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sujet; Beneath the skin (w/Bella #1)
MessageSujet: Beneath the skin (w/Bella #1)   Beneath the skin (w/Bella #1) EmptyMar 6 Oct 2015 - 2:19

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❝ Beneath the skin ❞ Octobre 2002

Ses doigts tremblent le long de la fine porcelaine alors qu’elle achève de prendre l’habituel thé, pause sacrée et inévitable pour sa survie (et potentiellement celle des autres). Fractionner ses heures de travail s’était rapidement imposé comme essentiel. Aussi fort puisse-t-elle vouloir travailler sans aucune interruption, la Hongroise était généralement en proie à quelques baisses de régime en fin de journée. Si la fatigue était nettement moins présente dans les jours ordinaires, elle avait fait le choix stratégique de conserver ces instants de flottement quel que soit son état de santé. Ne pas attirer l’attention. Ne pas sortir d’une routine établie. Transformer peu à peu les contraintes de l’affliction en habitudes illusoires. Donner le change avec une application implacable.

La fin du mois de Septembre colore le bureau d’une froide lumière sous laquelle la louve se surprend à frissonner que ses phalanges relâchent la pression sur la fragile vaisselle. Elle secoue vaguement la tête, vaine tentative pour chasser l’appréhension lui paralysant l’échine. La nervosité ne devrait plus faire partie du paysage depuis des jours et la disparition de la lune. La souveraine argentée n’est pas responsable de son trouble, c’est une toute autre figure qui la remplace dans le cercle infini des peurs de Vayk. Bellatrix Black-Lestrange, aussi redoutable que le suggère son patronyme, aussi terrible que le laisse entendre sa réputation. Du moins était-ce l’étiquette que la Médicomage avait décidé d’accrocher autour de la dévouée Mangemort, ignorant avec un certain brio les dernières rumeurs. Avec une logique inflexible, la Hongroise s’accrochait plus férocement aux faits avérés qu’aux murmures entre les rues. Bellatrix Black était dévouée au Lord. Fait. Bellatrix avait tué Sirius Black.Fait. Bellatrix était une sorcière redoutable qu’il valait mieux ne pas contrarier. Conclusion plus ou moins avérée découlant des faits précédemment relatés. Le reste n’avait qu’une importance relative –Sans compter que lorsque Bellatrix Black venait demander une entrevue médicale, probablement pas pour une prescription d’aspirine, vous n’aviez pas d’autre choix que vous taire et faire semblant de croire que tout allait très bien dans le meilleur des mondes. Le refus n’a jamais fait partie des options possibles.

« Votre rendez-vous de cinq heures est arrivé. » La voix nasillarde de sa stagiaire traverse la porte peu épaisse, tremblement dans le ton, terreur à peine masquée. La réputation qui précède, elle aurait dû s’en douter. La louve se redresse doucement et traverse le couloir, ignorant superbement la jeune femme qui lui emboîte immédiatement le pas.
Cadence de ses pas qu’elle augmente, autant pour semer la stagiaire qui lui colle aux basques que pour rejoindre ledit rendez-vous, le tempérament imprévisible de Lestrange encourage l’expérimage à ne pas la laisser errer trop longtemps dans les locaux. Elle n’aimerait assurément pas voir la moitié de ses internes traumatisée par une mangemorte en liberté, la tirer hors des regards indiscrets, respect infusé de peur à son égard. Ne pas soulever d’interrogations.
Ses doigts lissent nerveusement les plis de sa tenue alors qu’elle s’approche de Bellatrix, sourire constipé ourlant ses lèvres, semblant de chaleur avec lequel elle tente de noyer ses appréhension.
« Bonjour Madame Black- » Pause. Elle ne sait jamais vraiment quand arrêter le patronyme, lequel employer. Dans le doute, elle accole les deux. . « -Lestrange. Heureuse que vous ayez pu venir jusqu’à Ste Mangouste. Ne nous attardons pas ici, j’ai réservé un bureau pour nous. » Son bureau, implicitement. Celui qu’elle a investi depuis quelques années, avec sa décoration sommaire, si l’on omettait l’œuvre d’Arsenius Lestrange, trônant discrètement au-dessus d’une bibliothèque pleine à craquer. Son bureau dont personne n’a jamais osé la chasser tant elle a marqué le territoire.

Vayk aurait convié Lestrange dans ses appartements si elle avait été une personne responsable et courageuse. Or, elle n’était rien de tout cela. Elle préférait largement fuir, se planquer dans la foule, se savoir dans un lieu public au cas où les choses déraperaient… D’un côté comme de l’autre. Quitte à déclencher un esclandre, autant s’assurer de pouvoir jeter d’autres malades entre elle et le chaos.
D’un geste poli, la louve convie Lestrange à prendre place à sa guise sur les fauteuils ou le sofa, elle saura s’adapter à la position de son hôte et préfère de loin de pas lui imposer quoi que ce soit. Bellatrix est le prédateur de la pièce, il ne fait aucun doute. Le chien Hongrois se soumet, courbe l’échine avec application, indolence docile sur les traits lissés à l’extrême. Peur qu’elle relègue dans le fond des entrailles, caboche martelée par l’envie de fuir une des fidèle les plus zélée du Lord. Sa porte d’entrée vers une Elite plus grande (plus brisée, aussi) qu’elle fait pourtant l’effort d’affronter, de conseiller. N’est-ce pas ce que souhaite Lestrange, après tout ? Conseils de l’agneau au loup, de l’effrayée constante à l’effrayante. « Un thé, peut-être ? » Les lèvres se délient enfin alors que la louve traverse la pièce, faisant un detour immense et bien involontaire pour s’approcher le moins possible de sa patiente. « Comment était votre journée ? » Smalltalk, elle sait faire. Pas qu’elle s’en soucie particulièrement mais elle s’attend à ce que ce rendez-vous fasse suite au précédent. Une longue succession de banalités glissant sur sa peau, sursaut au moindre battement de cils de son vis-à-vis. En savoir plus, surtout. Curiosité ineffable électrisant ses sens. Elle ne peut s'en empêcher.


Dernière édition par Vayk Esterházy le Mer 14 Oct 2015 - 20:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Beneath the skin (w/Bella #1)   Beneath the skin (w/Bella #1) EmptyMer 14 Oct 2015 - 19:24

