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sujet; [ANIM HN] Paranormal Death Eater Activity [ADEN & HESTAN] |
| Ces nantis n'avaient décidément aucun respect, pensa-t-il en assassinant du regard un groupe de jeunes trolls au maquillage drôlement réaliste (ils avaient même l'odeur, dites) accompagnés de leurs parents, qui semblaient partager la joie écœurante de leurs progénitures dont les petites mains se serraient autour de citrouilles enluminées et de sacs de friandises remplis. Par Merlin ! Comment se faisait-il que cette foutue célébration n'ait pas encore été zappée du calendrier ? On n'allait pas à la chasse aux bonbons le jour de la mort du Maître. Rabastan n'aimait pas cette fête. Non, il la haïssait. Profondément, intensément. Elle ne lui rappelait que trop les jours sombres qui avaient suivi sa disparition plus de vingt ans auparavant. Tous ces gamins arboraient une mine beaucoup trop joyeuse pour les circonstances et ça ne lui plaisait pas du tout. Que faisaient leurs parents, où était passée la bonne éducation, bon sang ? Le trente-et-un octobre n'était pas une fête où l'on avait le droit de se réjouir pour quelque raison que ce soit ! Une sorcière écarta son enfant de sa trajectoire en avisant le Mangemort. Heureusement que toutes les règles de bienséance n'avaient pas été oubliées en ce jour funeste, comme s'écarter devant un Lestrange lorsqu'il se rendait quelque part, et d'autant plus lorsque celui-ci allait retrouver le Maître lui-même pour une petite réunion du Cercle -un grand ramassis de crétins en dehors de quelques-uns (et de lui-même évidemment), si l'on voulait son avis. Un meeting de psychopathes sans aucune distinction ; il suffisait de voir sa belle-sœur ou pire encore, ce loqueteux d'Avery, pour s'en assurer. Ceci étant, il était en avance et il ne voulait pas penser à eux d'ici à ce qu'il arrive. Il aurait toute la soirée pour subir leur présence, c'était bien trop tôt pour commencer. Il dépassa deux gamines qui piaillaient avec entrain ; ses enfants à lui étaient encore trop jeunes pour qu'il s'adonne à ce genre de récréation familiale lorsqu'il en aurait eu le loisir et par la suite, depuis sa charmante cellule d'Azkaban, il n'avait plus trop eu l'occasion de les accompagner pour ce genre de choses. Raison de plus pour détester cette journée. Il tourna au coin de la rue, et s'engagea dans l'Allée des Embrumes. « TRICK OR TREAT ! » beugla une silhouette au loin, avant d'éclater d'un rire aigu et franchement désagréable. Un éclair fusa dans sa direction avant qu'il n'ait eu le temps de réaliser ce qui lui arrivait. Bordel, qui pouvait bien oser... Qu'est-ce que c'était que cette connerie ! Rabastan fut propulsé en arrière, percuta un ramassis d'ordures qui s'écrasèrent sur lui en retour. Voilà ce qui arrive quand on ne regarde pas où on marche ! Putain de... Ce n'était pas de son fait, c'était ce sale gamin au bout de l'allée qui avait réussi à l'avoir par surprise. Sur la tête de ses enfants, cette raclure avait de la chance qu'il soit dépossédé de ses moyens... à l'instant précis où il serait en mesure de se lever, il allait le sentir passer.
Le Mangemort tenta bien de se remettre d'aplomb, prêt à faire payer ce malotru pour sa maudite farce ; il ne savait décidément pas à qui il avait affaire celui là. Néanmoins... impossible de bouger ne serait-ce qu'un sourcil, encore moins de relever la tête. Aucune douleur physique, sinon l'humiliation de se retrouver le nez dans les détritus, face contre terre. Ressaisis-toi Rabastan, tu délires complètement, la réunion te mets dans tous tes états mon pauvre... Il n'y pouvait rien ! Il avait beau essayer, il ne pouvait faire autrement que regarder son corps, simple spectateur de l'horreur sans nom qui se déroulait sous ses yeux. Parce qu'il était bel et bien en train de s'observer lui-même d'un air ahuri, là. Et c'était. Tout bonnement. Abominable. À l'aube de sa quarante-quatrième année, Rabastan Lestrange venait de mourir dans un coin de rue crasseux, assassiné par un imbécile armé d'une baguette, un trente-et-un octobre qui plus est. Il baissa les yeux : il était en train de flotter au dessus du sol, un putain de fantôme hors de son putain de corps. L'absurdité de sa situation lui sauta à la gorge. « Mais putain de bordel de... AVERY ! » Pouvait-on être plus malchanceux ? Il se permettait d'en douter : de tous les sorciers d'Angleterre, il fallait que soit Owen qui arrive à grandes enjambées dans sa direction. D'ici il pouvait déjà voir la mine affreuse qu'il se payait et si en temps normal ça aurait peut-être pu le faire rire, là il n'était clairement pas d'humeur à plaisanter. Le Mangemort avançait à grands pas, l'allure débraillée, et il n'avait pas l'air de faire attention à sa route. Pas assez pour aviser son enveloppe charnelle qui gisait lamentablement au sol, au vu de la suite des événements, qui avaient tout l'air d'une vaste blague. « Fais gaffe putain de Merlin tu vas... » Ses mots n'atteignirent pas son collègue (il n'avait même pas l'air de le voir alors qu'il se trouvait debout devant lui, merde!) ; il se prit les pieds dans ses jambes qui barraient le chemin et s'écrasa proprement à terre dans un juron étouffé. Non mais que faisait ce sale traître ici, je vous le demande, comment se faisait-il qu'il ne soit pas déjà aux pieds du Maître à baiser le sol que foulaient ses pieds ? Dans ses souvenirs, en dépit de toutes ses incompétences, ce rogaton était au moins doué pour ça. Sans compter qu'il lui avait marché dessus, profané sa mise avec ses pieds crasseux, et le voir se vautrer ne lui apportait aucun réconfort. |
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HUNTED • running man Owen Avery | Un mal fou à ouvrir les yeux, il avait les paupières lourdes. Et quand il réussissait à les soulever c’était pour immédiatement les refermer : trop de lumière. En poussant un grognement de mécontentement il se retourna et s’affala copieusement sur le ventre dans le drapé de ses couvertures. Juste une minute. Une toute petite minute. Assommé par une prise un peu trop consciencieuse de stupéfiant qu’il avait l’habitude de se procurer il se retrouvait dans l’incapacité physique de se tirer hors du lit. Pourtant il avait la vague, très vague impression qu’il y avait quelque chose qu’il ne devait absolument pas rater ce soir. Mais il avait encore le temps avant la soirée, il devait être à peine deux heures de l’après midi. Ignorant superbement le marteau qui cognait dans sa tête, les clous qui s’enfonçaient dans ses tempes et la nausée qui lui vrillait l’estomac il enfonça sa tête dans l’oreiller bien moelleux. Juste une minute. La pendule fit résonner son gond une fois. Deux fois. Comme il l’avait pensé : deux heures de l’après midi ! Trois fois. Ah tiens… Quatre fois. Cinq fois. Huum… Six fois. Il y avait peut être de l’écho dans la baraque. Sept fois. Oh non… Déjà dix-neuf heures ? La décharge que la prise de conscience lui ingligea ne suffit pas à le faire se lever correctement, encore trop embrumé par un abus de produits peu licites il dut se contenter de rouler sur lui-même jusqu’à ce que son corps quitte le matelas pour rencontrer le vide. Le choc sur le parquet autrefois ciré de la chambre fut rude pour son dos mais eut au moins le bon esprit de lui remettre les idées en place. Il avait quelque chose d’important ce soir, et il ne devait pas être en retard… Il s’agrippa au rebord du sommier pour se redresser, en s’assurant d’une forte pression de la main droite sur son lobe frontal que son cerveau ne tenterait pas de s’échapper de son crâne d’une quelconque manière. Une douche froide lui ferait le plus grand bien mais Owen doutait d’avoir le courage de se traîner jusqu’à la salle de bain et il ne voulait pas risquer de tomber et de s’ouvrir la tête sur la précieuse porcelaine de chine du lavabo familial… Il allait passer outre la douche. Ce ne serait pas la première fois. En regardant par la fenêtre il remarquait bien que le soleil était loin d’être à son zénith et le ciel se teintait déjà de pourpre. Il baissa les yeux sur les vêtements qu’il portait, c’était sortable. Ils étaient un peu froissés après la sieste impromptue qu’ils venaient de vivre mais il allait bientôt faire nuit : qui s’en souciait ? Et il avait également la très nette flemme de se changer. Il prit simplement garde à bien mettre sa baguette d’acacia dans sa poche avant de partir. Où ? Il n’avait pas les idées très claires mais il avait l’impression qu’il devait se rendre quelque part sur l’Allée aux Embrumes. Il comptait sur l’air frais de l’extérieur pour raviver ses souvenirs. Il comptait également sur la chance pour être assez performant afin de transplaner sans se désartibuler. Le seul avantage qu’il trouvait aux drogues en ce moment c’était qu’elles assommaient Selma. On se réjouissait avec ce que l’on pouvait.
Quand il parvint à atterrir en entier dans une localisation obscure de l’Allée des Embrumes, il en aurait très certainement sauté de joie mais sa prestance physique pour le moins diminuée l’en empêchait fort cruellement. Et alors que la sensation typique de malaise qui l’imprégnait à chaque transplanage (renforcée par sa gueule de bois) disparaissait il prit conscience de plusieurs choses. On était le 31 octobre. Dans la rue des familles accompagnaient leurs gosses à la chasse au patacitrouilles et autres sucreries écoeurantes. On était le 31 octobre. Cette date avait un lien, il en était certain, avec ce qu’il devait faire ce soir là… Lorsque la vérité le frappa il fut pris d’une très soudaine envie de retourner se réfugier au fond de son lit : la réunion du Cercle (dont il faisait partie, et il en était le premier étonné) à minuit avec leur Seigneur et Maître qui assurément ne sera pas de bonne humeur (quand l’était-il ?) et qui assurément leur fera passer une très mauvaise soirée. Minuit… Mieux valait ne pas être en retard à ces rendez-vous. Mais mieux valait pour lui également de ne pas y aller trop en avance. Plutôt vivre une année entière de gueule de bois plutôt que de se retrouver plus longtemps que nécessaire face à certains autres membres du Cercle avec qui il ne pouvait pas partager de moment convivial. Minuit… Et il était vingt heures (il avait mis une heure à se lever et à décider qu’il ne se changerai pas ni ne prendrai de douche ? Peut-être que Selma était-elle nécessaire pour lui botter un peu le cul de temps à autres finalement…), pourquoi avait-il l’impression d’oublier quelque chose. En outre l’impression d’oublier quelque chose qu’il avait déjà oublié avant… Ce fut la révélation : Bones ! Ah, l’effet des drogues et de la sieste commençaient à se dissiper… ce qui signifiait que son cerveau pédalait un peu moins dans les chocogrenouilles, ce qui signifiait aussi que Selma n’allait peut-être pas tarder à faire son apparition. Il avait rendez-vous avec Bones, ici même, dans l’Allée. Enfin si elle daignait venir, ce qui n’était pas certain. Au pire, si elle lui posait un lapin il pourrait toujours traîner un peu dans les rues jusqu’à ce qu’il soit temps pour lui d’aller passer faire un petit coucou auprès du Lord et de ses compères.
