peu. S’il avait été là, au moment du choix d’option, il l’aurait très certainement dissuadé de choisir cette matière. « J’ai eu six Optimal, deux Efforts exceptionnels et un acceptable et mes matières préférés étaient la potion… et les sortilèges… enfin j’ai toujours beaucoup aimé étudié. » Il écarquille légèrement les yeux, a une moue appréciatrice : « Eh bien bravo, c’est un excellent palmarès. » Mieux que ce qu’il avait eu lui non ? Il avait eu moins d’options. « Ah les Sortilèges… c’est une super matière. Bon les potions j’étais beaucoup moins… à l’aise. » Le professeur Slughorn l’aimait bien et se tuait à lui dire qu’il n’était pas mauvais mais les potions étant une matière extrêmement importante pour tout sorcier digne de ce nom dixit pater il lui fallait une note optimale et pas moins. Conséquence, il était nul, enfin c’est ce qu’il avait retenu. « Personnellement j’adorais la métamorphose. » Et la prof était super. Il a une petite grimace en pensant au professeur McGonagall. Il l’avait beaucoup aimé cette prof, elle avait toujours été sympathique (à sa manière) avec lui. Mais maintenant… il frissonne légèrement. « Je ne suis pas un ange mais je n’ai pas été l’étudiante la plus insupportable de ma promotion » Il lève les yeux au ciel : « Le secret c’est de sembler adorable aux yeux des profs. Et responsable. Je suis certain que tu devais y arriver très bien. » Avec sa tête, son petit sourire et ses yeux il avait du mal à croire que quelqu’un aurait pu la soupçonner de quoique ce soit. Et encore une fois sa période de scolarité a été assez mouvementée, les professeurs devaient avoir autre chose à faire que de faire de la petite discipline. Puis il se rapproche d’elle, c’est étrange sans vraiment l’être, comme si c’était après tout normal qu’il puisse serrer sa fille contre lui. L’embrasser sur le front comme lorsqu’elle était petite. Quand il lui parle de chanson, elle commence à fredonner au air, doucement, y rajoute des paroles. « Celle-ci ? » elle lui demande. Il a l’air perdu un instant. C’est loin, c’est très loin. Il se souvenait qu’il chantonnait, mais ce qu’il chantonnait… c’était une autre histoire. Un vrai gruyère, faudrait vraiment qu’il songe à faire quelque chose, un jour. Mais les musiques on en effet madeleine de Proust bien plus fort que de simples paroles : l’air finit par lui revenir et il à pendant une longue seconde l’impression de perdre pied. Comme lorsqu’on monte des escaliers dans le noir, qu’on s’attend à une marche supplémentaire alors qu’on est au pallier. Le pied semble glisser, on a l’impression de chuter un bref instant. Il en a presque le souffle coupé. Elle rouvre ses yeux, le regarde. « Arsenius nous la chantait lorsque nous étions petits… » Ce qui expliquait pourquoi elle s’en rappelait. Après le fait qu’Arsenius lui s’en souvienne… quoiqu’il avait eu six ans lorsqu’il était parti. C’est vieux six ans… « Oui… » il souffle, doucement « oui c’était ça. » les paroles ne revenaient pas automatiquement dans sa tête mais l’air lui était là. « J’avais pas un gros répertoire. » il avoue avec un sourire « Je ne suis pas un très bon chanteur. Je maîtrisais trois quatres chansons et je les reservais tout le temps. C’était la voix qui te rassurait je crois. » Un bel âge où juste une voix suffisait à rassurer. « C’était ma mère qui me la chantait, quand j’étais plus petit. » De vagues souvenirs encore une fois. Il avait assez de mal à se remémorer le visage de sa mère — alors qu’il n’avait aucun problème pour celui de son père. Il avait encore plus de mal à imaginer ce à quoi elle pouvait ressembler maintenant. En parlant de mère « Elena aussi ça lui arrivait de vous chanter des trucs. Avec sa petite voix claire. Quand elle vous habillait. » Elle n’avait pas eu que des mauvais cotés, elle chantait mieux que lui déjà, c’était un fait.