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Rien ne rapprochait vraiment la personnalité de Bellatrix Lestrange avec le visage plutôt commun du docteur Vayk Esterházy. Pourtant, la sorcière se dressait là, apparue du néant des Ténèbres, ses longs doigts robustes tapotant nerveusement le bureau de la stagiaire de Sainte Mangouste. En vérité, rien n’avait été plus commun que la matinée qu’avait passée la Mangemort dans le manoir des Lestrange. Tout semblait y avoir été métamorphosé depuis quelques jours tant l’ambiance morbide et vide avait fait place à une occupation bien plus grouillante et dynamique. On aurait pu trouver l’ancienne détenue métamorphosée si on ignorait les efforts qu’elle avait décidé de faire. Le bout de son nez avait passé la large trappe du grenier, en début de semaine, et une malle d’ébène et de fer de gobelin en avait été extraite dans des tumultes de poussières. Son index droit portait encore la marque de l’aiguille qui lui avait aspiré une goutte de sang, le sang des Black, posée sur les armoiries ouvragées de l’objet. Il s’agissait d’anciens sortilèges de magie noire destinée à protéger des secrets dynastiques. Tant de mystères pour une malle de vêtement. Ainsi, Bellatrix Lestrange inhuma sans doute les résidus d’un passé qu’on croyait perdu. Les reliques, elles les portaient aujourd’hui. Sa garde-robe d’avant la prison avait été oubliée avec déraison. La robe d’un vert mélèze témoignait d’une mode poudrée mais toujours emprunte d’élégant classicisme. Il y avait un certain ravissement d’un âge perdu dans le bustier qui mettait en valeur sa poitrine de cinquantenaire. Si la pièce était ancienne, elle reflétait le mouvement de lignes épurées, d’un tissu sans grandes fioritures mais fait d’un tissu qui rappelait l’humidité écailleuse du lézard. Sa chevelure indomptable se maitrisait sous un chapeau de sorcière porté à l’horizontale et dont les stries rappelaient la mouvance dangereuse des rois serpents. Elle en avait fait l’acquisition peu après sa rentrée en septième année chez un couturier scandinave particulièrement en vogue, à l’époque. Cette simplicité de ton dans un ensemble tout à fait couteux faisait apparaître Bella sous le jour d’une jeunesse retrouvée. Lorsqu’elle adressa un sourire au docteur Esterházy (plus soulagée de la voir enfin venir à elle que contente de cette apparition – il ne fallait pas non plus espérer qu’elle se soit transformée en femme aimable et chaleureuse), on distingua une dentition arrangée par quelques procédés cosmétiques pour sorcière aisée. Il n’y avait plus aucun doute à avoir concernant l’absence de dentiste dans le monde magique lorsque l’on observait un tel effet du tout au tout. Ses joues étaient moins creuses, rendues à leur volume tout à fait convenable par une nourriture variée. Cela n’arrondissait en rien une silhouette qui, en plus d’être redoutée, reprenait des forces de manière trop visible. Cette allure retrouvée contrastait avec la tenue maladroitement lissée de Vayk mais encore davantage à leur premier rendez-vous. Bellatrix ressemblait alors encore à la redoutable détenue, lieutenant du Maitre dont la noirceur s’était emparée de son physique. Cela devait sans doute être étrange de constater un tel changement. La Lestrange avait repris le goût du luxe qui caractérisait sa position d’ainée d’une grande et riche famille. On ne savait dire si c’était une bonne chose. Elle toisa avec sévérité la décoration minime du bureau de la doctoresse sans dire un mot. Son air hostile ne quittait pas son visage taillé dans une pierre anguleuse – pourtant elle n’était pas là en prédatrice. Il s’agissait de son apparence normale, forgée par des guerres dont elle était sortie victorieuse. « Si vous aviez quelque chose de plus fort, ce serait bien mieux » lâcha-t-elle en s’attardant dans le regard de Vayk Esterházy avec une expression indescriptible. « Hydromel ou whisky pur-feu feront l’affaire. Vous devez bien avoir ça quelque part. Votre stupide stagiaire pue l’éthanol. Je suis sûre que ce n’est pas la seule chose alcoolisée de votre entourage. » Aimable vous dis-je la Lestrange qui avait pris place dans un fauteuil face au docteur. Elle renifla l’air avec dédain. Elle détestait les hôpitaux pour elle autant qu’elle adorait y gonfler le service psychiatrique par ses victimes, dont certaines devenues des légendes de ses hauts-faits. « Ma journée était sans doute moins intéressante que la votre. Aucune "atrocité" (elle mima les guillemets nonchalamment pour signifier que ce mot n'avait du sens que pour les autres). Néanmoins, j’ai eu une entrevue avec le Magister. Rien qui vous concerne. Et la votre ? » Elle tâchait d’être polie même si une Bellatrix maitrisée était une impératrice suffisante de l’arrogance.
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MessageSujet: Re: Beneath the skin (w/Bella #1)   Beneath the skin (w/Bella #1) EmptySam 24 Oct 2015 - 1:54

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❝ Beneath the skin ❞ Octobre 2002

Alors que ses iris détaillent scrupuleusement Bellatrix Lestrange et sa tenue surannée, Vayk regrette brièvement de ne pas lui avoir fait de compliment sur ses choix vestimentaires.  Elle aurait trouvé là un parfait prétexte pour s’attarder sur les plis d’une robe à l’apparence somme toute intéressante, plutôt que soutenir le regard insondable de son hôte alors qu’elle formule une demande que la louve doute pouvoir satisfaire. Elle préfère s’éloigner, animal prudent qui se soucie du danger, conscience aigüe des rapports de force régissant leur relation. Le regard est tendu, la nuque aussi et sa démarche ne tarde pas à adopter la même souplesse robotique.
« Si vous aviez quelque chose de plus fort, ce serait bien mieux.  »  Elle n’a pas plus fort, à vrai dire – si, elle a du café, qui est par définition plus fort que le thé mais elle doute que ce soit ce que Bellatrix entend par là –. Elle détourne les yeux pour se mettre en quête d’un breuvage apte à étancher la soif du Lieutenant dévoué. « Hydromel ou whisky pur-feu feront l’affaire. »
Grimace incontrôlée, les dents de la louve mordent l’intérieur de sa lèvre. L’électrochoc provoqué par la douleur lui arrache un couinement qu’elle étouffe dans une fausse quinte de toux mal interprétée. Lestrange la dépossède assurément de tous ses moyens, même les plus élémentaires. «  Votre stupide stagiaire pue l’éthanol. Je suis sûre que ce n’est pas la seule chose alcoolisée de votre entourage. »  D’un hochement de tête appréciateur, la Hongroise concède le point pour sa stagiaire et la malheureuse odeur que la plupart de ses internes dégageaient récemment. Elle avait été  légèrement trop intransigeante ces derniers temps et ils en étaient venus à se noyer littéralement sous les arrivages d’alcool médical. Néanmoins, elle n’allait pas servir de l’éthanol pur à Bellatrix Lestrange, elle avait encore un minimum de bon sens. Quoi que…
La reprise posée d’une conversation banale lui donne une prise concrète pour reprendre pieds et cesser de paniquer comme une biche acculée par une meute. Elle passe sous silence la façon qu’a Bellatrix d’évoquer le Lord, les faits et gestes des Mangemorts. Et malgré elle, un sourire ironique passe sur ses lèvres à la mention marquée d’ « atrocité », différence de perception assumée par la Lestrange qu’elle ne peut lui reprocher. Elle est à la hauteur de sa réputation, voilà tout.
Inspire. Expire. Le calme empirique qui reprend peu à peu ses droits, les traits de nouveau figés sous le marbre placide alors que son cerveau se remet enfin à fonctionner, recherche d’une solution, d’une échappatoire.
« Je dois bien avoir quelque chose pour vous…» Elle ment dans un souffle tout en se redressant, ses doigts lissant de nouveau les plis froissés de sa tenue. Vayk Estherazy ne boit pas, c’est un fait plus ou moins connu qui conduite la plupart de ses hôtes à préférer le paquet de thé à la bouteille de whiskey lorsqu’il s’agit de lui offrir quoi que ce soit. Pour autant, il est encore quelques ignorants encore capables de lui offrir de l’hydromel en croyant bien faire. De ceux-là, elle envisageait de s’en débarrasser ou plus simplement de leur signifier qu’ils faisaient fausse route depuis des mois, reléguant leurs présents dans le fond d’un placard si bien caché qu’elle en avait oublié son existence. Mais avec Lestrange s’ajoutant à la liste de ses patients, elle allait peut-être revoir ses objectifs.
Elle revient avec deux verres – elle n’allait pas incommoder Bellatrix en buvant du thé, cela reviendrait à la traiter indirectement d’ivrogne- et une bouteille encore neuve d’hydromel vieilli qu’elle présente vaguement à la sorcière, bien qu’elle doute qu’elle soit très regardante sur la question.
« Je crains que, de nous deux, vous soyez celle avec la journée la plus palpitante. » Répond enfin la louve une fois assise, tout en tendant un verre ambré à Lestrange. « Quelques sales plaies ouvertes mais rien qui ne soit digne d’intérêt. » pas mal de sang, détail volontiers passé sous silence, souvenirs sanglants qui l'assaillent, dérangeantes images qu'elle se prend à imaginer avec un délice malsain. « Nous n’avons perdu aucun patient venu des urgences, c’était une bonne journée. » Qu’elle lâche avec la neutralité terrible de ceux qui flottent dans l’indifférence quant à l’existence des autres. Sauver des vies n’est pas son rôle, ne l’a jamais été. Elle anéantit le mal à la racine et celui qu’elle doit traiter se cache dans les prunelles folles de Bellatrix Lestrange, bien qu’elle n’ait pas la moindre idée de sa nature profonde. La Hongroise se perd un instant dans le regard indéfinissable, les démons qui dansent dans les iris. « De quoi souffrez-vous, exactement Madame Lestrange ? » Laisse-t-elle enfin tomber, passant au sujet principal avec la brutalité qui la caractérisait quand il s’agissait d’approfondir un cas clinique. Portés par la crainte, ses yeux ont pourtant dérivés vers la composition d’Arsenius Lestrange, qu’elle se félicite, pour une fois, d’avoir placé là. Pour une fois qu’un lapin vêtu comme une citrouille produit un effet autre que grotesque sur sa personne… « Notre première entrevue m’a permis de comprendre que vous aviez besoin d’une aide médicale, ce que j’ai accepté de vous apporter sans aucune hésitation. Mais j’ai désormais besoin de cerner plus précisément vos symptômes. » Sa voix perd de son intensité, elle n’est plus vraiment certaine de vouloir continuer avant même d’avoir débuté. Elle laisse tomber son regard dans le fond de son verre de whisky dont elle absorbe brièvement une gorgée pour se donner un semblant de contenance. Mauvaise idée.


