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sujet; this is my kingdom come (hazel) |
| Hazel Fitzalan-Howard feat Alexandra Park • crédit swan | ❝ We're running in circles again ❞Insurgée ; SC☇ pseudo complet & surnom(s) ; Fitzalan-Howard, ce nom qui aurait dû valoir quelque chose, ce nom sur lequel était inscrit sa destinée en capitales dorées. Fille d'un duc aux ambitions démesurées, héritière désavouée, et ce nom qui ne sert plus à rien dans un monde qui n'a jamais vraiment été le sien. Méticuleusement, l'aristocratie qui disparaît, avalée toute entière par la furie nouvelle et dévastatrice. Les voyelles qu'on écrase, les consonnes annihilées, au profit d'un patronyme insignifiant, Fitzalan, tout simplement. Parce que Howard, ce n'était pas elle, pas tout à fait ; on lui a répété si souvent, si longtemps, que ça a fini par fracasser le crâne et s'insinuer dans les pensées. Parce que plus jamais elle ne fera partie de cette Elite meurtrière, autant se débarrasser du boulet pendu à son pied. Et puis, aussi, surtout, parce qu'elle les emmerde, eux et leur morale ridicule ; eux et leur vision étriquée d'un univers qu'ils peinent même à effleurer. Fitzalan, c'est mieux comme ça. Elle se créera toute seule, dans le poing qui se ferme et qui attaque, dans les jets de lumière qui s'enchaînent, Hazel. Les yeux noisette qui brillent d'une intensité qui n'appartient qu'à elle, ils étaient nombreux à se pencher sur le berceau avant de détourner la tête, mal à l'aise. Elle a l’œil qui agrippe et qui fouille l'âme à la recherche de la moindre faille. Et puis, c'était original, pour l'époque, et Merlin sait que Anne Mary Fitzalan-Howard aimait se démarquer, excentricité toute travaillée. La gamine en a hérité, ces manières décalées qu'elle a mimée sans même s'en rendre compte, et la sentence qui tombe, princesse. Surnom doux amer, aux intonations légèrement moqueuses, parfois carrément ignobles. Ça la suit à la trace, des années plus tard (alors qu'elle a juré de retrouver le premier qui a eu un jour l'idée de l'appeler comme ça), et elle tente tant bien que mal de s'en défaire. Éducation inscrite au fer brûlant sur sa peau, dans ses rires éclatants, dans ce menton qui pointe toujours un peu trop vers les étoiles et cette façon qu'elle de porter un verre à sa bouche. Princesse peut-être, reine quand elle se fait menaçante, la folie dans la démesure. ☇ naissance ; Erreur de parcours, tache sur l'arbre généalogique, la gamine qui pousse son cri un peu en avance. Cinq ans, pour être exacte, c'est qu'elle était vachement pressée d'arriver. Le mariage n'était même pas encore suggéré que le ventre s'arrondissait grossièrement, sous les murmures et les œillades. Une véritable honte, en 1974, sous le feu des projecteurs et des langues acérées. Union précipitée mais heureuse, peut-être moins lors des treize foutues heures qu'ont duré l'accouchement. Elle avait déjà le sens du spectacle et les règles de bienséance bien ancrées : il faut toujours soigner son entrée. C'est à Carlton Towers, la propriété familiale au North Yorkshire, qu'elle a vu le jour le 23 août. Immense bâtisse pouvant s'apparenter à un château, où la mère extatique a pu souffrir en tout anonymat. Si Edward tirait légèrement la gueule, Anne a eu le culot de qualifier, au début, la soirée comme étant la plus belle de sa vie. Revenant sur Terre, elle a rapidement changé d'avis tandis que le père, lui, s'amourachait petit à petit de l'enfant terrible. Restée enfant unique pendant treize ans - la génitrice a d'ailleurs cru que sa sorcière de fille lui avait jeté un sort -, elle connaît à peine sa fratrie. Çà ne la dérange pas spécialement : elle a toujours été faite pour gouverner seule. ☇ ascendance; Sang-de-bourbe. La première fois qu'elle a entendu l'insulte, elle n'a même pas frémi : elle ne savait pas de quoi on pouvait bien la traiter, au juste. Ne s'était jamais imaginée que le sang pouvait valoir plus que l'argent ou le titre de noblesse. Univers parallèle, où son nom moldu provoque les ricanements. Choc de tous les instants, alors que ses épaules fièrement dressées s'affaissent un peu, alors que son regard d'ordinaire assuré vacille sous le poids de ces nouvelles conditions qu'elle ne remplit pas. Plus de quinze ans plus tard, elle ne comprend toujours pas qu'on cherche à savoir ce qui coule dans ses veines. Si au moins les foutus sang-purs saignaient aux couleurs de l'arc-en-ciel, ce serait plus foutrement crédible. Mais non, et elle peut en témoigner pour avoir fait couler le sang de l'ennemi autant de fois qu'elle en a eu l'occasion : c'est la même odeur nauséeuse de fer, et ce rouge sombre hypnotisant. Hiérarchie absurde, devenue entre temps meurtrière ; elle a appris à redresser encore la tête. Née-moldue, jusqu'au bout des ongles, et aussi inventive qu'une tarée ayant appris à se battre sans baguette magique peut l'être.