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| Ainsi donc Rabastan Lestrange n’avait pas toujours eu cette tête là, logique en réalité lorsqu’on y réfléchissait, pourtant je devais faire preuve d’une bonne dose d’imagination pour l’imaginer à l’âge de ses fils et plus jeune encore. Et plus encore si je l’écoutais et tentais de l’imaginer différent de ses fils. Malgré tout ce qu’il avait pu vivre, toutes ces années d’enfermements l’homme restait d’une grande class. C’était vraiment étrange, déstabilisant pour moi de ressentir la fierté d’une fille envers son père qui restait malgré les épreuve un bel homme. Il n’était nulle question d’un amour mal placé mais je ne pouvais m’empêcher de je regarder autrement qu’avec les yeux simple d’une fille observant son père. Je grimaçais légèrement en l’entendant énoncer le début du mot “mère” puis de se rétracter... J’avais sans doute fait, de nouveau, une erreur en abordant pareil sujet. S’il n’avait rien conserver de ses preuves d’enfance c’est que cela devait lui être pénible. Je me doutais que son enfance n’avait pas du être un rêve... mais je me rendais également compte qu’outre les paroles d’Elena, qui soyons clairs n’avaient rien de positif, je ne connaissais rien de lui. De l’enfant et du frère qu’il avait pu être. Je ne connaissais que de nom ses parents et n’e avait jamais entendu réellement parler en bien. Elena s’évertuant toujours à dépeindre une famille extrémiste pro sang pur, ce que j’avais toujours cru sans trop de doute à ce sujet. J’aimerai voir ça, un jour. Je ne le pressais pas, ne l’obligeait à rien de quelque manière que ce soit. Il n’était pas dans mes intentions de le braquer ou pire de le blesser en me montrant trop curieuse. Connaitre davantage le passé et le présent de mon père. Il était étrange, même pour moi de me rendre compte que ma curiosité était sincère. Je savais pertinemment que je n’avais aucun lien de sang en commun avec cet homme et pourtant je voulais le connaître davantage, je voulais le voir autrement que comme le monstre mangemort qu’on avait pu me décrire. L’homme qui m’étreignait, qui m’embrassait sur le front ne pouvait pas être que ce tueur sanguinaire que tout le monde connaissait de réputation. Je voulais gratter sous le vernis, découvrir ce qui ce cachait au delà. Le fait qu’il évoque à mi-mot une différence de traitement entre lui et son frère aîné ne me surprenait pas, l’aîné était l’héritier, celui sur qui reposait tous les espoirs d’un nom. Je tentais alors de sourire pour le détendre un peu à ce sujet. C’est pareil pour nous trois... il y a davantage de photo d’Arsenius qu’il peut y’en avoir d’Aramis et moins encore de moi. Normal non? Qui sait c’est peut être cette “surexposition” qui a donné le gout de la photo à Arsenius. Dis-je alors amusée en imaginant Elena et Rabastan prendre l’enfant sous toutes les coutures lorsqu’il était petit et s’extasier de ses moindre faits et gestes. Bien entendu il y avait également pléthore de photos d’Aramis et de Cedrella bébé... a mon arrivée, en revanche, mon visage n’apparaissait plus que sur quelques clichés “obligatoires” qu’Elena pouvait envoyer à sa famille. Il était évident qu’elle n’allait pas prendre l’usurpatrice plus que de raison en photo. Je n’ai jamais vu aucun portraits. ni de son père, ni de sa mère. Elena devait avoir tout ôter dès les premières minutes de son incarcération et personne n’avait osé dire quoi que ce soit. J’avais entendu parler d’un sorcier froid, distant et intransigeant, l’archétype même du sang-pur. L’homme ne devait pas avoir beaucoup de temps à consacrer à un “second”. J’hochais la tête pour confirmer le côté “mouvementé” de mes études... j’avais pu assister à moult événements joyeux ou pas et les 7 années avaient toutes étaient marqués par la mort ou la disparitions de personnes... des années d’études bien particulières en réalité. Il grimace de mes choix d’option et je me mords légèrement la lèvre inférieure. Le choix en lui même n’avait pas été simple et si Severus ne m’avait pas remis dans le droit chemin j’aurai sans nulle doute dû user d’un retourner de temps si j’avais choisi toutes celles qui me faisaient envie. Mais entre mon apprentissage pour devenir Occlumens et animagus, je n’avait guère le temps pour une matière de plus. Il avait eu raison et celles-ci m’avaient parfaitement convenues. C’est sans doute ça. Ardal a pourtant tenter diverses façon de