Dernière édition par Vayk Esterházy le Mer 25 Nov 2015 - 9:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Beneath the skin (w/Bella #1)   Beneath the skin (w/Bella #1) EmptyJeu 5 Nov 2015 - 10:06

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Elle ignora totalement le verre tendu et n’écouta que d’une oreille bien inattentive le détail de la journée de Vayk Esterházy. Sa main redoutable se referma plutôt sur le goulot de la bouteille d’hydromel vieilli qu’elle porta à sa bouche pour une boire une longue gorgée. Ce n’était pas un docteur qui allait la juger, après tout elle était tenue par le secret professionnel et si elle osait parler… Bellatrix Lestrange n’avait néanmoins pas un problème d’alcoolémie. Elle appréciait juste ce sentiment de brûlure d’estomac que conféraient les boissons plus fortes. Cela l’emplissait d’encore plus de franchise mais bien moins de self control. La question tomba comme un couperet, échappée de la bouche de la médicomage avec une brutalité peu commune. Il n’y avait eu aucune transition et cela fit sourire la Mangemort. Alors qu’elle ressentait par expérience la tension des nerfs de Vayk, elle n’avait pas anticipé cet éclair d’audace qu’elle apprécia à sa juste valeur. Elle eut ce sourire fou de fillette qui regarde un beau garçon passer, s’enfonçant davantage dans le fauteuil sur lequel elle s’était installée. Ce génie soudain et cette marque de bravoure s’estompa par la suite, flamme qu’on souffle lentement pour en comprendre la disparition soudaine. Avec lui, les zygomatiques de Bellatrix relâchèrent son sourire. Elle s’éclaircit la gorge en replongeant dans sa bouteille d’hydromel dérobé au domaine public sans une once de retenue. « Vous êtes lâche Vayk  Esterházy, s'exclama-t-elle d’un ton amusé en fixant la sorcière avec une démente intensité, c’est pour ça que je vous ai choisi pour cette tâche ».

Elle se leva, délaissant son fauteuil au profit d’une marche anxieuse – qui n’avait rien d’improvisée cela dit. Bellatrix Lestrange accumulait les anomalies mentales, son esprit comparable à une épave à la dérive lors d’une tempête tropicale. C’était une sociopathe qui réagissait à l’ennui avec une rare puissance. Merlin seul savait quel désastre elle pouvait causer dans le bureau de Vayk si celle-ci ne se réveillait pas davantage. Magnanime, l’ancienne détenue décida de rester sage, du moins encore quelques minutes, le temps de savoir si celle qu’elle avait spontanément choisi pour l’aider allait faire preuve de davantage de vivacité. Bella avait connu des cadavres bien plus bavards, des défunts bien plus vifs. C’était sans doute normal lorsqu’on était la favorite du Maitre des Ténèbres. « Docteur Esterházy, vous me connaissez, du moins j’ose espérer que vous avez entendu parler de moi. » Elle tournait autour de Vayk comme un vautour mais elle ne la regardait en rien. Son attention se plaisait à se concentrer sur le tableau qui trônait dans ce bureau. Il était laid, enfin, pas transcendant du tout. Rien à voir avec le raffinement des trésors enfouis dans le coffre de la famille Black. « Alors vous savez que j’ai un léger problème de concentration . » Elle chuchota avec empressement les derniers mots pour n’alerter personne d’autres de l’objet de sa consultation à l’hôpital Sainte-Mangouste. « Je ne peux pas me permettre d’être inattentive au vu de notre situation ». Bien-sûr, elle ne parlait pas d’elle et du docteur Esterházy. Etrangement, elle avait à l’esprit le couple qu’elle formait avec Rodolphus et leur position au sein de la complexe famille Black-Lestrange.

Bellatrix Lestrange s’était assise derrière le bureau appartenant à la médicomage et fouillait dans ses tiroirs qui s’étaient ouverts sous le commandement de sa baguette. Il n’y avait que les moldus pour tendre le bras. Elle s’arrêta net en parcourant les dossiers et autres effets personnels auxquels Bellatrix ne portait que peu d’attention. Vayk n’oserait pas lui demander de cesser cette activité, par peur ou par éducation. D’un geste de la baguette en noyer, son sac traversa la pièce. Plongeant sa main à l’intérieur, la Mangemort en sorti un morceau de viande à peine cuit, d’une bonne épaisseur et dont le sang n’était empêcher de se rependre que par l’épaisseur de sa composition. « Cadeau. Vous me mentez, vous mourrez. Vous me manipulez, vous mourrez. Vous fuyez, vous mourrez. Je veux la priorité des rendez-vous, quelque soit ce que vous avez à faire. Si je repasse encore par votre assistante, je la tue et vous mourrez. Ici, pas de chichis, de bonne éducation ou d’inutiles politesses. Vous êtes vous, je suis moi. Entières. » Elle n’attendait aucune réponse. D’un geste du menton, un large sourire aux lèvres, elle désigna le beau morceau de steak gisant sur le bureau. « Mangez, je sais que vous en avez envie. Vous n'envisagez pas de me décevoir, Vayk. »  
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MessageSujet: Re: Beneath the skin (w/Bella #1)   Beneath the skin (w/Bella #1) EmptyDim 8 Nov 2015 - 2:42

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❝ Beneath the skin ❞ Octobre 2002

La Hongroise tente vaguement de masquer la toux générée par le whisky derrière une grimace légère. L’alcool n’est pas son fort, elle le sait mais la crainte de sortir des rangs la conduit parfois – souvent – à faire ce qu’elle considère comme profondément stupide. Elle tique, ouvertement, lorsque ses yeux attrapent la vision d’une Bellatrix s’emparant de la bouteille. Après tout, peut-être que l’éthanol pur aurait été un choix tout aussi judicieux pour quelqu’un qui n’appréciait visiblement pas l’alcool pour son goût. Elle aurait au moins pu réserver sa bouteille pour quelqu’un dont elle se considérait autrement plus proche…
Le sourire tranchant la face de Bellatrix lui procure un sentiment d’horreur pure, une inquiétude certaine comme elle en a rarement éprouvé. Monsters are real et l’un d’eux se trouve face à elle, souriant comme une poupée cassée. « Vous êtes lâche Vayk  Esterházy, c’est pour ça que je vous ai choisi pour cette tâche. » Si la Louve piaffe d’indignation, son hôte hoche la tête avec un calme composé. Elle ne peut qu’approuver cette déclaration. Vayk est lâche et il n’est pas nécessaire d’être devin, empathe ou doué d’un quelconque don pour le deviner. Chaque geste transpire la peur et elle s’applique à faire en sorte que le rapport de force de se renverse jamais. Elle n’est qu’une proie pour le danger qui rôde, elle offre sa gorge à qui souhaitera la déchirer. Aussi tressaille-t-elle en voyant la Lestrange se dresser de toute sa hauteur. Elle craint d’avoir mal joué ses cartes, d’avoir généré une tempête dans l’esprit dérangé de Bellatrix, si sensible à la moindre perturbation dans l’atmosphère. Le manège est lent, la démarche erratique mais organisée en cercles savamment étudiés que Vayk se plaît presque à détailler. Si la mangemort était une créature magique, nul doute qu’elle serait un sujet de choix, un prédateur redoutable à la démence terriblement intelligente.
« Je ne suis pas une combattante.  Croit-elle bon de justifier pour arrondir les angles, noon sans quitter la femme du regard, la Louve aux aguets battant la mesure tout près de ses tympans.   mais ma loyauté vous est acquise. » Bellatrix ne semble pas lui porter attention. Bellatrix tourne autour d’elle comme un oiseau de proie, un vautour qui pourtant n’aurait pas d’intérêt pour la maigre créature qu’il menace par sa simple présence. Un rapace conscient, certainement, qu’elle ne peut lui échapper. Un hochement vigoureux de la tête accueille la question sous-entendue sur la réputation de la favorite du Lord, la dernière terrible des Black. La Hongroise se lancerait dans un discours enlevé sur les exploits guerriers de la Mangemort si elle ne se sentait pas aussi menacée. « Alors vous savez que j’ai un léger problème de concentration. » L’empressement dans les derniers mots suggère qu’il s’agit bien plus que de concentration mais Vayk se garde de relever l’erreur autant qu’elle s’abstient de tout commentaire sur la phrase suivante qui n’a aucun sens à ses yeux. Bellatrix était venue la voir de son plein gré. Et la concentration n’avait absolument rien à voir avec la situation présente. Mais la Hongroise se contente d’esquisser un nouveau mouvement approbateur de la tête et de se retrancher derrière son rôle d’observatrice, masquer la peur derrière l’intérêt médical porté à une patiente en demande d’aide.
Elle a toujours procédé ainsi et ne changerait pas pour tous les mangemorts du monde. Vayk Esterházy est une créature grégaire que l’habitude rassure, les procédures scrupuleusement suivies sont là pour lui donner un cadre rassurant, une frontière à laquelle se heurter, s’accrocher quand tout semble lui glisser hors d’atteinte. Le regard dur et scientifique de la médicomage retrouve sa contenance habituelle et elle se concentre enfin sur son sujet d’étude. Lestrange fouille ses dossiers, explore comme un animal qui découvre son nouveau territoire et Vayk ne peut s’empêcher d’exhaler un grondement menaçant, étouffé derrière la toux fictive. Sa Louve s’indigne à l’idée de devoir céder une partie de son territoire à la Gorgone qu’incarne Bellatrix pour trouver un semblant d’équilibre entre leurs deux forces. Elle demande bataille et procès face à la loi du plus sanguinaire. Procès que Vayk est certaine de perdre sans la Lune à ses côtés. Procès qu’elle n’est pas prête à donner.

