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sujet; A little party ... |
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Appartement 33, troisième étage, vendredi, 21h15
Comment en était-il arrivé là ? Jem contempla quelques instants la fête qui grossissait dans son appartement pour un innocent vendredi soir. Bien sûr, il avait préparé des petits fours à toutes fins utiles, comme plusieurs fois dans la semaine - heureusement qu'il marchait beaucoup pour ne pas prendre trop de poids, son amour de la cuisine aurait fini par le rendre sphérique en quelques mois. Bien sûr, il avait chargé Aqen de faire les cocktails. Mais il ne s'attendait pas encore à ça. Ca, des gens un peu partout dans l'appartement, même s'il avait fermé la porte de sa chambre et lancé une tripotée de sortilèges pour que personne n'y entre. Des gens un peu partout, une contre-soirée qui s'organisait sur son balcon minuscule. Combien. Quinze ? Vingt ? Ah oui, quand même. Il resta médusé quelques instants avant de partir à l'assaut d'un autre invité, son plateau de petits fours en main. L'odeur de tomates séchées avait déjà fait tourner quelques têtes.
Il n'avancerait sans doute pas beaucoup sa thèse ce soir.
Tout avait commencé quelques heures plus tôt. C'était un de ces jours vendredi où il ne retrouvait pas Guenièvre Lestrange autour d'une pâtisserie et rentrait plus tôt pour profiter du calme de son appartement. Une chose en entraînant une autre, il avait envoyé un hibou à Aqen, quand bien même il était pour ainsi dire certain que le Mangemort viendrait. Presque une blague qui lui aurait échappé. On fête l'arrivée de la nouvelle portée d'entrée ? Tu peux ramener quelqu'un (mais ne fais pas défoncer la porte à nouveau, je te prie). Ciao crapaud. Sa nouvelle porte d'entrée, depuis que Bellatrix Lestrange lui avait brisé la première pour chercher Aqen ... Au fond, politique mise à part, Jem aimait bien les Mangemorts. Certains. Comme Bonnie Rowle, qui était passée pour chercher des oeufs en début de soirée et qu'il avait invité à rester. Elle pourrait toujours repartir avec sa boîte d'oeufs et le conseil de mettre sa pâte à reposer auparavant, mais elle n'allait pas dire non à un petit apéro entre amis, n'est-ce pas ? Et si elle avait prévu de recevoir elle-même des amis, pas de problème. Elle pouvait les inviter ici.
Ca avait commencé à peu près comme ça, oui. Il se souvenait très distinctement qu'elle avait accepté. Après quoi, il était parti en cuisine pour gérer les choses. Dans ce laps de temps, l'appartement s'était rempli, on avait jeté des sorts pour imperméabiliser et ignifuger le mobilier à toutes fins utiles, un sort antitache au sol, un sort pour donner une sensation d'espace dans l'appartement ... En un mot, avant de s'activer en cuisine, Jem avait ressorti le guide des sorts pour le bien de l'économie domestique de Daphnée Toyer, sorcière qui avait rédigé il y a un petit siècle un guide d'usages et de sorts pour ouvrir un salon de discussion. Puis l'avocat avait rangé soigneusement cet ouvrage dans sa chambre. Pas envie de le salir ou pas envie qu'on le découvre, il n'en dirait rien.
Les invités avaient commencé à prendre part dans le salon et des talons claquaient sur le parquet. Invariablement, de nouvelles têtes franchissaient la porte d'entrée, faisaient un commentaire sur la cuisine richement garnie en ustensiles de cuisines, et étaient invités à rejoindre le salon. Jem avait aperçu quelques personnes se diriger vers la salle de bain, mais on ne la lui ferait pas : il avait déjà jeté un sort de gueulante immédiate si quelqu'un se hasardait à faire des choses crapuleuses dans la salle de bain. Pas par morale. Les gens pouvaient bien faire ce qu'ils voulaient de leurs muqueuses, mais il ne tolèrerait pas de manquement à l'hygiène. Rien que d'y penser, un frisson lui parcourut la colonne vertébrale. Il s'empressa de couper des tomates dont il comptait faire des bruschettas, avant de se dire qu'il avait quelque chose d'un peu déplacé dans certains fruits et légumes. Bon sang, il devait empêcher Aqen de couper ce concombre s'il voulait éviter des blagues du plus mauvais effet alors qu'il n'était que vingt-et-une heures !
