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sujet; big girls cry (when their heart is breaking) (miratteo)

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Big girls cry
when their heart is breaking

Poudlard, mai 1989, 6e année
Gradins du Stade de Quidditch


« Viens, on reste pas là, elle est ultra vénère. » C'est ce qu'on peut entendre un Gryffondor dire à son camarade de 5e année, alors qu'une silhouette féminine vient d'arriver en haut des gradins. Kashmira Martillo broie du noir depuis dix jours, depuis que cette espèce d'imbécile patenté de Thomas Brisbane -qu'il aille au diable, celui-là- a décidé d'interrompre ses études et de partir faire le tour du Monde sans les terminer, et sans elle.
Et bien sûr, elle a été la dernière à être prévenue, parce que tout Gryffondor qu'il est -était ?- il n'a pas eu le cran de lui dire en face directement. Elle est prête à parier que c'est un de leurs proches amis qui a dû le pousser à le faire, Donovan, Leslie ou peut-être même Matteo, avec qui ils se sont rabibochés depuis la quatrième année.

Elle lui a déjà envoyé une beuglante, dont elle a amplifié la portée en payant trois Mornilles de plus.
Pour que l'intégralité du pays de merde où il est en vadrouille puisse l'entendre l'insulter.
Pour que tous sachent que c'est vraiment qu'une fiente de troll à ne pas l'avoir attendue.

Elle, elle est coincée à Poudlard, parce qu'il ne lui viendrait pas non plus à l'idée de faire la malle et de partir à sa poursuite. S'il veut foutre en l'air ses études, qu'il le fasse ; mais qu'il ne compte pas sur elle pour le suivre dans toutes ses conneries, non plus ! (évidemment, il lui aurait proposé de venir avec lui, elle aurait sans doute dit oui sans réfléchir). Roulée en boule dans un coin des gradins, elle rumine. Il pourrait y avoir un entraînement qu'elle n'en aurait absolument rien à cirer. Elle s'est isolée de la Salle Commune, parce qu'elle sait qu'elle est sur les nerfs en ce moment, et qu'elle n'arrive pas vraiment à se calmer. Déjà qu'elle s'est pris la tête avec Leslie ce matin, dès le réveil, elle n'a pas vraiment hâte de retourner avec les Rouge et Or pour le moment.
Curieusement, ses détracteurs habituels de Serpentard, qui la traitent de sang-de-bourbe quand ils n'ont rien d'autre de plus intelligent à faire, ont compris qu'ils n'avaient aucun intérêt à l'asticoter pour le moment. Certes, elle n'est pas flanquée de son acolyte habituel, ce Brisbane bagarreur qui avait déjà cassé le nez de l'attrapeur de Serpentard au cours d'un match musclé. Mais une Martillo esseulée et furieuse n'en est pas moins redoutable, alors ils ont préféré ne pas lui filer le train, et ne pas provoquer inutilement son courroux. C'est que la née-moldue s'est améliorée depuis plusieurs années, et qu'elle connaît quelques sorts qu'ils préfèreraient ne pas subir.

Ça lui fait bizarre, à Mira, d'être toute seule, sans Boom pour s'asseoir à ses côtés et lui raconter les dernières bêtises qui se sont dites dans le dortoir des gars. Et vu qu'elle se connaît, et qu'elle sait qu'elle est dans une période où elle voudrait détruire tout ce qui lui passe à portée de main, elle évite les gens. Parce qu'elle ne veut pas se brouiller indéfiniment avec eux, ou les blesser, ou être encore plus isolée dans cette immense école. Sa colère, c'est aussi ce qui lui évite de fondre en larmes pour un oui ou pour un non, un mécanisme de défense qui fait qu'elle tient vaguement le coup alors qu'elle se sent complètement abandonnée par ce qu'elle considérait comme son frère siamois. Prostrée dans le coin supérieur gauche des gradins, elle surplombe le stade et s'en fiche complètement, l'œil sombre et les sourcils froncés, la tête à moitié enterrée entre ses bras croisés sur ses genoux. Elle a besoin qu'on vienne l'aider à s'en remettre, et elle est, ou trop fière, ou trop lâche, ou trop désespérée pour le demander. Et peut-être trop craintive aussi, parce que consciente qu'elle pourrait agir comme une bête blessée, à montrer les crocs et à mordre la main qu'on pourrait lui tendre.
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HERO • we saved the world
Matteo Grimaldi
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‹ inscription : 04/10/2015
‹ messages : 953
‹ crédits : odistole.
‹ dialogues : #749585
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‹ liens utiles :
‹ âge : trente
‹ occupation : tisseur de mots, journaliste, coureur de monde. à la dérive.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : 1984 et 1991.
‹ baguette : était en bois d'érable, relativement flexible, mesurait 26,8 cm et contenait un coeur de phoenix.Désormais brisée, j'ai hérité d'une baguette récupérée sur le cadavre d'un mangemort: bois de noyer noir, 32 cm, coeur inconnu, et absolument pas faite pour moi.
‹ gallions (ʛ) : 4223
‹ réputation : j'ai l'air de regretter la fin de cette guerre, que ce qui secoue ce monde nouveau paraît me révolter bien plus que les atrocités commises par le précédent gouvernement, que je suis un piètre journaliste et écrivain qui tente de percer dans un milieu qui n'a jamais voulu de lui.
‹ particularité : en plein flou.
‹ faits : j'ai soutenu la rébellion, bien que je n'ai quitté ma vie que sur le tard pour aller les retrouver, au détour de la création de la Renaissance du Phoenix ; que beaucoup n'ont pas cru à mon implication, du fait de ma naissance surtout ; que j'ai une tendance fâcheuse à commencer des choses et à ne pas les terminer ; que ma plus grande ambition est d'enfin publier un livre ; que ma fiancée est en fuite et que je n'ai aucune idée de si je la reverrai morte ou vive, offerte aux bons soins des Détraqueurs ; que la nouvelle société me répugne presque autant que la précédente, voir plus ; que je ferai sûrement tout pour ma soeur.
‹ résidence : dans le loft de la Bran Tower ou Eirene et moi vivions avant que tout ne vole en éclat. J'ai réussi à garder l'appartement par je ne sais pas quel miracle, il sert aujourd'hui à ma soeur et à mon beau-frère, Elias, parfois. En vérité je n'y suis pas souvent, je fuis l'endroit.
‹ patronus : une méduse géante
‹ épouvantard : un grand feu, l'anéantissement total de ma famille, rester seul au milieu des cendres
‹ risèd : Eirene se tenant à mes côtés, aussi heureuse qu'elle l'était à nos débuts, lorsque nous étions encore pleins de promesses et de projets fabuleux avant que tout ne soit jeté aux flammes.
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Thomas Brisbane est parti. On raconte partout l'histoire de Tommy aux poings entraînés, plus habile lors des combats moldus que sorciers. Les rumeurs vont bon train depuis quelques jours, les murmures et les regards en coin. Tous se tendent, attendent, une réaction, un geste, une larme de Kashmira, l'autre moitié du duo. Le tandem s'est brisé et personne n'ose s'approcher du morceau restant. Comme si la douleur qui s'échappe des restes fumants du départ de Brisbane effraie bien plus que leurs frasques légendaires. Matteo ne fait pas exception à la règle. Et il n'y a pas de quoi en être fier : il a parlé à Eirene de ce départ inopiné, de la solitude dont Kash s'entoure depuis ce jour là. Elle lui a sagement conseillé de tenter d’étayer sa peine. Sa peine ? Elle a surtout l'air affreusement en rogne, Kash, prête à vous bouffer tout rond si vous osez vous en approcher d'un peu trop près ! Eirene a levé les yeux au ciel en entendant ces bêtises : ne voit-il pas que c'est une manière de se protéger ? Elle a besoin d'un ami, a-t-elle fini par dire, et lui s'est demandé si c'était une place qu'il pouvait occuper dans le cœur de Martillo. Il lui a bousillé le cœur en s'en allant comme ça, l'autre idiot. Il devait bien le savoir en bouclant ses valises, en quittant le château pour sillonner le monde loin d'eux.