Alors qu’il avançait, l’esprit encore un peu troublé, ses pensées à demi-tournées vers Adele et vers le Maître, il sentit son pied heurter quelque chose au sol. Il n’eut pas le temps de s’arrêter avant que d’être déséquilibré et de constater que le sol se rapprochait dangereusement et à une vitesse non négligeable. Et ce fut la seconde fois de la journée qu’il s’étala par terre à grand renfort de « ouuuuuumf » dépité. Se redresser sans pouvoir se tenir à son lit était une épreuve difficile et Owen se mit à pester contre le triple idiot qui avait jugé bon de s’endormir comme une masse au beau milieu de la route, enfin… sur un coté de la route. Dans les poubelles qui plus est. Triple idiot. Il constata toutefois que la personne semblait morte et non pas endormie puisque le choc d’un Avery adulte moyen qui s’étalait de tout son long ne la réveilla pas le moins du monde. « Quelle idée de crever ici… » maugréa-t-il en époussetant ses vêtements fripés. Il se pencha un peu vers le corps, juste pour voir. Une compulsion malsaine l’attirait toujours vers les cadavres et autres choses du même genre… Il faisait sombre, mais pas assez pour qu’il ne puisse reconnaître les traits de la victime. … Soit un petit rigolo s’était déguisé en Rabastan Lestrange pour Halloween et s’était fait assassiné (dans ce cas certainement par le dit Lestrange qui n’avait absolument aucun sens de l’humour) soit… quelqu’un avait tué Rabastan Lestrange. Purement et simplement. Une attitude qu’Owen pouvait parfaitement comprendre cela dit. Il posa sa main sur sa baguette, s’il y avait un tueur de Mangemort dans le coin, mieux valait rester prudent… Il jeta un coup d’œil alentour : personne. Personne. Et il était là, avec le cadavre de ce crétin de Lestrange à ses pieds. Embrouillé, il hésitait entre la crainte (comme à son habitude) et une sorte d’étrange joie. Il ne voulait pas que cette histoire lui retombe sur le nez, mais dans un sens une part de lui était satisfaite de voir cet idiot flanqué ainsi au sol. Ça faisait clairement moins le malin une fois que ça ne pouvait plus bouger, n’est-ce pas ? « Quel crétin quand même… » Réussir à se faire tuer ici… Comme quoi la paranoïa ne protégeait pas toujours de tout. Mais maintenant que devait-il faire ? Filer à l’anglaise, l’air de rien ? Ou bien prévenir quelqu’un… Une silhouette féminine s’avançait vers lui… C’était vrai qu’il avait rendez-vous avec Adele ! Pour le coup il aurait bien voulu donner un bon coup de pied au cadavre (ce qu’il fit d’ailleurs, mais plus par plaisir personnel que pour un intérêt pratique) et le dissimuler dans un recoin parce qu’il n’était pas certain que Bones apprécie de voir Owen debout près du corps de Lestrange, et ce n’était pas l’idée qu’il s’était faite pour ce rendez-vous. Mais il n’y avait absolument aucun endroit où il pouvait planquer le mort. Génial… |
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HUNTED • running man Adele Bones | Adele Bones avait toujours détesté porter du noir. Les couleurs sombres lui seyaient pourtant à ravir et elle privilégiait quatre teintes bien spécifiques lorsque la bienséance sorcière se voulait protocolaire. Aucune cérémonie, aucunes funérailles, aucune soirée mondaine ne l'avait jamais vu revêtir autre chose que du cobalt, du bleu de Prusse, du bleu de Berlin ou du bleu acier depuis qu'elle était toute petite. Cependant, dans le reflet de son immense psyché accrochée sur l'un des murs de l'entrée de son appartement, l'hybride observait sa silhouette entièrement drapée par une élégante robe de soirée noire. Épaules dénudées, bustier fermé à l'aide d'un laçage aussi sombre que les différents voilages de ses jupes, Bones passa nébuleusement les paumes de ses mains contre l'unique extravagance de la robe d'un geste absent, indifférente de sentir sous ses doigts le tissu transparent et les perles brodées qui venaient jalousement lui enserrer les côtes. Le rituel subitement abrogé par un malencontreux emprisonnement dans la prison sorcière, Adele se souvenait du regard éteint et du rictus froid que lui avait adressé Rabastan Lestrange le soir où il lui avait offert cette nouvelle robe. Passant autour de ses épaules une étole aussi cristalline et brodée que ne l'était le tissu lui graciant les flancs, elle se rappela du regard désolé dont il l'avait recouvert en l'écoutant, gênée, commenter le versant déprimant d'un tel choix de couleur pour rétablir la coutume ankylosée par son absence accablante. Pour tout dire, c'était à ce moment-là qu'elle avait réalisé toute l'ampleur des dégâts qu'Azkaban avait provoqué sur Lestrange : la prison sorcière avait, purement et simplement, éteinte toute la joie de vivre pure de Rabastan lorsqu'il se trouvait en compagnie des personnes qui lui étaient chères. Après avoir passé une capeline aussi sanguine que ne l'étaient ses lèvres, l'hybride verrouilla magiquement la porte de son appartement et descendit rapidement les nombreuses marches de son immeuble pour chasser l'étrange pressentiment qui l'avait amené à penser au directeur de la justice magique. Adele ne put s'empêcher de remarquer, tandis que ses pas résonnaient de concert avec les battements de son cœur, qu'elle s'était encore une fois menti à elle même. Ce n'était pas la toute première fois qu'elle portait du noir, elle qui rabattait le capuchon de la cape sorcière sur son visage en traversant le hall d'entrée du bâtiment, elle qui ressemblait dorénavant à un Chaperon Rouge des temps modernes. Après avoir adressé un sourire poli à la gamine déguisée en fée qui se trouvait là (où étaient encore une fois passés ses parents, à cette petite peste?), Bones jeta sur l'Allée des Embrumes un regard amer. La seule et unique fois où elle s'était parée de noir, c'était le jour où Sybil avait été mise en terre. Bien au fait que les membres du Cercle devaient se réunir ce soir à minuit, Adele se mit finalement en marche pour retrouver Avery, avant que celui-ci ne perde finalement patience en ne la voyant pas arriver. Dire qu'elle était toujours étonnée de l'avoir vu répondre à son invitation était l'euphémisme de l'année : il ignorait plus ses missives qu'il ne considérait et ce depuis, depuis presque toujours. Mais derrière la fierté malsaine que le Mangemort lui réservait depuis leur première rencontre, et l'animosité exacerbée qu'il lui dédiait depuis qu'elle lui avait craché la vérité en pleine figure, Adele savait qu'Avery avait besoin d'en savoir plus (toujours plus) sur cette gamine qui n'avait jamais expiré le moindre souffle. C'était ça, l'événement protocolaire de la journée qui l'avait obligé à se guinder dans une teinte qu'elle abhorrait viscéralement : elle voulait déterminer, ce soir, s'il était judicieux ou non de l'emmener sur cette tombe bannie depuis plus d'une décennie.
La mine dégoûtée, elle se colla le plus possible contre l'un des pans de murs de l'Allée en apercevant au loin trois minuscules trolls s'avancer vers elle, piaillant joyeusement du butin qu'ils avaient récoltés en cette soirée d'Halloween. Lorsqu'ils passèrent près d'elle et que leur effluve abominable vint titiller ses narines, Bones se demanda comment des parents sains d'esprit pouvaient seulement laisser leur progéniture se balader ainsi, même pour le délestage annuel des foyers sorciers de leurs Patacitrouilles et autres douceurs magiques ! Adele aurait très certainement déguisé Sybil en Morgane ou à la rigueur, en Rowena Ravenclaw ! Mais en rien qui ne puisse directement nuire à son intégrité sociale, par Merlin ! Elle reprit sa marche lorsque les parents la dépassèrent et, tout en prenant garde de ne pas abîmer les voilages précieux de sa robe dans les flaques d'eau éparpillées ça et là au sol, elle se demanda si Elle aurait seulement voulu faire quelque chose d'aussi frivole que la récolte des Chocogrenouilles chaque année ou si Elle aurait préféré rester à ses côtés pour élaborer de nouvelles potions avec sa mère, la passion génétiquement implantée en elle. Au bout d'une minute, reconnaissant la haute silhouette d'Avery au loin, elle se demanda sombrement si lui aurait été capable d'offrir à Sybil autre chose qu'un regard teinté de mépris en voyant son sang-pur mélangé à celui d'une hybride. Bones se secoua mentalement, dérangeant les quelques boucles échappaient au capuchon de sa cape, et avança vers le Mangemort en le maudissant une nouvelle fois. Trois mois qu'Adele se trouvait assaillie de souvenirs dérangeants, de questionnements hypothétiques et d'autres sentiments révoltés par sa faute. A moitié obnubilée par son envie constante de vengeance et entièrement animée par une résolution déterminée, Bones ne pouvait pas laisser Avery continuer de croire qu'elle ne valait finalement rien de plus que sa mère. La comparaison lui avait fait l'effet d'un électrochoc. Il était vrai qu'elle avait agi en Vélane, en découvrant qu'elle était enceinte, s'éloignant le plus possible de lui et de la frénésie citadine pour laisser la vie se développer en elle. Sous couvert de protéger son enfant d'un déséquilibré, Adele avait juste agi par instinct, comme toutes les Vélanes et leurs filles avant elle : séparer définitivement pour garder jalousement la progéniture loin du père. Ce soir, en lui faisant savoir qu'elle l’amènerait là-bas, Adele lui prouverait qu'elle valait bien mieux que sa génitrice, qu'elle ne voulait certainement pas salir toute l'éducation qu'Angus Bones lui avait prodigué à cause d'un nouveau paradoxe insoluble. Qu'il avait tort et qu'elle avait raison. Bones chasserait les nouveaux cauchemars qui l'assaillaient toutes les nuits en rappelant une dernière fois à Avery qu'elle n'était pas une hybride. Hypocrite.