- Spoiler:
[PS : Vous pouvez poster ! je ferai la mise en forme plus tard, j'en avais assez ! Si vous voulez vous rajouter à la fête, prévenez par mp ! ]
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| Affairée dans la cuisine, Bonnie aidait Jem à s'occuper de la soirée, en bonne maîtresse de maison qu'elle était. Enfin, à la base, elle était plutôt secrétaire, mais ça revenait sensiblement au même, étant donné qu'elle passait beaucoup de temps à préparer du thé à Rabastan et à être à ses petits soins. Il n'était pas rare qu'elle vienne donner un coup de main à son voisin et ami d'ordinaire. Il faut dire que depuis qu'Âqen squattait son appartement, il n'était plus aussi bien tenu que d'habitude. Mais il était difficile d'en vouloir au mangemort, il avait ce quelque chose d'attendrissant qui faisait qu'on lui pardonnait même ses pires boulettes. Bonnie n'avait pas prévu de passer la soirée ici, encore moins avec tous ces gens qui venaient faire la fête. Elle n'avait jamais été quelqu'un de sociable, et les événements populaires l'angoissaient un peu, surtout quand ils étaient imprévisibles à l'instar de celui de ce soir. Elle était simplement venue emprunter des œufs pour faire un gâteau, et Jem l'avait priée de rester. En temps normal, elle aurait évidemment refusé et serait naturellement rentrée chez elle. Seulement voilà, elle avait vu Jem débordé et n'avait pas pu s'empêcher de rester pour l'aider.
Elle n'était pas venue seule par ailleurs. Ladah, l'une de ses amies, était avec elle. À la base, elles devaient simplement passer une soirée tranquille à cuisiner, et voilà qu'elles se retrouvaient en plein milieu d'une soirée par tranquille du tout. Le hasard avait voulu par surcroît qu'Âqen soit le fiancé de son amie. Des fiançailles arrangées, bien sûr, comme les siennes avec Draco, et évidemment, ils n'étaient pas forcément ravis de se retrouver au même endroit. Mais Bonnie lui avait assuré qu'une fois qu'elle aurait fini d'aider Jem, elles retourneraient chez elle. Le problème, c'était qu'elle ne s'arrêtait jamais de l'aider. Au bout d'un moment, néanmoins, elle eut besoin d'une pause. Tous les invités semblaient bien s'amuser de toute façon, ils n'avaient plus besoin d'elle. Lasse, elle se dirigea vers son ami baroudeur. « Âqen... », commença-t-elle, avant de froncer légèrement les sourcils. « C'est Bonnie, hein », précisa-t-elle, « pas Nephtys... » Âqen était malheureusement atteint d'un syndrôme qui l'empêchait de reconnaître correctement les visages, et comme sa cousine et Bonnie avait la même morphologie faciale, il ne cessait de les confondre, et c'était particulièrement agaçant. Hélas, elle ne pouvait pas trop le lui reprocher, bien qu'elle le soupçonnât parfois de le faire volontairement uniquement pour la faire tourner en bourrique. « Puisque tu fais les cocktails, tu pourrais me préparer quelque chose d'assez corsé s'il te plaît ? J'ai vraiment besoin d'un verre là... »
Étrangement, elle préférait rester pour apporter son soutien à Jem, même s'il n'y avait plus grand-chose à faire. Alors quitte à passer la soirée ici, autant en profiter un peu, et si elle voulait se détendre, il fallait qu'elle boive. Peut-être arriverait-elle à s'amuser un peu, finalement. Ses amis ne cessaient de lui répéter qu'elle était trop coincée et qu'il fallait qu'elle se lâche un peu. Se lâcher, elle était parfaitement capable de le faire, mais dans l'intimité, pas en société. Elle tenait trop à cette image psychorigide qu'elle renvoyait, parce qu'elle avait l'impression qu'il n'y avait qu'ainsi qu'on la prenait au sérieux dans cette société sexiste. Ainsi, elle n'avait pas droit au harcèlement sexuel – bien que ça ne l'eût pas déplu de la part de son patron – ni à des commentaires du genre « elle a été embauchée pour son physique ». Et surtout, elle ne pouvait jamais décevoir les gens, car elle leur montrait déjà sa plus mauvaise facette. Ils ne tenait qu'à eux de découvrir les autres. |
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| Ce n’était pas tout à fait ce qu’elle aurait appelé une „soirée calme”, c’était même plutôt l’inverse. De ses prunelles lasses, elle pouvait observer les sorciers aller et venir, s’arrêter pour boire un coup, manger quelque chose, puis déblatérer plus d’âneries qu’un jarvey en pleine forme. Le commun de toute soirée digne de ce nom. De temps en temps, de la bonne musique se faisait entendre, et certains se permettaient quelques petits pas de danse ; si on pouvait seulement appeler ça danser ; avant de repartir sur la même petite routine et vice versa. Mais elle, elle s’ennuyait. Pas parce que la petite soirée improvisée était nulle, loin de là ! Ladáh aurait même eu tendance à dire que c’était plutôt réussi, hélas, ne connaissant personne, elle s’était contentée de se mettre à la fenêtre, son verre de vodka en main, tout en regardant la ruelle vide, la vue extérieure. Rien de très amusant en fin de compte et augmentant son ennui par dix.