me les enseigner... en vain. Avec lui ça semblait si facile si compréhensible et la matière en était presque devenue intéressante et puis sur le parchemin, plus rien! Néant total! Merci. J’ignorais tout de ma future orientation professionnelle alors j’ai préféré ne me fermer aucune porte en négligeant une matière. Mais comme souvent je ne dis qu’une vérité partielle, je ne peux évidement pas lui parler de mes diverses accointances concernant la métamorphose ou même les potions. Néanmoins, j’hoche la tête lorsqu’il parle de métamorphose, cette matière m’a toujours passionné et c’est bien le professeur McGonagall qui m’a donné l’idée et l’envie de devenir animagus, et elle encore qui m’a donné les clés pour travailler cette magie et la contrôler au mieux. Oui, j’étais presque certaine que le professeur de métamorphose de Poudlard se doutait de mes intentions d’en devenir un et pire encore qu’elle avait parfaitement compris quand je maîtrisais mes transformations, pourtant, elle avait continué à m’enseigner, répondre à mes questions et m’orienter sur des ouvrages complexes mais complets concernant l’animagie. C’est sans doute la raison pour laquelle mon ressenti concernant sa mort quitta mes lèvres sans y prendre garde. Il me semble très improbable de trouver plus compétente et pédagogue que le professeur McGonagall pour enseigner cette noble matière, les générations suivantes ont perdu une occasion rare d’apprendre de la bouche même d’une excellente sorcière. J’ignorais tout de l’identité du décérébré qui avait décidé de mettre la vie de cette femme entre les mains des détraqueurs mais il fallait qu’il soit forcement ramolli du bulbe pour faire un tel choix! Bien entendu la guerre avait causé d’innombrable pertes mais le sort réservé à Minerva me retournait toujours autant l’estomac. Oui, je me défendais bien et puis... en sept années ils ont eu bien d’autres sombrals à fouetter que de se préoccuper de mes quelques entraves au règlement. La chaleur de ses bras m’entoure, m’apaise c’est un peu comme toucher du bout des doigts ce que j’ai longtemps recherché, c’est frustrant et très agréable. Je ne peux m’empêcher de penser que je vole cet instant à quelqu’un et en même temps impossible de reculer, de partir. Je suis bien, là. Et la chanson quitte mes souvenirs et mes lèvres, j’entend Arsenius la fredonner alors que je sanglote dans ma chambre... Je ne veux pas penser à Elena, juste à mes frères et à Rabastan, juste cette fois... mais c’est ce dernier qui, justement remet Elena sur le tapis et je grimace. Elle est bien trop relié à la souffrance dans le moindre de mes souvenirs pour m’être agréable, ne serais-ce qu’une seule seconde. Elle n’a jamais été une mère pour moi, pas même un tuteur ou une nourrice. Elle m’a traité comme elle traite Chat, l’elfe de maison, me rappelant sans cesse ou était ma véritable place, moi l’impure. Loin de ses fils. Loin du haut de sa petite pyramide. Mais j’essai d’en faire abstraction, de l’ignorer malgré tout. Arsi non plus n’est pas un très bon chanteur... mais peu importe c’est le ton de la voix, l’intention qui compte. Et nulle doute que Rabastan et Arsenius avaient tous deux de très bonnes intentions. Je ne m’en souviens pas... la mémoire est parfois capricieuse, sélective. Mais je me souviens qu’elle me faisait faire le tour des boutiques sorcières, c’est sans doute pour ça que j’ai un goût prononcé pour la mode. Le paraître a toujours été très important pour... mère... ça m’écorchait presque la bouche de le dire alors que je savais parfaitement que c’était faux. Si elle me trainait dans toutes les boutiques c’était bien pour que notre relation “mère/fille” paraisse la plus normale possible au commun des sorciers même s’il n’en était rien. Je sais bien qu’Azkaban n’est pas une prison comme une autre et je me doute aussi qu’Elena a intercepté bon nombre de nos courriers mais... avec Aramis on vou...te faisait des dessins lorsque nous étions petits et il y a eu des lettres après ou nous te racontions Poudlard, les amis, tout ce qui nous passait par la tête. On ne t’a jamais oublié tu sais... même Arsenius. Même si pour l’aîné de la fratrie c’était un peu différent, il avait vécu la séparation de façon bien trop brutale pour n’en conserver aucune cicatrice. De mon côté je m’étais forcé au début, pour “jouer le jeu” et faire plaisir à Aramis et puis... le temps aidant, j’avais pris la place de Cedrella...
