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sujet; Petits meurtres en famille [Lestrange]

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Mourir aidait beaucoup à mettre les choses en perspective. Enfin mourir n’était évidemment pas le terme exact… Rabastan n’était pas véritablement mort ce 31 octobre dernier, mais il l’avait cru pendant de longues minutes. Cela suffisait. Il avait alors pris conscience d’un certains nombres de faits… Déjà qu’il regrettait beaucoup trop de choses. Pendant un court moment il s’était senti en droit d’y penser, lui qui avait la très sage habitude de balayer d’eventuels remords d’un revers de la main. Il avait fait des choix tout au long de sa vie et certains n’étaient clairement pas les plus judicieux, mais il n’y avait rien qu’il puisse faire maintenant pour arranger cela. Et surtout il savait fondamentalement que si on lui permettait de revenir en 1981, il referait les mêmes choix. Que si on le renvoyait en 1978 il suivrait la même voie. Alors ces regrets ne servaient pas, et il faisait bien de tout faire pour ne plus y penser, surtout qu’il n’était pas vraiment mort. Surtout que de telles pensées un peu trop libérées pouvaient risquer de lui apporter bien plus de mal que de bien. Le Maître n’était pas du genre à apprécier la demi-mesure dans la loyauté ou l’engagement. Toutefois ses remords, il s’en était rendu compte, n’étaient pas uniquement lié à ses choix de vie. Des choix qu’il décidait de ne pas discuter. Il y avait autre chose, quelque chose de complètement extérieur, quelque chose qu’il pouvait peut-être régler, quelque chose qu’il aurait sans doute du faire il y a déjà un bon moment.

« Monsieur le Directeur… » derrière la porte entrebaillée du bureau la petite voix étouffée l’appelait presqu’à l’aide. Rabastan se leva de son fauteuil et contourna son bureau pour ouvrir entièrement la porte ; il avait renvoyé Bonnie pour la matinée, il préférait être seul ─ complètement seul, pour ce qu’il allait faire. Un petit bonhomme rond et court sur patte trébucha à l’intérieur de la pièce en portant dans ses bras trois cartons larges et visiblement très vieux qui lui dissimulaient presque la vue. « Tu les as tous emmené ? » demanda sèchement Lestrange. « Oui monsieur… Je me suis même permis de remonter des dossiers datant de quelques mois auparavant, au cas où vous en auriez besoin. » Plus de papiers encore à éplucher. Il leva les yeux au ciel. Il aurait pu lui demander des dossiers extrêmement précis, mais il ne voulait pas qu’on puisse se douter trop facilement de ce qu’il recherchait. « Pose tout ça ici. Et sors. Je m’occupe du reste. » Comme le courtaud prenait son temps, Rabastan se permit de l’attraper par le col de sa veste alors qu’il était en train de poser avec dévouement et attention les cartons sur le sol et de le raccompagner jusqu’au seuil. « Je t’enverrai chercher lorsqu’il faudra les ramener. » fut la dernière chose qu’il daigna lui dire avant de refermer la porte de moitié, ce qui équivalait chez lui à un claquement pur et simple.

Très professionnel. Il était en effet étrangement calme alors qu’il agitait sa baguette pour sortir les dossiers des cartons et les empiler les uns sur les autres. Presqu’apathique. Ce moment là, il l’avait imaginé plusieurs fois et jamais il ne s’était terminé de manière… concluante. La première possibilité était que les dossiers qu’ils recherchaient aient été détruit : et il y avait plusieurs raisons possible qui rendaient cette théorie valable. Même si la paperasserie était très importante aux yeux du gouvernement passé (et présent aussi, pour son malheur) il n’aurait pas été surpris de voir que cette période là avait été passé à la déchiqueteuse. La seconde possibilité était que les papiers existent bel et bien mais que l’information qu’il voulait ne s’y trouve pas. Ce qui était le plus probable à ses yeux. C’était certainement pour ça qu’il était aussi détendu. Il ne s’attendait à rien, surtout pas à recevoir des réponses. Il allait ouvrir un dossier pour n’y rien trouver, il allait tout ranger et passer à autre chose. Sans remords, sans regrets. Au moins il aurait essayé. Et si tu trouves quelque chose ? Son rythme cardiaque s’accélera légèrement. Et si ? Et si…

Septembre 1981 ─ non. Octobre 1981 ─ non. Novembre 1981 ─ il approchait. Décembre 1981 ─ le voilà. Et il y avait plusieurs parchemins maintenus entre eux par une fine reliure de cuir. Un livret, un deuxième, un troisième… 16 décembre… la moitié du mois : il sortit celui du milieu, le fit léviter jusqu’à son bureau où la liasse de parchemin s’écroula avec un froissement sonore avant d’aller lui-même s’intaller sur son fauteuil. Près du dossier qui transpirait la poussière un parchemin finement roulé traînait, posé là un jour plus tôt, le jour de la réception. Rabastan récupéra l’invitation aux fiançailles de son fils pour la ranger soigneusement dans un tiroir. Peut être était-ce cela qui l’avait décidé également… Il ouvrit le dossier, lu en diagonale le premier feuillet. Fit tourner les pages jusqu’au milieu, ses yeux s’accrochant en priorité aux dates avant de finalement tomber sur le 16 décembre. Il plissa les yeux. Retranscription de l’entretien qu’il avait eu, lui, avec les Aurors. Il sentit des frissons glisser le long de sa nuque. Il n’avait pas particulièrement envie de revivre ces instants, pourtant il se força à parcourir la page. Rien. Une nouvelle. Celui de Rodolphus maintenant. Et de Bellatrix. Et de Barty. Ses doigts froissèrent le papier, il avait été le premier à se faire prendre. Même si à la fin de la journée tout avait été bouclé. Rien. Cela lui semblait si étrange, quasiment surréaliste de pouvoir relire là toutes les paroles qu’il avait pu tenir ce jour là, lorsqu’on l’avait assis dans une des petites salles du Ministère qu’il connaissait très bien maintenant et qu’on l’avait harceler de questions jusqu’à ce qu’il finisse par finalement admettre… à peu près tout ce qu’ils voulaient lui faire avouer. Ils avaient été extrêmement précis de toute manière et savaient exactement où appuyer et quoi demander. Même le meilleur acteur du monde ne s’en serait pas sorti, et Rabastan n’était pas un bon comédien. Tourne cette page ! Il rouvrit le dossier quelques pages plus loin. Les retranscriptions se succédaient, dont celle du procès, de leur procès. Son nom n’y apparaissait qu’au début. Il se souvenait très bien qu’il n’aurait jamais eu le courage de prononcer la moindre parole. Et ensuite des rapports d’Aurors, rangés à l’emporte-pièce. Ceux là il les lit tous avec attention, espérant y trouver l’élément qu’il recherche. Espérant… ou pas. Il ne savait pas très bien où il en était.

