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sujet; OS#1 ⊹ thank you for breaking my heart, showing me who you are.

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OS#1  ⊹ thank you  for breaking my heart, showing me who you are. Empty
Ça s'enlace en douleurs vivaces, voraces. Ça trace des cratères sur ton épiderme, sur les germes de tes  larmes séchées. Combien de fois t'a-t-elle piétiné, balayé ? Combien de fois as-tu grignoté, dévoré tes espoirs avortés ? La gorge étranglée de tristesses, tu peines à te contenir, te retenir. Let her go, as-tu entendu des lèvres douces & pleines de Cameron. Il y a encore la caresse de ses cheveux blonds, le nez qui se réfugie dans le pli de ton cou. Là où certains voient une étreinte amoureuse, heureuse, il y a juste l'amitié & les services dû & rendues. If you hate her so much, let her go , a-t-elle susurré dans un soupir, dans un sourire. Tu l'as senti un peu navrée, tellement désolée de te voir encore souffrir, te détruire. Et de ses doigts, elle emmêles tes cheveux, les yeux se précipitent dans les siens. Clairs obscures, elle souffle dans la pénombre ; Don't you think you have sacrificed too much?

Et tu ne sais pas si tu as assez payé.
Tu ne sais plus si tu as assez saigné.

Combien faut-il donné pour que ce soit assez ? Des heures ? Des jours ? Des semaines ? Des années ? Des siècles ? Combien faut-il avant d'avoir assez souffert ?

Give up, Queenie. She doesn't deserve you, le sourire est un peu triste de t'avouer tant de choses qui te tuent, qui te clouent l'âme. Tu fais semblant de rien en haussant les épaules, en blaguant. Tu fais semblant de rien en quittant le château. Et les mots tournent, te retournent.

Tu sais bien la vérité. Tu sais bien que Cameron n'a jamais voulu que ton bonheur, qu'elle est lassé des souffrances s'étirant en heures, en rancœurs. Elle sait que tu n'es plus vraiment le même sans elle. Give up, Queenie, trébuche, susurre la voix. Peut-être que tu devrais. Peut-être que tu as besoin d'oublier. Tu dois abandonner, la laisser filer. Elle n'est pas celle que tu as aimé, non ? Elle n'a peut-être jamais existé. Alors à quoi bon essayer de  se souvenir, de la retenir ? A quoi bon ?

Un. D'un crac, tu transplanes. Une clairière baignée de lumière s'étend à tes pieds. Un lapin détale sous l'apparition soudaine. Deux. La mer s'abat sur la falaise cherchant à la ravager, la ronger. L'écume salée s'accroche à ta barbe. Trois. Tu enfonces tes mains dans tes poches, éternuant lorsqu'un chat te frôle les jambes au milieu des hautes herbes. Quatre. L'odeur derrière le bar est intenable. Les ordures côtoient les parfums de vomi. Tu fronces le nez, toi aussi, tu as envie de dégueuler ou de te saouler. Tu enfonces tes mains dans la veste de cuir abîmé, ébréché, laissant dépasser un sweat à la maille effilochée. Les trous dans tes chaussures te vont grimacer lorsque tu n'esquives pas une flaque d'eau. D'une clope au bec, tu avales la distance des escaliers. « Hello sir, your girlfriend isn't here. Un sourire se peint sur tes lèvres face au concierge ridé, abimé, tellement méfiant. Thank you, but I haven't come here to see her. Oh ? Forme sa bouche. Un rire un peu étranglé s'échappe de ta gorge. Mh, I think, she broke up with me. So I just need to take my things and leave. Tu hausses les épaules. That's life, I suppose. ». La vie n'est pourtant pas une succession, une ascension de trahisons, de tensions, d'agressions. La vie n'est pas se faire piétiner, arracher le coeur. Et ton amour te semble soudain si faux. Agrippé à ton âme, tu lui as toujours trop donné, tu as toujours tout abandonné. Et il n'y a plus rien à sauver. Il n'y a plus rien à garder. Tu as besoin de tout jeter en fermant la porte du petit appartement.

Sur la table basse trône le contrat d'un nouvel appartement. Greengarce & Davice sont accolées, jumelées dans le jeu d'écriture magique. Ce n'est sûrement qu'une copie, un ramassis de feuille sans queue ni tête. La preuve de toutes les bassesses, la preuve qu'elle, elle t'a oublié. « Fuck. », lâches-tu dans le silence. Tout bas, comme si tu n'y croyais pas. Greenie ne peut pas t'avoir fait ça, n'est-ce pas ?  Tu l'as prise sous ton aile, tu l'as gardé, protégé pendant des mois. Tu te souviens des  baguettes levées, des mots avortés, de tes poings explosant des nez. La colère bouillonne, te tordant l'estomac. Elle s'effiloche en morsures sur ta peau, en ingratitudes, en lassitudes sur ton coeur. Tu les hais, ces princesses mondaines qui pensent avoir tout vu, tout vécu. Et le rêve de les voir vaincues, abattues s'enlacent à ton ventre. Tu as besoin de les voir plus bas que terre, plus bas que l'univers. Les vrombissements de rage t'électrisent en déchirant le papier, en foutant des coups de pieds dans le mobilier.  « Fuck! », craches-tu, la gerbe de magie faisant chuter la vaisselle. Qu'elles aillent toutes crever.