Elle n’était pas venue seule pourtant, mais avec Bonnie, une jeune femme de son âge avec qui elle avait très rapidement nouée une amitié qu’elle espérait durable, ce qui était bien probable en raison des nombreux points communs partagés, toutefois, celle-ci était occupée à aider l’hôte de la soirée, qu’elle avait aperçue trop rapidement pour pouvoir vraiment faire connaissance. En soi, cela ne la gênait pas vraiment, elle en aurait certainement fait de même si les positions avaient été inversées, et qu’elle était l’amie de l’hôte. Et d’un autre côté, il y avait Âqen, son actuel et nouveau fiancé, qu’elle semblait éviter autant que la peste elle-même. Ce n’était pas qu’elle ne le supportait pas, mais l’histoire de leurs fiançailles était une traîtrise qu’elle devait porter avec autant de self-control que possible : elle ne voulait pas se marier, pas après le déshonneur qu’elle avait subit par d’autres fiançailles. Hélas, une fois encore, elle n’avait pas son mot à dire, alors autant se taire jusqu’à l’autel. Toutefois, elle jetait de temps à autre un regard sur ce dernier, amusé par le manque d’entrain flagrant pour la tâche qui lui était confiée : les cocktails.
Et comme toute bonne soirée de ce nom, on y trouve toujours LE sorcier prêt à ouvrir un débat stérile et inutile, et ayant prit la russe pour cible. Pourquoi elle s’inquiète t’elle, hochant toutefois poliment la tête, tout en avalant des gorgées plus grandes de son verre, sans s’inquiéter du vide qui le remplit trop rapidement… jusqu’à ce qu’effectivement, il n’y ait plus une goutte. Enfer et damnation ! Pourtant, le désespoir pourrait se lire facilement sur son visage de poupée, tandis qu’elle tourne le verre entre ses doigts, décidément trop polie pour abandonner la conversation comme une rustre. Et dans sa tête, cette jolie petite chanson « étouffe-toi avec ton verre ou ton amuse-bouche, étouffe-toi avec ton verre ou ton amuse-bouche… Et pourquoi pas les deux ? » jusqu’à ce qu’une quinte de toux la surprenne. Qui a dit que les souhaits ne se réalisent jamais ? Elle jubile la russe, y voit l’occasion de s’éclipser rapidement, se dirige ailleurs, rejoint l’hôte de la maison. « Merci pour la soirée. Qu’est-ce que vous préparez ? » s’enquière t’elle, l’estomac sur les talons, le verre toujours vide. À vrai dire elle n'ose pas déranger son fiancé. Vraiment. |
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| Dieu du ciel, comme disent les moldus. Je crois bien que je suis paumé. Peut-être que j'aurais dû noter le numéro de la chambre de la chambre où j'étais sensé me rendre. En tout cas ça faisait au moins trois fois que je me trompais de porte et que je me faisais renvoyer dans mes pénates avec mon paquet de chips dans les mains. Je l'avais ouvert d'ailleurs, toute cette errance m'avait filé la dalle et je n'avais pas la patience d'attendre. Il en resterait sûrement quand je serais devant la... Ah ! Je crois que je suis arrivé. Je toque à la porte, puis je plonge une main dans le paquet le temps qu'un type baraqué vienne m'ouvrir. Je le dévisage un instant, il me regarde, je mets une chips croustillante dans ma bouche et je souris.
-Yo. Je cherche la chambre de eeerm. C'est quoi son nom de famille déjà ? Je mâchouille un peu ma chips avant de l'avaler. Ah oui ! Mr. Mantini. J'arrive pas à m'y retrouver dans cet endroit, j'ai besoin d'un guide.
À vrai dire je n'avais pas la moindre idée que je m'étais non seulement trompé de porte, mais également trompé d'appartement. Aucune chance que je retrouve mon ami du coup. Heureusement, ce type qui me rappelle quelqu'un (j'ai pas la fièvre du Quidditch, mais qui peut échapper à l'excitation que ça provoquait ?) est assez sympa pour m'accompagner jusqu'à encore une autre porte à laquelle je toque avant d'ouvrir moi-même et... gagné ! Il y a de la musique, beaucoup de monde, des verres dans les mains des gens, c'est bien une fête. J'insiste auprès de mon sauveur pour qu'il vienne prendre un verre pour le remercier, puis je cherche ce fameux Mantini du regard.... que je ne trouve absolument pas.