Soudain une odeur familière – qui ne devrait pas l’être – vient dérégler l’atmosphère, affoler les sens jusque-là seulement perturbés par la peur et la menace. Métalliques, les effluves de sang traversent la pièce pour faire naître la faim intarissable de la louve et le malaise inévitable de son hôte. Elle s’agite, se crispe et son visage perd de sa superbe. Le calme rationnel laisse rapidement place à une confusion horrifiée et les deux perles sombres trouvent l’objet du délit entre les doigts de la Lestrange qui met en place les termes de son contrat. Avant même qu’elle ne l’ait réalisé, la Hongroise s’est redressée et a avalé les quelques mètres qui la séparait de son bureau. Elle s’arrête pourtant à deux pas, près de la bibliothèque, pour en fixer les livres et ne pas avoir à croiser les prunelles folles de la Mangemort.

Elle lui aurait tout donné quoi qu’il arrive, elle avait tout fait correctement pour paraître si inoffensive que Bellatrix elle-même avait souligné qu’elle était d’une lâcheté exemplaire. Alors pourquoi ? Chaque sentence provoque un mélange d’indignation et de crainte abyssale et Vayk doit faire appel à toute sa force pour rester stoïque, ses phalanges trouvent le bois d’une étagère pour s’accrocher et s’y enfoncer lentement. Elle ne veut pas mourir, c’est un fait indéniable. Pour sa secrétaire, c’est une toute autre histoire. Mais pas elle. Pas avec tout ce qu’il lui reste à accomplir, pas avec sa place à reprendre au sein du clan. Aussi inutiles puissent être les menaces de Bellatrix, elles la touchent en plein cœur. Jusqu’à ce que le couplet meurtrier s’achève, trouvant un écho morbide chez le monstre lentement remonté des abysses à chaque promesse de sang, chaque appel à la furie. « Ici, pas de chichis, de bonne éducation ou d’inutiles politesses. Vous êtes vous, je suis moi. Entières. » Elle rugit, la louve, au fond de la gorge de sa faible entité humaine. Elle rugit et elle piaffe d’impatience à l’idée d’être entière, libérée sur l’ordre péremptoire lâché par la Lestrange. La Hongroise fait volte-face et ses iris emplis d’envie se fixent sur la pièce de steak qu’elle lui propose en repas avec l’ordre associé de ne pas faire naitre la déception.
Qui êtes-vous pour savoir ce dont j’ai envie. Résonne la question, le reproche perdu dans l’esprit en pleine tempête.« Décevoir ne fait pas partie de mon vocabulaire, Madame Lestrange. » Elle marmonne à la place avant de déglutir avec difficulté. Elle n’est que déception ambulante. L’échec est une douleur lancinante qui s’impose à son esprit par vagues successives, souvenirs de nuits d’horreur, de sang sur les main. Elle s’approche du bureau avec réticence et fait venir à elle une assiette et des couverts, toujours gardés pour les repas du midi (dans les rares occasions où elle a le temps de s’arrêter). Quitte à s’humilier, autant le faire proprement.
Dès les premières bouchées, le dégoût s’efface au profit d’un plaisir sous-jacent mais la Hongroise tente autant qu’elle le peut de le simuler, exagérant chaque grimace, chaque mimique. Le sang et la viande crue se mélangent en un cocktail savoureux dont la Louve se repaît avec un plaisir certain, faisait naître un frisson effrayé à l’hybride qui s’arrête à la moitié. Les yeux clos, elle cherche à répliquer, ne pas subir. La bête dominante éveillée par les ordres de Bellatrix réclame ardemment une bataille pour son territoire. Elle martèle l’esprit d’images équivoques, de courses haletantes dans la forêt pour lancer la chasse, les combats sanglants à la force des crocs.

Les prunelles ambrées s’ouvrent sur Bellatrix vers laquelle la louve pousse l’assiette à demi-remplie. « Est-ce ainsi que vous demandez de l’aide, Bellatrix Lestrange ? Le spectacle vous plaît-il ? » Qu’elle crache presque avec rancune, tirant de toutes ses forces sur les liens mentaux du monstre pour l’empêcher de s’installer dans ses pensées. « Il serait impoli pour moi de terminer totalement une pièce d’un telle taille, je vous en prie, joignez-vous à moi. » La lueur d’intérêt reprend progressivement place au fond des prunelles sauvages qu’elle pose sur la Lestrange, se mêlant à l’excitation à peine voilée. « Soyez vous-même. Ce n’est pas moi que l’on soigne. » Elle lui rappelle qu’elle est là en qualité de médecin et non pour être mise à mal par un lieutenant du Lord. Elle n’a pas besoin d’être entière, quoi que puisse en penser Bellatrix. Avec un calme glacial, Vayk tente de reprendre les rênes de l’entrevue, de son être, double-combat dont elle n’envisage de perdre aucun round.
Malgré la situation inconfortable, elle cerne mieux les problèmes de « concentration » évoqués par Bellatrix un peu plus tôt. Et comme pour toute chose, toute expérience, la Hongroise entend pousser jusqu’au bout, jusqu’à l’os pour mieux sonder. Toucher le problème pour le régler, même si cela signifie mettre les doigts dans le sang et le napalm.

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Dernière édition par Vayk Esterházy le Dim 8 Nov 2015 - 19:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Beneath the skin (w/Bella #1)   Beneath the skin (w/Bella #1) EmptyDim 8 Nov 2015 - 15:45

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« Qui je suis pour savoir ce dont vous avez envie ? » La question qui galopait dans la tête de la Hongroise n’avait pas échappé à Bellatrix Lestrange, talentueuse legilimens. Son rire rauque, emprunt de caquètement et empruntant des sonorités aux morceaux classiques pour orgue et clavecin résonna dans le bureau en de multiples échos et dévoila des dents aussi ravagées que son esprit. Voir ce spectacle de l’animal Vayk qui se révélait par l’odeur du sang était délicieux voire jouissif pour l’ancienne détenue d’Azkaban ; la perte de contrôle, c’est ce qu’elle cultivait avec passion. Les chiens étaient tous les mêmes sans doute, attirés par de la bonne viande et animés de l’instinct de préservation. Ses pupilles dilatées par l’excitation de voir son dessein se réaliser, Bellatrix observe son médecin graviter irrémédiablement vers le morceau de viande, prédatrice regardant un autre genre de créature, plus imprévisible qu’elle à la simple mention de l’hémoglobine. La lutte contre sa propre nature, ce que l’ainée des Black n’a pu qu’expérimenter avant d’embrasser sa démence, demeurait un divertissement fascinant, surtout lorsqu’il aboutissait à une situation de tension.

