――――――-―•  Mon amour
Je t'ai vu au beau milieu d'un rêve •――――-――― « La voici. » On te prend de bras en bras, mais tu ne t’en rends pas compte, confortablement emmaillotée dans une couverture. Elle te sert fort dans ses bras. Elle avait tellement rêvé d’avoir une petite fille. Ta maman, ta nouvelle maman. Elle ne t’a pas porté dans son ventre, ne t’as pas mis au monde, mais elle t’aime déjà comme la prunelle de ses yeux. Tu es son nouveau trésor. Tu n’apprendras jamais tes réelles origines. Que ton père n’était qu’un homme infidèle à son épouse, qu’il a succombé à une femme moldue, et que de cette union tu es née. Non, personne ne doit jamais savoir, que ta nouvelle maman ne peut plus avoir d’enfant depuis son premier fils, que tu es une sang-mêlée. Non, personne ne doit le connaitre, le nom de ton père biologique, ce sang-pur désabusé qui crie sur tous les toits sont dégoûts pour les moldus, cela ferait les gros titre. Non, tu seras, tu vivras comme une sang pure. Parce que c’est ce qu’est ta nouvelle famille. Tu auras tous les privilèges, toute l’éducation qui vaut à ton rang. Et même si tes parents ne partageront jamais ton sang, tu seras toujours le plus beau cadeau qu’on leur ait fait.
Elle te sert fort contre son cœur, l’entends-tu battre à tout rompre ? Sens-tu le regard de ton nouveau père et toute sa tendresse ? Sens-tu le regard de celui qui t’as donné la vie ? Il s’éloigne, mais il t’aime un peu, assez pour ne pas t’abandonner dans une poubelle comme l’aurait fait certain, le sais-tu ? Sais-tu qu’il les a choisis spécialement pour toi, ces personnes assez éloignées de sa vie, mais qui n’apporte pas d’importance à la pureté du sang ? Il n’a pas le choix, il doit te laisser, il doit partir rejoindre ceux qu’il considère comme sa famille, sa femme, ses enfants. Et toi, tu ne peux pas faire partie de ce tableau, pas à cause de ton illégitimité, mais par ton sang impur.
Mais dans cette famille, personne ne le saura, et tu pourras être traité comme la princesse que tu es.
Et pour te protéger des autres, ils vont changer de vie, et devenir des gens qu’ils ne sont pas : des pro-sangs purs, changeant leurs fréquentations, commençant à appeler les né-moldus des sang-de-bourbes, et t’élévant toi et ton nouveau frère en parfait reflet de cette idéologie.

――――――-―• Mon amour
Un aussi doux rêve est un présage d'amour •――――-――― Tu as maintenant 9 ans, et tu es l’une des plus grandes fiertés de tes parents, toi et tes yeux bleus, toi et tes longs cheveux blonds, toi et tes sourires angéliques, toi et ton sale caractère. Tu dors tranquillement en cette matinée de septembre, blottie sous ta couette, plongée dans le monde des rêves, tu n’es pas prête d’en sortir. Et pourtant, on en décide autrement pour toi. Tu sens en premier son poids sur toi, puis son nez glisser le long de ton visage, ses lèvres se poser sur ta joue. « Maelys… Maelys… Maelys… » Murmure-t-il à ton oreille. Tu ronchonnes, mais tu passes tes bras autour de son cou pour le rapprocher de toi. Tu veux juste te rendormir, et  Demetri pourra très bien te servir de doudou pour le reste de ta nuit. Tu le sens rire contre toi. Il te connait par cœur. « Tu ne veux pas m’accompagner à la gare ? » chuchote-il. Tu te redresse d’un coup, et le regardes avec désarroi. « C’est aujourd’hui ? » Tu sens les larmes montées mais jamais tu ne les laisseras coulés. Pas devant lui. Mais ton cœur se serre, et tu ne veux pas qu’il parte. « Oui. » Il te sourit fièrement. Sa première rentrée à Poudlard. Tes bras se resserrent autour de son cou. Mais tu ne dis rien. Il te rend ton étreinte encore plus fort. Et juste comme ça, vous vous comprenez. Vous n’avez jamais été éloigné plus que quelques jours. Les deux prochaines années vont être dures à vivre. « Je t’aime Demetri. » « Je t’aime aussi Lilys. » Et tu le frappes avec un oreiller pour avoir osé t’appeler par ce surnom que tu détestes tant. Vous riez, vous profitez du moment. Tu ne le sais pas, mais c’est la dernière fois que tu prononceras ces mots, et la dernière fois que tu les entendras de sa bouche.