Il est à peine onze heures, mais il est déjà gelé jusqu'à la moelle. Les joueurs de l'équipe descendent un à un au sol, assez satisfaits de la séance ; lui-même s'estime plutôt content de ne pas avoir à hurler sur un imbécile incapable de viser correctement. Il faut dire aussi qu'avec le temps, les batteurs ont réussi à s'accorder, et que la nouvelle attrapeuse promet de belles performances qui le rendent allègre et plutôt optimiste. « Je vous tiendrai au courant pour l'heure du prochain entraînement » lance-t-il après le débriefing rituel qui achève de coller un vague sourire fatigué à ses joueurs. Puis, un à un, ils se dispersent. Il s'apprête à les suivre quand, à grands pas furieux, Leslie vient le rejoindre sur le terrain avec un toast et une pomme. « Merci, adorable ! » « Ouais, pas comme l'autre scrout à pétard qui tire la tronche depuis dix jours ! » Il fronce les sourcils, grignotte le toast froid d'un air interrogateur. Leslie est rarement énervée, jamais à ce point. « Mf ? » D'un signe de tête, elle désigne une tâche sombre qui occupe le coin supérieur gauche des gradins. Une silhouette prostrée, seule, que tout le monde s'efforce d'ignorer. « Oh. » « Elle commence à me courir sur le haricot. Tu l'aurais vu s'énerver ce matin, j'ai même pas eu le temps de sortir du lit avant de m'en prendre plein la gueule. Tu pourrais pas essayer de lui parler ? Même Donovan ne veut pas s'y coller, elle lui a presque hurlé dessus la dernière fois. Franchement, si elle continue comme ça, elle risque pas de trouver personne pour la plaindre. C'est quand même pas de notre faute s'il s'est tiré, Tommy. » « C'est sûr. » fait-il tout bas. Leslie pousse un soupir et l'accompagne sur quelques mètres. « Bon, je vais essayer. Mais je ne vois pas pourquoi ça marcherait mieux avec moi ; » La rouge et or hoche la tête et hausse les épaules en même temps, consciente de ses faibles chances. Bon courage, lui signifie-t-elle d'un regard alors qu'elle part en direction du château, et qu'il revient sur ses pas.

Ils dominent le parc, de là où ils sont. Kash l'a bien vu arriver ; mais il n'a eu droit à rien pour l'accueillir, pas un mot, pas un regard. Juste ce silence déprimant, cette désolation poisseuse qu'elle se traîne depuis plus d'une semaine, comme une ombre. Elle est le mauvais présage que tout le monde évite, l'oiseau noir. Matteo regrette sa verve piquante et ses rires, sans savoir comment être l'aide qu'elle ne recherche peut-être même pas. Pour ce qu'il en sait... Assis à côté d'elle, il avale le dernier morceau de toast et pose la pomme à côté de Mira. Il a le regard posé sur elle, en silence. S'il n'est pas forcément de bon conseil, il sait se montrer patient, parfois.
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Elle a vu une forme bifurquer de la sortie du terrain vers les escaliers des gradins. La robe rouge et or lui indique déjà qui c'est. Pareil pour la silhouette rousse qui est repartie aussi enragée qu'à son arrivée. Kashmira sait qu'il faudra qu'elle aille parler avec Leslie, qu'elle s'excuse, pour de vrai. Peut-être agrémenter ses excuses d'un sachet de patacitrouilles, ou une autre friandise qui plaît à la rouquine. On n'a pas Leslie avec la bouffe, mais ça aide quand même pas mal. Il faudra qu'elle le fasse. Il faudrait surtout qu'elle arrête d'être énervée contre le monde entier alors qu'elle sait, au fond d'elle-même, dans un coin dont elle ne veut pas entendre parler pour le moment, que ce n'est pas leur faute, à eux, si cet imbécile de Brisbane a pris la poudre de Cheminée.
Que ce n'est pas non plus sa faute, à elle, Mira.

Mais pour l'heure, elle continue de blâmer son petit monde, parce que c'est plus simple d'être en colère contre l'intégralité de la planète. Toni lui a envoyé une lettre, puis une autre. Elle n'a toujours pas répondu. Elle sait que son frère s'inquiètera, à la longue, mais elle n'a pas envie de chercher les mots. Parce que si elle lui répond, elle ne pourra pas rester en colère contre lui. Et que donc, par voie de conséquence, elle va probablement se mettre à pleurer, ce à quoi elle ne veut pas se résoudre (alors que ça lui ferait sans doute du bien).