Oui, notre Mangemort était envahissante, souffrant de dérèglements infantiles profonds et pervers. Elle n’en demeurait pas loin la Favorite du Maitre et son élève, peut-être sa seule élève, dans l’approche des abîmes de la magie. Ce n’était dés lors pas étonnant de la savoir maitresse des plans les plus tordus et malsains. Ses impressions se révélaient justes au ressentir d’une atmosphère martiale. De son propre avis, Bellatrix Lestrange ne craignait un Loup que s’il venait avec sa meute. Alors, gérer une doctoresse sous sa forme humaine et seule, voilà qui se révélait être un jeu d’enfant. Cela n’empêchait en rien d’apprécier une ambiance particulière et dans laquelle la sorcière se sentait terriblement à son aise. A l’invitation de Vayk, Bella s’installa devant le repas sanguinolent. Ses yeux étaient fascinés par cette pièce de bœuf à moitié entamée. Quelque chose la fit tressaillir cependant. Partager un repas avec une enfant de la lune la dégoutait profondément. Elle était folle mais pas mal éduquée. Seule sa nièce avait été assez inspirée pour s’approprier plus qu’un déjeuner avec un loup. Résultat, un sale hybride était né, mélangeant encore davantage le sang des Black dans l’impureté et l’abomination. La Mangemort avait repris un air dur et impitoyable. Elle n’aurait pas de mal à faire souffrir son thérapeute si celle-ci s’avérait insuffisante. Voilà la vraie raison de ce choix et personne de sensé ne lui en tiendrait gré si elle tuait une créature aussi dangereuse. En revanche, si les soins prodigués étaient efficaces, un secret serait gardé jalousement. Bellatrix Lestrange regarda intensément le fond des prunelles de la Hongroise et tandis la main pour s’emparer du couteau. L’entendement, ses longs doigts se refermèrent sur le manche froid et desserrèrent l’emprise de la poigne de l’autre femme. Prendre le couteau de la louve aussi délicatement comportait quelque chose de malsain. Sa mine sérieuse esquissa un petit sourire qui n’était que l’ombre de la jubilation qui habitait l’esprit de l’Anglaise. L’instrument était enfin en sa possession et pourtant elle ne lâchait pas la main de Vayk Esterházy.

Ses joues se gonflèrent de rage et ses yeux s’exorbitèrent lorsqu’elle planta le couteau au travers de la paume du docteur, répandant sur sang sur le bois du bureau. En tirant sur la main de son hôtesse, Bellatrix Lestrange s’était assurée une surface de chair suffisamment plate pour enfoncer l’acier avec assez de force. De sa main gauche, elle maintenait la lame ; de sa main droite, elle étouffait les éventuels cris de sa thérapeute. Il suffisait de lâcher pour s’apercevoir que l’arme s’était logée dans le bois. La louve ne pouvait pas soulever sa main, même si la Mangemort abandonnait son couvert – ce qu’elle ne fit pas. Toujours plongée dans le regard du docteur, elle se lécha les lèvres, toujours furieuse. L’odeur de ce sang là était bien plus intéressant, plus épais et surement plus savoureux pour une lycanthrope. Elle ne se risquerait pas à gouter un sang hybride même si elle était folle à lier. A la place, elle tourna la lame sur elle même pour être sûre de faire des dégâts au sein de la main de la créature. « Sale chienne ! » dit-elle dans un cri à arracher des frissons au plus brave des Gryffondors, « Maintenant que tu t’es abandonnée au sang, on va faire un petit voyage ». A la place de lui couvrir la bouche, elle lui tira les cheveux en arrière, la forçant à la regarder. Bellatrix Lestrange pénétra dans l’esprit de Vayk Esterházy comme un bulldozer, afin de lui montrer ce qui résidait dans sa propre tête. Se projetant en sa thérapeute, le décor sembla changer. On reconnaissait des éléments du bureau de Sainte-Mangouste, comme l’horrible peinture d’Aramis ou les étagères pleines de livres. La bouteille d’alcool se trouvait toujours aux côtés de sa propriétaire. Néanmoins les murs, désormais faits de pierre noire et lisse, sortaient du néant. De la fenêtre, on entendait le murmure sourd de la mer en rage, s’écrasant contre les falaises. Enfin, dans un coin de la pièce, non loin des deux femmes, le souvenir d’un des gardiens de la prison, vêtu de capes sombres, s’était matérialisé. Se mêlant à l’odeur étouffante du sel de mer, des effluves, de saletés et d’urine, jaillissaient en vagues successives à leurs narines. Ce qui était le plus spectaculaire dans cette vision projetée comme un cinéma dans un cerveau demeurait la main intacte de la thérapeute - pourtant bel et bien amochée dans la réalité - et l’absence de douleur qu’elle ressentait très certainement, anesthésiée dans son propre corps. Bellatrix Lestrange l’avait emmenée bien loin dans l’expérience de la Légilimencie et chacun pouvait se demander quelle torture pouvait être faite par cette femme ou par son Maitre aux esprits des plus faillibles. « Inutile de vous dire où nous sommes » lâcha-t-elle en jubilant. Elle semblait tellement s’amuser
 
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MessageSujet: Re: Beneath the skin (w/Bella #1)   Beneath the skin (w/Bella #1) EmptyDim 22 Nov 2015 - 2:46

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❝ Beneath the skin ❞ Octobre 2002

Les épaules de la louve s’affaissent sous la violence de la rieuse, viol éhonté de ses pensées assassines. Lestrange est du genre à penser tout haut ce que les autres pensent tout bas. Pensées des autres comprises. La Hongroise frissonne mais garde le menton haut, presque trop fière de sa propre outrecuidance, agitée par la prédatrice à la fierté frondeuse. Entre la froideur qu’elle se compose, ployant sous le regard sévère de Bellatrix, et l’ardeur jalouse, Vayk ne se reconnaît plus. Ni dans ses mots ni dans ses gestes. La situation semble lui échapper et toutes ses tentatives de la ramener sous son contrôle lui semble de plus en plus vouées à l’échec. Provoquer pour obtenir ce qu’elle veut de la Lestrange n’est qu’une tentative désespérée, une de plus. Elle étouffe les cris, les grognements, les instincts qui lui bourdonnes aux oreilles avec une intensité croissante, une horreur perpétuelle. Elle redevient l’agneau qu’elle s’évertue à être. L’appel à la bataille est soigneusement enfermé, cloisonné derrière le sourire lâche et le masque impassible.
Puis soudain l’accalmie, tremblante, lancinante, silencieuse. Dangereuse alcôve dans laquelle elle s’enfonce. La douceur avec laquelle Bellatrix s’empare du couteau contraste avec la tempête qui lui déchire les iris et bêtement, la Hongroise la laisse faire. Elle entrevoit le dialogue, l’abnégation, la Lestrange se tempère d’elle-même, accepte le retour d’invitation. Les œillères portées bien haut, Vayk exhale même un soupir léger, presque rassurée de ne pas avoir provoqué son ire plus que de raison. Un sourire pour un autre, la louve se perd dans la confusion et le typhon qui fait rage sur les traits de la mangemort. Lire les visages lui paraît plus simple, habituellement. Mais Bellatrix n’a rien qui puisse la rattacher à l’ordinaire, aux modèles préétablis. Dans un sens, Vayk se félicite d’avoir sous les yeux l’un des cas psychologique les plus fascinants que Londres puisse abriter. Dans un autre… elle a peur. Terriblement peur. Lestrange est une rafale, un tsunami, une marée à géométrie variable et la louve n’a jamais appris à répondre, à ériger les bonnes défenses. Alors elle sourit. Bêtement.

