Les yeux de Gwen semblèrent se remplir de larmes que Caleb trouvait imméritées. Il ne voulait pas qu'elle pleure. Il ne voulait pas qu'elle soit triste. Il voulait qu'elle soit heureuse de l'avoir entendu lui avouer ses sentiments partagés. Car ils l'étaient, partagés, non ? À moins qu'il ne se soit mépris sur ses paroles ? Elle avait été jalouse, elle avait voulu tout ce qui s'était passé cette nuit chez lui et lui avait fait comprendre ce qui lui échappait encore en se décrivant comme une gamine fleur bleue. Ça voulait dire quelque chose n'est-ce pas ?

Une supplique s'échappe de ses lèvres et Caleb la cueille dans son oreille. Ses yeux à lui sont secs, mais semblent vouloir lui faire passer ce message qu'elle demande tant et qui semble difficile à Caleb d'exprimer. Il n'avait fait qu'une seule déclaration au cours de sa vie, une seule qui avait mal tournée. Désormais, même en sachant qu'il serait bien reçu, il avait peur que Gwen ne se rétracte, décide que c'était trop venant de lui malgré ses paroles et son désir de lui offrir son cœur.

Sa main glissa la long du mur, lui permettant de respirer un peu plus, de s'enfuir si elle le voulait et il lâcha sa taille également. Il se tenant simplement devant elle, l'air plus vulnérable que jamais, plus perdu aussi. Il avait perdu ses manières, son charme, sa façon d'avoir réponse à tout. Il avait perdu ces milles mots qui fonctionnaient tous sur la gente féminine. Il ne voulait pas quelque chose qui fonctionne. Il voulait quelque chose d'honnête, de pur, de véritable à lui dire. Quelque chose qui effacerait ses larmes mais qui ne la ferait pas fuir.

-Je nous vois comme deux personnes qui auraient dû être réunies depuis longtemps. Je me vois comme quelqu'un qui veut prendre ton cœur, qui veut le garder, qui veut savoir que tu seras jalouse si je danse avec une autre femme, mais qui ferait tout pour ne pas le vérifier. Je te vois comme quelqu'un à qui je pourrais appartenir. Pas seulement ce soir, pas seulement demain, pas seulement cette semaine ou les mois qui vont suivre, mais plus longtemps encore. Totalement. Exclusivement.

Il la regarda avec une insistance non coutumière, se demandant s'il avait été assez clair déjà où bien s'il devait s'exprimer encore.

-Je veux pouvoir te tenir la main en public et être le seul à pouvoir le faire. Je veux aussi que quand ta main sera dans la mienne, tu saches que je n'en voudrais aucune autre. Juste tes doigts entremêlés aux miens. Que personne d'autre n'aura le droit de faire ça, ni rien d'autre qui y soit lié. Je.

Merlin ! Pourquoi était-ce si compliqué ? Il voulait vraiment leur donner une chance. Il avait l'impression que si ça ne fonctionnait pas avec elle, ça ne fonctionnerait avec personne d'autre. Il pensait formellement ce qu'il n'arrivait pas à dire, pourtant ça ne voulait pas franchir barrière de ses dents, comme si elles souhaitaient retenir des mots qu'il risquait de regretter en cas de refus. Sa fierté avait été trop blessée la première fois. Pourtant, avec un effort de volonté manifeste, il réussit à enfin desserrer les mâchoires avec un regard rempli d'appréhension.

-... t'aime ?

C'était une question. Est-ce qu'il avait le droit ? Est-ce qu'il le pouvait réellement ? Est-ce qu'elle n'allait pas soudainement avoir peur devant la réalité trop brute de la chose ? À nouveau il avait quatorze ans et à nouveau il se tournait vers Gwen pour de l'aide, sauf que cette fois c'était Gwen qui avait le pouvoir de le mettre au tapis. Depuis combien de temps il ressentait ça, il n'en avait pas la moindre idée. Il savait juste qu'il l'avait découvert bien malgré lui et qu'il venait de réussir à l'exprimer du plus directement qu'il le pouvait.

-Ne t'enfuis pas s'il te plait, soupira-t-il alors.