Matteo est arrivé depuis une minute peut-être et elle ne lui a toujours pas accordé un regard. Toujours engoncée dans son silence de marbre, cette chape de plomb silencieuse qui empêche toute détente. Il finit son petit-déjeuner apporté par leur amie commune et pose une pomme sur le banc, vers elle. C'est dans sa vision périphérique, donc elle la perçoit sans avoir à la fixer ou à tourner la tête. Bras croisés sur ses genoux, elle reste encore un peu dans cette position, pèse le pour et le contre : est-ce vraiment utile de rester muette en présence du Grimaldi ? Ne peut-elle pas lui faire confiance un peu ? S'il est là, à ne rien dire, c'est clairement qu'il attend qu'elle parle.
Et si elle ne trouve rien à dire que des insultes ? Des saloperies ? Et si jamais quand elle ouvre la bouche, c'est sa bile qui s'enfuit ? Ou des larmes ? Des sanglots, même ? Alors quoi ? Doit-elle réunir toutes ses forces et tenir le coup, ou peut-elle tout bonnement ouvrir les vannes ?

Elle inspire et puis finit par parler, d'une voix toute nouée, vacillante comme la flamme d'une bougie, de celles qui n'ont pas été utilisées depuis quelques temps, à part pour hurler des insanités. Elle le scrute du coin de l'œil, en penchant un peu la tête vers le gardien de Quidditch et capitaine de Gryffondor : « Dis… Leslie… sur une échelle de 1 à 10, elle était à quel niveau d'énervement ? 5 ou 20 ? » Une échelle, c'est fait pour être dépassé, dans l'idée de Mira. Surtout parce qu'elle sait qu'elle a dit des choses qu'elle n'aurait pas dû dire. De ces conneries qu'on regrette dès qu'elles ont franchi nos lèvres, mais qu'on ne peut déjà plus rattraper, à part peut-être en bafouillant et encore… Elle grogne, en enfonçant sa tête entre ses bras, de nouveau : « Putain, j'ai vraiment tout chié et c'est même pas la moitié de la journée. Il a bien foutu la merde. » Classique de Mira quand ça ne va pas : reporter la faute sur les autres. Parce que si elle reconnaît ses erreurs, elle va culpabiliser un peu trop, un peu trop vite, et elle va craquer, elle se connaît. Le râle qu'elle laisse échapper est déjà un peu trop près d'un sanglot pour être naturel ou bestial.
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‹ scolarité : 1984 et 1991.
‹ baguette : était en bois d'érable, relativement flexible, mesurait 26,8 cm et contenait un coeur de phoenix.Désormais brisée, j'ai hérité d'une baguette récupérée sur le cadavre d'un mangemort: bois de noyer noir, 32 cm, coeur inconnu, et absolument pas faite pour moi.
‹ gallions (ʛ) : 4223
‹ réputation : j'ai l'air de regretter la fin de cette guerre, que ce qui secoue ce monde nouveau paraît me révolter bien plus que les atrocités commises par le précédent gouvernement, que je suis un piètre journaliste et écrivain qui tente de percer dans un milieu qui n'a jamais voulu de lui.
‹ particularité : en plein flou.
‹ faits : j'ai soutenu la rébellion, bien que je n'ai quitté ma vie que sur le tard pour aller les retrouver, au détour de la création de la Renaissance du Phoenix ; que beaucoup n'ont pas cru à mon implication, du fait de ma naissance surtout ; que j'ai une tendance fâcheuse à commencer des choses et à ne pas les terminer ; que ma plus grande ambition est d'enfin publier un livre ; que ma fiancée est en fuite et que je n'ai aucune idée de si je la reverrai morte ou vive, offerte aux bons soins des Détraqueurs ; que la nouvelle société me répugne presque autant que la précédente, voir plus ; que je ferai sûrement tout pour ma soeur.
‹ résidence : dans le loft de la Bran Tower ou Eirene et moi vivions avant que tout ne vole en éclat. J'ai réussi à garder l'appartement par je ne sais pas quel miracle, il sert aujourd'hui à ma soeur et à mon beau-frère, Elias, parfois. En vérité je n'y suis pas souvent, je fuis l'endroit.
‹ patronus : une méduse géante
‹ épouvantard : un grand feu, l'anéantissement total de ma famille, rester seul au milieu des cendres
‹ risèd : Eirene se tenant à mes côtés, aussi heureuse qu'elle l'était à nos débuts, lorsque nous étions encore pleins de promesses et de projets fabuleux avant que tout ne soit jeté aux flammes.
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La patience finit toujours par payer, pense-t-il avec un poil de satisfaction, comme s'il venait de remporter une petite victoire, une minuscule bataille longues de plusieurs secondes (rien que ça) contre l'obstination de Mira, son silence douloureux. Elle l'ignore, et elle y met du cœur. Mais elle finit par céder, la voix lasse, un peu brisée. Matteo fait mine de ne rien remarquer (non seulement voir les gens pleurer le pétrifie mais en plus, elle fait tous les efforts du monde pour le cacher). « Dis… Leslie… sur une échelle de 1 à 10, elle était à quel niveau d'énervement ? 5 ou 20 ? » Il fronce les sourcils, semble réfléchir un instant. « Laisse-moi deviner. Je pense qu'elle était pas loin d'approcher de 15, mais ça va finir par retomber. Là elle doit même être redescendue en dessous de dix. » Et elle retombera facilement à zéro si Mira va lui parler, même réticente, même peu bavarde. Leslie ne lui en voudra jamais aussi longtemps que lui-même en a voulu à Mira et Tommy quand ils se sont fait virer de l'équipe. Un record ! Même les gamins ne font pas aussi bien. Leslie n'est pas rancunière. C'est ce qui l'a surpris, de la voir blessée à ce point par les paroles venimeuses de Kash. C'est à se demander quelles horreurs elle a bien pu lui balancer à la figure, mais il ne demandera pas, Matteo. « Putain, j'ai vraiment tout chié et c'est même pas la moitié de la journée. Il a bien foutu la merde. »  « Bof. Ca fait jamais qu'une semaine que t'emmerde le monde, » qu'il raille, un demi sourire au coin des lèvres. Elle a le visage plongé dans ses bras ; lui tend une main dans sa direction, s'abstient de la toucher au dernier moment. Le bras retombe mollement sur le banc. Il n'est pas le plus doué du monde en matière d'effusion de sentiments. Et, misère, il entend déjà les pleurs pointer leur nez. Il sait qu'il va y avoir droit, aux larmes, aux yeux rougis et aux teint blafard. D'avance, il voudrait qu'il en soit autrement. Prends sur toi, Matt ! Il s'imagine l'air scandalisé d'Anna si elle le voyait reculer comme ça face à une amie en détresse. Merlin, il a bien envie de l'insulter, lui aussi, Tommy ! Regarde ce que t'as fait, regarde le bordel que tu viens mettre rien qu'en étant absent.