Revêtant un masque aussi charmant que résolu, Adele parcourut les derniers mètres qui les séparaient d'une allure assurée. Elle n'avait même pas ralentit en le voyant donner un coup de pied dans la masse informe d'un pauvre bougre étalé au sol. « Je devrais m'inquiéter ? », lança-t-elle en détaillant de bas en haut l'allure défaite d'Avery, exaspérée de s'être une nouvelle fois apprêtée pour rien. « Vraiment, dis-moi. Plus le temps passe, plus je me questionne sur ton devenir, Avery. » Se rapprochant encore un peu plus de lui et ignorant toujours le quidam au sol, son perfectionnisme trouva les plis froissant les vêtements du Mangemort bien trop insultants pour ne pas tenter de les effacer d'habiles gestes maîtrisés : tirant sur les pans de sa cape, époussetant ses épaules, ignorant royalement les protestations du Mangemort puisqu'il faisait sombre – seuls, elle prenait souvent un malin plaisir à l'infantiliser juste pour le faire sortir de ses gonds. Le regard ambré croisa le regard suspicieux qu'il lui jetait et d'un air moqueur, elle lui désigna la silhouette toujours étalée au sol de son pouce. « Si tu comptes prendre sa place dans le caniveau, saches d'ores et déjà que tu ne passeras jamais plus la porte de mon immeuble. ». Soupirant longuement, elle détourna un instant son attention vers la silhouette reconnaissable – et surtout inerte – de Rabastan Lestrange avant de jeter vers Avery un regard dépité. Et fierté d'hybride oblige, elle allait... Wait a minute. En se rendant compte de qui était allongé parterre, ses traits se déformèrent sous le poids implacable de l'effroi le plus pur. « Qu'est-ce que tu as fait ? », demanda-t-elle d'une voix blanche à Avery. Ses lèvres se mirent à trembler avant même que la moindre larme ne vienne s'écouler le long de sa joue. Pas besoin non plus d'être surdoué pour comprendre ce qu'il s'était passé ici. Avery avait sa baguette magique en main, une mine de dément satisfait ET Rabastan gisant au sol, totalement immobile, l'esprit d'Adele avait vite fait de démarrer au quart de tour. Méthodique, ses doigts défirent l'attache de la capeline rouge dans l'unique but de composer la guérisseuse avant qu'elle ; Adele, la gamine qui avait toujours considéré Lestrange comme son ami, son père, son frère, son confident ; ne perde totalement les pédales immédiatement. « Qu'est-ce que tu as encore fait, Owen ?! ». Oubliant totalement leur rendez-vous, l’impeccabilité de sa tenue et le tremblement de ses mains, Bones s'agenouilla aux côtés de Rabastan au beau milieu de la crasse et le retourna sur le dos, totalement paniquée en s'apercevant qu'elle manipulait encore une fois le poids mort d'un être qui lui était cher à cause de lui. Toujours à cause de lui. Tout ce qui n'allait pas dans sa vie était fatalement toujours de la faute d'Owen Avery ! « Rabastan, réveilles-toi... Franchement, il ne réussirait pas à te tuer même s'il le voulait vraiment. ». Rien que de le dire était d'une absurdité sans précédent. Sourcils froncés, vue brouillée par un voile salin, elle jeta un regard assassin en direction d'Avery tout en recouvrant Lestrange de sa cape rouge et en cherchant à tatillon – surtout en vain – le moindre signe de vie s'échapper de lui. Elle le secouait plus au gré de ses sanglots que de ses véritables réflexes de guérisseuse. « Pas l'Avada, Avery, s'il-te-plaît, dis-moi que tu ne lui as pas lancé l'Avada... », Bones se mit à chercher frénétiquement sa baguette, flanquée dans la poche intérieure de sa cape, dans l'unique but de le réveiller au moyen de sortilèges qu'elle n'utilisait qu'au sein des murs de Mangouste. « Je te jure que si c'est ce que tu as fait, je... », la menace s'étrangla au fond de sa gorge lorsqu'un nouveau hoquet angoissé lui souleva la poitrine et lui fit brusquement lâcher le bois d'If à terre. Elle aurait mieux fait de presser le pas et de suivre son instinct logique et sorcier plutôt que de se laisser parasitée par l'absurde instinct maternel et hybride qui la détraquait sporadiquement depuis l'été dernier. - Spoiler:
Dernière édition par Adele Bones le Mer 10 Fév 2016 - 17:38, édité 1 fois |
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| C’était étrange comme sensation, de voleter au dessus de son corps. Ce qui d’ailleurs était étrange était justement le fait qu’il ne ressentait absolument aucune sensation. Comme s’il était mort… T’es con ou tu le fais exprès ? Ah, toujours là ? Ton esprit fonctionne encore donc ouais, toujours là. Est-ce qu’il était devenu un fantôme ? Comme ceux qu’il avait pu cotôyer pendant sept ans à Poudlard ? Mince, il n’aurait jamais cru qu’il deviendrait un spectre… Quelle plaie ! Est-ce qu’il allait rester dans cet état là pour… l’éternité ? Merde alors ! Et en plus il n’était même pas un vrai fantôme : ce crétin d’Avery ne le voyait pas. C’était peut-être une question de chakras… De chakras ? Qu’est-ce que tu… Ouais bon d’accord : il ne pigeait rien à ce qui venait de se passer. Il n’avait même pas eu mal ! Putain, s’il avait été si certain que mourir était aussi rapide, il se serait résolu à cette extrémité bien plus tôt. Est-ce qu’il avait survécut tout ce temps là juste pour… crever ici ? Ce n’était pas vraiment ce qu’il avait eu en tête… Qu’avait-il eu en tête en fait ? Comment avait-il pensé mourir ? Vieux et dans son lit ? Sincèrement il n’y avait jamais cru… Sois un peu honnête avec toi-même, tu es mort de toute manière, ça ne sert plus à rien de se voiler la face… Ouais, dans une ruelle, abattu par une ombre, c’était plus la manière dont il s’était toujours vu finir. Tout ça n’avait pas tant servi que ça… Et il n’allait évidemment pas manquer à grand monde. Avery lui décocha un coup de pied et Rabastan, ses pieds transparents à quelques centimètres du sol manqua de s’étouffer : « Putain ! Un peu de respect ! » Il lui fonça dedans dans l’espoir de le faire tomber mais son corps était tout aussi immatériel que l’intelligence d’Owen et fit même pas frémir l’imbécile. Frustrant. Non seulement il était mort, non seulement il était un fantôme mais en plus il ne pouvait même pas emmerder le monde ? Quelle ratage. Putain, sa femme se marrerait bien en apprenant sa mort… Il regrettait amèrement de ne pas l’avoir tué avant… Oh par Merlin, il regrettait beaucoup de choses.
Alors qu’il gesticulait autour d’Owen, tentait de faire basculer des poubelles histoire de montrer qu’il était présent (en vain, est-il besoin de préciser ?) une femme arriva, Rabastan ne prenait pas garde à elle, trop occupé à vouloir pousser devant lui une benne qui s’évertuait à résister à ses impulsions spectrales. « Je devrais m'inquiéter ? » il redressa la tête immédiatement, même mort il reconnaissait cette voix. Qu’est-ce qu’Adele venait foutre ici ? Il remarqua tout juste qu’elle portait la robe qu’il lui avait acheté et qu’elle avait jugé un peu trop noire, ben pour le coup la couleur était appropriée, songea-t-il avec amertume. Enfin, elle n’avait pas l’air de prendre garde à son putain de cadavre qui gisait là, par terre. Hum hum, non pas qu’il s’attendait à un minimum d’attention mais… il était mort quoi ! Ce serait sympathique qu’on lui accorde ne serait-ce qu’un regard ! « Si tu comptes prendre sa place dans le caniveau, saches d'ores et déjà que tu ne passeras jamais plus la porte de mon immeuble. » Ah ben super ! Elle ne le calculait même pas… Bon, à ce stade autant brûler son corps immédiatement et c’est à peine si quelqu’un remarquera sa disparition… Il donna un coup de pied dans un mur, constata que ça n’avait aucun effet (évidemment) et pour passer ses fantômatiques nerfs il décida de faire mine d’étrangler Avery. Ça détendait. « Qu'est-ce que tu as fait ? » Ah tiens ? Adele parut remarquer quelque chose : « Qu'est-ce que tu as encore fait, Owen ?! » Quoi Owen ? Mais ce n’était pas lui ! Oh non… Est-ce qu’il allait passer à postérité comme étant l’homme tué par l’incompétent Owen Avery ? Par pitié, il préférait encore se faire tuer par un Sang de bourbe plutôt que par Avery… « Rabastan, réveilles-toi... Franchement, il ne réussirait pas à te tuer même s'il le voulait vraiment. » Voilà ! C’était tout à fait vrai ! Même si Avery y mettait toute sa puissance et son courage (ce qui combiné ne devait pas remplir les un quart d’un biberon pour nouveau né) il ne pourrait même pas lui arracher un saignement de nez (la mort n’éradiquait pas la mauvaise foi, visiblement). Alors que Rabastan était proprement vexé par les évènements, il constatait qu’Adele quant à elle n’était pas vexée mais plutôt… triste. Oh non… En fait à la voir là, agenouillée près de son corps (son corps… putain, ce que c’était étrange.) à pleurer (pleurer ? Est-ce qu’on pleurait pour lui ?) il aurait peut-être préféré qu’elle ne remarque rien. « Adele… » murmura-t-il avec un air désolé, mais sa voix n’avait pas plus de force que le souffle de l’air et ses mots vinrent caresser les épaules de son amie sans qu’elle puisse les entendre. Il vola vers elle, (glissa, vola, coula… il ne savait pas trop comment ça fonctionnait) et voulu poser ses mains sur ses épaules mais ses doigts traversèrent le corps d’Adele sans la toucher. Ne pouvait-il pas seulement la consoler ? C’était bien beau de pouvoir voir ce qui se passait autour de lui mais s’il ne pouvait pas agir c’était proprement inutile ? Tu n’aurais pas parié que quelqu’un irait pleurer sur ton sort hein ? Certes non, à la rigueur une petite larme, peut-être, mais que quelqu’un soit vraiment triste de le voir mort… Il n’en revenait pas. Adele. Ne pleure pas…
Se voir mort était déprimant, même pour quelqu’un comme Rabastan. Voir Adele dans cet état et ne rien pouvoir faire pour l’aider devait beaucoup aider aussi, il décida de foutre le camp et voleta lourdement vers les toits. Où est-ce qu’il pourrait bien aller ? L’esprit un peu ailleurs (il venait de mourir, c’était pardonnable) il traversa des murs, plusieurs maisons et appartements dans lesquels il voyait des gens s’affairer à fêter. Si lui voyait parfaitement tout ce qui se passait il était en revanche proprement invisible pour tout le monde. Rageusement il tâcha bien se faire tomber quelques verres de cristal, mais si ses doigts transparents faisaient légèrement vibrer les coupes, il était très loin de les faire bouger. Déprimant. Il bourdonna ainsi jusqu’au Chaudron Baveur qui était plutôt animé, il traversa plusieurs personnes (la flemme de slalomer, et puis même mort, franchement, il restait Rabastan Lestrange, il faisait ce qu’il voulait !) il remarqua au bar une silhouette qu’il connaissait : Hécate Shacklebolt. Oula… Quoi oula ? Y a du regret là non ? De toute manière il était mort, il n’allait pas s’étendre là-dessus. Tout à fait blasé il vint voler jusque devant elle et s’étala sur le ventre sur le bar avec sur le visage un air franchement dépité, de toute manière personne ne pouvait le voir donc bon, il pouvait bien se tenir comme un goujat, qui s’en souciait ? « Et toi est-ce que tu seras triste ? » marmonna-t-il en la regardant. Hum Quoi ? Il avait bien le droit de se poser ce genre de question non ? HUM ! QUOI ? Oooh… Merde ! Est-ce que… Est-ce qu’Hécate le regardait ? Merde ? Est-ce qu’elle le voyait ? Merde ! Surpris il se dépêcha de quitter la position avachie dans laquelle il se tenait : « Est-ce que… tu me vois ? » Putain, et il fallait qu’il fasse le con devant elle évidemment !
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Pas question de passer Halloween seule chez elle. Hécate était désormais sortie de cet état de torpeur et de désespoir qui l'avait si bien caracterisé depuis maintenant près de deux mois et elle comptait bien profiter de sa vigueur et de sa détermination retrouvée pour vivre.
Lorsqu'elle était arrivée au Chaudron Baveur, la patronne avait levé les yeux au ciel avec cette expression de réprimande qu'elle prenait toujours avec elle, comme si Hécate avait été sa petite fille diabolique et gaffeuse.
-Ne casses rien aujourd'hui. C'est Halloween, je prévois déjà autant de débordements que faire se peut.. -Aucun soucis. Regardez je me mets juste là.Au bar. Sous votre surveillance alerte. -Par Merlin, on y croirait presque. Qu'est ce que tu prends? -Le plat du jour, merci, et votre rhum à la citrouille. -On a l'humeur festive? -On se remet d'une sale période.
La bonne femme sourit, son gros visage lui offrant une expression pour une fois chaleureuse et lâcha:
-C'est bien de te revoir. C'était calme ici sans toi. -Oh, je vous ai manqué?! -Je n'ai pas dit ça. Allez, restes tranquille je t'apporte ça.
Hécate sourit à son tour et se hissa sur un tabouret de bar et jeta un regard circulaire à la salle décorée pour l'occasion dans des tons noirs et orangés. Il y avait de l'animation...un peu plus et on aurait pu se croire en temps de paix. Les gens ont besoin de moments d'exutoire et le gouvernement n'était pas encore assez stupide pour les leur retirer totalement. Halloween avait quelques petites chances de bien se passer. Plus qu'à espérer qu'aucun insurgé notoire ne se mette en tête de faire un coup d'éclat. Peu désireuse de penser à cette option, Hécate sortit un parchemin et une plume de son sac, avant de commencer à écrire une lettre pour Virgile. Son anniversaire approchait et elle voulait s'enquérir de ce qu'il désirait. Hécate savait qu'il désirait plus que tout posséder sa propre chouette et c'était un présent on ne peut plus envisageable. Ca et un rapelletout. Ca ne serait pas de trop dans le cas de Virgile. Lui écrire permettait à la jeune sorcière de conserver un semblant de lien protecteur avec lui depuis la mort de Léda. Elle voulait qu'il sache combien elle l'aimait, combien elle tenait toujours à le garder en sûreté malgré la conjoncture.
Mais tandis qu'elle écrivait, plongée dans ses pensées, elle eut une drôle de sensation. Un frisson lui courut le long de la colonne vertébrale, fit se dresser les cheveux sur sa nuque et elle s'ébroua doucement avant de se retourner. La salle était déserte. Pas d'individu suspect, pas de créature assoiffée de sang mais...ce froid...elle l'avait pourtant bien senti. Ce n'était pas une vue de son esprit. Ses yeux sombres continuèrent de fixer les consommateurs. Rien de rien.