☇ métier ; Son avenir a longtemps été un choix particulièrement préoccupant ; ses parents s'attendaient presque à ce qu'elle revienne dans le monde moldu après ses études à Poudlard. Dire qu'elle n'a pas hésité serait mentir. Sa septième année fut ponctuée de décisions toutes aussi précipitées les unes que les autres, tandis que la mère tentait de la récupérer à leurs côtés en susurrant des mots aussi agréables que tu auras le monde à tes pieds, je t'aiderai. Tentation limitée, lorsqu'elle se rendit compte qu'ils comptaient tout faire pour elle, qu'elle le veuille ou non. Avenir tout tracé, dans l'ombre des parents imposants ; l'un businessman certifié, l'autre étoile montante de la politique britannique. Alors elle a choisi l'autre voie, celle où rien n'était écrit, celle où elle pourrait devenir n'importe qui, en écrasant si possible ces sorciers qui se prenaient pour les rois du monde. Ironie du sort, ce qu'elle voulait être, c'était un copier-coller de sa mère : elle a rejoint le Ministère, en tant qu'employée à la confédération britannique. Ils ne lui ont jamais pardonné, et ce qui restait de leur relation a volé en éclats. Hazel, elle, ne l'a jamais regretté. Jusqu'à ce que le Ministère tombe aux mains de Voldemort et qu'elle soit obligée de fuir, s'entend. Après, évidemment, c'était beaucoup moins drôle. ☇ camp ; Rebelle dès le premier jour, d'abord plus par instinct de survie que par réelle conviction - il fallait fuir, et vite. Les choses ont légèrement dégénéré par la suite, et sont devenues carrément intolérables durant les mois qu'elle a passé aux côtés de Vayk Esterházy. Le 5 juillet 2002, elle a vu la mort en face et s'est juré de ne plus jamais laisser personne la briser. Depuis, elle a rejoint les Insurgés. Belliqueuse jusqu'aux tripes, qui se tordent et hurlent de rage. La survie, elle n'en veut plus vraiment. Qu'elle crève donc, tant que c'est sur une pile de cadavres appartenant à l'ennemi. Qu'ils suffoquent sous le poids de son corps meurtri par la haine. Qu'ils hurlent comme on l'a fait hurler, elle qui s'accrochait tant à sa fierté. Consumée par l'envie de vengeance, elle en devient obsessionnelle, répétant à qui veut l'entendre qu'elle n'a plus rien à perdre. Et, le jour où elle a décidé que sa vie ne valait plus rien, c'est sans doute devenu vrai. Elle méprise les Audacieux, elle ricane à la mention de ce petit con de Potter, censé les sauver. Elle ne voit en lui aucun leader, rien qu'un gamin dépassé et terrifié. Aurait pu suivre Granger, dans d'autres circonstances, dans une autre vie, une où on ne lui aurait pas tout arraché. Alors elle se crée sa propre révolution, crachant sur les modérés et ceux qui pensent encore que tout peut s'arranger en élaborant des plans compliqués. Ce qui compte, c'est l'action ; ce qui compte, c'est le sang versé de l'autre. ☇ réputation ; réponse.☇ état civil ; réponse.☇ rang social ; (mangemort, élite sorcière, racheté, prolo, insurgé, hors-la-loi : voir la hiérarchie social du monde sorcier).☇ baguette ; composition.☇ épouvantard ; pire peur.☇ risèd ; désir le plus cher.☇ patronus ; forme (attention: sauf cas exceptionnel, les mangemorts n'en ont pas).☇ particularités ; la demande est à faire obligatoirement avant la fiche.☇ animaux ; texte ici.☇ miroir ; Sans trop de surprise, le miroir qui l'a choisie est en forme d'étoile, et luit d'un rouge éclatant. |
☇ Avis sur la situation actuelle ; exécution des rebuts / intervention des insurgés, comportements étranges au sein de la population (fanatisme soudain de personnes qui, à peine quelques semaines plus tôt, se plaignaient du gouvernement), dégâts, propagande anti-insurgés sur la base des dégâts qu'ils causent...
☇ Infos complémentaires ; un ou des talents (sport, matière de prédilection, etc. nb : ). • un tic. • une qualité. • un défaut. • une caractéristique (traits physiques, tatouages, cicatrices). • une rumeur. • etc. ❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRLAppelez-moi Eva. J'ai 22 ans, je viens de Bruxelles et j'ai connu le forum via toujours bazzart . Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 7 jours sur 7. Pour les membres désirant être parrainés uniquement : rendez-vous dans cette catégorie et postez dans le sujet "être parrainé" . Pour les scénarii uniquement : j'ai l'aval du créateur concernant ma fiche [] oui / [] non. Un dernier mot ? facultatif.
Dernière édition par Hazel Fitzalan le Mer 23 Déc 2015 - 2:25, édité 9 fois |
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| titre début titre suite ss-titre, ss-titre, ss-titre ici ❝ i don't care if it hurts i wanna have control ❞6 mai 1983 Le vent souffle plus que d’habitude, il manque presque de la faire chavirer alors qu’elle s’agrippe fermement à une branche, les yeux pétillants. Ses cheveux, d’un brun tirant légèrement vers le noir, viennent se rabattre sur sa tête. Elle rit à gorge déployée, révélant un sourire qui vient manger la moitié du visage juvénile, brillant pourtant déjà d’ambitions démesurées. Le plus grand des arbres des terres de Carlton Towers, touffu et terrifiant lorsque la lune vient faire jouer ses reflets sur le feuillage épais ; le monstre infranchissable, selon les rumeurs (selon la cousine, surtout). Défi murmuré à son oreille au creux de la nuit, après qu’on ait menacé pour la troisième fois de les séparer. Il y avait bien assez de chambres dans la demeure pour les tenir à l’écart, après tout. Si tu atteins le sommet, tu auras une récompense. Voix traînante de la fille prodige, intonations mutines et tentatrices de ceux qui sont habitués à tout avoir, et ces mots distingués qu’elle a volé aux adultes sans hésitation. Bien sûr, que l’autre avait mordu à l’hameçon. Hazel ne refusait jamais une mission kamikaze, et cela même si elles arrivaient toutes deux à un âge où les courses aux pirates commençaient à devenir lassantes ; Kinvara avait même volé le maquillage de sa tante, se barbouillant la face fièrement sous le regard vaguement dégoûté de sa complice, qui refusait d’appliquer quoique ce soit sur sa peau. « T’as l’air d’une voiture volée. » C’était ce qu’elle lui avait dit, moue perplexe à l’appui, avant de lui proposer d’arranger tout ça. Naïve gamine, celle qui avait accepté sans remarquer la lueur de triomphe dans l’œil de l’enfant terrible. Deux faces d’une même pièce, blonde et brune, mutine et