Oups.
Apparemment je suis à la mauvaise soirée. Tant pis. Il y a sans doute des gens que je connais dans le coin, un meilleur tour des environs et je repère la cuisine, repère des bières et du frigo et de la plupart de mes amis de manière générale. Et là, à peine ai-je passé la porte que soudainement, c'est la douche. Pas n'importe quelle douche. La douche parfaite où l'eau est à la bonne température, celle qui donne envie de chanter en italien o sole mio tout en se savonnant énergiquement. En effet, je venais de voir mon ami de presque toujours, celui avec lequel je passais mon temps à me plaindre de ce pays plein de flotte qu'est l'Angleterre. Ça me fait pousser une exclamation ravie mais comme toujours légèrement traînante qui se transforme en grognement de dépit.
Car oui. Le problème avec les douches parfaites, c'est qu'il y a toujours un abruti qui vient tirer la chasse et envoie un brutal jet d'eau froide sur la personne qui se douche. En l’occurrence moi. Pourquoi fallait-il que Bonnie Rowle soit là aussi ? En train de lui parler en plus ! Je suis presque indigné, presque. En vérité je suis trop heureux de croiser mon pote et je me dirige vers lui en saluant Bonnie avec un large sourire et un « Salut princesse ! » de circonstance, puis je lance mon paquet de chips sur la table, là où il y a de la place pour commencer la fameuse poignée de main secrète, ultra travaillée qui comporte exactement cinquante trois claquement de mains et autres gestes étranges avant de finir en lui tapant dans le dos.
-Je suis trop content de te croiser là mec ! Je savais pas que tu connaissais des gens dans la Gran Tower ! - Spoiler:
Je me suis pas planté pour "Gran Tower" c'est juste JJ qui est tellement à l'ouest qu'il s'est planté de tour. Et oui je sais, la "Gran Tower" n'existe pas non plus dans la chemin de travers ni l'allée des embrumes mais que voulez-vous, c'est une américain hein...
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| ❝ Never killed nobody ❞ Janvier 2003 Ca avait commencé dans le plus grand des calmes. Outre le surnom idiot dont Jem l’avait affublé dans sa missive, Âqen avait pu constater qu’il vivait plutôt bien la réapparition de sa porte. Il invitait même des gens. Dans son appartement. Des gens venant du dehors, avec des germes, de la terre et des bactéries. Et il avait même proposé au mangemort d’inviter quelqu’un. Ce que l’intéressé n’avait pas fait, pour la simple et bonne raison que s’il quittait son appartement pour celui de l’avocat c’était pour y trouver un sanctuaire qu’il n’était pas obligé de nettoyer lui-même. Le vide des souvenirs, le vide de tout. Juste Jem qui piquait des gueulantes pour des raisons aussi absurdes qu’une bouteille remise vide dans le frigo, rien qui ne soit insurmontable. Puis pour ne pas avoir l’air d’un vieux Scrooge aigri, il avait invité Gladys du service comptabilité (elle ne s’appelait pas vraiment Gladys ni ne travaillait au service comptabilité mais Âqen s’en tamponnait un peu.). Qui elle-même avait invité des amis. Et eux-mêmes d’autres amis. Et ainsi de suite jusqu’à ce que le petit repas entre « presque amis » se transforme en une sorte d’immense marée humaine (il exagérait peut-être un peu…). De fait, Âqen secoue son shaker avec autant de conviction et de joie qu’un poulet dans une rôtisserie, chargé par Jem de préparer les cocktails. Si Gladys a disparu de son champ de vision (enfin probablement), deux silhouettes familières se détachent sur le patchwork mouvant. Une qu’il préfère ignorer, l’autre à laquelle il s’accroche comme une bouée parmi les serviteurs du Lord. Too bad que l’une et l’autre se soient étroitement liées. Alors forcément, il s’écrase, essaie de se faire si petit pour… Pour rien. De toute façon on ne manque jamais le barman et encore moins sa gueule à lui. « Âqen... Raté. So much pour la discrétion. « C'est Bonnie, hein, pas Nephtys...» Il se remet en mouvement, malgré lui, malgré tout et un sourire désespérément frondeur lui fend le visage. Sa voix lui suffit mais il ne peut s’empêcher de trouver de l’amusement à l’appeler par toutes sortes de prénoms divers, à voir son malaise, pourtant, il arrête la moquerie qui lui fuse entre les lèvres. Juste à temps pour la laisser passer sa commande. Le sourire se fait plus large, plus railleur encore. « Bah alors ? Besoin d’un remontant, déjà ? Je te savais déjà dépravée, mais pas à ce point ! » Qu’il s’amuse à lui décocher. Il fouille dans les bouteilles ramenées des voyages divers, qu’il stocke sous le bar de Jem faute de place dans le sien. Il pourrait entasser toutes les bouteilles qu’il voudrait dans l’appartement qu’il partageait avec Hazel. S’en servie de débarras et tout jeter au loin comme il abîme le reste de sa vie. Il pourrait. Et