« Et toi est-ce que tu seras triste ? »
La voix lui arracha un nouveau frisson et elle pivota rapidement sur son siège, pour faire de nouveau face au bar. Bar sur lequel était étendu, ou plutôt étalé comme un phoque échoué, Rabastan Lestrange. Il la regardait d'un oeil las, éteint et le froid enveloppa Hécate, alors qu'elle prenait conscience de la situation. Pendant une micro seconde, elle avait cru halluciner, être atteinte par le rhum à citrouille mais la sensation mordante au creux de son ventre la ramena sur terre et son souffle se bloqua.
Non.Non pas ça.
Elle eut un mouvement involontaire et son verre alla s'écraser au sol, se brisant en mille morceaux alors qu'elle cherchait à se réveiller de ce cauchemar et à empêcher la pensée sinueuse qui l'empoisonnait de serpenter jusqu'à son cerveau. Un fantôme, c'est un fantôme, c'est le fantôme de Rabastan, si c'est un fantôme il est...il est...
Mort. Un fantôme est une personne morte.
« Est-ce que… tu me vois ? »
Elle hocha la tête, rapidement, trop rapidement. Puis, elle leva la main et l'avança vers lui, vers sa pommette, cherchant à le toucher. Elle espérait qu'il aurait une consistance, elle priait pour cela mais à l'instant même où son doigt aurait du entrer en contact avec sa peau, il la traversa et elle murmura:
-Je...vous vois...Qu'est ce qui vous est arrivé? Par Merlin...qu'est ce qui vous est arrivé?
Le ton était horrifié, pas irrité, pas surpris. Horrifié.
-...On peut savoir à qui tu parles?
Hécate se tourna vers la gérante et remarqua soudain que les conversation s'étaient tues. Le verre brisé avait attiré l'attention sur elle et la voilà qui avait le bras en l'air et parlait au bar d'un air catastrophé, le visage blême. Une échappée de l'asile.
-T'es blanche comme un linge, petite. Tu veux que j'appelle quelqu'un? demanda la patronne, étrangement maternelle tout à coup. -Non! non, merci! s'exclama Hécate en se levant, laissant son plat au trois quarts pleins sur le comptoir, je dois y aller j'ai...je dois partir!
Posant l'argent sur le comptoir, la sorcière quitta le chaudron baveur sous les regards héberlués des clients et les murmures de ces derniers. Ce n'est qu'une fois dehors, dans une ruelle, qu'elle s'appuya à un mur et prit trois grandes inspirations, juste au moment où la silhouette fantomatique de Rabastan émergeait du mur à nouveau. Elle le regarda et s'exclama:
-Ce n'est pas possible! Vous ne pouvez pas...vous ne pouvez pas être mort! pas vous! pas vous! qu'est ce qui s'est passé?! Qui vous a fait ça?! Par Viviane...vous n'aviez pas le droit de mourir! vous êtes trop important! pour vos enfants et pour..pour d'autres personnes!! Et qu'est ce que c'est que cette question?! est ce que moi aussi je serais triste?! J'ai l'air heureuse?! J'ai l'air de nager dans la félicité?! IMBÉCILE!! Vous êtes MORT! Il n'y a RIEN de positif là dedans!! je ne suis pas triste, je suis dévastée, c'est ce que vous vouliez entendre?! de toute manière je peux vous dire ce que je veux!! ce n'est pas comme si vous alliez vous venger!
Il ouvrit la bouche d'un air courroucé mais elle tapa du pied et cria:
-SI C'EST POUR ME DIRE DE VOUS MONTRER DU PUTAIN DE RESPECT,FERMEZ LA!
Les passants dans la rue lui jetèrent un regard terrifié et plusieurs parents emportèrent leur enfants loin d'Hécate. Seul un couple resta à la fixer comme si elle était folle. La jeune femme pointa sa baguette sur eux.
-Quoi?! vous voulez ma photo?! CIRCULEZ avant que je vous colle la BPM au cul, crétins!
Les deux sorciers, qui avaient eu le malheur de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, hoquetèrent de surprise face à cette instable mentale visiblement atteinte d'hallucinations et s'éloignèrent prestement. Rien de pire qu'une lunatique armée un soir d'Halloween et il valait mieux ne pas tenter le diable. A la seconde où ils eurent disparus au coin de la rue, Hécate redirigea aussitôt son attention sur Rabastan.
-Et OUI,Je vous vois, comme tous les vaudous vous verraient! Nous sommes formés à percevoir l'invisible! Encore un truc que l'Angleterre n'apprend pas à ses jeunes! et la survie aussi visiblement c'est optionnel!
Elle était triste, en colère, et surtout incapable de dire si elle avait plus envie de tuer quelqu'un ou de se rouler en boule pour pleurer ad mortem. Pourquoi lui? de toutes les personnes de Londres, pourquoi lui?Elle avait déjà perdu tellement de personnes, elle ne voulait pas le perdre, pas après tout ce qu'elle avait traversé ces dernières années, pas alors qu'il la faisait se sentir...vivante. protégée. Elle aurait volontiers sacrifié n'importe quel autre mangemort au dieu d'Halloween mais pas lui. Pas lui. Son trouble était tellement apparent qu'elle du se passer une main sur le front pour se calmer et inspira profondément. Elle avait du mal à le regarder, elle ne voulait pas, ne pouvait pas. Elle était seule dans son tourbillon de désespoir et de peine, et personne n'aurait pu l'en sortir. Elle était la seule à le voir. La seule.
Et c'est à la seconde précise où cette phrase fit son chemin que l'absurdité de la situation la frappa de plein fouet. Pourquoi était elle la seule à le voir? Les fantômes étaient des entités visibles de tous, c'était même leur particularité première alors pourquoi elle seule était-elle capable de....parce qu'elle percevait l'invisible. La lumière sembla se faire dans son esprit. Les fantômes étaient des êtres stables, confortablement installés sur la frontière entre le monde des vivants et le monde des morts, leur corps terrestre reposant...eh bien là où il était resté pourrir, et leur esprit demeurant attaché à ce corps comme à une ancre, comme à une balise leur permettant de continuer à exister sous une forme réduite. Il en allait de même pour les tableaux ensorcelés, sortes de lieux où s'attachait l'âme pour demeurer tranquillement à cheval entre deux pans d'existence. Cette stabilité dans les grands pans de l'univers les rendaient visibles, capables d'action, en faisait des créatures à part entière. Mais Rabastan était invisible. Il n'était pas stable, cela se voyait à la manière dont sa silhouette bleutée s'évaporait parfois par endroits juste pour se reformes quelques secondes plus tard. Il n'était pas à cheval il était perdu. Perdu hors de son corps matériel et...errant?
-OH MERLIN MERCI! s'écria Hécate.
Elle venait de comprendre.
-Vous n'êtes pas mort! vous n'êtes pas mort! seigneur j'ai cru que...oh Merlin. j'ai eu la peur de ma vie. Bien..du calme. Vous n'êtes pas décédé vous subissez une dissociation astrale. Votre esprit a quitté votre corps de force et n'arrive pas à y retourner, parce qu'un sortilège l'en empêche. C'est de la grosse magie noire, quelque chose de proprement malfaisant, celui qui vous l'a lancé ne vous voulait pas du bien. Mais vous n'êtes pas mort! juste...expulsé de force hors de votre enveloppe charnelle! vous vous déplacez sous forme de corps astral! oh par Papa Legba, j'ai cru que vous...
Elle soupira, se prit la tête dans les mains et reprit:
-Amenez moi à votre corps physique! il faut le mettre en sureté! si quelqu'un le détruit, vous êtes fichu. Et restez près de moi! vous naviguez en eaux trouble, et c'est Halloween...je ne sais pas quelles créatures et esprits sont en mouvement dans votre dimension au moment où nous parlons. Si vous ressentez un froid glaçant, d'un seul coup, prévenez moi.
Il n'avait littéralement pas pu en placer une et Hécate se souvint qu'elle venait.
1.) de l'insulter. 2.) de lui dire de la fermer. 3.) de placer un retentissant "putain" dans sa phrase.
Quand il reviendrait, il allait la tuer. Mais merlin elle avait eu tellement peur...
-Allons-y, insista-t-elle, allez! il faut retrouver votre corps! avec la chance et le talent que vous avez vous avez encore du vous coller dans de beaux draps! je vous préviens si je dois batailler contre un croque mort ou un nécromancien pour vous récupérer je ne réponds plus de rien!