tempétueuse, se piégeant tour à tour dans un jeu qui semblait ne jamais devoir s’achever. Pas de gagnante, pas de perdante, simplement ces éclats de rire et ces disputes qui faisait pleurer l’une tandis que l’autre s’amusait encore davantage. Routine effroyable, consternation des parents qui consolait chacun leur progéniture en crachant sur les défauts de l’autre. Des souvenirs à la pelle, et les réunions familiales où elles s’endormaient en se tenant la main (sans être sûres de se réveiller dans les mêmes circonstances, évidemment). Et l’arbre, immense, qui semble vouloir toucher le ciel. Elle s’y est attelée dès le lever du jour, Hazel. S’écorchant les genoux et les avant-bras en progressant lentement, mais sûrement, sous les encouragements. « Kinnie, regarde, je suis presque tout en haut ! » Mais sa comparse ne peut rien voir ; elle a disparu entre deux branches d’arbre, et le soleil brûle sa rétine si elle lève la tête trop longtemps. Pourtant elle lui répond qu’elle la voit, effectivement, et qu’elle y est presque. Si proche du but. Un vertige, le temps de l’effroi, et elle se rattrape en dernière seconde, le réflexe dans le pied qui se stabilise au lieu de chavirer. Glousse bêtement, comme pour repousser la peur qui a glacé son cœur, un instant. Le sol est si loin derrière elle, à présent, qu’elle n’entend rien d’autre que le sifflement du vent ; qu’elle ne voit rien d’autre, sous elle, que des branches qui s’entremêlent. Sentiment d’exaltation au creux du ventre, intrépide et inconsciente. Équilibre instable, elle n’ose plus vraiment bouger, se demandant avec excitation si ça pourrait craquer sous ses pieds. Ne se pose pas la question bien longtemps : un craquement lugubre résonne à ses oreilles, venant briser la mélodie de l’air. Ses yeux s’écarquillent de façon dramatique (elle se dit que Kinvara se serait sans doute moquée d’elle, d’ailleurs), et elle chute déjà. Sa tête heurte violemment quelque chose sur son passage, et elle se mord la langue à sang. Elle ne pense plus qu’au goût absolument dégueulasse qui emplit sa bouche, ne réalisant pas vraiment que quelqu’un est en train de hurler. Pas elle, en tout cas. Hazel, guerrière sans peur. Hazel qui dégringole les dix-sept mètres auxquels elle était parvenue, si près des étoiles. Feuilles qui se font de verre et déchirent les vêtements, écorchent la peau mise à nue, et pourtant la douleur tarde à se faire sentir, c’est tout juste si elle se rend compte de ce qui lui arrive ; bientôt le feuillage qui la ralentissait n'est plus et plus rien ne la retient. En dessous d'elle, le vide, et Kinvara qui a les mains plaquées sur sa bouche, sur un cri qui n’en finit pas. Yeux fixés sur le corps qui tombe, tombe, tombe, ça ne s’arrête pas, et c’est pourtant si rapide, à peine quelques secondes. La blonde a le temps d’imaginer la chute, peut-être fatale, c’est le mot qui lui vient, elle qui aime tant écouter les grands et comprendre les phrases qu’Hazel trouve si fichtrement compliquées. Ce mot-là est rapidement remplacé par l’expression favorite, cette fois-ci volée à sa cousine. What the Hell ? La silhouette de l’enfant ralentit brusquement, finissant par s’arrêter quelques centimètres au-dessus du sol pour atterrir tranquillement. Maintenant, ce sont ses yeux à elle qui s’agrandissent. « Hazel ! » Déjà à ses côtés, l’angelot. Et Hazel se redresse maladroitement, grimaçant en remarquant les nombreuses coupures sur ses bras et ses jambes. Elle a eu de la chance, ça lui vient à l’esprit, alors qu’elle se masse la tête tout en vérifiant que tout est bien en place. Tellement occupée à vérifier qu’elle est entière (et à refouler les larmes, un peu, l’aventure a quelque peu joué sur ses nerfs, guerrière ou pas) qu’elle ne remarque l’air choqué de la cousine qu’un peu en retard. « Je vais bien » assure-t-elle avec un large sourire, ignorant délibérément les hématomes qui se forment déjà à droite et à gauche. Sa langue la fait souffrir, sa tête aussi, son corps tout entier semble avoir été traversé par une décharge, mais elle va bien. Certitude qui la réconforte, et elle termine de se relever avec une assurance feinte, cette habitude qu’elle a de se faire invincible ; ça la poursuivra toute sa vie. « T’as… lévité. » Bégaiement presque inaudible, la cousine est véritablement secouée. Elle hausse les sourcils, laissant échapper un léger rire. « J’ai pas lévité » – « Si ! Tu tombais vraiment vite et d’un coup t’as… C’est pas normal. » Le nez de l’autre se fronce, mettant en exergue sa forme de trompette, apparemment suffisamment perturbée pour ne pas trouver ses mots – une première. La miraculée roule les yeux et hausse les épaules. « C’est l’air, Kinnie. Il m’a juste ralentie. C’est de la physique. Quand t’es assez légère, parfois l’air est plus lourd que toi et ça fait barrière. » Elle a levé un doigt, adoptant le ton docte de l’institutrice rôdée. N’admettra jamais qu’elle raconte tout simplement des conneries – ne lui dira pas non plus que ce genre de choses arrive assez souvent pour que son père la regarde parfois d’un drôle d’air. « Ah ouais ? » – « Ouaip. ‘Faut tout t’apprendre ! Bien sûr, ça marche plus quand on est grand, parce qu’on devient vachement lourd, donc… » Et elle continue son petit discours, donnant des exemples provenant tout droit de son imagination débordante, s’animant et inventant au fur et à mesure. Un certain don pour la parole, même si elle a pas encore les mots de grand, ces histoires qu’elle se raconte avant de s’endormir, l’imagination qui déborde et l’air suffisamment convaincu pour en devenir convaincant. Plus tard, après que Kinvara lui ait