Ses lèvres s’entrouvrent pour formuler un message alors que le couteau s’enfonce dans sa chair. Le hurlement qu’elle émet se bloque au fond de sa gorge, arrêté par la vague de douleur lancinante et dévastatrice. La louve hoquette entre les doigts fermement serrés de Bellatrix, le paysage se brouille et tangue. La haine remonte et s’incarne en grognement féroce, écume aux lèvres se nourrissant de la souffrance de la bête acculée. Elle se débat, se cambre sans pour autant trouver d’issue. Hors de son corps, hors de sa vie, hors de son existence. Vayk s’est toujours pensée terriblement résistante à la douleur pour en faire l’expérience désagréablement récurrente tous les mois. Qu’elle se fourvoyait. Qu’elle se mentait. Les affres physiques trouvent un écho lancinant dans sa chair, au plus profond de ses os, une mélodie dissonante qui s’ouvre sur un concerto de hurlements bestiaux étouffés par la main assurée de la Lestrange. Il y a une différence entre sentir son corps se briser de l’intérieur et la vision d’un membre transpercé.
Le tour appliqué au couteau dans la plaie béante provoque un haut-le-cœur, un frémissement terrifié à l’idée de perdre l’usage de sa main. Elle inspire. Elle essaie. L’odeur de son propre sang l’hypnotise et l’attire, la dégoûte et la repousse. La louve hurle du plus profond de ses poumons, des mots et des insultes qui ne trouvent que l’écume pour s’y mêler, que la rage de Bellatrix pour résonner. « Sale chienne ! » Le cabot Hongrois frémit sous l’insulte, le cri lui déchirant les tympans comme l’honneur. Elle se recroqueville encore un peu plus sur son bureau, sa paume transpercée agitée de soubresauts nerveux véhiculés jusqu’à ses doigts, l’autre main laissée inerte, à l’abandon. Elle n’essaie même plus d’opposer une quelconque résistance, orgueil arraché, fierté meurtrie. Même la Louve entre ses reins a cessé de gronder. Pour mieux revenir, sans doute. Mais sans elle, Vayk n’est plus qu’un chien, bâtarde soumise sous les coups du plus puissant, sous les ordres du dominant. Les yeux fixés sur la plaie ouverte, elle implore désespérément le double inhumain, le supplie de revenir. Elle a besoin de lui, de sa laideur et de sa force haineuse. Elle a besoin de se réfugier dans les envies sanguinaires. Loup y es-tu ?.

Forcée par son bourreau, la Hongroise croise le regard fou et empli de haine, elle la sent enfoncer des portes ouvertes, abattre les dernières barrières qu’elle avait pris la peine d’ériger. Le hurlement blessé se meurt à la frontière de ses lèvres et ses yeux s’ouvrent à nouveau sur le décor modifié. D’instinct, elle s’écarte immédiatement de Bellatrix, assaillie par les odeurs et les sons. Iode. Urine. Crasse. Les sens de la louve s’éveillent à nouveau alors que ses yeux affolés parcourent les murs. « Inutile de vous dire où nous sommes. » La Hongroise fait volte-face, incendiaire et brutale. Ses doigts paniqués se pressent contre la paume qui devrait être meurtrie, irradiant de douleur. Rien. Le néant obstiné, presque rassurant. « Azkaban. » Elle tremble e tous ses membres, encore, mais sa voix tient bon. Le constat n’est pourtant pas si catégorique, le ton est vague. Elle ne connaît d’Azkaban que l’extérieur, que ce que l’on a bien pu lui raconter et ce qu’elle a bien voulu lire ou écouter. Le cercle des horreurs dont elle a toujours préféré se tenir bien loin, la justice n’est pas une valeur que les Esterházy cultivent ardemment. Ils ont leur propre vision mais se prévalent du greater good pour lui préférer la protection égoïste d’un clan à grande échelle. Vayk n’a jamais vraiment entendu les histoires, pas plus qu’elle ne s’est apitoyée sur l’horreur vécue entre les quatre murs. Pourtant, si Bellatrix l’a emmenée à cet endroit précis après avoir pris la peine de l’épingler à son bureau comme un vulgaire papillon, elle a forcément ses raisons. Et c’est une curiosité nouvelle qui gratte à la porte de son esprit meurtri, un élan malsain pour les suppliciés, bien loin de ses objectifs personnels.

La louve fait craquer les os de ses épaules, tendues par le stress et l’appréhension. Son regard se fixe enfin sur la Lestrange après avoir fait un bref tour du décor et des évènements se déroulant sous ses yeux. Elle n’est pas certaine de comprendre, il va lui falloir un traducteur.  « Montrez-moi, madame Lestrange, je vous en prie. » L’opportunité se dessine, égoïste et pernicieuse, de glisser sous la peau de la bête les images malsaines qu’elle réclame. De partager les carnages avec plus monstrueux. « Nous ne sommes pas là pour enfiler des perles, je suppose. Vous avez forcément une idée derrière la tête alors ne vous privez pas. » Le port altier, la louve retrouve l’attitude arrogante qui fait son essence, les peurs mises de côté. Trop coulante entraine des menaces de mort, trop fière et se retrouve avec un trou béant dans la main. L'équilibre est encore à trouver. Malgré la terreur encore palpable, l'idée qu'elle soit réellement en train de se vider de son sang sur son bureau, Vayk tente de mener la consultation jusqu'au bout. S'engager auprès de la plus fidèle du Lord ne se fait pas à la légère. Bien qu'elle se sente la main légèrement forcée, elle ne peut qu'avancer.
La louve provoque à dessein, encore, sur un autre registre. Mais elle ne craint plus grand-chose, physiquement s’entend. Si Lestrange se plaît à lui déchirer la conscience, qu’elle essaie donc. Vayk ouvre les portes jusqu’à la louve, jusqu’aux nuits sanguinaires. « Est-ce votre souvenir ? » Elle n’est plus sûre de rien avec la magie noire.


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MessageSujet: Re: Beneath the skin (w/Bella #1)   Beneath the skin (w/Bella #1) EmptyLun 23 Nov 2015 - 14:05

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Tout cela n’était qu’une projection bien trop fidèle. Aux odeurs salines se mêlaient les relents de fluides humains et inhumains. La brique noire de saleté portait les traces de mains ensanglantées, ces stigmates des premiers mois de prison lorsque l’attente avait fait place à la fureur d’un animal en cage, confronté aux heures interminables de sa détention. Tout ce désespoir habitait encore ce souvenir et pourtant c’est d’un air fier que Bellatrix Lestrange annonça en chuchotant : « Ma cellule, oui, la mienne ». La démence forçait son visage à se débrider. Son air exalté défiait jusqu’à son apparence. Les images dans l’esprit de Vayk se transformaient en des choses bien trop réelles. La froideur du Détraqueur se ressentait désormais au creux même des ossements des deux femmes. Les rares traces du bureau médical s’effaçaient indifféremment et les murs semblaient se rapprocher. Des barreaux les isolèrent du Gardien d’Azkaban, et une seule banquette de pierre froide accueillit la Lieutenant du Magister, encore vêtue de ses riches vêtements dans la case exiguë, seule demeure pendant de très longues années. L’épouse de Rodolphus semblait bien trop à l’aise dans cet endroit puant, flirtant de l’index avec les lignes gravés dans la roche, décompte des jours, peut-être des semaines passées dans cet endroit, mangeant du très vieux pain lorsqu’il n’était pas rendu vert par l’humidité et le délabrement des lieux. Admirant son spectacle les yeux humides de fierté, Bella en oublia un instant la présence du docteur. Ce moment d’inattention suffit à la faire revenir un peu sur terre, reprenant un air plus concentré et une voix moins enjouée. « C’est ici que ça a commencé ». Le ton était catégorique et mature. Ses traits attristés se confondaient avec la peur d’un enfant trop longtemps enfermé dans une cave. Cette maltraitance se lisait chez la Lestrange avec d’autant plus d’intensité qu’elle était inattendue.