Une seconde après sa déclaration maladroite, Gwen fut dans ses bras, l'embrassant en y mettant visiblement tout son cœur. Apparemment sa maladresse ne la dérangeait pas tant que le message passait et Caleb se hâta de l'entourer de ses bras pour lui rendre son baiser avec la même intensité, serrant son petit corps si fragile contre le sien. Ses lèvres leur chaleur, la façon dont elles bougeaient avec les siennes et plus que tout sa langue qui venait chercher la sienne sans aucune timidité, sans aucun complexe et avec une envie véritable, toutes ces choses lui avaient manqué bien qu'ils n'aient été séparés que pendant quelques jours.

Ensemble ils perdirent leur souffle sans avoir peur que quelqu'un ne les découvre. De toute façon en quoi était-ce gênant que quelqu'un les voit ? Caleb et Gwen venaient tous les deux de familles au sang pur, influentes et puissantes, soutenant le Magister. Les enfants de sang purs étaient en général encouragés à se trouver un partenaire de même pureté, donc même si les choses devenaient officielles entre eux, rien de mauvais ne pourrait découler de leur amour. Leur baiser ne cessa que lorsque l'air leur manqua, mais Gwen avait laissé sur ses lèvres un goût qu'il était avide de retrouver, addictif, comme si en guise de rouge à lèvre elle s'était enduite d'amortencia qui rendrait fou quiconque l'embrasserait.

Il voulu combler à nouveau la distance absolument insupportable entre eux, mais elle ne lui en laissa pas l'occasion en prenant la parole pour exprimer avec des mots ce que leur étreinte avait déjà révélé. Elle ne voulait pas qu'il danse avec quelqu'un d'autre. Elle voulait lui offrir son cœur et qu'en échange il lui confie le sien, pourtant si craintif. Sa main sur sa nuque l'apaisait énormément, lui permettant de ne pas avoir peur de la suite de son discours. Il avait beau s'être révélé à elle, ça n'en rendait pas la chose moins effrayante, ni moins angoissante la perspective de voir aussi loin dans l'avenir. Caleb était trop habitué à ne se soucier que du présent dans sa vie personnelle. Finalement, elle se blottit dans ses bras et il se pencha suffisamment pour qu'elle lui avoue l'aimer aussi, dans le creux de son oreille.

Caleb enfouit son visage dans son cou et resta là, sans bouger, pendant un long moment, à simplement profiter de ses bras et de sa proximité, lui exposant toute sa vulnérabilité vis-à-vis d'elle jusqu'à ce que des rires féminins et une porte qui s'ouvre en claquant ne le fassent sursauter sans toutefois s'éloigner d'elle. Se contentant de se redresser pour regarder en direction de l'origine des bruits. Cette origine n'était autre que sa précédente cavalière, une certaine blonde qui gloussait en compagnie de... Mais. N'était-ce pas l'amie de Gwen ? Les deux filles ne les remarquèrent même pas, semblant déterminées à quitter les lieux. Caleb coula un regard faussement désapprobateur à la jeune femme qui se trouvait dans ses propres bras, une lueur amusée dans le regard.

-Gwen. Pourquoi ai-je l'impression que tu n'es pas étrangère à ce que je viens de voir ?

Avec les informations qu'il venait d'avoir, nul besoin d'être un génie pour savoir que quelqu'un avait magouillé de sorte que sa cavalière ne revienne jamais des toilettes. Comme son amie avait réussi à faire virer la blonde de bord était légèrement plus mystérieux en revanche.

-J'espère juste qu'il n'y a rien d'illégal là-dessous, notre hôte serait vexé.

Mais il s'en fichait, au fond. Il reporta son regard sur Gwen, puis déposa un baiser rapide sur ses lèvres avant de s'écarter un peu en ne gardant que sa main dans la sienne. Il désigna d'un signe de tête la porte de la salle de réception.

-Tu penses qu'on devrait y retourner ?

Revenir en se tenant la main, ne plus se lâcher de la soirée, faire parler les bavards s'il le fallait.