Voulait-il vraiment trouver le nom de la personne qui l’avait dénoncé ? Parce qu’il n’avait jamais eu de grands doutes là-dessus : il ne s’agissait aucunement d’un coup de chance de la part de la Justice Magique quand ils lui étaient tombés dessus. Et ils avaient été un poil trop précis sur ses agissements pour que ce ne soit le fruit que d’une honnête enquête. Quelqu’un était venu mouchardé. Dans la veine de Karkaroff, même si Rabastan avait eu la certitude après coup qu’il ne s’agissait pas de lui. Voulait-il vraiment savoir ? Et prendre le risque de trouver écrit quelque part le nom d’une personne qu’il avait apprécié ? Tu ne penses quand même pas… Il ne savait plus que penser. Il doutait de tout le monde. Ne pouvait pardonner à personne. C’était pour ça qu’il devait savoir. Condamner quelqu’un sauverait peut-être les autres. Il se forcerait s’il le fallait. Il avait trop longtemps reculé. Il tourne une nouvelle page, et sent son estomac se retourner en apercevant les photos prises le jour même de leur condamnation. Il a très froid, mais ses mains sont étrangement brûlantes. Il souffle lentement, tourne la page. Encore une fois. Il lit. Il tourne. Lit. Tourne. Il repasse le dossier au peigne fin au bout de deux heures, quand il n’a toujours rien trouvé. Remonte avant le 16 décembre. Le 15. Le 14. Le 13… D’autres affaires que celles qui concernaient les Mangemorts agrémentent les feuillets et c’est finalement entre un compte rendu pour utilisation abusive de peluche mordeuse (des gens faisaient ça en 1981 ?) et un article de journal sur le Premier Ministre de l’époque qu’il trouva un parchemin assez fin, qu’il aurait pu laisser facilement passer. Témoignage. Ce n’était pas cet intitulé qui l’interpella mais un mot qui était répété plusieurs fois dans le contenu : Rabastan Lestrange. N’importe qui pouvait rapidement repérer son prénom dans un long texte, Rabastan avait la chance d’avoir en prime un patronyme à l’orthographe particulier, ce qui rendait le repérage encore plus facile. Il lu le compte rendu. Su au bout de la troisième ligne que c’était ce qu’il cherchait. Quelqu’un était venu, était venu le 13 décembre au Ministère et avait tout craché. Toutes les informations qu’il était possible de connaître. Ses différentes missions, ses différentes victimes, depuis 1978. Et les Longbottom comme clou du spectacle. Alors ? Il ne parvenait pas à baisser les yeux pour regarder le nom du dépositaire. Il n’y avait que très peu de personnes au courant de ces détails. Deux en réalité. Son frère pour commencer. Qui était proprement inaccusable. Et son collègue de crime de l’époque, dont le nom était complètement absent de la déposition… Peut-être qu’en fin de compte, il préférait douter et laisser une chance plutôt que de… Trop tard ! Maintenant lis ! Il soulève son index qui dissimulait le nom à la fois recherché et craint.



Secondes. Minutes. Quart d’heure. Demi heure. Heure complète. Il fixait ce petit morceau de papier avec une telle intensité et depuis tellement longtemps qu’il lui paraissait invraisemblable que l’encre ne se soit pas dissoute. Témoignage de Madame Elena Lestrange, née MacMillan. Ça avait le mérite d’être on ne peut plus clair. C’était ça qui l’avait fait plonger. C’était ce témoignage là. Il le relut une nouvelle fois, il le connaissait déjà par cœur déjà les lettres patinées venaient s’imprimer dans sa mémoire. Il n’y croyait pas. Ce n’est pourtant pas si difficile. Elena et lui ne s’étaient jamais apprécié. Enfin, ils avaient eu de très brefs moments d’affection toute triviale qui avaient permis la naissance de trois enfants. Rien de plus. Ils ne s’étaient ni l’un ni l’autre jamais voilà la face à ce sujet. Mais au moins avaient-ils toujours eu la décence de ne jamais s’abaisser aux coups bas que l’on peut voir dans certains couples. Tout du moins l’avait-il cru… Certes il lui était arrivé quelques fois de perdre son sang froid face à elle et que la violence ne se fasse plus uniquement verbale, mais Elena n’avait jamais été en reste pour riposter. Physiquement. Et bien en face. Les yeux dans les yeux. Une bonne gifle, ou un bon sort : ça leur remettait les idées en place. C’était ainsi qu’ils procédaient. Que Rabastan procédait. Il ne l’aimait pas, certes. Mais jamais il n’aurait pu imaginer qu’elle puisse le haïr lui à ce point là. Au point de le livrer. Pourtant elle était là la preuve. Sous son nez. Était-il heureux de le savoir ? Alors ? Non, il n’était pas heureux. Et il aurait préféré y lire le nom d’un illustre inconnu qu’il aurait pris plaisir à traquer et à descendre. Il avait redouté d’y voir le nom d’un collègue, d’un ancien ami en ne pensant pas une seconde qu’il pourrait y avoir pire, ou équivalent mais il avait trouvé. Elena n’avait pas été une amie, loin de là, mais elle avait été sa femme. La mère de ses enfants. Et elle avait choisi, délibérement choisi de priver leurs deux fils et leur fille de leur père. Et dire que lui avait des scrupules ! Tu en as encore ? Beaucoup moins… Moins ? Plus du tout.

La baguette d’if était à quelques millimètres de sa main droite posée à plat sur le bureau. Extrêmement tentatrice. Il avait trop longtemps hésité. Trop longtemps retenu en arrière par des scrupules dont elle ne s’était pas encombrée, elle dans les années quatre-vingt. Il avait payé les premiers pots cassés mais c’était ses enfants, et plus particulièrement Gwen qui avait déboursé pour les autres. Ça devait s’arrêter. Vraiment. Il avait hésité, reculé ce moment. Étonnant de sa part de mettre autant de temps avant de se retrousser les manches et d’aller assassiner une femme. Il n’était pas du genre à tergiverser. Mais tout avait toujours été différent avec Elena. Si tu réfléchis trop, tu vas encore reculer… Ce serait difficile maintenant. C’était sans doute de l’égoïsme pur et dur mais maintenant qu’il savait ça, il ne pourrait pas la laisser vivre une journée de plus. Elle avait tout accumulé, et Rabastan avait été bien trop indulgent, comme pour tenter de lui montrer qu’il n’était pas ce monstre qu’elle s’imaginait. Inutile et trop tardif. Maintenant, c’était l’heure de payer. Ses doigts se refermèrent sur son arme. Il se leva et mit sa cape sur ses épaules. La porte de son bureau claqua dans son dos quand il en sortit, sans avoir pris la peine de ranger un tant soit peu les dossier qui étaient éparpillés sur le sol. Quelques minutes plus tard il réapparaissait à Herpo Creek, accompagné du craquement distinctif du transplanage. Presqu’immédiatemment il sut où se diriger. Même s’il ne vivait pas là, il connaissait le coin, pour avoir déjà rendu quelques visites à quelques habitants. Rarement des visites de courtoisies. Il avançait vite, silencieusement, ne voulait pas vraiment attirer l’attention sur lui. Ce n’était as recommandé de se faire remarquer quand on était en train de céder à une pulsion de meurtre. Et on avait beau être le Directeur de la Justice Magique… il était de notoriété publique que les têtes des Sangs Purs Marqués pouvaient tomber tout aussi facilement que les têtes de la plèbe. Tuer sa femme, même s’il s’agissait d’une putain de garce finie qui avait vendu son mari, volé son héritage et battu sa fille, n’était pas quelque chose de bien vu dans la société. Une Sang Pur en plus… Alors moins il se faisait remarqué, mieux c’était.