Dernière édition par C. Guenièvre Lestrange le Jeu 1 Sep 2016 - 14:27, édité 1 fois |
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| C’était bien ce qu’on lui avait dit, un jour, les enfants cherchent presque toujours à savoir qui étaient leurs parents, mais simplement leur nom mais leur histoire aussi. Que c’était un processus normal de construction ; il supposait que lorsqu’on était face à un père trop longtemps absent, des questions de ce genre il devait y en avoir beaucoup. Il était quasiment certain que c’était pas auprès d’Elena que les petits auraient pu se renseigner, se renseigner correctement tout du moins. « Connaitre davantage le passé et le présent de mon père. » Il hoche la tête presque distraitement, tandis qu’il se demandait, rapidement comme une vague question qui ne s’attarde pas, s’il aurait un jour le courage de remettre les pieds dans cette maison. Parce que si Gwen ou même les garçons cherchaient des réponses, c’était là bas qu’ils les trouveraient pour sûr. À moins que tout n’ait été jeté également. Pas que ça le dérangerait trop, il n’avait jamais été un grand fan de tous ces tableaux, de toutes ces choses qui lui rappelaient un poil trop son père à lui. Dont il n’avait jamais voulu connaitre le passé par ailleurs. Il esquisse de nouveau un léger sourire lorsqu’elle lui parle d’Arsenius : plus photographié que les autres en effet. Rabastan s’en souvenait un peu. « Qui sait c’est peut être cette surexposition qui a donné le goût de la photo a Arsenius. » Machinalement il passait doucement sa main contre ses cheveux, juste à la surface de sa tresse, comme s’il voulait sentir sous ses doigts les longues torsades brunes. La remarque lui fit se resouvenir un peu des premiers mois d’Arsenius, l’étrange moment où il était passé de oh merlin un enfant pourquoi moi pourquoi lui pourquoi eux pourquoi la vie pourquoi la mort je suis l’homme le plus incompétent du monde il faudra le laisser sur le parvis d’un orphelinat à c’est le bébé le plus beau et le plus adorable de cette terre et le premier qui tente de lui faire du mal je l’égorge avec mes dents. Oui, des photos, il y en avait eu, beaucoup. « J’avais dix huit ans quand ton grand frère est né. Et j’étais un vrai… maniaque de l’appareil photo. Depuis mes quinze ans en fait. J’ai toujours aimé ça. Alors Arsenius était comment dire… un modèle de choix. On a du se calmer quand on a compris qu’on aurait bientôt plus de photo que de m² disponible mais bon. Pas de regrets. » Quand elle fait remarquer qu’elle n’a jamais vu de portraits de ses grands parents paternels, il ne sait pas trop comment réagir. Avant de finalement lâcher : « Tu ne rates pas grand-chose tu sais. Mon père n’était pas du genre souriant, même sur les portraits. » Franchement, lui-même aurait aimé tous les brûler ces tableaux, donc il n’allait jeter la pierre à personne.