Bien entendu, Gwen confirma son soupçon en lui servant un sourire aussi amusé que coupable. Elle ne regrettait rien, il en était sûr, surtout vu le résultat de la soirée et il songea même qu'elle devait être fière de son coup. Il ne savait pas qui était cette amie qui avait plus ou moins kidnappé sa cavalière du soir, mais elle était diablement efficace. Surtout qu'elle ne lui avait pas laissé l'impression d'être de ce bord là lorsqu'il était resté avec elle. Comme quoi les avis et les mœurs changeaient rapidement dans ce haut monde. Il songea aussi que le nombre de filles allant aux toilettes en même temps pendant ce genre de soirée était soudainement expliqué d'une façon ou d'autre avec ce qu'il venait de voir.

Son regard sur elle changea légèrement lorsqu'elle lui dit être une méchante fille. Sans doute était-ce son esprit trop entraîné à saisir toutes les allusions possiblement suggestives qu'il pouvait saisir au vol, mais après la façon dont elle l'avait embrassé et serré contre elle, après les regards qu'ils avaient échangé et ce souvenir toujours plus présent de leur dernière nuit ensemble, Caleb ne pouvait simplement pas s'empêcher de la voir de cette façon.

Elle lui vola un baiser qu'il se retint de transformer en autre chose, mais sa volonté fut vraiment mise à mal à nouveau lorsqu'elle lui sourit avec une malice qui fit immédiatement monter la température de plusieurs degrés au dessus, encore une fois. Il reposa une main sur sa nuque pour l'attirer à lui, se laissant gagner au passage par la satisfaction que d'être le seul à pouvoir toucher cet endroit dissimulant une cicatrice, avant de l'embrasser à nouveau d'une façon qui ferait oublier à Gwen l'existence même de cette marque, ou du moins il l'espérait. Il espérait également qu'il ne finirait pas par la choquer à force de vouloir l'embrasser comme si sa vie en dépendait.

-On est pas obligé d'y aller, murmura-t-il contre ses lèvres.

La robe que portait Gwen laissait suffisamment sa peau à découvert sur les côtés et dans le dos pour que ce contact l'électrise totalement lorsqu'il y passait ses doigts. Il savait qu'il ne pourrait tenir la danse si jamais elle faisait mine de glisser dans ses bras pour l'embrasser. Il ne souhaitait pas devenir indécent devant leur hôte et tous les autres invités. Ça ne serait bon ni pour lui ni pour elle. Il réussit à s'arracher à ses lèvres quelques secondes pour pouvoir parler à nouveau.

-Je ne sais pas qui est ton amie mais elle a eu une bonne idée en s'échappant.

Peut-être devraient-ils l'imiter. Il songea soudainement à leur pauvre hôte qui perdait peu à peu ses invités et qui allait passer pour être un mauvais organisateur de soirée. Caleb retint un grognement d'agacement. Il ne pouvait décemment pas laisser une telle chose se produire, c'était une gifle portée à son éducation, d'autant plus qu'il appréciait l'homme qui les recevait. Il n'avait donc pas le droit de lui faire ça. Il ne s'écarta pas d'elle mais lâcha sa nuque et redressa la tête en se tenant bien droit. Il se doutait que Gwen en était arrivée à la même conclusion que lui, mais sans doute un peu plus rapidement d'ailleurs.

-Il faut quand même qu'on décide ce qu'on va dire aux autres, ils vont se poser des questions sur les raisons de notre absence. Je ne veux pas que des hommes te tournent autour, dit-il d'un ton ferme. Surtout pas alors que je suis là.

Question de principe, pas de jalousie, elle serait d'accord avec lui c'était sûr. Il ne voulait pas d'annonce officielle, mais il voulait que le message passe suffisamment pour que les autres se doutent que Gwen était chasse gardée. Il doutait que les Lestrange voient d'un bon œil que leur petite protégée ait un amant non officiel, c'est donc pour ça qu'il préférait rester suffisamment discret également. Situation légèrement compliquée, mais rien qu'en regardant Gwen, si belle dans ses bras, il savait que ça en valait la peine.

Elle ne pensait pas qu'ils aient besoin de se justifier, mais elle devait avouer qu'un homme et une femme s'éclipsant discrètement ensemble puis revenant également en même temps avait de quoi soulever des questions. Surtout si on connaissait la manie de Caleb de terminer ses soirées avec une cavalière différente à chaque fois. Il serait gêné que Gwen soit considérée par les autres comme une victime de plus à son tableau de chasse, d'autant plus qu'il ne tenait pas spécialement à ce que les hommes Lestrange ne lui tombent dessus le jour suivant avec de fausses idées plein la tête.