il n’aurait plus rien. A la place, il sourit bêtement, dernier rempart qu’il lui reste, s’empare d’une bouteille de pur-feu japonais qu’il sert à Bonnie. « Avec les compliments de la maison, miss Rowle ! ». Et c’est Jessie qui entre en piste, à la plus grande surprise du Shafiq. Poignée de main secrète qu’ils se gardent d’une adolescence où la seule chose dangereuse était la pluie, le froid et les Anglais. Les filles aussi, un peu. « Evidemment que je connais du monde à la Bran Tower, jte rappelle que ne fais pas partie de n’importe quelle famille. » Il glisse l’ascendance avec un grand sourire amusé, celle qui l’enchaîne et qu’il déteste. Celle qui le tue et pour laquelle il ferait tout. « Mais qu’est-ce que tu fiches ici ? » La surprise s’affiche face aux circonstances pour le moins… étranges. « Tu connais Bonnie ? Tu veux un verre ? » Regroupement de questions incongru, un peu comme cette soirée.
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| Bonnie répondit à la plaisanterie d'Âqen avec un sourire malicieux. « Si tu savais Âqen, si tu savais... » répondit-elle sur un ton énigmatique. Âqen ne connaissait pas ses penchants mais il était suffisamment perspicace pour savoir qu'elle se cachait derrière une carapace. Elle accepta avec satisfaction le verre qu'il lui tendait. « Merci », dit-elle en plaçant le verre entre elle et la lumière pour en observer la couleur. « C'est du whisky ? Je te fais confiance de toute façon, j'imagine que ça doit être costaud. » Et pour vérifier ses dires, elle porta le verre à ses lèvres… et manqua de s'étouffer quand elle aperçut le nouveau venu. Elle resta interdite sur le moment, observant avec incrédulité l'échange entre Jessie et Âqen. Oh oui, c'est vrai, ces deux là étaient amis. Rien d'étonnant certes au vu de leurs nombreux points communs, mais pas du tout du goût de Bonnie, qui avala son verre d'une traite et sentit l'alcool lui brûler l’œsophage, ce qui n'était pas forcément désagréable. Extrêmement agacée par la présence du membre de la BPM dans l'appartement de son voisin, la jeune femme lui adressa un regard noir. Il n'avait rien à faire dans une résidence réservée aux sorciers de sang-pur, ou, au pire, fortunés. Elle pensa tout d'abord qu'Âqen était à l'origine de son invitation, mais au vu de sa surprise de le trouver là, il n'en était rien.
Ses prunelles glaciales toujours fixées sur Jessie, elle consentit néanmoins à reporter son regard sur son ami quand elle entendit son prénom. « Oui », répondit-elle d'un ton sec, « on se connaît. On bosse ensemble, parfois. Hélas. » Elle attrapa elle-même la bouteille qu'avait sorti Âqen pour remplir de nouveau son verre. « Excuse-moi », grommela-t-elle en direction de son ami avant de s'éloigner rapidement. Si ce n'était pas Âqen qui avait invité Jessie, c'était certainement Jem. Elle ne savait pas si les deux hommes se connaissaient, mais elle allait immédiatement lui poser la question. Elle se rendit donc en cuisine où se trouvait également Ladah. « Jem ! » lança-t-elle d'un ton légèrement irrité. « Tu peux m'expliquer la présence de cet idiot de Jessie Jenner ici ? Que tu invites des membres de la BPM, soit, mais des sangs-mêlés américains débraillés, ça ne te ressemble pas… Wait... » s'interrompit-elle soudain. « C'est vrai ça, ça ne te ressemble pas. Mais qui a invité ce type alors ? » Elle envoya un regard désespéré à Ladah. Cette dernière avait déjà écouté maintes fois les plaintes de Bonnie concernant le membre de la BPM et savait ce qu'il en était. Elle savait même que Bonnie le trouvait à son goût physiquement, mais beaucoup trop négligé et surtout exaspérant de nonchalance et d'arrogance. « Bon, enfin… puisqu'on est là... » soupira-t-elle. Elle avait songé un instant à demander à Ladah de partir, d'autant qu'elle-même n'était sans doute pas ravie de voir son fiancé, mais estimait que c'était impoli vis-à-vis de Jem qui les avait cordialement invitées. Elle but néanmoins son deuxième verre cul-sec. Il allait au moins lui falloir ça pour apprécier cette soirée qui s'annonçait plus compliquée que prévu. |
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| Jem enfourna une nouvelle plaque garnie de nourriture. Une partie de lui s'inquiéta de l'éventuel manque de provisions. Il commençait déjà à ressembler à sa mère. Bientôt, il critiquerait le poids de ses enfants et ourdirait de sombres complots pour augmenter son pouvoir d'achat et acheter de la déco flambant neuve. Son regard se porta vers son nouveau lustre. Mince, il allait vraiment lui ressembler. Bonnie vint l'interrompre dans ses réflexions. Il se tourna vers elle avec un sourire sincère. Bonnie partageait son amour de l'hygiène, si bien qu'il éprouvait beaucoup d'affection aussi pour Bonnie.