demandé si elle voulait réessayer (no fucking way !), après que la mère ait pété un plomb en voyant la gamine revenir amochée, hurlant qu’il fallait désinfecter, tout de suite Hazel ! et que plus jamais elle ne la laisserait mettre un pied hors de la maison, après qu’elle ait empêché sa cousine de raconter trop de détails complètement inutiles ; plus tard, beaucoup plus tard, elle demandera discrètement à l’un des domestiques ce que ça voulait dire, léviter, exactement. Explication un peu ridicule, qui l’inquiète alors qu’elle rabat la couverture sur elle, se préparant à dormir. Elle ferme les yeux, tentant de revivre le moment et de démêler les nœuds de sa mémoire, qui a tôt fait d’effacer ce qui semblait sortir du cadre. « C’était quand même bizarre, Hazy. » Elle ne répond pas à la voix tendue, faisant mine de dormir. Refusant d’admettre que peut-être, peut-être, quelque chose clochait chez elle. ❝ it's where my demons hide ❞9 mai 1985L’homme est chétif, noyé dans son costume trois pièces, il paraît presque ridicule à côté d’Anne Fitzalan-Howard, qui le domine d’au moins deux têtes. Pourtant, il dégage quelque chose de presque magnétique, avec ses yeux sombres qui semblent perpétuellement à l’affût d’un danger quelconque et son large sourire qui ne prétend même pas être sincère. Une assurance dans la nonchalance parfaitement étudiée, sa façon de se pencher en avant devant ses parents, marque de respect désuet qui semble réchauffer le cœur d’Edward – il passe son temps à se plaindre que les mœurs se perdent, tout en jetant un regard appuyé à sa fille unique. Il est arrivé sans être annoncé, et n’a réussi à passer la sécurité de Carlton Towers qu’en appuyant sur le fait qu’il s’agissait d’un sujet important qui concernait la seule héritière de la famille. Il avait marché d’un pas rapide jusqu’à la demeure, escorté par deux armoires à glace aux visages fermés, ceux-là mêmes qu’elle se plaisait à pincer discrètement, juste pour voir s’il leur arrivait d’exprimer quelque chose, parfois (la réponse est positive : ils savent grimacer de douleur, en tout cas). Il avait l’air important et sournois d’un homme qui s’apprêtait à retourner sa vie dans tous les sens. Elle n’y avait pas pensé directement, mais avec le recul, elle revoit distinctement l’éclat désolé au fond de la pupille, et sa façon tranquille de choisir ses mots, comme s’il faisait ça tous les jours. C’est sans doute le cas. « Permettez-moi tout d’abord de me présenter : je m’appelle Arthur Lowell. » Un nom tout à fait banal, aux sonorités qu’elle aurait probablement oublié directement, s’il n’avait pas poursuivi, après s’être installé dans la pièce où ils prenaient le thé, en disant qu’il travaillait au Ministère de la Magie. Elle avait éclaté de rire, et personne n’avait pris le soin de la fusiller du regard pour l’enjoindre au calme, cette fois-ci. Elle a trouvé ça terriblement inquiétant, et n’a plus osé ouvrir la bouche. L’homme avait commencé un long discours duquel ne ressortait rien de précis, rien de cohérent, en tout cas. Ça a duré un moment, assez pour qu’elle constate avec surprise qu’elle était toujours concentrée, elle qui était d’habitude incapable de rester en place. Silencieuse, les yeux grands ouverts, elle avait observé la réaction de ses parents, et avait eu un pincement au cœur en voyant son père prendre la main de sa mère. Personne n’était là pour tenir la sienne. Elle aurait aimé que Kinvara soit là. Maintenant, il a terminé, et il trempe délicatement ses lèvres dans son thé à la menthe (il l’a au préalable noyé dans le sucre). Il ne semble pas pressé, laissant tout le temps du monde à ses interlocuteurs pour digérer la nouvelle. « Excusez-moi… Pot-au-quoi ? » – « Poudlard » répète l’homme avec patience, contraste effarant de calme face à la panique démesurée d’Anne. « Je suis confuse. » Sa mère a toujours été celle qui prenait la parole, laissant son mari se charger de la paperasse – ou tout simplement disparaître pendant des journées entières, comme il savait si bien le faire – tandis qu’elle gérait tout d’une main de maître. Il n’en va pas autrement aujourd’hui, et dans sa détresse, elle est resplendissante. Tête droite, lèvres légèrement tremblantes, elle essaie tant bien que mal d’assembler les pièces du puzzle. « Vous êtes en train de me dire que ma fille… que Hazel est une sorcière ? » La sentence tombe, et le mot, ainsi prononcé, a l’air tout à fait ridicule, soudainement. La jeune femme laisse échapper un léger rire, incrédule. Elle lance un regard rassurant à sa fille, comme si elle était en parfaite maîtrise de la situation – mais cette dernière ne s’y trompe pas. Plus rapide que sa mère, elle a déjà tout intégré. Poudlard, école de sorciers. Ça flotte dans son crâne, et bien sûr, ça a l’air ridicule, mais il n’y a que ça qui puisse expliquer – « Votre fille a probablement témoigné de certaines capacités. » Anne fronce les sourcils, pas certaine de comprendre. C’est le paternel qui redresse quelque peu la tête. Il a vu, si souvent, des choses étranges, qu’il ne parvenait pas à comprendre. La fillette lui jette un regard craintif, le suppliant de ses prunelles vertes de se taire. Il n’écoute pas. Il se racle la gorge, coupant sa femme dans sa lancée. « En effet. »Trahison. Hazel sent les larmes lui monter aux yeux, et elle se mord violemment la lèvre pour les refouler. Elle ne veut pas y aller. Elle savait, peut-être. Au fond, quelque part, elle savait que ce qu’elle faisait, parfois, ce n’était pas normal. Bien sûr, elle ne pensait pas qu’on viendrait la chercher ici. Ce n’est pas le terme de sorcière qui lui vient à