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HUNTED • running man Owen Avery | Merlin qu'elle était... Capeline rouge sang revêtue négligemment par dessus des voilages sombres qui renforçaient l'ambre de ses yeux. Il n'eut qu'une seconde pour capter l'infinité de détails exquis qu'elle offrait à son regard, avant de sombrer de nouveau dans la confusion la plus totale tandis que la sorcière s'avançait vers lui. « Je devrais m'inquiéter ? » Allez savoir, ça dépendait ce qu'elle entendait par là : s'inquiéter pour sa tête qui menaçait d'exploser ? Sans aucun doute. S'inquiéter pour ses vêtements froissés ? Certainement, si elle ne voulait pas que sa réputation déjà bancale en pâtisse. Pour cet imbécile qui avait réussi à crever le soir même de l'anniversaire de la mort de leur très estimé Maître ? Boarf. Son décès allait créer une telle esclandre dans la haute sphère sorcière qu'il y avait effectivement de quoi s'inquiéter pour sa tranquillité : ça le fatiguait d'avance de devoir faire avec les obsèques pompeuses dont son comparse allait sûrement se voir gratifié. Il en crevait d'avance de... de quoi, d'envie ?! Certes non personne ne serait aussi attristé si c'était lui qui était étendu le nez dans les poubelles. Il s'écarta vivement du cadavre, accusant les faits d'un geste des mains, comme pour se décharger silencieusement de toute responsabilité. « Vraiment, dis-moi. Plus le temps passe, plus je me questionne sur ton devenir, Avery. » Son avenir... il émit un rire bref et sans joie, encore sonné par sa découverte fortuite. Nom de nom de... Lestrange était mort, et la petite part de satisfaction qui luminait en lui ne parvenait pas à évincer totalement le sentiment que cette foutue histoire allait à tous les coups lui retomber sur la tronche. « Si tu comptes prendre sa place dans le caniveau, saches d'ores et déjà que tu ne passeras jamais plus la porte de mon immeuble. » « Comme si tu voulais vraiment m'en empêcher ! » Risible, vraiment. Adele pouvait bien mettre toute la bonne volonté du monde à lui fermer ses portes, elle ne parvenait jamais totalement à l'évincer, le repousser. Fait avéré et maintes fois vérifié. Le plus curieux dans tout ça restait que Bones ne semblait pas prendre la mort de Lestrange comme un drame : plus comme une fatalité accablante, un peu ennuyeuse peut-être ? Après tout c'était un rendez-vous, personne n'était sensé mourir. « Qu'est-ce que tu as fait ? » Ah tenez, voilà qu'elle comprenait enfin qui elle avait sous le nez à leurs pieds. « Absolument rien » répondit-il immédiatement, mettant plus de distance encore entre lui et le corps. C'est qu'il commençait à devenir pâlot le Rabastan. Nul doute qu'il était bel et bien mort. Merlin cette situation puait le ridicule à plein nez et un nouveau rire vint fendre l'air. Les mains de Bones se mirent à trembler alors qu'elle se délestait de sa capeline et qu'elle retournait le cadavre sur le dos, histoire qu'Owen puisse jouir un peu plus du visage encrassé et dénué de vie de son camarade. « Qu'est-ce que tu as encore fait, Owen ?! » Pourquoi ne pouvait-elle pas le croire sur parole du premier coup, c'était vraiment agaçant. « Rabastan, réveilles-toi... Franchement, il ne réussirait pas à te tuer même s'il le voulait vraiment. » « Je te remercie pour ton estime Adele ça me fait vraiment très plaisir. » D'accord, ça devenait vexant : pourquoi lui, Avery, n'aurait pas réussi à mettre un terme à la misérable vie de ce misérable parvenu ? Il faillit changer de directive, admettre qu'il avait bel et bien terrassé cet incapable dans un accès de folie. Mais. Bon. Ça supposait trop d'ennuis pour la suite, autant plaider l'innocence tout de suite avant qu'il ne soit trop tard -sans compter qu'admettre une telle chose supposait dire au revoir aux charmes de Bones qui tirerait un trait net et définitif sur toutes leurs activités communes quelles qu'elles soient. Même pas en rêve. « Pas l'Avada, Avery, s'il-te-plaît, dis-moi que tu ne lui as pas lancé l'Avada... » geint-elle en cherchant sa baguette à l'aveugle. « Je peux savoir ce que tu cherches à faire ? Le réveiller ? Il est mort Bones, rends-toi à l'évidence. Regardes-le. » Désolant. Quelle disgrâce. Pour une fois que ce n'était pas lui que l'on ridiculisait, tenez, ça c'était vraiment plaisant. « Je te jure que si c'est ce que tu as fait, je... » Elle quoi ? Elle allait se jeter sur lui pour ajouter son cadavre à celui de Rabastan ? Faire d'eux une belle paire d'imbéciles incapables de se maintenir en vie face à des demeurés dénués de talent ? Merlin non. « Je n'ai rien fait du tout je te dis. Je suis arrivé là et ce crétin était déjà mort ! Va savoir comment il a réussi à se faire assassiner aussi bêtement, franchement, j'espère qu'il est encore là pour se voir comme ça. » ajouta-t-il d'un air bravache. Malgré tout Adele était réellement peinée, agenouillée au sol en tentant vainement de le secouer pour le ramener à la vie, les larmes roulant comme des perles sur ses joues pâles. Il poussa un soupir. S’accroupit près d'elle, amorça un geste dans sa direction dans le but de lui effleurer le bras l'épaule n'importe quoi, qu'elle stoppa net d'un regard meurtrier. Qu'il ose la toucher et... « S'il te plaît crois-moi, pour une fois je n'y suis pour rien... » Il voulait qu'elle le croie. Qu'elle oublie Rabastan, qu'ils en reviennent à leur soirée, parce que... Il ne savait plus bien pourquoi ils s'étaient donné rendez-vous, ni pourquoi elle était aussi joliment apprêtée pour la rencontre. La journée n'avait déjà pas bien débutée, mais elle se terminait encore plus mal. Il allait finir par haïr ce putain de 31 octobre lui aussi, si ça continuait ! « Adele... » commença-t-il, vite interrompu par un sanglot étouffé. Pourquoi fallait-il qu'elle pleure autant, par Merlin ! Elle se contrôlait bien mieux il y avait quelques temps. Il souleva la main molle de Lestrange, la relâcha et la regarda retomber fatalement au sol. « ...Il est mort, il n'y a rien à faire. » Tirons-nous, oublions-le, laissons-le à son sort ! Il allait définitivement gâcher ses plans jusqu'au bout cet enfoiré, jusque dans la mort. |
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HUNTED • running man Adele Bones | « Absolument rien », qu'il avait dit ? Elle n'y croyait pas une seconde. Mais les mots d'Avery résonnait en elle comme un glas effrayant. Sous ses mains, Adele ne sentait rien. Rien, rien, rien. Qu'il la ridiculise sans cesse, passait encore – cela faisait des années, des décennies, qu'elle les balayait d'un revers de main et de remarques acerbes et cinglantes. Mais dans la conjoncture actuelle des choses, qu'il se moque ouvertement de Lestrange, alors qu'il était encore étalé de tout son long au sol, avec un regard vide et ses mimiques faciales désespéramment inertes, c'en était trop pour les nerfs déjà à vif de l'hybride. Montait en elle une hystérie sourde. Réaction tout à fait appropriée pour une sorcière lambda, totalement ridicule pour elle. D'ordinaire et ce depuis toujours, Bones maîtrisait ses émotions. Adele n'avait jamais fait preuve de faiblesse en public. Et pourtant, qu'était-elle en train de faire, là, au beau milieu de l'Allée des Embrumes ? Un regard vers la mine satisfaite et défaite (par Merlin, avait-il la gueule de bois, à grimacer sporadiquement ainsi?) dans la direction d'Avery pour détruire le peu de bon sentiment qu'elle avait réussi à lui reconstruire ces dernières semaines (hypocrite). Alors qu'elle récupérait sa baguette magique, se fichant éperdument de la sentir humide et non proprement vernie contre sa paume, Bones tenta de rassembler le peu de calme qui lui restait pour envoyer Avery valser à l'autre bout de la ruelle quand soudain, il se remit à parler. « Je n'ai rien fait du tout je te dis. Je suis arrivé là et ce crétin... », les traits d'Adele se déformèrent en une grimace choquée, « … était déjà mort ! Va savoir comment il a réussi à se faire assassiner aussi bêtement, franchement, j'espère qu'il est encore là pour se voir comme ça. ». L'envie de hurler, de l'insulter, de le torturer s'entremêlèrent avec l'apathie qui s’emparait d'elle, à l'instar d'une apathie abrutissante. Rabastan était mort. Nouveau sanglot tandis que sa logique éthérée venait apaiser les accusations et les ressentiments qui avaient accuser Owen sans la moindre preuve, juste quelques indices mis bout à bout à la va-vite. Adele lui accordait au moins ça : s'il l'avait tué, sa conscience détraquée l'aurait certainement empêché de se justifier ainsi, de nier en bloc un crime qu'il n'avait pas commis. Et surtout pas devant elle : il avait la fierté malsaine de dévoiler à qui pouvait l'entendre ses méfaits personnels (l'épisode d'Abercrombie, leur passé mutuel et son écoute perverse faisait d'Adele un parfait dépositoire mémoriel). Son attention aléatoirement tournée vers le corps, les mains ou le visage de Lestrange, elle sentit plus qu'elle ne vit Avery s'agenouiller près d'elle. Il ne l'avait pas tué, raisonnait-elle encore lorsque se profila dans son champ de vision la main qu'elle avait soigné quelques semaines auparavant. Le regard noir qu'elle lui jeta avait été assez assassin pour le stopper dans son élan de… de quoi ? Essayait-il de la consoler ? « S'il te plaît crois-moi, pour une fois je n'y suis pour rien... » « Je... », le murmure se stoppa, la sincérité d'Avery achevant l'hybride qui réalisa alors complètement l'odieuse réalité. Rabastan était mort, mort, mort.
L'index et le majeur de Bones allèrent fermer les paupières du Mangemort d'un geste absent, automatiquement programmé par l'apathie détestable qui lui avait déjà paralysé les muscles à la mort de Sybil. La guérisseuse avait le respect de ne piper aucun mot lorsque ses patients rencontraient la Faucheuse à Mangouste. Rabastan Lestrange était bien plus important que mille de ses patients, il méritait bien plus que ça, se répétait-elle intérieurement. Lugubre leitmotiv que voilà. « Adele... ». Nouveau sanglot, lourd et désespéré. L'hybride aurait mille fois préféré l'entendre prononcer son nom, ou à la rigueur une insulte, pour l'aider à reprendre contenance, pour l'empêcher de sombrer définitivement. Il méritait de la dignité, cet homme qui lui avait apprit à valser dans la salle commune de Serpentard. Même au beau milieu de détritus sorciers ! La résignation allait définitivement s'implanter lorsque Owen, à cet instant, jugea utile d'accentuer ses propos en manipulant le bras du Mangemort comme une vulgaire marionnette, lui, ce nouveau pantin dénué de toute vie. Elle l'aurait étranglé si le comportement insultant d'Avery ne l'avait pas autant choqué. « … Il est mort, il n'y a rien à faire. ». Pardon ? La voix pressée d'Avery l'invitait à déguerpir d'ici, littéralement. Qu'est-ce qu'il croyait ? Qu'elle allait laisser son mentor pourrir ici ? Le laisser refroidir là jusqu'à ce qu'un vulgaire passant ne découvre son corps (celui du directeur de la justice magique, qui plus est !) ? Ou pire, qu'un insurgé ne s'empare de lui et le transforme en martyr lors de son repos éternel ? Qu'il aille se faire voir !
Outrée, la colère l'animant désormais bien plus que le deuil (il avait le chic pour provoquer ce genre d'extrêmes chez elle, ces derniers temps, tiens), Bones projeta violemment son épaule contre le flanc d'Avery qui, privé de toute balance, se retrouva les quatre fers en l'air dans les ordures. Offense sans nom, Adele laissa échapper une protestation douloureuse lorsque sa hanche rencontra à son tour le sol – pourquoi s'était-elle habillé sur son trente-et-un, pensa-t-elle encore une fois en sentant son souffle coupé par le corsage lors de sa chûte. « Tu pourrais au moins avoir la décence de lui offrir un tant soit peu de dignité ! ». D'un mouvement du poignet, Adele réchauffa la capeline d'un sortilège, défiant ouvertement Owen de la faire décamper d'ici en prodiguant un peu plus de soin et d'attention au cadavre de Lestrange, refusant ouvertement (une fois encore) ses directives. « Il a été comme ton frère, pour l'amour de Merlin ! Va chercher de l'aide plutôt que de me regarder avec cet air ahuri ! ». Résonnèrent alors au loin des pas pressés. Le style ancré en elle, quoique pouvait en dire cette dinde d'Ollivander, Adele reconnut le son de talons d'excellente qualité : une femme les approchait d'une allure plutôt vive. Dans un souffle, cachant jalousement le visage de Rabastan à qui se présenterait, elle dirigea totalement son attention en direction de la source sonore. Elle connaissait cette démarche pour l'avoir maintes fois entendue dans les couloirs du Ministère, lorsqu'il lui arrivait de déjeuner avec Rabastan… En reconnaissant la silhouette de Shacklebolt, Adele ressentit du soulagement à l'état pur. Et étrangement, voir apparaître la protégée de Lestrange à ce moment précis distilla en elle un regain de prestance naturelle. Tout en effaçant ses larmes de ses paumes, elle se rappela les origines et les croyances de l'américaine – soigneusement évoqués dans la Gazette du Sorcier, quelques mois plus tôt. Elle, la scientifique magique, laissa ses penchants pour la divination venir lui réchauffer le cœur. Adele accepterait définitivement l'idée que Lestrange n'était plus de ce monde que si elle, elle lui disait que tout espoir était perdu. « Je n'y croirais que si elle, elle me le dit, Avery ! ». La plainte capricieuse de l'hybride irrita deux fois plus Avery, à en juger l'expression sombre qu'il lui dédiait alors. La baguette en bois d'If s'éleva dans sa direction dans un ultime avertissement : oses seulement me dire qu'il est mort une fois de plus et je te le fais regretter pour de bon. Oh et puis tant pis ! Elle en avait assez de le voir aussi peu concerné par la situation. C'ETAIT RABASTAN QUI GISAIT A SES COTES ! La formule passa la barrière de ses lèvres et l'Enervatum frappa Avery en plein buste. Utilisé sans le moindre Stupéfix à annuler, le sortilège donnait l'impression d'une douloureuse décharge électrique à qui le recevait. Elle le savait, Angus avait la sale manie de la réveiller ainsi lorsqu' elle osait traîner trop longtemps au lit lors de son adolescence.