Son long et maigre index se dressa vers quelque chose assis sur le sol. C’était une personne bien mal en point. On aurait dit un chien mouillé, mal coiffé et complétement perdu. D’une pierre délogée, à peine humaine, la détenue récupérait tandis bien que mal l’eau pluvieuse qui ruisselait en se chargeant de résidus immondes. Voilà sa seule boisson, un liquide brun et trop salé. Il servait aussi à se frotter les mains, décharnées et coupées par la démence qui l’agitait d’hystérie, de temps en temps. Le sel pénétrait dans les chairs en provoquant d’intenses douleurs. Bellatrix Lestrange, telle qu’elle était à l’époque, ricanait dans son coin en léchant la Marque des Ténèbres tatouée sur son bras. On lui avait laissé une seule photo, objet personnel patiné par les courants d’airs. On y observait une femme élancée, souriant avec un froid orgueil, les traits d’une jeunesse jalouse. A son bras, un homme un peu plus jeune, le corps lisse comme celui de sa récente épouse. Ils étaient beaux, jeunes et redoutables. La Bellatrix d’aujourd’hui, ayant retrouvé un peu de cette grandeur d’autrefois, se regardait démente, au sol. « J’y ai attendu le Maitre. C’était là le plus important dessein de ma détention. » Le plus important pour Bellatrix Lestrange, ignorante du mal qu’elle avait subit. Son sens du sacrifice n’avait aucun sens pour une personne censée. N’importe qui aurait eu des nausées en se revoyant réduit au statut d’animal, dans une solitude et une vétusté innommable. Ce n’avait jamais été son cas. La photo de son mariage avait été négligée totalement, là où d’autres détenus auraient pris soin de cette seule chose qui les raccrochait à une existence humaine. « Azkaban a fait de moi la plus loyale. C’est un temple ». Elle ricana lentement alors que disparaissait brutalement la cellule. Ses yeux étaient remplis de son idéologie fétichiste.

La main de Vayk était bien amochée, mais rien d’incurable. Ce n’était pas Bellatrix qui allait l’aider à soigner sa blessure. Après tout, ce n’était qu’un hybride infâme, possédant du sang de loup. Néanmoins, elle était suffisamment brillante pour aider notre tortionnaire à y voir plus clair dans sa démence. Elle avait besoin de conseils et elle ne prendrait aucun détour. Sa folie minait peu à peu sa présence sur le devant de la scène. « Je veux apprendre à ne plus faire ce genre de chose pour rien. ». Sa main désigna nonchalamment et sans un quelconque regard ce qu’elle avait fait subir au docteur Vayk Esterházy. « Vous pourriez m'apprendre, vous la mademoiselle self control ». Le plus important dans ce qu’elle lui avait montré c’était l’accent mis sur l’écart entre la photo ancienne et la détenue décharnée et fanatique. Bellatrix ne voulait pas combler cet écart, elle voulait juste le restreindre. Sa soif de nouveauté et de changement se tournait vers sa part de féminité. Plus qu’un monstre, elle souhaitait apprendre ce contrôle si utile, celui qu’elle exercerait pour que ses semblables ne lui fasse pas le procès de la démente, cette femme incontrôlable marginalisée des sphères gouvernementales. Ce n’était pas une question d’intérêt pour la chose politique ou le Ministère. C’était tout à fait en dehors de ses compétences et de sa curiosité. Néanmoins, Bellatrix Lestrange agissait par la fierté du sang pur, ce sang que l’on présentait trop comme décadent, en la citant en exemple. Se détacher de cette image sans abandonner son fanatisme, voilà qui était son dessein profond.
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MessageSujet: Re: Beneath the skin (w/Bella #1)   Beneath the skin (w/Bella #1) EmptyVen 27 Nov 2015 - 4:24

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❝ Beneath the skin ❞ Octobre 2002

La cellule trop exiguë l’étouffe et l’angoisse, bien qu’elle ait parfaitement conscience de sa qualité virtuelle. Des odeurs agressant ses sens au froid déchirant ses os, Vayk réprime difficilement un frisson et un glapissement de terreur alors que les barreaux les séparent d’une fausse liberté. « Ma cellule, oui, la mienne. » La Lestrange s’assoit, comme si elle se sentait parfaitement à l’aise chez elle et la Hongroise reste debout, droite comme un piqué, répugnée à l’idée de toucher la moindre paroi dégoulinante de crasse. Son regard affolé se pose sur chaque pierre, chaque entaille faite dans les murs, chaque sillon tracé dans le sang. « C’est ici que ça a commencé. » La voix de Bellatrix la tire subitement hors de la tour en flamme qu’elle était en train de se construire. Le ton dénué de toute folie efface la panique qui rampe et Vayk trouve un nouveau sujet sur lequel s’ancrer. Ses deux billes ambrées suivent l’index osseux de la mangemort désignant la loque qu’elle était autrefois. Animale sans être monstrueuse, ersatz humain à la conscience effacée par la démence, elle est pathétique, misérable. Et Vayk en esquisserait presque un sourire plaisant, à lire la folie née de la souffrance, si la vision n’était pas aussi terrifiante. Malgré la réticence, la Hongroise s’approche de la silhouette recroquevillée sur les lambeaux de son humanité et se penche pour mieux observer le sujet, comme elle le ferait pour une bête inconnue. Elle lève des doigts curieux, presque avides de caresser les plaies creusées par le sel, de voir les effets causés par l’enfermement sur la plus terrible des sorcières, mais se retient juste à temps, les phalanges agitées mais encore loin, au rappel qu’elle n’était pas là pour ça. Et que tout n’était qu’une vue de l’esprit, un souvenir douloureux que lui faisait visiter Bellatrix à son bon vouloir.
Son regard vogue jusqu’à la photo cornée, bien trop pâle pour qu’elle soit certaine d’y reconnaître les traits du couple Lestrange. Elle sait, pourtant, qu’il s’agit d’eux. Les tueurs de la première guerre, les amants redoutables. Elle connaît les histoires, Vayk, la guerre pas si lointaine et celle qui se joue encore se superposent. Crainte de finir comme elle, à rouler dans sa fange en se léchant ce qu’il lui reste de dignité. Le dévouement même de Bellatrix la dégoûterait presque, elle, la chienne à la loyauté sans faille. Mais presque, seulement. Entre ses os, la dévotion résonne, rappel insidieux qu’elle appelle tout autant au regard d’un autre, à la reconnaissance de son œuvre. « Azkaban a fait de moi la plus loyale. C’est un temple. »« Je ne l’aurais pas appelé ainsi. » qu’elle croasse juste avant que la cellule ne s’efface, moue sceptique fendant son visage impassible.
La douleur revient avec les courbes de son bureau. Puis la chaleur, la fièvre. Vayk se remet à gémir comme un chien blessé, la colère reprenant peu à peu ses droits. Sa main libre extirpe difficilement le couteau planté de la blessure que désigne Bellatrix avec nonchalance qui l’écœure. « Je veux apprendre à ne plus faire ce genre de chose pour rien. » Elle aurait été bien avisée de se renseigner un peu avant. Cynisme piquant roulant sur sa langue, Vayk serre les dents beaucoup trop fort pour laisser échapper autre chose qu’un beuglement étouffé de douleur. Elle entoure sa main d’un linge récupéré à la hâte pour faire cesser l’hémorragie et trouvera de l’aide plus tard. Les gènes de la louve trouveront le moyen d’atténuer les dégâts et, pour une fois, elle s’en réjouit un peu. « Vous pourriez m'apprendre, vous la mademoiselle self control. » La Hongroise fait enfin volte-face et darde un regard enfiévré sur Bellatrix. Tout ceci n’est qu’une immense mascarade et la louve n’apprécie guère d’être malmenée. Elle tient à sa tranquillité, son cocon à l’écart des furies. L’ironie d’apprendre que la Lestrange est justement là pour ce havre de paix qu’elle protège si jalouse, l’ironie de la voir tout ravager pour mieux ranger lui arrache un rire soudain, dément, incontrôlable. Elle lui rit au nez, la louve, la gorge ouverte sur l’indécence de la demande.
Et soudain le silence. Sa main meurtrie remet de l’ordre dans ses cheveux, les plis ensanglantés de sa robe et ses yeux trouvent ceux de Bellatrix. « Vous n’y arriverez jamais. » qu’elle crache comme une insulte, du fiel plein la voix, avant de s’adoucir à contre-cœur. Il faut expliquer à présent. Expliquer et aider la patiente en demande. « Vous avez vu par vous-même que je n’ai le contrôle que lorsque mon environnement le permet. C’est un aveu qu’elle fait avec un regret visible, dégoûté, Bellatrix est bien des rares à l’entendre de sa voix. Vous avez une bête en vous aussi, Madame Lestrange. Elle vous ronge et elle vous dévore, nourrie par chaque « atrocité » (sa main libre mime les mêmes guillemets employées par Bellatrix un peu plus tôt) que vous perpétuez. C’est ainsi. » Hachés, les mots tombent avec précision et la peur laisse peu à peu place à un calme huileux, gluant, dans lequel la louve essaie de s’envelopper pour retrouver l’équilibre qui lui manque tant depuis le début de l’entrevue. « Vous devez arrêter de nourrir le monstre. Compartimenter. Vous éloigner, même. Mais je suppose que vous n’êtes pas prête à abandonner les massacres au profit d’un bureau cossu ? » La question est purement rhétorique et la louve laisse planer un silence plus que bref, ses allers-retours nerveux devant Bellatrix brisant seuls la quiétude installée. « Nous ne sommes pas faites pareil. » Lâche-t-elle à nouveau, s’arrêtant enfin pour affronter la mangemort et sa démence. « Vous venez détruire ma tour d’ivoire et vous avez l’outrecuidance de me demander de construire la vôtre ? » Le ton monte, l’amertume ravage les veines de la louve et la bête gronde maintenant qu’elle a récupéré ses moyens. Elle se sentirait presque toute puissante, à siffler son venin entre ses dents serrées et un rire aussi hystérique que bref lui échappe même à nouveau. « Vous ne vous complaisez que dans la violence. C’est votre choix. Mais ne venez pas agiter le monstre qui dort chez les autres pour vous gargariser du vôtre.» Elle plante ses ambres enflammés dans les billes d’ébènes de Lestrange, provocation à peine voilée de venir chercher ses propres démons. Vayk regrette presque de ne pas avoir cultivé elle-aussi la légilimencie, moyen qu’elle découvre particulièrement efficace pour envoyer n’importe qui dans un mind-palace décadent de souvenir qu’elle ignorait elle-même sous la bénédiction de la Lune. « Nous n’avons pas les mêmes démons, ça n’est pas comparable. Le vôtre… C’est vous. Le mien… je vous le donne s’il vous amuse de le combattre comme il vous a plu d’humilier mon sang.» Elle agite sa main percée à l'hémoglobine encore fraîche, fierté écorchée qui se lit sur son visage mortifié.