l’esprit, mais ce mot horrible, qui lui donne envie d’hurler. Monstre. C’est ce qu’elle croit voir dans les yeux du père, à tort ou à raison ; et bientôt dans ceux de la mère, tandis que celle-ci rétorque qu’elle n’a jamais rien vu et qu’il offre plusieurs exemples. Cette fois où – elle plaque brutalement ses mains sur ses oreilles, pour ne rien entendre, pour qu’ils arrêtent. Mais personne ne fait attention à elle ; discussion animée dont elle ne veut plus rien savoir. Poudlard, l’école des sorciers. Poudlard, l’école des monstres. Kinvara, qui lui disait qu’elle était quand même bizarre. Le regard du père, la déception de la mère, et cet homme si pitoyablement petit. Boule au ventre, angoisse qui naît peu à peu, elle ferme les yeux pour chasser la panique et la rage. « Bien sûr, Hazel a toujours été un peu difficile, mais tout de même… » – « Peut-être qu’ils pourront la cadrer, là-bas, Anne. » Bribes de conversation qui l’atteignent en plein cœur. L’enfant terrible dont personne ne veut. Elle se concentre sur autre chose, sur la tasse qui est ornée de fleurs, sur la table qu’ils ont dû remplacer après qu’elle l’ait détruite dans une crise de colère, sur tout et n’importe quoi. Tout pour ne plus rien entendre. Rien ne fonctionne, au milieu du chaos, elle entend tout, et ces ridicules discussions sur l’argent, est-ce que c’est payant, ce Pot-au-Lard ? Parce que se débarrasser de leur unique fille, d’accord, mais ça dépend combien ça coûte, d’abord. La rage au ventre, elle les observe avec un mépris nouveau, se débattant sur des questions aussi futiles que de savoir si elle sera bien formée, là-bas. Qu’on ne leur rende pas une gamine mal éduquée, n’est-ce pas ? « TAISEZ-VOUS ! » Ça fuse, ça tombe en plein milieu de leur stupide débat. Bien trop occupés se préoccuper d’eux-mêmes, à la voir, elle, comme un foutu boulet dont on doit bien faire quelque chose, pour avoir remarqué sa colère à elle. Alors elle fait ce qu’elle sait faire de mieux : elle la montre, elle se montre, à dégueuler ses tripes, à hurler à la lune ; elle pleure tant qu’elle manque de s’étouffer, et quand Edward fait un geste vers elle, c’est un non strident qui sort de sa bouche, qui lui arrache la gorge. Les expressions se figent, méfiance, peur au fond de l’œil de la mère. Elle court sans regarder en arrière, grimpant les escaliers à en perdre haleine. Se réfugie sous ses draps, tremblante et glacée. En sort après quelques secondes à peine, et se met à tout détruire, méthodiquement. Armoire retournée, livres déchirés, posters arrachés avec hargne, vieille peluche piétinée. Une éternité, avant qu’elle se fatigue et s'affaisse, vaincue, éclats de douleur éparpillés un peu partout, et ce mot qui tourne en boucle dans son crâne. Monstre, monstre, monstre. ❝ i think i thought i saw you try ❞20 juillet 1989Son sourire a toujours pris cette forme un peu tordue, comme si elle ne souriait que d’un côté – le gauche. Éducation bien ancrée, chez Kinvara, ne jamais montrer trop d’émotions à la fois. Elle a la classe naturelle de son rang et la démesure modérée de ceux qui savent que tout leur est de toute façon dû. Elle porte son verre à sa bouche, délicate dans sa déchéance, et leurs regards se croisent. Luminosité angélique qui l’atteint un peu, Hazel, la retenue dédaigneuse contre son exubérance moqueuse ; elles se retrouvent l’une chez l’autre, se lient et se mélangent. Point d’ancrage dans le monde étrange, celui qui l’a vue naître mais qui lui échappe de plus en plus, cette blonde aux œillades aussi fugaces qu’intenses, à la main qui cherche la sienne et la serre. Les moments qu’elles passent ensemble, auréolées du vice de la nuit, ça lui donne envie de ne jamais retourner de l’autre côté, qu’importe la magie dans son sang. Elles rient et s’entrechoquent dans une danse qui n’a de danse que le nom, tournoyant sur elles-mêmes puis titubant jusqu’à leur table sous les lumières fluorescentes lui explosent la rétine. Ce ne sont pas ses amis à elle, mais ça ne l’a jamais arrêtée, sociabilité exacerbée qui la pousse à parler, parler, parler – elle sera la reine de la soirée. Retrouve sa place légitime, gouvernante du monde qui est à ses pieds, se fait serpent plus que lionne, loin des préoccupations ridicules des parents, loin de cette réalité qu’elle s’acharne à étouffer. Mais Kinnie ne sait pas, pas vraiment, et ceux qui l’entourent encore moins ; elle en profite et fait comme si ça n’avait jamais existé. « Alors, il paraît que tes parents t’ont refourguée à une école prestigieuse et hautement sécurisée ? Il paraît que tu peux en sortir que l’été. » La question tombe comme un cheveu sur la soupe, posée par un ami de la cousine. Longs cils et sourire carnassier, assis à sa gauche alors qu’elle tente de déboucher une bouteille de champagne (marmonnant pour elle-même qu’elle n’aurait pas ce problème à Poudlard), il s’est penché à son oreille, arborant l’air complice de celui qui tente de créer une connexion. Mauvaise pioche : la princesse se renfrogne quelque peu, coulant un regard accusateur en direction de sa seule alliée, qui n’était pas censée en parler à qui que ce soit. « Il paraît que j’étais trop difficile à gérer » rétorque-t-elle pourtant, le dédain suintant. Vérité à moitié camouflée, par ces faits qu’elle lance sans y réfléchir, la colère légitime et prévisible contre ceux qui ne l’ont pas élevée, et ses quinze ans qui rendent toute sa vie plus dramatique qu’elle ne l’est vraiment – si seulement c’est possible de faire pire qu’une sorcière qui ne voulait pas l’être, arrachée à son luxe pour arriver dans un univers qui ne voulait pas d’elle non