Dernière édition par Adele Bones le Ven 13 Nov 2015 - 0:01, édité 1 fois |
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| « Je… vous vois. » Ah ben voilà ! C’était déjà ça de pris comme on disait, peut-être qu’il restait invisible pour tout le monde, peut être qu’il ne pouvait pas faire bouger des objets où claquer des portes ou faire peur aux gens en leur passant au travers, peut-être qu’il n’était qu’un pâle fantôme mais au moins, au moins… Hécate pouvait le voir. Et c’est sensé te réconforter ? Ben il pourrait se taper la discussion avec quelqu’un… Non parce que franchement s’il devait rester pour la putain d’éternité sous cette forme, mieux valait avoir une bonne compagnie. Et quand elle sera morte ? … Par Merlin qu’avait-il fait de si terrible qui lui vaille une telle déveine ? Pourquoi ce genre de conneries n’arrivaient pas à un Malfoy ou à un Avery ? Hein ? Ils avaient un peu plus mérité ce genre de situation que lui, n’est-ce pas ? Vexé, voilà ce qu’il était. Vexé, outré et proprement scandalisé par ce karma qui s’archarnait sur sa petite personne jusqu’à le pourrir même après la mort. Rabastan était presque trop occupé à s’apitoyer sur son sort (non mais sincèrement, il avait le droit ! Il était MORT !) pour remarquer l’altération subite du visage et de la voix de la jeune sorcière. Ce ne fut que quand la femme qui s’occupait de l’établissement vint pour lui faire remarquer que de un elle parlait toute seule et de deux elle était pâle que Rabastan nota que en effet, Hécate semblait un peu trop blanche à son goût. Elle se rend compte que tu es mort du coup. Oui enfin pas de quoi se mettre dans un état pareil non plus… Encore qu’Adele soit triste, il voulait bien y croire, il la connaissait depuis qu’elle avait onze ans, mais Hécate… Dixit celui qui aurait presque pleuré en la croyant morte ! Alors déjà il n’avait pas pleuré ! Et ensuite… c’était totalement différent ! Pleurer Hécate Shacklebolt c’était… normal. Pleurer Rabastan Lestrange ce n’était pas normal. Faudrait savoir ce que tu veux ! Il voulait beaucoup de choses par Merlin ! Il était juste assez intelligent pour savoir que certaines de ces espérances ne se réaliseront jamais, mais il continuait de s’y accrocher, juste parce que l’espoir est un sentiment tellement agréable à ressentir. Alors oui il voulait manquer à quelqu’un, mais il était surpris que ça puisse être le cas. Pendant que tu fais de la philosophie de comptoir, ton seul contact avec le monde des vivants s’est fait la malle… Quoi ? Ah non ! Il n’allait pas la laisser filer aussi facilement, surtout que maintenant qu’il était mort et invisible il pouvait s’afficher près d’elle sans trop s’inquiéter de ce que pourraient dire les autres. Parce que ça te préoccupes d’habitude ? Hum… Où était-elle ? Il traversait allègrement un mur quand il la découvrit, proche de l’hyperventilation. Et avant qu’il ne puisse faire la moindre remarque, elle le vit et décida d’exploser. Et de ce qu’il put retenir de cette explosion (hormis le fait que tous ceux qui passaient par là prenait grand soin à s’écarter d’elle comme si elle était porteuse de la Peste Noire) était que non non non il ne pouvait pas être mort (ah bien s’il pouvait y faire quelque chose il en serait ravi, mais bon…) qu’il n’avait pas le droit de mourir (là encore, il serait ravi de voir le parchemin sur lequel cette loi était inscrite puisqu’il était quasiment certain que deux ou trois personnes en Angleterre devait ignorer ce saint commandement), qu’il y avait ses enfants (franchement… n’ayant lui-même pas versé une seule larme pour le décès de son paternel, il ne voyait pas pourquoi ses enfants en feraient autant, il les avait abandonné après tout…) et d’autres personnes (qui ? A part elle-même, Adele et son frère s’il était assez lucide pour se rendre compte de ce qui se passait, franchement il n’était important pour personne.) « J’ai l’air heureuse ? J’ai l’air de nager dans la félicité ? » La question était somme toute rhétorique puisqu’elle ne laissa guère le loisir à Rabastan de répondre, de toute manière il n’y avait nul besoin d’un ectoplasme mal embouché pour lui faire remarquer que non elle avait l’air plus énervée qu’autre chose… « IMBÉCILE !! » Et voilà, comment on profitait de suite qu’il n’ait plus aucun statut pour l’insulter… (les gens s’en faisaient une manie, il n’aimait pas ça du tout.) « Je ne suis pas triste, je suis dévastée, c’est ce que vous vouliez entendre ?! » Oui enfin… il n’était pas particulièrement extatique non plus à la voir dans cet état là… Ce n’était pas parce qu’il s’appelait Lestrange qu’il était tout le temps au bord de l’orgasme quand il voyait des gens désespérés hein ! C’était quoi ce genre de remarque ? « SI C’EST POUR ME DIRE DE VOUS MONTRER DU PUTAIN DE RESPECT, FERMEZ-LÀ ! » Non, il voulait simplement la prévenir de parler peut-être sur un ton un peu plus bas, mais c’était évidemment peine perdue. Quant au respect, il n’espérait plus rien. Il avait déjà connu ce que c’était que de chuter du piédestal sorcier respecté à moins que rien et il savait que dans ces cas là gueuler ne servait à rien. Personne n’irait respecter un mort. Et la voilà qui se mettait à cracher sur les anglais ! Bon déjà question survie il estimait avoir atteint un âge plutôt canonique étant donné sa profession quant au délire de voir l’invisible, très franchement c’était de la mauvaise foi à l’état pur ! Les anglais pouvaient voir les fantômes, il se souvenait très bien du Baron Sanglant et des autres spectres de Poudlard. Lui il ne savait pas pourquoi personne ne pouvait le voir. Parce que personne ne veut te voir. Umf… « Non mais Shacklebolt laisse moi te dire que… » « OH MERLIN MERCI ! » (je t’en prie appelle-moi Rabastan) Non mais voilà, exactement ce qu’il voulait dire quand il parlait du respect, il pouvait définitivement faire une croix dessus, un mort ne valait clairement pas mieux qu’un condamné. Il se demandait quand même quelle nouvelle magnifique lui avait valu de se faire couper comme un va-nu-pied : « Vous n’êtes pas mort ! » EXCELLENTE NOUVELLE ! … ça me semble peu vraisemblable. À l’entendre comme ça et vu sa situation pour le moins flottante Rabastan n’y croyait pas trop. Mais le visage d’Hécate s’était soudain éclaircit et s’il pouvait lui faire garder cette expression le plus longtemps possible, il était prêt à faire semblant de croire n’importe quoi. Y compris qu’il était un né-moldu s’il le fallait. S’ensuivit un long discours expliquant le pourquoi du comment que Rabastan ne saisit qu’à moitié. En y réfléchissant ce qu’elle disait paraissait avoir un sens. Il s’agirait juste de le remettre dans son corps… Et apparemment même faussement mort il risquait quand même des emmerdes ! Comme quoi des esprits qui seraient eux aussi dans ce genre d’entre deux pourraient vouloir… le taquiner ? Il ne savait pas trop ce que des esprits pouvaient lui faire, mais bon… Comme il disait, il était prêt à l’écouter pourvu qu’elle ne pleure pas. « Il faut retrouvez votre corps ! » Oui, il était de cet avis là aussi, surtout qu’il l’avait laissé en fort étrange compagnie… En réalité il se demandait ce qui s’était passé avec Owen et Adele. Est-ce qu’ils avaient déserté son cadavre pour aller… pour aller faire quoi d’ailleurs ? Hein ? Qu’est-ce qu’ils fichaient ensemble ces deux là ? OH PAR MERLIN ! « Oui ! » dit-il d’une voix précipitée « Oui, il faut vite retourner à mon corps ! » Non mais pourquoi Owen et Adele s’étaient-ils donnés rendez-vous dans l’Allée aux Embrumes ? « Très vite ! » Il commença à filer en traversant un mur (on s’y faisait vite) mais se souvint qu’Hécate était elle très matérielle. « Enfin, nous allons prendre la voie traditionnelle… Ce n’est pas très loin. » Et alors qu’il la guidait, ralentissant de temps en temps pour rester à son niveau (c’était fou ce qu’on allait vite quand on était un spectre !), il se posa juste à coté d’elle, prenant bien soin à ne pas la traverser (cela ne se faisait pas) : « Écoute, je suis désolé. Pour tout à l’heure. Si j’avais su que tu pouvais me voir, je n’aurais certainement pas… » fais le con ? « Je ne voulais pas te mettre dans cet état. » le temps d’un vague moment d’introspection et ils arrivaient en vue de son cadavre, enfin de son enveloppe charnelle. Adele et le pouilleux étaient toujours là et sa petite sauvageonne parut être enflammée par un espoir décidément contagieux lorsque Hécate apparut : « Je n'y croirais que si elle, elle me le dit, Avery ! » Ah, apparemment elle non plus ne voulait pas vraiment le croire mort. Il vola jusqu’à elle pour constater que ses yeux étaient très rouges : oh non mais… pourquoi faisait-il pleurer les personnes qu’il voulait voir heureuse ? Alors qu’il y avait à quelques pas de lui un homme qu’il aimerait bien voir s’effondrer au contraire. Mais comment pouvait-il faire trébucher Owen dans l’état où il se trouvait ? Comme si elle ressentait ce brusque désir elle aussi, Adele leva sa baguette et envoya un bon sort dans les côtes d’Avery. « Haha, je n’aurais pas mieux fait moi-même ! » il tourna avec une sorte d’allégresse spectrale autour d’Adele avant de revenir près d’Hécate : « Enfin maintenant on a mon corps… Mais qu’est-ce qu’il faut faire ? Parce qu’il me tarde très franchement de retrouver mon intégrité physique histoire de coller une bonne tannée à ce sale crétin que voilà ! » D’ailleurs… « Tiens, tu ne pourrais pas profiter du fait qu’ils pensent que je ne suis pas là pour savoir ce qu’ils font tout les deux ensemble ? » Juste question comme ça hein. Non pas que ça ait une quelconque importance… Non parce que si Owen tente de toucher un cheveux de notre petite… Il n’aurait jamais du la laisser toute seule elle aussi… Il avait quitté une jeune fille pour retrouver une femme. Toutes les années charnières, tous les moments importants d’absolument toutes les personnes qui comptaient pour lui… Il avait tout raté. Une vague de froid le submergea brusquement, et il crut que c’était le signe très connu et également très redouté des brusques lames de désespoir qui le prenaient parfois mais c’était un froid étrange… Un froid très étrange puisque depuis le moment où il s’était élevé de son corps il n’avait rien ressenti du tout. Alors pourquoi ce froid ? Pourquoi ces épines qui paraissaient s’enfoncer dans sa nuque, comme si quelq’un l’observait alors que personne ne pouvait le voir (hormis Hécate). Et pourquoi sa vision semblait s’assombrir ? Pourquoi il entendait le sang battre à ses oreilles alors que de toute évidence il n’avait pas une once de sang à verser ? « Hécate… » murmura-t-il en se rapprochant d’elle. Se rendait-il seulement compte de ce qu’il venait de dire ? Une sorte de panique douce le saisissait, il voulait juste comprendre, et pouvoir se protéger. « Il fait… froid. » Était-ce un effet de la séparation corps/esprit, mais sa voix semblait se briser. Sa baguette ? Pourquoi ne pouvait-il pas avoir de baguette ? Pourquoi avait-il froid ? Pourquoi avait-il toujours froid quand il était désarmé ? « Aide-moi… » murmura-t-il bas, très bas alors qu’il regardait autour de lui sans rien voir d’autre que des ombres naturelles autour d’Hécate, Owen et Adele. Aidez-moi.
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| Quand Hécate enjoignit Rabastan à rejoindre son corps physique, le mangemort voleta vaillamment vers un mur avec la ferme intention de le traverser et elle croisa les bras, attendant de voir s'il allait -ou non- se rendre compte de sa propre ânerie. Lorsqu'il se retourna vers elle, la jeune femme haussa un sourcil et finit par rouler les yeux avant de se mettre en route, sans toutefois faire la moindre réflexion.
En effet, Hécate était si soulagée de la non-mort-plutôt-convaincante de Rabastan qu'elle accepta son attitude et ses excuses. Elle savait bien qu'il n'avait en aucun souhaité la "mettre dans cet état", il n'aurait d'ailleurs jamais compris quel était le sien s'ils ne s'étaient pas tombés dessus. Le destin avait de drôles de manières de fonctionner: combien de chances y avait-il au monde pour que ce soit elle qu'il rencontre au fil de ses pérégrinations. Quasiment aucune. Et pourtant ils étaient là et encore une fois dans une situation plus qu'épineuse.