Alors il achève le mouvement cette fois, pose une main à la base de sa nuque. Les muscles saillent dans l'air glacial, elle doit être morte de froid, mais elle a l'air d'en avoir rien à faire. Lui-même rêve du bon feu de cheminée mais il est déterminé à rester là coûte que coûte, autant qu'il faudra pour qu'elle rentre avec lui. Mira semble plus réceptive que ce à quoi il s'attendait, pas question de laisser tomber maintenant. Maintenant, ce qui le soûle, c'est sa foutue culpabilité : elle sort de nulle part, et elle n'est certainement pas méritée. Maudit sois-tu, Thomas Brisbane ! « Sur une échelle de 1 à 10, il est à quel niveau de connerie, Tommy ? » demande-t-il sans même essayer de cacher son agacement à son égard. « Je pencherais vers... allez. Un bon 50, personnellement. Il a fait le con, Mira. C'est pas de ta faute. » Pas de la leur non plus, mais il est sûr qu'elle le sait déjà. « Il t'avait même pas prévenu, alors ? » Il sait que non, question rhétorique. Le jour où Tommy a disparu, personne n'a vu Kashmira après ce matin fatidique où elle s'est rendu compte qu'il avait bouclé sa valise et quitté le château. L'enflure n'a même pas daigné laisser une lettre, sans parler de lui parler de ses projets avant. A vrai dire, Matteo ne sait même pas s'il a partagé ça avec quiconque. « Quel gland. J'pense que t'as toutes les raisons de lui en vouloir. » Et si Brisbane avait ses raisons, celles-ci ne l'intéressent pas aujourd'hui. Aujourd'hui, c'est Mira qu'il a à réparer.
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Qu'une semaine qu'elle emmerde le monde ? il est bien gentil : elle a compté les jours, elle sait qu'il minimise la durée. Dix jours qu'elle fait chier son monde, traduction. Ses doigts sont crispés sur ses bras, elle inspire lentement histoire de réfréner le sanglot qui est monté. Au moins, Leslie lui en voudra pas indéfiniment : Matteo l'a rassurée sur ce point.

Elle sent bientôt la main du gardien sur sa nuque, se raidit un bref instant puis se détend. Ça doit être la première personne à la toucher depuis dix jours. Pas de contact, pas de discussion, à part la hargne et les engueulades. Ça fait du bien, un peu de tendresse, à ce moment-là. Elle ferme les yeux, ressort la tête de son nœud de bras et pose le menton sur son bras droit, tête tournée vers Matteo. Le brun lui pose une question à laquelle elle ne s'attendait pas, mais qui -finalement- lui fait un peu du bien. « Sur une échelle de 1 à 10, il est à quel niveau de connerie, Tommy ? » Le joueur de Quidditch est agacé, elle le sent. Est-ce que c'est pas rapport à elle, ou par rapport à autre chose ? « Je pencherais vers... allez. Un bon 50, personnellement. Il a fait le con, Mira. C'est pas de ta faute. » Elle le sait, ça. Enfin, elle essayait de se le répéter sans vraiment en être sûre à cent pour cent. Mais s'il le lui dit, c'est qu'il doit avoir raison. Il était là, vaguement, donc il aurait vu si elle avait dit ou fait une connerie. « Il t'avait même pas prévenu, alors ? » Elle hausse les épaules : c'est plus compliqué que ça. Il l'a surtout mise devant le fait accompli, le matin de son départ, comme un gros couillon. En lui disant, bêtement, qu'il allait faire le tour du monde et qu'il aurait voulu le lui dire en premier, mais que— elle l'avait interrompu en le traitant de tous les noms d'oiseaux et en lui collant ses petits poings serrés dans le torse avec l'énergie du désespoir, avant de partir en trombe et en pestant. Des adieux foireux, somme toute. Et vu qu'elle a fait la gueule à tout le monde, et que personne n'a assisté à cette scène, les gens ont supposé qu'il ne lui avait rien dit. Pour elle, qu'il l'ait prévenu à la dernière minute, c'était pire que s'il ne lui avait rien dit. Elle se tait, maugrée un truc inaudible entre ses lèvres scellées. « Quel gland. J'pense que t'as toutes les raisons de lui en vouloir. » « Hm. », qu'elle acquiesce d'une façon très éloquente, avant de préciser : « Il doit déjà avoir reçu ma beuglante, dans son trou. J'espère que ça lui a bien détruit les tympans. » Mauvaise, vexée, blessée, la Gryffondor enrage et bout intérieurement.