Assez vite il se retouva devant le manoir Lestrange… En quatre ans il n’y avait jamais mis les pieds, respectant instinctivement cette barrière que sa femme avait instaurée. Et bien, toutes les barrières tomberaient aujourd’hui. Ça allait lui faire un choc à cette brave femme. Il s’approcha de la porte, toqua trois longs coups, puis recommença quelques secondes après. Il entendit des pas derrière le panneau de bois, et bientôt la porte s’ouvrit sur la fine silhouette de sa fille. Rabastan se doutait que le voir apparaître ici pour la première fois devait être surprenant. C’était d’ailleurs sans doute mieux que ce soit elle qui ait ouvert plutôt qu’Elena, cette dernière lui aurait refermé la porte directemement au nez et la connaissant il aurait du faire sauter le tout pour rentrer : pas terrible quand on visait le discrétion. « Bonjour Gwen. » dit-il en prenant grand soin à contrôler chacune de ses intonations vocales. Il fit un pas en avant, pour éviter de rester trop longtemps sur le palier extérieur, trop visible et sans doute trop suspect. « Ta mère est là ? »
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Hier soir, j’avais laissé un petit mot à Aramis qui était rentré tard d’une mission. Mission pour le ministère ou pour le Lord, je n’en avais aucune idée mais j’espérais qu’il rentrerait sans encombre, sans blessure. Je souhaitais prendre le petit déjeuner en sa compagnie et lui avais assuré que nous serions tranquille. En bref que notre mère n’allait pas nous interrompre pour nous éloigner l’un de l’autre comme elle s’évertuait à le faire depuis de longues années. Si j’étais aussi sûre de moi c’était simplement que depuis quelques mois maintenant je testais sur ma tendre mère quelques potions qui la “tranquillisait” quelque peu - ou l’endormait complètement selon le degré d’agacement que j’éprouvais envers elle-. Et hier soir j’avais corsé son thé d’une dose bien plus importante que d’habitude. L’empoisonner? Possible oui, ce serait alors une horrible erreure de ma part, un acte atroce, une désastreuse conséquence de mes essais qui... non soyons sérieux, si elle ne se réveillait que dans deux ou trois mois je n’en ferais pas une maladie. Un “oups” et ce serait oublié. Moi sans coeur? Parlez lui en à elle. J’avais donc préparé un petit déjeuner pour deux et avait attendu qu’il se réveille pour lui annoncer que j’intégrais en janvier l’équipe de Sainte-Mangouste. Nous n’allions donc plus nous croiser entre les murs du ministère mais je serai capable de “réparer” une grande partie des dégâts dont j’étais la cause. Nous avions passé un long moment à discuter de ça avant de bifurquer sur les messages des rouleaux de son Magic Scroll Network ainsi que sur celui de Nyssandra et de Draco. Quand on lisait certains commentaires il n’était pas évident de croire en la bonté de l’être humain et encore moins à son intelligence. Le pauvre Scorpius avait été la proie de fou furieux incapable de comprendre l’humour ce qui avait couté un repas à mon frère et quelques réprimandes de la part de Nyssandra et de moi-même bien sûr. On ne touchait pas aux enfants! Nous avions terminer notre conversation sur un sujet de la plus haute importance, les préparatifs des fiançailles qui s’annonçait très bien. Il avait même réussi à valider quelques petits fours sucré et salé que j’avais sélectionner à son attention. Malheureusement notre mère fini par quitter sa chambre et aussi avais-je rapidement filer avant de n’entendre sa douce voix nous gâcher cette matinée. Ainsi j’avais laissé la mère et le fils discuter de chose et d’autre et avait vaqué à mes propres occupations, comprenez par là que je préparais quelques potions que nous n’avions plus dans le manoir et qui pourraient être utile. Notre elfe de maison rangeait au fur et à mesure que les potions refroidissaient. Quelqu’un frappa à la porte. Chat, notre elfe de maison s’empressa de poser ce qu’il avait dans les mains. J’y vais. J’avançais donc d’un pas pressé quand la voix de ma mère me glaça le sang. Chat, Elfe stupide fais donc ton travail!! Je secouais légèrement la tête navrée que la potion n’ait pas agi plus longtemps. La personne frappa une seconde fois et j’ouvrais la porte d’un coup de baguette. Mon coeur manqua un battement. Rabastan me faisait face et me saluait. Je reprenais rapidement mes esprit en l’invitant à entrer d’un signe de main vers l’intérieur. Bonjour... papa. Alors ce serait aujourd’hui. J’avais tellement imaginé cette journée que tout me semblait irréel. Ma main se posa sur le bois noble de la porte que je repoussais jusqu’à ce qu’elle soit correctement fermée scellant par ce geste le sort d’Elena Lestrange. Il n’était pas là pour prendre un thé, il n’était pas là pour discuter avec sa femme, non il était là pour régler des comptes. Dans le salon. L’elfe arriva rapidement et son regard fut paniqué en voyant Rabastan. Avant qu’il ne puisse ouvrir la bouche ou agir de quelque façon que ce soit je prenais la parole. Chat. Va régler les notes de la famille dans les boutiques, je te sonnerai quand nous aurons besoin de toi, je ne veux pas te voir avant est-ce bien compris? Chat a bien compris miss, chat disparait. Et c’est ce qu’il fit. Qui est-ce? Chat !!! Je relevais le regard vers mon père.Je... par ici. J’entrais la première dans le salon et immédiatement le regard courroucé de ma mère s’abattait sur moi. Il me semble t’avoir dis hier que je ne voulais pas te voir, pas t’entendre, pas...   Ainsi donc elle venait de voir Rabastan qui me suivait et son regard passa de l’agacement à la peur la plus profonde mêlé à une certaine fureur. Qui t’a fait entrer?? SORS DE CHEZ MOI !!! JE, l’ai fait entrer. Ma main se serrait sur ma baguette, je devais gérer, maîtriser la situation. Mon regard se posa sur mon frère, lui aussi savait, lui aussi serait témoin et acteur d’un changement profond de notre vie.
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petits meurtres en famille
dans nos maisons, coule un poison qui a un nom
La haine
(play)

Dans un nuage de thé, tu fais semblant de l'écouter. Les  même soucis s'égrainent le long de ses jérémiades, sans queue, ni têtes, tu as abandonné la raison en franchissant le pas de cette maison. « Poussin, tu ne comptes tout de même pas emménager avec elle. », la  moue se fait boudeuse, presque capricieuse sous la masse de cheveux blonds retenus en chignon. « Nyssan- Eudoxie, corrige-t-elle sévèrement, sans doute trop habituée aux paroles mal placées & déplacées d'Esther Ollivander. Est ma fiancée. Elle va devenir ma femme. Le silence prend place, grattant toutes les crasses. Je sais que vous n'êtes pas très au fait de la vie conjugal, mais un mariage impose de vivre sous le même toit. Et j'ai envie de vivre avec Nyssandra. ». Et c'est déjà le cas. Lentement, silencieusement, ta tasse préférée a disparu, ton grimoire le plus utilisé s'est envolé & la  boule de cristal ainsi que les jouets de Philibert se sont installés dans l'univers épuré & ordonné de Nyssandra.  Tout est préparé, déjà bouclé. Tu n'attends que de savoir Gwen en sûreté, en sécurité. Elle a besoin d'être protégé, encore un peu aimé.