Gwen élabora cependant un plan, simple et efficace qui leur permettrait d'esquiver les questions embarrassantes et de se retrouver rapidement en dehors de cette soirée pourtant agréable. Un plan qui impliquait de danser encore au moins une fois avec les enfants de leur hôte, chose qui ne dérangeait pas Caleb outre mesure. Une danse n'était qu'une danse. Il en ferait d'autres, il guiderait d'autres femmes sur d'autres pistes sans que cela représente une trahison pour Gwen. Lorsqu'elle le rapprocha pour lui murmurer de rester sage avec un sourire, il lui fit son regard le plus angélique.

-Je suis toujours sage, affirma-t-il.

Pourtant il n'avait absolument pas envie de l'être ce soir, avec elle. Il passa ses doigts dans ses cheveux pour se recoiffer correctement, puis s'éloigna de Gwen pour retourner dans la salle de réception, un sourire engageant aux lèvres. Il se dirigea d'abord vers certains de ses amis pour plaisanter avec eux, puis quand débuta la chanson suivante, il s'arrangea pour se trouver sur le chemin de Mélopée, lui proposant une danse comme le gentleman qu'il était. Elle ne pouvait pas vraiment se permettre de refuser et accepta, bien que légèrement rouge.

La danse se déroula sans incident notable, Mélopée se détendant au fur et à mesure grâce à la conversation agréable de Caleb qui la guidait doucement. Lorsque le morceau se termina, Caleb la salua en s'inclinant, déclarant que cela avait un plaisir, puis il alla saluer le père de la demoiselle en le complimentant sur sa soirée, mais en s'excusant de devoir la quitter aussi vite. L'homme balaya les excuses d'un revers de la main et déclara à Caleb que l'avoir dans sa demeure serait toujours un plaisir. Suite à cela, Caleb quitta les lieux pendant que Gwen se dirigeait vers la piste de danse avec son mésestimé cavalier. Une fois sa cape de sorcier récupérée auprès de l'elfe de la famille, il prit le chemin de la porte, mais alors qu'il était dans le couloir menant à la sortie, une voix de femme le fit se stopper net, ayant prononcé son prénom. Il se retourna alors, un sourire légèrement forcé sur les lèvres.

-Mère.

Il ne s'attendait pas à la croiser ici. Elle venait visiblement de quitter la salle de réception dans laquelle il ne l'avait pourtant pas aperçue. Elle avait dû arriver quand il parlait avec Gwen dans le couloir. Elle fit quelque pas vers lui, un regard légèrement calculateur ancré sur ses traits que les ans marquaient de plus en plus. Sa mère était une grande femme intimidante, mais d'une douceur sans égale avec ses enfants. Tant qu'ils ne faisaient pas de bêtises.

-Tu quittes la soirée bien tôt, remarqua-t-elle. Tout se passe bien ?

-Oui mère.

-Je t'ai vu quitter la salle avec Gwen...

Ah. Elle était donc arrivée pendant qu'ils dansaient, ou un peu avant. La jeune femme lui avait totalement occupé l'esprit qu'il n'avait pas fait attention à son environnement, ni après en revenant, tout concentré qu'il était à vouloir s'enfuir. Que sa mère s'inquiète de sa relation avec Gwen n'avait rien d'exceptionnel en soit, lui et elle étaient du même âge et avaient donc été rapprochés très tôt par leurs familles respectives avant que le courant ne s'installe bien de lui-même, bien des années après, tandis que les problèmes naissaient entre les adultes.

-Ne vous inquiétez pas, mère, je peux vous affirmer que nos rapports n'ont jamais été aussi bons.

Une remarque qui aurait pu lui arracher un sourire s'il ne se contrôlait pas autant pour apparaître le plus neutre possible devant sa mère. Il ne doutait pas qu'elle connaissait sa réputation, elle avait des yeux et des oreilles partout, en revanche il aimerait éviter qu'elle associe Gwen à ladite réputation. Il ne manquerait plus qu'elle se mêle de ce qui ne la regardait pas et se fasse de fausses idées sur ses intentions. Elle lui lança alors un regard sévère et redressa la tête.