plus. Y’a déjà du niveau, niveau drama. L’interlocuteur éclate de rire, puis vient sous-entendre d’une voix traînante qu’il pourrait probablement la gérer, lui. Il sent l’alcool et le désespoir, un peu. C’est ce qu’elle se dit en le toisant, la main refermée sur le goulot du breuvage qu’elle essaie toujours tant bien que mal de déverrouiller. Pupilles qui glissent et détaillent sans vergogne le jeune homme, assez courageux, il faut l’admettre, pour soutenir le regard perçant sans ciller ; ça prend des airs de test, de défi qu’il ne parviendra de toute façon pas à relever. Elle lui adresse un sourire, à pleine dent. Il ne monte pas jusqu’à ses yeux. Flash. La musique danse sous son crâne, vibre jusqu’au bout de ses doigts, picotements étranges qui la font glousser alors qu’elle se rattrape à Kinvara, son visage luisant des paillettes qu’elle avait religieusement appliqué sur ses paupières, des heures, des jours plus tôt. « T’as l’air d’une voiture volée. » Rires complices et souvenirs partagés, ça semble dater d’hier mais c’est si loin déjà qu’elle a du mal à se figurer distinctivement la scène. Coup de blues qui la submerge, poupée dansante qui se fait statique, le bouleversement dans les yeux, ces humeurs instables qui l’ont toujours caractérisée. Des mains l’effleurent et des bras l’étreignent, et elle, elle se demande juste ce qu’elle fout là, exactement. La sensation d’être déplacée, décalée, elle étouffe dans la foule, aimante et merveilleuse ; grondante et terrifiante soudainement. Peut-être un peu trop imbibée, cet instant où une merveilleuse soirée se transforme en cauchemar insupportable, elle est en plein dedans, et les lumières vives, colorées et changeantes lui donnent la nausée. Ses doigts lâchent le poignet de sa cousine qu’elle étreignait et elle fait volte-face, se frayant un chemin pour rejoindre sa table. Elle entend l’autre la héler, lui fait signe qu’elle va boire quelque chose. Un peu plus d’alcool pour soigner cet état horrible d’entre-deux ; trop foutue pour être totalement lucide, trop sobre pour ne pas s’en rendre compte. Sa vision se brouille tandis qu’elle progresse lentement, trop lentement, si seulement elle pouvait juste leur marcher dessus, foutues vermines qui se dressent sur son putain de chemin. Et quand elle arrive à destination, elle se fige. Décharge électrique dans tout son corps, elle observe pendant une fraction de seconde ses amis jouer avec un bout de bois. Le temps que son cerveau se remette à l’endroit, et déjà elle se précipite, son cœur battant dans ses oreilles. « Lâchez ça ! » Pourquoi a-t-elle amené sa baguette avec elle ? Elle ne se rappelle plus. Réflexe anodin et encensé ailleurs, qui n’a aucun but ici ; elle mélange ses deux vies trop distinctes et perd pied. Ils ne remarquent pas tout de suite, pas assez vite, sa détresse, ils font danser son bien entre leurs doigts et rient, emmerdeurs jusqu’au-boutiste, foutus crétins qui viennent gâcher sa soirée déjà malmenée. « Tu t’trimballes souvent avec des bouts de bois, Hazel ? » L’air goguenard, le plus blond des deux semble réfléchir intensément à l’utilité de se balader avec un truc pareil. Trois ans plus tard, peut-être qu’il aurait fait une réflexion bien sentie à propos d’un certain film tristement mauvais nommé Buffy the Vampire Slayer ; pour l’heure, rien de tel n’était sorti et ça n’avait juste aucun foutu sens. La jeune fille se penche rapidement en avant, sans répondre, et tente de s’en saisir. Il s’échappe, plus vif qu’elle, sans doute plus sobre aussi. « Je joue pas, Louis. Rendez-moi ça. » Intonation presque capricieuse, dans sa manière de se redresser après avoir perdu l’équilibre (le petit con l’a fait basculer, à être si foutrement rapide), dans l’éclat impérieux de ses prunelles sombres. La colère vibre déjà sous la surface, prête à exploser, et comme à chaque fois, c’est une poussée d’adrénaline qui la motive. Mais ils ne s’en rendent toujours pas compte, ne la connaissant sûrement pas assez, ils viennent après tout tout juste de la rencontrer. « On t’la rend quand tu nous diras à quoi ça sert. » C’est l’autre qui parle, maintenant, celui qui la plaquait contre un mur un peu plus tôt (plusieurs heures, à vrai dire, mais elle ne s’en souvient pas), nom inconnu parce que facilement oubliable, longs cils et détermination propre aux gosses élevés comme elle. Elle trépigne, son ventre se tord dans tous les sens. Gamins prétentieux. Elle qui a la répartie si facile d’habitude se retrouve démunie. Hazel marche d’un pas rapide, de cette démarche hésitante qu’elle a ; rude dans la façon dont ses pas claquent violemment contre le sol, noble dans le menton qui pointe vers le ciel en toute situation, sa baguette bien serrée entre ses doigts. Devrait la remettre dans son sac, mais ne parvient pas à s’y résoudre. Larmes de rage qui dégoulinent sur son visage, sillons noirs, chair de poule sur ses bras nus, et le cœur qui bat si fort qu’elle a l’impression qu’il pourrait exploser. « Mademoiselle Fitzalan-Howard, vous devriez monter dans la voiture. » Elle ne répond pas, se contentant d’accélérer tandis que l’engin roule au ralenti à ses côtés. Qu’on lui foute la paix. « Mademoiselle… » – « Votre boulot c’est de me surveiller, pas de me faire chier, si ? J’ai dû être mal notifiée. » Elle siffle, crache presque, ses griefs qui se retournent toujours contre tout le monde, sans exception, et souvent contre ceux qui n’ont malheureusement rien demandé. Le garde étouffe un soupir, et continue à avancer lentement à ses côtés. Ça dure un moment, comme ça, et elle referme ses bras autour d’elle en avançant, refusant pourtant