« Qui ? » Il le chercha des yeux et distingua un invité qui détonnait nettement dans l'assemblée. Jem sut immédiatement qu'il allait avoir un problème avec ce type. « Mais tu crois qu'il a les ongles propres ? » s'entendit-il murmurer à Bonnie en regardant le nouvel arrivant. Il lui fallut quelques secondes pour assimiler ce qu'elle venait de dire. Son opinion ne changea pas pour autant. « C'est pas si grave s'il est sang-mêlé ... Si tu le connais, tu peux lui proposer une serviette pour qu'il s'essuie les mains avant de prendre un truc que les autres pourraient toucher aussi ? ». Il porta un regard suspicieux sur Bonnie, cherchant à déterminer deux choses. Primo, qu'y avait-il entre Bonnie et ce type ? Elle portait sur lui un regard qui laissait penser que ce n'était pas la première fois qu'ils se voyaient. Soit. Elle pouvait prendre son café avec des gens débraillés si bon lui semblait. Ou le connaître pour autre chose. Un américain. Elle avait vécu aux Etats-Unis ? Pas moyen de s'en souvenir. Secundo : est-ce que oui ou non, il fallait le classer comme débraillé-juste-débraillé ou débraillé-sale ?
Avec le sentiment d'être aussi intrépide qu'un Auror accomplissant sa mission, Jem se dirigea vers le dénommé Jenner. Il lui tendit fraternellement la main, en y assortissant son sourire-qui-passe-dans-toutes-les-occasions, un rictus faussement chaleureux que les Moriarty savaient tous parfaitement faire. C'était plus ou moins sincère. Tant qu'il ne salissait pas le parquet, Jem refusait d'avoir le moindre a priori sur ce type. « Jem Moriarty, tu vas bien ? Je te sers quelque chose ? » Le temps que quelques banalités s'échangent, l'avocat en profita pour faire ce qui était devenu un mode de vie en plus d'un réflexe professionnel : mettre le nez dans ce qui ne le regardait pas. « Et sinon, comment vous connaissez-vous Bonnie et toi ? »
Il profita de ses responsabilités d'hôte pour s'éclipser. Pas question de louper la cuisson des en-cas. D'autant qu'il voulait réfléchir à cette rencontre entre Bonnie et l'américain. Pas un si mauvais bougre, l'américain. En tout cas, il avait les ongles moins noirs que dans les pires cauchemars de Jem. Plateau en main, l'avocat alla rejoindre son complice. « Aqen, c'est Jem. » lança-t-il en venant bavarder avec lui. Il avait pris l'habitude depuis le commencement de leur amitié à Poudlard de s'annoncer. C'était un excellent moyen de ne pas être vexé si Aqen ne le reconnaissait pas, et ça semblait plus poli, même si aucun manuel de bonnes manières n'abordait ce sujet. « Tu t'ennuies pas trop ? Tu voulais une soirée entre célibataires qui jouent au rami ? Et puis tu me sers quelque chose, tiens, pendant que tu fais tellement bien le service que tout le monde t'admire ? » Sans le sourire sincère et le ton complice, sa petite blague aurait pu mal passer. Mais Aqen était un mec cool qui comprenait le second degré et l'amour vache, non ? Dans le doute, Jem redoubla son sourire. Ca mangeait pas de pain, comme on dit. Et ce sourire-là était sincère. |
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| La quoi ? Bran Tower ? Fichus anglais avec tous leurs noms qui se ressemblent. Je me frappe le front du plat de la main en constant le problème. Je me suis planté de tour, ma fête chez Mantini n'était sans doute même pas dans le même quartier. Bah. Qu'importe. Ici il y a Âqen et un tas de gens que j'ai hâte de connaître, en plus de quelques têtes connues. Bonnie Rowle me zigouille du regard puis commence à parler à un autre gars présent dans la cuisine. Avec nous. Donc j'entends tout.