« Et moi ? », les  yeux bleus froid se relèvent, antarctiques & gelées, ta mère est morte des années plus tôt au premier coup sur Gwen. « Vous ne me volerez plus de petit-déjeuner avec ma sœur. », ta langue claque alors qu'une demi-heure plus tôt, tu buvais du thé en dégustant des petits fours en compagnie de  ta tendre sœur. Les cernes colorent pourtant ta peau basané, source d'une nuit trop courte. Les missions s'étalent, t'éraflent brutalement, violemment. Il se fait impatient, toujours plus nerveux, cherchant, traquant les traîtres.  Depuis Susanna, il sème la colère, distillant  les  punitions  avec passions, sans une seule hésitation. Il tue sans un seul regret. Et peut-être que tu es un peu soulagé que  Gwen s'éloigne du ministère, désertant les bancs d'une guerre infernale, déjà fatale. Devenir médicomage ? C'est une bonne idée, elle a toujours été douée avec les autres & elle connaît les ravages d'une santé fragile. Et les mots se suspendent en effleurant la tasse de thé du bout de tes lèvres. Et déjà la porte s'ébranle sous les coups. « J’y vais. » , calme en douceur, en lenteur la voix de Gwen. Mais ta mère n'est pas d'accord, elle hurle déjà contre l'elfe de maison. Chat comme l'enfance qui s’émaille & te désarme un peu. Elle  a toujours dit non pour avoir ce petit chaton tricolore qui vous regardait sur le chemin de  traverse. Alors dans l'innocence & l'insouciance, vous avez décidés que Chat  serait votre chat. Tu revois Gwen lui tirer une oreille, Arsenius lui dessiner des  fleurs sur la tête au feutre & toi qui décide de lui offrir un  vieux pull violet, à la maille défaite. Chat n'a jamais bronché, ne s'est jamais défilé devant vos bêtises, à calmer certaines vieilles  hantises, des débuts de crises de larme. « Mère, soyez respectueuse. Chat m'a d'avantage bercé que vous. », un pique qui se noie sous les diverses &  trop nombreuses critiques.  Elle n'a jamais rien fait, elle ne vous a jamais protégé. Elle l'a laissé vous abandonner.

Et ta mère reprend ses  babillements, ses réclamations sans raisons. « … quand nous aurons besoin de toi, je ne veux pas te voir avant est-ce bien compris? » , tu clignes des  yeux, soudain intéressé, pressé. Crac. Chat disparaît. Et tu reviens à ta tasse fumante. Philibert se redresse, la queue battante, le regard joueur, frondeur. La  balle magique dans la gueule, il semble connaître & reconnaître l'invité puisqu'il disparaît vers l'entrée. « Qui est-ce? Chat !!! » . Soupir. Tu en viens à te demander comment t'esquiver, comment te défiler de ses griffes. Et Gwen entre dans le salon de sa démarche souple. Les  yeux bleus se plongent dans les siens, la main vient caresser la baguette, se demandant déjà comment maitriser ta mère. Tu ne veux plus de  la souffrance de  Gwen. «  Il me semble t’avoir dis hier que je ne voulais pas te voir, pas t’entendre, pas... »   Un grognement s'échappe de la gueule de Philibert, prêt à mordre.  Personne n'est aveugle, le danger approche, se rapproche. Et tes doigts se suspendent, les yeux se redressent, rencontrant la  haute taille de Rabastan. Le visage fermé, il n'est pas un mirage, il vient sonner les ravages, les naufrages. « Père », murmures-tu, l'enfance revenant t'enlacer, te  bouleverser. Depuis combien d'années ne s'est-il pas présenter dans ce salon ? Combien de fois avez-vous attendus accoudés à la fenêtre, observant l'allée. «  Qui t’a fait entrer?? SORS DE CHEZ MOI !!! JE, l’ai fait entrer. », et tes  yeux reviennent caresser la douce silhouette de  Gwen. Doucement, tu te redresses, te relevant, mais déjà les doigts arachnéens s’agrippent à ton poignet. «  Tu restes ici. Un frisson de dégout dérape sur le fil de ta peau en overdose de maux. Lachez-moi. Le ton claque, sévère, austère. Maintenant. », grinces-tu, sentant déjà une rage intestine se dessiner, te courber. La  colère te percute, t'embrume, brutale, pressante, angoissante. Simple reflet de  toi, d'une haine brûlante, enivrante. « Tu es mon fils, Aramis. », les  yeux de la blonde se plissent  et dans un geste las, tu te dégages. « Il faut être deux pour faire un fils, mère.  Et vous avez perdu le droit de vous appeler Maman depuis que vous nous avez interdit de voir Père. ». Les yeux se font inquisiteurs, tueurs. « Aramis, tu ne peux pas être de son côté. ». Et pourquoi pas ? « Regardez-moi bien, Mère».  Et l'insulte fuse dans le mot maternel qui fut à une époque tant aimé, qui fut à une époque tout sur le fil de tes pas. « Poussin … Tu ne peux pas m'abandonner. ». Si tu peux & tu le veux.

« Salaud ! Tu me l'as pris ! », furie hystérique, tu entends ses hurlements, ses cris d'horreurs, de douleurs. D'une main, tu attrapes la  taille de  Gwen en douceur, en lenteur. « Et toi, sale garce, je t'avais pourtant dit de ne pas les approcher, nous approcher.  Endoloris ! ».  Brutalement, le sort fuse en direction de  Gwen. Et tes  yeux s'agrandissent alors que d'un bruissement de tissu, tu forces la brune à se décaler pour laisser le sort s'écraser contre la tapisserie vieillie. « SORTEZ DE CHEZ MOI, VOLEURS. », et déjà, elle lances les  tasses, les vases à sa portée comme une damnée aux  portes de l'enfer, aux portes du royaume de la peur.