Elle se redresse et vient s'asseoir à côté de lui, sur le banc —elle était assise au pied du banc, sur une marche des gradins— en le forçant à se pousser un peu, sans mot supplémentaire. Posant la tête sur l'épaule de Matteo, elle grogne : « Pour l'échelle de la connerie, il a crevé le plafond et est, au moins, à mille. Ou plus. » Une main écarte des mèches brunes qui lui cachent la vue sur le stade en contrebas, elle renifle et poursuit : « Il me l'a dit, hein, tu sais. 'Fin, le jour même, quelques heures avant de se barrer. M'a même pas demandé de venir avec lui, il y a même pas pensé. » La plus crade des vieilles chaussettes de Rusard, c'est comme ça qu'elle s'est sentie en l'apprenant, trahie et aussi sale qu'une chose qui pue le bouc. Elle lui a dit, bien sûr. Quasi-hurlé. « J'ai cru comprendre qu'il en avait parlé à Donovan, au moins. » Ou du moins, Tommy n'a pas nié quand le nom de leur camarade est arrivé dans l'énumération de ceux qui avaient pu le savoir avant Mira. Ça explique aussi qu'elle ait manqué de l'incendier sur place la dernière fois qu'il est venu prendre de ses nouvelles. Mine sombre, elle rumine de nouveau avant de renifler de nouveau, sentant les sanglots remonter. « On parle d'autre chose, dis ? » Pas de sujet possible à l'esprit, elle patauge avant de hasarder un : « Merci au fait. D'être venu. »
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‹ gallions (ʛ) : 4223
‹ réputation : j'ai l'air de regretter la fin de cette guerre, que ce qui secoue ce monde nouveau paraît me révolter bien plus que les atrocités commises par le précédent gouvernement, que je suis un piètre journaliste et écrivain qui tente de percer dans un milieu qui n'a jamais voulu de lui.
‹ particularité : en plein flou.
‹ faits : j'ai soutenu la rébellion, bien que je n'ai quitté ma vie que sur le tard pour aller les retrouver, au détour de la création de la Renaissance du Phoenix ; que beaucoup n'ont pas cru à mon implication, du fait de ma naissance surtout ; que j'ai une tendance fâcheuse à commencer des choses et à ne pas les terminer ; que ma plus grande ambition est d'enfin publier un livre ; que ma fiancée est en fuite et que je n'ai aucune idée de si je la reverrai morte ou vive, offerte aux bons soins des Détraqueurs ; que la nouvelle société me répugne presque autant que la précédente, voir plus ; que je ferai sûrement tout pour ma soeur.
‹ résidence : dans le loft de la Bran Tower ou Eirene et moi vivions avant que tout ne vole en éclat. J'ai réussi à garder l'appartement par je ne sais pas quel miracle, il sert aujourd'hui à ma soeur et à mon beau-frère, Elias, parfois. En vérité je n'y suis pas souvent, je fuis l'endroit.
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Une beuglante de Mira. Personne n'aimerait être le destinataire d'une telle missive, pour le bien de son audition. Nul doute qu'elle lui a bien hurlé le fond de sa pensée, et quelque part, n'est-ce pas mérité ? Malgré son refus de l'admettre, même à lui-même, Matteo crève d'envie d'être à la place de Brisbane : parcourir le monde, se confronter à la réalité de ce qu'ils apprennent entre les murs de l'école, voir autre chose que les couloirs du château qui les voit grandir depuis plus de six ans. Il meurt de jalousie de voir son ami capable de s'armer d'assez de courage pour tout plaquer, comme ça, pour dire merde et lever son majeur à la face des professeurs et de son entourage, faire ce qu'il désire et rien d'autre. Au diable les études. Il essaye d'imaginer la tête de ses parents, de sa sœur, s'il osait seulement y penser. Mais chez les Grimaldi, on se soumet à ce que l'on attend de soi et rien d'autre.

Le contact lui échappe, et un bref instant, il craint d'avoir été trop loin ; il ne sait toujours pas déterminer ces moments où il est préférable de prendre les gens dans ses bras, et ceux où mieux vaut les laisser en paix et digérer leur malheur seuls dans leur coin. Vraisemblablement, il ne saura jamais faire la différence. Mais Mira ne montre aucun signe d'agacement, remonte simplement d'une marche et débarrasse les dernières gênes en posant sa tête sur son épaule. Il a toujours aimé Mira (même ces quelques jours où il l'a haïe d'avoir démissionné) mais leur proximité s'est toujours arrêtée à une entente amicale des plus commune ; du genre de celle qu'il entretient avec June, Donovan, les autres. Rien qui se rapproche de son attachement singulier pour Eirene. La distance s'effrite et une drôle de chaleur lui brûle les joues. C'est con, très con, mais il a l'impression de voler la place de Tommy. D'envahir cet espace privilégié, qui lui était réservé. C'est sur son épaule qu'elle posait sa tête, c'est avec lui qu'elle riait au coin du feu, c'est à lui qu'elle faisait ses confidences. Le bougre étant parti, il ne pourra jamais venir lui taper dessus pour avoir pris sa place. Il n'empêche.

« Pour l'échelle de la connerie, il a crevé le plafond et est, au moins, à mille. Ou plus. » Haussement de sourcil approbateur alors qu'elle renifle. L'avantage avec Mira, c'est qu'elle est trop fière pour laisser couler les larmes comme la dernière des midinettes. Tout, jusque son chagrin le plus sincère, prend la tournure d'une colère digne d'elle. « Il me l'a dit, hein, tu sais. 'Fin, le jour même, quelques heures avant de se barrer. M'a même pas demandé de venir avec lui, il y a même pas pensé. » « Ah. » L'un dans l'autre, aucune solution n'était la meilleure. Il paraît impossible que Tommy n'ait pas pensé à faire ce tour du monde avec elle, mais Matteo n'a jamais trop su ce qui se passait sous son crâne, à celui-là. L'inconscience qui dirige tout le reste, l'insouciance, qui libère des entraves qu'on leur impose. Il l'envie, comme il l'envie. L'idée qu'Eirene puisse lui faire une chose pareille lui soulève l'estomac, concasse ses certitudes les plus anciennes. Il crèverait de rage, de haine envers elle. Tout en ayant envie de se terrer à jamais dans un sentiment d'abandon incisif. Comme il comprend Kashmira. « J'ai cru comprendre qu'il en avait parlé à Donovan, au moins. » Ceci explique cela, donc. Matteo pince les lèvres, écrase sa joue sur le sommet de son crâne. (Ses cheveux sentent la lavande, un peu.) « Il a du avoir la trouille de te parler de ses projets. » (-et de ruiner ton avenir en t'emmenant avec lui. )

« On parle d'autre chose, dis ? » Sous ses yeux s'étend le terrain de Quidditch, l'endroit du château où, sans conteste, il se sent le mieux. Il garde le silence, peu pressé d'aborder le sujet qui lui vient à l'esprit -de peur de passer pour un goujat intéressé. « Merci au fait. D'être venu. » Il se détache un peu, il émet un rire qui pourrait passer pour une moquerie ; « Tu crois que j'ai eu le choix ? Leslie m'a grassement payé pour que je vienne te sortir de ton trou. » ironise-t-il, en parlant de la pomme qui gise aux pieds de Kashmira dans l'attente d'être mangée. Il ne l'a pas vue au petit déjeuner ce matin. « Je plaisante. Je me doute que tu avais des envies de meurtre ces derniers jours, mais ça ne dure pas indéfiniment, ce genre de rancœur » Et toujours à la fin, la colère laisse place à un vide qui ne demande qu'à être comblée par l'écoute sincère de quelqu'un qui s'en soucie. Matteo est peut-être arrivé au bon moment, finalement, poussé par Leslie. « Maintenant qu'il n'y a plus personne pour te pousser vers la sortie... Tu voudrais pas revenir dans l'équipe ? L'année prochaine, pourquoi pas ? » Il ne perd pas le nord, celui-là. « Tant qu'à parler d'autre chose... T'as pas perdu la main je suis sûr. »
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Est-ce qu'elle cherche déjà un remplaçant à Tommy ? Pas vraiment. Ça serait trahir le traître, donc ça n'amènerait à rien de bien utile. Mais bon, elle a quand même besoin d'une épaule contre laquelle poser sa tête, de bras dans lesquels se blottir, là, alors que son cœur a été piétiné et qu'on lui a collé le pire vent de toute une vie. Peut-être que Matteo a raison : peut-être que Tommy voulait lui en parler plus tôt, mais ne savait pas comme le faire et avait peur -à raison- de sa possible réaction.