-Eeeeeeh ! L'idiot est juste à côté ma poule et il entend très bien ! Cimer Âqen, pas besoin de cocktail, je vais me prendre une bière quand j'aurais trouvé où elles sont.
Je regarde autour de moi mais le gars à qui parlait Bonnie s'approche à ce moment pour me tendre la main. Je la lui serre en lui renvoyant un sourire, il ne se souvient pas de moi, mais moi je me rappelle parfaitement de lui. Il était dans notre promo à Poudlard, à moi et aux autres. Moriarty ! J'éclate de rire, le gros type m'a envoyé ici sur un gros malentendu qui s'est si bien goupillé que c'est plus fort que moi.
-Désolé haha ! C'est juste un type qui a cru que tu t'appelais Mantini, ça me fait rire, et pourquoi tu te présentes mec ? On était dans la même classe à Poudlard, t'as déjà oublié ? Bonnie je la connais du bureau, je crois qu'elle essaye de me faire renvoyer, aux dernières nouvelles.
Je lance ça avec le sourire, de toute façon je fais trop bien mon travail pour qu'on me jette à la porte. Jem disparu et bien sûr je partis à la recherche de ma fameuse bière que je trouvais tout naturellement dans le frigo, juste derrière moi. Eh quoi ? S'il voulait pas qu'on y touche, fallait mettre un verrou, c'est tout. Je l'ouvre et j'en bois une gorgée rafraîchissante avant de me tourner vers la première personne que je ne connais pas, puisque Jem et Âqen sont désormais occupés à discuter ensemble. Elle est brune, fort à mon goût bien qu'avec l'air légèrement coincé, mais son visage ne m'est pas familier.
-Salut ! Je m'appelle Jessie, mais tu peux m'appeler Jess ou JJ ! Me présentais-je avec un sourire radieux. Et toi tu t'appelles comment ? Je regarde autour de moi et je me penche légèrement. Tu connais des gens ici ou toi aussi tu t'es plantée de soirée ?
J'avais murmuré ma question pour que les autres n'entendent pas, même si Âqen devait s'en douter. D'ailleurs j'imagine que tout le reste devait l'accuser mentalement de m'avoir invité, même si ça n'était pas le cas. Le destin, il y a vraiment un truc en lui et moi, tellement connectés ensemble que même quand je me paume je tombe sur lui. En tout cas je suis au milieu des riches là, ça fous mal, je suis pas habillé pour l'occasion, j'avais prévu une soirée agitée avec des potes un peu moins coincé que l'anglais riche moyen. |
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| Avant même que leur hôte n’ait put ouvrir la bouche, Bonnie entre en scène, l’air plus que jamais… comment dire, agacé ? Ce serait bien le mot. Elle parle vite, jure, comme si quelque chose la dérangeait profondément. La raison ne tarda pas à franchir ses lèvres, arrachant à la russe un demi-sourire : combien de fois avait-elle entendu parler de ce fameux Jessie Jenner, ou l’homme qui pouvait faire passer Bonnie par tous les états possibles en moins d’une minute. Il y avait bien entendu, quelque chose d’amusant à écouter son amie se plaindre de l’américain, plus encore quand on pouvait sans peine imaginer qu’elle s’ennuierait ferme s’il n’était pas là. Aborder la supposition pourtant, Ladáh ne l’avait même jamais envisagé, trop soucieuse de s’attirer un regard éloquent de mépris. Alors pour l’heure, elle se contente de lui lancer un regard compatissant, attrapant au passage ce petit quelque chose qui semblait mangeable et capable d’atténuer sa faim passagère. « Essaye de faire abstraction ? » glissa t’elle finalement après avoir avalé ce qui semblait être une petite tomate cerise. Naturellement, la suggestion était plus facile à énoncer qu’à exécuter, mais si elle y parvenait avec Âqen, il y avait à parier qu’elle pouvait le faire aussi non ?