-J'imagine qu'il est inutile de te rappeler que nous n'avons pas besoin de sujet de querelle avec les Lestrange ?

La situation n'était pas au beau fixe entre les deux familles depuis un certain temps déjà, c'était vrai. Cependant, il ne comptait apporter le déshonneur sur personne pour une fois et se contenta donc de hocher la tête. Sa mère n'insista pas plus, satisfaite, sachant déjà qu'il ne ferait rien pour envenimer une situation qui concernait sa famille, puis elle tourna les talons pour retourner dans la soirée. Plus qu'à espérer qu'elle ne croise pas Gwen au passage, sinon elle irait s'enquérir de la situation auprès de son concierge en personne, il en était sûr. Pour le moment cependant, Caleb chassa ces préoccupations de sa tête et sortit du manoir avant d'aller attendre Gwen à l'endroit qu'elle lui avait indiqué.

Gwen ne le fit pas attendre bien longtemps, mais en arrivant elle lui dit avoir croisé sa mère. Ça ne l'étonnait pas outre mesure, elle avait dû sortir au moment où sa mère retournait dans la salle, cependant il fronça les sourcils, espérant qu'elle ne lui avait rien dit d'étrange. Heureusement, ça n'en avait pas l'air puis qu'elle enchaîna directement sur un commentaire quant aux talents de danseurs de son cavalier. Ses pieds avaient visiblement souffert, elle n'avait pas eu le beau rôle contrairement à lui qui avait eu dans ses bras une danseuse tout à fait agréable. Il sourit en serrant sa main dans la sienne avant de la laisser inspecter l'étendue des dégâts.

Caleb estima qu'une petite potion devrait arranger ça rapidement, ou bien un sortilège. Cet Amadeus devait décidément avoir de grands pieds. Il redressa la tête et souriant un peu plus lorsqu'elle fit la remarque qu'il avait été relativement sage, ce qui n'arrangea pas ses affaires visiblement puisqu'elle fut rappelée à l'ordre par ses pieds meurtris. Il se pencha alors de lui-même pour se faire pardonner et l'embrassa doucement en glissant ses mains autour de sa taille.

-Relativement sage ? Je n'ai jamais été aussi sage de ma vie, rectifia-t-il Avant de l'embrasser encore.

Il laissa ce baiser durer un peu, se doutant que Gwen ne souhaitait pas marcher tout de suite à cause de ses pieds, puis il se redressa à nouveau, se séparant de ses lèvres à regret, mais conservant un sourire taquin.

-Ma mère s'inquiète de nous avoir vu quitter la piste ensemble vous et moi. Elle craint que je ne souille votre pureté, mademoiselle.

Le tout était dit sur un ton légèrement pompeux. C'était un peu trop tard pour cette histoire de pureté. Caleb et Gwen s'était déjà abandonné l'un à l'autre pendant une nuit et une seule fois ne leur avait pas suffit. D'où le ton légèrement narquois. Il alla faire courir ses lèvres le long de sa mâchoire, puis jusqu'à son oreille où il murmura :

-Pourtant moi j'ai hâte d'y porter atteinte à nouveau.

Mais ici le froid, le vent et le lieu n'étaient pas vraiment appropriés pour une telle activité. N'importe quel invité pourrait sortir à tout moment et les surprendre, ce qu'ils souhaitaient éviter pour le moment. Caleb s'écarta donc juste un peu puis prit le bras de Gwen assez fermement pour ne pas qu'elle tombe à l'arrivée. Il allait les faire transplaner jusqu'au chemin de traverse, de façon à les faire marcher le moins possible vu l'état des pieds de Gwen.

-Je vais nous faire transplaner devant l'allée des embrumes d'accord ?

Il préférait la prévenir plutôt que de faire un transplanage surprise et la faire choir sur le sol à l'arrivée. Pour plus de précautions, il l'attira à lui gentiment et la serra contre son torse avant de se concentrer sur leur prochaine destination, avant de marquer leur départ par un « crac ! » sonore.