Ça lui fait du bien que Matteo soit là, tout doux, tout précautionneux de ce qu'il va dire pour pas que ça ne lui pète entre les mains en retour. Elle a encore le cœur comprimé par cette boule de chagrin-colère, les dents serrées tout autant, mais elle trouve le courage de détourner la conversation. Un sourire désabusé lorsqu'il affirme que la sorcière rousse de leurs amis l'a soudoyé pour qu'il grimpe dans ces gradins hantés. « Mince, moi qui te pensais incorruptible. » ironise-t-elle à son tour. « Je plaisante. Je me doute que tu avais des envies de meurtre ces derniers jours, mais ça ne dure pas indéfiniment, ce genre de rancœur  » Elle hausse les épaules : qui sait si elle ne va pas en vouloir indéfiniment à Thomas Brisbane de l'avoir plantée là comme une vieille chaussette de Rusard ? Elle-même ne veut pas se faire devineresse ou prophétesse : elle verra bien ce qui adviendra, elle avisera lorsqu'ils se reverront, si Tommy réussit à survivre à son tour du monde parsemé de Beuglantes.

Changeant de sujet conformément aux souhaits de la brune, Matteo en profite pour revenir à un tapis ancien et un peu défraîchi qui n'avait pas revu la lumière du jour depuis des chamailleries dans la salle commune. « Maintenant qu'il n'y a plus personne pour te pousser vers la sortie... Tu voudrais pas revenir dans l'équipe ? L'année prochaine, pourquoi pas ? » Elle ricane. « Tant qu'à parler d'autre chose... T'as pas perdu la main je suis sûr. » Elle se rassied, droite sur le banc, mains en arrière sur la planche et pousse un soupir en relevant son museau vers les cieux. Le Quidditch… Dire que ça avait été une bonne année n'était pas mentir. Ça avait même été une très bonne année, à jouer en tant que Poursuiveuse et à faire partie de l'Équipe. Et puis ça s'était fini en eau de boudin, et lui et elle savaient parfaitement que c'était un terrain glissant que de reparler de cette fin de saison sportive de 3e année. « Je croyais que l'équipe était bonne cette année ? Tu vas en virer un pour me faire de la place ? T'as pas peur que je te plante en plein match ? » Elle se marre, intérieurement. Parce qu'elle se dit que ça serait peut-être une bonne idée, de rejouer. Au moins, ça lui permettra d'expulser toutes ses mauvaises pensées. Mais si elle veut pouvoir exorciser la colère qui gronde en son sein, il faudrait carrément qu'elle soit batteuse -la place pour laquelle elle aurait voulu faire les essais en 3e année, mais qui était déjà prise… Et le problème, c'est que si elle joue batteuse, elle ne va pas arrêter de chercher Tommy sur le terrain, tout en sachant pertinemment qu'il n'est pas là. Son sourire enthousiaste s'efface lentement. Elle renifle de nouveau, s'essuie brièvement le nez avec sa manche -pas de mouchoirs dans les poches de son pantalon d'uniforme, elle fait avec les moyens du bord- et réfrène un sanglot qui voudrait bien sortir finalement.

« Je sais pas si c'est une bonne idée, en fait. »

C'est ce qu'elle aurait voulu dire. Mais sa voix se brise au milieu de sa phrase, et elle serre les dents, déglutit avec peine, les yeux pleins de larmes, pleins de ce trop-plein de peine et de désespoir. Les mains sur le visage, elle sanglote un peu, tousse, ahane, essaie de se calmer, parce que non, elle n'a vraiment pas envie de pleurer (si, elle a envie, besoin, mais elle aurait préféré ne pas pleurer en fait) devant Matteo, et pas envie de pleurer tout court. Elle finit par sangloter dans les bras de son ami, parce que la colère s'est apaisée et que c'est tout le reste qui prend le dessus.
Lorsque ses sanglots diminuent et s'estompent, elle commente, la voix enrouée et la gorge nouée : « Désolée, je te demande de changer de sujet et je chiale quand même. » Elle s'essuie les yeux d'un revers de manche, essaie un rire qui sonne faux, plus un jappement d'animal qu'autre chose, et relève la tête vers le Capitaine. « Finalement, le Quidditch, c'est peut-être pas une si mauvaise idée, hein. Y a toujours des balais en libre service dans les vestiaires ? »
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Matteo Grimaldi
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‹ inscription : 04/10/2015
‹ messages : 953
‹ crédits : odistole.
‹ dialogues : #749585
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‹ liens utiles :
‹ âge : trente
‹ occupation : tisseur de mots, journaliste, coureur de monde. à la dérive.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : 1984 et 1991.
‹ baguette : était en bois d'érable, relativement flexible, mesurait 26,8 cm et contenait un coeur de phoenix.Désormais brisée, j'ai hérité d'une baguette récupérée sur le cadavre d'un mangemort: bois de noyer noir, 32 cm, coeur inconnu, et absolument pas faite pour moi.
‹ gallions (ʛ) : 4223
‹ réputation : j'ai l'air de regretter la fin de cette guerre, que ce qui secoue ce monde nouveau paraît me révolter bien plus que les atrocités commises par le précédent gouvernement, que je suis un piètre journaliste et écrivain qui tente de percer dans un milieu qui n'a jamais voulu de lui.
‹ particularité : en plein flou.
‹ faits : j'ai soutenu la rébellion, bien que je n'ai quitté ma vie que sur le tard pour aller les retrouver, au détour de la création de la Renaissance du Phoenix ; que beaucoup n'ont pas cru à mon implication, du fait de ma naissance surtout ; que j'ai une tendance fâcheuse à commencer des choses et à ne pas les terminer ; que ma plus grande ambition est d'enfin publier un livre ; que ma fiancée est en fuite et que je n'ai aucune idée de si je la reverrai morte ou vive, offerte aux bons soins des Détraqueurs ; que la nouvelle société me répugne presque autant que la précédente, voir plus ; que je ferai sûrement tout pour ma soeur.
‹ résidence : dans le loft de la Bran Tower ou Eirene et moi vivions avant que tout ne vole en éclat. J'ai réussi à garder l'appartement par je ne sais pas quel miracle, il sert aujourd'hui à ma soeur et à mon beau-frère, Elias, parfois. En vérité je n'y suis pas souvent, je fuis l'endroit.
‹ patronus : une méduse géante
‹ épouvantard : un grand feu, l'anéantissement total de ma famille, rester seul au milieu des cendres
‹ risèd : Eirene se tenant à mes côtés, aussi heureuse qu'elle l'était à nos débuts, lorsque nous étions encore pleins de promesses et de projets fabuleux avant que tout ne soit jeté aux flammes.
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« Je croyais que l'équipe était bonne cette année ? Tu vas en virer un pour me faire de la place ? T'as pas peur que je te plante en plein match ? » S'il te plaît, acceptes ! Implore-t-il en son fort intérieur, convaincu qu'elle va le faire, qu'elle va réintégrer l'équipe, faire table rase du passé. « Come on, tu sais bien que les sélections ont lieu à chaque début d'année. De toute façon je te disais ça dans l'hypothèse où tu serais aussi douée qu'avant, sinon, ce n'est même pas la peine. » fait-il, à moitié rieur mais quelque part, assez sérieux. Malgré toute l'affection qu'il lui porte, il pensera avant tout à l'équipe ; il imagine qu'elle le sait. « Je sais pas si jdoejiaupo... » La fin de la phrase se perd à mi-chemin de la sortie, bloquée par les pleurs qu'elle bloque vaillamment au fond de sa gorge, les yeux embués et les lèvres serrées. L'accès de panique ne lui fait pas défaut, lui serre le cœur et, les paumes moites, Matteo ne peut empêcher son visage d'exprimer son horreur lorsqu'il avise les efforts que fait son amie pour ne pas lui faire le spectacle de ses larmes. « Jevaispassavoirquoifairesitutemetsàpleurer ! » lance-t-il précipitamment. Idiot idiot idot se flagelle-t-il. Enfin, il pousse un profond soupir et finit par l'attirer contre lui, après tout bien moins gêné par cette proximité que par le désarroi de Mira. « Allez ça va, j'crois que t'as le droit d'en verser deux ou trois... j'y survivrai, je crois... » glisse-t-il à la manière d'une faveur qu'il lui fait, même s'il n'en est rien, simple manière de baisser les bras des deux côtés et de masquer son malaise. Et d'ouvrir les vannes de Mira. C'est le déclic pour qu'elle se laisse aller et qu'elle libère, enfin, tout ce qu'elle retient depuis aussi longtemps. Et ce n'est pas deux ou trois larmes qu'elle se laisse pleurer, c'est toute une mer qui dévale ses joues et les minutes sont longues avant qu'elle ne se calme enfin. Il ne trouve rien à dire, et se contente du silence entrecoupé de sanglots.