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MessageSujet: Re: Beneath the skin (w/Bella #1)   Beneath the skin (w/Bella #1) EmptyVen 27 Nov 2015 - 12:43

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Connaissez-vous l’histoire des trois petits cochons ? Mais si, ces trois animaux souhaitant échapper au grand méchant loup. Il y avait au cœur de ce conte populaire ce triptyque de maison, de paille, de bois et de briques que le prédateur souhaite souffler de tout son corps. Pour se faire, il inspirait tellement que son corps se chargeait d’un air redoutable. Il s’agissait de cette même rafale que Vayk Esterházy s’affairait à pulvériser contre une façade de plomb ; à l’exception que ce n’était pas son corps qui se gonflait de rage mais celui de Bellatrix Lestrange. Une personne censée aurait reconnu qu’on lui renvoyait au visage ce qu’elle avait cherché. Provoquer un loup-garou en lui transperçant la main n’avait rien d’un geste sans risque. Il fallait avoir à l’esprit que la tradition habitait la Favorite du Maitre et qu’il n’était pas convenable pour un hybride de lui parler de la sorte. Le résultat de l’analyse ne la satisfait pas. Pire, l’entêtement du docteur à piétiner puis à se planter droit dans son regard excitait les démons qui constituaient l’ainée des Black, comme autant d’explications à ses dérèglements mentaux. Sa respiration se saccadait en reniflant de dédain ; les bouffées étaient longues et les expirations bien trop rares. La pression humidifiait ses yeux redoutables dresser contre le visage lisse de la louve. La Gorgone menaçait de pupilles glaciales sa thérapeute mal avisée. C’était de la pure trahison, elle profanait la confiance qu’elle avait eue en elle. Lui montrer son jardin secret, comprendre l’endroit où se développa son fanatisme aveugle, relevait d’un sacrement divin. Le piétiner ainsi en lui sommant d’arrêter ses activités… Comment pourrait-elle le faire ? Elle ne connaissait que ça, mis à part son expérience commerciale d’une boutique de parfums que chacun avait oublié tant les légendes maléfiques primaient sur le récit d’une vie ordinaire. Ordinaire, voilà à quoi c’était condamnée Narcissa. Bellatrix Lestrange s’était refusée à la normalité, considérant toutes les autres filles de bonne famille embrassant la convention rataient l’enjeu de leur génération, celle qui avait permis aujourd’hui à une louve de soigner les gens. Tout ceci devenait absurde. Pourquoi lui reprochait-on d’avoir enserré une idéologie qui lui avait permit d’être une femme dominante ? Un mal de tête rongea son crâne avec force. Elle était un monstre, ce n’était pas nouveau. Le seul conseil était de rester une marionnette acérée ou de devenir une poupée de chiffon. Autant dire qu’il n’y avait pas à réfléchir une seule seconde. « Vous me demandez d’être faible ? » lâcha-t-elle en caquetant inlassablement. Son rire rivalisait avec celui que Vayk avait laissé s’échapper. Le sien était davantage assumé, aiguisé par de longues années d’incontrôle. Le sens de la rupture de la sociopathe instaure aussi instantanément un long silence. Ses mains tremblent. Ce qu’elle s’apprête à faire n’est pas anodin. Sa langue amusée parcoure ses lèvres avec appétit. Fouiller dans ses souvenirs et les faire rejaillir presque d’outre-tombe a fait ressurgir des épisodes entiers de son passé, auxquels elle ne songeait plus. Elle revoyait clairement le regard du Maitre, son mentor, celui qui lui avait tout appris. Il connaissait tout de sa Lieutenant pour lui avoir enseigné la Legilimencie, pénétrant son esprit avec le délice d'y trouver des noirceurs immenses. Comme une enfant débordante d’imagination, Bellatrix se redressa, le visage figé dans une expression dangereuse. Formée par un mage noir, n’en était-elle pas une aussi. How dare you !. La rage bouillonnait en elle mais elle garda le couvercle sur la cocotte fumante. La sorcière imita la gestuelle précise du Magister, relevant le menton comme si le poids du gouvernement pesait sur ses épaules. Avoir le pouvoir ou être cruelle. Voilà ce que lui proposait le médecin. Néanmoins son modèle de toujours ne lui avait appris qu’une seule chose : avoir le pouvoir et être cruel était l’essence du devoir envers les Forces du Mal. « Quelles sont vos plus grands émois ? » cracha-t-elle avec jubilation. Le dernier mot était lancé au visage du chiot. Elle fit mine de réfléchir en restant là, admirant son reflet impressionnant dans la cornée figée de Vayk. « A part la mort de ce vieil Albus. » Bellatrix Lestrange fouillait dans les tréfonds du docteur. C’était un jeu dangereux, l’obligeant à une concentration intense afin d’éviter les pensées parasites du loup qui sommeillait dans les profondeurs. Néanmoins, elle s’efforçait de sourire avec ce faux air de compréhension, de compassion. La main ensanglantée lui importait peu. En levant sa baguette, un informulé toucha la paume qui s’agitait. Guidé par une aiguille invisible, un fil aiguisé vint recoudre douloureusement le trou laissé par la lame. Un soin moins pénible aurait été possible certes, mais une tortionnaire reste une tortionnaire. « Le mal du Portoloin ? ». Il ne lui fallut que peu d’efforts pour simuler la nausée dans l’esprit de Vayk Esterházy, ce sentiment désagréable qu’on allait remettre son repas lorsque la voiture prend un visage trop serré. « Le meurtre de tes proches par toi, le chiot ? » Un flash, une image à peine vue déjà disparue, fut projetée dans ce regard qui fixait le tyran. Ensuite, il y eu un rire soutenu. Bellatrix Lestrange s’installa au bureau de sa thérapeute, délaissant l’esprit de la proie qui ne l’amusait plus. Elle retrouvait un calme olympien peu commun. A croire qu’entendre des vérités agissait sur son subconscient. L’ancienne détenue regarda ses ongles avec lymphatisme, croisant les jambes et prenant une position de First Lady, assurée et élégante. « Je devrais peut-être entrer au ministère. Après tout, le Seigneur des Ténèbres a besoin de yeux et d’oreilles attentives. C’est bien ce que vous me prescrivez ? ». On ne savait si elle y pensait sérieusement ou si elle se moquait de la louve. Quoiqu’il en soit, elle avait décidé de lui accordé un peu de répit.  
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