Meow, miaule le chat en penchant la tête. De sa pupille féline, il t'a vu évoluer, jouer à détruire l'espace de l'étrangère. « Queenie ? Souffles-tu, un brin étonné de le retrouver ici, un peu choqué de le voir s'approcher, se frotter à tes jambes. Don't tell me she left you behind ? Tu serres les dents, l'imaginant abandonner le pauvre chat dans le si petit appartement. Tu l'imagines hurler à la mort sans nourriture, ni caresses alors qu'il se prélasse sous tes doigts. Poor cat. Your mummy is the worst. Meow, il semble approuver en exposant son ventre. Do you want to go with me ? I'm sure, Blair will be happy to take care of you. Il ronronne, savourant les papouilles offertes, tendant ses pattes vers toi. Meow, rajoute-t-il comme si il devait au final choisir entre la peste & le choléra. At least, she is a better person than Tracey. » Il se redresse, fuyant tes doigts comme si ce n'était pas tout à fait vrai. La rousse n'a juste qu'un léger soucis de poils & un bavardage a tout épreuve. Etrangement, ça te rassure de la voir évoluer comme une ado normale dans ce monde un peu pourri, tellement détruit. Au fond, tu te dis qu'il doit y avoir un peu de justice à l'entendre babiller, rire ( rarement) et s'égosiller qu'elle est une adulte maintenant .

Et tu n'as qu'une envie ; La pourrir elle. Juste elle. Tout brûler de vos souvenirs pour oublier, pour tout balayer. D'un mouvement de baguette, tu laisses la cage de transport se poser sur le plancher, Queenie s'y engloutit avec quelques jouets, une couverture sur laquelle vous avez fait l'amour. Les friandises & un reste de croquettes sont jetés dans une valise sans fond. Tu balances aussi la nourriture que tu peux trouver, les vêtements chauds, les robes qui feront sûrement un peu plaisir à Blair. De l’œil, tu accroches le coin d'un album photo un peu écorné, un peu abîmé. Une hésitation et puis tu oses. Les pages se succèdent, des sourires croisent des baisers volés, des gestes tendres. Un battement de coeur se dérobe lorsque tes yeux se posent sur son beau visage endormie, le draps couvrant à peine un de ses seins.  Tu retraces le contour de sa bouche, tu sens encore la chaleur de sa peau. L'obus explose dans ton ventre, déchirant ton coeur, coupant ton souffle. Bordel, quand est-ce que tu arrêteras d'avoir mal ?  Tu t'accroches à la commode, les yeux perdus sur la photographie. D'un geste sec, sans réfléchir, tu attrapes l'album, tirant la photo pour la froisser dans ce qui reste de ton porte-monnaie. Comme une brûlure, tu enfonces l'objet dans la poche arrière de ton pantalon. D'erreurs en erreurs, tu sais que tu vas encore le regretter, tu sais que tu ne pourras pas oublier. Tu jettes l'album au loin, refusant la tentation de l'engloutir dans ce que tu emportes. Dans le bruit mat de cuir & de papiers, il jonche le sol, s'éventrant en années d'errances amoureuses, heureuses, en années de souffrances désastreuses.

Un peu fébrile, tu tombes sur une boite à souvenir. Un peu imbécile, tu l'ouvres, détaillant un collier cassé que tu lui as offert sur un coup de tête. Les lettres échangées que tu as si souvent détaillé, si souvent écrites. Dans un sourire triste, tu joues avec la carte froissé, jaunie. Tu sais que tout est bon à jeter. Il n'y a plus rien à sauver. Et il te coûte pourtant de reléguer tout ça aux objets abandonnés au côté de l'album. Un pincement au coeur quand tu décides d'y laisser les maigres possessions de la mère de  Tracey. Tu as juste besoin de ce qui est utile. Tu as juste besoin de tout laisser s'en aller, brûler.

Et les flammes lèchent l'appartement, embrasent les murs marqués de magie pour que rien ne s'échappe. Et dans une gerbe de fumées, tu vois les souvenirs, Tracey se volatiliser. Tu te vois renoncer, abandonner. Et les paroles lancées à la volée pour plaisanter te reviennent, I swear, mo cuishle , If you stopped loving, I'd burn everything down and disappear.

Et tu disparais.
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OS#1 ⊹ thank you for breaking my heart, showing me who you are.

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