Hécate se garda bien de l'informer de ce qu'elle savait: son corps physique devait commencer à puer. Pas littéralement bien sur, mais métaphoriquement parlant. Maintenant qu'il ne contenait plus de corps astral il devait dégager une sorte de...fumet, qui allait attirer tous les monstres alentours qui peuplaient les limbes. Les choses n'auraient pas été aussi graves si on avait pas été Halloween: durant un jour lambda, les esprits malfaisants en quête d'essence de vie fraîche ne couraient pas les rues...mais lorsque venait le jour des morts et que les failles entre les mondes s'ouvraient...ils pullulaient. C'était pour cette raison qu'Hécate avait hésité à sortir ce soir là, juste avant de se reprendre par pure fierté mal placée: les esprits hanteurs et dévoreurs n'appréciaient pas d'être vus, débusqués, et faisaient souvent de leur mieux pour commettre leurs méfaits à l'insu de tous: ils s'approchaient des hopitaux pour dévorer l'âme des malades plongés dans l'inconscience, des domiciles abritant des enfants à la santé fragile ou des personnes âgées, tous les êtres dont l'âme n'était plus tout à fait aussi accrochée à son corps qu'elle l'aurait du. Puis ils approchaient. Ils flairaient. Et ils dévoraient.
Rabastan devait luire comme un phare dans la nuit pour eux. Un corps physique inanimé, une âme en parfaite conscience d'elle même traînant tout à côté, trop faible pour se défendre...le jackpot. Un esprit affamé serait même capable d'annihiler l'âme de Rabastan et de récupérer son corps. Les cas de possession n'étaient après tout pas si rare, mais Hécate n'étais pas vraiment d'humeur à laisser les esprits jouer selon leurs règles ce soir là.
Rabastan devait vivre et il allait vivre. Elle était au moins aussi redoutable avec une baguette qu'avec un couteau et si les esprits ne craignaient pas le second, ils détestaient la première.
Alors qu'ils arrivaient à proximité d'une ruelle sombre, Hécate perçut deux silhouette. Un rapide coup d'oeil à sa droite vers Rabastan , lui indiqua que lui aussi avait remarqué les importuns et la sorcière referma la main sur sa baguette en bois de cyprès. Quelle chance qu'elle ait été concue pour les combats de guérilla -relativement courte et souple- elle se serait trouvée bien mal lotie si elle avait du meurtrir voire tuer des assaillants dans une ruelle avec ces espèces d'aiguilles à tricoter que trimballaient la plupart des Anglais. Car oui, elle allait les tuer, sans la moindre toute petite hésitation. Si l'un des deux inconnus se trouvaient être un voleur ou pire...une personne ayant décidé de blesser l'enveloppe charnelle de son mentor, elle se ferait un plaisir de les rendre si méconnaissable que l'identification à la morgue de Sainte Mangouste s'en trouverait impossible.
Toute à ses pensées belliqueuses, elle avait continué de s'approcher et soudain, eut un moment d'hésitation. Elle connaissait ces silhouettes, elle les avait déjà vues...
« Je n'y croirais que si elle, elle me le dit, Avery ! »
Avery. Voilà donc qui était le premier lascar et misère de misère il était aussi dépenaillé que s'il sortait d'un enterrement de vie de garçon à Atlantic City. Pour un traine-misère passe encore, mais un mangemort...même elle, sauvageonne devant l'éternel avait ses standards. Et elle avait entendu suffisamment de choses sur Avery pour ne même pas avoir envie de feindre l'amabilité. Comme si elle avait le temps ou l'énergie pour les pirouette et les révérences. De toute manière on ne saluait pas une sorte de gueux mal rasé qui regardait les gens avec des yeux de rottweiler en manque de steak, au mieux on lui mettait un paing. Question de principe.
La seconde personne est...Adèle Jones. Lones. Stones. Bones. Elle savait bien que cela avait un rapport avec des os, à un moment ou à un autre. Les yeux de cette femme, qu'elle a déjà vu rendre visite à Rabastan, étaient rougis de chagrin mais déterminés et lorsqu'Avery émit une sorte de bruit proche du grognement d'ennui,la réponse ne se fit pas attendre. Un sort lancé par la charmante demoiselle Bones vint le heurter en plein dans les côtes, ce qui arracha à Rabastan une sorte d'exclamation de victoire doublée d'un vol plutôt enthousiaste.
« Haha, je n’aurais pas mieux fait moi-même !... Enfin maintenant on a mon corps… Mais qu’est-ce qu’il faut faire ? Parce qu’il me tarde très franchement de retrouver mon intégrité physique histoire de coller une bonne tannée à ce sale crétin que voilà! ...Tiens, tu ne pourrais pas profiter du fait qu’ils pensent que je ne suis pas là pour savoir ce qu’ils font tout les deux ensemble ? »
Hécate se tourna vers lui brusquement, regardant ce qui pour les deux autres personnes en présence était...le vide, et s'exclama:
-Quoi? vous m'avez prise pour Witch Weekly ou est ce que c'est votre état semi fantomatique qui vous fait perdre les pédales?! Si vous avez des questions posez les vous-mêmes! on croît rêver!
Puis se tournant vers Adèle, elle la salua:
-Mademoiselle Bones. Hécate Shacklebolt. Désolée pour cette entrée un peu fracassante...écoutez moi. Je sais que tout dois vous sembler confus -y compris le fait que je parle dans le le vide- mais j'ai toute ma tête. Rabastan n'est pas mort. Pour tout vous dire, il est juste à côté de moi. Invisible mais bien réel. Il a reçu un sort... de la vieille magie noire, le sortilège forcé son...son âme, si vous voulez le formuler comme ça, à quitter son corps. Il ne peut pas le réintégrer à moins que nous ne retrouvions celui qui lui a infligé ça et que nous le forcions à annuler sa malédiction...ou que nous le tuions. Je vote pour la seconde option. Et je suis prête à envoyer dans le décor toute personne qui se mettra en travers de mon chemin. J'ai un historique assez chargé de nuques brisées.
Disant cela, elle jeta un regard rapide à Avery. La peur qu'avait provoquée la situation de Rabastan laissait peu à peu place à une sensation de colère contenue. L'adrénaline était en train de la rendre intenable et elle pouvait presque sentir l'instinct de chasse se déverser dans ses veines. Elle allait retrouver le salaud qui avait fait ça et lui faire amèrement regretter sa petite plaisanterie. D'ailleurs pouvait on seulement parler de plaisanterie? Cette malédiction était ancienne et n'avait rien d'anodin. Elle était utilisée pour livrer des âmes aux puissances qui rodaient dans le noir, pour jeter les hommes et les femmes qu'elle atteignait dans un océan de noirceur, dégoulinants de sang, afin d'attirer les requins. Qui que soit celui qui avait lancé ce sort, il était sans le moindre doute un dangereux malade. Raison de plus pour lui faire faire un beau vol plané contre un mur de briques.
-Je vais lancer un sortilège, pour rendre Lestrange visible, mais il est toujours immatériel. Donc inutile de le...
La voix de Rabastan parvint alors jusqu'à son oreille, la coupant net.
"Hécate..."
L'usage de son prénom la fit frémir. Il y avait de la panique dans le ton du mangemort.
"...il fait froid...aide moi.."
Le sorcière expira lentement, et un petit nuage de buée se forma, la faisant dégainer sa baguette.
-Tout le monde recule! s'exclama-t-elle.
Rabastan pourtant, semblait paralysé, et se recroquevillait sur lui même. Le froid, s'il était désagréable pour eux, humains, devait être intenable pour lui.
La jeune femme plissa les yeux. C'était tout proche. Ca venait, mais ça prenait son temps. Et soudain, alors qu'une vague de froid balayait la ruelle, elle le vit, révélé par ses yeux de vaudou.
Ca n'était pas humain, mais humanoïde, tout au plus. Le corps décharné mais immense d'un vieillard apparût au coin de la vue, plié dans un angle improbable et se déplaçant à l'envers, en faisant ce que certains appelaient le "pont". Sa tête aux yeux vitreux tournait sur elle même comme celle d'un hiboux avec un craquement ignoble de vertèbres et ses ongles raclaient le sol alors que tel une araignée monstrueuse à la peau cireuse, il se déplaçait, cherchant ce qui attisait son odorat. Hécate fit un pas en avant et, frissonnante de froid, vint se placer devant Rabastan. L'esprit se figea et sa tête pivota. La sorcière leva sa baguette.
-...Tu me vois donc, petite fille? Recules...recules, sois gentille...ce n'est pas ton affaire...ne me force pas à te gouter toi aussi...je peux te faire du mal...beaucoup de mal...à toi et à tes amis...tous si jeunes, tous si succulents...ne me force pas à plonger mes dents dans ta gorge et à sucer tes entrailles...
-Tu n'as pas ce pouvoir, Spihatu, lâcha Hécate, peu préoccupée par le fait que personne ne pouvait voir ni entendre la créature sinon elle et Rabastan.
-Une vaudou? une vaudou, qui parle la langue noire, sur les terres d'Angleterre...ça fait longtemps,longtemps...que je n'ai pas mangé une fille d'ébène...ta race a le sang chaud et épicé...et l'âme brulante...laisse moi l'anglais. Je vous laisse partir. Laisse le moi! laisse le moi!
-Vas t'en trouver un autre! cria la jeune femme au vide, ce ne sont pas les comateux qui manquent dans le coin, il y a un hopital dans le coin! fous lui la paix avant que je te révèle aux deux autres et qu'on te renvoies d'où tu viens!
-C'EST LUI QUE JE VEUX! C'EST LUI! C'EST LUI! Il a une âme qui suinte la douleur, ça coule par tous les pores de sa peau ça sent le sang! ça sent la mort! C'EST LUI QUE JE VEUX!
L'esprit fit tourner sa tête de nouveau et grimpa sur le mur de la ruelle comme une arachnide avant de fixer son regard sur Rabastan. Hécate se maudit. Elle aurait du le rendre visible, Adèle et Avery auraient ainsi pu l'aider à faire barrage contre la créature qui, si tout se passait comme cela semblait se passer, allait elle se révéler d'ici peu, et pas pour jouer au bridge.
-Donnes le moi. -Il n'est pas à toi. -Parce qu'il est à toi peut être? -Oui.
La réponse lui avait échappée et elle prit un soin immense à ne pas regarder Rabastan dont elle sentait pourtant la présence juste derrière elle.
-Si tu le veux, viens le chercher!
La réponse ne se fit pas attendre. Avec un crissement de colère, la créature fondit sur le duo, juste au moment où Hécate hurlait:
-SPIRITUS REVELIO!!!
Une lueur bleutée s'échappa de sa baguette et soudain, l'esprit sembla clignoter, perdre son invisibilité. Aveuglé par la lumière,il stoppa net son attaque et regarda autour de lui, écumant de rage.
-Vous devez le voir et l'entendre aussi!! hurla Hécate à Adèle et Avery, aidez moi! il ne va pas se laisser faire!!
-DONNES...LE....MOI!!!!, hurla l'esprit en fonçant en avant sur ses membres squelettiques.
-REPULSIO MAXIMA SPIRITI!
Cette fois la lumière devint rouge et frappa l'esprit en pleine tête, le forçant à reculer. Il siffla de colère et poussa contre le flot de magie qui le tenait à distance.
-Aidez moi! je ne vais pas...y arriver...seule!
C'était un vieil esprit des bas fonds, un tueur expérimenté. Ils n'allaient pas être trop de trois pour le faire reculer.