Moui… Sauf que le personnage en question vient d’entrer dans la cuisine, fort en parole et en bonne humeur. C’est la première fois qu’elle le rencontre, et l’impression est première est… impressionnante. Certes, c’est un beau jeune homme, comme elle a put le lui mentionner plusieurs fois, et elle comprend mieux le sens du mot « négligé » sitôt qu’elle s’autorise à l’observer. Et si le silence est désormais de mise, elle ne peut toutefois s’empêcher de tourner les prunelles vers Bonnie, pour lui lancer ce genre de regard qui en dit bien plus long qu’il n’y paraît. Le genre à pousser au profit le temps d’une soirée, d’un moment hors du temps. Elle n’a pas le temps de plus toutefois, que le « partenaire » de Bonnie se tourne vers elle pour se présenter. « Oh, je… enchantée Jess. » Prise au dépourvue peut-être ? Compatir au sort de son amie est une chose, mais se montrer malpolie, n’a jamais fait partie de son éducation. « Ladáh. » Répond t’elle en retour, lui épargnant le patronyme complet qu’est le sien. Un sourire étire ses lèvres sanguines sous la dernière question, qui répondu indubitablement à l’interrogation de Bonnie. Personne n’a invité Jenner, il s’est invité lui-même, par une erreur fortuite. « Je suis venue avec Bonnie. » glisse t’elle, « Mais il n’y a qu’elle et Âqen que je connais ici. » Et encore, connaître le fils Shafiq est un bien grand mot. Liés par des fiançailles malvenues serait plutôt l’expression adéquate. « Alors Jessie, j’ai cru comprendre que tu étais de la BPM et que ton plus grand amusement dans la vie est de tourmenter Bonnie ? » laisse t’elle échapper sous l’amusement d’un nouveau sourire, une provocation moqueuse, mais qui n’a rien de péjorative.
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| ❝ Never killed nobody ❞ Janvier 2003 Âqen observe avec un œil incrédule tour à tour Jessie, Bonnie, Jem puis toutes les Gladys et les Jean-Jacques présents dans l’appartement avant d’exhaler le plus long soupir de toute l’histoire de l’humanité. Il aimerait bien se fondre dans la masse, se rouler en boule entre deux meubles et oublier. Heureusement pour lui, JJ ne connaît pas le malaise et il ne semble pas être affecté le moins du monde par cette situation qui le dépasse. « Ew, une bière. Aucun goût, ces américains. » qu’il décoche avec ce sourire un peu trop moqueur avant l’arrivée de Jem et son cortège de petites répliques bien senties. Il s’annonce, comme toujours, et Âqen lui rend un sourire amical. Le rituel invariable à quelque chose de rassurant, malgré l’agacement qu’il peut en tirer. Il dissocie les visages mais n’est pas sénile, merci. Pourtant, chaque fois, il sait. Et bêtement, dans le brouillard d’une guerre confuse, il se sent légèrement plus en terrain connu. « J’voulais manger des chips et me coucher tôt. » Il bougonne un peu aux blagues de Moriarty, la mine renfrognée et une moue sur les lèvres tout en se baissant pour chercher de quoi servir l’avocat. Deux alcools doux. « Une bierraubeurre, ça te suffit hein ? » Provocation amusée de cette idée qu’il s’est toujours faite d’un Jem délicat et fragile, pas vraiment fait pour les émotions fortes. Raison de plus pour le préserver de toute la furie du Magister. Et là, c’est en compagnie de trois mangemorts et d’un agent de la BPM qu’il le laisse. Bien joué pour la protection, Shafiq, vraiment… Un clin d’œil espiègle et il glisse derrière Bonnie pour lui adresser une légère tape d’encouragement sur l’épaule (une grande claque dans le dos, d’accord), ponctué d’un « Allez, cul sec. » provocateur en lui glissant une bouteille entre les doigts. Les prunelles de l’explorateur ne quittent pas la tignasse de Jessie du regard. Il sait son ami au contact bien trop aisé pour le laisser en électron libre dans la soirée. Pas avec la Zaïtseva dans les parages. Mais trop tard, bien sûr. Il aurait dû s’en douter, Jessie est une sale bête, jamais là où on l’attend, toujours là où on voudrait qu’il ne soit pas. Il prend quelques secondes pour fixer Ladah, avec cet air de bovin perdu dans la prairie qui n’appartient qu’à lui. Analyser les cheveux, la voix, le regard. Check. Et il s’élance enfin pour s’immiscer entre les deux, glisser un verre de plus entre les doigts de sa fiancée. « Bonsoir vous deux ! Vous parlez d’quoi ? » Alors, on attend pas Patrick ?. Tour à tour, il les fixe intensément, peu dérangé du malaise qu’il peut générer, du désintérêt dans les pupilles de Ladah. « Vous avez fait connaissance ? » Pitié, dites-oui, qu’il n’ait pas à le faire, pas à se torturer sur l’explication des fiançailles quand Hazel lui court encore sous la peau et que Jessie le sait parfaitement.
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