Il l’écoute lui parler de l’école, et franchement ça l’amuse, pour les runes. Ses souvenirs de ces cours étaient un poil plus précis que les autres (ce qui n’étaient pas très bon signe) « Ardal a pourtant tenté diverses façon de mes les enseigner… en vain. » « Non mais… c’est sans doute génétique. Moi aussi j’avais une camarade qui m’a aidé, enfin pendant ma troisième année seulement ensuite elle est partie, elle avait fini ses études. Mais bon, c’est toujours bien d’avoir un peu d’aide avec ces conneries là. » Il fronce un peu les sourcils, comme s’il tentait de se rappeler le nom de cette camarade mais ça ne vient pas, son visage non plus, ni aucune autre information. Bon bon… « T’as bien fait… C’est difficile de s’orienter aussi jeune. Franchement je ne savais pas du tout ce que j’allais faire de ma vie en sortant de l’école. Comme la majorité des personnes j’ai du penser que je terminerais au gouvernement. Comme quoi… » Maintenant il était bel et bien au gouvernement, on lui aurait dit ça trente ans en arrière qu’il aurait bien rigolé tiens. Pourtant, là il n’avait pas envie de rire, alors que Gwen exposait son avis sur la situation de leur ancienne prof de métamorphose, il grimace, sans vraiment répondre. Il était d’accord avec elle, fondamentalement. Il aurait bien aimé que les choses ne se passent pas ainsi, à la rigueur la tuer aurait été mieux. Il reste un bref instant silencieux, mais Gwen reprend, et sa remarque encore une fois le ramène à demi à sa propre scolarité à lui « Oui, je me défendais bien et puis... en sept années ils ont eu bien d’autres sombrals à fouetter que de se préoccuper de mes quelques entraves au règlement. » Il s’en doutait bien, de toute manière avec sa tête il se doutait qu’elle avait du être ce genre de fille qui savait parfaitement jouer l’angélisme. Il avait été comme ça, avant elle, comme les runes c’était peut être génétique. « Tant que tu ne fais pas exploser l’école, ils sont plutôt indulgent. Je n’ai eu qu’une retenue en sept ans d’étude. » Il était ridiculement fier de ce score, il avait l’impression d’avoir réussi l’exploit de toujours passer entre les mailles du filet là où les autres se faisaient choper comme des débutants, comme Avery. Ce qui était assez ironique quand on regardait leur parcours de vie à la sortie de l’école.
« Arsi non plus n’est pas un très bon chanteur… » Ah, comme quoi… la photographie et le chant n’étaient pas fait pour s’entendre. Mais Gwen loue l’intention, et Rabastan ne pouvait pas se retirer ça. Il chantait peut être pas très bien mais sur le coup il avait toujours été trop absorbé par les petites bouilles de ses trésors pour y penser. C’est assez étonnant, toutefois, qu’elle ne se souvienne pas des chants d’Elena, à moins que cette dernière ait immédiatemment cessé de pousser la chansonnette juste après son incarcération, ce qui était une possibilité. Comme beaucoup de chose liée à elle, il s’en souvenait assez clairement, même si ce genre de souvenirs étrangement n’était pas trop désagréables. « La mémoire est parfois capricieuse, sélective. » À qui le dis-tu ? Rabastan connaissait très bien ce problème. Sa tête était une vraie passoire à propos de certains sujets. « Mais je me souviens qu’elle me faisait faire le tour des boutiques sorcières, c’est sans doute pour ça que j’ai un goût prononcé pour la mode. Le paraître a toujours été très important pour... mère... » Il n’avait jamais vraiment imaginé les choses comme ça mais maintenant qu’elle lui disait ça lui semblait presqu’évident. Mais bien entendu il n’avait jamais assez fait attention à sa femme pour se rendre compte qu’elle appréciait ce genre de chose. Il ne l’avait jamais accompagné faire les boutiques ou des trucs de ce genre, il en serait sans doute mort sur l’heure. « C’est vrai qu’elle est très douée pour… donner une certaine image. » Elle avait toujours eu le chic pour se faire passer pour la victime de leur duo. Alors que très sincèrement elle était tout aussi ignoble en privé que lui pouvait l’être dans son travail. Mais bon. Il s’adosse un peu plus sur le canapé, regarde un peu devant lui. Il