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« Bonjour papa.  » C’est qu’il pourrait s’y habituer. Et presque y croire. Le père qui rentre à sa maison après une petite absence. Sa fille lui ouvre, l’accueille, le laisse entrer. Et maintenant ? Il marche jusqu’au salon, embrasse sa femme et lui murmure deux mots doux à l’oreille, s’enquiert de sa santé éventuellement… Puis il va jusqu’à son fils. L’embrasse, ou bien simplement un geste. Son fils n’aime pas trop le contact. Et il y aurait l’autre fils aussi. Tous autour de la table pour le petit déjeuné. Il s’asseoit à son tour, se sert une tasse de thé. Ils auraient pu jouer à ça… ou peut être pas. Après tout Elena et Rabastan avait essayé, pendant quatre ans. Ils avaient forcé pour tenter de former un couple, à défaut de pouvoir être harmonieux, pas trop décomposé. Inutile de préciser que les efforts furent vains. Mais alors qu’il entrapercevait l’intérieur d’un foyer dans le dos de Gwen, il se demandait s’il n’aurait pas du y mettre encore un peu plus du sien. Tu n’aurais pas tenu, tu l’aurais assassiné dans son sommeil. Dans ton sommeil. Assez ironique. Il avait peut être toujours su, inconsciemment, qu’il finirait par la tuer. Et peut être l’avait-elle toujours senti elle aussi. Peut être était-ce pour cela qu’elle avait décidé de… l’écarter. Il comptait bien lui faire payer ce répit de quinze ans, de vingt ans, qu’elle s’était ainsi octroyée. « Dans le salon. » lui répondit Gwen alors qu’il s’enquerait le plus aimablement du monde de la situation géographique de sa génitrice. Va pour le salon alors. Il ne parlait plus, regardait autour de lui et notait chaque détail de la bâtisse. Ici et là dans l’entrée il pouvait reconnaître un bibelot qui avait eu auparavant sa place dans leur ancienne maison, un tableau qui avait trôné dans leur vieux salon, une table basse de leur chambre… Elena n’avait donc pas tout brûlé. Elle avait gardé quelques meubles. Et les enfants. Elle avait mieux traité la table basse que Gwen. Il reporta son attention devant lui quand il vit un elfe de maison débarquer. Inconnu au bataillon. Rabastan n’aimait pas les elfes. Sans doute était-il trop paranoïaque pour laisser une petite créature le suivre toujours partout. Gwen le coupa dans son élan avant qu’il ne puisse émettre le moindre son et lui ordonna (avec des formes) de décamper. Ce qu’il fit fort civilement. Et ce fut quelques instants après le craquement familier de la disparition de l’elfe qu’une autre voix, certes familière mais qui remontait à un certain temps, retentit de nouveau dans ses tympans : « Qui est-ce ? Chat !!  » Comme toujours les Sirènes n’avaient rien à lui envier. Ses doigts se crispèrent sur le manche de sa baguette et il suivit Gwen qui le conduisit dans le salon. Avant même qu’il ne puisse se montrer Elena déjà s’attaquait verbalement à Guenièvre. Mais elle changea bien vite de cible quand il apparut dans l’encadrement de l’ouverture. « Qui t’a fait entrer ? SORS DE CHEZ MOI !!  » Ce fut Gwen qui répondit. Rabastan lui observait la pièce, observait la scène, notait les emplacements des fenêtres et détailla les protagonistes du regard. Il y avait lui. Son rôle était clair. Et il le connaissait par cœur, pas de fausse note à craindre de ce coté. Il y avait Gwen devant lui. À protéger. Il y avait Aramis. Philibert. Il les connaissait. Et il y avait elle. Elle avait vieilli depuis 1981. Enfin il l’avait vu de loin depuis, mais vraiment de loin. Elle avait pris grand soin à l’éviter et il fallait avouer qu’il ne lui avait pas vraiment courru après non plus. Ses traits s’étaient marqués et ses cheveux semblaient moins flamboyants qu’avant. Que devait-elle penser en le voyant lui. Alors qu’Aramis se levait, elle le retient. Elle a cette voix douce, lente, culpabilisatrice. Mais visiblement cette voix a autant d’effet sur Aramis qu’elle en avait sur lui. « Aramis, tu ne peux pas être de son côté.  » « Regardez-moi bien, Mère. » Eh ben, elle se sera donné bien du mal pour se couper l’herbe sous le pied, cette brave femme. Cela lui paraissait tellement invraisemblable, tellement miraculeux pour lui, qu’elle ai pu agir d’une façon telle pour les pousser à préférer un tueur absent pendant toute leur jeunesse à leur mère. Il l’avait connu plus intelligente, plus manipulatrice. Ce n’était pas lui qui viendrait s’en plaindre. « Salaud ! Tu me les as pris ! » Il plisse les yeux. C’est comme ça qu’elle voit les choses ? Bien, elle voulait jouer à ça ? Rabastan avait quelques récriminations à faire de son coté également. Aramis se rapproche de Gwen, la prend par la taille. Cette scène lui semblait surréaliste. Ses enfants, de son coté. Elena seule, en face. S’il n’y avait pas toute cette rage qui bouillonnait en lui il aurait cru à un rêve. « Et toi, sale garce, je t'avais pourtant dit de ne pas les approcher, nous approcher. » Sale garce ? C’était comme ça qu’elle l’appelait ? Lui ? Pardon ? « Endoloris !   » L’incantation eut sur lui l’effet d’une décharge électrique. Ce n’était pas lui la cible, elle visait Gwen. Elle visait sa fille. Aramis la força à se décaler et le sort heurta le mur dans leur dos. «SORTEZ DE CHEZ MOI, VOLEURS. »  Et après l’Impardonnable, c’est la vaisselle qui y passe. Comme au bon vieux temps. Sauf qu’au bon vieux temps jamais Elena n’aurait lancé un Impardonnable, encore moins sur son enfant. Même Rabastan avait toujours su plus ou moins se maîtriser pour ne pas en arriver à ce genre de sortilège avec sa femme. Que ce fut elle qui ouvre le bal était presqu’une bénédiction. Un peu plus et il se prendrait pour un héros. Alors qu’une soucoupe en porcelaine de chine (qui devait dater puisque Rabastan la reconnaissait) volait allègrement vers son visage, il leva sa baguette et renvoya le projectile à l’envoyeur, la vitesse triplée par la puissance de l’informulé qu’il avait lancé. Il constata que les réflexes d’esquive d’Elena s’étaient émoussés après plusieurs années de tranquilité, alors que la précision de Rabastan s’était accrue ; la soucoupe la heurta à la tête et elle tituba en arrière avec un léger cri, portant sa main à son front. Il s’avança vers elle : « Sur ta propre fille ? Tu lancerais un Doloris sur ta propre fille ? Sur ma fille ? » qu’il parvienne ainsi à garder un minimum de sang froid était hautement impressionnant. La présence de deux témoins qu’il ne tenait pas à brusquer outre mesure y était pour beaucoup dans sa retenue. Elena de derrière la table le regardait s’approcher, le visage déformé par un air de haine qui altérait des traits d’ordinaire agréables. La rage ne l’avait jamais rendu très belle, ce qui était dommage pour Rabastan puisque c’était une des rares émotions qu’elle avait daigné avoir en sa présence. « Ta fille…  » cracha-t-elle. Visiblement elle avait de la bile à cracher. Mais il n’était pas venu pour ça, il la coupa dans son élan d’un coup de baguette qui l’envoya tomber en arrière et alors qu’elle tentait de se relever un sort d’entrava la cloua au sol. En trois pas il était à coté d’elle, d’un coup de pied il dégagea la baguette de la main d’Elena et l’envoya rouler sous un meuble. Il allait faire ça dans les règles. Il allait le faire et ce sera impossible de revenir en arrière. Il allait le faire. Le faire. Enfin. Oui, enfin… Quel putain de gachis. « C’est ça vas-y, tues moi ! TUES MOI ! TU SERAIS BIEN EN PEINE DE FAIRE AUTRE CHOSE SALE DETRAQUÉ !  » « LA FERME ! LA FERME SALE PUTAIN DE GARCE ! » il calquait son ton sur le sien, comme à l’accoutumé. Comme au bon vieux temps. « TU CROIS QUE TU ME FAIS PEUR ? » J’ose espérer que oui, un peu… « TAIS TOI ! » Pourquoi est-ce que tu attends ? Vas-y. « C’EST TOI QUI AS PEUR ESPECE DE…  » ce qu’Elena pensait de son époux se perdit dans un cri alors que le Mangemort avait abaissé sa baguette vers sa poitrine en murmurant le sort qu’elle avait quelques instants plus tôt tenté de lancer sur Gwen. Une part de lui voulait la voir craquer, comme il avait pu voir Alice et Frank se briser. Et certainement qu’elle devait se douter qu’il pourrait en venir là. Qu’est-ce qu’il attendait ? Qu’est-ce que tu veux ? Rabastan attendait des excuses, attendait toujours des excuses, et de la part de tout le monde. Mais de sa part à elle plus de n’importe qui d’autre. Surtout maintenant. Sa baguette tremblait entre ses doigts, à moins que ce ne fussent sa main qui s’agitait compulsivement. Et bientôt il leva le maléfice, incapable de le maintenir plus longtemps. Elena reprit sa respiration et tentait de se redresser, les joues humidifiées par des larmes de douleur, malgré le sort d’entrave qui la forçait toujours au sol. « Raba… » « Non, tais-toi ! » Autant pisser dans un violon : même si elle était de manière plus qu’évidente en position dominée Elena manoeuvrerait toujours, toujours pour qu’il se sente diminué, plus faible qu’elle. Elle insista : « Toi, tais-toi cr…  » Le sort était presqu’informulé, presqu’involontaire. Et elle repartit pour un bref moment à se crisper sur le sol de son salon. Rabastan n’avait pas vraiment eu l’occasion de voir quelqu’un qui pouvait parler tout en subissant ce sort, encore moins si c’était lui qui était aux manœuvres (en toute modestie), c’était encore plus radical qu’un sortilège de mutisme, sauf que les cris d’Elena pourrait en devenir gênant. Une nouvelle fois il leva le sort et articula avant qu’elle ne puisse reprendre son souffle : « Coupe-moi encore une fois la parole et je recommence. J’ai tout mon putain de temps Elena et tu sais très bien ce dont je suis capable. » Il lui attrapa le bras droit et la souleva pour la mettre à genou, la traîna pour la mettre face à ses enfants. Mauvaise idée. Il n’y avait plus rien pour répondre à cette voix. Plus rien. Les pensées en roue libre. Il ne réfléchissait même plus. Il voulait quelque chose mais n’osait pas le demander. Alors il passait à coté. « Alors je t’en prie, épargne toi un long et très mauvais moment. Excuse-toi. » Il la lâche pour la regarder tomber au sol, à quelques pas à peine d’Aramis et Guenièvre. « EXCUSE TOI PUTAIN ! JE VEUX JUSTE T’ENTENDRE T’EXCUSER ELENA ! » Non. Non… Ne va pas la supplier de s’excuser. S’il te plaît Elena. Juste… dis que tu regrettes.
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Il est là et rien ne sera plus jamais comme avant. Il est là et je sais déjà que tout va déraper, que l’insoutenable va se dérouler sous nos yeux. Je ne peux apaiser la dose d’adrénaline qui pulse dans mes veines, seule la présence d’Aramis me rassure. Son soutien est indéfectible, m’est indispensable. Une caresse à Patapouf, par automatisme, tout va bien, oui, tout va bien se passer. Il était étrange, incongrue même d’avoir de pareilles pensées quand on sait pourquoi Rabastan est présent. Quand on sait que la seule chose qui peut apaiser vos douleurs est la mort d’un autre être humain. Navrant de voir que je conduis moi-même le bourreau à sa victime. Pourtant il n’y a aucune hésitation dans mes pas, tout comme il n’y a pas la moindre incertitude dans les paroles d’Aramis. Lui aussi sait pourquoi notre père se tient droit près de moi, baguette en main prêt à agir au moindre signe d’agression d’Elena. Signe qui ne tarde pas à venir quand elle comprend qu’elle n’obtiendra pas le soutien de son fils. Qu’elle l’a perdu depuis bien longtemps ce qu’elle s’est toujours refusé à voir. Il quitte son emprise, sa poigne que je sais glaciale et douloureuse. Elle est seule, seule contre tous. Mon frère se rapproche de moi, je sens sa main se posé sur ma taille, le remerciant d’un regard d’être simplement présent, à mes côtés. Les mots quittent les lèvres d’une mère en furie qui sent la fin approcher, alors elle insulte, comme elle l’a toujours fait. Elle s’adresse à moi « sale garce »… qui d’autre ? Et je vois sa baguette se lever, je reconnais le sort mais ne bouge pas, comme s’il était normal qu’elle le jette une dernière fois, sur moi. C’est Aramis qui, d’un réflexe, m’attire d’avantage contre lui m’évitant la dernière correction. Ma baguette se lève, un protego informulé, une barrière entre elle et nous. Rien, pas même une tasse, ne nous effleurera, plus jamais. Alors la porcelaine se brise sur ce bouclier invisible. La fureur qui embrase dans son regard me donne froid dans le dos, les paroles échangées avec Rabastan sont glaciales, il y a plus que de la rancœur dans leurs mots. Il fait mouche, elle titube, recule d’un pas et le sang coule, juste quelques gouttes. Il a marqué un point. Il lui reproche d’user d’un impardonnable sur moi mais… ça n’est pas la première fois. En revanche ça sera la dernière. Ma main se resserre sur ma baguette prête à la faire taire, mais Rabastan est plus rapide et elle se retrouve clouée au sol, désarmée, à sa merci. Je n’avais jamais vécu avant aujourd’hui la fureur de leurs échanges, Severus se montrait plus mesuré avec elle, lorsqu’elle allait trop loin, sous ses yeux, que mes blessures étaient trop flagrantes. Rabastan, lui y mettait tout son cœur, il avait des choses à lui faire payer, plus que ce que nous connaissions… Les mots doux fusent, violemment, une danse étrangement bien huilée comme s’ils reprenaient les pas avec naturel. Leur relation avait-elle toujours été aussi virulente ? Bloquée, comme emmurée dans mon étonnement, dans ma peur et mon soulagement de voir la fin d’une histoire douloureuse. Pourtant la voir au sol, le visage ravagée de larmes, se tordre de douleur ne me procure aucun bien, ma main tremble s’accrochant à la chemise d’Aramis. Mon esprit me souffle que ça n’est qu’un juste retour des choses mais mon cœur voit la mère de mes frères. Malgré tout, mes yeux ne peuvent se détacher du « spectacle », invariablement attiré par la douleur qu’elle laisse s’exprimer dans des cris étouffés, des jurons à peine prononcé qu’il fait taire d’un sort bien placé. Et ma respiration s’accélère quand il l’attrape et la conduit face à nous. Je recule d’un pas, manquant de trébucher si mon frère n’avait pas été aussi proche. Le muscle cardiaque tambourine fort, s’en est presque douloureux, ma respiration est courte, la peur fait partie intégrante de tout mon être. J’échange un regard furtif vers Aramis, que devais-je faire ? Que devais-je dire ? Il lui demande, non lui ordonne de s’excuser et je reste interdite alors qu’elle lève son regard sur moi. Tu me les as volé, tu les as rapprochés de leur père, tu…   Ma baguette se lève et elle ravale une parole, un sanglot. Je lâche Aramis, le rassurant d’un regard, m’approche d’elle d’un pas, puis de deux. Elle n’a jamais cessé de m’accuser de tous les maux, n’a jamais eu une seule parole maternelle, aucun geste bienveillant envers moi. Elle me sait capable de la blesser mais pas de la tuer. Mais elle est surprise des mots qui quittent mes lèvres. Episkey. Et la trace qu’elle a au front s’efface. C’est plus que vous n’avez jamais fait pour moi. Et c’est vrai. Il suffisait d’appeler Severus, pour réparer ses erreurs les plus visibles, ou demander à Chat de me conduire à ma chambre, le « temps ferait son œuvre », mais il est des blessures qu’on ne répare jamais vraiment, jamais totalement. Un instant, une seconde fugace j’ai l’impression de lire en elle une pointe de regret mais peut-être est-ce mon imagination. C’est ce que je voudrais y lire, je voudrais entendre, qu’elle ma prise pour cible depuis mon arrivée ici. Un mauvais concours de circonstances. Que ça n’est pas moi mais l’image de sa fille qu’elle a perdue qu’elle à détester, haï avec tant de passion et de souffrance.  Je n’ai rien à me reprocher. Si j’avais effectivement participé au rapprochement d’Aramis et Rabastan je l’avais fait pour mon frère qui avait été privé de père. Père dont il avait tant eu besoin durant son enfance. Je ne regrette rien, pas une de mes actions, pas une de mes paroles. Une seconde d’inattention, une seule petite seconde pour qu’elle se jette sur moi, attrape mon bras, tente de m’arracher ma baguette, usant de ses ongles et de la force du désespoir pour parvenir à ses fins. Lachez-moi !!! Vous me faites… mal ? Le mot meurt avant d’avoir franchi mes lèvres, ne peut-elle donc pas s’en empêcher ? Même quand elle se sait au bord du gouffre ? Pourquoi ? Pourquoi choisir encore et toujours la violence quand elle aurait pu alléger son âme. Se rendre à l’évidence, elle ne veut ni ne peut être sauver, par qui que ce soit.
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Ça n’avait pas toujours été le cas mais Rabastan aimait ce qui était net, clair. Il aimait la propreté. Il aimait quand il n’avait à se soucier pour la chemise immaculé qu’il portait. Paradoxalement, Rabastan aimait prendre son temps quand la personne en face de lui le méritait. Et Elena, aujourd’hui plus que jamais auparavant dans leur vie venait de mériter cette attention spéciale.
Heureusement pour la facette maniaque de Monsieur Lestrange, le Doloris n’était pas salissant. Et c’était un sort qu’il maîtrisait très très bien. Malheureusement pour Madame Lestrange.