d’admettre qu’elle a froid. Elle l’a récupérée, sa foutue baguette. Mais t’es malade ? Kinvara qui se précipite aux côtés de ce connard de longs cils, légèrement assommé par le poing orné de bagues. Elle aurait voulu lui dire que non, et expliquer, mais elle a simplement serré les lèvres, récupérant son sac avec des gestes saccadés, déguerpissant du club comme si elle avait le feu aux trousses. C’était probablement le cas. C’est juste une connerie de bout de bois, bordel, Hazel ! La cousine qui lève les yeux vers elle, elle a abandonné les mots d’adulte pour les remplacer par d’autres, ceux qui mordent et attaquent ; l’incompréhension au fond de l’âme, qui triture et malmène son âme à elle et sa bouche qui s’ouvre légèrement, des mots bafouillés dénués de cohérence. Ce même regard qu’elle entrevoit constamment chez les parents, celui de la vérité qu’on effleure sans jamais découvrir. Pas assez intéressés. Elle avait failli vomir en sortant, s’était contenue sous la surveillance du videur, armoire à glace qu’elle aurait bien secouée pour voir sa réaction, pour ressentir quelque chose d’autre que l’effroi de l’adrénaline qui s’en va. « Mademoiselle, ça ne sert à rien. Vous en avez pour au moins six heures de marche. » Dans deux ans, elle pourra transplaner. Ne le fera certainement pas, pas à Carlton Towers, en tout cas. Inutile de rajouter un énième fardeau, bien que l’idée d’apparaître juste devant sa mère soit somme toute assez séduisante. « Mademoiselle, vous en avez pour au moins six heures de marche. » Elle singe, l’enfant terrible, levant un doigt réprobateur avant de rire d’un air moqueur. « Ça fera six heures de moins à supporter la merveilleuse ambiance familiale. Vous n’allez pas me dire que ça ne vous fait pas plaisir, à vous. » Mais maintenant, effectivement, elle est gelée. Crevée. Anéantie. Brisée, surtout, cette confiance absolue qu’elle avait dans l’autre, qui ne l’a pas comprise au moment où elle en avait le plus besoin. Et c’est toute leur relation qu’elle remet en cause, les disputes qui sont nées récemment, l’une reprochant à l’autre un dédain sans borne, comme si elle valait mieux qu’eux, l’autre lui reprochant l’éloignement et les lettres qui se faisaient plus rares, la condamnant à sa solitude inexorable. C’était juste la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase. Kinvara avait choisi. Elle choisirait aussi. Et c’est la première fois qu’elle s’en rend compte, de ce choix à faire, ça lui coupe le souffle, un pied dans chaque monde, quitter l’un ou l’autre. Et la deuxième révélation, le mépris qu’elle éprouve pour ces deux facettes d’elle-même, le mépris pour les autres. Sorciers comme moldus, elle les hait tous. Elle monte dans la voiture, à l’avant malgré les protestations de son chauffeur, et met la musique à fond, s’allumant une cigarette et observant le paysage qui défile. La peste ou le choléra, c’est ça, son putain de choix.
Dernière édition par Hazel Fitzalan le Ven 25 Déc 2015 - 18:21, édité 13 fois |
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| JE T'AIME D'AMOUR, GLOIRE ET JAMBON ! Je te fais des bébés ! (Et mon inner-Vayk te fait des bisous aussi ) |
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| Moi je veux un lien wesh Rebienvenue ! Ce perso déchire |
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| re bienvenue bébé chat encore un perso à emmerder pour lui inventer des fausses histoires d'amour |
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| rebienvenue avec ce scenario tu connais la maison now (bordel, la marraine de l'échec que je suis : tu as ton dc et j'ai toujours pas posté tes défis ) alors fais comme chez toi et fais nous rêver avec ce perso |
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WIZARD • always the first casuality Amara Bataglia | | | | |
| titre début titre suite ss-titre, ss-titre, ss-titre ici ❝ i don't care if it hurts i wanna have control ❞6 mai 1983Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Suspendisse vehicula luctus sollicitudin. Vivamus eu mi nibh. Interdum et malesuada fames ac ante ipsum primis in faucibus. Curabitur porta enim massa, in suscipit risus sollicitudin et. Proin in mauris ex. Aenean vel massa mi. Pellentesque velit lacus, accumsan vitae gravida ac, scelerisque id magna. Suspendisse porttitor tortor a lectus tristique vehicula. Phasellus consectetur et est vel lacinia. Aenean efficitur aliquam mi, a tempor ante. In in dui euismod, volutpat enim a, semper ipsum. Morbi eget odio mattis, efficitur nisi ut, aliquam augue. Nulla condimentum, sapien vitae eleifend hendrerit, ligula erat semper justo, ac venenatis lacus nisi ac eros. Quisque id ipsum a quam euismod porttitor sit amet ut nisl. Etiam molestie purus magna, ut finibus turpis feugiat a. Donec suscipit tellus nunc, sagittis consequat est sodales in. Aliquam sit amet lacus eget ipsum sagittis posuere. Proin suscipit molestie orci eu egestas. Sed convallis velit vehicula justo congue maximus. Fusce quis lectus ante. Duis placerat augue id lobortis porta. Sed semper arcu et nibh auctor, ac porta sapien lobortis. Maecenas viverra id lorem eget ultrices. Nullam sit amet sem ac arcu porta blandit. Maecenas luctus ullamcorper purus non eleifend. Vivamus fermentum iaculis sem id dapibus. Suspendisse pellentesque consequat nulla eget tempus. Nulla orci enim, ullamcorper a nisi sit amet, volutpat iaculis arcu. Vivamus vel dolor massa. Sed quis velit varius nulla accumsan placerat a id diam. Morbi nisi dolor, cursus et vulputate at, fermentum eu quam. Cras vel vehicula sem. Cras at nibh id tellus consectetur mattis eget non