prend conscience qu’il a vraiment du mal à croire ce qui arrive en cet instant. Vraiment, même si son cerveau ne cesse de lui répéter en boucle « conversation normale avec ta fille » il a très sincèrement l’impression de rêver, comme quoi c’était trop beau pour être vrai. Elle est là, juste là, avec lui, contre lui, sa propre fille. O h m e r l i n. Pour le coup il était du bon coté de la balance, niveau karma. Il frôle encore ses cheveux, clairement pas les mêmes qu’Elena, pas tout à fait les siens non plus, plutôt ceux de son père à lui en fait. Plus Lestrange que lui encore. « Je sais bien qu’Azkaban n’est pas une prison comme une autre » il s’immobilise dans son geste et repose son regard vers elle, un peu pris au dépourvu : qui que quoi comment pardon ? On parlait pas de l’école quelques minutes plus tôt ? Bon entre école et prison certains ne faisaient pas trop la différence mais tout de même ! « et je me doute aussi qu’Elena a intercepté bon nombre de nos courriers mais… » le fait qu’elle dise Elena et non pas mère ou maman (ça l’aurait tué ça sans doute) le remplissait d’une sort de satisfaction intense. Haha ! Pan, dans les dents. Ou quelque chose dans ce goût là. « Avec Aramis on vou-te faisait des dessins lorsque nous étions petits et il y a eu des lettres après où nous te racontions Poudlard, les amis, tout ce qui nous passait pas la tête. » Ouais, Aramis lui en avait vaguement parlé, à un dîner, mais Rabastan se souvenait que sa réaction agressive avait immédiatement rebuté son cadet. Il n’était pas trop pour parler de ça. Il ne voulait pas en parler et surtout il ne voulait surtout pas que les autres essayent d’y penser, tentent d’imaginer ou je ne sais quoi. C’était une angoisse pure et dure. Alors il réagissait sèchement, voire méchamment et ça douchait les envies. Mais là… il ne devait surtout pas réagir de travers. Respire Rabastan mon petit, respire. « On ne t’a jamais oublié tu sais… même Arsenius. » Arsenius… Rabastan grimace. Les choses ne se sont pas passées de façon très très propre, et Arsenius était en première ligne pour tout se prendre en pleine figure. Rabastan aurait bien aimé protéger un peu plus son fils mais… c’était trop tard maintenant pour vouloir changer le passé. Pour répondre, il contrôle sa voix et tente de diminuer le plus possible toute la tonalité agressive qu’il pouvait y mettre, bien malgré lui : « Ouais je… c’est ce que m’avait dit Aramis. » Allez, un ton en dessous encore. T’es pas agressé là, on se calme. « Je… ouais non, on ne reçoit rien là bas. Même si vous avez pu les envoyer, on reçoit rien. » Et de toute manière il aurat pas été en mesure de comprendre ce que c’était, ou même de les lire. Sans avoir complètement perdu la boule, il avait perdu bon nombre de ses facultés passées quelques années, qu’il avait retrouvé par la suite mais sur le moment… il valait pas grand-chose. « C’est gentil. » Il trouvait pas vraiment d’autre mot et celui là lui semblait ridicule mais il n’en avait vraiment pas d’autre à disposition. « Moi non plus je vous oubliais pas. » En fait si, petit à petit il les oubliait, mais il gardait le vague souvenir qu’il avait quelque part des enfants. Plus pour lui-même, comme lorsqu’il pensait à ça, il murmure un peu plus bas « Mais c’est fini maintenant, c’est passé. » Pas deux fois la même connerie comme on dit. « Et même si tout est loin d’être parfait, dans le pays, tout ça… Je suis … de vous avoir retrouvé. » Il avait zappé un mot dans sa phrase là non ? Non ? Il se reprend « … content de vous avoir retrouvé. Tous les trois. Même si c’est compliqué. » Très compliqué. « De pouvoir vous voir, savoir que vous vivez votre vie… Je suis… » Content ? C’était ridicule comme mot, comme gentil. Alors il lâche le mot, même s’il lui semble vide de sens, c’était comme ça que les gens qualifiaient ce genre de chose, alors pourquoi pas lui ? « heureux. D’avoir pu vous revoir. De pouvoir vous revoir. » Même si Arsenius ne lui adressait pas même un regard, au moins il arrivait à Rabastan de le croiser, même très brièvement. C’était plus que ce qu’il avait pu imaginer fut un temps.