Enfin il tentait de se persuader lui-même : elle n’avait qu’à s’excuser clairement et simplement et il ne s’acharnerait pas. Était-ce trop demander ? Avait-elle seulement déjà articuler le moindre mot d’excuse depuis leur mariage ? En toute objectivité, oui cela c’était déjà produit mais lorsqu’on est sur le point de tuer sa femme l’objectivité peut être jetée aux ordures et c’est la sacro-sainte mauvaise foi qui prime. Alors non. Et c’était tellement plus simple de tout rejeter sur elle plutôt que d’encaisser une part de responsabilité. Non pas que tu aies besoin de ça pour tuer… Certes, depuis quand se cherchait-il des excuses pour tuer ? Depuis quand avait-il besoin d’excuses pour tuer ?
Des excuses… c’était tout ce qu’il voulait. Et la voir crever. Chasser le naturel…

« Tu me les as volé, tu les as rapprochés de leur père, tu… » Non, vraiment ça ne ressemblait pas du tout, mais alors pas du tout à ce qu’il attendait. Un « désolé » ça lui arracherait la bouche putain ? Apparemment oui… Il allait lui arracher sa saleté de langue et lui faire écrire ses putains d’excuses avec ses tripes bordel ! Si ça n’avait pas été si salissant. Et il n’y avait pas que lui que cet acharnement maternel agaçait, Elena avait ravalé la fin de sa phrase en voyant Gwen lever sa baguette. Rabastan hésita à l’arrêter : même s’il était pas le style de père à punir sa fille pour utilisation d’impardonnable (ce serait trop ironique, même pour lui) il n’avait pas vraiment envie qu’elle le fasse pour Elena. C’était bien pour ça qu’il était là. Mais après tout… si elle voulait. Il désirait juste souffler à ses enfants le plaisir de la faire expirer. Alors il la laissa s’approcher. Il ne savait pas à quoi il s’était attendu mais visiblement sa famille s’était donné le mot pour ne pas lui donner ce qu’il souhaitait : « Episkey. » Et la blessure sur le front d’Elena se referma. « C’est plus que vous n’avez jamais fait pour moi.» Justement, c’était certainement pour ça qu’il ne fallait pas avoir de pitié pour elle. Ce qui semblait évident aux yeux de Rabastan : œil pour œil, dent pour dent, paraissait lointain pour Guenièvre. C’est pour ça qu’on se retrouve toujours dans des mauvaises situations. Mais en réalité, il était plutôt fier… ou juste, étrangement et joyeusement surpris de constater que sa fille, sa fille puisse penser et agir comme ça. « Je n’ai rien à me reprocher. » En effet dans cette pièce elle était très certainement celle qui avait le moins de chose à se reprocher, et pour avoir subi Elena toutes ces années elle mériterait même une médaille. Mais ce n’était visiblement pas une médaille qu’Elena était prête à lui donner, Rabastan avait sousestimer l’énergie qu’il pouvait lui rester et ne la vit pas lancer sa main en avant pour tenter d’arracher sa baguette à Gwen. « Lachez-moi !!! Vous me faites… » Mais quelle garce résistante ! Guenièvre tenta de se dégager mais Elena devait savoir dans ses tripes que c’était sa dernière chance et ne se laissa pas faire. Rabastan délaissa sa baguette pour en venir au main et il attrapa Elena par les épaules pour la tirer en arrière, jusqu’à ce qu’elle lâche Gwen ce qui ne tarda pas. Si elle avait la force de résister à sa fille, elle n’avait pas celle de lui tenir tête physiquement, à lui. « Putain mais t’es irrécupérable ! » Beaucoup d’autres qualificatifs auraient pu être employés mais étrangement c’était celui qui lui vint en premier à l’esprit, c’était ce qu’elle lui avait souvent répété, à lui. Sa voix est essouflée lorsqu’elle lui répond, lorsqu’elle trouve de la force, du courage pour encore oser parler dans cette situation : « Mais vas-y au lieu de parler ! VAS-Y TUE MOI ! TU CROIS QUE J’AI PEUR ?! » Il ne le croyait pas, il le savait ; il le sentait. Il était un véritable chien de chasse et il n’avait jamais eu besoin de légilimancie pour renifler la peur chez les autres. Certains auraient pu associer ça à de l’empathie mais personne ne se serait risquer à aller apposer cette caractéristique à Rabastan. « Tu sais très bien que je vais finir par le faire. » lui répondit-il d’un ton étrangement calme, comme si l’apaisement précédent de Gwen l’affectait. « Tu sais très bien que tu es comme déjà morte. » « C’est ça, assassine-moi devant notre fils ! TORTURE MOI DEVANT NOTRE ENFANT ! Et après va pleurnicher sur ton sort ! Tu veux des excuses hein ? Des excuses pour quoi ? TU ES UN MONSTRE ET TU AS MÉRITÉ ABSOLUMENT CHAQUE SECONDE DE CE QUI T’ES ARRIVÉ ! »