sem. Ut nec aliquam ex. Suspendisse dignissim in neque vitae fermentum. Aliquam varius volutpat tincidunt. Ut a scelerisque lectus. Quisque nec scelerisque lacus, ut interdum enim. Sed pulvinar quam id nulla convallis eleifend. Etiam quis iaculis sem, nec euismod dui. Vestibulum vehicula enim vel dolor accumsan, ut bibendum lectus feugiat. Sed aliquam neque dignissim enim fringilla porta. Nullam suscipit pharetra pulvinar. Vestibulum egestas, massa eu consectetur egestas, erat est eleifend tortor, nec sodales ipsum massa sit amet metus. Sed aliquam odio quis risus consequat suscipit. Pellentesque at elit posuere, fermentum diam vel, efficitur nisl. Nunc nec orci eget felis cursus placerat id non leo. Suspendisse tristique suscipit pulvinar. Proin dolor dui, sagittis vitae semper non, venenatis in quam. Pellentesque vel nunc nec dui sagittis congue. Ut non tempus metus. Vivamus erat nibh, feugiat sit amet rhoncus et, tristique vel felis. Nulla a faucibus quam. Donec dignissim mollis orci, in tempor mi vulputate volutpat. Sed luctus tortor egestas lacus rutrum, sit amet gravida mauris aliquam. Sed enim leo, tempor id erat sed, viverra fringilla justo. Nam commodo, massa quis mattis laoreet, enim lacus mollis augue, eu ultrices dolor felis quis augue. ❝ i'm friend with the monster that's under my bed ❞5 juillet 2002 Étouffée. Entourée de corps aussi sales que le sien, aux yeux fous où elle a peur de croiser l’image de sa propre mort. Des larmes, et quelques gémissements, parfois. Le silence. Écrasant. L’envie de vomir, au bord des lèvres, qu’elle retient tant bien que mal, réflexe de bienséance qui n’a plus lieu d’être. Rester décente pour sa mise à mort, ça lui semble vachement important, à l’instant même. L’ironie de l’éducation qu’on cherche tant à fuir, qui s’accroche à soi désespérément au dernier moment. Garder la tête droite, ça devient une obsession, tandis que les secondes lui échappent et qu’elle imagine le moment où elle posera le pied par terre, elle aussi. Direction l’abattoir, animal dépossédé de tout ce qui la rendait humaine, éclat étouffé dans l’œuf, la mort droit dans les yeux. Elle n’est pas sûre d’avoir la force pour affronter ça. Au moins, pas de retour chez Esterházy.La mort ou la torture, jusqu’aux confins de la folie ; elle avait fait son choix en s’échappant cette nuit-là. Connaissait les risques. Pas allée bien loin, rattrapée et jetée au camp d’entraînement, avec les autres. L’amertume de constater que ça lui avait manqué. Tout plutôt que ça. Tout plutôt qu’ elle. Alors oui, peut-être qu’au fond d’elle, il y a ce soulagement diffus, qui accueille cette fin comme une foutue délivrance, et ça la dégoûte un peu, cette sensation-là. Elle ferme les yeux pour ne pas voir d’autres corps tomber, pour ne pas être tentée de sonder la foule à la recherche de visages qu’elle pourrait reconnaître. Curiosité malsaine, qui lui agrippe les entrailles et réveille la nausée qu’elle s’acharne à refouler. Instant de latence qui semble durer une éternité, dans l’attente étrange d’entendre son numéro à elle. Et soudain, le monde devient fou. Détonations et jets de lumière qui s’entrechoquent. Hurlements. Pas vraiment le temps de comprendre ce qui se passe, jusqu’à ce qu’elle soit littéralement expulsée de sa cage par la pression de ceux qui tentent de s’en échapper. On essaie de les retenir, de les récupérer, les sorts la frôlent sans jamais l’atteindre, miracle inespéré. Cerveau branché sur automatique, ce sont ses pieds qui décident pour elle alors qu’elle fuit vers l’avant. Parmi ceux qui filent, elle reconnaît Ancrath, et ça la prend par surprise, dans le tumulte, ce visage familier sorti de nulle part. Leurs regards se croisent alors qu’il parvient à récupérer une baguette. Il disparaît aussitôt, avalé par la foule grondante, et elle s’élance à sa suite, sans trop savoir pourquoi. Juste parce qu’il est là, cette ombre de sa vie d’avant, et elle se souvient de ses rires amusés. Peut-être aussi parce qu’il est à présent armé. Elle, elle n’a pas de baguette, que des coudes et des poings. L’envie de vivre, aussi, qui ressurgit brutalement et l’attrape à la gorge. Avec elle s’invite la peur, qui ne l’avait plus effleurée depuis sa première évasion, remplacée par la résignation forcée. Électrochoc dans le corps, et les cris la rendent dingue, complètement dingue. Brouillard total, elle ne sait plus vraiment ce qu’il se passe, enfermée à l’intérieur d’elle-même, ce refuge qu’elle a tant appris à connaître. La rage aux tripes pour le moment surplombée par la survie pure. Jusqu’à ce qu’elle l’aperçoive. Une fraction de secondes, c’est si peu, c’est assez pour lui retourner la tête ; il lui a toujours fait cet effet-là. Hésitation douloureuse, ce visage qu’elle connait par cœur et qu’elle voudrait tant réduire en lambeaux. La colère se réveille, intacte après tant d’années. Mais le temps lui manque, et déjà, il n’est plus, hallucination meurtrière qui, paradoxalement, lui donne la force de continuer à courir. T’y crois, à la guerre, maintenant ?
Dernière édition par Hazel Fitzalan le Ven 25 Déc 2015 - 17:45, édité 1 fois |
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| Double post pour la bonne cause J'ai légèrement dépassé la longueur que j'avais prévue pour cette fiche, et j'ai plus de place, et donc heu serait-il possible de supprimer les messages pour que je puisse m'étaler ? SORRY |
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WIZARD • always the first casuality Amara Bataglia | fiche archivée, nouvelle repostée pour plus de place, tout ça |
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