 « Désolée, je te demande de changer de sujet et je chiale quand même. » Il sourit dans le vide, ne la lâche pas avant qu'elle ne se détache d'elle même, le teint pâle et les cils humides. Il fallait ça pour passer à autre chose, amorcer la remontée. « Finalement, le Quidditch, c'est peut-être pas une si mauvaise idée, hein. Y a toujours des balais en libre service dans les vestiaires ? » Le visage de Matteo s'éclaire d'un sourire sincère, presque heureux. C'est comme si elle lui annonçait que les vacances était avancées de plusieurs mois. Qu'il entrait dans l'équipe nationale. Que tous les cours d'histoire de la magie étaient annulés. « Pour de vrai ? » Et sans attendre la réponse, Matteo saute sur ses pieds et récupère son balais, qui a roulé sous les bancs ; il le passe à une épaule, en équilibre, et fait un signe de tête en direction de la brune. « Allez viens. Le terrain est libre. » Tout le monde est parti manger à cette heure ci, de toute façon.

Il descend les marches, une à une, avec l'impression qu'un orage vient de passer. C'est comme si le pire était derrière eux. Dans les vestiaires, Matteo récupère le Souaffle en désignant du menton les quelques balais -un peu à la ramasse- qui n'attendent que d'être utilisés. « Je ne sais pas s'ils sont vraiment fiables mais bon. » Une fois le balais choisi et entre les mains de Mira, ils se dirigent vers le terrain sous le soleil fade de ce milieu de journée printanier. L'air et doux, son humeur légère ; son regard se pose sur Mira qui, le visage défait, arbore une expression indéchiffrable. « Ready ? » demande-t-il, un sourire étirant ses lèvres. Le Souaffle saute dans sa main alors qu'il enfourche le balais, prêt à décoller.
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« Pour de vrai ? Allez viens. Le terrain est libre. » On dirait un gamin Moldu le matin des premières chutes de neige, ou le jour de Pâques, quand on lui apprend qu'il va pouvoir faire ce qu'il a toujours rêvé de faire (une bataille de boules de neige ; se rouler dans l'herbe comme un débile à la recherche des œufs apportés par les cloches de Pâques). Ce moment est magique et Mira ne s'attendait pas à faire aussi plaisir à Matteo rien qu'en acceptant de jouer un peu au Quidditch. À croire qu'il y voit aussi la chance de rémission de son amie, ou qu'il sent qu'il est utile -et il l'est- et qu'il a su trouver un moyen de l'aider à passer outre son chagrin colérique. Alors elle le suit tranquillement, faisant attention où elle met les pieds, essuyant les dernières traces de larmes sur ses joues et au bord de ses yeux. Une fois en bas, tout va mieux. Tout ira mieux, surtout.

L'arrivée dans le vestiaire ramène une bouffée de malaise chez Mira, qui hésite sur la marche à suivre. Peut-elle réellement prendre un balai et s'envoler sans penser à l'autre tocard ? « Je ne sais pas s'ils sont vraiment fiables mais bon. » Elle hausse les épaules, en secoue plusieurs avant de choisir son destrier et de retourner sur le terrain. Balai enfourché, les réflexes naturels qui reviennent de l'ancienne Poursuiveuse -contre son gré, mais elle se débrouillait finalement pas trop mal à ce poste, si ses souvenirs étaient bons. « Ready ? » « I was born ready. », réplique-t-elle avec un sourire péteux et réalisé exprès pour lui donner l'air d'une Serpentard un instant. « Tu vas te prendre un nombre de buts… », prédit-elle même alors que son pied tape le sol et que le balai prend son envol.