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| Rien, pas un mot ne quitte ses lèvres alors que je lui parle de ses parents. Le silence attise ma curiosité mais je sais que je n’ai pas le droit d’en demander plus. Il ne faut pas, il ne veut pas. Alors je me tais. Mais dans un coin de mon esprit je me demande si lui aussi à vue l’un de ses parents lever la baguette sur lui. S’il a été maltraité ou délaissé par son père ou sa mère. Peut-être simplement parce qu’il était né second… Je ne devais pas imaginer, conjecturer de la sorte pourtant je ne pouvais m’empêcher d’éprouver pour lui un sentiment de compassion, de compréhension, j’avais vu les méfaits que pouvait faire une éducation pro sang pur, j’y avais bien trop goûté. C’était un peu comme si nous avions partagé quelque chose en silence. Sans doute une idée complétement sotte de ma part, la fatigue commençait doucement à prendre le pas sur mon esprit et embrumé mes idées. D’ailleurs sa main dans mes cheveux n’aidait en rien à me tenir éveillé bien au contraire, mes paupières se faisaient de plus en plus lourdes. C’est assez naturel au fond… Presque l’attrait de la nouveauté. Sorcier ou moldu j’étais presque certaine que ça se passait dans toutes les familles de la même façon, ou presque. Et puis Arsenius était un beau bébé, ce qui ne gâche rien. Dis-je avec un fin sourire avant de retenir un bâillement. Je papillonnais des yeux commençait doucement à me sentir partir. C’est un problème masculin des Lestrange ça… c’est dommage, le sourire te va bien. La fatigue aidant je ne me rendais pas compte que je commençais tranquillement à bien trop me détendre, mais dans l’absolu mes paroles n’étaient pas fausses, Aramis souriait peu lui aussi et je n’avais vu que de fugace esquissement de sourire sur le visage de mon père pourtant, oui je ne démentais pas ça leur allait bien, à tous les deux. J’hoche la tête pour répondre simplement au sujet des runes. Ardal était devenu maître, comme quoi je n’avais pas tenté ma chance avec le premier venu même si cela n’avait rien donné…Le ministère est vaste et offre beaucoup d’opportunités. Comme mon poste à la vente des rebuts mais…. Je n’avais plus vraiment l’intention d’y travailler, pas de façon aussi régulière en tout cas. Tu as un excellent poste, n’importe qui en serait fier. Cette fois-ci je ne parvins pas à retenir un bâillement et je plaçais rapidement ma main devant ma bouche. Je suis désolée… J’esquissais un sourire à la suite de ses paroles amusée par le souvenir d’un Gryffondor qui parvenait toujours à faire exploser tout et n’importe quoi… mais pas le château en effet, pas dans mes souvenirs. Je n’ajoutais rien concernant Elena. Il y avait tant à dire et en réalité si peu à se souvenir. Elle était le monstre de bons nombres de mes cauchemars et on ne donne pas de l’importance aux monstres en parlant d’eux trop souvent. J’étendais mes jambes et replaçais ma tête contre le torse de Rabastan. J’écoutais les battements réguliers mais rapides de son cœur. Je baillais une dernière fois alors que mes yeux se fermaient tout seul et que je bredouillais inconsciemment. C’est bête les garçons… ils pensent tous que le dialogue est inutile alors ils ne disent rien. Mais moi… Ma main se resserrais contre sa chemise, comme je l’aurai fait avec un doudou, pour qu’il ne disparaisse pas. … je sais qu’ils t’aiment. Ils, ses fils. Parce qu’ils pouvaient bien tenter de me cacher ce qu’ils souhaitaient, je n’étais pas une idiote… même si là, à cet instant précis, je venais de m’endormir dans les bras d’un mangemort reconnu coupable d’un nombre de meurtre qui fait froid dans le dos et que le plus beau dans tout cela c’est… que je n’ai absolument pas peur. Je suis bien, sereine et apaisée. |
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| | | | | You'll never get used to it [Gwen] [soirée du 12/09/02] | |
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