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HUNTED • running man Owen Avery | Adele l'envoya dans les roses -les poubelles...- et tomba elle-même au sol dans le mouvement. Il s'affala aux côtés de son camarades, entouré d'odeurs nauséabondes. « Putain, espèce de... » La baguette sortit de sa poche sans qu'il cherche à riposter. Adele le fatiguait. Elle prenait de plus en plus de libertés, et ça ne lui convenait pas. Heureusement pour elle qu'il était trop à l'ouest pour lui rendre la pareille. Le souvenir de leur dernière rencontre émergea de la surface ; c'était bien pour cette raison qu'il avait voulu la revoir, non ? Quelle foutue connerie, s'il ne s'était pas (encore) fourré le crâne d'idéaux et de questions stupides, de bonne volonté (il en perdait la boule, sérieusement) il n'en serait pas là, à terre, avec le cadavre de Rabastan Lestrange sur les bras. Et Bones, bouleversée et en colère, en prime. Il ne savait pas ce qui était le pire. « Tu pourrais au moins avoir la décence de lui offrir un tant soit peu de dignité ! » Si lui pouvait déjà retrouver la sienne, de dignité, les choses iraient déjà mieux. Ouais, on allait commencer par là. Retrouver le chemin vers la réalité, sortir de cet état lamentable dans lequel il se trouvait ; il avait cru que les drogues avaient disparu de son système, lorsqu'il s'était réveillé, tant bien que mal. C'était faux. Sa vision restait incertaine, sans parler de ses sensations générales. Ni de ses pensées. Qui se mêlaient et s'éparpillaient sans ordre précis. Bones était proprement outrée par son comportement, ça il l'avait bien compris. Bon. « Il a été comme ton frère, pour l'amour de Merlin ! Va chercher de l'aide plutôt que de me regarder avec cet air ahuri ! » Mais pour quoi faire par Salazar, il n'y avait plus qu'à l'emmener dans une morgue et attendre que les médias s'occupent de son cas, en faire tout un bazar bruyant comme ils savaient si bien le faire. Comme ton frère Owen. Avery se prit la tête entre les mains, réalisa l'absurdité de la situation. Oui, Lestrange avait été comme un frère, fut un temps. Les choses avaient changé, bien des événements (désagréables, il allait sans dire) avaient eu lieu entre temps. Lui rappeler qu'à un moment de sa vie, il avait considéré cet homme comme un membre de sa famille à part entière alors que plus rien n'était rattrapable n'était pas utile. C'était jeté à dessein pour le blesser, le secouer. Cela eut sans doute l'effet escompté, puisqu'il finit par se relever, chancelant. « Très bien, si ça peut te faire plaisir. On a qu'à le faire léviter jusqu'à... » Avery ne termina sa phrase. Le claquement de talons frappés fort à chaque pas le coupa dans son initiative et le fit relever la tête. Une petite silhouette à l'allure décidée s'avançait vers eux et il mit un temps certain avant de mettre un nom sur ce visage. Shaklebolt. Une petite teigne du Ministère qui traînait souvent dans le sillage de Lestrange. Il fronça les sourcils. « Je n'y croirais que si elle, elle me le dit, Avery ! » Il leva les yeux au ciel. Ainsi soit-il. La seconde d'après, il se recevait un sort entre les côtes, qui eut pour effet de le faire bondir dans un juron très imagé. Ses dents s'entrechoquèrent et il lui sembla que son cerveau entrait en ébullition, rejetant les derniers effets de l'Orviéthan avec moult douleurs et récriminations de son corps peu coopérant. La tête lui tourna, et il fut pris de nausées. Il prit appui contre le mur en inspirant avec force, tentant de se remettre un minimum de ses états. Tout finit par reprendre sa place, et quand ce fut fait, la réalité de ce qui se passait autour lui sauta a la gorge et accentua son envie de dégobiller son dernier repas (quand était-ce déjà?). Rabastan était mort. « Oh Merlin. » Rabastan, était, mort ! Comment avait-il pu passer à côté de ça ? Il n'arrivait même plus à savoir s'il était heureux, déçu, dégoûté, indifférent. Il nageait dans la confusion et tourna le dos aux deux femmes et au macchabée pour tenter de se retrouver. « Quoi? vous m'avez prise pour Witch Weekly ou est ce que c'est votre état semi fantomatique qui vous fait perdre les pédales?! Si vous avez des questions posez les vous-mêmes! on croît rêver! » What ? Il se retourna d'un bloc. Drôle de façon de se présenter et d'amorcer une conversation. Elle se tourna vers Bones -l'ignora royalement, donc- et entreprit des explications qui ne lui disaient rien qui vaille. « Pour tout vous dire, il est juste à côté de moi. Invisible mais bien réel. » Il regardait Hecate d'un air suspicieux, certain qu'elle se payait leur tronche. C'était un coup monté, une mauvaise blague, une bonne farce que Lestrange avait montée avec une complice histoire de se rabibocher avec Halloween. Honnêtement il aurait préféré parce que ce qu'il entendait ne lui plaisait pas du tout. Il aurait au moins eu un bon prétexte pour se casser vite fait et arriver à l'heure à cette réunion, qu'il ne pouvait pas se permettre de rater. Il avait prévu (essayé de, en tout cas) un créneau bien précis, un laps de temps où il aurait eu le temps de rencontrer Adele, rapidement, pour filer retrouver le Maître ensuite. Ne pas s'y rendre allait signer sa disgrâce. Il fut tenté de donner un nouveau coup à Lestrange. C'était de sa faute ! Quel imbécile ! Si lui ne se pointait pas à la réunion, c'était qu'il avait une bonne raison puisqu'il s'était fait tuer comme un vulgaire débutant ! Lui n'écoperait d'aucune torture punitive.
Shaklebolt prétendait donc avoir les capacités de ramener son maudit collègue à la vie. Qu'elle fasse donc, si ça l'amusait. « Il ne peut pas le réintégrer à moins que nous ne retrouvions celui qui lui a infligé ça et que nous le forcions à annuler sa malédiction...ou que nous le tuions. Je vote pour la seconde option. Et je suis prête à envoyer dans le décor toute personne qui se mettra en travers de mon chemin. J'ai un historique assez chargé de nuques brisées ». La sorcière appuya ses propos avec un regard dans sa direction. Lui même haussa un sourcil dubitatif pour toute réponse. Oh, elle le laissait crever finalement, elle voulait juste ratatiner le responsable qui venait de foutre en l'air leur soirée à tous. Ça se tenait. Owen n'aimait pas beaucoup le ton de la sorcière et prenait ses paroles comme une offense personnelle. « Je vais lancer un sortilège, pour rendre Lestrange visible, mais il est toujours immatériel. Donc inutile de le.. ». Il crut l'interrompre en s'avançant : « On a pas toute la nuit. D'ici deux heures, je m'en vais, que ce soit réussi ou non. Toutes les âmes en peine d'Angleterre peuvent bien crever dans le noir au delà de ce délais, j'ai des choses à faire, hautement plus importantes. » Mais Shaklebolt ne l'écoutait pas le moins du monde et sur son visage se peignait une expression indescriptible qu'il observa grandir avec un poil d'appréhension. Un drôle de mélange d'effroi et de colère. Il aurait préféré pouvoir voir ce qui l'interrompait de la sorte. Elle était sur le point de leur prouver que tout ça n'était pas du flan. Toute cette histoire d'âme... sortie de son corps... de magie ancienne... remuait de vagues souvenirs en lui, des flash issus de son enfance, des propos subtilisés au détour d'une conversation entre son père et un Mangemort. Ça ne lui était pas inconnu, mais ça remontait à si loin qu'il était à des miles de savoir quoi faire de ces maigres informations. No need. Un froid intense envahit la ruelle. « Tout le monde recule! » S'écria Shaklebolt, qui pointa sa baguette sur le bout de l'allée. Mais il n'y avait rien, personne à viser, à leurs yeux. Plus dérouté qu'inquiet, il recula d'un pas ; « Qu'est-ce que... » S'ensuivit une scène qui le laissa perplexe. Ce froid prenant l'inquiétait plus que le reste, dans la mesure où, s'ils devaient se retrouver face à un Détraqueur, il n'allait pas servir à grand chose. Avery et Bones fixaient le vide, cherchaient à voir ce que Shaklebot vit surgir non loin de là. Il sut que c'était arrivé au pincement de lèvres que la sorcière eut, un bref instant. Le mot employé par la sorcière titilla de nouvelles alarmes dans son esprit. Il n'arrivait toujours pas à mettre le doigt dessus... Il y avait eu ces bouquins, vieux et interdits, qu'il avait peu à peu oublié avec le temps et le manque de pratique. Des histoires d'esprits ténébreux, des morts invisibles aux autres et bien plus agressifs que de simples fantômes, des êtres hors normes qui fascinaient tellement Marcus, en son temps, et qui avaient eu le don d'attiser sa propre curiosité. En ne voyant rien toutefois, lui et Adele étaient grandement désavantagés, et ils n'avaient d'autre choix que de laisser Shaklebolt faire les présentations. Tendu comme une corde d'arc, il attendait que quelque chose se passe, écoutant la sorcière du Ministère converser avec le vide.
« SPIRITUS REVELIO!!! » La créature, sombre et torturée, rampait vers eux, ombre entachant le paysage nocturne et sordide de la ruelle. Ils pouvaient la voir, et l'entendre, émettre des grincements suspects et des claquements de mâchoires à glacer le sang. Son regard luisait fort sur son visage noir, et le corps se mouvait à une vitesse plutôt surprenante compte tenu de sa taille. « Nom de... Bones, recules ! » Il réagit avant même de comprendre ce qui se passait, mu par un pur réflexe initié par son aptitude au duel et aux combats qui exigeaient de la réactivité. « DONNES...LE....MOI!!!! » « REPULSIO MAXIMA SPIRITI! Aidez moi! je ne vais pas...y arriver...seule! » De vieux sortilèges qu'il n'avait pas employé depuis une éternité refirent surface à l'orée de sa mémoire et, informulés, vinrent frapper la créature de plein fouet. Une fumée sombre s'écoula de sa baguette et vint entourer l'esprit malade, crépitant et créant des trous béants dans son enveloppe immatérielle. Abattre quelqu'un était d'une facilité inouïe pour les gens comme lui, faire reculer ce genre de monstre intangibles était autrement plus difficile. Mais pas impossible. L'esprit se reforma à force de gémissements, se tortillant, brûlé par le maléfice. Un second sort érigea une barrière entre eux et elle, quelque chose qui pouvait s'attacher à un Protego, en plus élaboré. « SHAKLEBOLT ! Lestrange, ou est-il, si on ne le voit pas ça ne va pas nous aider ! » lança-t-il. Il s'avança à la rencontre de l'esprit, prenant garde à ne pas trop s'en approcher. Il n'était peut-être pas la cible initiale du monstre mais le moindre contact ne serait pas bon pour lui, que son 'âme' soit bien rivée à son corps ou pas. L'esprit se jeta sur eux, fit voler la barrière en éclat dans un bruit de verre brisé qui se dissout en une vapeur argentée et nauséabonde. L'esprit grinçait et reculait comme s'il s'était brûlé. « Donnez... le... MOI ! Il n'est plus à vous, son esprit m'appartient, il n'est plus de votre monde... » fit-il avant de tendre les bras vers Hécate et le fantôme qu'elle protégeait. Avery jura de nouveau, alors qu'apparaissait à côté d'eux la silhouette délavée de Rabastan. Il lui jeta un regard noir et peu amène, remarqua l'expression malade de son camarade. Il réitéra le sort de répulsion de Shakelbolt, l'influx rougeâtre tenant l'esprit à distance alors qu'il lançait à Lestrange, furieux : « Tout ça c'est de ta faute ! Si nous ne sommes pas là-bas à l'heure, n'espère pas que je te couvrirai ! » Il était déjà en train de lui sauver la vie, c'était déjà pas mal. Face à ses trois adversaires, l'esprit faisait montre d'une impolitesse à toute épreuve mais ne parvenait toutefois pas à s'approcher plus. Avery releva sa baguette avant d'attaquer de nouveau : l'intrus se retrouva piégé dans une bulle luisante dont la matière faisait penser à du pétrole. Ça n'allait pas tenir longtemps, ce n'était pas un sort facile à maintenir des lustres, surtout lorsque la bête contenue à l'intérieur se débattait avec autant d'énergie, augmentant le niveau de concentration exigé (autant dire que sa concentration à lui était plutôt pas terrible cette nuit là, les deux autres avaient intérêt à l'achever vite fait avant qu'elle ne jaillisse de là et les bouffe tous les quatre). [/color] |
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| | | | | [ANIM HN] Paranormal Death Eater Activity [ADEN & HESTAN] | |
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