Elle ne dit ça que pour t’énerver et que tu la tue plus rapidement. Ou bien elle le pensait vraiment. Qu’est-ce que cela peut bien faire ce qu’elle pense ? On s’en fout ! Elle n’est pas importante ! Elle n’est pas importante. Concentre toi : aurais-tu du remords à la torturer devant Aramis et Gwen ? Non ?... Bon garçon. Alors… ça veut dire que…
Rabastan n’était pas un sadique, même si un sondage mené au hasard sur un échantillon de sorciers anglais révelerait certainement une pensée contraire. Il ne prenait pas forcément de plaisir à regarder les autres souffrir. Pas de plaisir au sens propre du terme. De la satisfaction. Parce que sa magie à ce pouvoir là. Parce qu’il peut le faire. La souffrance, basiquement il l’utilise si nécessaire, sans vraiment y réfléchir. Sauf quand c’est personnel. Là, tous ses beaux principes tombent à l’eau. Canaliser sa colère ? Pourquoi faire ? Ce serait mentir de dire qu’en cet instant il ne désirait pas voir Elena pleurer et supplier jusqu’à ce que la salive lui manque. C’était le cas. Et elle ne faisait qu’attiser ce désir.
Si Alice ne l’avait pas mérité, si sa conscience s’amusait depuis bien trop longtemps à rappeler à son bon souvenir le visage rond et décomposé de la jeune femme qu’il a autrefois torturé il avait néanmoins le sentiment que ce ne sera guère le cas avec Elena. Parce qu’elle le méritait n’est ce pas ? En tout cas en ce moment elle faisait tout pour le mériter.

Il la lâcha de nouveau, d’un mouvement de baguette renforça le sortilège d’entrave et le gémissement d’Elena qui heurta de nouveau le sol résonna dans le salon propret : « Reste loin d’elle Gwen. » conseilla-t-il toujours de cette voix étrangement calme et glaciale même s’il se doutait que sa fille ne se risquerait sans doute pas de nouveau à portée des griffes de sa génitrice. « Aramis… » il se contenta de regarder son fils dans les yeux, il ne savait pas vraiment que lui dire, s’il devait lui dire quelque chose même. Surveille là, protège là, fais attention, ne t’approche pas non plus, pardon pour ce que je m’apprête à faire, tu vas bientôt pouvoir goûter le bonheur d’être orphelin. Ouais, le silence valait parfois (souvent) mieux que les longs discours.

Il contourna le corps d’Elena pour se positionner plus en face d’elle, tout en lui donnant négligemment un coup de pied au passage (elle l’avait clairement pas volé). « Comme visiblement tu n’as pas l’air en mesure de me contenter sans aide, je vais te donner un petit coup de pouce Elena. » Elle avait beau garder ce regard, ce visage qui lui signifiait clairement je te hais pauvre connard il pouvait définitivement y voir la peur. Une putain de crainte. Parce qu’elle savait ce qu’il savait faire. Elle le savait si bien qu’elle était allé le raconter, plusieurs années auparavant aux gens compétents. Elle allait pouvoir expérimenter plus en détail. « Alors on fait comment ? » continua-t-il sur le même ton « je te racle le cerveau jusqu’à satisfaction, où je te fais vomir tes tripes jusqu’à satisfaction ? » Elle tente vainement de s’éloigner de lui, visiblement un réflexe de survie, plus mécanique et instinctif que vraiment conscient. De toute manière elle ne peut pas bouger. « Je te conseille la deuxième solution. Parce que je te promets que quand je dis râcler ton cerveau je veux littéralement dire râcler. » Il a de plus en plus chaud, signe que la colère qu’il tente de refréner derrière un masque de calme et de sérénité commence à percer le mur. Son ton monte d’un cran. « Tu sentiras mes ongles griffer tes moindres souvenirs, tu comprends ? Et je vais t’arracher tout ce que je trouve jusqu’à ce que j’entende ce que je veux. TU COMPRENDS ? » Et il ne lui laisse pas le choix. Elle n’est pas occlumens et elle ne le lâche pas du regard, là où ses victimes ont tendance à fuir ses yeux clairs. C’est tellement facile. Il pénètre ses souvenirs si rapidement, il les traverse si aisément. Les portes sont grandes ouvertes. Mais il s’en moque, il se donne presque le mal à les fermer pour ensuite prendre plaisir à les enfoncer. Il sait ce qu’il cherche. Il cherche l’enfance de ses enfants. Pour les lui détruire. Pour les lui prendre. Juste retour des choses. Juste putain de retour des choses ! « Aramis ! Mon pous… » Sa voix le coupe dans son élan et il la regarde tendre le plus qu’il lui était possible sa main vers son fils. « NE LE TOUCHE PAS BORDEL NE LE REGARDE MÊME PAS ! » Adieu le masque de sérénité, il aura toujours duré plus longtemps que ce qu’on aurait pu croire. Il n’utilise même pas sa baguette pour repousser le bras d’Elena mais son pied. « ÇA TE FAIT MAL QU’ON T’ARRACHE À TON FILS SALOPE ? ÇA TE FAIT MAL ? FIGURE TOI QUE C’EST-CE QUE J’AI RESSENTI QUAND ON M’A PRIS ARSENIUS. PAR TA PUTAIN DE FAUTE SALOPE ! PAR TA PUTAIN DE FAUTE ! » Les voisins devaient les entendre. Tout Herpo Creek devait les entendre. Rabastan entendait sa voix revenir dans ses oreilles, résonner dans son crâne. Si Elena tentait de protester il ne le remarquait pas. « TU LEUR A JAMAIS DIT ÇA HEIN ? QUE C’ÉTAIT DE TA FAUTE SI LEUR PÈRE ÉTAIT LOIN ? QUE J’ETAIS UN MONSTRE ÇA Y AVAIT PAS DE PROBLEME MAIS QUE TU ETAIS LA PIRE SALOPE DU PAYS ÇA PAR CONTRE TU L’AS GARDÉ POUR TOI HEIN ? » Sa voix était entraîné, il pouvait tenir des heures comme ça. C’était plus le mental qui risquait de craquer avant. « T’ARRIVAIS À DORMIR LA NUIT ? PENDANT QUE MOI JE CREVAIS TOI TU DORMAIS BIEN TRANQUILLEMENT. TA CONSCIENCE NE TE REVEILLAIS PAS TROP ? » Ce n’était ni la voix ni le mental qui venait à manquer mais les mots. Les putains de mots. Il ne trouvait plus rien à dire. Il ne lui reste que cette formule qui le suivait partout. Ce mot qui lui ne l’abandonnait ou ne le trahissait jamais. Ce mot qu’il n’avait pas besoin de crier pour qu’on l’entendre. Alors il pointe de nouveau sa baguette vers elle et chuchote d’une voix cassée : « Endoloris. » Et comme elle crie de nouveau, il oublie que ses enfants sont juste là. Il oublie tout. Il murmure, pour lui-même plus que pour elle : « Je vais te tuer. »





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