Ils jouent. Peut-être une heure. Assez pour que sa gorge devienne sèche et que ses cuisses la fatiguent d'avoir trop serré le manche de son balai quand elle le lâchait des mains pour manipuler le Souaffle. Revenus sur le sol ferme, elle laisse le balai choir à terre et s'assied sur la pelouse d'un vert frais, mais légèrement boueux car foulé par d'autres joueurs, à d'autres moments. Ses yeux sombres s'élèvent vers le capitaine de l'équipe de Gryffondor, débarrassés de toute la fureur qu'ils contenaient plus tôt. Elle est fatiguée, mais c'est une bonne fatigue, mais cette lassitude de la vie qui l'avait prise quand elle cessait d'en vouloir au monde entier pour le départ de Tommy. « Merci Matty, c'était exactement ce qu'il me fallait, je crois. Tout ça. », ajouta-t-elle en désignant d'un geste circulaire le stade, le ciel, la balle de retour dans sa boîte. « Je vais réfléchir à ta proposition, pour de vrai. »
Elle se relève, en s'appuyant sur une motte d'herbe qui s'enfonce dans un terre humide, s'essuie sur son pantalon sombre et peste en voyant la grande trace de boue qu'elle y a laissé. Elle se retourne et présente son dos à Matteo, en agrémentant le geste d'un : « Avoue, j'en ai plein sur les fesses. » Elle rit à moitié et est à moitié agacée par ça. Oh, pour sûr, elle s'est salie plein de fois, et elle n'y rechigne pas trop, mais là, elle n'est plus avec Tommy, donc bon, il y a peut-être des normes standards à relever, au niveau de la classe et de la tenue.
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‹ scolarité : 1984 et 1991.
‹ baguette : était en bois d'érable, relativement flexible, mesurait 26,8 cm et contenait un coeur de phoenix.Désormais brisée, j'ai hérité d'une baguette récupérée sur le cadavre d'un mangemort: bois de noyer noir, 32 cm, coeur inconnu, et absolument pas faite pour moi.
‹ gallions (ʛ) : 4223
‹ réputation : j'ai l'air de regretter la fin de cette guerre, que ce qui secoue ce monde nouveau paraît me révolter bien plus que les atrocités commises par le précédent gouvernement, que je suis un piètre journaliste et écrivain qui tente de percer dans un milieu qui n'a jamais voulu de lui.
‹ particularité : en plein flou.
‹ faits : j'ai soutenu la rébellion, bien que je n'ai quitté ma vie que sur le tard pour aller les retrouver, au détour de la création de la Renaissance du Phoenix ; que beaucoup n'ont pas cru à mon implication, du fait de ma naissance surtout ; que j'ai une tendance fâcheuse à commencer des choses et à ne pas les terminer ; que ma plus grande ambition est d'enfin publier un livre ; que ma fiancée est en fuite et que je n'ai aucune idée de si je la reverrai morte ou vive, offerte aux bons soins des Détraqueurs ; que la nouvelle société me répugne presque autant que la précédente, voir plus ; que je ferai sûrement tout pour ma soeur.
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‹ risèd : Eirene se tenant à mes côtés, aussi heureuse qu'elle l'était à nos débuts, lorsque nous étions encore pleins de promesses et de projets fabuleux avant que tout ne soit jeté aux flammes.
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Le vent leur a rougi les joues et l'excitation du jeu a allumé dans leurs regards des étincelles qui brillent bien différemment des larmes qu'a versé Mira. Plus trace de celles-ci sur son visage, elle semble avoir retrouvé un semblant de vie, un semblant de paix, qui suffit à Matteo pour être rassuré. Elle survivra à ça, elle survivra à la disparition de Tommy. Rien n'est jamais définitif, surtout pas lorsqu'il s'agit de ce duo.

Kashmira est loin d'avoir perdu la main, malgré quelques maladresses elle a réussi à le surprendre à deux reprises. De quoi lui faire penser – à nouveau – à la réintégrer dans l'équipe, s'il y parvient. Mira lâche le balais qui tombe au sol et se laisse choir à son côté. Elle lève les yeux vers lui : « Merci Matty, c'était exactement ce qu'il me fallait, je crois. Tout ça. » Matteo détourne le regard, se débarrasse de sa cape de Quidditch et relève le balais contre son épaule. Il esquisse un léger signe de tête – ce n'était rien, c'était le moins que je pouvais faire. « Je vais réfléchir à ta proposition, pour de vrai. » « Ça me suffit pour le moment, mais je ne risque pas d'oublier. Tu vas m'avoir au cul jusqu'à ce que tu acceptes pour de bon. » fait-il d'un ton léger, un peu amusé, mais très sérieux dans le fond. Elle doit savoir qu'il dit vrai, il n'en démordra pas. « T'as pas vraiment perdu tes acquis, tout ce temps. C'est trop dommage de gâcher ça. Quand on sait que des crétins comme Patch ont réussi à jouer toute une saison... » reniflement agacé. Il ne digère toujours pas la maladresse du gamin, qu'ils se sont coltinés jusqu'à la sélection suivante. Matteo est conscient que pour Mira, jouer sans son acolyte de toujours ne sera pas aussi simple que ça. Mais il parviendra à lui faire oublier son absence, il se le promet. Le silence, loin d'être inconfortable, s'éternise quelques secondes avant qu'il ne propose à sa camarade de retourner lentement vers les vestiaires. « On y va ? Je crève la dalle. » Son petit déjeuner gise encore sur un des bancs des gradins, là haut. Il ne sait pas quelle heure il est, mais le déjeuner doit déjà être passé depuis longtemps. Il doit bien rester un paquets de chocogrenouilles quelque part dans la salle commune de Gryffondor, ça fera l'affaire.

Mira se relève et s'essuie les mains sur le pantalon ; en lui tournant les dos, elle demande - « Avoue, j'en ai plein sur les fesses. » Il rit. « Charmante vision de ton popotin Martillo – il se baisse, ramasse insidieusement une poignée de terre boueuse en laissant son balais à côté de celui de Mira – mais c'est rien comparé à ça ; » – un de ses bras s'entoure autour de l'épaule de son amie, pendant que l'autre étale consciencieusement la boue sur son visage. Il la laisse s'écarter avec un grand rire en admirant son œuvre. Le visage déjà mis à mal par la détresse de la jeune femme, ses larmes, sa colère, est maintenant barbouillé de terre gluante et quelques brins d'herbes se sont collés à son nez. « Magnifique ! Ma plus belle œuvre ! »
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